Copains Et Puis C'est Tout ?

Chapitre 1 : Retour à zéro... ou presque

1099 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a presque 5 ans

RETOUR À ZÉRO... OU PRESQUE



Yumi laissa échapper un soupir et cessa de fixer l'heure défilant devant ses yeux, impatiente de quitter la salle. Il ne restait plus que cinq minutes avant la fin du cours, le dernier de la journée, et elle avait hâte de pouvoir rentrer chez elle. Maintenant qu'elle pouvait mener une vie normale sans avoir à combattre dans un monde virtuel pour sauver l'humanité, elle avait enfin du temps pour elle et allait pouvoir rattraper tous ces moments qu'elle avait perdus.

Elle déposa son menton dans le creux de sa main et se mit à regarder pensivement par la fenêtre, le regard dans le vide. Un discret sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'un visage qu'elle aimait particulièrement apparut dans ses pensées. Celui d'un certain Ulrich Stern. Ce jeune homme aux cheveux bruns toujours en bataille, avec un regard mystérieux et charmeur qui avait cette faculté de faire succomber toutes les filles, sans passer par son sourire qui le rendait tout aussi irrésistible. Les joues de Yumi s'empourprèrent légèrement.

Les sentiments qu'elle éprouvait pour Ulrich duraient depuis si longtemps, mais elle doutait fortement de la réciprocité de ceux-ci, et depuis ce jour où elle lui avait sorti cette fameuse phrase affirmant qu'ils étaient « copains et puis c'est tout », elle avait compris qu'elle venait de réduire en cendres tout espoir entre Ulrich et elle. Les regrets et la souffrance furent durs à encaisser par la suite, mais elle ne laissait rien paraître et enfouissait profondément son amour au fond de son cœur. À cette pensée, un brin de tristesse naquit dans les yeux de la jeune fille.


Eh, Yumi !


La japonaise sursauta un peu, ce qui la fit revenir à la réalité. Elle tourna la tête en direction de la voix masculine qui n'était autre que celle de William, son voisin de table, qui avait un regard insistant sur elle. Agacée, elle demanda sèchement :


Quoi ?

Figure-toi que la prof nous a...

La sonnerie retentit à cet instant pour le plus grand bonheur de tous les élèves, rendant la voix de William peu audible. Yumi ne perdit pas une minute de plus et commença à rassembler ses affaires dans son sac sans se soucier de ce qu'il disait. Elle balança son sac sur une épaule quand elle eut fini et lui lança :


— Allez, à bientôt, William, et elle partit sans laisser le jeune ténébreux ajouter quoi que ce soit.


••


Ulrich, Odd, Aelita et Jérémy s'étaient regroupés près du distributeur dans la cour, installés sur leurs bancs habituels. Pendant que les autres discutaient et riaient aux éclats, Ulrich, lui, demeurait distrait. Il balayait la cour des yeux comme s'il cherchait quelqu'un. Odd finit par le remarquer et ne se gêna pas pour le crier sur tous les toits.


— Bah alors, Ulrich, encore en train de penser à ta chère et tendre japonaise ? T'inquiète, elle va arriver ta chérie !


Il eut un grand sourire sur le visage.

Le beau brun resta quelques secondes sans dire un mot et rougit, essayant tant bien que mal de le cacher. Aelita et Jérémy se montrèrent amusés de voir l'état dans lequel était leur ami tandis qu'Odd, comme à son habitude, était fier de lui. Il savait que le simple fait de prononcer le prénom de la japonaise déstabilisait Ulrich et trahissait ses sentiments amoureux.


— T'en as pas marre de dire n'importe quoi, Odd ? renchérit le concerné après s'être ressaisi.


Il avait à présent un regard menaçant envers son meilleur ami mais cela n'allégeait pas cette confusion dans laquelle il s'était senti. Il reconnaissait qu'il se mentait à lui-même en prétendant ne pas l'aimer, il était fou amoureux de Yumi. Mais il était certain que ce n'était pas réciproque et préférait donc le nier.


— Bien sûr, c'est moi qui dis n'importe quoi ! ironisa le blondinet.

— Odd ! s'écria Ulrich.

— C'est bon, c'est bon ! Je la ferme avant que tu me bouffes !

— Odd, arrête de l'embêter tu veux, intervint Aelita de sa voix toujours aussi douce.

— Rhô, si on peut plus plaisanter !

— Tiens, quand on parle du loup !


En disant cela Jérémy pointa du regard une jeune fille vêtue entièrement de noir qui s'avançait dans leur direction. En effet, il s'agissait de Yumi. Les yeux d'Ulrich s'illuminèrent à la seconde où il la vit.

Cette dernière releva la tête sans qu'il s'y attende et leurs regards se croisèrent. Le jeune homme redevint rouge à nouveau, gêné d'avoir été surpris en pleine admiration. La japonaise esquissa un sourire à son adresse, visiblement gênée aussi. Elle décida d'aller rejoindre ses amis avant de rentrer chez elle.


— Salut, vous, fit-elle une fois arrivée à leur hauteur.


Ils lui répondirent en chœur et Odd ne put se retenir d'ajouter son grain de sel :


— Je te l'avais dit, Ulrich, qu'elle allait venir ta Yumi !


Il insista sur l'avant-dernier mot et sourit de toutes ses dents, tout en donnant un coup de coude à son ami. Les tourtereaux en question échangèrent un bref regard et prirent un air intimidé en feignant de regarder ailleurs.


— Décidément tu n'arrêteras jamais, Odd, commenta Jérémy avec exaspération.

— Bah et toi, Einstein ? C'est quand que tu comptes faire le premier pas avec Aelita ? Elle s'impatiente, tu sais !

— Qu... quoi ?


Jérémy et Aelita devinrent à leur tour rouge cramoisi sous les éclats de rire du reste de la bande. C'était clair, Odd n'arrêterait sans doute jamais de s'immiscer dans la vie amoureuse de ses amis.


— Bon, les gars, c'est pas que mais je dois rentrer, les cours m'ont achevée ! déclara finalement Yumi en plongeant une main dans la poche de son pantalon.

— Ah ouais, déjà ?


Yumi fut touchée de la réaction du beau brun qui semblait déçu. Elle lui fit un « oui » de la tête et, comme si elle venait de lire dans les pensées de ce dernier, ajouta :


— La prochaine fois je reste plus longtemps, promis.


Ulrich retrouva aussitôt le sourire.


— Dac'.

— On se dit à demain alors, dit Aelita.

— Ouais, à demain les amis.


Et elle commença à marcher en direction du parc afin de regagner sa maison. Ulrich la regarda s'éloigner, un air rêveur au visage.

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