C.H.C.H. ou Courtes Histoires de City Hunter
Chapitre 12 : Bonnet Rouge et Collants rayés !
3362 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 21/12/2024 14:24
En cette froide nuit de Noël, la grande demeure Kamenashi était plongée dans l'obscurité. L'air sentait l'encaustique et la cire. Le grand escalier central, tout en bois sombre et massif, imitait parfaitement les grandes demeures britanniques du XIXème siècle.
Au rez de chaussée, le hall d'entrée distribuait d'abord le bureau du Directeur puis celui de son adjointe, dont les noms apparaissaient gravés sur des plaques en laiton, toujours sur le modèle anglais. A gauche, la grande bibliothèque communiquait avec le petit salon de réception attenant qui servait à accueillir les visiteurs.
Au fond, derrière l'escalier, une large porte à double battant s'ouvrait sur le réfectoire, alors désert et silencieux.
Si on gravissait les trente-deux marches parfaitement cirées, protégées en leur centre par un tapis de feutre rouge, on parvenait aux sept salles de classe. Des tables, des chaises, des tableaux noirs, une pièce consacrée à la musique, tout était là pour imiter les pensionnats occidentaux.
Ensuite, un escalier plus modeste mais recouvert aussi d'un joli tapis écarlate, desservait les deux derniers étages occupés par les dortoirs collectifs, les salles d'eau communes et les chambres des surveillants. Ne dormaient sur place en permanence que le Directeur qui logeait au dernier étage, et deux éducateurs.
Tout cela aurait pu paraître riche et flamboyant. Un regard plus attentif permettait de remarquer que, malgré le soin apporté à la propreté des lieux, le beau tapis de l'escalier était élimé en son centre, là où les pieds le piétinaient le plus souvent. Chaque marche grinçait affreusement, les tables et les chaises avaient été maintes fois réparées, les pieds limés ou renforcés, poncées pour effacer les traces de stylos et d'usure. Cette maison qui se voulait chic n'était ni un pensionnat pour enfants privilégiés ni une école pour élèves à haut potentiel. Non. Bien au contraire.
Si le décor scolaire n'avait rien de factice ou d'optionnel, il ne représentait pas le cœur de ce bâtiment. Car la maison Kamenashi était bel et bien un orphelinat. Financé officiellement par l'état mais surtout par des dons plus ou moins réguliers, il abritait une cinquantaine d'enfants jusqu'à ce qu'ils soient en âge de vivre en autonomie, avec un métier en mains... ou, s'ils avaient de la chance, jusqu'à ce qu'ils soient adoptés.
Le Directeur Kamenashi l'administrait depuis des années maintenant. Il faisait figure d'extravagant, même dans une ville qui se prétendait moderne comme Tokyo. Si le programme scolaire était suivi à la lettre, le reste de l'éducation prodiguée aux enfants était fondé sur l'écoute et la bienveillance. Il y tenait, et cela, comme à la prunelle de ses yeux. Mais les financements étaient souvent difficiles à trouver. Il fallait même parfois se tourner vers des fonds étrangers... ou vers des gens pas toujours "recommandables"...
En effet, la trésorerie n'était pas au beau fixe ces dernières années et les réserves fondaient comme neige au soleil. Le Directeur faisait son possible pour récolter un maximum de dons et avait même renoncé à se verser un salaire depuis bien longtemps. Chaque yen était utilisé à bon escient et toujours dans l'intérêt des enfants : matériel scolaire, mobilier, vêtements, dentifrice, brosses à dents... Kamenashi veillait à ce que les orphelins ne manquent de rien malgré les temps difficiles. Il aimait beaucoup ses protégés, il veillait sur eux comme s'ils étaient les enfants qu'il n'avait jamais eus, trop passionné par son travail pour fonder sa propre famille. En un sens, lui aussi était un orphelin... et cette maison était devenue la sienne au fil des années.
Ce soir, il s'était installé dans son bureau, les yeux perdus vers les étoiles. Il s'était octroyé un petit cadeau : un verre de whisky, un plaisir qu'il avait découvert lors de ses études à Londres.
