Copains et puis c'est tout

Chapitre 14 : Jalousies et nouvelles complications

1235 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/05/2021 15:23

— Eh, attends !

 

Alors qu'elle regagnait son dortoir, Sissi s'arrêta soudainement. Elle se retourna pour faire face à William qui se tenait en bas des escaliers et le dévisagea d'un regard noir.

 

— Qu'est-ce que tu me veux ?

— Écoute, je suis désolé pour l'autre fois, ok ? J'y suis peut-être allé un peu fort.

— Ta pitié, tu te la gardes, compris ? Finalement, on dirait bien que c'est toi qui peux pas te passer de moi !

 

Certaine d'avoir eu le dernier mot, elle lui tourna fièrement le dos.

 

— Yumi et Ulrich sont ensemble. Je pensais que ça t'intéresserait mais... visiblement, je me suis trompé.

 

La fille du proviseur s'immobilisa, essayant de déchiffrer ce qu'elle venait d'entendre. C'était comme si un tas de pierres venait de lui tomber dessus.

 

— Quoi ?! Attends ! Qu'est-ce que tu viens de dire ? C'est quoi cette histoire ?!

 

Elle s'avança vers William d'un pas furieux.

 

— Je les ai vus de mes propres yeux. Ils avaient l'air plus proches que d'habitude et, en plus, ils se tenaient par la main.

— C'est une blague, j'espère ?!

— J'ai l'air de blaguer ? s'emporta-t-il légèrement.

— Ulrich, mon Ulrich... avec cette... cette cruche ?!

— Bizarre parce que la seule cruche que je connaisse se trouve en face de moi !

 

Sissi semblait tellement sous le choc qu'elle ignora la remarque de William. Il la dévisagea, devinant à la vue de ses traits froissés que quelque chose de mauvais se préparait dans la tête de la jeune fille. Il la connaissait assez pour savoir que quand il s'agissait d'éloigner Ulrich de Yumi, elle était capable de tout.

 

— C'est forcément une blague ! Je... Mais qu'est-ce qu'il lui trouve, à la fin, à cette vieille meuf ?!

— Tout ce que tu n'as pas, peut-être.

— Oh mais toi, William, la ferme ! Je vais chercher Ulrich, il est hors de question que je laisse cette plaisanterie aller plus loin !

 

Mais avant même qu'elle ne puisse effectuer un pas, William la saisit par le poignet et la tira brutalement vers lui. Elle exprima un regard confus, attendant des explications.

 

— Non mais tu piges rien, toi, c'est ça ? Yumi et Ulrich sont en-sem-ble ! Qu'est-ce que tu comprends pas dans cette phrase, bordel ?!

 

Il lâcha doucement sa main et reprit d'une voix plus calme, se rendant compte de l'agressivité avec laquelle il venait de s'exprimer :

 

— Désolé. Je... je crois que, moi non plus, j'arrive pas à supporter le fait de savoir que Yumi sort avec... cet idiot de... Enfin, bref !

— Alors... qu'est-ce qu'on attend ?

 

Il leva un sourcil, perplexe.

 

— Faisons tout pour les séparer, c'est simple, déclara-t-elle avec assurance.

 

William plongea ses mains dans ses poches avant de lâcher un rictus.

 

— Simple ? C'est surtout une perte de temps, oui ! Et puis à chaque fois qu'on essaye de les éloigner, ça ne fait que les rapprocher encore plus.

 

Sissi fixa longuement l'entrée des dortoirs, pensive, se refusant catégoriquement de renoncer à ses mauvaises intentions.

 

— Si tu crois que je vais rester sans rien faire, tu me connais très, très, très mal...



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La nuit enveloppait peu à peu la ville parisienne sous un nid d'étoiles, annonçant par la même occasion l'heure du dîner pour les internes du collège Kadic.

 

— Moi, je vous dis, Ulrich a forcément franchi le cap vu comment il était tout content cette aprèm' !

