Copains Et Puis C'est Tout ?

Chapitre 2 : Continuer d'y croire ?

1353 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a presque 5 ans

CONTINUER D'Y CROIRE ?



Il se faisait tard sur la ville parisienne et il était temps pour les élèves de Kadic de regagner leurs dortoirs. Odd et Ulrich, partageant la même chambre, s'y rendaient dans un silence total. Le blondinet avait remarqué que depuis le départ de Yumi quelques heures plus tôt, son meilleur ami n'avait presque pas dit un mot.

Une fois qu'ils entrèrent dans la pièce, Ulrich s'affala sur son lit tandis qu'Odd s'empressa de prendre Kiwi dans ses bras et de lui offrir une série de caresses que l'animal ne refusa pas, remuant joyeusement la queue pour traduire son contentement. Ils restèrent plusieurs minutes ainsi, à se partager amour et affection, avant qu'Odd ne porte son attention sur Ulrich qui bougonneait seul sur son lit.


— Bah alors, qu'est-ce qui t'arrive, toi ?

— Rien, laisse tomber, cracha Ulrich d'un ton sec.

— Y'a rien ? C'est pour ça que t'es désagréable comme ça et que t'arrêtes pas de faire la gueule ? répliqua son ami. Et moi, gros con que je suis, je vais gober ce que tu dis.


Il y eut un long moment de silence, puis le blondinet poursuivit, sentant qu'Ulrich avait grandement besoin d'en parler même s'il ne l'admettrait pas :


— C'est encore Yumi, c'est ça ?


Ulrich soupira désespérément. Odd avait beau blaguer à longueur de journée et toujours chercher le moyen de l'énerver, il savait que dans ce genre de situation il pouvait se confier à lui, car au fond il pouvait se montrer à l'écoute et compréhensif. De plus qu'il ne pourrait pas échapper éternellement aux questions de son colocataire. Alors, dans une vague d'hésitations, il finit par parler :


— Bon, ok. Le truc c'est que j'en peux plus... 'Fin, tout ça, je sais pas combien de temps encore je pourrai continuer à faire semblant, avoua-t-il tristement. Toute cette comédie... J'ai pourtant essayé mais je ne peux pas. Et j'aimerais lui dire mais...


Il perdit ses mots et ne parvint à achever sa phrase. Il ressentit un pincement au cœur.


— Yumi est folle de toi, lui assura Odd avec un sourire.

— Alors là, j'en doute, souffla Ulrich d'une mine très peu convaincue. Je suis qu'un... ami pour elle, termina-t-il amèrement.

— Mon pote, tout ce que je peux te conseiller c'est de te lancer une bonne fois pour toutes avant qu'il ne soit trop tard !

— Mouais... Je te ferai signe ce jour-là ! répondit ironiquement le beau brun, laissant sous-entendre que ce n'était pas prêt d'arriver.


D'un geste las, il se leva de son lit et récupéra sa serviette.


— Je vais prendre une douche, t'as pas intérêt à laisser ton sale chien monter sur mon lit !


Odd se contenta d'un haussement d'épaules en guise de réponse après que son colocataire ait refermé la porte derrière lui.


— L'écoute pas Kiwi, c'est qu'un gros grincheux, et en plus il a peur des filles !


Sur ces mots, le chien prononça un aboiement comme pour approuver les propos de son maître et ils se remirent à jouer comme des enfants.


••


Le lendemain, la bande devait se retrouver au réfectoire pour le petit déjeuner comme tous les matins. Aelita et Jérémy y furent les premiers. Après s'être faits servir leurs plateaux par Rosa, la cantinière, ils allèrent s'installer à une table.


— Hâte d'aller dans le cours de Madame Hertz ! s'exclama Jérémy à peine assis.

— Ah oui ? s'enquit Aelita en riant.

— Ouais ! Pas toi ?

— Pas autant que toi en tous cas !


Ils se regardèrent et se sourirent tendrement. Jérémy porta ensuite le bout de son croissant à sa bouche. Aelita prit sa cuillère et la fit tourbilloner dans son bol de chocolat, pensive.


— Dis, Jérémy, commença-t-elle, maintenant que le Supercalculateur, XANA... et tout ça, c'est fini, on pourrait peut-être nous accorder un peu plus de temps pour nous, non ?


