Copains et puis c'est tout

Chapitre 28 : Un amour impossible ?

1304 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/06/2022 13:53

Samantha était bien la seule à pouvoir faire étaler ses aspects dissimulés d'Odd, à la plus grande surprise de ses amis qui analysaient le « couple » sans un mot. 

Il aura fallu une dizaine de secondes au blondinet pour qu'il se ressaisisse. Les joues cependant toujours rouges, il se racla la gorge et s'adressa aux quatre adolescents derrière lui :

 

— Les amis... je vous présente Sam. Sam, voici Jérémy, Yumi, Aelita et Ulrich, lista-t-il tout en les désignant.

— Oui, je me souviens de toi, précisa la belle brune en faisant allusion à Ulrich.

— Enchantés, se contentèrent de répondre les trois autres.

— C'est donc toi la fille qui rend Odd complètement dingue ?

 

Les deux concernés rougirent à nouveau mais plus violemment face à la question taquine de Yumi qui échangea un air amusé avec Aelita.

 

— Odd, faut qu'on parle, lui murmura Sam. En privé.



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Odd se retrouvait désormais seul avec Sam, son cœur battant la chamade et ses mains devenant moites. La gestuelle de cette dernière trahissait également sa nervosité.

 

— Bon, Odd, tu te doutes bien que je suis pas venue ici pour rien ?

 

Il hocha la tête, un mauvais pressentiment s'emparant soudainement de lui.

 

— Déjà, j'avais vraiment envie de te revoir...

— Alors pourquoi tu n'as jamais cherché à m'envoyer le moindre message ? questionna Odd, perplexe.

— Bah... parce que ça faisait hyper longtemps qu'on s'était pas vus et je pensais que... que tu m'avais déjà oubliée. Mais je te remercie de l'avoir fait, toi. Ça m'a en quelques sortes redonné de l'espoir.

 

Il esquissa un sourire intimidé tout en l'admirant.

 

— Et moi ? Je t'ai manqué ?...

 

Les mots ne lui vinrent pas, alors il l'attrapa par la taille et unit ses lèvres aux siennes. Sam se laissa faire, comme la première fois, ne pouvant refouler ses sentiments comme elle s'était efforcée de le faire lorsqu'ils avaient perdu contact pour mieux supporter la douleur. 

C'était un baiser des plus sincères, plein d'amour et de passion, comme Odd n'en avait jamais échangé avec aucune autre. Des frissons les envahirent de la tête aux pieds lorsqu'ils durent rompre la proximité entre eux.

 

— Je prends ça pour un oui, sourit Sam en maintenant tout de même le contact visuel.

— Mais... tu ne devrais pas être en cours aujourd'hui, toi ?

— Oh, je me suis faite renvoyée... encore ! lui fit-elle part avec un rire gêné.

— Ah ouais, encore ?!

— Ouais, depuis mercredi. Alors j'en ai profité pour venir.

 

Alors que le jeune homme communiquait une mine déconcertée, Sam s'approcha à nouveau de lui dans le but d'obtenir un second baiser, mais il la stoppa aussitôt d'un geste de la main.

 

— Donc, ce que t'es en train de me dire, c'est que tu vas devoir repartir après ?

— Euh... oui, je crois bien, bafouilla-t-elle, vexée. Sinon tu m'expliques ce que tu me fais là, au juste ?

— Je... je sais pas.

 

Il immergea ses mains dans ses poches, comme perdu et ne sachant plus où se positionner.

 

— Ok, je vois. Je ne compte plus pour toi, c'est ça ? s'offusqua Sam qui se raidit.

— Bien sûr que si !

 

Il ne s'était jamais senti aussi sûr de lui en prononçant des paroles comme telles. Pour une fois, seul son cœur s'exprimait à sa place.

 

— Mais c'est justement ça le problème...

— Qu'est-ce que tu me racontes ? Dis juste que tu t'en es trouvé une autre au lieu d...

