Claymore: Last swordman

Chapitre 4 : Fragment du passé

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 17:37

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Claymore : Last swordman
Chapitre IV : Fragment du passé
 
Un étrange vent traçait depuis un moment sous les arbres menant à Paburo. Sous le soleil du midi, ce vent à la forme efféminée, traçait un sentier invisible sans faiblir. Le cliquetis métallique de ses pas démasqua tout de suite son identité.

Galatea : Tu les vois ?

Tenu dans ses bras, un homme sans âge au visage marqué par l'épuisement fixa deux extensions mammaires.

Lucas (joues rouges) : Ça se pourrait !
Galatea (amusée) : Idiot ! Je ne parlais pas de ça.

Passant un œil par-dessus l'épaule de sa "partenaire", l'homme ne vit qu'une infinie légion d'arbres courir au loin. Cependant, il sentit bien que quelque chose se rapprochait.

Lucas : Tu ne peux pas accélérer ?
Galatea : Pas sans dévoiler mon Yoki. Maintenant, je comprends pourquoi tu t'es laissé prendre dans mes bras, vieux pervers.
Lucas (petite sourire) : Je n'y peux rien. C'est la première fois que je suis sauvé de cette manière par une femme.
Galatea : Alors profite bien de la vue, ce sera ta dernière fois !
Lucas : Pour le moment ce qui m'intéressait le plus, c'est la raison de ton aide. Tu as survécu à l'Aube Pourpre, et tu as été la seule personne à l'Organisation à avoir réussi à me localiser durant ce temps. Pourquoi n'as-tu rien fait pour avoir ma tête ?
Galatea : Premièrement, je n'ai pas participé à l'Aube Pourpre. A cette époque, on m'assigné à la surveillance de Luciela qui choisissait son territoire. Et deuxièmement, j'ai fait partie d'une minorité de guerrières qui n'ont jamais cru à ta culpabilité vis-à-vis de l'Aube Pourpre.
Lucas (clairvoyant) : Laisse-moi deviner, cette minorité s'est réduite à toi.
Galatea : Hélas.
Lucas : Sache que je n'ai jamais nié pour l'Aube Pourpre. D'ailleurs, plusieurs preuves m'accablent.
Galatea : Lesquels ?
Lucas : De touts les hybrides, je suis le seul à connaître l'emplacement des oubliettes de Staff. Pour la simple et bonne raison que j'y étais enfermé. (Sourire de carnassier). Ce type de tout à l'heure, Valek, s'il porte son joli masque maintenant c'est parce que je lui ai refais sa face à ma manière. C'est pour ça que j'ai été enfermé.
Galatea : (en pensées). Alors à l'époque des Gardiens, Xeros se nommait Valek. (A Lucas). Et Pourquoi lui as-tu fait ça ?
Lucas : Je n'avais pas de vraies raisons, en fait j'étais en tort. Mais avec le recul, je peux t'affirmer que j'étais très instable dans ces années-là. Quand des Yomas maraudaient autour de Staff, j'avais une attitude quasi suicidaire.
Galatea (doutant de ses convictions) : Effectivement.
Lucas : Sauf que cette histoire est plus complexe que tu l'imagines. Lors de l'accident de Luciela, Sept gardiens ont péri. Les survivants, dont moi, ont été très marqués. Les Anciens se sont imaginé que nous allions nous éveiller. Bien que nous résistions mieux à l'éveil que nos lointains cousins guerriers, nous restons des hybrides mâles, donc prompt à succomber à nos pouvoirs. Imagine le tableau, cinq Eveillés en plein cœur de Staff.
Galatea : Donc toi en coupable parfait, l'Organisation vous a mis l'Aube Pourpre sur le dos pour vous éliminer. Sauf que tu as fui avec tes frères d'armes quand tu as découvert cette machination.
Lucas : Exact. Avec le temps, j'ai compris cette décision mais je ne l'ai pas accepté pour autant. De plus, je crois que l'Organisation elle-même ignore qui a provoqué l'Aube Pourpre. Les Anciens n'auraient pas couru le risque de perdre Staff.
Galatea : Tu as une idée du responsable ?
Lucas : Non. Cela pourrait être une stagiaire à problèmes, tout comme un agent qui aurait fait une erreur.
Galatea : En tout cas, cela confirme que tu n'as rien à voir avec cette histoire.
Lucas (regardant par-dessus l'épaule de Galatea) : Oui, mais ça ne servira à rien si on se fait rattraper !

