Addiction

Lucie lui sourit et ils sortirent du lit. Il la força à manger un peu plus que la veille au petit-déjeuner mais lorsqu'ils eurent terminé Lucie commença à chercher dans la maison. Elle regarda d'abord sur les tables et les meubles puis ouvrit les tiroirs et les placards. Avant que Caïn ne l'arrête, elle était déjà en train de se pencher pour vérifier sous les lits.

- Qu'est-ce que tu fais ?, demanda Caïn.

Elle ne répondit pas tout de suite. Elle se contenta tout d'abord d'arrêter et de faire semblant de passer à autre chose alors que ses yeux allaient et venaient toujours dans la pièce. Pourtant elle n'osait pas croiser son regard. Il s'approcha de façon à ne lui laisser aucun autre choix que de lui faire face.

- Rien je …

- Lucie il va falloir jouer franc jeu si tu veux que je t'aide.

Elle le regarda un moment et il la voyait presque soupeser ses options. Finalement elle baissa les yeux et se racla la gorge.

- Je me demandais si tu n'avais pas un peu de …juste pour me soulager un peu.

- Jamais.

Caïn n'avait pas haussé le ton mais dans ce seul mot sa voix était glaciale et ne dissimulait en rien tout ce qu'il pensait mais ne disait pas. Lucie comprenait parfaitement tout cela et malgré ses yeux larmoyants de supplique. Elle rougit de honte à ce qu'elle venait de lui demander. Elle alla même s'attacher seule à la chaîne fixée au canapé.

Elle y passa une bonne partie de la matinée seule avant que Fred ne daigne venir s'asseoir à ses côtés. Lucie avança ensuite progressivement et stratégiquement pour pouvoir finalement s'installer de nouveau tout contre lui et se faire accepter. Elle parvint même à s'endormir, laissant Caïn à somnoler toute l'après-midi. Le soir venu ils mangèrent tôt et dans le silence le plus complet avant de rejoindre directement la chambre. Caïn n'attendit même pas avant de s'asseoir dans le lit pendant que Lucie prenait l'autre côté.

Une fois tous deux allongés ils parlèrent à mi-voix mais selon un accord tacite certains sujets furent évités tel Legrand ou la deuxième douche qu'il l'avait forcé à prendre en étant lui-même dans la pièce. Ils avaient déjà eu des conversations longues même si celles-ci restaient rarement paisibles plus de quelques minutes. L'obscurité rendait cependant les choses bien plus intimistes, sans compter sur leur proximité. Ils divaguèrent et aucun d'eux ne sut vraiment quand ils s'endormirent mais ils se réveillèrent le matin en n'ayant pas bougé d'un cheveu.