When in Rome

Chapitre 33 : Un autre genre de première fois

3433 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/01/2021 22:51

Chapitre 33 Un autre genre de première fois

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Les deux parrains de Maya étaient tombés d'accord : ils parleraient d'abord à ses parents. Peut-être savaient-ils déjà mais mettaient leur fille à l'épreuve, en attendant qu'elle le leur dise elle-même ? Comme Angel avait des fonctions de consultant technique auprès du Conseil des Observateurs, il avait proposé de voir Andrew, ce qui apparaîtrait « normal ». Spike verrait Dawn.

Quand ils arrivèrent dans la belle demeure blanche, Angel considéra suspicieusement les lieux. Il nota le feu dans la cheminée très moderne, enregistra la largeur des fenêtres d'un œil circonspect, le canapé bleu clair, les dégradés de gris réchauffés d'une légère touche de couleur, les poufs ronds au motif à chevron… Il supposa que les murs très clairs étaient un mal nécessaire dans ces régions pour capter la moindre clarté quand elle serait là… Heureusement le parquet apportait une touche un peu moins glaciale… Les gros tapis pelucheux aussi.

— Tu aimes ? demanda Andrew en se glissant près de lui.

— Pas du tout.

— C'est normal, c'est encore la déco de l'ancien locataire. Mais le verre des fenêtres a été traité spécialement pour toi…

— Ah, c'est soudain déjà mieux… Et c'est bon, vous allez tous tenir là-dedans ? ironisa-t-il avec un geste circulaire pour désigner le premier et le deuxième étage.

— A trois ? Il faudra se serrer… plaisanta Andrew. Mais si c'est pour te plaindre qu'il n'y a pas encore de chambre d'invité, ça effectivement… On va relocaliser un bureau dans la mienne qui est très grande afin que Maya en ait une sur le même palier que nous. Elle râle un peu de devoir attendre les travaux, mais c'est parce qu'elle a été pourrie-gâtée jusque-là.

— J'imagine qu'avec Pietro en visite, elle a dû se contenter du canapé…

— Mais non. On lui a installé un petit camping avec une tente et un duvet, dans la chambre de Dawn. Elle a adoré. Sa mère sans doute un peu moins mais ce n'était que pour deux nuits.

Angel esquissa un sourire et demanda en lui jetant un coup d'œil entendu :

— J'ai besoin de te parler de trucs ennuyeux comme le planning et l'état des rotations des Observateurs, où est-ce qu'on peut se mettre pour ne pas trop déranger les autres ?

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Dawn préparait le repas dans la cuisine ouverte. Hésitante, elle allait et venait cherchant un peu ses marques parmi ses nouveaux meubles anguleux. En apparence imperturbable, elle taillait des légumes en bâtonnets et touillait de temps en temps le contenu d'une casserole dont l'eau frémissait à tout petit bouillon.

A peine arrivé, Spike magnétisé par sa présence, s'était mis dans un coin où il ne la gênerait pas pendant qu'elle officiait.

Comme chasser le naturel ne servait qu'à le faire revenir au galop, il la trouvait vraiment sexy quand elle manipulait avec dextérité ce long couteau affuté. Rien dans sa tenue n'aurait pourtant suggéré quoi que ce soit d'érotique : un grand tablier bleu foncé à rayures, porté sur des vêtements banals. Seulement, elle avait relevé ses manches au coude pour ne pas se tacher. Et voir sa peau, imaginer qu'il aurait pu embrasser cet endroit au creux du coude où la veine battait... C'était… C'était idiot.

— Qu'est-ce que tu regardes ? demanda-t-elle au bout d'un moment. On dirait le chat de nos anciens voisins qui venait voir s'il n'y avait pas un bout de poulet cru pour lui… Pousse-toi de là, j'ai besoin de prendre un truc dans le frigo…

— Mais je ne veux rien, j'ai déjà mangé hier. Je reste là parce que je guette un créneau entre la préparation de la fondue de légumes, la soupe de raviolis et le glaçage du gâteau au chocolat…

— Tu sais, c'est prêt et j'aimerais servir vite ensuite…

Quand il protesta que son repas ne craignait vraiment rien, en avançant des arguments imparables sur le glaçage du gâteau, elle étouffa un ricanement incrédule tout en le regardant en biais.

