Copains et puis c'est tout

Chapitre 20 : Vers la réconciliation ?

1512 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/05/2022 22:58

La fin de la semaine s'acheva plus ou moins bien pour les anciens Lyoko-guerriers.

Jérémy et Tania se voyaient tous les jours à la bibliothèque pour avancer sur leur exposé et la jeune rousse en profitait pleinement pour le courtiser. Seulement, elle était loin de plaire au petit génie qui n'avait de yeux que pour Aelita et qui cherchait encore le moyen d'arranger les choses avec cette dernière.

Yumi et Ulrich filaient le parfait amour, malgré les incessantes interrogations du beau brun sur la relation qu'entretenait sa petite amie avec William.

De leur côté, Aelita et Odd se rapprochaient, le blondinet se voulant être aux côtés de la jeune fille pour lui remonter le moral. Elle était également son binôme pour l'exposé. Ils préféraient travailler au foyer des élèves sous la demande d'Aelita qui ne désirait pas voir Tania et Jérémy étaler leur « amour » sous ses yeux.

Odd, quant à lui, pensait toujours à Sam et lui avait finalement envoyé un message, acte qu'il avait regretté dès la minute qui avait suivi.



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Les deux faux cousins étaient en train de poursuivre leur travail. Odd faisait d'énormes efforts pour ne pas donner l'impression à son amie qu'elle faisait le travail toute seule.

Seulement, le foyer était un lieu avant tout conçu pour se divertir, alors la concentration n'y était pas la bienvenue. Il y avait des groupes de jeunes dans chaque coin de la pièce qui s'abandonnaient à diverses activités. Aelita et Odd faisaient du mieux qu'ils pouvaient pour ignorer le vacarme autour d'eux.

 

— Donc, pour récapituler : dans notre première partie, on évoque les tournures que prend la guerre de 1914 à 1916 et, dans la seconde partie, on parle de...

 

Mais le bruit n'était visiblement pas le seul problème. Odd se rendit compte qu'Aelita ne l'écoutait pas, elle tapotait nerveusement son stylo sur la table en gardant les yeux fermés.

 

— Aelita ? Aelita, tu m'écoutes ? Allô, ici la Terre, j'appelle Aelita Stones !

 

La concernée sortit de ses rêveries en sursaut et afficha une expression perdue.

 

— Oh, euh, je... Désolée, Odd. Tu disais ?

— On fait une pause, si tu veux, souffla le blondinet. T'as l'air d'en avoir besoin.

 

Elle hocha la tête en signe d'acquiescement et soupira longuement, comme si elle voulait parler mais qu'elle ne trouvait pas les mots. Odd lui sourit gentiment, comprenant de quoi il était question.

 

— Va lui parler. Le silence ne règlera rien du tout.

 

Elle sembla réfléchir un moment avant que son regard ne s'assombrisse.

 

— Non, je n'en ai pas envie, répliqua-t-elle. Reprenons où on en était.

— Mais... Aelita, c'est quoi le problème ? Je te comprends pas, ce genre de réaction te ressemble pas du tout.

 

Elle le regarda fixement, silencieuse. Un nouveau soupir s'échappa de sa bouche. Elle leva les yeux au plafond puis les reposa sur le jeune homme en face d'elle.

 

— J'ai mûri, Odd, tout simplement. Y a rien à comprendre. Je commence à penser que Jérémy mérite mieux que moi...

— Aelita, pourquoi tu dis ce genre de choses ?

 

Ils levèrent la tête pour s'apercevoir de l'arrivée de Yumi qui se posa à côté de sa meilleure amie, curieuse et tenant une tablette de chocolat à la main.

 

— Tu sais que je t'aime, Yumi ?

— Ça va, Odd, je sais que ce que tu veux ! lança-t-elle en rigolant. Mais tu ne l'auras pas, on me l'a offerte avec amour !

 

Il fit la moue mais cela ne convainquit pas pour autant la jeune asiatique de lui filer sa tablette de chocolat. Elle se reconcentra aussitôt sur Aelita qui riait de la scène.

 

— Alors, tu nous expliques ?

— Les amis... Laissez tomber, vraiment !

— Ah non, dis-nous tout ! En tous cas, moi, je ne compte pas te laisser partir tant que tu ne m'auras pas expliqué !

 

Ils insistèrent encore pendant une bonne dizaine de minutes, Aelita n'eut donc d'autres choix que de leur parler de Tania et de leurs échanges quelques jours plus tôt.

 

— Donc, si j'ai bien suivi, cette Tania en pince pour Jérémy et est jalouse de toi. C'est ça ?

— Hum... Jalouse, je ne sais pas. Et puis... je ne vois pas qui pourrait être jalouse de m...

— Et voilà que tu recommences à dire n'importe quoi ! l'interrompit Yumi. Tu t'es vue, un peu ? T'es incroyablement belle !

