Nouveau Monde

Chapitre 16 : "Adieu"

7788 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:14

 

«Réveille-toi, ma fille.»

Lentement, ses yeux s'ouvrirent. Elle se sentait engourdie, ses membres étaient endormis, comme si elle se réveillait d'un sommeil d'une centaine d'année. Quel jour était-il? En quelle année étions-nous? Où était-elle? Etait-elle vivante? Et puis, quelle était cette voix apparue à travers son esprit? La jeune femme venait juste de se réveiller et elle se posait déjà des tas de questions. Elle semblait renaître. Elle ressentait un étrange sentiment de néant, ou plutôt, elle ne ressentait rien. Sa tête, sa mémoire, son cœur étaient vides. Elle ne savait rien, ne se rappelait de rien, ni même de ses goûts, ni même de son nom. Car oui, au fait, qui était-elle? 

Sa vision était floue, la lumière l'aveuglait. Elle était allongée sur quelque chose de dur, quelque chose qui était loin d'être confortable. Son corps entier lui faisait mal, un marteau lui tambourinait le crâne et tous ses muscles semblaient être contractés, crispés, involontairement.

Puis, lorsque ses yeux s'adaptèrent à la luminosité, elle put reconnaître qu'un immense ciel se présentait à elle. Enfin, personne n'aurait pu affirmer avec certitude qu'il s'agissait bien du ciel. C'était étrange et indescriptible. Il n'était pas bleu, comme on aurait pu s'y attendre, il était immaculé de blanc, avec des filets de gris, de noir et il n'y avait aucun nuages. Au-dessus d'elle, dans ces mêmes cieux, elle pouvait voir une immense déchirure de couleur noire qui semblaitse propager comme un poison, consumant peu à peu la pureté du ciel. 

Était-elle en train de rêver? Était-elle vraiment en train de regarder le ciel? Est-ce qu'une telle chose pouvait-elle réellement exister? Alors, elle se redressa et examina l'endroit où elle se trouvait. Ses yeux s'écarquillèrent. Quel était cet endroit? Tout était en ruines, complètement détruit. Autour d'elle, il y avait un immense cratère qui semblait faire plusieurs kilomètres de diamètre, elle en son centre, avec quelques restes de bâtiment un peu par tout. La terre qui la portait s'était creusée sur plusieurs centaines de mètres, si bien qu'elle ne voyait pas ce qu'il y avait au-delà de l'immense trou.

Mais soudain, les souvenirs se mirent à brutalement affluer dans la tête de la jeune femme. Elle avait un nom. Orihime Inoue. Elle avait une vie, un passé assez triste, une histoire, des amis, et le plus étonnant, elle avait des pouvoirs. Ça y est, elle s'en souvenait. Elle avait vécu de nombreuses aventures, des hauts et des bas, elle avait surmonté de nombreux combats, un enlèvement, mais sa vie, qui soit dit en passant était déjà bien assez extraordinaire comme ça avait connu un nouveau bouleversement, il y a de cela quelques temps. 

En effet, la jeune femme passait alors de superbes vacances en compagnie de ses fidèles compagnons: Anasaki, Rukia, Renji, Chad, Ishida et Rangiku. Mais pendant une balade, elle s'était de nouveau fait enlever, et maintenant qu'elle avait recouvré la mémoire, elle pouvait clairement dire que les Démons lui avaient lavé le cerveau. Hizoro... Cependant, en ressassant les derniers moments passés, Orihime prit conscience de ce qu'elle avait fait dans un sursaut de stupeur. C'était elle... Qui avait creusé ce cratère?

Sans perdre une seconde, elle se redressa et se mit debout, elle n'avait pas de temps à perdre. Mais lorsqu'elle se mit à penser à la possibilité de trouver ses amis morts, tués par son propre pouvoir, elle chancela et retomba au sol. Ses jambes ne la soutenaient plus, elle tremblait, et la peur qu'elle ressentait à l'idée d'avoir tué sa propre famille n'arrangeait pas les choses. Si c'était le cas, elle ne se le pardonnerait jamais, elle ne pourrait jamais s'en remettre. Rien qu'en pensant à cela, une larme indépendante et solitaire glissa sur sa joue. Mais ce n'était pas le moment pour les pleurnichardes, elle devait les retrouver.

Alors elle examina rapidement les alentours, à la recherche d'un quelconque signe de vie, et ses yeux se posèrent de suite sur ce qui ressemblait à un corps, juché sur des décombres, ce qui restait du Palais. Précipitamment, elle se mit à ramper à sa rencontre, avant de réussir à se mettre à quatre pattes, quelques instants après. En s'approchant, elle reconnut sans peine l'identité du personnage à la couleur de ses cheveux: ils étaient d'un magnifique blanc d'une incroyable pureté, et il y avait une mèche de couleur sang qui tombait sur son visage.