— Oh, commence pas à dire n'importe quoi, tu veux ? Si je m'en étais trouvé une autre comme tu le dis, j'aurais même pas pris la peine de t'écrire ! J'aurais même effacé ton numéro !

 

Samantha jonglait entre l'adoucissement et l'énervement suite à cette déclaration plus ou moins indirecte. Elle se passa les mains dans les cheveux en libérant un soupir.

 

— Putain, Odd, à quoi tu joues là ? J'ai fait le déplacement jusqu'ici rien que pour toi et tu me fais ça ! lui reprocha-t-elle d'une voix énervée et brisée à la fois.

— Non ! toi à quoi tu joues, bordel ? Tu viens jusqu'ici en sachant que tu devras repartir dans quelques heures et que je vais encore souffrir seul pendant des mois comme un con ! Tu comprends pas que j'en ai marre de cette distance ?

— Parce que tu t'imagines que j'en souffre pas, moi ?

 

Il l'ignora et un calme pitoyable s'interposa entre eux, tous deux fixant le sol. Pendant plusieurs minutes qui leur semblèrent durer une éternité, personne ne prit la parole. C'est à contre-cœur qu'Odd se décida tout de même à briser la glace :

 

— Écoute, je t'aime. N'en doute jamais. Mais je peux pas. C'est soit on se pose ensemble et on pourra se voir tous les jours, soit c'est impossible et c'est préférable de ne plus se voir du tout.

 

Si extérieurement elle demeurait de marbre, intérieurement elle se sentait complètement anéantie et brisée. Évidemment, Odd en souffrait tout autant mais il pensait avant tout à se protéger, lui et son cœur. 

Pourquoi fallait-il que la seule fille avec qui il se voyait passer sa vie vive à l'autre bout du pays ? Décidément, il n'avait pas de chances.

 

— Tu n'as même pas essayé que tu abandonnes déjà, persifla la belle brune, une pointe de douleur dans la voix. Tu me déçois mais à un point...

— Désolé...

— En plus t'as le toupet de... Bref, j'espère pour toi que t'es sûr de ton choix parce que je ne reviendrai pas. C'est la dernière fois que je viens te voir ! Dès la seconde où j'aurai à nouveau franchi ce maudit portail, je veux que tu effaces mon numéro et que tu m'oublies pour de bon ! J'en ferai de même de mon côté...

— On n'est pas obligés d'en arriver là non plus, Sam, tenta désespérément Odd alors que cette dernière commençait à s'éloigner. Tu sais bien que c'est pas ce que j'ai voulu di...

— Tu l'as dit toi-même, c'est préférable qu'on ne se voit plus ! Je suis censée faire quoi, moi ? Te supplier comme une conne ? Tu me connais pourtant, Odd. Je suis pas du genre à me casser la tête.

 

Elle le regarda droit dans les yeux, hésitant à reprendre son chemin. Au fond, elle ne voulait pas partir. Elle voulait qu'il la retienne, qu'il l'embrasse et qu'il lui dise que leur amour était assez fort pour supporter la distance. Mais seules les secondes passaient. 

Sam fronça les sourcils, réalisant qu'il ne se passerait rien et qu'Odd ne ferait rien de ce qu'elle espérait.

 

— C'est vraiment ce que tu veux ? réessaya-t-elle de le faire réfléchir en croisant ses bras sur sa poitrine.

— Je...

 

Mais il n'eut pas le temps d'achever sa réponse qu'elle fut prise d'une pulsion. Elle posa ses mains sur ses joues et attira son visage vers le sien. Leurs lèvres s'accordèrent une nouvelle fois. 

Odd était conscient que même s'il l'aimait plus que tout, les chances pour que leur relation tienne le coup étaient minces. Mais il ne voulait pas pour autant prendre le risque de la perdre complètement, alors il laissa ses sentiments prendre le dessus sur sa raison.

 

— Essayons au moins... avant de dire non, insista-t-elle en le couvant des yeux.

 

Pourquoi chercher à passer à côté de ce qui pourrait être une belle histoire, après tout ?


 

 

Prochain chapitre : Quand l'amour est plus fort que tout

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