Mon dieu, que ça faisait du bien de mériter enfin un petit coup d'œil furtif !

— Comment tu sais tout ça ? C'est beaucoup pour quelqu'un qui ne profite pas des plats…

— Les émissions de cuisine, j'en ai regardé pas mal autrefois… dans ma crypte.

Il s'approcha d'elle, posant une main sur le plan de travail, juste à côté de la sienne mais sans la toucher. Son parfum capiteux le surprit alors qu'il parlait bas :

— J'ai besoin de te parler loin de certaines jeunes oreilles curieuses qui traînent dans les parages. Dix minutes de ton temps, au plus. C'est important…

Elle hocha la tête, rabattit ses lunettes sur son nez et s'essuya les mains au torchon, avant de passer une parka sur son tablier et de lui indiquer la terrasse qui donnait sur le modeste jardin. Il la suivit, simplement heureux d'être seul avec elle, même pour quelques instants. Ce nouveau parfum le troublait pourtant car il le prenait à la gorge et semblait s'insinuer violemment jusqu'à ses tripes pour les tordre dans une poigne de fer. Une fois là, elle alluma une lampe sur pied et se posa sur une chaise tressée en s'asseyant sur ses mains, comme il l'avait vue faire des dizaines de fois quand elle était jeune. Il s'installa à califourchon face à elle, les bras croisés sur le haut du dossier.

— Alors, qu'est-ce qu'il y a de si important qui mérite de faire cramer mon gâteau ?

— Ça va ? Tu as l'air épuisée…

— Mais non, je fais mon âge, c'est tout. De quoi voulais-tu me parler ? De la façon dont on s'est quittés avant le déménagement ?

— Non, c'est à propos de Maya. Est-ce qu'elle a évoqué quelque chose de spécial dernièrement ?

— Spécial ? Dans quel sens ?

— Mh. J'en déduis que non, sinon tu saurais de quoi je veux parler… Elle voulait me voir avant votre départ, mais comme tu sais, j'ai été un peu « retenu »… Est-ce que vous êtes toujours cools avec elle ou… ?

— Qu'est-ce qu'elle a encore fait comme bêtise ? Si c'est toi qu'elle envoie, ça doit être grave…

— Elle ne m'envoie pas du tout. Je veux juste savoir si vous allez la punir.

— D'où ma question précédente : qu'est-ce qu'elle a fait ?

Il pencha sa tête blonde sur le côté. L'effet aurait été très différent s'il avait pu éviter de dire ça comme s'il était content.

— Les trucs habituels. Elle a désobéi et quand elle l'a fait, quelque chose a tourné au vinaigre. Je pense qu'elle aurait dû venir vous en parler plutôt qu'à moi, mais...

D'abord perplexe, Dawn tressaillit sur place, le regard soudain fixe, agrandi par l'inquiétude. Elle porta instinctivement la main à sa bouche.

— Oh non ! Ne me dis pas qu'elle a couché avec un garçon sans protection et qu'elle est enceinte !

Nuque cassée en arrière, Spike laissa échapper un hoquet de rire avant de la détromper aussitôt.

— Non ! Enfin… si c'est arrivé, je suis pas au courant !

Fronçant des sourcils sévères, elle donna un coup de pied dans sa chaise pour qu'il arrête de plaisanter sur un sujet grave.

— C'est pas drôle. Alors quoi ?

— Un autre genre de première fois. Elle a tué un vampire.

— Ah.

Dawn hocha la tête sans mot dire. Cette expression triste et floue, il l'avait déjà vue autrefois planer dans les prunelles de Joyce. C'était l'époque où il faisait exprès de passer « inopinément » chez les Summers pour entendre parler de celle qu'il aimait. La mère de Buffy éludait la question avec un sourire en lui reproposant des gâteaux sablés. Mais ses yeux parlaient de son regret d'avoir perdu tout contrôle sur la vie de sa fille, et de sa souffrance de passer ses nuits à se demander si elle serait en vie au matin.

