Nouveau Monde

Chapitre 15 : Ténèbres et Lumière

6969 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:07

«ICHIGO!!!»

Ce hurlement résonna dans la pièce entière, avant de s'éteindre petit à petit.

Plus personne ne bougeait, le moment semblait s'être suspendu dans le temps et dans l'espace. Le corps d'Ichigo, hollowfié et à terre, le visage crispé de stupeur d'Anasaki et le sourire psychopathe d'Orihime, tous ces éléments eurent l'effet d'une violente gifle sur les nouveaux arrivés.Qu'avait-il bien pu se penser pendant tout ce temps? Comment en étaient-ils arrivés à une telle situation? Comment Ichigo et Anasaki avaient-ils été réduits à un état si misérable? Les questions foraient leurs esprits. Mais, soudain, la rousse se désintéressa de sa sœur et commença à s'avancer d'un pas lent et assuré à la rencontre de Rukia, Renji, Ayumi, Ishida et Chad. Les deux shinigamis et leurs amis se mirent sur leur garde, prêts à riposter. Mais plus elle s'approchait et plus ils sentaient leurs forces les quitter et au bout d'une certaine distance franchie, deux d'entre eux s'écroulèrent au sol, recouverts de sueur.

- Ishida! Chad, s'écria Rukia. Que se passe-t-il?

- Mon corps... J-Je ne peux plus... Bouger... haleta Ishida, non sans peine. Son pouvoir... C'est... Impossible...

- Ouais, on le sent, nous aussi, répondit Renji, qui avait aussi du mal à parler.

En effet, ils ressentaient tous l'écrasant pouvoir d'Orihime compresser leur énergie et à vrai dire, aucun d'entre eux, sans exception, n'avaient jamais été confrontés à une telle puissance. La jeune femme était maintenant à une dizaine de mètres d'eux, et Renji et Rukia devaient faire de gros efforts pour ne pas s'effondrer à leur tour. Mais, à chaque pas de plus qu'elle faisait, ils sentaient clairement leur puissance et leur reiatsu les quitter, et ils n'allaient pas pouvoir tenir ainsi bien longtemps. Ishida et Chad ressentaient également les effets de la dangereuse d'approche d'Orihime, et quelques instants après, ils sombrèrent tous deux dans l'inconscience. Ayumi, quant à elle, semblait avoir plus de facilité qu'eux à supporter la présence de la Princesse. Alors, rapidement, elle prit une des mains des deux shinigamis et disparut soudainement pour réapparaître auprès d'Anasaki et d'Ichigo, dans le dos d'Orihime. Elle avait pu amener avec elle les deux shinigamis qui la remercièrent de les avoir sauvés.

«S'il vous plaît, occupez-vous d'eux, demanda Ayumi d'un ton doux mais autoritaire qui dévoilait le fait qu'elle n'était pas une simple adolescente. Je me charge de la retenir jusqu'à ce que les renforts arrivent.»

Rukia la regarda, surprise. En temps normal, elle n'aurait pas accepté que l'une de ses amies -car oui, Ayumi était devenue son amie- se mette en danger seule, mais aujourd'hui, les circonstances y obligeaient, elle devait s'occuper d'Ichigo etd'Anasaki. Puis, alors qu'elle hochait de la tête, Renji se plaça aux côtés de la Démone aux cheveux roses.

«Moi aussi, j'y vais. J'serai d'aucune utilité ici, alors autant gagner du temps à deux.»

Puis ils commencèrent à s'avancer et Renji dégaina son sabre. Mais Anasaki retrouva ses esprits et elle les interpella: «Ayumi... Renji... Je vous en prie... Ne mourrez pas. F... Faites attention.»

Un silence s'installa dans la salle l'espace de quelques secondes, jusqu'à ce que Renji lui fasse un gigantesque sourire et qu'Ayumi lui réponde: «Je te protégerai comme tu m'as protégé, Onee-chan.»

Alors, les deux soldats se positionnèrent devant Rukia, le cadavre d'Ichigo et Anasaki qui était au bord de l'évanouissement. Non seulement elle souffrait, mais en plus, elle voyait ses amis tomber un par un.

