Choco, qui es-tu ?

Chapitre 5 : L'aveu

Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/01/2012 04:21

Chapitre 4 : L’aveu


            Arrivées à l’onsen, Choco et Makoto commencèrent par prendre un solide déjeuner. La séance de photos ne devaient commencer que tard dans la soirée, elles eurent donc le temps d’aller se délasser dans le bain à ciel ouvert. Le temps était encore très doux et l’eau du bassin était agréablement chaude.
-Makoto-san, tu crois vraiment qu’ils vont oser le faire ? Ils sont si timides tous les deux !
-T’inquiète pas pour ça. Ils en ont très envie et Kanrinin-san est bien décidée à lui sauter dessus.
-J’aimerai bien. Comme ça, je pourrai l’appeler OnÄ“chan. J’ai hâte de pouvoir le faire.
-À propos, depuis le temps qu’on se connaît, tu pourrais m’appeler seulement Makoto, non ?
-D’accord, si toi tu m’appelles seulement Choco.
-Affaire conclue, Choco. Maintenant, on devrait sortir sinon on va fondre.
-Tu as raison, Makoto. J’ai la tête qui tourne un peu.
L’heure était venue pour Makoto de se rendre à son travail de top model. Elle passa près d’une heure avec sa maquilleuse, son coiffeur et son habilleuse à se transformer en Otokami Alisa. Choco n’en revenait pas. Ce n’était plus la Makoto qu’elle connaissait, mais un ravissant mannequin, élégante et sophistiquée.
-Ben ça alors. Je ne t’aurais jamais reconnue si je ne t’avais pas vue te transformer. C’est extraordinaire.
-Et encore tu n’as rien vu ! Viens assister à la séance de photos. Tu n’en reviendras pas.
-Vraiment, je peux venir, on ne me dira rien ?
-C’est moi qui t’invite, alors ils n’ont rien à dire !
La séance de photos se prolongea assez tard dans la nuit et Choco, n’y tenant plus, dut aller se coucher. Le lendemain, tandis que Makoto dormait encore pour récupérer, s’étant couchée vers 4 h du matin, Choco alla se promener dans le village. L’onsen se trouvait à la montagne et le site était magnifique. Tout en se promenant, elle remarqua que la plupart des hommes la suivaient du regard. Ces marques d’admiration masculine la flattaient un peu, même si elle n’en comprenait pas vraiment toute la portée. Elle fit quelques courses dans différentes boutiques et acheta des souvenirs pour Haruma et Chitose.
-OnÄ«chan sera content. Et OnÄ“chan aussi, j’espère…
Elle leur avait acheté des tasses à thé assorties. L’intention était on ne peut plus claire ! Elle était sincèrement heureuse qu’ils s’avouent enfin leurs sentiments. Et pourtant…
De retour à l’hôtel, elle retrouva Makoto qui venait de se réveiller. Après avoir déjeuné, elles se rendirent encore une fois à l’onsen.
-Ah, ça rattrape la fois où vous y étiez tous allés sans moi, non ?
-C’est vrai que tu n’avais pas eu de chance, ce jour là. Te faire appeler pour le travail juste avant de monter dans le train !
-Allez, ce soir, on va voir où en sont nos tourtereaux.
La voiture qui les avait emmenées à l’onsen vint les reprendre pour les ramener à la pension. Ce matin, à la pension, Haruma et Chitose avaient fait la grasse matinée.
En effet, une nuit d’amour intense les avait épuisés tous les deux. Ils se levèrent tard et commencèrent par déjeuner. Leurs corps étant temporairement comblés, ils purent plus calmement se faire des confidences.
-Tu sais, Haruma, je suis tombée amoureuse de toi dès que je t’ai rencontré à la gare. Ce jour où j’avais perdu ma lentille de contact que tu m’as aidé à chercher.
-C’est vrai, je m’en souviens. Tu as rougi quand j’ai parlé de ta poitrine. La lentille s’était posée sur ton sein gauche, tu te souviens.
-Oui, et tu m’avais si troublée qu’elle est tombée et que je l’ai cassée en la cherchant. Et puis, quand je t’ai vu en compagnie de la fleuriste, j’ai eu si mal…
-Il n’y avait pas de quoi, je t’assure. Il ne s’est jamais rien passé entre nous.
-Tu le regrettes, n’est-ce pas ? Tu en étais…
-Oui, j’en étais très amoureux, mais j’y ai renoncé quand nous sommes allés à l’onsen. Je l’avais rencontrée, et elle m’avait dit qu’elle comptait renouer avec son ex-fiancé.
-Je sentais bien qu’il s’était passé quelque chose. Mais à présent…
-À présent, tu es bien la seule dans mon cœur.
-Oh, mon chéri !
