Copains et puis c'est tout

Chapitre 17 : Jérémy dans la sauce

1130 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/06/2021 16:37

— Jérémy ?

 

L'interpelé vit Tania s'approcher, sous les regards intéressés d'Ulrich et Odd et celui ennuyé d'Aelita qui tentait de simuler le contraire. Ils venaient de terminer leur cours et avaient à présent deux heures de pause.

Jérémy s'éloigna un peu enfin d'éviter que sa conversation avec Tania soit entendue par ses amis.

 

— Pour tout à l'heure, je sais que ça a dû te paraître bizarre puisqu'on s'est jamais adressés la parole, mais c'est que j'avais vraiment envie de faire l'exposé avec toi. Tu sais, histoire qu'on fasse connaissance !

— Oh mais tu sais, ça me dérange pas du tout... Tania, c'est bien ça ?

 

Elle lui sourit avant de répondre par un « oui ».

 

— On commence quand, alors ?

 

Ses amis observaient la scène de loin et s'échangeaient de temps à autre des airs interrogés dont de simples haussements d'épaules étaient donnés en guise de réponse.

 

— Euh... Demain, ça te convient ? On a qu'une semaine, alors... mieux vaut ne pas traîner !

 

Elle sourit de toutes ses dents tout en ajustant son sac sur ses épaules.

 

— Oui, bien sûr, c'est parfait ! On se dit à demain dans ce cas.

 

À peine fut-elle hors du champ de vision du groupe que le jeune homme se retrouvera pris dans un interrogatoire.

 

— Elle craquerait pas pour toi par hasard, la Tania ?

— Ça en a tout l'air !

— Bon, les gars, quand vous aurez plus intéressant à poser comme questions, prévenez-moi !

 

Ses yeux se posèrent ensuite sur Aelita qui ne disait un mot, une expression agacée au visage. Il comprit que cette nouvelle relation qui se tissait entre Tania et lui serait loin de faciliter les choses.

 

— Bon, on y va ou vous en avez encore pour longtemps ?

 

Elle leur tourna le dos et reprit la marche sans même se soucier de leurs avis, bientôt suivie par les trois garçons.



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De son côté, Yumi était en cours d'italien, une matière qui lui donnait particulièrement envie de s'évader dans ses rêveries. « C'est beau l'italien, ça donne envie de parler d'amour. », elle se souvint de ses paroles que lui avait adressées William quelques mois plus tôt, il n'avait pas eu tort. Cette pensée la fit relever la tête, décrochant ses yeux de son dessin. 

Elle fut surprise en découvrant que William avait déjà son regard sombre posé sur elle. Elle détourna le sien aussitôt.

Un son strident la fit sortir de ses songes. Voyant ses camarades de classe ranger leurs affaires, elle fit de même et salua son professeur avec un sourire avant de se mettre en direction de sa prochaine salle.

Elle ne manqua pas de rencontrer William une fois à l'extérieur. Les deux lycéens s'échangèrent de brefs regards, Yumi préféra poursuivre son chemin mais William opta quant à lui pour une discussion. Il la rattrapa alors et se mit à sa hauteur.

 

— Ne plus me calculer ne sert à rien, je serai toujours derrière toi !

 

La japonaise afficha une mine moqueuse tout en continuant de regarder devant elle.

 

— Être tout le temps derrière moi ne sert à rien, je ne te calculerai pas !

 

Il rit, l'air de se vouloir plus convaincant et sûr de lui.

 

— Alors, les amours ? Ça se passe ?

 

Yumi ne put s'empêcher d'esquisser un faux sourire. Il n'aura pas fallu beaucoup de temps pour que tout Kadic soit au courant de sa relation avec Ulrich.

 

— Oh, ça se passe très bien, t'inquiète pas !

— Je ne m'inquiète pas !

— Et pourquoi cette question ?

— Par simple curiosité...

 

Yumi se braqua, reconnaissant un William un petit peu trop impliqué dans des affaires qui n'étaient pas les siennes. 

Il y eut un silence. Nul ne savait s'il fallait poursuivre la conversation. Yumi reprit finalement la parole. Elle s'immobilisa, entraînant le beau ténébreux à faire de même, et le dévisagea d'un regard sérieux.

 

— Écoute, Ulrich et moi sommes ensemble maintenant, parce que je sais que c'est ce que tu veux tellement entendre ! Et je n'ai aucune envie de le perdre, alors... arrête de me tourner autour ! C'est compris ?

— Pourquoi lui ?

 

Yumi inspira profondément afin de garder son calme. William ne prendrait décidément jamais en maturité.

 

— Parce que c'est comme ça et tu ne pourras rien y faire.

 

L'adolescent fronça les sourcils pour illustrer ses doutes sur les propos de la jeune asiatique.

 

— Et arrête de me regarder comme ça ! s'agaça-t-elle avant de reprendre sa route.



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Leur première heure de pause déjà écoulée, Jérémy et Aelita refusaient toujours de s'adresser la parole, tous deux espérant que l'autre fasse le premier pas. 

Odd incita mainte fois son ami à se lancer, lui expliquant qu'elle se sentait simplement délaissée depuis quelques temps et qu'être plus souvent à ses côtés arrangerait probablement la situation.

 

— Mais vous allez m'expliquer à la fin ?

— Ulrich, c'est pas le moment ! soupira Odd tout en essayant de convaincre Jérémy une dernière fois.

 

Celui-ci lâcha également un soupir en regardant en direction d'Aelita. Assise seule sur un banc et la tête maintenue dans la paume de sa main, elle évitait tout contact visuel avec ses amis. 

Jérémy céda, ne pouvant supporter plus longtemps de la savoir fâchée contre lui.

 

— Bon, ok, j'y vais !

— Eh bah, c'est pas trop tôt !

 

Il s'installa doucement près d'elle et se mit à jouer nerveusement avec ses mains.

 

— Tu comptes me faire la tête jusqu'à quand ?

 

Aucune réponse. La frustration s'empara du jeune homme, Aelita lui paraissait chaque jour un peu plus distante. Où avait-il commis une erreur ? Il avait pourtant l'impression d'avoir toujours été présent pour elle, mais il s'avérait qu'il s'était trompait.

 

— Aelita, arrête de faire un peu la gamine, tu veux ! Regarde-moi au moins ! s'impatienta-il.

 

Une réaction de la part de l'intéressée ne se fit pas plus attendre. Elle posa ses yeux sur lui mais seule la colère s'y lisait.

 

— T'as qu'à aller retrouver Tania, peut-être qu'elle te conviendra mieux ! Elle fait pas gamine, elle !

 

Elle s'en alla ensuite en emportant sa colère avec elle. Jérémy, interloqué, se retourna vers Ulrich et Odd qui l'étaient tout autant.

 

— Ah vieux, c'est ça les filles ! Faut pas chercher à comprendre !


 

 

Prochain chapitre : Reproches

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