How I met your sisters

Chapitre 1 : De William à Spike

4339 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:31

Disclaimer : "Buffy la Tueuse de vampires" appartient à ses éditeurs. Titre original du one-shot : The taste of death, par Supergirl 55. 

Traduction : OldGirl Nora Arlani - Relecture : Opalescence.

Continuité : Saison 5 épisode 7 (La faille - Fool for love).Quelques dialogues repris et aménagés par l'auteur d'origine. Comme on a une fangirl aux commandes, la dernière partie divergera du canon.

Vous vous souvenez de la fois où Buffy était prête à payer Spike pour qu'il lui raconte comment il s'y était pris pour « tuer les Tueuses » ? Il vous refait la leçon. Je vous préviens : il est très bavard. Quand il commence, on ne l'arrête plus...

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HOW I GET YOUR SISTERS

 

La ruelle est sombre. La lumière de la lune qui se diffuse lentement depuis quelque part au-dessus des toits ne révèle que peu sa silhouette. Pourtant, même dans les ténèbres, elle est toujours aussi belle. Une vraie déesse et en plus, elle ne le sait même pas. Je parie que Cap'tain Carton ne lui a même pas dit une seule fois à quel point elle est magnifique. Il ne sait pas y faire avec elle, ça non. Il ne peut pas la rendre heureuse. Notez que moi non plus peut-être, mais qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ?

On pourrait vivre quelque chose, elle et moi. Si elle me laissait une chance, on pourrait. Je sais qu'elle n'en est pas là encore, mais elle y vient. Elle commence à me respecter, presque à me faire confiance. Une fois, elle m'a même laissé garder le petit bout et sa mère. Buffy me laisse m'approcher d'elle, comme si elle avait vraiment l'intention de m'accepter. Elle ne l'admettra jamais, même pour tout l'or du monde. Pourtant, elle m'en donne des preuves, particulièrement ce soir. Avant la puce, je me souviens que c'était toujours moi qui allais à elle. Cette nuit, c'est elle qui est venue à moi.

Pour sûr, elle s'est flanqué une belle frousse. A ce qu'il paraît, un vampire a failli la mordre la nuit dernière. Elle m'a dit qu'il s'était servi de son propre pieu sur elle. Ça aurait pu la tuer et ça lui a quasiment foutu les jetons de sa vie. Tuer Buffy ? C'est si incongru quand je le prononce, presque comme un oxymore. Je ne connais personne qui s'en serait ne serait-ce qu'un peu approché… votre serviteur excepté, bien entendu. Oh et Peaches peut-être, mais là c'est un cas particulier. Blondie a toujours eu un petit faible pour Angel, et si ça se trouve, elle l'aura peut-être toujours. Je ne peux pas vraiment dire que je lui en veux – les sentiments, ça ne se commande pas. Ni les siens envers lui, ni les miens envers elle. Elle l'aimait même quand il était son ennemi. C'est comme ça qu'elle a baissé sa garde, en laissant la grande mauviette s'approcher d'elle à un point inimaginable. Aucun vampire normal n'aurait pu être à ça de la vaincre comme il l'a été. Car elle est d'une force incroyable. Même blesser cette fille, c'est déjà un exploit, alors la tuer… Moi je vous le dis, ce vampire qui l'a poignardée, je voudrais bien lui serrer la main.

Et j'aimerais aussi lui défoncer sauvagement sa gueule, pour l'avoir touchée!

Enfin, quoiqu'il en soit, après la frayeur qu'elle a eue, la choupette commence à flipper grave. A ruminer sa propre mort et tout ce qui s'en suit, à chercher comment y échapper… ou au moins la retarder. Elle veut savoir comment ça s'est passé pour les autres Tueuses et pense que ça l'aidera un peu. Alors, bien évidemment, elle se tourne vers qui ? Le Grand Méchant de service ! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'en ai eu deux. Ça doit faire de moi un genre d'expert en la matière.

Donc voilà pourquoi elle est venue me questionner ce soir.