En le reconnaissant, Orihime se dépêcha encore plus. Mais sa longue robe blanche -qui n'était plus si blanche que ça, entre le sang et la saleté- s'accrocha à l'un des décombres, et dans l'élan, alors qu'elle tendait la main vers le corps de l'homme, elle fut brutalement retenue et s'écroula de nouveau au sol. Alors, avec plus de peine, elle se traîna jusqu'au Seigneur, son corps se rapant contre les bouts de pierre, et s'agenouilla à ses côtés. Lorsqu'elle prit sa tête pour la déposer sur ses genoux, ce dernier ouvrit lentement les yeux.

«Ori... Hime?» articula-t-il difficilement.

Les yeux brillants, elle opina de la tête et lui adressa un petit sourire. Elle savait ce qu'il lui avait fait, mais étrangement, elle ne lui en voulait pas. Elle-même ne se comprenait pas. Il lui avait volé sa mémoire et instauré un passé qui n'était pas le sien, il avait fait naître en elle des sentiments qui ne lui étaient pas propres, et malgré ça, elle ne pouvait pas lui en vouloir, au contraire, il comptait beaucoup pour elle.

Il chercha à se redresser, mais elle l'en empêcha, il était trop blessé pour pouvoir bouger. Il avait perdu un bras et tout son corps était en sang. Puis, alors que la jeune femme s'apprêtait à convoquer son Bouclier des Trois Cieux pour le guérir, il stoppa ses mains en les prenant dans les siennes.

- Hizoro, murmura-t-elle, horrifiée qu'il puisse refuser d'être sauvé.

- Non, Orihime. Tout ceci n'est que mon propre châtiment... Ma punition. Je n-

- Ne dis pas n'importe quoi, s'écria-t-elle, affolée et désespérée.

- Ma Princesse...

Puis il plongea son regard dans le sien et admira les profondes iris gris qui était sienne. Orihime, quant à elle, se perdait dans les incroyables yeux du Seigneur, aussi rouges que le sang, lorsqu'il leva une main ensanglantée vers elle. En étant le plus doux possible, il fit glisser sa paume sur la joue de la rousse, laissant dusang sur sa route.

«Laisse-moi te montrer... La vérité...» Chuchota-t-il, avant qu'Orihime se fasse emporter par le sort du Démon.

Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait. Tout était noir, la jeune femme ne ressentait plus rien. Puis, rapidement, une image apparut. Elle voyait un grand homme très musclé, à la carrure impressionnante, avec de courts cheveux noirs et de magnifiques yeux rouges qui ne lui étaient pas inconnus. Au début, elle ne l'entendait pas, elle voyait seulement sa bouche s'ouvrir en grand et ses sourcils se froncer, puis quelques instants après, sa grosse voix rauque se fit entendre.

«Hizoro! Combien de fois vais-je devoir te le dire? Tu es censé être violent, craint et sans pitié, comme se doit d'être l'héritier de la grande famille Kushiba. Tu n'es vraiment qu'un bon à rien. Pourquoi ne peux-tu pas te comporter comme ton frère? Il est ton cadet de deux ans, mais lui, au moins, il a comprit les critères fondamentaux de notre famille. Tu me déçois, Hizoro. Je me demande même si tu es mon fils.»

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La voix de l'homme était dure et accusatrice et sans même comprendre pourquoi, Orihime se sentit envahie par une immense tristesse, tristesse qui n'était pas sienne. Puis quelques instants après, la jeune femme comprit. Elle vivait tout depuis le corps d'Hizoro, elle voyait tout par ses propres yeux, elle ressentait ses émotions. Tout ceci était l'histoire de sa vie, son passé. Alors les Démons avaient aussi ce genre de pouvoirs? Mais Orihime n'eut pas le temps de se poser plus de questions, car brutalement, la main de l'homme vint s'abattre sur sa tête, ou plutôt celle d'Hizoro.

Les images se mirent à défiler dans sa tête, mais la rousse pouvait les encaisser sans mal, c'était étrange. En quelques secondes seulement, elle avait saisit l'essentiel, non, l'intégralité de l'enfance d'Hizoro, enfance qui n'avait pas été facile.

Hizoro était le fils aîné d'une grande famille de Démon, la famille Kushiba, adepte de la violence et des massacres. Cette famille formait la partie «sombre» de leur Monde, ils étaient très connus pour leur sang-froid et leur insensibilité. Son père, patriarche, réputé et craint, avait fait de lui son héritier comme se devait la tradition. Mais Hizoro n'avait clairement pas le profil pour faire partie de la famille, et donc encore moins celui requis pour la diriger, ce qui lui valait d'être la victime de nombreuses discriminations. 

En effet, il était un petit garçon de forte constitution, mais beaucoup trop gentil, faible, naïf et pas assez violent qui n'avait aucun amis et qui pleurait sans cesse. Dès qu'il mettait un pied dehors, les autres enfants passaient leurs temps à le persécuter, à le frapper et lorsqu'il rentrait chez lui, c'était au tour de ses propres parents de lui faire lafête. 