Les enfants étaient tous allés se coucher sagement depuis un bon moment, des espoirs de cadeaux au fond du cœur. Le Directeur aurait bien voulu faire un beau présent personnalisé à tous mais, devant la nécessité de devoir faire réparer le toit et la chaudière, il avait dû se résoudre à n'offrir à chacun qu'une simple paire de pantoufles neuves. C'était déjà ça, se disait-il en regardant le ciel nocturne. Mais il aurait aimé pouvoir leur offrir tellement plus, à ces petits ! Ils méritaient de découvrir des cadeaux au pied du sapin... et autre chose que de tristes pantoufles : L'île au Trésor pour Hiro, des rollers pour Shina, une corde à sauter pour Seika, un nouveau ballon de foot pour Tsukasa… Les idées ne manquaient pas.
Le Directeur soupira et écouta le silence de sa demeure qui, isolée des ferveurs de la ville par ses murs épais et son grand jardin, était parfaitement silencieuse.
Silencieuse ? Pas tout à fait... Il se redressa et tendit l'oreille. Il aurait juré avoir entendu la porte arrière, celle qui donnait dans la cour intérieure depuis la cuisine, grincer en tournant sur ses vieux gonds rouillés. Il sortit de son bureau et se dirigea vers la porte incriminée. En effet, elle était mal fermée. Certainement Kimiko, la cuisinière, qui avait oublié de la verrouiller en partant.
Il faut dire que la soirée avait été bien chargée avec ces quatre magnifiques bûches qui avaient été partagées. Le Directeur y tenait :
— Je veux bien réduire les coûts des cadeaux mais pas de la bûche. Nous en faisons une chaque année. Ce n'est pas parce que nos poches sont vides que nous n'aurons pas de bûche ! avait-il déclamé quelques jours auparavant.
Et la gentille Kimiko avait fait des prouesses. Il la soupçonnait même d'avoir pris de ses deniers pour avoir de quoi réaliser autant de crème pâtissière au chocolat. Les enfants avaient adoré et il n'en restait pas une miette. Le Directeur sourit en pensant à cette jolie soirée. Il aimait Noël et les rires des enfants.
Il vérifia que tout était en ordre dans la cour, puis, revenant dans la chaleur de la cuisine, sortit le trousseau qui ne quittait jamais sa poche. Il donna deux tours de clé, s’assura que l'issue était parfaitement close cette fois et s'en retourna vers le hall en chantonnant doucement un petit chant de Noël. Il fit ensuite une inspection rapide du hall, remit un tour au verrou de la porte principale et testa les poignées des hautes fenêtres aux volets fermés.
— Qui viendrait dépouiller un pauvre orphelinat, franchement ? se dit-il. Il n'y avait absolument rien à voler ici. Mais alors vraiment rien...
Il se rendit à nouveau dans son bureau et, en passant devant le tas de paperasses en équilibre sur le meuble massif qui trônait en son centre, il frôla une pile de courriers plus bancale que les autres. Cette dernière alla s'écraser sur le sol. Le Directeur Kamenashi pesta, maudissant sa maladresse, la mauvaise qualité de ses lunettes et son manque de rigueur en termes de classement. En replaçant le tout tel quel, un bout de carton retomba sur le parquet. Il se baissa à nouveau et l'examina. Puis, il sourit, un brin désabusé en le reposant sur le tas.
Une carte de bons vœux, signée de son vieil ami d'enfance, Eisaku... Il ne l'avait pas vu depuis presque quarante ans quand il l'avait croisé à ce gala organisé par une grande famille yakuza. Tout comme lui, Eisaku avait pris un sacré coup de vieux mais ses yeux n'avaient pas perdu de leur malice. Lui aussi était présent pour récolter des fonds et, tous les deux armés de leurs cheveux blancs et de leur passion, ils avaient fait tout leur possible pour défendre leurs projets. Le Directeur avait récolté de quoi acheter une nouvelle chaudière et Eisaku de quoi mettre en place un véritable planning familial dans sa clinique. A la fin de la soirée, ils avaient échangé adresses et promesses de se revoir sans faute. Mais, au lieu d'une visite, Kamenashi avait reçu cette carte en forme de père Noël arrondi :
"Je te souhaite un joyeux Noël, mon ami... En espérant que le Père Noël pense à toi en cette nuit pleine de magie et de miracles. Bien à toi, Eisaku."
