Copains et puis c'est tout

Chapitre 26 : Confidences et craintes

1049 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/06/2022 13:19

Aelita referma la porte derrière elle et rejoignit Yumi sur le lit en serrant fermement son oreiller contre elle. Toutes deux avaient de faibles sourires accrochés aux lèvres.

 

— Ça s'est toujours pas arrangé avec Jérémy, hein ? s'enquit Yumi la première.

 

En guise de première réponse, Aelita souffla un bon coup.

 

— Non, toujours pas. Enfin...

— Enfin... ?

— Il a essayé de venir me parler ce matin mais... j'ai rien voulu savoir parce que ça me gonfle qu'il cherche toujours à prendre la défense de Tania alors qu'il sait très bien que je suis tout sauf une menteuse !

 

Yumi ne put s'empêcher d'accentuer son sourire en remarquant que les doigts de sa meilleure amie s'enfonçaient de plus en plus « dans » l'oreiller tant elle était rongée par la colère.

 

— Ça se voit que t'es un peu jalouse... par contre ! la taquina-t-elle.

 

L'adolescente aux cheveux roses afficha une petite moue, ses muscles se détendant peu à peu.

 

— Jalouse, je sais pas. Je dirais surtout en colère, oui ! Il m'énerve tellement en ce moment !

— Ça reste une forme de jalousie quand même ! poursuivit Yumi sur le même ton de taquinerie.

— Si tu le dis !

 

Après quelques secondes de silence, Aelita perçut la peine maquillée derrière le sourire de la japonaise et devina facilement qu'il était, cette fois, question d'Ulrich. Il n'y avait que lui pour la mettre dans cet état, de toute façon.

 

— Et toi, alors ? Avec Ulrich, tout va bien ? T'as l'air toute triste...

— Avec Ulrich ?

— Oui, Ulrich ! Tu sais, celui dont tu es folle amoureuse depuis plus d'un an !

— Dommage que ce soit toi qui aies l'oreiller parce que moi, je te l'aurais déjà balancé à la fig...

 

Elle n'acheva pas sa phrase qu'elle reçut l'objet en question en pleine face. Les deux amies se fixèrent avant de se mettre à rire.

 

— Allez, Yu', plus sérieusement ! se ressaisit Aelita entre deux rires.

 

Dans un premier temps, Yumi baissa les yeux, s'égarant un long moment dans ses pensées, puis revint à Aelita en hochant la tête et en se passant une main sur la paupière.

 

— Sincèrement, je sais pas. Pour tout te dire, j'ai l'impression... qu'Ulrich me cache quelque chose.

— Comment ça ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— J'en sais rien... Il est ailleurs depuis hier, il reste scotché devant l'écran de son téléphone. Il fait même plus attention à ce que je dis. Et en plus, aujourd'hui je l'ai entendu dire à Odd que je devais rien savoir. Pour toi, ça veut dire quoi tout ça ?

 

Aelita se mit à réfléchir à son tour, sachant que Yumi tenait énormément à sa relation avec Ulrich et qu'elle ressentait, à cet instant précis, le besoin d'être rassurée.

 

— Peut-être qu'il a des problèmes et... qu'il veut simplement pas en parler.

— Possible, oui, murmura Yumi dans le vide. Mais... Ulrich devrait savoir qu'il peut tout me dire. Après tout, on est ensemble maintenant. Ses problèmes sont aussi les miens.

 

Un nouveau silence s'invita. Aelita savait que quoi qu'elle dise, les craintes de celle qu'elle considérait comme sa grande sœur resteraient existantes.

 

— Je commence à me demander si Ulrich et moi ne nous sommes pas un peu trop précipités...

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

 

La jeune asiatique, jusqu'ici à moitié allongée, se redressa pour s'asseoir, les jambes croisées et les mains sur les genoux.

 

— Ce que je veux dire c'est que Ulrich et moi sommes encore jeunes, on a toute la vie devant nous pour ce genre de choses. Si on se met ensemble maintenant et que ça ne marche pas, qu'est-ce que ça donnera plus tard, hein ?

 

De la peur se reflétait dans son regard déjà attristé.

 

— Yumi, Ulrich ne te laissera jamais ! Il t'aime trop pour ça ! Il ne renoncera pas à toi aussi facilement après des années de galère quand même ! s'exclama Aelita.

 

Très peu convaincue, une petite grimace s'étala sur le visage de la concernée.

 

— J'espère vraiment que tu as raison, Aelita.

 

Elle se pencha pour enfiler ses chaussures puis récupéra son sac qui était posé à côté de celles-ci.

 

— Bon, je vais rentrer sinon je vais encore avoir droit à un interrogatoire de la part de mes parents !

— D'accord. À demain alors.

— Ouais, à demain.

 

Elles s'étreignirent affectueusement avant que Yumi ne quitte la pièce. Elle entama le couloir avec un serrement au cœur dû à ses soudains doutes sur sa relation avec Ulrich qu'elle croisa justement lorsqu'elle dut descendre les escaliers.

 

— Eh, Yu' ! Tu rentres ?

— Oui. Je veux pas que mes parents... Enfin bref, laisse tomber !

 

Ulrich la détailla amoureusement, un petit sourire naissant sur son visage, et s'approcha davantage d'elle pour la prendre dans ses bras.

 

— Tu veux pas que je te raccompagne ?

 

Sans se défaire de son emprise, la jeune fille le scruta à son tour, des papillons dans le ventre malgré elle.

 

— T'en fais pas, il fait encore jour, je risque rien, assura-t-elle.

— Je sais. Je veux juste pouvoir passer un maximum de temps avec toi.

 

Alors que leurs lèvres se cherchaient tendrement, un vibrement retentit de la poche d'Ulrich. Yumi se crispa aussitôt, ce qui n'échappa pas à ce dernier.

 

— Un problème ?

— Euh...

 

Elle s'efforça de paraître plus décontractée tout en jetant des coups d'œil vers la poche du beau brun.

 

— Non, rien. Ulrich... il faut vraiment que j'y aille ! On se dit à demain, je t'aime.

 

Elle déposa un rapide baiser sur ses joues et ses lèvres et s'éclipsa sans plus attendre. Ulrich, face à cette précipitation, resta figé sur place, confus.

 

— Moi aussi... je t'aime, répondit-il, toujours aussi déçu de devoir la laisser partir.

 

Il avait saisi que quelque chose la contrariait et n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre de quoi il s'agissait.


 

 

Prochain chapitre : Une visite inattendue

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