Copains et puis c'est tout

Chapitre 32 : Le retour des doutes

1353 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/06/2022 21:06

Cependant toujours sous le choc, Ulrich reprit rapidement ses esprits et poussa Léna pour mettre fin au baiser.

 

— Mais toi t'es complètement malade ! scandalisa-t-il.

— Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

 

La colère du jeune homme ne fit que s'amplifier en voyant que Léna ne regrettait aucunement son geste et, pire encore, paraissait même en être amusée.

 

— Je t'ai dit que j'ai une copine et toi tu m'embrasses ! C'est quoi ton problème ?!

—Ta copine, on s'en moque ! Elle le saura pas de toute façon !

 

Elle tenta une nouvelle approche mais Ulrich la repoussa aussitôt tout en reculant de quelques pas.

 

— T'es pire que Sissi ma parole ! T'approche plus de moi et arrête de m'envoyer des messages !

 

Il tourna les talons et reprit son chemin en vitesse. Léna leva les yeux au ciel, le coin des lèvres étiré vers le haut, avant d'entreprendre le sens inverse pour retourner dans la cour de l'établissement.



——————————



Ulrich avançait silencieusement sur le trottoir, le ventre noué. La scène se répétait en boucle dans sa tête et il se sentait extrêmement nerveux à l'idée d'avoir à faire face à Yumi dans peu de temps, celle-ci ignorant encore tout de ses rapports avec Léna.

 

— Quelle vicieuse celle-là ! pensa-t-il à voix haute.

 

Il poursuivit son chemin au même rythme jusqu'à arriver devant le portail des Ishiyama.

 

— Yumi n'a pas besoin de le savoir après tout..., se dit-il en se perdant dans ses réflexions.

 

La porte s'ouvrit à cet instant pour laisser apparaître une Yumi aussi rayonnante que le soleil.

 

— Bah alors, t'avais l'intention de rester dehors ou quoi ? plaisanta-t-elle.

— Yumi ? Comment t'as su que...

— Je t'ai vu arriver ! Allez, viens !

 

Elle lui prit la main pour l'amener à l'intérieur. Ulrich s'efforça de sourire un minimum pour ne pas éveiller les soupçons malgré son mal-être.

 

— Ulrich, détends-toi. C'est pas la première fois que tu viens à la maison quand même ! s'étonna Yumi en constatant les mains moites de ce dernier.

— Oui, je sais...

— Mais ?

— Mais... c'est la première fois que je viens en tant que ton petit ami, alors...

 

Elle posa ses mains autour de son cou tout en le détaillant avec tendresse, un sourire se voulant rassurant sur le visage.

 

— T'es trop mignon, tu sais ?

 

Ulrich la fixa à son tour avec amour en essayant de mettre de côté son fâcheux face à face avec Léna et pour se concentrer uniquement sur la jeune fille en face de lui. Mais plus ses yeux plongeaient dans les siens et plus la culpabilité le rongeait.

 

— Yumi...

— Oui ?

— Tu sais que je t'aime ?

 

L'envie de lui dire toute la vérité prenait le dessus à chaque fois qu'il prenait la parole mais se volatilisait dès la seconde suivante. Ulrich soupira intérieurement, désespéré.

 

— Oui, je sais. Moi aussi, je t'aime !

 

Elle déposa un bisou sur la joue de son chéri, percevant tout de même que quelque chose le tracassait.

 

— Tu veux boire quelque chose ?

— Non, t'en fais pas, ça ira.

— Bon... Je me suis dit qu'on pourrait sortir, tu sais, histoire de passer du bon temps en amoureux.

— J'accepterai tout ce que tu proposeras ! assura-t-il avant de l'embrasser passionnément.

 

Ils montèrent ensuite à l'étage. Yumi se rendit dans la salle de bain afin de se repoudrer le nez tandis qu'Ulrich choisit de l'attendre dans sa chambre. Le jeune homme alla se mettre devant la fenêtre, observant le paysage extérieur tout en étant pensif, lorsqu'il ressentit une vibration dans sa poche. Il saisit son portable avec appréhension.

 

 {Vieux faut qu’on parle quand tu rentres !}


Le cœur d'Ulrich se resserra instantanément dans sa poitrine. Odd ne lui envoyait jamais ce genre de messages. Il fit rapidement le lien avec Léna.