— Ah ça, c'est pas moi qui dirai le contraire ! Et tu peux me croire, je m'y connais en belles filles !

— Odd ! s'écrièrent presque les deux filles.

— Rholala, je peux rien dire ici !

— Boude sagement, tu veux.

 

Le concerné donna l'air d'être offusqué tout en croisant ses bras sur son torse. Yumi se retint de rire contrairement à Aelita qui, dès que l'occasion se présentait, se laissait aller. Elles s'échangèrent des regards amusés avant de reprendre plus sérieusement :

 

— Jérémy n'est pas bête, il se rendra compte lui-même du vrai visage de cette fille.

— Ça m'étonnerait vu comment il a l'air de l'apprécier..., contredit Aelita.

— Sûrement pas plus qu'il t'apprécie, toi !

 

Aelita grimaça puis baissa tristement les yeux, semblant longuement réfléchir.

 

— À mon avis, c'est mieux que t'ailles lui parler directement.

— Mais... Et s'il ne me croit pas ?

— Si Jérémy préfère croire une fille qu'il a rencontrée à peine plutôt que toi qu'il connaît depuis bientôt trois ans, c'est qu'il est vraiment qu'un gros con ! répliqua Odd en insistant sur les trois derniers mots.

 

Ils semblaient décidés à ne pas lâcher l'affaire. Aelita finit par craquer face à leur insistance.

 

— Bon, d'accord, vous avez gagné ! Je vais lui parler.

 

Yumi lui céda le passage et l'assura que tout se passerait bien. La japonaise se retrouvait à présent seule avec Odd qui s'empressa de récupérer son téléphone et d'y jeter un coup œil. Il resta scotché devant l'écran un long moment.

 

— C'est qui, cette fois ? s'enquit-elle.

 

Elle crut rêver en s'apercevant que les joues du blondinet se teintaient d'une couleur rosée.

 

— Eh bah, c'est qu'elle doit vraiment te faire de l'effet !

— C'est... personne, fais pas attention.

 

Yumi leva un sourcil pour illustrer ses doutes.

 

— Allez, pas de cachotteries entre nous !

 

Odd hésita quelques secondes. Il n'avait pas l'habitude de parler de « sa vie amoureuse ». Il se sentait réellement amoureux, cette fois. Rien à avoir avec ses anciennes et nombreuses conquêtes qui lui permettaient simplement de tuer le temps.

 

— Bah en fait, c'est... juste une ancienne pote à moi, fin...

— On me l'a fait pas à moi, celle-là ! Tu peux me faire confiance, tu sais.

 

Il lui murmura un « Je sais » sans quitter son téléphone des yeux.

 

— C'est Sam.

— Sam ? Ça ne me dit rien mais... elle a pas l'air de te laisser indifférent. Je veux dire, je t'ai jamais vu dans cet état pour une fille.

 

En effet, Odd était devenu aussi rouge qu'une tomate, lui qui aimait tant charrier Ulrich et Yumi lorsqu'ils étaient ainsi.

 

— Je sais...



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— Allez, Jérémy, va lui parler !

— Vous m'avez dit la même chose hier, Odd et toi, et ça n'a rien arrangé ! Ça a même été tout le contraire, elle m'en veut encore plus !

 

Ulrich, à qui Jérémy avait enfin expliqué ce qu'il s'était passé avant qu'Aelita et lui ne se fassent la tête, incitait vivement son ami à se lancer dans une nouvelle tentative.

 

— J'en sais rien, moi ! Peut-être que tu t'y es mal pris ! Allez, Einstein, joue pas les timides ! l'encouragea-t-il.

— Facile à dire maintenant que tu sors avec Yumi !

— Eh, Yumi et moi, c'est une autre histoire !

 

Jérémy saisit son gobelet de chocolat et retourna à sa place initiale tel un robot. Ses yeux se figèrent sur la boisson encore chaude qu'il faisait tourbillonner, perdu dans ses pensées.

 

— Je comprends pas pourquoi elle m'en veut autant, j'ai pourtant rien fait..., se disait-il à haute voix.

— Tu sais aussi bien que moi pourquoi. T'as beau avoir une grosse tête, elle te sert quasiment à rien parfois !

 

Le silence fut la seule réponse à laquelle eut droit le beau brun. Il fronça les sourcils à la vue de l'air interrogé de Jérémy.

 

— Tu veux la récupérer oui ou non, ta princesse ?

— Euh, bah... Oui, qu'est-ce que tu crois ? rougit le jeune blond qui détourna le regard.

— Alors va lui avouer tes sentiments, ce que tu ressens pour elle, quoi ! C'est ça qu'elle veut entendre !

 

Jérémy n'eut pas le temps de répondre qu'Ulrich s'empara de son gobelet et l'obligea à se lever.


 

 

Prochain chapitre : De mal en pis

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