Ayumi fut la première à attaquer. Exécutant les mêmes gestes qu'Anasaki ou Orihime, elle incanta quelques formules dans cette langue si étrange que semblaient utiliser les Démons. Ses cheveux s'élevèrent dans les airs et ses yeux devinrent plus intenses. Et, soudain, un sabre se matérialisa dans ses paumes. C'était un wakisahi court et large avec un manche gris. Poussant le sol de ses jambes, elle se propulsa vers son ennemie sans perdre une seconde. Mais plus elle se rapprochait d'elle et plus elle avait du mal à continuer sa course, elle le sentait. Alors, elle redoubla d'effort pour garder la même allure, mais cela relevait de l'impossible. Puis, pendant qu'elle prenait sur elle pour avancer, elle vit Orihime lever sa jambe gauche tendue au ciel, puis arrêter de bouger et rester dans cette position, immobile comme une statue. Ayumi serra un peu plus son sabre, avant de franchir le dernier mètre qui la séparait de la rousse.

Poussant un cri hargneux, elle chercha à la toucher de son épée mais tout ce qu'elle réussi à trancher fut la longue et déchirée robe blanche de la rouquine. En effet, cette dernière tourna sur elle-même et lui asséna un surpuissant coup de talon dans les côtes. Quelle était cette vitesse inhumaine? Et cette force de titan? Ce n'était qu'un simple coup de pied, et pourtant, la Démone avait clairement senti ses os se briser et ses organes exploser. Tout son ventre se déformait, sa peau se déchirait, son intestin se perforait, c'était une douleur indescriptible. Elle fut brutalement projetée contre le mur de derrière, mais sa course ne s'arrêta pas là. Le béton se brisa sous l'impact du coup, et tous ses amis la virent disparaître derrière le mur, sans savoir ce qui s'y trouvait. L'incroyable traînée de sang qu'Ayumi avait laissé sur le chemin démontrait clairement que la jeune Démone avait une blessure des plus graves qui soient. Lorsqu'Orihime se retourna, elle vit Renji qui se précipitait à sa rencontre, des gouttes de sueur glissant sur son visage. Elle soupira. 

«Rugis, Zabimaru!» 

Mais soudain, Orihime relâcha une partie de son énergie spirituelle. Brutalement, Renji vint s'écraser sur le sol, étouffé par son reiatsu. Son sabre lui glissa des mains, son visage s'enfonça dans le béton, il ne pouvait plus bouger. Quand cette imposante pression s'arrêta, il fut enfin capable de respirer. Étant toujours dans la même position, il ne voyait pas Orihime marcher vers lui, mais il sentait clairement qu'elle se rapprochait, car son énergie le quittait petit à petit. Il tenta de bouger ne serait-ce qu'un doigt mais son corps ne répondait plus à ses attentes, il était coincé.

Merde, il venait d'échapper à la mort quelques heures plus tôt, et il allait mourir ici, comme un misérable, tué par l'une de ses meilleures amies! Il était encore en train de se lamenter sur son sort quand il sentit Orihime prendre son bras. Sa présence le compressait, il n'arrivait plus à aspirer l'air environnant. Il chercha à crier de douleur, mais lorsqu'il ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit, dû au manque d'oxygène dans son corps. La rousse lui tordait violemment le bras et commençait maintenant à tirer dessus. Elle voulait lui arracher, et le pire, c'est qu'elle y allait doucement, pour faire durer son mal. Si il avait pu, il aurait hurler, c'était horrible. Il sentait ses articulations lâcher prises, sa peau qui s'étirait, ses os qui se séparaient, quand il entendit une voix familière crier:

«Deuxième danse, Hakuren!»

Renji tourna légèrement la tête, seul membre qu'il pouvait encore remuer, et vit Rukia planter quatre fois son sabre dans le sol, avant de sombrer dans un état second. Les quatre lames s’enfoncèrent et disparurent complètement, puis la shinigami dirigea la pointe de son zanpakutô vers Orihime. Quelques secondes après, cette dernière était totalement recouverte d'une épaisse couche de glace, congelée. La brune abandonna son poste et se précipita vers celui qu'elle aimait. Elle venait de lui dévoiler ses sentiments, il était donc hors de question que sa vie s'arrête aujourd'hui! Alors elle courra vers lui, sans même prêter attention à son adversaire qu'elle croyait emprisonnée pour quelques temps.