Depuis sa naissance, Hizoro avait vu son entourage porter beaucoup d'espoir sur lui, l'héritier de la famille Kushiba, mais à chaque fois, il décevait les siens par son manque de force. La pression qu'on lui mettait sur les épaules eut raison de lui, et le petit garçon commença encore plus à se refermer sur lui-même. Mais, en grandissant, ses propres parents se mirent même à l'ignorer en dehors du temps où ils le frappaient. En effet, son frère cadet, lui, avait suivi les règles, et il était devenu le parfait Démon de la famille Kushiba. Ainsi, plus personne ne fit attention à Hizoro, plus personne ne le considéra jamais, plus personne ne lui adressa la parole pendant des centaines d'années, si bien qu'il commença lui-même à douter de sa propre existence. 

Puis un jour, alors que son corps était devenu celui d'un adolescent d'environ treize ans, son frère vint le provoquer après des années de silence et d'ignorance. Mais Hizoro ne réagissait pas, il ne répondait pas, comme si il avait oublié comment parler. Alors, à cet instant, un horrible sourire s'afficha sur le visage de son cadet qui ressemblait plus à un monstre qu'à un petit enfant d'une dizaine d'année. Ce dernier se mit à le frapper sous les yeux horrifiés d'Orihime qui ressentait toute la culpabilité d'Hizoro qui se considérait lui-même comme un déchet. 

Mais son frère lui fit clairement comprendre que c'était ses propres parents qui lui avaient ordonné -à son plus grand bonheur- de mettre fin à ses jours en le faisant atrocément souffrir, car celui-ci n'était que honte et humiliation pour la famille, et qu'un détritus comme lui ne méritait pas de vivre. Tout comme Hizoro, Orihime était sous le choc. Comment était-ce possible? Comment pouvaient-ils? Comment osaient-ils? Inconsciemment, des larmes se mirent à rouler sur ses joues, mélange de sa propre tristesse et de celle, incommensurable, d'Hizoro. Mais ce dernier se contenta de se laisser torturer.

Pris pour mort, le cadavre du jeune adolescent fut abandonné dans la forêt, forêt dans laquelle il resta durant des semaines, le corps en lambeaux, en train de se vider de son sang. Les corbeaux commencaient à rôder autour de lui, mais la mort avait choisi de prendre son temps pour le saisir. Chaque jour nouveau était un vrai supplice pour le jeune homme qui ne souhaitait qu'une chose: quitter cet affreux monde dans lequel il n'aurait jamais du voir le jour. Après tout, toute son existence se résumait à se faire frapper, insulter et rejetter. Cela n'en valait pas la peine. Il ne voulait plus souffrir, il ne voulait plus être humilié, il ne voulait plus être la risée de sa famille, le vilain petit canard qui au fond, n'avait rien fait de mal. Alors Hizoro s'abandonna, priant pour que la mort pointe enfin le bout de son nez, mais sa vie prit une toute autre tournure.

En effet, ce ne fut pas la faucheuse qui s'approcha de lui, mais plutôt une jolie fille qui avait le physique d'une jeune Démone de 18 ans. Elle avait de longs cheveux couleur chocolat et de grands et ronds yeux d'un vert captivant. Elle était menue et plutôt petite, avec un visage assez rond, dégagé, et une énorme poitrine. Mais plus incroyable encore, elle avait apparence humaine.

Ce fut la renaissance d'Hizoro. Cette jeune fille du prénom de Kimaya le tira des ténèbres, lui offrit une nouvelle vie, une seconde chance.

- Je ne veux pas vivre..., chuchota Hizoro.

- Pourquoi dis-tu des choses aussi sinistres?

- Toute mon existence, toute ma personne, et même mon prénom n'est qu'amas de honte et d'humiliation, je suis un déchet, je ne mérite pas de vivre.

- Tu sais, si tu n'aimes pas ton prénom, tu n'as qu'à le changer. Voilà, j'ai trouvé. A partir de ce jour, tu t'appeleras Shiro, pour la couleur de tes cheveux. Tu vois, c'est rapide. Et si tu n'as pas de raison de vivre, tu n'as qu'à vivre pour moi et rester à mes côtés pour toujours, dis?

Ces paroles marquèrent fortement Hizoro, qui commença sa nouvelle existence en tant que Shiro. Elle était devenue sa Déesse, sa Lumière, sa Sauveuse, sa vie. A cet instant, le concerné se jura d'être dévoué à elle, de la protéger et de l'aimer pour toujours. Orihime ressentait toutes ces émotions, toutes ces pensées, c'était incroyable. L'amour qu'éprouvait Hizoro à l'égard de cette fameuse Kimaya était des plus pures et sincères qui soient. Elle l'avait tiré vers la lumière, elle l'avait fait revivre, elle était tout pour lui et il aurait tout donné pour elle. 