Il s'était donc attendu à un don généreux. Mais rien n'était venu. Comme d'habitude. Les gens promettaient, promettaient... et ne tenaient pas leurs engagements. Le Directeur Kamenashi ne leur en voulait même plus. Les choses de la vie étaient ainsi. Ça faisait bien longtemps qu'il ne croyait plus aux miracles, encore moins à ceux de Noël. Alors, au Père Noël, n'en parlons pas ! Mais Eisaku avait toujours eu de drôles d'idées. C’était un éternel adolescent...
Kamenashi soupira. Il était las et se dit qu'il méritait bien un peu de repos : il se rassit dans son fauteuil et savoura la fin de son whisky. Bercé par le silence et la beauté des étoiles, il commença à s'assoupir.
Malheureusement pour lui – heureusement pour d'autres – à soixante-dix ans révolus, son ouïe, mise à mal par des cris d'enfants au long cours, n'était plus très fiable. Il n'entendit donc pas ce qui se passa après son départ de la cuisine...
En effet, à peine avait-il refermé la porte de son bureau derrière lui qu'une voix irritée avait chuchoté de derrière le frigo :
— Tu peux pas faire un peu plus attention, Tête de Poulpe ? On avait dit : rester le plus discrets possible ! On a failli se faire prendre !
Falcon avait émergé de dessous la grande table centrale en silence. Pendant que deux autres silhouettes sortaient de la pénombre de leur cachettes respectives, il s'était dirigé d'un pas souple à travers la pièce entièrement plongée dans le noir. L'obscurité ne dérangeait pas le géant. Ses yeux restaient dissimulés derrière des lunettes sombres depuis des années, suite à une vilaine blessure récoltée en Amérique du Sud, pendant la guérilla. Le peu d'acuité visuelle qui lui restait l'avait obligé à utiliser ses autres sens et il était plutôt satisfait de ses progrès constants.
A peine quelques secondes plus tard, il avait soupiré, exaspéré : évidemment, dans son dos, un des deux idiots venait de faire grincer une latte de parquet.
— Punaise, il faut vraiment que tu marches pile sur celle qui grince, hein ? avait râlé Ryo. Ça se voit, crétin, que celle-ci frotte dans le coin-là. C'est quand même évident !
— Incredible... J'suis pas un spécialiste es-parquet qui grince, excuse-moi, avait répliqué Mick Angel avec son accent américain.
— Pratique plus souvent les visites nocturnes, ça t'apprendra des trucs, avait rétorqué fièrement Ryo du tac au tac.
— Les visites nocturnes… Tu m’en diras tant, toi qui te fais tout le temps choper ! se moqua ouvertement Angel.
— Noooon, même pas vrai ! Je ne me fais pas tout le temps choper !
— C'est ça, c'est ça. On te croit, va. J'habite en face de chez toi, j'te rappelle. I see e-ve-ry-thing !!!
Falcon avait à nouveau serré les mâchoires pour éviter de répliquer. Autant en dire le moins possible avec ces deux crétins. Il s'était alors simplement tourné vers eux et, plaquant son index sur sa bouche pincée de rage, il leur avait intimé le silence. Ce qu'il avait obtenu... Enfin plus ou moins. Parce que les deux zigotos avaient rapidement repris leur débat sur les lattes de parquet et les performances discutables de Ryo en matière de discrétion. Heureusement que l'ouïe perçante du grand Falcon lui avait permis de constater que le Directeur Kamenashi ronflait doucement dans son bureau. L'ancien mercenaire était satisfait d’une chose maintenant : la voie était libre. Ils allaient pouvoir régler ce qu’ils avaient à régler.