Mais, comme à l'accoutumée, Rukia en subit les conséquences. Alors qu'elle s'approchait de Renji, la main d'Orihime transperça son cercueil de glace avec une facilité ahurissante et vint lui attraper le visage. Son sourire horripilant était réapparu et elle se mit à compresser la tête de son amie entre ses doigts. Renji était de nouveau incapable de bouger, il était dans un état étrange, vidé de toute énergie. Il avait fermé les yeux quelques instants plus tôt et luttait maintenant pour ne pas s'évanouir. Puis, alors qu'il sombrait dans l'inconscience, il sentit son énergie revenir petit à petit, Orihime avait du s'écarter. Il pu donc enfin respirer, mais la fatigue l'envahissait, il n'allait pas tenir. Il était comme dans un mini-sommeil, ne sachant plus réellement s'il rêvait, où s'il s'agissait de la réalité. Cependant, il entendit un drôle de bruit non loin de lui, un tapement, un craquement, ou quelque chose de similaire. 

Alors, il se souvint de ce qui était en train de se passer et ouvrit brutalement les yeux, geste qu'il regretta aussitôt. Son visage se pétrifia, il cru rêver, ou du moins, il l'espérait. Devant lui se tenait Orihime, la tête de Rukia entre l'une de ses mains. La rouquine s'amusait à violemment fracasser le crâne ensanglanté de la shinigami contre le sol. Les yeux de sa bien-aimée étaient vitreux, elle allait perdre connaissance, et il ne pouvait rien faire. A son souvenir, il n'avait fermé les yeux que quelques secondes. Or, en la voyant, on aurait pu croire qu'elle se faisait tabasser depuis de longues minutes, voir des heures. Sa tête tout entière était gonflée et ensanglantée, il ne l'avait jamais vu dans un tel état et à vrai dire, il ne l'avait jamais souhaité.

Et la rousse n'y allait pas de main morte, elle prenait du plaisir. La Princesse ne semblait même pas faire d'efforts et tapait la tête de la brune contre le béton du sol sans hésitations. Renji n'en pouvait plus. Il ne pouvait même pas lever le petit doigt et défendre celle qui était si chère à son cœur. Il ne pouvait même pas bouger et sauver sa proche amie qui avait sombré dans les ténèbres contre son gré. Il n'était pas arrivé à temps non plus pour pouvoir secourir Ichigo et Anasaki, et il avait laissé Ayumi se faire blesser. Une larme se forma au coin de son œil, lui qui n'avait presque jamais pleuré durant sa vie deshinigami. Il voyait ses amis tomber les uns après les autres, sans pouvoir leur venir en aide. Il se sentait faible, inutile, lâche.

«Rukia... Ruki...a»

Pourquoi en étaient-ils arrivés ici? Comment cela avait-il commencé? Pourquoi n'était-il pas plus fort? Pourquoi ne pouvait-il pas protéger les siens? Il n'avait même pas pu activer son Bankai. Et même si il avait pu, la force actuelle d'Orihime dépassait toute attente. Celle-ci semblait monstrueusement puissance, imbattable, invincible. Elle n'était plus Humaine, et sa puissance ne pouvait même plus être qualifiée de «démoniaque», non, c'était bien pire que cela, et il n'y avait aucun mot, aucun adjectif pour la décrire. Renji avait peur.

Il voyait Rukia perdre petit à petit ses esprits, et il ne savait pas si elle pourrait survivre longtemps à une telle attaque. Orihime s'acharnait, et personne n'aurait pu compter le nombre de fois où elle avait abattu son crâne sur le sol. Et le craquement qui retentissait à chaque fois qu'elle le faisait rendait Renji malade. Anasaki était maintenant complètement inconsciente, Ichigo n'était plus là, Ishida et Chad s'étaient évanouis, Ayumi était sûrement en train de se vider de son sang, et Rukia allait mourir sous ses yeux, la tête fendue. Renji sentit une perle d'eau glisser sur le haut de son nez avant de continuer sa route sur son autre joue et de tomber sur le sol.

Tout était fini, ils allaient tous mourir ici, tués par une jeune femme que Renji aimait comme un membre de sa famille, qu'Anasaki avait passé sa vie à chercher, que Rukia considérait comme sa propre sœur, qu'Ayumi mourait d'envie de connaître et qu'Ichigo aimait passionnément de toute son âme, et de tout son cœur. Il n'y avait pas de fin plus triste pour des gens comme eux, et Renji était sûr que si la rouquine retrouvait ses souvenirs un jour ou l'autre, elle en mourraitégalement de savoir qu'elle était la meurtrière de sa propre famille. Soudain, il vit un pétale de cerisier apparaître aux côtés de la jeune femme, puis deux, puis trois, une dizaine, une cinquantaine, pour finir par se transformer en un tourbillon rosé qui entoura la rouquine pour la séparer de Rukia. Il n'y avait aucun doute sur le détenteur d'une telle attaque, mais Renji savait que c'était tout bonnement impossible qu'il soit là, à leurs côtés. Mais le roux se trompait.