— Tu as le même regard que ta mère, là-maintenant.

— Hm. Pour Maya comme pour moi, j'imagine qu'il fallait bien que ça arrive un jour... Est-ce qu'elle est venue vers toi parce qu'elle pensait que tu étais plus qualifié sur le sujet ?

— Non, elle craignait de vous décevoir.

A voir sa mine sombre, Dawn semblait le prendre effectivement assez mal, ce qui tendait à valider la théorie…

— Elle n'aurait pas dû penser ça. Qu'est-ce qui s'est passé ? Elle est sortie en douce pour traîner avec des copains et l'un d'eux était un vampire, c'est ça ?

— Ouaip.

— Le destin manque d'originalité... A mon avis, on n'aura pas du tout besoin de lui faire la leçon. Celle-là, elle ne risque pas de l'oublier de sitôt. En tous cas, moi j'ai compris toute seule.

Les paupières plissées du vampire se firent plus inquisitrices, l'invitant à en dire davantage parce qu'il était curieux. Elle répondit par une grimace douce-amère, sans développer, en se contentant d'un soupir muet.

— Quelle leçon au juste ? voulut-il savoir.

— "Les trucs habituels". Toujours avoir un pieu sur toi si tu habites Sunnydale et que tu as l'intention de flirter avec un garçon à l'arrière d'une voiture.

Ses traits se détendirent malgré lui, et toute bonne résolution envolée, il modifia sa posture en venant insensiblement placer sa chaise en équilibre sur deux pieds pour s'approcher… L'image d'elle adolescente flasha dans sa mémoire : ses longs cheveux lisses de petite fille sage, ses yeux de bébé faon et son large sourire charnu… Toujours charnu, du reste…

— Dawn Summers, tu as fait ça ! C'était quand ?

— Premier Halloween après la mort de Maman. D'autant plus dramatique que c'est aussi l'un des éléments déclencheurs du départ de Giles pour l'Angleterre. Buffy n'a pas voulu assumer son rôle de tutrice légale. Elle a refusé de me faire la leçon, et a laissé Giles s'en débrouiller. Le pauvre. Doublement déçu : et par elle, et par moi…

Refusant manifestement de parler davantage du bon vieux temps, elle déplaça ses lunettes pour se frotter les yeux qui s'embuaient et se leva. En rentrant, les yeux baissés, elle marmonna qu'elle ne punirait pas sa fille.

Il la regarda regagner l'intérieur, ôter la parka informe et s’occuper du glaçage de son foutu gâteau. Quelque chose n'allait pas avec son parfum, et il n'arrivait pas à deviner immédiatement quoi.

Pietro était venu l'aider à mettre la table et il considéra leur ballet bien orchestré. S'il n'avait pas été certain qu'il était gay et maqué avec Andrew, il aurait trouvé sa prévenance chaleureuse et son sourire sincère très suspects. A cause de cela, pendant un très bref instant, l'idée l'effleura qu'elle puisse être sa maîtresse. Ou bien qu'ils partagent tous les deux le lit d'Andrew.

Comme il commençait à sentir ses gencives piquer, il baissa la tête et garda les yeux fermés sur sa jalousie et l'insécurité qu'elle révélait.

Il repoussa une image d'elle alanguie, enveloppée dans des draps, pendant qu'il aurait lutiné son trapèze exposé d'une tendre caresse du bout du nez et des lèvres… Dans un brouillard, il eut la vision brusque d'une situation presque identique, mais où il l'avait empoignée fortement pour l'empêcher de fuir et pour se l'approprier… Elle s'était débattue avec un long gémissement, environnée d'effluves de terreur et de désespoir. Il serra les poings.

Quand il releva la tête pour regarder les autres dans la pièce à vivre, il se prit à considérer l'ensemble qu'ils formaient. Il réalisa que Pietro avait l'air soucieux quand Dawn ne le regardait pas, qu'Andrew avait l'air inquiet en observant sa fille, qui semblait fermée en dévisageant sa mère. Et pour couronner le tout, Angel faisait sa tête inexpressive – celle qu'il avait toujours quand il voulait faire croire que tout allait bien, alors que tout allait mal.