Elle se précipita dans ses bras, ce qui réveilla leurs ardeurs. Ils eurent vite fait de se retrouver nus et de reprendre où ils en étaient restés durant la nuit. Leur étreinte fut encore plus intense que les précédente, et cette fois, ils eurent leur orgasme exactement au même instant.
-Ma chérie, c’était fabuleux. Mais… dis-moi, que va-t-on dire à Choco et Makoto ? Elles doivent s’en douter, je suppose, puisque vous avez comploté toutes les trois !
-Comploté, mon amour, je n’aurais jamais osé faire ça ! Enfin… Si, un peu quand-même. Tu ne m’en veux pas, dis ?
-Pas du tout. Sans ça, en serait-on arrivés jusque là ?
-Bien, il n’y a qu’à leur dire la vérité. Tu n’en as pas honte, j’espère !
-Jamais je n’aurai honte de t’aimer ! Car maintenant, je suis sûr de mes sentiments pour toi.
La journée passa de façon fort agréable pour tous deux, et lorsqu’au soir, Makoto et Choco arrivèrent à la pension, elles les trouvèrent en train de prendre le frais dans le jardin derrière le bâtiment.
-Alors les amoureux, ça y est, vous avez accordé vos violons ?
Les interpelés par Makoto rougirent, mais ne démentirent pas.
-OnÄ«chan, on dirait que tu vas bien mieux qu’hier !
-Oui, Choco, c’est grâce à Chitose.
-Choco-chan, maintenant tu peux m’appeler « OnÄ“chan » !
-C’est vrai ? Oh, je suis si contente pour vous.
Elle saute au cou de Chitose et l’embrasse sur les joues. Puis elle fait de même à Haruma, ce qui le gêne beaucoup et fait rire d’avantage Makoto. Ce soir là, tout le monde dîna chez Chitose. Lorsqu’arriva l’heure de prendre congé, Haruma ne savait comment dire à Choco qu’il allait probablement rester là pour la nuit. C’est elle qui le mit à l’aise :
-OnÄ«chan, reste avec OnÄ“chan cette nuit. Ne t’en fais pas pour moi, je ne risque rien. Et puis, vous avez sûrement beaucoup de choses à vous dire, non ?
Makoto se montra bien moins délicate :
-Et encore plus à vous faire, dit-elle avec un clin d’œil canaille.
Ce qui, bien entendu, les fit rougir violemment tous les deux.
-Tu es sûre que ça ne te gêne pas, Choco ? Je monterai avec toi, si tu y tiens.
-Mais non, reste, tout ira bien. Allez, passez une bonne nuit.
-Ça, tu peux leur faire confiance. Ils ne s’ennuieront pas !
Effectivement, ils ne s’ennuyèrent pas, et ils découvrirent d’autres caresses plus intimes qui leur procurèrent de véritables extases.
{Bon, inutile de préciser, je pense que vous avez compris.}
Le lendemain, à l’université, Haruma affichait une humeur au beau fixe. Tamami-senpai crut qu’elle avait une ouverture pour lui fourguer un de ses petits jobs foireux.
-Désolé, Senpai, mais ce soir, j’ai quelque chose de bien plus intéressant à faire.
-Ah bon ? Aurais-tu finalement réussi à avoir un rencard avec une fille ?
-Le stade des rencards est largement dépassé. Alors, n’insiste pas !
-Non, ne me dis pas que… tu n’es plus … puceau ? Et sans me l’avoir dit ! Tu me déçois.
-Depuis quand ai-je des comptes à te rendre à ce sujet ?
-C’est vrai, excuse-moi. Bon, je vois qu’il est inutile d’insister. Alors, faut que je trouve un autre pigeon. Heureusement, ce n’est pas ce qui manque sur le campus.
Les semaines qui suivirent eurent un goût de paradis pour Chitose et Haruma. Elle était au petit soin pour lui et il se laissait agréablement gâter. Choco était sincèrement ravie de les voir heureux ensemble et aidait chaque jour Chitose pour les courses et la cuisine.
          Puis arriva le troisième Noël depuis l’arrivée de Choco. Comme l’année précédente, Choco avait invité tout le monde pour le réveillon. Cette fois, Yurika rendit à son père le lapin qu’il lui avait posé l’année précédente et alla avec plaisir participer au réveillon chez Choco. C’est dans une atmosphère détendue et joyeuse que se passa la petite fête. Cette nuit-là, Haruma resta avec Choco, ce qui lui fit bien plaisir. Ça n’arrivait plus tellement, ces derniers temps. Il passait très souvent la nuit chez Chitose, et Choco le comprenait bien, mais parfois, elle se sentait bien seule, surtout que…