[Mettez cette musique: https://www.youtube.com/watch?v=Bu2iW5HAg7s ]

«Sebonzakura, Kageyoshi.»

Renji leva ses yeux vers la porte d'entrée, yeux qui s'écarquillèrent aussitôt lorsqu'il vit les personnes qui s'y trouvaient. De nombreuses questions se mirent à assaillir son esprit quand il reconnut avec certitude Byakuya Kuchiki, son Capitaine, accompagné de Mayuri Kurosutchi et de sa fidèle vice-capitaine Nemu. Etait-ce la fatigue qui le faisait halluciner? Non, il y avait également le reste de ceux qui étaient venus avec eux, c'est-à-dire Zaraki Kenpachi, Rangiku Matsumoto, Hitsugaya Toshiro, Urahara Kisuke et Shioin Yoruichi.

Alors c'était eux, leurs sauveurs. En effet, quelques instants plus tôt, Kisuke avait prit avec lui les Capitaines de l'équipe ainsi que Rangiku pour «tester quelque chose». Ainsi, Renji, Rukia, Chad, Ishida et Ayumi, inquiets à cause de l'énorme reiatsu qui avait été libéré, s'étaient précipités à la recherche de leurs amis sans même s’intéresser au fameux projet d'Urahara. Mais maintenant, Renji comprenait. Les pétales de cerisier enveloppèrent Orihime qui disparut sous une épaisse couche de rose. Aussitôt, Rangiku, Nemu et Yoruichi se précipitèrent à leur rencontre à coup de shunpô. Elles prirent chacune sur leurs épaules les corps respectifs de Rukia, le crâne fracturé, d'Anasaki, inconsciente et gravement blessée, et d'Ichigo, mort. 

«Renji, tu peux marcher?» lui demanda son amie blonde vénitienne.

Il hocha la tête et se mit à ramper sur quelques mètres. Il s'avoua à lui-même qu'il devait être très élégant ainsi, et un petit sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il pensa à la réaction qu'Ichigo aurait en le voyant ainsi,avant de se rappeler qu'Ichigo... Lorsqu'il fut à une distance acceptable de la rousse, il put se remettre debout, non sans peine, et marc- chanceler vers les nouveaux arrivés. 

«Où est Ayumi?» s'écria le Capitaine Hitsugaya, un peu inquiet.

Renji lui indiqua la direction que prenait la traînée de sang et lui expliqua brièvement la situation avant qu'il ne disparaisse à la recherche de la jeune Démone. Même si ils ne se connaissaient que depuis quelques heures -heures qui semblaient pourtant avoir duré plusieurs semaines- tout le monde avait remarqué l'étrange lien qui s'était créé entre les deux jeunes adolescents. Ils semblaient énormément s'apprécier et tenaient déjà beaucoup l'un à l'autre. Cependant, un rire à la limite de l’écœurant sorti Renji de sa rêverie. Il s'agissait d'Orihime qui dissipa, d'un seul coup de sabre, le nuage de pétales qui l'emprisonnait. C'était du jamais vu. Elle en sortit complètement intacte, un immense sourire dessiné sur ses lèvres.

«Oui! Oui, c'est ça! Donnez-moi plus de combats! Je veux me battre!» s'écria-t-elle.

A cet instant, Zaraki eut un frisson qui lui parcourut l'échine. Il ficha ses yeux dans ceux, tout noirs, d'Orihime. La puissance pure qu'elle dégageait, l'immense pouvoir qui émanait de son corps et même de sa voix, il n'avait jamais rien vu de tel, que ce soit au sein de tous les Shinigami, ou même des Hollow. Comment était-elle devenue si forte? Elle était exactement comme lui, et cela l'excitait également. Elle voulait combattre, il voulait combattre. 

Incroyablement, la jeune femme naïve, faible et chétive qu'elle était auparavant s'était transformée en une bête assoiffée de confrontations, ce qu'il était également. Et c'est sans même réfléchir une seule seconde que Zaraki dégaina son sabre et courut à la rencontre de celle qui était devenue sa semblable. Ce combat allait sûrement être le plus violent, et le plus beau de sa vie. Même Unohana, pourtant si forte, ne l'excitait pas à un tel point, il n'en revenait pas.

