Copains et puis c'est tout

Chapitre 25 : La vérité éclate toujours

1081 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/06/2022 12:51

Ulrich tira sa chaise et s'y installa. Ses gestes furent imités par son meilleur ami qui affichait un air évasif, ce qui attirait de plus en plus la curiosité de son ami allemand.

 

— Au fait, ce matin, je t'ai pas précisé que j'ai repris contact avec Sam...

 

C'était comme s'il venait de lire dans les pensées d'Ulrich et s'était donc senti dans l'obligation de se justifier. Le beau brun se montra d'abord surpris.

Il n'avait eu l'occasion de rencontrer Samantha qu'une fois, lors d'un concours de skate organisé dans l'établissement et mené par Jim. Il avait découvert, ce jour-là, une des nombreuses facettes que son colocataire gardait pour lui : celle d'un Odd fou amoureux.

Bien que son histoire avec Samantha paraissait impossible à cause des kilomètres qui les séparaient, il n'était pas nécessaire d'être doté d'une intelligence surhumaine pour voir qu'il l'aimait toujours et sincèrement.

 

— En voilà un sujet intéressant !

— Mouais, elle m'avait manq... Euh...

 

Ulrich sourit mais perçut dans son regard un mélange de joie et de tristesse.

 

— Pourquoi cette tête de chien battu alors ? s'enquit-il en s'attaquant à son déjeuner.

— Oh... pour rien.

— Quelque chose me dit que Sam est la fille parfaite pour toi, vous devriez retenter.

 

Odd plaqua sa joue contre son poing, fermant les yeux et s'amusant avec son plat.

 

— Tu rigoles ? On se voit tous les trois ans ! Elle et moi... c'est clairement impossible.

— Mais tu l'aimes, c'est l'essentiel. Non ?

 

Il savait qu'au fond, Odd mourait d'envie de se mettre avec Sam, mais qu'à cause de la distance, il avait peur que leur relation se voue à l'échec et qu'il finisse par la perdre pour de bon, déjà qu'ils ne se voyaient qu'occasionnellement.

 

— Bon, et toi, tu comptes m'expliquer ? s'exclama Odd en se ressaisissant.

 

Le beau brun secoua la tête, désespéré que son ami ait si vite changé de sujet.

 

— Bah, en fait, depuis hier y'a une fille qui... qui m'envoie des messages, confia-il, mais je ne sais pas qui c'est. Elle m'a dit qu'elle s'appelle Léna, mais je connais aucune « Léna », moi !

 

Odd fit mine de réfléchir en fixant le plafond avant de revenir à son meilleur ami.

 

— C'est peut-être Sissi qui te fait marcher pour briser ton couple avec Yumi.

— J'y ai pensé aussi, mais je ne crois pas. Sissi a l'air de m'en vouloir depuis un moment, on dirait que j'existe plus pour elle.

— C'est vrai qu'elle nous parle plus... Ça me manque presque de ne plus avoir à l'insulter !

— Ouais mais bon, c'est pas le plus important. Je crois que cette Léna en pince pour moi !

 

Des filles ayant succombé au charme du jeune homme, il devait y en avoir des milliers. Il avait tout pour leur plaire, au grand désespoir de son frère de cœur qui rencontrait plus de difficultés dans ce domaine. Ce dernier resta donc indifférent face à la révélation d'Ulrich.

 

— Pas un mot à Yumi, pigé ? Elle doit rien savoir pour l'instant !

— Qu'est-ce que je dois pas savoir ?

 

Les deux garçons se mirent à rire bêtement et à formuler des phrases dans le vide en s'apercevant de l'arrivée de Yumi à la table. La japonaise les dévisagea l'un après l'autre.

 

— Alors ?

— Euh... C'est... c'est rien d'important, je t'assure !

 

Yumi s'assit à côté de son chéri sans décrocher le moindre petit sourire.

 

— Les gars, j'ai pas la tête à jouer aux devinettes.

 

Ulrich saisit l'occasion pour débuter une série de petits baisers sur le visage de sa dulcinée, espérant lui faire oublier le sujet. 

Les paires de yeux présents dans la pièce furent bientôt attirés par le jeune couple. Si certains les trouvaient mignons, d'autres en étaient jaloux.

 

— Ulrich ? Mais qu'est-ce que tu fais ?

 

Elle rit nerveusement, à la fois touchée et gênée. Ce petit jeu dura une dizaine de secondes, le temps qu'il fallut à Yumi avant de craquer.

 

— Ulrich, arrête ça, tout le monde nous regarde ! le réprimanda-t-elle.

 

Il obéit en affichant un sourire innocent aux lèvres. Yumi le détailla du regard, confuse et au bord de l'irritation, tandis qu'Odd pouffa discrètement de rire.



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— Ça pourra nous être utile.

 

C'est avec un livre d'histoire à la main que Tania regagnit sa place, auprès de Jérémy.

 

— Tiens, regarde, lui dit-elle en glissant l'objet sous ses yeux.

 

Le jeune blond y jeta un coup d'œil sans y prêter grande attention avant de reprendre ses notes. Le sourire de Tania s'évapora.

 

— Bon, Jérémy, qu'est-ce qui se passe encore ?

— Boff... Rien.

— C'est encore Aelita ?

 

Il ne répondit pas immédiatement, partagé entre la tristesse et la colère. Tania rapprocha sa chaise de la sienne avant de prendre son petit air bienveillant.

 

— Regarde comment cette fille te fait sentir mal. Tu sais ce que je pense ? Que tu devrais arrêter de lui parler pendant un moment. Elle est jalouse de notre relation.

 

Jérémy resta perplexe. D'un côté, il s'entendait très bien avec Tania, mais d'un autre, il ne voulait pas perdre Aelita qu'il connaissait depuis bien plus longtemps. Le choix fut rapidement fait.

 

— Et moi, je pense que c'est nous deux qui devrions arrêter de nous parler.

 

Tania prit instantanément une expression des plus froissées, prenant sur elle pour ne pas s'emporter.

 

— Je veux dire, Aelita je la connais depuis des années. Comprends-moi, je ne veux pas arrêter de lui parler juste pour une soi-disant histoire de jalousie. C'est...

 

Plus il parlait et plus le regard de Tania s'assombrissait.

 

— Enfin, bref... Demain, après le cours d'histoire, faisons comme si nous nous étions jamais rencontrés. D'accord ?

 

Elle se leva en furie, cachant sa déception.

 

— Ouais, c'est ça ! Reste avec ta pleurnicheuse ! Tu ne me mérites pas !

 

Elle récupéra ses affaires et quitta l'endroit, ne prenant même pas la peine de terminer le travail. Jérémy eut alors une pensée pour Aelita, prenant conscience du double visage de Tania.


 

 

Prochain chapitre : Confidences et craintes

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