L'équipe d'Azumaria ne tarda pas se rapprocher. Fort heureusement, aussi vite dans les montagnes. D'un coup, une main glaciale toucha le bassin de la guerrière.

Galatea (joues rouges, énervée sur le coup) : Mais qu'est-ce que tu fais ?!
Lucas : Je prends tes pilules de Yoki. Quand tu atteindras la sortie de la forêt, va à gauche. Il y a une grande fissure dans la roche où on pourra se cacher. On avalera une pilule une fois arrivée.

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La mission était un échec. Lucas avait atteint les montagnes.

Azumaria (en pensées, furieuse) : Comment ? Comment avait-il pu me duper ainsi ?!

Les pensées remplies de nuages grondants, la cheftaine ne montra qu'un masque de sérénité. Ce n'était pas le moment de se laisser emporter. Elle devait réfléchir. Si un agent était dans le coin, il serait apparu pour constater l'incompétence de l'équipe. Cependant durant leur demi-tour, elles n'avaient vu ni Ermita, ni Xeros. Sans doute comme les guerrières, la fausse mort de Lucas les avait-il dupés. Azumaria ignorait pourquoi le Traître devait être intercepté avant Paburo, mais elle ne pouvait se permettre de le laisser filer. Elle avait attendu cette chance depuis vingt ans. Hors de question d'attendre encore des années ! Elle ne tiendrait pas en tant qu'hybride. Azumaria savait bien que son Eveil arriverait un jour ou l'autre, elle devait en finir avec Lucas avant ce jour fatidique.

Azumaria : Alors, Sacha ?
Sacha (observant les montagnes) : Toujours rien. Je ne sens aucun Yoki.
Azumaria : Il ne doit pas être bien loin ! Il se cache quelques parts ici. Tina, Scylla ! Fouillez chaque rock, chaque interstice rocailleux ! Retrouvez-le moi.

Les deux jeunes femmes acquiescèrent et s'élancèrent sur les montagnes. Robuste mais encore épuisée de son combat, la guerrière se posa au sol, dos à la roche. Sacha vint prêt d'elle.
A voir l'entrée de Paburo, chaque recoin constituait une cachette idéale. Un vrai labyrinthe.

Azumaria (en pensées) : L'endroit rêvé pour se dissimuler de l'Organisation.

Avec beaucoup soin, Sacha examina attentivement l'un des blessures que son aînée n'avait pas encore fait cicatriser. Elle comprenait pourquoi malgré l'immense quantité d'énergies, Azumaria récupérait mal. La Lame du Faucon avait sérieusement abîmé le poumon droit de la guerrière. Bien que son organisme ait isolé cet organe pour éviter une hémorragie, Azumaria manqua de souffle et s'épuisa.

Sacha : Il va te falloir quelques heures pour récupérer. Tu devrais faire une pause.
Azumaria : Pas question ! Nous devons retrouver Lucas.
Sacha : Mais il a atteint Paburo, c'est trop tard.
Azumaria (obstinée) : Non !! On doit le retrouver !

Changeant ses yeux de couleur, la guerrière força la guérison de son organe. Evidemment, elle dut recourir à plus d'énergie que pour une plaie banale. Sa respiration redevenue opérationnelle, Elle se redressa. Le duo de recherche revint alors.

Tina : Inutile de continuer à chercher ! Ces montagnes sont trop caverneuses, il pourrait être n'importe où.
Azumaria : Mais il faudra bien qu'il sorte ! Nous allons poster en hauteur et être attentif à toutes présences. Si l'une de vous le voit, augmentez votre aura. Dés que la nuit tombera, rejoignons-nous ici et… j'aviserai.
L'ordre reçu, les guerrières se dispersèrent, ignorant que leur cible n'était guère loin. De ses yeux normaux, Galatea observa le déploiement. La voie libre, le "couple" sortit de l'étroit corridor naturel.