Le petit génie rougit et fut même surpris de la question de la jeune adolescente aux cheveux roses. Il décrocha à nouveau un sourire.


— Euh, bah... oui, pourquoi pas ? bredouilla-t-il. C'est vrai qu'on n'a jamais vraiment eu de temps rien que pour nous...


Les deux génies virent Yumi arriver avec son petit-déjeuner à ce moment, interrompant ainsi leur discussion. La geisha rejoignit ses amis et les salua en s'installant en face d'eux.


— Vous allez bien les amoureux ?

— Oui et toi ? répondirent-ils.

— Ouais, super ! Je vois que certains ont eu une panne d'oreiller, fit-elle allusion aux deux garçons manquants.

— Y'en a pas un pour rattraper l'autre ! pouffa Jérémy, bientôt suivi par Aelita et Yumi.


Les trois amis commencèrent à déjeuner calmement.

Ce fut quelques minutes après qu'Odd apparut à son tour à la table. Il y déposa son plateau et s'empressa de s'asseoir afin de savourer son premier repas de la journée, toujours aussi fidèle à son appétit vorace.


— Je me disais bien qu'Odd ne raterait jamais un repas ! lança Yumi, moqueuse.

— Le petit-déjeuner encore moins, il dit toujours que c'est le repas le plus important de la journée !


Ils ne mirent pas longtemps à constater l'absence du beau brun.


— Mais... où est Ulrich ? questionna Yumi.

— Monsieur voulait pas se réveiller alors je l'ai laissé bouder tranquille ! Tu connais Ulrich ! lui répondit Odd avant de replonger dans son plateau.

— T'es vraiment un ventre sur pattes, Odd !

— Tu m'apprends rien là, Einstein !


Suite à sa confession de la veille, Odd savait que c'était sa relation compliquée avec Yumi qui faisait sentir mal Ulrich, mais il s'était dit qu'après tout c'était à lui de le lui expliquer et qu'il n'avait pas à s'y mêler – chose qu'il faisait déjà assez tous les jours. Yumi resta silencieuse, puis, sous les airs interrogés des autres, se mit debout.


— Je vais aller le voir.


••


La japonaise se rendit au dortoir des garçons où elle finit par atteindre la chambre d'Ulrich et Odd. Elle hésita à toquer, se demandant s'il n'était pas préférable de laisser son ami seul.

Après réflexion, elle toqua finalement.


— Ouais, entrez.


L'adolescente ouvrit alors la porte et se positionna dans son encadrement. Ulrich, qui était allongé sur son lit, le regard dirigé vers le plafond, changea de posture pour se mettre assis en se rendant compte qu'il s'agissait de Yumi.


— Ah, c'est toi...

— T'as pas l'air très content de me voir, on dirait !

— Non, c'est pas ça, juste que je voulais rester seul.


La jeune asiatique ne sut si elle devait bien le prendre ou non. Elle laissa s'échapper un soupir.


— Ok, désolée de t'avoir dérangé.


Réalisant qu'il venait de la vexer, il la retint par le bras alors qu'elle était sur le point de repartir.


— Excuse-moi, Yumi, c'est pas ce que j'ai voulu dire.


La concernée lui adressa un regard perdu avant d'acquiescer. Elle lui souffla qu'il n'avait pas à s'excuser et qu'elle le comprenait. Ulrich l'invita à aller s'asseoir à côté de lui, ce qu'elle fit sans se faire prier deux fois.

Il commença à fixer ses pieds tandis que Yumi ne le lâchait pas des yeux.


— Qu'est-ce qui t'arrive tout d'un coup ? Hier encore on se parlait très bien, et aujourd'hui on dirait que tu m'en veux.


Ulrich n'eut pas le temps de répondre qu'il sentit quelque chose de doux se glisser dans la paume de sa main. Il se mit à rougir en s'apercevant que ce n'était autre que la main de Yumi. Leurs doigts s'entrecroisèrent. Les joues de la jeune asiatique se colorèrent également quand leurs regards vinrent à se rencontrer.


— Tu sais qu'à moi tu peux tout dire, lui murmura-t-elle avec un sourire des plus amoureux.

— Ça tombe bien parce qu'il y a quelque chose que je dois te dire.

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