Orihime ne connaissait pas cette femme, mais lorsqu'elle la voyait, son cœur semblait s'adoucir, pour une raison inconnue. Et c'est ainsi que la seconde vie de Shiro commença. Il avait enfin trouvé quelqu'un qui l'aimait pour ce qu'il était, quelqu'un qui l'acceptait et le considérait, quelqu'un qui voulait être avec lui. Pour la première fois, Shiro goûtait à la joie d'être aimé, et au bonheur de pouvoir aimer.

Ils restèrent de longs millénaires ensembles, juste eux deux, Shiro était épanoui. Mais évidemment, l'apparence humaine de Kimaya ne passait pas inaperçue, et ses pouvoirs divins, jusqu'ici surveillés de loin par les Sages s'éveillaient de plus en plus, et un jour arriva où ils furent dévoilés au grand jour. A cette époque, de nombreux Démons, appeurés par la détention d'un si grand pouvoir dans le corps d'une simple Démone tentèrent de s'en prendre à elle. Ainsi, Shiro se décida à devenir plus fort. Il s'entraîna sans cesse pour pouvoir protéger celle qu'il aimait, tout en restant fidèle à lui-même et un jour, il finit par se spécialiser dans le domaine de l'ombre et de la matière. 

Puis ce fut lorsqu'il avait le physique d'un homme d'environ dix-neuf ans que le corps de Kimaya cessa de vieillir. Plus le temps passait, plus les sentiments de Shiro évoluaient et même si il n'oserait jamais lui avouer son amour, il se contentait pour l'instant d'être à son service. Kimaya était douce et attentive à son égard, elle le couvait, le câlinait, le protégait. Ils passaient souvent leurs nuits à parler ensemble, ils semblaient se comprendre mutuellement.

Shiro ne se satisfaisait pas de sa force, tandis que Kimaya ne voulait pas de la sienne. Mais le jeune homme l'aimait éperdumment. Puis, pour le bien de leur Monde, elle fut baptisée comme Démone plus forte, et devint la Chef des Brigades Justicière, sous les ordres des dix sages. Au commencement, Shiro fut son seul bras droit, car lui seul suffisait pour la protéger. Il n'était pas extrêmement fort ou puissant, mais il savait se débrouiller, et son amour pour Kimaya était la meilleure motivation qu'un homme comme lui puisse avoir.

Puis, un jour, Kekuro, le Démon de la Force brutale entra dans la Brigade, ainsi que trois autres Démons, très puissants. Shiro ne sentait pas que sa fin était proche. La vie dans le Monde des Démons était paisible, il avait enfin trouvé sa place, Orihime le sentait heureux. Il executait ses missions avec joie, il accompagnait Kimaya dans tout ce qu'elle faisait, et celle-ci ne s'en lassait pas. Mais étant donné que leur Monde se civilisait, s'améliorait et s'agrandissait, les missions devenaient plus compliquées, plus longues. Et ainsi, Shiro fut envoyé sur une mission loin du centre qui dura de longues années, soit l'équivalent d'au moins six ans dans le Monde des Humains. Evidemment, ce n'était pas grand-chose pour des Démons ayant une vie de plusieurs millénaires, mais il était dur pour lui de se séparer de sa Belle. Il fit donc ses adieux à Kimaya, le cœur brisé, mais elle lui promit de l'attendre avec impatience, et de penser à lui à chaque instant passé loin de lui. Elle le serra fort dans ses bras et lui ordonna de rester en vie à tout prix, de lui revenir.

En résumé, une montagne de paroles romantiques et douces qui eurent pour effet d'adoucir le cœur de Shiro et d'intensifier ses sentiments. Il l'aimait à en devenir fou. Les années défilèrent et il ne se passa aucun jour sans qu'il ne pense à elle, ses sentiments restaient les mêmes. Alors, quand il fut de retour, son premier réflèxe fut de se précipiter dans la chambre de sa bien-aimée. Sur le chemin, il croisa Yuma, la sœur de Kekuro, qui gardait deux petites filles, l'une d'environ six ans et l'autre qui n'avait que quelques semaines. Mais Shiro n'y porta pas attention, il était trop pressé.

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Mais quand il poussa le battant de la porte de Kimaya, Shiro bascula de l'autre côté. Sous ses yeux se déroulait un acte sexuel des plus intenses qui soient, unissant celle qu'il aimait, sa Déesse, son tout, à un autre Démon du nom de Kekuro. Les yeux de Shiro s'écarquillèrent à en sortir de leurs orbites, il devint immobile. La femme de sa vie, son âme sœur... Non, il devait rêver. Ce fut Kekuro qui le remarqua le premier. Tout en continuant ses coups de bassins contre les hanches de la Démone, plaquée contre le mur, il s'adressa à Shiro:

«Oi, ça te dérangerait pas de sortir, Shiro?»

