Copains et puis c'est tout

Chapitre 27 : Une visite inattendue

1158 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/06/2022 13:38

Un ciel ensoleillé recouvrait la cour de Kadic en ce début de journée, de quoi mettre un peu de lumière dans la vie monotone de ses élèves.

 

— Dis, Yumi...

 

L'interpelée leva la tête de ses fiches de révision pour croiser le regard de Jérémy qui prit place à côté d'elle.

 

— Oui ?

— Je sais plus quoi faire avec Aelita, soupira-t-il. Elle refuse de m'écouter et n'en fait qu'à sa tête !

 

La japonaise regarda en direction de sa meilleure amie qui était près du distributeur en compagnie d'Odd et Ulrich.

 

— Oui, elle m'a tout raconté hier.

— Tu es sa meilleure amie, toi, alors je me suis dit qu'elle accepterait sûrement de t'écouter.

— Ah, tu veux que je lui parle pour toi ?

— Oui, s'il te plaît.

 

Elle rangea ses notes dans son sac de cours tout en souriant tandis que Jérémy affichait une tête des plus désespérées.

 

— Je sais qu'elle a raison concernant Tania, poursuivit-il, et je tenais vraiment à m'excuser hier. Mais elle ne m'a même pas laissé parler !

— Elle est blessée, Jérémy, c'est normal...

 

Le jeune blond retira ses lunettes et se frotta les yeux, culpabilisant et exaspérant à la fois.

 

— Je sais...

— Mais t'en fais pas, je lui parlerai.

— Merci, Yumi.

 

Ils se sourirent et s'en suivit d'une petite tape sur l'épaule du petit génie de la part de la lycéenne.

 

— Y a pas de quoi !

 

De son côté, Aelita se décida, elle aussi, à intervenir entre Ulrich et Yumi. Elle prit celui-ci un peu à part pendant qu'Odd se disputait avec le distributeur pour obtenir son chocolat chaud.

 

— Je peux te parler deux secondes, Ulrich ?

— Euh oui, je t'écoute.

— Tout va bien avec Yumi ? demanda-t-elle directement.

 

Ulrich leva un sourcil et l'hésitation se lut sur son visage.

 

— Bah... normalement. Je veux dire, il n'y a pas de raison que ça n'aille pas bien. Pourquoi ? Elle t'a dit quelque chose ?

 

L'adolescente à la chevelure rose l'examina d'un regard incertain, sentant qu'Ulrich doutait lui-même de ses paroles et qu'il ne lui disait pas toute la vérité.

 

— Tu es sûr ? parce que hier, elle m'a avoué qu'elle a l'impression que tu lui caches quelque chose...

 

La gorge nouée, le beau brun déglutit légèrement. L'aveu de son amie venait de confirmer son hypothèse de la veille concernant le changement de comportement soudain de Yumi à son égard.

 

— ... et elle a peur que ce soit quelque chose qui finisse par vous séparer. Ça se voit qu'elle tient à toi et qu'elle t'aime beaucoup, tu sais.

 

Ses quelques mots suffirent à davantage illuminer la journée d'Ulrich. Son cœur s'en sentit pousser des ailes... mais pour combien de temps ?

 

— Mais moi aussi je l'aime beaucoup, tout le monde le sait ! s'empressa-t-il de déclarer avec fermeté. Je vois pas ma vie sans elle...

 

En articulant cette dernière phrase, ses yeux rempli d'étoiles s'immobilisèrent sur Yumi. Il la trouvait chaque jour un peu plus belle et n'en revenait toujours pas entièrement qu'elle était désormais sienne. Mais la voix d'Aelita le fit rattraper la réalité :

 

— Je sais que tu l'aimes, Ulrich. C'est pour ça que je vais te demander d'être honnête avec elle, et ça vaut pour elle aussi, bien sûr. Je sais que vous deux, ça peut aller très loin... mais pour ça, il ne doit pas y avoir de cachoteries entre vous, et encore moins dès le début de votre relation.

 

Ulrich l'écoutait attentivement. Il savait qu'elle avait raison sur toute la ligne et qu'il se devait de mettre un terme à tout ce qui pouvait mener à mal son couple avec Yumi, à commencer par ses discussions avec Léna.

 

— Tu as raison. Et à vrai dire, il y a bien un truc que je ne lui ai pas dit...

 

Bien qu'il savait qu'il mettait Aelita dans une position inconfortable en décidant de lui dire la vérité et en lui faisant promettre de ne rien balancer à Yumi pour l'instant alors qu'elle était sa meilleure amie, Ulrich évoqua aussi brièvement que possible son « rapprochement virtuel » avec une autre. 

Aelita, se sentant mal de ne rien pouvoir dire à Yumi, commenta à voix basse, les traits froissés :

 

— Mais enfin, Ulrich, d'où tu réponds à des inconnus, toi aussi ?!

— Je sais pas, j'ai pas réfléchi ! se défendit vainement le beau brun. Et le problème c'est qu'elle a l'air de bien m'aimer.

— Eh bien dis lui la vérité, que t'es déjà en couple et qu'elle ne t'intéresse pas !

— Je lui ai déjà fait comprendre tout ça mais elle s'en moque !

— Alors ne réponds plus à ses messages, c'est simple comme bonjour !

 

Ulrich soupira longuement en glissant ses mains dans ses poches. Évidemment qu'il y avait déjà pensé, mais il se retrouvait harcelé de messages tous les jours.

 

— Mouais...

— Ah, enfin ! vint s'ajouter une troisième voix à la conversation.

 

Odd s'approcha des deux amis, son gobelet à la main et un grand sourire faisant ressortir ses pommettes.

 

— La bataille a été longue mais j'ai fini par la remporter comme à chaque fois !

 

Aelita s'esclaffa tandis qu'Ulrich leva les yeux au ciel. Mais alors que le blondinet était sur le point de déguster sa première gorgée de la journée, il ressentit une présence derrière lui.

 

— Odd ? C'est bien toi ?

 

Cette voix lui était extrêmement familière. Il était persuadé de l'avoir déjà entendue mais il ne parvenait pas à mettre de visage dessus. Odd se retourna alors et ce fut dans un état de choc qu'il laissa tomber son gobelet à ses pieds, éclaboussant ses chaussures et le bas de son pantalon du liquide.

 

— Oh ! J'arrive pas à y croire, tu m'as tellement manqué ! s'exprima-t-elle, émue.

 

Un silence se fit au sein du groupe alors que l'auteure de ses propos s'avança vers Odd pour serrer ce dernier contre elle. Partagé entre la surprise et la joie de la revoir, et la douleur d'avoir si longtemps été loin d'elle, il imita son geste et l'étreignit fortement, à la limite de l'étouffer, sous les airs ébahis de ses amis.

 

— Mais... Je... Qu'est-ce que..., bégaya-t-il.

 

Les deux adolescents se défirent l'un de l'autre avant de faire rencontrer intensément leurs regards. Une subite chaleur leur monta aux joues.

 

— Ça faisait longtemps...

 

Odd était incapable de prononcer un mot de plus tant il était pris par les émotions. Il ne rêvait pas. Sam était bel et bien en face de lui.


 

 

Prochain chapitre : Un amour impossible ?

Laisser un commentaire ?