Galatea : Elles sont parties.
Lucas : Je risque de les revoir, je dois passer par ces montagnes.
Galatea : Donc c'est un adieu…

Les deux hybrides se regardèrent un bref instant, incertain.

Lucas : Il semblerait.
Galatea : Qu'as-tu l'intention de faire dans les montagnes ?
Lucas : Désolé, c'est un secret. Par-contre toi, tu vas faire des recherches sur l'auteur de l'Aube Pourpre, n'est-ce pas ?
Galatea : Oui. J'aimerais en savoir plus.

Le visage du jeune homme devint alors plus sombre.

Lucas : Si j'ai un conseil à te donner, laisser tomber !

La surprise saisit la guerrière à ces mots.

Galatea : Pardon ?! Que je laisse tomber ?!
Lucas : Oui. Te mêles pas de cette histoire, ça ne te regardes pas !
Galatea (outrée) : Et comment que ça me regarde !! J'ai perdu des camarades à cette époque !
Lucas : Rien à foutre ! Oublie !

L'attitude de Lucas laissa la jeune femme abasourdie. Comment pouvait-il se montrer aussi égoïste ? Les choses ne continuèrent pas en s'arrangeant car dés que le jeune homme décida de partir, Galatea, qui tenta de le retenir, vit la Lame du Faucon sortir de son fourreau et prendre place sous le menton de la guerrière.

Lucas : Ne te méprend pas ! Tu m'as sauvé mais je ne t'ai rien demandé et je ne te dois rien. Je ne suis pas aussi blanc que tu le penses, alors je vais te le répéter une deuxième fois pour que tu comprennes… Oublie cette histoire d'Aube Pourpre !

Galatea n'écouta pas. D'un vif bond en arrière, elle dégaina sa claymore et encaissa une attaque frontale. Face à face, les lames croisées, les deux hybrides se toisèrent, les dents serrées montrant la détermination de leur esprit. Puis, la jeune femme se mit à faiblir. Un détail lui revint en mémoire. Elle avait mangé une pilule de suppresseur de Yoki. Ses forces de guerrière s'étaient envolées, au profit de Lucas qui ne disposait que de ses forces humaines. Et il fallait le reconnaître, sur le plan humain, le jeune homme avait le dessus. Soudain, le poignet saisi, Galatea essuya une balayette, s'écroulant en arrière et se retrouvant avec un X de métal tranchant au niveau de la gorge. Dessus d'elle, une paire d'yeux humains vitreux et sombre la fixa au milieu d'un visage à l'expression terrifiante. Ses propres yeux écarquillés, elle ne voyait plus que ce visage, elle transpirait, elle suffoquait, tremblait… Elle eut la Dernière Pensée.

Galatea (en pensées) : Je… vais… mourir…

Et… les deux lames eurent un cri sec au moment de leur séparation. Ensuite, elle ne vit plus rien mais entendit une dernière phrase.

Lucas (à peine audible) : Ne cherche pas la vérité…

Le souffle court, Galatea ne retrouva ses esprits qu'une fois Lucas parti. D'un réflexe, sa main se colla à sa gorge, là une vague glaciale avait envahi son corps quand les lames ont criés. Rien ! Ni picotements, ni saignements. Rien qu'une profonde peur qui la clouait au sol.
Dés que son courage revint, elle ramassa son épée et remit en question ce pourquoi elle avait sauvé la vie de Lucas. Certes, il l'a secoué. La jeune femme ne parvenait pas à se concentrer. La première impression ressentit à Lido s'avéra exacte. Lucas avait déjà tué plus d'une fois, le regard qu'il avait affiché à Galatea ne mentait pas. Mais en n'y repensant, n'avait-il pas aussi menti pour son histoire ? Après tout, la guerrière souhaite entendre qu'il n'était pas coupable. Et s'il l'avait vraiment été, qu'aurait-elle fait à ce moment précis ?

Galatea : Je dois savoir qui, comment et peut-être… quel était le vrai but de l'Aube Pourpre.

