Copains et puis c'est tout

Dans l'après-midi, Aelita et Yumi se retrouvèrent sans les garçons qui avaient d'autres occupations. Elles faisaisent le tour de la cour sans but précis tout en échangeant.

— Pour l'instant, je suis à quinze soixante-dix de moyenne générale. Je suis fière de moi. Faut dire que mes notes se sont tellement améliorées ce trimestre.

— C'est super, ça ! Je suis sûre que tu es capable de faire plus.

— Haha, j'en doute ! Je vais me contenter de cette moyenne et simplement essayer de ne pas chuter.

Aelita approuva ses paroles sans plus de débats avant de se mettre à siroter silencieusement dans sa brique de jus qu'elle avait ramenée du réfectoire. Son air attristé suscita chez Yumi de la préoccupation.

— Tu penses encore à Jérémy ?

Elle exprima un regard triste et perdu à l'adresse de la japonaise qui en conclut une réponse affirmative.

— Te casse pas la tête pour ça, je t'assure que Jérémy finira par comprendre que c'est toi qu'il aurait dû écouter.

— J'espère, se chuchota Aelita.

Un petit sourire faisant son apparition sur ses beaux traits asiatiques, Yumi jeta un coup d'œil à l'heure indiquée sur son portable.

— Va falloir que j'y aille.

— Où ça ?

— Assiter à l'entraînement d'Ulrich et Odd. Tu viens ?

La jeune adolescente aux cheveux roses se mit à fouiller dans son sac, un râle s'échappant alors de ses lèvres rosées.

— Vas-y sans moi, j'ai oublié mon cahier de maths dans ma chambre. Et puis... je pense je vais rester un peu seule, histoire de réfléchir...

Yumi acquiesça, bien qu'elle savait que la solitude n'allait pas aider son amie à se sentir mieux. Elle enlaça cette dernière affectueusement, sachant qu'elles ne se reverraient pas le reste de la journée, puis se rendit au terrain de sport de Kadic. 

Aelita se dirigea quant à elle vers les dortoirs. Une fois dans sa chambre, elle récupéra ce dont elle allait avoir besoin pour ses prochains cours. Mais en ressortant de la pièce, elle eut la mauvaise surprise de tomber sur celle qui se présentait telle sa concurrente.

— Ça t'amuse d'essayer de foutre la merde entre Jérémy et moi ?

— De quoi tu parles ?

Aelita avait le ton posé, contrairement à Tania qui n'hésitait pas à hausser la voix.

— Arrête ton cinéma !

— De nous deux, ce n'est pas moi qui joue un rôle.

— Combien de fois je vais devoir te le répéter ? Reste loin de Jérémy, il est très bien sans toi ! Et avec moi, il est encore mieux ! Mais ça, il te le dira pas parce qu'il sait que t'es qu'une petite pleurnicheuse.

Malgré elle, Aelita ressentit un pincement au cœur.

— Alors maintenant, fiche-lui la paix, viens pas lui parler et encore moins si c'est pour lui raconter n'importe quoi à mon sujet.

Aelita haussa les sourcils tandis que Tania tourna les talons en faisant basculer ses cheveux derrière son dos, un sourire aux lèvres.

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Yumi s'assit sur les gradins en veillant à garder son sac près d'elle. 

Deux équipes masculines se présentaient en face d'elle mais un joueur seulement retenait son attention, qui n'était autre que le charmant Ulrich Stern. Ce dernier remarqua la présence de sa belle et lui offrit son sourire depuis le terrain... avant de recevoir le ballon en pleine figure.

— Putain, Ulrich, concentre-toi !

Un nouveau juron se fit entendre, cette fois de la part du concerné qui se massait le front. Odd lui tendit la main et l'aida à se relever. 

De sa place, Yumi se mit à rire discrètement. Mais sa bonne humeur se dissipa rapidement à l'arrivée d'une autre fille qui vint se poser à côté d'elle.

— T'es fière de toi, j'espère ?

Elle fronça les sourcils, le regard interrogatif.

— T'as eu ce que tu voulais, poursuivit Sissi. Ou devrais-je plutôt dire, tu as eu ce que moi je voulais...

Yumi émit un faux rire.

— Tu parles de lui comme si c'était un objet !

— Tu n'es même pas sincère avec lui ! Ça se voit que tu ne l'aimes p...

— Non mais d'où tu sais ce que je ressens, toi ? Commence pas à faire ta Miss Provocatrice parce que j'ai aucune envie de rire avec toi, je te le dis !

— Et ?

De nature assez nerveuse, Yumi tentait tant bien que mal de garder son sang-froid, mais il était évident que Sissi faisait tout pour obtenir l'effet contraire et qu'elle s'en donnait à cœur joie.

— Tu cherches quoi au juste ?

— À récupérer ce qui m'appartient ! C'est avec moi qu'Ulrich devrait sortir, pas avec toi !

— Si tu t'imagines que je vais m'embrouiller avec toi pour un truc aussi ridicule, tu te mets le doigt dans l'œil ! Éloigne-toi de moi maintenant, je veux regarder le match tranquille ! s'emporta la japonaise en montant d'un ton.

— Je...

— Va-t-en, je t'ai dit !

— Eh, qu'est-ce qui se passe ici ?

Les deux concernées posèrent leur attention sur Ulrich et William qui venaient de se poster en face d'elles. Les yeux de Yumi passèrent d'un garçon à l'autre tandis que les deux rivaux se fusillèrent du regard. Sissi, quant à elle, reluqua Ulrich d'une colère noire. Elle se redressa sans rien ajouter et s'en alla. William lui emboîta aussitôt le pas après avoir dévisagé Yumi qui en fit de même.

— Vous étiez en train de vous prendre la tête avec Sissi ? demanda Ulrich.

— Elle fait tout pour me mettre sur les nerfs celle-là, je la supporte plus !

— Eh, calme-toi, Yu'.

Il l'enlaça avec tendresse en lui offrant un petit baiser dans le cou.

— Elle est juste jalouse, fais pas attention à elle !

— Ouais mais... faut qu'elle arrête de me chercher aussi !

— Et elle t'a dit quoi, exactement ?

La jeune asiatique, se raidissant, haussa les épaules.

— Rien d'intéressant.

Elle avait beau vouloir simuler le contraire, Ulrich devina que quelque chose n'allait pas. Il s'apprêtait à lui poser d'autres questions mais un vibrement provenant de son téléphone l'en dissuada.

✓ {Tu joues bien, j’espère pouvoir assister à un autre de vos matchs bientôt !}

Étonné, il se mit à vérifier les alentours, mais personne dont il n'avait pas remarqué la présence ne se présenta à sa vue.

✓ {Au fait, je m’appelle Léna 😊}

Prochain chapitre : Le début des cachoteries