Copains et puis c'est tout

Chapitre 31 : Une mauvaise surprise

1158 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/06/2022 20:58

— Yumi ?

— Oui, j'arrive maman !

 

L'interpelée déboula les escaliers et se présenta devant ses parents qui se tenaient près de la porte d'entrée.

 

— Il est temps pour nous d'y aller. Tu es sûre de pouvoir garder Hiroki ?

— J'ai pas besoin qu'on me garde ! s'écria Hiroki depuis le salon tout en étant concentré sur sa game-boy.

— Mais oui, maman. C'est pas la première fois non plus !

— Au moindre souci, tu nous appelles !

— Oui. Allez, dépêchez-vous avant d'être en retard !

 

Elle leur ouvrit la porte après que son père eut mis ses chaussures.

 

— Voilà qu'elle nous chasse de notre propre maison ! ricana celui-ci de son ton sarcastique habituel.

 

Yumi retint un rire et leva les yeux au ciel.

 

— Amusez-vous bien surtout !

 

Une fois ses parents montés dans la voiture et assez éloignés de l'habitat familial, Yumi retourna à l'intérieur, un discret sourire naissant sur son visage. Elle alla à la rencontre d'Hiroki qui ne prit même pas la peine de lui jeter un coup d'œil.

 

— Bon, écoute le mioche ! J'ai aucune envie de te surveiller et t'as aucune envie que je te surveille, alors voilà ce que je te propose : tu vas chez ton pote Johnny et moi je reste ici, comme ça chacun fiche la paix à l'autre !

 

Après un court instant à rire faussement, Hiroki posa sa console par terre pour dévisager sa grande sœur d'un air désapprobateur.

 

— Si tu crois que je vais partir pour que t'aies la maison pour toi toute seule, tu te mets le doigt dans l'œil, sœurette !

— Oh, allez, Hiroki ! S'il te plaît !

— Et pourquoi c'est pas toi qui partirais, d'abord ?

— Tu m'énerves !

 

Elle le tira par le pied et débuta une série de chatouilles à laquelle Hiroki céda au bout d'une quinzaine de secondes.

 

— C'est bon, arrête de me chatouiller ! Pitié !

— On fait comme j'ai dit alors ?

— Mouais... mais c'est juste parce que t'es ennuyeuse ! Et de toute façon y a rien à faire ici !

— Ah bah tu vois quand tu veux ! s'exclama-t-elle avec un sourire victorieux.

— Pfff, je sais que tu veux voir ton amoureux, c'est tout !

 

Yumi n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Hiroki s'était déjà volatilisé. Elle fit la moue, partagée entre l'exaspération et l'amusement.



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— Odd, ton satané chien a encore piqué ma chaussette !

— Mais t'as quoi à gueuler comme ça un samedi matin ?!

— Dis à Kiwi de me rendre ma chaussette si tu veux que j'arrête !

 

Au lieu de cela, Odd se servit de son oreiller pour se boucher les oreilles et replongea dans son sommeil. Ulrich fronça les sourcils, retenant son énervement, avant de se diriger vers un des tiroirs de son colocataire pour en ressortir une paire de chaussettes.

 

— Tant pis, j'emprunte les tiennes !

 

Il les porta à son nez et fut rapidement dissuadé de vouloir les porter.

 

— C'est censé être propres, ça ?! Elles sentent encore plus mauvais que quand elles sont à tes pieds !

— Bon, Ulrich, t'as pas un peu fini ? râla Odd qui se recouvrit entièrement de son drap.

— Tu sais quoi ? Je vais pas mettre de chaussettes finalement !

 

Il enfila sa veste et arrangea sa coupe à l'aveuglette.

 

— Tu vas juste chez Yumi, c'est pas un rendez-vous non plus !

— Bah si, un peu, répondit vaguement le beau brun.

— Ouais, ouais, si tu le dis !

 

Ulrich apporta ses dernières améliorations, à la limite du stress. Il sortit de la chambre puis des dortoirs et, en prenant soin de vérifier les alentours, marcha en direction du parc. 

Le jeune homme ressentit étrangement une présence. Une personne semblait le suivre mais Ulrich se raisonna à penser qu'il se faisait des films. Mais il s'avéra rapidement qu'il avait vu juste lorsqu'une voix féminine l'interpella :

 

— Ulrich ?

 

Il se retourna pour faire face à une jeune fille à la chevelure brune, ondulée et mi-longue, vêtue d'un simple jean et d'un débardeur. Un grand sourire était peint sur son visage. Un collier enroulait son cou et comportait l'inscription « Léna ». 

Ulrich ouvrit de grands yeux, les mots lui restant coincés au fond de la gorge.

 

— Ça va ? demanda-t-elle d'un ton presque enfantin.

— Euh...

 

Ulrich l'analysa de la tête aux pieds, surpris. Il ne comprenait pas ce qui se passait ni comment il en était arrivé là.

 

— Bah dis donc, je te croyais plus bavard que ça quand même ! s'exclama Léna en s'avançant vers lui.

— Alors c'est toi... Léna ? questionna le beau brun qui n'avait pas encore totalement rattrapé la réalité.

— Oui, c'est moi. Ça change des messages, n'est-ce pas ? rit-elle. En parlant de ça, j'ai remarqué que t'as arrêté de me répondre. Pourquoi ?

— C'est plutôt à moi de te demander comment t'as eu mon numéro, tu crois pas ? répliqua sèchement Ulrich.

— Oh ça... !

 

Il fronça les sourcils, un peu sur la défensive.

 

— Comment ça se fait que je t'aie jamais vue à Kadic ?

— Je suis très discrète, c'est tout !

 

Alors que le jeune homme continuait de la dévisager, elle s'approcha davantage de lui et lui glissa :

 

— Depuis le temps que j'avais envie de te parler en face...

— Euh...

 

Le jeune homme ressentit une violente gêne. Il examina l'heure indiquée sur son portable et se rappela qu'il devait se rendre chez Yumi.

 

— Bon, ça a été un plaisir de faire ta connaissance mais là, je dois y aller...

— Tu vas voir ta copine ? s'enquit Léna avec curiosité et déception.

— Bah... oui. Fin'..., hésita Ulrich.

— C'est qui ta copine ?

— Ça, tu vois, je pense pas que ça te regarde... sans vouloir être méchant.

 

Se fit un silence entre les deux adolescents. La curiosité abusive de Léna commençait à faire perdre patience au beau brun qui comprit qu'il s'était clairement mis dans une impasse.

 

— Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

— Bon, Léna, t'es bien gentille mais comme je te l'ai dit, ce sont pas tes affaires !

 

Mais l'insistance de cette dernière ne sembla pas vouloir s'estomper, bien au contraire. Elle scruta Ulrich d'un regard séducteur et commença à faire balader ses doigts sur son bras.

 

— Alors dans ce cas... ce qui se passe entre toi et moi ne la regarde pas non plus ! renchérit-t-elle avec un trop-plein d'assurance.

— Comment ça « entre toi et moi » ?!

 

Ulrich n'eut pas le temps d'en dire plus que Léna brisa les quelques mètres les séparant pour coller ses lèvres aux siennes. Le jeune homme s'immobilisa, choqué de ce qui était en train de se produire.


 

 

Prochain chapitre : Le retour des doutes

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