Bien sûr, je suis prêt à tout lui dire, à cracher le morceau et bien plus. Elle est surprise car elle ne s'attendait pas à ce que ce soit si facile. Mais je ne suis pas Soul Boy, moi. Je sais que le peu qu'il lui a dit, elle a dû le lui arracher. Elle s'attend à ce qu'on soit pareils, lui et moi, pardi. Elle n'a pas la moindre idée à quel point nous sommes différents : Angel et moi, c'est le jour et la nuit ! Il a toujours eu peur de se livrer, tout au moins depuis qu'il se la joue héros tourmenté. Il doit avoir peur que ça ruine son image terrifiante. Moi, je n'ai jamais eu aucun problème à dévoiler le fond de mon âme… Notez que c'est quand même marrant que j'utilise cette formule.

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— Est-ce que t'es gonflant comme ça de naissance, ou bien… ? me demande-t-elle pendant que nous sommes assis à une table du Bronze.

Je souris parce que j'ai capté la petite étincelle dans son œil. Sans blague, la Tueuse serait-elle capable de flirter ?

— Je sais pas quoi te dire, babe. J'ai toujours été malfaisant…

Enfin, pas toujours.

Je grimace un peu au souvenir du triste et pathétique couillon que j'ai pu être autrefois. William. Pendant que je lui parle de lui, je remarque qu'elle se retient de rire. Ça l'amuse ? N'importe quel mec aurait trouvé ça insultant, moi non. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir flatté. Le simple fait qu'elle puisse réaliser qui j'ai été est tellement incroyable. Quand j'y pense, c'est comme un compliment, vraiment.

Car, c'est sûr que je me suis fait une petite réputation, pas vrai ? Spike, l'homme que je suis maintenant, est à mille lieues de ce que j'étais alors.

Je sais ce que vous êtes en train de penser mais ce n'est pas qu'un masque, comme celui que bien des humains adorent porter. C'est ce que je suis vraiment. C'est comme ça que je me suis fait. C'est notre truc à nous, les vampires, nous changeons, nous nous adaptons. Créatures d'instinct, nous ne sommes guère plus que des animaux évolués. Nous nous adaptons à notre environnement, en devenant ce que nous avons besoin de devenir pour survivre. Étant vampire, clairement tu ne peux pas passer ton temps à siroter du thé et écrire des poèmes d'amour – à moins de vouloir finir en poussière dès ton premier jour. Donc j'ai changé. J'ai refaçonné celui que j'étais en celui que je voulais être. L'exact opposé de ce modèle d'imbécile policé que la bonne société britannique essayait d'imposer à tout le monde, cette image que j'en étais venue à détester. J'ai regardé la culture et le raffinement droit dans les yeux et je leur ai craché à la figure. Et bon dieu que ça m'a fait du bien ! Aujourd'hui, on peut me traiter de gangster, j'en ai rien à faire. Je suis assez fier des trucs moches que les gens pensent de moi, en fait. C'est comme ça que j'ai procédé pour me construire.Putain de merde, je suis un vampire ! A quoi bon faire dans la dentelle ? Je m'en contrefous. Désolé si je préfère afficher un style nettement plus viril... Euh en fait non, pas désolé. J'ai pas envie de vivre dans le mensonge, certainement pas quand l'immonde vérité est si divertissante. Et c'est exactement la raison pour laquelle j'essaie d'incarner la moindre calomnie qui circule sur mon compte. En clair : je suis tout ce que vous voulez que je sois.

Maintenant, miette à miette, je lui raconte toute l'histoire, depuis le début. Même moi j'ai du mal à croire certaines des choses que je raconte à cette fille ! Je veux dire, me voilà en train de déballer toute ma vie devant quelqu'un que je ne suis même pas supposé apprécier, et de lui révéler même des choses très personnelles que je n'ai jamais dites à personne. C'est typique de l'effet que cette fille a sur moi, j'imagine. J'essaie de lutter, mais je ne peux pas m'empêcher d'être comme ça avec elle. Elle m'oblige à vouloir être plus honnête que je ne l'ai jamais été avec quiconque. Même Drusilla n'a jamais su le sens réel du surnom « William le sanglant ». Je me souviens de ce qu'ils disaient tous. 'Horrible à en saigner des oreilles' et qu'ils préféreraient avoir des pics de chemin de fer dans le crâne, plutôt que de continuer à écouter ma poésie. Et bien, figurez-vous que j'ai vite arrangé ça.