 

— Eh, ça va ?

 

Le beau brun constata l'arrivée de Yumi dans la chambre et s'empressa de ranger son téléphone.

 

— Ouais, ça va !

— On dirait pas, pourtant, lui fit-elle savoir en se plaçant devant son miroir.

 

Plus personne ne prit la parole le temps que Yumi récupère ses dernières affaires. Une fois cela fait, elle esquissa un faible sourire à l'adresse d'Ulrich en lui tendant la main.

 

— On y va ?

 

Il prit celle-ci dans la sienne mais demeura confus.

 

— Oui.



——————————



Les deux amoureux cheminèrent les rues parisiennes et finirent par arriver devant un petit restaurant. Yumi stoppa ses pas avant de se tourner vers Ulrich qui lut dans ses pensées :

 

— Installe-toi, je vais nous prendre de quoi boire.

 

La jeune fille, amusée de ce fait, prit place sur la terrasse pendant qu'Ulrich commençait à fouiller dans ses poches pour prendre son porte-monnaie. Il déposa son téléphone sur la table que Yumi fixa longuement.

 

— Je crois que t'as fait tomber quelque chose sous la table, lui informa-t-elle.

— Ah oui ?

 

Il se pencha alors pour rechercher l'objet en question. Yumi en profita pour prendre son téléphone en douce, bien décidée à obtenir les réponses à ses questions.

 

— Non, j'ai rien fait tomber. Bon, attends-moi ici, je reviens dans cinq minutes.

— Ça marche.

 

Alors qu'il pénétrait dans le restaurant, Yumi alluma le téléphone mais celui-ci, bien évidemment, requérait un mot de passe.

 

— Allez, Yumi, réfléchis ! Ça doit pas être compliqué...

 

Elle tenta premièrement de mettre la date de naissance d'Ulrich, mais ce fut incorrect. Elle inséra la sienne en deuxième tentative, seulement le résultat fut le même.

 

— Bon, t'as pas intérêt à te rater là ! Réfléchis, Yumi...

 

Sûre d'elle, elle composa cette fois la date à laquelle ils avaient officialisé leur relation. Le téléphone se déverrouilla alors devant une Yumi touchée.

 

— Et moi qui le croyais tête en l'air ! Il a quand même retenu cette date, c'est trop mignon !

 

Elle entra dans les messages d'Ulrich et nota que sa dernière conversation datait d'une heure seulement.

 

— « ... faut qu'on parle quand tu rentres » ? lit-elle à voix haute avec incompréhension.

 

Il s'agissait effectivement du message d'Odd. Elle continua de faire défiler les SMS mais Ulrich ne semblait avoir discuté avec aucune autre fille si ce n'était Aelita. 

D'un côté, Yumi se sentit soulagée, mais d'un autre, elle était toujours persuadée qu'Ulrich ne lui disait pas tout. Ses doutes refaisaient peu à peu surface.

Elle décida donc de vérifier la liste de ses derniers appels et remarqua qu'un numéro non enregistré dans ses contacts y figurait. Non seulement Ulrich n'avait pas répondu, mais il avait pris la peine de bloquer le numéro. Ce qui interpella Yumi était particulièrement la récence de l'appel. Elle fronça les sourcils, un milliard de questions encombrant sa tête.

 

— Et voilà ! s'exclama fièrement Ulrich en posant les deux verres sur la table.

 

Elle glissa discrètement le portable dans son sac et sourit faussement.

 

— Merci, chéri ! T'es un amour !

 

Ulrich se mit à tapoter son pantalon, une expression craintive déformant ses traits.

 

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as perdu quelque chose ? feignit de s'intéresser Yumi.

— Je... Mon téléphone... Je pensais l'avoir mis là, balbutia le beau brun.

— Tu as peut-être dû l'oublier à la maison, c'est pas très grave.

— C'est bizarre quand même... Mais bon, c'est sans importance, mentit-il en prenant place face à Yumi.

 

Ils sirotèrent leurs jus dans un silence total. Tandis qu'Ulrich se demandait encore où il avait bien pu laisser son téléphone, Yumi lui lançait des regards de temps à autre avec contrariété.


 

 

Prochain chapitre : Une confiance brisée ?

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