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Parrain et filleule avaient trouvé le moyen de s'isoler dans le bureau qui serait bientôt la future forteresse de Maya. Pour l'heure, elle trônait en tailleur sur un épais plateau en bois sans pieds encastré dans le mur. Elle lui avait laissé une chaise design blanche, enlaidie d'un coussin bariolé qui aurait pu être la réincarnation d'un sac de Willow.

Derrière elle, s'étageaient de fins cadres noirs où Dawn avait glissé les aquarelles représentant Sunnydale. Spike sourit en les voyant enfin. Car à l'exception du jour où il avait porté la Gemme d'Amara, le monde en couleur n'existait plus pour lui. Pour s'en souvenir un peu, il y avait la télévision, et rarement le cinéma, enfin quand il pensait à regarder l'écran...

Maya le scrutait par en-dessous, se demandant sans doute par quel bout elle allait prendre son problème.

— Allez Knacki Ball, balance tes questions, je suis là pour y répondre.

— C'est quoi ce surnom ? J'aime pas ! protesta-t-elle.

— Moi non plus je n'aime pas les tiens, alors un partout. Donc tu as réduit un vampire en poussière… c'était pas difficile, hein ? Je te rappelle que tu en doutais au début... Qu'est-ce que tu disais « les faire exploser comme des ballons avec un petit pic » ?

— C'est vrai, mais j'imagine que la force du coup qui troue la cage thoracique y est pour quelque chose… Je vais sûrement te poser des questions bêtes mais j'ai trouvé aucune réponse nulle part. Tiens par exemple : pourquoi ça fait de la poussière comme ça ? Pourquoi ils disent que c'est des cendres alors qu'il n'y a pas de feu ?… Ah et puis aussi… comment on retire cette cochonnerie des vêtements et des cheveux ? J'ai dû tout relaver deux fois !

Spike rit sous cape.

— Ta tante Buffy se plaignait toujours de la dimension salissante de son job. Elle aimait les couleurs claires et être à la mode, mais c'était pas adapté. A mon avis, elle devait se trimballer un budget lessive exorbitant. Sinon, as-tu jamais pensé que certains vieux vampires pourraient mourir de décomposition instantanée, en raison de l'âge du capitaine ?

— Même pas vrai. Ça ferait des squelettes. Et je sais que les os, ça dure très longtemps. Et puis des vampires qui datent de même pas quelques semaines, ils finissent en poussière, eux aussi.

Il se croisa les bras.

— Tu vois, c'est ça que j'aime chez toi. Tu es une Tueuse très… « observatrice » – le jeu de mot est intentionnel. Alors les vampires disparaissent en poussière parce qu'ils sont bien aimables. Tu imagines la gestion derrière pour déblayer tous ces cadavres à la moindre attaque ? La police des Moldus viendrait systématiquement fourrer son nez là-dedans, et il faudrait se terrer encore plus que d'habitude… Non, les vampires explosent en particules fines exprès, par pure vengeance sournoise. Ils encrassent les climatiseurs, le moteur des voitures, et les poumons des braves gens.

— Tu te paies ma tête ? C'est sérieux ce que je demande.

— Un peu. Mais en fait, c'est parce que je ne sais pas. Par contre, je trouve que c'est classe comme mort, pas toi ?

— Bof, ça m'étonne que tu ne saches pas, t'aurais pu te renseigner. J'en ai une autre… Pourquoi tu respires ? Enfin, pourquoi il y en a qui respirent ?

— Il respirait le type que t'as planté ?

— Oui.

— C'était un jeune.

— Dix-huit, dix-neuf ans par là…

— Non. Un nouveau-né vampire, si tu préfères. Respirer, c'est un réflexe biologique. Mais quand on réalise pour la première fois que les poumons ne se remplissent plus tout seuls, ça fait un choc. C'est facile d'oublier parce qu'on parle, marche et boit beaucoup pour des morts… Certains jeunes peuvent préférer le faire pour temporiser. D'autres vampires le font sciemment. Pour donner le change, pour ne pas se faire repérer trop vite au milieu des vivants.