La jeune femme était de nature curieuse mais surtout obstinée. Elle ne devait pas lâcher le morceau. Toutefois, pour le moment, elle devait faire comme si de rien n'était. Attendre que ses pouvoirs reviennent. Une question la titilla. Lorsque Lucas lui avait dit de gober une pilule, l'avait-il fait pour se dissimuler du groupe d'Azumaria ou pour avoir le dessus sur elle?
Cette réflexion la glaça d'effroi. Car techniquement, il l'avait battu, mise à sa merci comme une faible femme. Elle, la Numéro 3 de l'Organisation.

Galatea (goutte sur la tempe) : Lucas… tu es… monstrueusement intelligent…

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Lucas : Enfin libre !

Mignonne, Galatea l'était mais chiante ! De quel droit s'immisçait-elle dans les affaires des autres ?! Le fuyard espérait qu'elle abandonne l'idée de fouiller dans son passé. Il l'avouait, il n'avait pas la conscience tranquille. Mais il s'en fichait. Le passé est le passé, il devait se concentrer sur l'avenir. Première chose, se dissimuler des quatre sentinelles postées sur divers pics, l'œil et l'oreille attentifs. Le reste de sa chemise termina enrouler sur ses pieds et ses tibias. Ses solerets de métal devaient restés muets au contact de la roche. Inutile de se presser aussi. Toujours épuisé de son combat contre "la furie aux oreilles pointues", une autre confrontation ne pouvait être envisagée. Surtout qu'il ne disposait plus de bombe. Il n'en avait qu'une. Et son deuxième atout ne fonctionnerait pas sur des guerrières. Quant à la ruse de la demi-pilule, cela ne marcherait pas deux fois. Lucas gardait encore une moitié de pilule de suppresseur de Yoki dans ses petits brassards mais il n'était d'aucune utilité pour le moment. Il devait l'économiser pour plus tard.
A vrai dire, il constata que cette après-midi naissante n'allait être qu'une simple partie de cache-cache. Un jeu où il excellait depuis vingt ans. Non, plus encore car les Gardiens étaient avant tout des chasseurs qui, dans le désert de Staff, fondaient sur les Yomas maraudeurs sans crier garde.
Bien entendu, cela ne s'avéra pas une partie de plaisir pour autant. Les sentiers rocailleux étaient trop à découverts. Il fallait les contourner et sauter de roche en roche tout en gardant un œil sur les quatre guerrières à l'affût.

Lucas (moqueur) : Peuh ! C'est de la rigolade.

Le petit jeu dura une bonne partie de l'après-midi. Une fois hors de portée, Lucas revint sur les sentiers. Il ne tarda pas à surplomber du côté droit une rivière en contrebas. Il songea à pêcher, mais il renonça. Profitant de balcon naturel en forme de triangle, il piqua un petit roupillon à l'ombre du soleil, juste après avoir ingurgiter de la viande sèche qui traînait dans sa petite sacoche. (La chose de ses vêtements à avoir survécu au combat du matin).

Lucas (avant de s'endormir) : Oh, j'allais oublier!

Dépliant une carte du continent, il observa attentivement sa position. Avec la chaleur de l'altitude, il jugea qu'il n'avait rien à craindre des quelques prédateurs des montagnes. De plus, lui qui avait déjà été attaqué par un puma, Lucas savait que même le plus affamé de ces félins trouverait la chair d'hybrides vraiment dégueulasse. Serein sur ce point, il sombra dans le pays des rêves.
Quelques kilomètres plus loin, un relâchement se ressentit aussi parmi le groupe d'Azumaria. Tina, habituellement hargneuse, commençait à fatiguer. Scylla pointait aussi sur ce bord. Sacha, elle, souhaitait continuer les recherches avec la même obstination que son aînée. Malheureusement, une gêne subite la fit croiser les jambes, et se tordre en tout sens. Une envie pressante ! Normalement, ce genre de chose était comme pour la nourriture et l'eau. Elle se faisait rarement, et ne semblait pas une nécessitée. Mais quand ça pressait, ça pressait !

Sacha (murmures) : Je dois me retenir… encore… quelques heures.

