Nouveau Monde

Chapitre 13 : Début de la fin

6433 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 04:07

 

Anasaki se posa sur le sol et regarda calmement l'éclair qui se dirigeait à une vitesse impressionnante vers son ennemi. Cela ne pouvait pas être si facile. Mais c'est à cet instant qu'Ichigo sortit brutalement de son monde intérieur, et que la Démone écarquilla ses jolis yeux verts de stupeur. Une personne. Quelqu'un avait détourné l'attaque de la Démone, qui pouvait s'apparenter à un surpuissant «Getsuga Tensho» de foudre. 

D'une main, cette personne avait dévié ce croc de foudre et l'avait balancé avec une facilité déconcertante contre le mur de derrière, qui se désintégra aussitôt. Une épaisse fumée envahit la salle, empêchant le shinigami remplaçant et son amie de déterminer l'identité de ce monstre. Mais au bout du compte, ils n'en avaient pas besoin. 

Cette énergie spirituelle débordante... Ce pouvoir immense qui affluait dans la pièce... Cette imposante présence... Tout l'Empire l'avait ressenti, et tous ceux venus du Monde des Humains l'avait reconnue.

Il n'y avait aucun doute sur ce point. La détentrice de cette incroyable puissance n'était autre qu'Inoue Orihime. 

Lorsque la fumée se dissipa, les yeux d'Ichigo purent enfin apercevoir cette touffe rousse qu'il aimait tant. Elle se tenait devant lui, le corps fin et droit, quoi qu'extrêmement formé. Ses longs cheveux si particuliers lui masquaient le visage, alors le shinigami remplaçant se lança dans une description de son corps, et de son habit, similaire à celui d'une Princesse.

Elle portait une longue robe d'un fin tissu blanc qui dévoilait ses côtes ainsi que la naissance de ses hanches. La robe bustier démarrait au niveau de sa poitrine, qui était soutenue par une armature dorée incorporée dans l'habit, et qui s'arrêtait vers la moitié de son ventre. 

Au niveau de ses hanches nues, qui semblaient être encore plus formées qu'auparavant, se trouvait une large ceinture faite d'une armature similaire à celle qui soutenait les atouts proéminents de la jeune femme. 

Concernant le bas, l'habit se séparait en trois morceaux de tissu: un premier qui était la continuation du haut de la robe et qui couvrait l'intérieur de ses jambes ainsi que le bas de son abdomen et ce qui allait avec. 

Un second, qui prenait naissance sur le côté gauche de sa ceinture, couvrait l'extérieur de sa jambe gauche et qui rejoignait le troisième morceau sur l'arrière de la jupe pour garantir une parfaite recouvrance des femmes de la Demoiselle. 

Avec ceci, son cou était recouvert d'un large collier qui ressemblait à la ceinture dorée et à l'armature de sa poitrine. Et pour finir, il y avait un brassard du même type autour de son bras ainsi qu'autour de ses mains. Ses longs cheveux, qui avaient également poussés, tombaient dans son dos comme une cascade, les pointes étant légèrement ondulées. 

Et c'est à cet instant qu'Orihime releva son visage vers eux, et que le cœur d'Ichigo se brisa. Un petit gémissement échappa à son contrôle. Comme à l'accoutumée, elle était resplendissante, et lorsqu'il avait vu son rayonnant visage encore plus beau que d'habitude, son cœur s'était automatiquement emballé.

Cependant, ce n'était pas sa beauté qui était la cause de son effroi. Il s'agissait plutôt de la façon avec lequel elle le regardait. En effet, le regard qu'elle avait fiché sur lui n'était pas celui auquel il s'était préparé. Évidemment, il ne s'attendait pas non plus à la voir se jeter dans ses bras, mais le regard haineux avec lequel elle le dévisagea le bouleversa.

Voir Orihime, voir ses yeux, voir ses magnifiques iris grises ardoises refléter une haine sans pareille à son égard lui fendait le cœur. Même si elle avait perdu la mémoire, Orihime restait Orihime à ses yeux, et la voir ainsi était l'une des choses les plus douloureuses qui pouvait être imposé au jeune Kurosaki. 