Surtout que Choco cachait un lourd secret dans son cœur. Mais à qui en parler ? Kakeru ? Impossible après la peine qu’elle lui avait faite. Yuri-pyon ? Bien sûr, c’était une bonne amie, mais elle ne comprendrait sans doute pas. Chitose ? Sûrement pas. C’était bien la dernière personne à qui le dire. Il ne restait plus que Makoto, puisqu’Haruma, étant directement concerné, il ne devait surtout pas être mis au courant. Choco hésita longtemps et son humeur s’assombrit de plus en plus, même si elle tentait de le cacher. Haruma et Chitose, toujours sur leur petit nuage rose, ne s’étaient aperçu de rien. C’est Makoto qui s’en rendit assez vite compte. Elle décida d’obliger Choco à se confier, afin de se sentir mieux.
-Qu’est-ce qui te travaille tant, Choco. Tu peux me le dire, on est des amies, non ? Allez, crache le morceau !
-C’est difficile. C’est tellement délicat à expliquer…
-Ah, ne me dis pas que toi aussi tu préfères les filles aux garçons ! Ce serait trop bête, mignonne comme tu es.
-Oh non, ce n’est pas ça. En fait, je… je suis amoureuse…
-Et ben, c’est super. Et de qui ?
-C’est ça qui est délicat. Je ne peux pas te le dire.
-Allons bon, tu peux tout dire à ton OnÄ“san. Je peux tout entendre, promis !
-C’est… non, tu ne vas pas le croire. C’est trop bizarre.
-Plus bizarre que moi, qui préfère les filles ? Tu m’inquiètes, là.
Choco ne pouvait pas dire à Makoto qu’elle avait été offerte à Haruma en cadeau de Noël. Et que de ce fait, elle n’était pas réellement sa petite sœur. Comment lui avouer qu’elle était depuis longtemps amoureuse de… son onÄ«chan. Aussi compréhensive et libérée que soit Makoto, un amour incestueux lui ferait sûrement horreur. Il lui faudrait donc mentir, et lui dire qu’elle était la fille adoptive des parents d’Haruma, ce qui n’était en fait qu’un demi-mensonge.
-Eh ben… En fait, les parents d’OnÄ«chan m’ont adoptée il y a quelques années et OnÄ«chan…
-Ne me dis pas que… c’est lui que tu aimes ?
-Si. Je t’avais bien dit que c’était bizarre.
-Mais alors, pourquoi as-tu poussé ton frère dans les bras de Kanrinin-san ?
-Parce qu’il me voit toujours comme une petite fille, et que je voulais qu’il soit heureux, même si c’est avec une autre.
Makoto eut soudain une inspiration de génie. Elle connaissait l’absence totale de pudeur de Choco vis-à-vis d’Haruma. Et de toute évidence, Choco n’était plus une petite fille. Haruma l’avait certainement remarqué et peut-être que… Oui, c’était sûrement ça. Il s’est rabattu sur Chitose pour ne plus être tenté par Choco !
-Mais, pourquoi n’as-tu pas tenté ta chance, puisque vous n’êtes pas vraiment frère et sœur ?
-Tu oublies l’âge que j’ai, Makoto. Ce genre de chose n’est pas permis, puisque je suis encore mineure, ce qui n’est pas le cas d’OnÄ“chan. Et je sentais bien qu’OnÄ«chan en avait besoin. Alors, puisqu’ OnÄ“chan l’aimait…
Choco sentit les larmes lui monter aux yeux. Avoir parlé à Makoto lui avait fait du bien, mais elle avait le cœur lourd d’être dans une situation inextricable. Makoto vit le trouble de Choco et la prit dans ses bras.  Elle essaya de la réconforter après le pénible aveu qu’elle venait de faire.
-Là, ma chérie. Ne pleure pas, il n’en vaut pas la peine. Je suis sûre qu’un jour tu rencontreras celui qui est vraiment fait pour toi, tu verras.
-Non, Makoto. Il n’y aura personne d’autre qu’OnÄ«chan. Même si maintenant, je l’ai définitivement perdu… Promets-moi que tu ne lui diras rien, d’accord ?
-Bien entendu. Ça restera un secret entre toi et moi. Mais je ne crois pas que tu doives y renoncer. Je suis sûre qu’un jour, tu auras ta chance.
-Ne sois pas si optimiste. Je ne serai majeure que dans trois ans. D’ici là, ils ont largement le temps de se marier et d’avoir des enfants. Et puis, je ne peux pas faire ça à OnÄ“chan. Elle a toujours été si gentille avec moi.
-À la guerre comme à la guerre. Pas de pitié ! Pense à toi d’abord. Enfin, trois ans, c’est vrai que c’est long. Il va en couler de l’eau sous les ponts.
Elle s’arrête un instant en ayant l’air de réfléchir.
-Ma pauvre chérie. Tu n’as fichu le cafard, maintenant. Vite, une bière pour faire passer ça. Mais pas pour toi. Il y a du jus de fruit dans le frigo !
-Encore du jus de fruit ? C’est pas juste…


À suivre…

 

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