Puis, à ces mots, Kimaya eut un brusque sursaut. Elle repoussa Kekuro, se dévoilant en tenue d'Eve face à celui qui l'aimait, et s'entoura rapidement d'un drap. Pendant cet instant, Orihime ne se sentait pas bien, elle sentait les ténèbres l'envahir, la rage qu'elle éprouvait était sans pareille. Kimaya se jeta dans les bras de Shiro et le bombarda de paroles attendrissantes. Elle lui fit des centaines de bisous sur les joues, des sourires, des caresses, mais celui-ci ne réagissait pas, il restait immobile. Elle lui parlait, mais il n'entendait pas, et la seule chose qu'il réussit à comprendre fut: «Deux bébés... Filles... Ana... Hime...» 

Aussitôt, tout s'assembla dans la tête de Shiro. Les deux petites filles de toute à l'heure étaient... Mais le jeune homme avait sombré dans un état second, la douleur qu'il ressentait lui broyait le cœur, il aurait préféré mourir. Sans même le vouloir, il se rappelait des paroles de son père concernant sa faiblesse, de tous ses gens qui l'avaient repoussés à cause de sa gentillesse. 

«Tu n'arriveras à rien dans la vie.»

«Personne ne voudra de toi.»

«Faible. Minable.»

«Tu es un déchet.»

«Crève!»

Alors Kimaya aussi avait préféré la force, elle aussi, elle l'avait trahi. C'était ce que pensait Shiro. Il devenait fou, son amour se retournait contre lui. Orihime sentait sa colère, elle la comprenait, elle la vivait.

Alors, Shiro devint un véritable Démon, au sens figuré. Les ténèbres de son cœur prirent forme et devinrent son pouvoir, il se jeta dans le Mal, l'Obscurité. Il abandonna son Humanité, son âme, ses sentiments, sa gentillesse et sa naïveté qui avaient fait de lui un déchet, cette personnalité qu'il maudissait, ce caractère qui aujourd'hui encore, lui faisait défaut. Il devint fou. Et son pouvoir explosa. Oui, il échappa à son contrôle et il explosa littéralement.

Shiro avait perdu la tête. Sans même jeter un coup d'oeil aux cadavres qui se tenaient devant lui, il quitta la pièce. Dans le couloir, Yuma et les deux enfants étaient là. En les voyant, Shiro perdit ses moyens. En quelques secondes seulement, la jeune femme comprit la situation, et elle eut juste le temps de mettre à l'abri la plus âgée des filles avant d'être violemment tuée par Shiro.

Hésitant, le jeune homme prit l'enfant restant, le bébé, dans ses bras. Le choc fut dur. Elle avait une couleur de cheveux roux qui se rapprochait plus de celle de son père que de sa mère, de grands yeux ronds gris, un magnifique visage. Ce n'était qu'un bébé, mais sa beauté était déjà impressionnante. Shiro était mitigé. Quelque chose d'étrange émanait de ce petit nourisson, quelque chose de rassurant.

Ensuite, il se rendit dans la pièce de résidence des dix sages et leur affirma que Kimaya avait perdu le contrôle de sa puissance, qu'elle avait tué son propre mari, et qu'il avait sauvé sa fille de justesse. Etant donné le manque de quelconque témoin, Shiro fut cru sur parole et son plan fut mis à éxécution. Lui qui n'avait jamais été très intelligent ou fourbe était devenu un stratège en l'espace de quelques secondes, il avait radicalement changé. Shiro n'était plus lui. Alors, avec l'aide des dix sages et d'autres Démons, ils réussirent à téléporter la moitié du Palais à plusieurs kilomètres d'ici, et ils placèrent une puissante barrière autour des habitants pour les protéger de Kimaya. 

Mais quand Kimaya rouvrit les yeux, elle se retrouva face au cadavre de celui qu'elle aimait, Kekuro. A son tour, son pouvoir explosa, détruisant la totalité du Palais restant et plus encore. Ainsi, elle se précipita à la recherche de ses enfants. Elle était réellement en train de perdre le contrôle. A chaque pas qu'elle faisait, le sol se désintégrait sous ses pieds, les arbres mourraient. Et c'était sans compter les bâtiments qu'elle détruisait et les gens qu'elle avait tué inconsciemment par sa simple présence.

Ses pouvoirs se matérialisaient aussi physiquement, et elle ressemblait à un monstre aux yeux et aux veines entièrement noirs. Puis, au bout d'un moment, elle tomba sur l'autre moitié du Palais téléportée. Lorsqu'elle arriva, elle se laissa guider par son instinct et fut guidée à une grande pièce totalement blanche et cloîtrée. Tête baissée, elle se jeta dans le piège sans hésiter lorsqu'elle vit le petit bout de chou qui se trouvait au milieu de la pièce, confortablement installé dans son berceau. En voyant sa fille, elle se précipita, ce qui fut une grosse erreur.