Tout aussi entraînée que lui, Orihime sut lire dans l'invitation du Capitaine, et elle s'élança à son tour, sabre à la main. Lorsque leurs deux armes se rencontrèrent, une bourrasque de vent balaya la salle, provoquée par la puissance du choc. Cependant, Zaraki ne sentait aucun pouvoir émanant d'Orihime, contrairement à quelques instants, alors que se passait-il? Mais il ne chercha pas à en savoir plus et se concentra sur son combat.

Il leva son sabre en l'air dans le but de l’abattre de nouveau sur son adversaire quand soudain, il sentit une immense douleur lui saisir le bras. Il n'avait rien vu, rien entendu, et la sensation s'était fait ressentir tardivement. D'un geste si rapide qu'il était en dehors de la limite du visible, il semblait qu'Orihime lui avait tranché le bras droit au niveau du coude, alors qu'elle n'avait même pas bougé d'un pouce. 

«Qu'en dis-tu, Capitaine?» Rigola-t-elle, un effrayant rictus étirant ses lèvres.

Mais Zaraki ne fronça même pas un sourcil. Prenant son temps, il récupéra le sabre qui se trouvait encore dans la paume de son bras tombé et le saisit de sa main restante, la gauche. Il n'était pas gaucher, mais il allait devoir faire avec. Cependant, alors qu'il s'apprêtait à se jeter de nouveau dans la bataille, il vit que son adversaire lui avait été volée. En effet, Byakuya avait prit les devants, et il avait, sans perdre une seconde, engagé un second affrontement avec la Princesse. Le Capitaine avait déjà activé son Bankai, et pourtant, il semblait dans une mauvaise position. Pour une raison qu'il ignorait, ses pétales de cerisier ne lui faisaient pas l'ombre d'un dégât, et celle-ci pouvait les trancher comme bon lui semblait. Etant donné qu'on lui avait volé sa distraction, le grand brun aux clochettes balaya la salle à la recherche d'un autre adversaire. Ses yeux se posèrent donc sur Hizoro, qui était resté assis sur sa chaise depuis le début. 

Lui aussi, il était plus que puissant, c'était parfait. Ainsi, le Capitiane de la Onzième Division se décida et se précipita pour engager un affrontement contre cet homme aux cheveux blancs. Cependant, alors qu'il se rapprochait de lui, une barrière translucide de couleur beige orangé se forma instantanément à quelques centimètres de son visage. S'arrêtant de justesse, seuls ses cheveux entrèrent en contact avec la barrière. Et quelle fut sa surprise lorsqu'il vit que ces derniers s'étaient aussitôt désintégrés. 

En tournant la tête, le Capitaine de la Onzième Division put comprendre qu'Orihime était la réalisatrice de cette protection. La jeune femme lui adressa un horripilant sourire, tout en continuant sa bataille contre Kuchiki. Elle commençait à lui plaire, cette rouquine. Et c'est ainsi qu'un combat en deux contre un involontaire démarra. Néanmoins, la rousse avait beau être confrontée à deux Capitaines, elle avait toujours le dessus, et elle ne semblait pas même utiliser la moitié de sa puissance. Elle s'éclatait simplement, sans se soucier des conséquences. Mais, alors qu'elle était plongée dans son jeu, un cri attira son attention.

«Arrêtez!»

Hizoro s'était précipitament levé, mais la route lui avait été barrée par la barrière d'Orihime, cette-même barrière qui était censée le protéger. Quand Orihime suivit son regard, elle vit que cinq d'entres eux s'étaient agenouillés et tenaient chacun dans leurs mains une jolie sphère de couleur rose. Hizoro, comme desespéré, commença à lancer des attaques sur la barrière qui le séparait des ennemis, en vain. Orihime ne comprenait pas ce qui se passait. 

«Oi, Hizoro, pourquoi est-ce que tu te soucies tant de ce qu'il peut arriver à ces petites boules ros-»

Mais quand son regard se posa sur l'une d'entre elles, une intuition lui traversa l'esprit et son sourire s'effaça. Pour une raison qu'elle ignorait complètement, elle se sentait en proie au mal-être. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle voulait les arrêter. Elle ne savait pas ce qu'ils allaient faire, mais elle ne voulait pas qu'ils le fassent. C'était étrange, cette impression... Alors, presque en proie à l'affolement, elle abandonna son combat et se précipita dans leur direction, sans même comprendre ce qu'il lui arrivait. Cependant, alors qu'elle ne pensait qu'à une chose, un obstacle, ou plutôt quelqu'un vint se mettre en travers de sa route. Byakuya Kuchiki se tenait à quelques centimètres d'elle, le torse transpercé. En effet, il s'était lui-même jeté sur son sabre pour pouvoir l'arrêter et l'empêcher de bouger quelques instants.