Bon, cette partie-là, j'imagine que je ferais mieux de la laisser de côté. Inutile de lui rappeler le monstre que j'étais alors. Ce n'est pas pour essayer de le cacher, vous savez. Buffy sait déjà tout ce que j'ai été, et tout ce que je suis. C'est pas mon genre de planquer des trucs sous le tapis. Ni de pleurnicher sans fin là-dessus. Je n'ai jamais aimé le style « culpabilité et souffrance » où son cher Angel semblait se complaire autant. Cette limace doit penser que s'il gémit et se plaint assez longtemps, ça ramènera ses victimes à la vie ou une connerie comme ça. Comme s'il y avait la moindre chance ! Si vous voulez mon avis, la culpabilité, c'est rien que du temps perdu. Peaches peut garder son tourment pour lui, moi je n'ai aucun regret. Je me souviens du temps où un bon massacre me rendait heureux pour la journée : sang, violence et destruction me font toujours l'effet de bons souvenirs d'enfance. Je ne suis peut-être plus le même homme qu'alors, mais quand je regarde en arrière, je ne changerais rien du tout.

Non, attendez, barrez ça. Il y a une chose que je changerais : Dru. C'est mon seul regret, la seule chose que j'aurais faite différemment. Je n'aurais jamais dû la laisser partir. J'aurais dû l'aimer mieux, j'aurais dû lui donner davantage. Et peut-être que si j'avais tué Buffy pour elle, nous serions toujours ensemble aujourd'hui. Je ne sais toujours pas très bien pourquoi je n'en ai pas été capable. Est-ce que j'étais déjà amoureux de la Tueuse à cette époque ?

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que j'aime Buffy aujourd'hui. Et que je l'aimerai pour le reste de ma vie, même s'il m'arrivait de vivre éternellement.

Et je sais que je ne suis peut-être pas l'homme qu'il lui faut, mais déjà nettement mieux que cette grande andouille de commando, et bien meilleur que cette mauviette d'Angel ne l'a jamais été. Il ne l'a jamais aimée assez pour s'ouvrir à elle, pour lui laisser voir qui il était vraiment. Il s'est toujours caché derrière sa façade torturée et si peu virile. Oh ouais, et puis il y a eu la fameuse affaire avec Angelus. A la seconde où il l'a perdue, son âme je veux dire, tous les sentiments qu'il prétendait avoir pour Buffy se sont envolés. Ça remet les choses au carré, pas vrai ? On dirait bien que toutes ces conneries « de grand amour de sa vie » n'étaient rien d'autre qu'un autre effet secondaire de l'âme. En ce qui me concerne, je dirais si je peux l'aimer sans en avoir une, sûr que ça fait de moi un type bien meilleur que lui.

Bon, je continue mon histoire. Maintenant, je suis en train de lui raconter tout ce qui concerne Cecily, la première femme qui m'a brisé le coeur. Quand on y pense, c'est amusant que j'aie rencontré la seconde juste la même nuit. C'était il y a une éternité, du moins pour moi, mais je m'en souviens plus clairement que jamais. La froideur glaciale des rues du Londres nocturne, la noirceur des ruelles ; une étrangère charmante aux cheveux couleur corbeau qui émergeait des ombres, en m'appelant. Drusilla. Elle était magnifique, la première fois que je l'ai vue.