«Orihime... Ma Princesse...» murmura-t-elle en caressant les joues de la petite rousse.

A ces mots, Orihime qui voyait la scène se crispa. Sans comprendre, des larmes se mirent brutalement à couler le long de ses joues, et il s'agissait cette fois-ci de ses propres sentiments. C'était donc ça... Comment avait-elle pu ne pas le remarquer avant? Elle n'était pas étonnée, juste émue, à la fois heureuse et triste. C'était comme si elle l'avait toujours su au fond d'elle, comme si elle se trouvait enfin. Cette femme... Elle...

Puis un retournement de situation vint tirer Orihime de son émotion. La jeune femme, qui était pourtant vieille de plusieurs millénaires, fut brutalement emprisonnée par une épaisse liane grise. Puis, alors qu'elle s'apprêtait à utiliser son pouvoir pour faire disparaître cette corde qui l'entravait, elle vit une épée jaillir de son propre abdomen et transpercer à son tour son enfant.

Une intense folie s'empara d'elle. Son bébé était... mort? Mais elle se reprit ensuite lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne ressentait aucune douleur, et qu'aucune blessure n'était apparente, c'était étrange. Le bébé regardait sa mère, un mignon sourire sur le visage. Alors, Kimaya se retourna lentement pour pouvoir faire face à son agresseur, et ses yeux s'écarquillèrent.

«S-S... Shiro...? Qu'est-ce que-» murmura-t-elle, avant d'être coupé par ledit Shiro.

«Shiro n'est plus de ce monde. Je suis le Démon Hizoro.»

A cet instant, Kimaya fut envahie par une immense tristesse. Elle avait tout compris. C'était sa faute, elle l'avait fait souffrir, et maintenant, tout le monde en payait le prix cher. Mais la Démone n'eut pas le temps de plus se morfondre sur son sort car un nouveau phénomène magique commença. 

Sous ses pieds et autour d'elle sur un rayon de plusieurs mètres, un sceau blanc apparut sur le sol. Aussitôt, Kimaya sentit son énergie se vider, sa vie la quitter. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais elle savait qu'elle était piégée. Ainsi, l'âme et les pouvoirs de la Démone la plus puissante furent scellés dans le corps du nourisson qui n'était âgé que de quelques semaines ou peut-être quelques mois.

Quelques minutes plus tard, ce fut fini. Puis Shiro, non, Hizoro, se retourna vers les dix sages qui l'avaient accompagné.

- Qu'avez-vous fait? Gronda-t-il en s'approchant. Pourquoi n'est-elle pas morte? Que s'est-il passé?

- Nous avons lu à travers votre jeu, Démon Shiro, ou devrais-je dire Hizoro Kushiba, répondit l'un d'entre eux.

- Kimaya vivra maintenant à travers sa fille, que vous le vouliez ou non, le destin en a décidé ainsi.

Entendant ces mots, la rage d'Hizoro s'intensifia, et la sentence tomba. Quatre des dix sages tombèrent raides morts sur le sol, avant que le Démon aux cheveux blancs s'approche du petit bébé qui pleurait la disparition de sa mère.

Hizoro avança sa main vers le cou de la petite fille, dans le but de la tuer. Mais quand il posa son regard sur elle, son cœur fit un bond. En le voyant, ses pleurs s'étaient estompés, elle le regardait de ses grands yeux et lui souriait. Elle était belle et ressemblait à sa mère, mais ce n'était pas tout. Quelque chose se dégageait d'elle, quelque chose qui apaisait son cœur ténébreux. Il avait beau tout essayer, il ne pouvait pas faire de mal à ce bébé, ce bébé qu'il aimait déjà.

Et l'hésitation d'Hizoro lui fit défaut. L'un des sages restants se précipita et prit le bébé dans ses bras. Il incanta de nombreuses formules et quelques instants après, la petite rousse disparut complètement de la pièce, et du Monde entier. Sa nouvelle vie démarra ici.

«Je vais vous faire une prédiction, Démon Hizoro, commença le sage. Cette enfant, du prénom d'Orihime, reviendra, soyez-en sûr. Et la Princesse éliminera, purifiera tout le Mal de ce Palais, de ce Monde, y compris le votre. C'est la prophétie.»

Puis Hizoro enferma les autres sages et prit le contrôle de leur Monde, il devint le Seigneur Hizoro. Chaque jour, il était un peu plus englouti par les ténèbres, volant le pouvoir de ses camarades, plongeant le monde dans le chaos.  A son couronnement, son père, son frère, et toute la famille Kushiba rampèrent à ses pieds pour le supplier d'un tas de choses, ce qui ne fit qu'empirer l'état d'Hizoro. Il fit d'eux des esclaves et les tortura, avant de les tuer dans d'atroces souffrances, pareilles à celles qu'il avait connu dans son enfance. 