Enervée, Orihime le repoussa et jeta son corps à une trentaine de mètres sans plus de formalités. Mais c'était trop tard pour elle. Sous ses yeux, Yoruichi, Kisuke, Mayuri, Nemu et Rangiku retirèrent les sceaux qui se trouvaient sur les sphères et aussitôt, de petites paillettes roses s'en échappèrent. En les voyant, Orihime eut un mouvement de recul. Elle ne rêvait pas, tous ces petits papillons brillants fonçaient droit sur elle, et ça lui faisait peur. Mais elle le savait, elle ne pouvait fuir. 

«Non...» murmura Hizoro, attristé. 

Alors, sans qu'il ne puisse rien faire, la nuée de paillettes pénétrèrent le crâne d'Orihime. Aussitôt, un craquement se fit retentir dans sa tête. Elle ouvrit grands les yeux. Que se passait-il? Que lui avaient-ils fait? Elle sentait sa tête se remplir, elle sentait aussi que quelque chose n'allait pas. Des images lui revenaient en tête, elle commençait à se souvenir. Puis, d'un coup, elle cria. Orihime tomba à genoux et se mit à frapper le sol de ses poings crispés. Ses yeux s'embrumèrent et redevinrent gris, ses cheveux reprirent leur magnifique couleur orangé, sa métamorphose s'était estompée.

«Non, hurla-t-elle. Je... Je ne veux pas me souvenir!»

Personne ne le comprenait, mais c'était horrible pour elle, aussi physiquement que mentalement. Elle se rappelait de tout, enfin presque. La jeune femme brune à qui elle avait brisé le crâne, qui s'avérait porter le nom de Kuchiki; les deux «déchets»: le binoclard et le métis musclé, le roux tatoué et la jeune femme aux longs cheveux dorés, elle se rappelait d'eux. Rukia... Ishida... Chad... Renji... Anasaki... Ses deux mémoires s'entrechoquaient dans son esprit, lui provoquant une horrible souffrance au sein de sa propre tête, tête qui échappait désormais à son contrôle. C'était insupportable, tous ces souvenirs qui se bousculaient dans sa mémoire, tous ces souvenirs qu'elle ne voulait pourtant pas se remémorer.

«ARRETEZ!» s'écria-t-elle, des larmes roulant sur ses joues rosées.

Toutes les images défilaient dans son crâne. La mort de son frère, ses amis, l'entrée de Kuchiki-san dans sa vie, l'apparition de ses étranges pouvoirs que personne n'avait pu expliquer, leur voyage au sein de la Soul Society avec Ishida-kun et Sado-kun pour sauver la petite shinigami. Ensuite, il y avait eu l'épisode des Bounts et des Ames artificielles, puis celui du Hueco Mundo: la peur qu'elle avait ressenti pour ses amis lorsqu'elle avait été enlevée par Ulquiorra, son dévoument pour Aizen lors de sa captivité au sein de Las Noches, la tristesse qu'elle avait ressenti quand Rukia, Renji, Ishida et Chad étaient venus la chercher, puis la bataille finale contre Aizen et enfin, son retour à la vie normale, sa rencontre avec Anasaki et ses superbes vacances passées sur l'île.

«Je vous en prie... Arrê... Arrêtez-ça!!» supplia-t-elle de nouveau, à bout de forces.

Ses yeux étaient si écarquillés qu'ils auraient pu sortir de ses paupières à tout moment. Elle voulait que cela s'arrête, elle ne voulait pas de ses souvenirs qui la faisaient souffrir. Et pour tout dire, elle ne savait plus qui elle était réellement. Etait-elle la faible et adorée Orihime qui n'avait jamais pu rien faire pour venir en aide à ses amis, si ils étaient réellement ses amis? Ou était-elle la plus puissante des Démones, la Princesse de l'Empire, femme du Seigneur Hizoro, si celui-ci l'aimait vraiment? La jeune femme était perdue, la folie eut raison d'elle.