Scylla avait remarqué les gigotements de la cadette avec un regard d'étonnement, puis quand elle comprit, elle esquissa un sourire moqueur. Tournant la tête ailleurs quand Sacha se tournait vers elle. Voyant bien que la bleuet ne tarderait pas à ce couvrir de… "Honte", Scylla signala à Azumaria, la perte de morale du groupe. La cheftaine, mécontente, dut renoncer. Sa proie avait filé. Suite à cela, une fois Sacha délivrée de sa "Danse de Saint Guy", L'équipe se regroupèrent à la lisière de la forêt et firent pause. A l'exception d'Azumaria qui resta à fixer les montagnes comme si sa vie en dépendait.

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L'après-midi défila jusqu'en fin de descente du cercle solaire. Lucas se réveilla, ses forces venues. Ce petit temps de détente passé, il se rappela la raison de sa présence en Paburo. Sa carte apparue de nouveau entre ses mains.

Lucas : Je n'ai plus qu'à suivre le sentier.

Sûr de sa destination, il rangea sa carte et enfila un épais gantelet d'armure à son bras gauche. Avec soin, il recouvra d'abord son avant-bras de bandage, de la paume jusqu'au coude. Il était prêt !
Le sentier lui faisant face le fit hésiter. L'atmosphère semblait avoir changé. Les brefs coups de vents frais s'étaient enfuis, les quelques oiseaux de proie ne sifflaient plus leur domination des lieux. Le vrai maître de Paburo n'était pas loin, et Lucas allait le rencontrer. Un profond soupir expiré, le jeune homme marcha, comme une proie sentant sa fin venir. Passé la trentaine de pas, il s'arrêta. Une odeur. Lucas, comme certains Yomas, avait un odorat très développé. Une odeur circulait dans l'air… non, sur le sol. Accroupi, le guerrier caressa le sol rugueux et porta la poussière à son nez. Du sang. Des personnes avaient perdu la vie ici même. Une odeur très similaire se manifesta alors sur le côté gauche du sentier qui s'élevait en un mur de roche où s'extirpaient les fameux balcons de roches. Au pied de ce mur de rocaille, une étroite et longue brèche s'y trouvait. La deuxième odeur s'en échappait avec plus de force. Lucas ne parvenait cependant pas à l'identifier. Il prit le risque d'y introduire un bras. (Celui qui ne portait pas le gantelet). Le premier contact fut poisseux et répugnant, il lâcha prise. Le deuxième le mena à quelque chose de plus dur, poussiéreux et arrondi. D'un coup sec, il le retira à la crevasse et l'exposa à la lumière déclinante de cette fin d'après-midi. Observé sur touts les angles, cela ressembla à un morceau de métal rouillé. L'image d'une carapace de coccinelle vint à l'esprit du jeune homme. Sauf que l'arrière de cette carapace avait été écrasé.

Lucas (intrigué) : Ecraser par quelque chose de costaud…

La matière métallique, dans sa jeunesse, était de bonne qualité. Les connaissances de Lucas sur le créateur de cette "coquille" le laissèrent perplexe. Puis retournant à la brèche, son intuition hurla. Quelque chose aurait dû lui sauter en voyant ce bout de métal. Mais il voulait une confirmation.
De nouveau la main empoignant la matière poisseuse, il manqua de vomir tellement cela le répugnait. Et dés qu'il l'eut éclairé au soleil, une stupeur glaciale lui traversa le corps. Un bras!
C'était un bras, en partie décharné aux lambeaux de peau d'un vert foncé écœurant. Mais ce n'était pas un bras ordinaire. Le rapprochement vite effectué entre le bout de métal et ce bras pourri, il trembla. Un bras de Claymore.

Lucas (lâchant le tout parterre) : Un parjure ! Je suis sur le territoire d'un parjure…

Le mot "Parjure" ne signifiait rien pour un hybride. Mais pour les agents de l'Organisation ou pour Lucas qui avait feuilleté les archives de Staff, cela signifiait que le jeune homme se trouvait sur le territoire d'un Eveillé et pas des moindres. Un Eveillé travaillant pour l'Organisation, ceux chargés d'éliminer les guerrières proches de l'Eveil ou trop dissipées. Tout ça avec discrétion pour que les guerrières tuées obtiennent sur leur fiche "Mort dans l'exercice de ses fonctions". Lucas avait la poisse ! Toute la journée, il a essayé de fuir les membres de l'Organisation, et là, il se trouve en pleine terre ennemie.