Il devenait petit à petit un monstre, insensible, sans cœur, qui tuait femmes et enfants pour son intérêt personnel. Il n'avait pas d'amis, et il n'en avait pas besoin. Tout ce qui comptait pour lui était le pouvoir, la force qu'il avait toujours cherché, cette force qu'il aurait aimé avoir plus tôt, pour que les choses se soientpassées autrement. Mais le destin en avait fait ainsi.

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Les années, les siècles, les millénaires s'écroulèrent, et Hizoro cessa de vieillir. Mais un nouveau tournant de sa vie commença lorsqu'on lui montra une photo prise d'Anasaki dans le Monde des Humains. Cette photo ne l'intéressait pas, mais lorsqu'il la regarda, son cœur fit de nouveau un bond. Derrière Anasaki se trouvait une jeune fille des plus magnifiques qui soient. Hizoro l'avait reconnu au premier regard. De longs cheveux roux soyeux, de grands yeux gris, un visage tendre et souriant, il n'y avait aucun doute. C'était elle.

A sa vue, Hizoro sembla reprendre ses esprits. Une simple photo lui avait suffit. C'était comme s'il l'avait toujours attendu, durant toutes ces années, depuis le jour où elle lui avait sourit, en tant que nourrisson. Et la suite, Orihime la connaissait déjà. Elle avait été enlevée, et Hizoro lui avait fait remplacer sa mémoire. 

Aux côtés d'Orihime, Hizoro se métamorphosait petit à petit, il redevenait lui-même. Car avec elle, c'était vite allé au-delà d'un simple jeu. Il avait découvert, ou plus réapprit qu'il pouvait - qu'il savait! - être sincère, honnête et protecteur. Lui qui n'avait jamais pensé à quiconque d'autre que lui durant toutes ces années, il se mit de nouveau à aimer, mais cette fois-ci, ce fut le véritable coup de foudre.

La jeune femme ressentait d'ailleurs l'amour que lui portait le Seigneur, et elle pouvait dire sans aucune hésitation que ce dernier était beaucoup plus intense et passionnel que celui qu'il avait éprouvé pour sa propre mère. 

Hizoro adorait la voir venir peu à peu à lui. Se rapprocher, frémir, sentir ses pensées dirigées vers elle et savoir combien elle les partageait. C'était tellement différent des sentiments qu'il avait éprouvé à l'égard de Kimaya, c'était bien plus puissant, plus sincère.

Et Hizoro changeait indéniablement à ses côtés, tout l'Empire l'avait agréablement ressenti. Les meurtres avaient cessés, les pillages aussi, et même si les rues étaient toujours aussi dangereuses, la vie ici s'était améliorée. Hizoro aussi en était conscient, Orihime était sa sauveuse. Ce qu'il devenait le stupéfiait: aimer et être aimé le rendait autre, meilleur. Plus fort et plus humain à la fois. Tellement fort.

Tellement humain. 

Et tellement moins seul...

Quand il avait vu Kimaya en tenue d'Eve chaleureusement accompagnée du Démon Kekuro, il avait sentit avec effroi sa part sombre engloutir l'autre, et son passé refaire surface. Lui qui était censé avoir fait table rase sur sa propre personne, sur son identité, s'était vu submergé de souvenirs plus néfastes les uns que les autres, et il avait craqué, il avait préféré s'abandonner aux Ténèbres.

Mais l'arrivée d'Orihime, et l'amour qu'elle lui portait, amour qui semblait d'ailleurs bien trop sincère pour un simple tour de magie, lui avait permit d'avancer dans quelque chose de nouveau, de différent. Quelque chose qui n'était peut-être pas entièrement lui, mais quelque chose de bon et sain, quelque chose qui lui plaisait. 

A l'instar de sa mère, Orihime était devenue sa Déesse, sa Lumière, son Tout. Mais l'amour qu'il lui portait était différent de celui qu'il avait adressé à Kimaya. Certes, il voulait la garder à ses côtés pour toujours, la protéger, la chérir dans les meilleurs moments comme dans les pires, l'embrasser, la caresser, la réconforter, la faire rire, mais contrairement à son premier amour, celui-ci était si fort, si puissant, qu'il voulait avant tout son bonheur. En effet, Hizoro était prêt à tout pour rendre Orihime heureuse, même à se sacrifier, et en la voyant dévastée par ses propres souvenirs, il avait enfin comprit qu'il avait lui-même causé du mal à celle qu'il aimait, et que les actions qu'il avait faites étaient irréparables. Il s'en voulait.