Grâce au plan précis qu'on lui avait décrit, Falcon trouva facilement la porte de la bibliothèque. C'est là qu'ils se rendaient. Il souffla. C'est qu'il commençait à avoir trop chaud et Falcon détestait ça. Il entendit les deux autres chuchoter âprement dans son dos. Il soupira de nouveau, se demandant pour la énième fois pourquoi il avait accepté cette désagréable mission. En plus, accompagné par les deux incapables de service. Non, franchement, on ne l’y reprendrait plus…
Toujours posté devant la porte, il se retourna pour observer Mick Angel et Ryo Saeba. C'étaient des partenaires sur lesquels on pouvait compter en temps normal, mais là, cette nuit, Falcon regrettait de les avoir collés à ses basques.
— Allez, un de vous deux peut m'aider ? les interpella-t-il à voix basse. J'ai les mains pleines, au cas où vous n'auriez pas remarqué !
En effet, son chargement commençait à peser sur son dos et malgré ses deux épaules puissantes, il sentait peu à peu l'engourdissement gagner ses bras et ses poignets. Il était temps qu'ils atteignent l'objectif, nom d'un chien !
Mick se précipita et lui ouvrit la porte, effectua une ridicule petite révérence pour le laisser entrer. Falcon réprima son envie de le secouer comme un prunier. Il avait les mains pleines et ils avaient déjà assez fait de grabuge pour le moment, c'est tout ce qui le retenait.
Il balaya la pièce du regard. A travers le voile noir de ses yeux malades, la seule lueur qui lui parvenait était celle des guirlandes du sapin qui trônait dans un coin. Au moins, ils étaient au bon endroit. C'était déjà ça.
Il lâcha ses quatre sacs sur le sol et grogna de satisfaction en faisant rouler ses épaules enfin libérées.
— Chuuuuutttteuuuu ! gronda Ryo.
— Oh, hé ! Si vous m'aviez aidé et porté chacun un sac, hein... au lieu de jouer les danseuses spécialistes du plancher ! railla Falcon ne parvenant plus à retenir son exaspération.
— Danseuses ? Comment ça, danseuses ? s'offusqua Mick.
— Ouais, danseuse toi-même, tomate ventripotente ! renchérit Ryo.
Falcon se redressa de toute sa hauteur, pointa les pantalons de ces deux partenaires en souriant de toutes ses dents étincelantes :
— Bah moi, je ne porte pas de collants !
Depuis le temps qu'il voulait la sortir celle-ci ! Ça faisait du bien quand même l'honnêteté ! Mais Mick répliqua, piqué au vif :
— Ca, c'est Ryo qui m'a forcé ! Perso, je n'aurais jamais fait l'erreur d'enfiler des collants rayés horizontalement !
— Très juste, l'Amerloque, ça te met pas du tout en valeur ! Au contraire, ricana Ryo en gonflant les joues et en mimant l'embonpoint. Il y a du laisser-aller, ces derniers temps, non ?
— Pffff ! T'as les mêmes, alors, fais pas le mariole. Tu te crois beau ? L'étalon de Shinjuku ressemble à un canard multicolore !
En face, Ryo accusa le coup, les yeux écarquillés de dégoût :
— Un... canard ?
— Oui, tes chaussons, on dirait des palmes... et tes oreilles, là...
— Rigole pas, Barbie, t'es pas plus sexy !
— Mais c'est pas vrai ! gronda brusquement Falcon, oubliant de chuchoter. Z'avez pas fini, les abrutis ?
Les deux abrutis en question se tournèrent d'un bloc vers lui.
— Ouais, bah sans nous, les abrutis, tu ne ferais pas grand-chose ! argua Mick.
— Je confirme, approuva Ryo. C'est grâce à nous que tu pourras te la jouer grand seigneur cette nuit, Umibozu !
— Quoi ?
— Oui, c’est pas juste. Nous, on se tape le sale boulot et toi… toi, tu as le beau rôle ! JE devrais être à ta place ! lança Mick. Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu as été choisi pour cette mission, Umi.
— Je te retourne le compliment, Gueule d'Ange, répliqua Falcon, le sourire toujours carnassier.