Vous voyez, j'ai toujours cru qu'il y avait deux sortes de gens : ceux qui essaient de plaire aux autres, des héros archétypiques comme Blondie ici présente, et ceux qui essaient de se plaire à eux-mêmes. Je suppose que je fais partie des seconds. Dru, c'est une créature entièrement à part. Un vrai chef d'œuvre, voilà ce qu'elle est. Belle, sadique, plus intelligente que toutes les filles que j'ai jamais rencontrées… et profondément malade, conduite jusqu'à la folie par sa nature de vampire. Au contraire de moi, elle n'a pas eu le choix. Angelus ne lui a pas demandé son avis avant de l'engendrer. Il aurait pu facilement la tuer. A la place, il l'a condamnée à une éternité de tourments, incapable d'être heureuse à moins qu'un autre ne soit en train de souffrir. Et même alors, elle n'en profite pas vraiment. Jamais elle ne trouvera une vraie paix intérieure. Enfin, comme j'ai dit, il ne lui a pas laissé le choix. Elle, elle m'en a laissé un. Quand cette nuit-là, Drusilla a murmuré à mon oreille « Est-ce que c'est ce que tu veux ? »… j'ai su immédiatement que c'était oui.

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Cette nuit était la première nuit de ma vie. Buffy, bien sûr, ne comprend pas.

— Donc tu as grimpé au sommet de la chaîne alimentaire, et puis quoi ?

Grimpé au sommet de la chaîne alimentaire ? Un peu de sérieux enfin, comme si c'était aussi simple ! Devenir un vampire change tout, les enfants. La raison pour laquelle je le voulais tant, et bien je vais vous la dire : parce que je désespérais d'échapper enfin à ma propre vie. Ça n'aurait pas fonctionné pour moi, alors il a fallu que je m'en trouve une nouvelle qui me convienne mieux. J'étais rejeté parce que je ne pouvais pas me plier à leurs règles, donc je me suis refait un monde où je pourrais dicter les miennes et envoyer chier tout le reste.

Il ne restait que ma mère et moi quand mon père s'est tiré. Ce foutu bâtard nous a laissés grelotter avec rien d'autre que son nom bien chic en prix de consolation. J'ai traqué ce connard pendant presque un an après avoir été engendré – et oui je l'ai chopé, lui et sa blonde et rebondie petite créature. J'imagine que Mère n'était pas assez bien pour lui, puisqu'il s'est trouvé quelque chose de plus appétissant. Dru aurait été d'accord car je l'ai entendue confirmer que sa traînée avait été vraiment très savoureuse… Mon paternel, je l'ai vidé jusqu'à la dernière goutte moi-même. J'imagine que je lui devais bien ça, c'était quand même un minimum.

J'ai jamais été un grand fan des figures d'autorité. Pourtant, à partir de là je me suis retrouvé avec une nouvelle paire de parents, si l'on peut dire. Bien que Drusilla m'ait engendré, je ne l'ai jamais considérée comme une mère, comme ça arrive à certains novices. Non, dans notre prétendue « famille », Dru et moi, nous étions les enfants. Il y avait elle et moi, et puis nos papa et maman chéris. Ou Papa et « Grand-mère », comme Dru aimait à l'appeler. Darla, cette vache stupide était assez bête pour croire qu'elle était aux manettes simplement parce qu'elle était la plus vieille – la première de notre lignée, après le Maître.

J'étais suffisamment intelligent pour savoir que c'était pas du tout le cas. Angelus avait toujours été le vrai leader de notre gang, pour moi ça été clair comme de l'eau de roche, dès le premier jour. Et son complexe de supériorité était monumental ! J'ai d'ailleurs jamais pu comprendre pourquoi. Il avait dû massacrer quoi ? un ou deux bons milliers de personnes ? Je dois vous dire qu'en ce qui me concerne, ça ne m'impressionne pas des masses. Sûr que c'est un véritable exploit de tuer un villageois tremblant, hein ?… Moi j'ai eu deux Tueuses. Et n'auraient-elles été que les deux seules vies que j'aie prises, elles auraient toujours eu plus de valeur qu'un milliard de ses victimes sans défense, si vous voulez mon avis. Il aimait croire que c'était lui le plus grand méchant vicieux à cette époque. Désolé les enfants, je vais pas être d'accord. Pour quelqu'un qui l'a connu autrefois, laissez-moi vous dire qu'avec ou sans âme, c'est toujours la même grande chiffe molle qu'avant… et qu'il sera toujours.