Et, de plus, quelque chose semblait lui échapper. C'était comme si quelque chose d'important glissait entre ses doigts, elle sombrait dans la paranoïa. Qui l'avait aidé, lorsque son frère, revenu de l'Au-Delà en tant que Hollow l'avait attaqué? Qui avait délivré Rukia du Gotei 13? Ishida-kun? Non, ce n'était pas lui. Qui avait vaincu le chef des Bounts? Kisuke? Non plus. A qui avait-elle adressé ses derniers adieux lors de son kidnapping? A Tatsuki? Non, jamais elle ne chercherait à embrasser sa meilleure amie, quand même. Qui s'était déchaîné dans le Monde des Enfers pour délivrer sa petite sœur et ses amis? Qui avait vaincu Grimmjow, Ulquiorra et Aizen pour la délivrer? Sako-kun? Non, impossible. Et puis, il y avait ce jeune homme roux là-bas, mort, qu'elle ne connaissait pas. Elle se souvenait de tous ceux qu'elle avait blessé jusqu'ici, mais alors, qui était-il?

Les larmes glissaient maintenant à flot sur les joues d'Orihime, qui devenait folle. Les souvenirs foraient son esprit, comme les paradoxes écorchaient sa conscience et blessaient son âme. Non seulement deux différents partis s'affrontaient dans sa tête, mais en plus, quelque chose qui semblait de la plus haute importance lui échappait et c'était insupportable, quelque chose en rapport avec ce shinigami aux cheveux oranges, ce shinigami qui lui était apparu en images. 

Une dernière chose la torturait. Bordel, mais de qui était-elle amoureuse? De plus, la souffrance physique qu'elle ressentait ne faisait que la tirer vers les ténèbres desquels elle essayait de sortir. Orihime devint complètement hystérique. Deux personnalités totalement opposées se confrontaient dans son esprit, elle était en train de perdre toute identité. Sa tête allait exploser, elle n'allait pas tenir, elle ne voulait pas tenir et endurer tout cela. Elle voulait être elle-même, mais qui était-elle vraiment? 

[https://www.youtube.com/watch?v=JO-b5VwRQoo] 

Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était que plus le désespoir se saisissait d'elle, plus elle relâchait inconsciemment son pouvoir dans le Royaume entier. Hizoro continuait de s'acharner pertinément sur la barrière, sachant très bien que cela était vain, mais il n'abandonnait pas. Cependant, quelque chose d'inédit se produisit, quelque chose de terrible. Lorsqu'Orihime poussa un nouveau cri de désarroi, sa puissance se relâcha complètement et une colonne de couleur blanche se forma, elle à son centre. Lorsqu'elle entra en contact avec le plafond, celui-ci se dématérialisa complètement.

«Quelqu'un! Cria Hizoro, au bord de l'hystérie, lui aussi. Je vous en supplie... Quelqu'un! Faites quelque chose ou... ou... L'Univers entier, et même Orihime seront réduits à néant!»Aussitôt sorties de sa bouche, ces paroles ébranlèrent tous ceux qui étaient encore conscients.«Que veux-tu dire?» demanda Mayuri.

«Orihime a... Orihime a perdu le contrôle! Si cela continu ainsi, son pouvoir rejetera notre Monde entier, et pas seulement! La Soul Society, le Monde Réel, les Enfers, le Hueco Mundo, et tout le reste... Tout... Tout se désintégrera!»

La totalité des regards se portèrent alors sur la jeune femme, qui étaient elle aussi en train de perdre ses esprits. Son cri s'était éteint, plus aucun son ne sortait de sa bouche, mais celle-ci était grande ouverte. La colonne qui avait surgit de son corps était maintenant plus large, elle grandissait avec les secondes. Autour d'elle, tout redevenait poussière. Le sol, le plafond, et même l'air étaient rejetés pour disparaître à tout jamais de ce Monde.

Ainsi, tout le monde comprit que le Seigneur Démon ne mentait pas. Yoruichi se rapprocha de la colonne mais à peine fut-elle arrivée, qu'elle sentit sa peau se détacher de ses os. Alors elle s'éloigna du shunpô le plus rapide qu'elle fut capable de faire, affolée. Il avait raison. Orihime allait tout détruire. Comment pouvait-elle être en possession d'un tel pouvoir, qui était clairement du domaine du divin?

Puis, alors que toutes les personnes présentes avaient cessé de bouger, la barrière qui protégeait Hizoro fut atteinte par la colonne blanche, et elle disparut aussitôt. Ainsi, le Seigneur fut libre de bouger. Sans perdre de temps, il fit apparaître un sabre dans ses mains comme les Démons avaient l'habitude de faire et se poignarda l'abdomen sans une once d'hésitation, comme l'avait fait Orihime quelques instants plus tôt. Il se mit à cracher du sang, et son visage se crispa de douleur.