— Donc tu ne veux pas te faire repérer ? C'est bizarre te connaissant…

— Non, dit-il en s'étirant avec une moue parfaitement prétentieuse. Moi, je fume. Est-ce que t'as déjà imaginé l'air ridicule qu'on a si on ne souffle pas la fumée ? Inhaler et souffler la fumée dans la figure de quelqu'un, ça fait partie du rituel…

— Ouais ouais ouais… Et la clope est le prolongement naturel de ta main, le charria-t-elle. On t'a jamais dit que tu étais le plus grand crâneur du monde des vampires ?

— J'aime ça. T'as un problème avec ?

— Non. Tu m'as offert un casque et il va très bien avec ta moto de frimeur. Je l'aime beaucoup. En plus, je veux aller un jour dans ton vaisseau spatial, donc il vaut mieux que je ne te critique pas trop.

— Exactement. Autre chose ?

— Euh, oui…

Elle baissa les yeux légèrement avant de le regarder timidement derrière une ancienne frange avant d'être devenue une mèche trop longue.

— Quand on t'a vu dans la petite boutique de Maman, après l'attaque des limaces crocos géantes, t'avais du sang. Et je ne comprends pas pourquoi tu saignes. Tu passes ton temps à dire que les vampires n'ont pas de circulation sanguine… Et puis à la télé dans les films policiers, ils disent qu'un mort ça saigne pas… C'est pas logique.

Il rit encore tout bas avant de se rasseoir plus convenablement comme pour lui faire une confidence.

— Ah. C'est un peu de la propagande. On a une circulation mais… plus ralentie. Quand j'ai été empoisonné par les Démons de la Lune, c'est l'une des choses qui m'ont sauvé – Angel te dira que c'est LUI qui m'a sauvé – mais disons que la façon dont le sang circule peu m'a permis de mourir moins vite et de tenir jusqu'à son arrivée.

Elle se croisa les bras et répondit du tac au tac en plissant les yeux :

— Mourir de quoi, puisque t'es censé être déjà mort ? Et que c'est ni par pieu, ni par hache…

— Mhh, s'amusa-t-il. Dans ce cas, c'est mourir de faim. Si. Ça peut arriver. En se mettant dans un genre d'hibernation, on peut tenir beaucoup plus longtemps pour attendre des conditions plus propices. En général « propices » veut dire « quand un casse-croûte passe à proximité »…

Elle hocha la tête, manifestement satisfaite de la réponse.

— D'accord… Et puisqu'on parle de manger, je voudrais aussi savoir… Quand le gars, je veux dire le vampire, quand il a dit que j'étais excitante, ça ne voulait pas dire ce que je croyais... Juste qu'il anticipait de se nourrir ?

Spike sourit encore en arquant un sourcil. Ses yeux plein de malice l'enveloppaient pourtant d'une bulle de gentillesse.

J'adore tes questions et je comprends qu'on ne vous fasse pas des cours là-dessus… Bon, alors ça va peut-être détruire tes illusions, mais les vampires ne sont pas très branchés sexe. Ne fais pas cette tête ! Les films c'est une chose, mais la réalité, c'est différent. Si tu veux tout savoir, pour un vampire pas trop moche, l'aura sexy et sa promesse tacite sont utiles à entretenir, car elles permettent d'attirer des proies. Mais la partie du corps qui les intéresse le plus, c'est le cou, évidemment. Après… s'ils ont du temps à perdre… ils pourraient aimer boire partout où il y a une grosse artère.

— Beurk, mais il y a une certaine logique, admit-elle avec réticence.

— Personnellement, je trouve ça assez sensuel. Enfin, je trouvais. Les poches de sang n'autorisent pas ce genre de petite cerise décadente sur le gâteau.

— Hm. J'ai une autre question, mais je ne suis pas sûre que tu veuilles me répondre. Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer avec ce garçon… (Elle déglutit). La fois où vous avez été... hem... ensemble, Maman a été tellement malade... J'ai bien vu que Willow avait carrément peur pour elle... Personne ne m'a rien dit de ce qui s'est passé, bien sûr. Et je ne demande pas ça, hein ? Mais, ce que je veux savoir c'est… est-ce que quelque chose comme ça aurait pu m'arriver ?

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