 

Odd récupéra son plateau, suivi par Aelita et Jérémy. Ils choisirent de s'installer à une table pour quatre, Odd et Aelita côte à côte et Jérémy en face de la jeune fille.

 

— Y a interro de maths, demain. Vous avez révisé ? demanda Jérémy.

— Parce qu'on a maths, demain ?

 

Aelita pouffa de rire tandis que Jérémy leva les yeux au plafond. Odd afficha un sourire bête, ce qui fit rire davantage l'adolescente aux cheveux roses. Mais sa joie fut rapidement suspendue lorsque la question lui revint.

 

— Et toi, Aelita ?

 

Elle regarda un instant son repas avec une légère expression lassée.

 

— Oui, je pense... Je sais plus ! On peut parler d'autres choses que de cours et de révisions, s'il vous plaît ?

 

Son humeur était subitement devenue plus maussade, ce qui était inhabituel chez elle qui respirait à longueur de temps la joie de vivre. Les deux garçons la dévisagèrent un court moment.

 

— Euh... oui, bien sûr. Désolé, Aelita.

 

Ils dînèrent sans un mot de plus. Odd, qui trouvait toujours de quoi détendre l'atmosphère dans de tels moments, évitait cette fois de l'ouvrir. Un malaise s'invita à la table.

 

— Je crois que je vais y aller. Je dois revoir deux, trois trucs, déclara le génie de la bande au bout d'une quinzaine de minutes. À demain.

 

Il débarrassa son plateau qui contenait encore une bonne moitié de son dîner et quitta le réfectoire. Aelita baissa les yeux et soupira.

 

— Tu m'expliques ? interrogea Odd.

— Il m'avait promis qu'il allait faire un effort, mais rien ne change ! Je veux dire, même maintenant que XANA n'est plus là, il trouve toujours plus important que moi. Et les seuls moments où on peut enfin être ensemble, c'est uniquement pour qu'il me parle de cours !

— Oulah, mais vous êtes pires qu'Ulrich et Yumi, en fait !

 

Il offrit un sourire taquineur à son amie en la bousculant gentiment à l'aide de son coude. Celle-ci finit par en décrocher un à son tour.

 

— Il s'y prend juste très mal, notre Einstein, mais crois-moi, y a que toi à ses yeux.

— Hum.... J'en suis pas très sûre.

— C'est ce que me disait Ulrich y a quelques jours et regarde-le aujourd'hui ! Sans moi, l'amour de sa vie lui serait passé sous le nez !

 

Mais Aelita n'était toujours pas convaincue. Le manque d'intérêt dont lui faisait part Jérémy l'éxaspérait de jour en jour. Le temps commençait à lui paraître long et elle aurait aimé qu'ils puissent franchir la barrière. Un second soupir se fit entendre de sa part.

 

— Je peux te poser une question, moi aussi ? s'enquit-elle.

— Fais-toi plaisir, Princesse !

— Ça t'ait déjà arrivé d'être amoureux ? Vraiment amoureux, je veux dire.

 

Odd prononça un rire gêné en se grattant la nuque.

 

— Bah, disons que...

 

Il avait délaissé son air fier pour laisser la place à un Odd pensif. La question d'Aelita avait ressuscité en lui des souvenirs dont il tentait de se détacher un peu plus chaque jour. 

Il se revoyait aux côtés de cette fille au caractère rebelle, ses cheveux noirs retombant sur ses épaules. Mais il avait perdu tout contact avec elle, celle-ci ayant déménagé à l'autre bout du pays. Il n'avait eu que très peu d'occasions pour la voir et pourtant, il ne pouvait rester indifférent lorsqu'elle ressurgissait dans ses pensées.

 

— Oui, ça m'est déjà arrivé. Mais... Bon, on mange maintenant ?

 

Aelita prononça un petit rire, attendrie par le changement soudain de comportement de son ami.



 

Prochain chapitre : Odd, amoureux ?

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