Quelques instants après, lorsqu'il réussit à supporter la souffrance, une colonne de pouvoir complètement noire se développa à son tour. Mais cette apparition de pouvoir était minime comparée à la puissance de la Princesse aux cheveux couleur mandarine, il ne rivalisait pas. En effet, le pouvoir d'Orihime était inné, réel, c'était une force de la nature qu'on ne pouvait égaler, réprimer, alors que lui, il avait du se procurer cette puissance en tuant des milliers de Démons et en volant ses camarades, sans jamais s'arrêter. Ce n'était qu'une pathétique et faible copie. Mais aujourd'hui, il était temps d'utiliser cette énergie et de réaliser la première bonne action jamais faite depuis des millénaires.

Ainsi, un cercle noir se forma et entoura son corps, le protegeant. Sans hésiter, il se jetadans la colonne blanche qui entourait la Princesse Démone. Le pouvoir de la rousse le compressait et l'etouffait, il ne pouvait presque plus respirer, mais il n'abandonnerait pas. Il devait y arriver. Car si personne ne le faisait, tout était fini, et les espoirs de tout le monde seraient réduits à néant. Les espoirs? Depuis quand était-il devenu si... Humain? Etait-ce à cause d'Orihime? Oui, sans doutes, elle avait cet étrange pouvoir... Hizoro était devenu le centre d'attention de tout le monde. Ils étaient tous restés pétrifiés devant l'étouffant pouvoir qui était apparu, et maintenant, ils avaient honte. Qu'aurait-fait Ichigo, s'il avait été en vie? Il s'y serait jeté, lui aussi, sans se soucier de savoir si il aurait pu en ressortir vivant. Mais que pouvaient-ils faire, eux? 

De là où ils étaient, ils ne pouvaient presque plus voir le corps d'Orihime, tant la colonne blanche prenait de l'ampleur, mais la tâche noire qu'était Hizoro dans cette nuée de luminosité était clairement visible. Cependant, tout le monde avait aussi vu que plus le Seigneur s'approchait d'elle, plus son enveloppe composée uniquement de ténèbres rétrécissait et bientôt, il n'allait plus pouvoir être protégé. Mais ce dernier persistait. Il allait la sauver, sauver ce Monde, sauver cet Univers. Dans un cri hargneux, Hizoro franchit le dernier mètre qui le séparait de sa bien-aimée. Cette dernière était immobile, la bouche grande ouverte, les yeux fixés dans le vide. Elle avait visiblement perdu conscience, agressée par ses propres souvenirs. Une larme était restée coincée sur sa joue, et on pouvait aussi voir que son propre corps commençait à s'abîmer, en contact avec tant de pouvoir.

Alors, Hizoro s'approcha encore un peu. Il s'agenouilla en face d'elle et posa ses propres mains sur son cœur. Là, il en fit extraire une petite boule de ténèbres pures et concentrées, d'un noir intense qui n'avait jamais été vu auparavant. Il poussa un petit gémissement de douleur en s'extrayant son propre pouvoir, avant de prendre Orihime dans ses bras. Il la serra fort contre lui et d'un coup, il posa la boule d'obscurité contre son dos, avant de l'y enfoncer. Celle-ci s'inséra avec difficultés dans son corps qui rayonnait de lumière, et il dut utiliser toute sa force pour l'y faire pénétrer. 

Et c'est là que le dénouement se produisit. Le blanc et le noir se mélangèrent. La lumière et l'obscurité. La clarté et les ténèbres. Le Yin et le Yang

Cependant, ce mélange eut un résultat des plus extraordinaires qui soient. Ayant pour centre Hizoro qui serrait Orihime tout contre lui, une magistrale explosion prit naissance. Grandissant à une vitesse extraordinaire, elle engloutit toute la salle et les personnes qui s'y trouvèrent, ainsi que tout le Palais, et même l'Empire entier. C'était du jamais vu. Chacun des Démons présents dans ce monde fut touché par cette immense explosion qu'ils n'avaient pas vu venir.

Et cela ne s'arrêta pas ici. Un titanesque tremblement de terre ébranla le Monde Réel: le Japon, la Chine, l'Inde ainsi que d'autres pays d'Asie furent touchés. Les fondations des Enfers manquèrent de s'écrouler, tout commecelles de la Soul Society qui connut le plus grand tremblement de terre depuis sa création. C'était incroyable, horrible, inquiétant, effrayant.

Et là, tout fut réduit à néant.

 

 

Merci de m'avoir lu!

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