Mais Orihime, elle, ne lui en voulait pas. Maintenant qu'elle avait recouvré sa mémoire et qu'elle se souvenait de tout, elle pouvait clairement dire qu'au-delà du sort de magie, un réel lien s'était créé entre elle et son Seigneur, elle ne pouvait le nier. Ils s'étaient soutenus l'un l'autre, ils s'étaient aimés et inconsciemment, Orihime avait tiré Hizoro des ténèbres dans lequel il était plongé, elle lui avait fait découvrir un autre Univers. Et cela ne marchait pas que dans un sens. Hizoro avait aussi fait changer Orihime. Depuis leur rencontre, elle s'était décoincée, si on pouvait dire. Elle avait grandi et était devenue plus mûre, elle avait appris à prendre du recul, à gérer ses émotions et elle s'était aussi endurcie, dans le bon sens. 

Mais en découvrant tous ces sentiments, la Princesse eut les larmes aux yeux. L'amour d'Hizoro l'enivrait, c'était agréable, certes, mais étrangement, elle avait un mauvais pressentiment. Elle sentait que quelque chose ou plutôt que quelqu'un lui échappait, et elle avait également l'impression qu'Hizoro n'allait pas tarder à la quitter, luiaussi.

Et évidemment, elle ne se trompait pas. Ainsi, lorsque le sort s'interrompit et qu'elle put reprendre possession de son corps Orihime s'empressa de rouvrir ses yeux, affolée à l'idée de ne plus voir Hizoro. Les positions avaient été inversées, et maintenant, c'était lui qui se tenait agenouillé à ses côtés. La jeune femme tenta de se décoller de la pierre sur laquelle elle était adossée, mais Hizoro l'en empêcha.

«Tu ne dois pas bouger.»

Orihime sentait petit à petit ses forces la quitter, l'utilisation de son pouvoir l'épuisait. Elle n'allait pas pouvoir tenir très longtemps.

«Laisse-moi te soigner... Pendant que je le peux encore...» articula-t-elle, avec peine.

Mais le Seigneur secoua la tête et lui prit la main.

Les yeux d'Orihime étaient lourds, mais elle luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscience.

- Hizoro, murmura-t-elle. Reste avec moi... Pour toujours.

- Malheureusement, cela est impossible pour moi.

A ces mots, Orihime eut un serrement au cœur. Elle rassembla ses forces pour tenter de se relever, mais Hizoro posa sa main sur sa joue. Qu'était-il en train de se passer? Allait-il...? Non, non, non...

Petit à petit, les yeux de la rousse s'écarquillaient et s'embrumaient, les larmes lui montaient aux yeux. Mais le contact de la peau du Démon avec la sienne lui ôta la parole. Lui avait-il jeté un nouveau sort?

Le regard qu'Hizoro lui portait était rempli d'amour et d'affection, un triste sourire étirait ses lèvres, on aurait dit qu'il la regardait pour la dernière fois. Mais quand Orihime pensa cela, elle n'imaginait pas être aussi proche de la réalité.

Hizoro s'approcha de son visage jusqu'à ce qu'il soit assez proche pour sentir le souffle de sa belle. 

«Je ne t'oublierai jamais, Orihime... Ma Princesse. Je t'aime tant... Merci pour tout.»

A ces paroles, une larme glissa sur la joue de la concernée qui avait perdu tout moyen de s'exprimer.

«Non! Non! Je t'en prie, reste avec moi!» aurait-elle voulu crier, mais cela était devenu impossible.

Les larmes affluaient maintenant, elle était horrifiée. Elle ne voulait absolument pas qu'il parte, cela lui était inconcevable, et elle ne pouvait strictement rien faire pour l'en empêcher. Son corps ne répondait plus, et la seule chose qu'elle put faire, ce fut serrer le plus fort possible la main d'Hizoro.

Mais Orihime n'allait pas tarder à sombrer dans l'inconscience, à son plus grand effroi. Alors elle vit le Démon aux cheveux blancs faire apparaître une énième sphère rose, un tantinet plus grosse que les précédentes. Mais cela ne l'intéressait pas, elle était inquiète et horrifiée à l'idée qu'Hizoro puisse s'en aller.

Cependant, celui-ci avait prit sa décision. Il ne voulait que son bonheur, après tout et c'était le meilleur moyen pour lui de se faire pardonner ses actions. Lentement, il se baissa sur le visage mouillé d'Orihime et posa délicatement ses lèvres sur celles de sa bien-aimée. Les larmes de cette dernière vinrent donner un goût salé et teinté de tristesse au dernier baiser des deux personnages. 

Puis, après lui avoir transmis tout l'amour dont il était capable, il se redressa à contre cœur, serra une dernière fois sa main et promena ses doigts sur sa joue, sur ses lèvres.

Ainsi, la jeune femme qui pleurait silencieusement eut juste le temps d'entendre ses dernières paroles avant de sombrer dans l'inconscience.

«Adieu, Orihime.»

 

Merci pour à tous ceux qui auront lu toute ma fanfiction, et ce chapitre. Je vous annonce que celui-ci est d'ailleurs l'avant dernier chapitre de «Nouveau Monde», j'espère donc que ma fanfiction vous aura plu!

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