Copains et puis c'est tout

Chapitre 30 : L'amour n'est pas tout rose

1059 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/06/2022 17:20

Odd raccompagna Sam jusqu'au portail de l'établissement où ils s'arrêtèrent pour un dernier échange face à face.

 

— Je me sens mal de devoir repartir, tu sais.

— Eh, t'inquiète. Je sais que c'est pas ta faute, la rassura Odd, triste au fond de lui. On saisira toutes les occasions pour se voir !

— Oui. Tu vas trop me manquer !

— Toi aussi !

 

Ils se firent un énorme câlin. Celui-ci dura des minutes mais n'était pas assez long à leur goût. L'étreinte prit fin contre leur volonté.

 

— Prends soin de toi surtout...

— Toi aussi et... pas de bêtises.

 

Ils s'échangèrent un dernier baiser puis Sam quitta Kadic sous le regard attristé d'Odd. La voir progressivement s'éloigner le déchirait mais il ne pouvait malheureusement rien y faire.



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Le soir, alors qu'une bonne partie des élèves de Kadic rejoignait le réfectoire pour le dîner, Jérémy et Aelita se retrouvèrent dans la chambre de ce dernier. Le jeune blond prit place sur son fauteuil, le coin des lèvres étiré vers le haut, tout en détaillant amoureusement celle en face de lui qui, quant à elle, s'assit au bord du lit.

 

— Je suis content que les choses se soient arrangées entre nous, débuta timidement Jérémy.

— Oui, moi aussi.

 

Leurs joues s'empourprèrent et ils se sourirent.

 

— Dis...

— Oui ?

— Tu l'aimais bien, Tania ? s'enquit l'adolescente aux cheveux roses, le visage renfrogné.

— Aimer c'est un grand mot. Disons que je l'appréciais simplement, rien de plus... Pourquoi ?

— Oh, pour rien ! Je... C'était une simple question, bafouilla-t-elle.

 

Il se leva de sa chaise pour venir s'installer à côté d'elle. Ils ressentirent une étrange gêne entre eux. Aelita se mit à jouer nerveusement avec les pompons de sa robe tandis que Jérémy cherchait les mots qu'il se devait de prononcer à cet instant précis.

 

— Aelita ?

— Hum ?

— Y a... Enfin... Je dois te dire quelque chose...

 

Le cœur de la jeune fille s'emballa, espérant que Jérémy fasse enfin le premier pas. Elle ne tenait plus en place intérieurement et commençait à trouver les minutes longues.

 

— Vas-y, dis moi.

— Bah en fait, Aelita, je... je...

— Tu ?

— Comme je te l'ai dit ce matin, tu comptes beaucoup pour moi et...

 

Alors qu'il s'apprêtait à achever sa phrase, la porte s'ouvrit brusquement, faisant sursauter les deux adolescents.

 

— Jérémy, c'est urgent !

— Putain, Odd, t'es sérieux ?! s'écria Jérémy en se mettant debout.

 

Odd se tenait effectivement en face d'eux, une expression alarmée au visage. Il les regarda l'un après l'autre avant de se gratter la nuque.

 

— Ah mince ! J'interromps quelque chose ?

 

Pour seule réponse, Jérémy soupira longuement en dissimulant sa figure dans la paume de sa main.

 

— Bon, c'est quoi cette chose si urgente ?

— Bah, commença-t-il à répondre en riant nerveusement, je veux juste savoir si ça te dérange pas de me filer ton dîner ce soir vu que tu vas pas venir à la cafèt'...

— Qu... quoi ?! Sérieusement ? s'emporta davantage le petit génie.

— On ne gaspille pas la nourriture, je te rappelle !

— Je...

 

Jérémy poussa un long râle avant de se laisser tomber sur son lit. À côté de lui, Aelita riait de la scène, tout de même exaspérée qu'Odd ait interrompu leur moment.

 

— Si ça peut te faire déguerpir alors vas-y, prends ma part. J'ai pas faim de toute façon, ajouta-t-il mécaniquement.

— Merci, Einstein ! T'es un am...

— Odd, va-t-en !

— Ok, ok !

 

À peine il quitta la chambre que Jérémy revint à Aelita, secouant la tête de droite à gauche.

 

— Décidément il...

 

Mais la porte se rouvrit à nouveau, laissant une fois de plus apparaître Odd.

 

— Quoi encore, Odd ?!

— Euh, Aelita...

— Oui, Odd, tu peux prendre ma part aussi, le devança-t-elle avec un petit rire.

— Merci, Princesse, toi aussi t'es un amour !

 

Il disparut une seconde fois aussi vite qu'il était réapparu. Aelita et Jérémy attendirent une dixaine de secondes pour s'assurer qu'il était bien parti.

 

— Je crois que c'est bon, cette fois, soupira le blond à lunettes.

— Je crois aussi.

 

Ce fut en ayant des papillons dans le ventre qu'Aelita posa tendrement ses yeux sur lui. Jérémy en fit de même, sentant une chaleur l'envelopper. Le monde autour d'eux perdit toute existence.

 

— Jérémy, toi aussi tu comptes énormément pour moi, tu sais...

 

Jérémy comprit que c'était le moment ou jamais car Aelita et lui attendaient et voulaient la même chose.

 

— Mais je pense que nous devrions prendre notre temps.

 

Il se sentit soudainement tomber d'un étage. Prendre leur temps ? Ne lui reprochait-elle pas de justement prendre trop de temps ?

 

— Prendre... notre temps ? Comment ça ?

— C'est pas pressé tout ça, on a le temps pour savoir ce qu'on veut vraiment. Tu comprends ce que je veux dire ?

 

Confus, il répondit « non » de la tête.

 

— Je croyais pourtant que c'est ce que tu voulais...

— C'est ce que je voulais, oui. Mais j'ai réfléchi et je me dis que j'ai eu tort de te presser. Du temps, c'est certainement pas ce qui nous manque. Et je veux juste qu'on en profite... pour l'instant.

 

Jérémy ne chercha pas à laisser son avis. Il se contenta tristement d'aller dans le sens d'Aelita pour éviter de faire les choses mal à nouveau.

 

— Je... D'accord, je comprends.

— Je savais que tu comprendrais.

 

Hésitante, elle se pencha vers lui et l'embrassa timidement la joue. Ils rougirent tous les deux puis elle se leva tout en arrangeant sa robe.

 

— Bon, j'y vais.

— D'accord.

— Je sais que c'est pas encore l'heure mais je te souhaite bonne nuit. Dors bien, Jérémy.

— Merci, dors bien aussi, lui souhaita-t-il en gardant un air perdu et évasif.

 

Elle le remercia avant de quitter la pièce. Jérémy fixa la porte, ses pensées s'entremêlant.

 

— C'est bizarre quand même les filles...


 

 

Prochain chapitre : Une mauvaise surprise

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