Quoi qu'il en soit, c'était lui commandait. Et Dru et Darla le suivaient partout sans réfléchir comme un couple de groupies bavant derrière une foutue rock-star. Ça me faisait mal au bide, voilà ce que ça me faisait. Darla, comme je l'ai dit, se rendait compte de rien. Tandis que ma Dru, elle s'en foutait pas mal, parce que pour elle, tout ça n'était qu'un adorable petit jeu. En bonne enfant insouciante qu'elle était, Drusilla était toujours bien trop rapide à prendre les ordres de quiconque voulait bien lui en donner.

En ce qui me concernait, il pouvait aller se faire voir ! J'ai jamais été du genre à faire ce qu'on me disait. Je faisais toujours partie de la famille, comprenez bien, mais je refusais simplement d'avaler la moindre des précieuses conneries de « Papa » auxquelles les charmantes dames étaient si habituées. Je n'avais pas peur de lui et ça le rendait complètement dingue. Un problème d'amour-propre, j'imagine. D'un seul coup d'œil goguenard, je le rendais furax, et ça me montait un peu le bourrichon. Bon, on ne va pas se mentir, en fait, je ne vivais que pour ça ! Prendre Angelus de haut, c'était presque aussi fun que le sexe et la violence – mes deux autres chouchous. Lorsque je lui faisais péter un câble, mais du genre prêt à tuer, ça c'était le meilleur. Bien sûr, je sais que ce gros naze n'aurait jamais eu les couilles d'aller jusqu'au bout et de me planter. Mais je dois bien admettre que c'est passé près une bonne douzaine de fois.

Comme la nuit où il m'a parlé pour la première fois de la Tueuse. Je me rappelle de tout.

J'étais en train de l'asticoter et comme d'habitude, c'était bien trop facile de le foutre en rogne. Lorsque je l'ai finalement poussé pile jusqu'à son point d'ébullition – sans blague, c'était vraiment magnifique – c'était là qu'il m'avait chopé et jeté à terre. J'étais cloué au sol et il était prêt à le faire. Sainte Mère de Dieu, je parie qu'il croyait que j'étais en train de me pisser dessus… Je l'ai juste regardé et je lui ai ri au nez.

« Ça y est, ça commence à rentrer cette fois ? » j'ai dit.

Il était tellement hors de lui à ce moment, que je jure que je m'attendais à moitié à ce qu'il me finisse. Mais alors – quelle surprise ! – il s'est ravisé et relevé.

« Tu ne vas pas continuer ton petit jeu éternellement » m'a-t-il avec mépris. « Si je ne peux rien t'apprendre, peut-être qu'un jour une foule en colère le fera à ma place… ». Et ensuite vinrent les mots qui changèrent toute ma vie. « Ça ou bien la Tueuse ». [*]

On n'oublie pas sa première fois.

Je sais que jamais je n'oublierai la première fois où j'ai entendu ce mot, ce seul petit mot qui deviendrait mon destin, mon obsession… et plus tard ma ruine. La Tueuse. J'avais beau être arrogant à l'époque, comment j'aurais pu ne serait-ce qu'imaginer, même en rêve, que j'en tuerais bel et bien deux, et tout ça en moins d'un siècle. Mais même dans mes pires cauchemars, jamais je ne me voyais tomber amoureux de ma troisième. Je me déteste pour ça, mais je n'y peux strictement rien (et croyez-moi, j'ai tout essayé).

Il y a un truc avec celle-là, cette fille est différente des autres. Plus forte, plus dure. C'est ma troisième mais la première que je ne peux pas tuer. J'étais obnubilé par l'idée de tenter ma chance, mais cela n'a fait que me conduire à une plus grande obsession. J'ai laissé tout ça devenir personnel. Et quelquefois, je me dis que c'est ça qui a causé ma perte...

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(à suivre...)

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[*] NDLT : En réalité, Spike a presque connu les deux. Au moins via Drusilla qui a été effectivement en bute à une foule déchainée à Prague en 1997. Après une série d'épreuves où elle a été torturée, et dont il l'avait sortie, Spike l'avait emmenée près de la Bouche de l'Enfer dans l'espoir qu'elle s'y refasse une santé.

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