Lucas : Merde !

Il était là ! Au dessus de lui. Pas un bruit, rien. La seule chose qui avait trahi sa présence était sa pâle ombre sur le sol. Feignant de ne pas l'avoir remarqué, le jeune guerrier s'éloigna vers le milieu du sentier. La confrontation ne pouvait être évitée. Pire, l'odeur de l'Eveillé lui était familière.

Lucas (masquant sa peur) : Heureux de te savoir en vie, Mathias !

Le monstre à cornes et à six bras se posa au sol et s'avança.
(Pour ceux qui ne l'ont pas deviné, l'Eveillé est celui que Clare et Miria tueront plus tard. Je vous laisse imaginer ce qui va se passer !).

Mathias (l'Eveillé) : Cette voix ! On ne m'avait plus appelé ainsi depuis des années.

Dés qu'il montra son visage, Lucas réussit à surprendre Mathias.

Mathias : Lucas !! Ça, alors ! C'est bien toi ?!
Lucas (tentant de sourire) : Jusqu'à preuve du contraire ! Je te croyais mort lors de l'Eveil de Luciela, il y a plus de vingt ans.
Mathias : Je l'ai cru à un moment. Puis je me suis éveillé pour survivre, et on m'a "remanié".
Lucas : Tu tues les guerrières par ordre de l'Organisation.
Mathias : Oui. Bien sûr, je suis mal vu de mes semblables puisque je travaille encore pour les Vioques, mais au moins je ne risque pas d'être éliminé si un humain se perd dans les montagnes et que je le mange.
Lucas : Chacun sa façon de survivre.
Mathias : Par contre à voir tes yeux argentés, je suis étonné que tu sois encore un hybride. Tes faibles pouvoirs doivent en être la cause. Ha, ha, ha, ha !

Cette remarque soulagea le jeune guerrier. Ses pouvoirs revenus, il pouvait faire face au cas où.

Mathias : Au faite, que fais-tu ici ?
Lucas : Je cherche quelqu'un.
Mathias : Quelqu’un ? Tu as trouvé quelqu’un !
Lucas : Excuse-moi, mais ce n'est pas toi que je cherche. Je regrette de ne pas avoir de temps à te consacrer mais je suis pressé.
Mathias : Hum… je vois. Des ennuis en perspective !
Lucas : Malheureusement. J'ai été ravi de te revoir. J'espère que nous nous reverrons.
Mathias : Sûrement…

Le signe d'en revoir se résuma une inclination de tête, toutefois un malaise grondait dans le torse de Lucas. Son instinct sentait venir une menace. Puis d'un coup,… Une langue d'Eveillé manqua de lui arracher un bras ! L'attaque fut esquivée de peu.

Mathias (sourire mauvais) : Attends un peu ! Pourquoi ne resterais-tu pas un moment ? J'ai si peu de visite.
Lucas : Ce n'est pas très loyal entre amis de m'attaquer dans le dos.
Mathias : Mes amis sont uniquement des Eveillés. Les hybrides, eux, sont mes ennemis. Et je gagnerais beaucoup en offrant ta tête à l'Organisation. Que sait, peut-être arrêteront-ils de me nourrir avec des entrailles d'animaux.
Lucas (goutte sur la tempe) : *soupirs*. Devons-nous vraiment en arriver là ?
Mathias : Hélas, les temps ont changé, tout comme les anciennes amitiés. J'espère que tu ne m'en tiens pas rigueur, au moins ?
Lucas (Yeux de Yoma) : Mais non, penses-tu !

La Lame du faucon apparut.

Mathias : Tant mieux, car avant de te tuer, j'aimerais savoir si tu as progressé depuis ces vingt dernières années. M’arriveras-tu enfin à la cheville ?
Lucas : Tu verras. Amènes-toi !

Le sang-froid de l'hybride ne manqua pas de surprendre Mathias, mais Lucas avait-il une chance ?
 
A SUIVRE…

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