— Et avec tes lunettes noires, là. Franchement... C'est ridicule ! Ça ne va pas du tout !
— Et toi, tes gants, c'est mieux p't-être ?
Mick croisa les bras, vexé. Ses anciennes blessures aux mains étaient guéries mais il dissimulait toujours les vilaines cicatrices qui marbraient ses doigts et ses paumes jusqu'à ses poignets. Il avait perdu la capacité de tenir une arme à feu, handicap qu'il avait encore du mal à assumer. Falcon s'en voulut aussitôt. Il savait combien il était difficile de faire le deuil d'une partie de soi et de ses capacités. Mais pas de quartier ce soir, lui et Ryo l'avaient bien trop énervé.
— Tu la veux, ma place ? Mais je te la donne !!!! hurla le géant ulcéré.
Joignant l'acte à la parole, Falcon était déjà en train de se défaire de son bonnet bien trop fourré à son goût quand la porte de la bibliothèque s'ouvrit à la volée : le Directeur Kamenashi se tenait maintenant juste devant eux et venait d'allumer les lumières. Nos trois comparses, tellement obnubilés par leur dispute idiote, ne l'avaient même pas entendu arriver. Désarçonné par ce qu'il voyait, le vieil homme dut se tenir au chambranle pour ne pas défaillir.
— Bah, bravo les gars, je vous félicite pas ! souffla Ryo.
— Bonsoir, Monsieur le Directeur, commença Mick. On va vous expliquer. En fait...
Mais il fut interrompu par une bruit de cavalcade en provenance des escaliers : des pas précipités descendaient les marches à toute allure en les faisant grincer bruyamment et des voix impatientes et intriguées se rapprochaient à la vitesse de la lumière.
— Franchement, je le retiens, le Vieux Doc avec ces défis à la con... murmura Ryo.
— Mais rien n'est prêt, observa Mick. Et merde !
— Tout ça, c'est de votre faute, les danseuses... grogna Flacon.
— Héééé ! C'est qui-qui a fait plein de bruiiit ? Pas moi !
— La ferme, Saeba. C'est quoi le plan B ?
— Pas de plan B... avoua Ryo dans un murmure.
— M'étonne pas de toi…
Les trois hommes se regroupèrent, dos à dos pendant que le Directeur défaisait son nœud de cravate, la mine toujours ébahie. La cavalcade se rapprochait inéluctablement, avait atteint le bas des escaliers. Bientôt…
Mick sourit en redressant les épaules :
— On est des pros ou pas des pros ? Alors, on improvise et on fait face !
Les compagnons se répondirent d'un simple hochement de tête. Ensemble, plus unis que jamais, ils allaient affronter l'ultime tempête qui menaçait de s'abattre sur eux. Et elle s'abattit, tel un raz-de-marée. Pour la première fois, les trois tueurs, mercenaires, garde du corps de grande expérience, eurent de réelles difficultés à résister à la force qui fondait sur eux, les renversant dans un hurlement à faire trembler le sapin et ses guirlandes :
— Le pèèèèèèèère Noëëëël !!!!
Les enfants de l'orphelinat se jetèrent sur le géant rouge aux étranges lunettes noires ainsi que sur ses lutins aux collants rayés vert et jaunes pour les remercier d'avoir apporter quatre immenses sacs emplis de cadeaux.
Dans le fond de la pièce, le regard porté vers le sapin de la bibliothèque et le troupeau d'enfants surexcités, le Directeur, rejoint par les deux éducateurs, souriait, les larmes aux yeux. Il n'en revenait toujours pas. Qui étaient donc ces trois clowns ? Comment étaient-ils entrés là ? D'où sortaient tous ces jouets pour ses orphelins ? C'était complètement fou !
Mais au-delà de la surprise ou de l'inquiétude, il songea qu'il y avait finalement encore de la magie à Noël. Oui, son vieil ami Eisaku avait peut-être raison après tout : le Père Noël avait pensé à lui et à tous ses protégés. Oui, il y avait finalement des miracles à Noël. Ça valait le coup d’y croire… encore un peu…
Joyeux Noël à tous !