Il ressentait parfaitement la colère qui émanait d'elle, si bien qu'elle en devenait presque effrayante, mais ne la comprenait pas. Que s'était-il passé pour que celle qu'il aimait en vienne à le haïr d'une façon indescriptible et qui semblait sans limites?

Anasaki aussi était surprise. Orihime avait complètement changé. Physiquement et moralement. En considérant qu'ils étaient restés dans le Monde des Humains, elle n'avait disparu que quelques semaines, or, c'était comme si plusieurs mois s'étaient écoulés. Elle aura du le savoir, elle qui avait maintes fois été témoin d'une telle métamorphose physique.

Mais sa sœur avait encore plus changée que ce à quoi elle s'attendait et que ce qui était prévu.Son visage avait perdu ses rondeurs d'autrefois, et comme son corps, il s'était affiné. Elle était devenue une vraie femme dans toute sa splendeur, une magnifique fleur qui venait d'éclore. 

«Hizoro, tout va bien?» s'enquit-elle, sans bouger d'un millimètre. Ce dernier regardait fixement la jeune femme, et un sourire illumina instantanément son visage. Un sourire sincère et emplit de différentes émotions qui effacèrent l'air indifférent du jeune homme.

«Oui, tu es arrivée à temps, comme toujours.» répondit-il, avant de se lever de sa chaise. Elle tourna son visage vers lui, et le sourire complice qu'ils échangèrent horrifia la Démone et son ami.

«Qui êtes-vous? Pourquoi vous vous en prenez à nous?» cria-t-elle à l'intention de ces deux derniers qui regardaient le spectacle amoureux se déroulant sous leurs yeux. La compassion et l'amour qui habitaient autrefois ses yeux lorsqu'elle les voyait avaient été remplacées par du mépris, mélangé à du ressentiment. 

Voyant que ses ennemis présumés ne répondaient pas, assommés par le choc, elle continua: «Bien, ce n'est pas grave si vous ne voulez pas répondre. Je n'ai pas besoin de connaître le nom des morts, après tout.» 

Alors, aussitôt, elle disparut. Poussée par son instinct, Anasaki se précipita sur Ichigo et disparut à son tour, pour réapparaître quelques mètres plus loin. Et c'est ce qui leur sauva la vie. La partie de sol sur laquelle il se trouvait quelques secondes plutôt avait été désintégrée par une Orihime invisible, ou plutôt, trop rapide pour qu'on puisse la voir. 

Cette dernière réapparut à une certaine distance d'eux, et se préparait à attaquer, quand Hizoro l’interpella:

- S'il te plaît, ne force pas trop, Orihime.On ne sait pas ce qui peut arriver si tu-

- Ne t'inquiète pas, tout ira bien. Et puis, je sais que tu veilles sur moi.

Ces paroles finirent d'achever Ichigo, ce qu'Anasaki remarqua. Elle posa une main sur son épaule, geste qui se voulait rassurant, mais elle comprenait la rage d'Ichigo, ainsi que le fait que rien ne pourrait le calmer si ce n'est le sang de son adversaire. 

- Bon sang. On t'as jamais dit de pas trop te reposer sur quelqu'un?

- Oui, mais toi t'es spécial! Rigola-t-elle, Tu es le seul sur qui je puisse me reposer.

Sans se préoccuper des deux jeunes gens, ils continuaient leur dialogue, offrant une scène effroyable à leurs spectateurs. Le regard d'Orihime ne quittait pas celui d'Hizoro, dans lequel on pouvait y lire un immense amour. Au delà du fait que la rousse ait perdu la tête, Anasaki était perturbée. Celui qui était le Seigneur de cet Empire ne semblait pas se servir de sa sœur, ce qui était encore pire. Il semblait plus humain à ses côtés, lui qui ne s'était construit que sur larage et la vengeance, et la Démone se surprit même à penser que le voir ainsi n'était pas un point négatif.  

L'esprit d'Anasaki était sans dessus-dessous, ils semblaient tous les deux éprouver de réelssentiments l'un pour l'autre, et cela l'effrayait. Et si elle n'arrivait pas à sauver sa sœur? Non, elle ne devait pas penser comme cela. Ne pas abandonner. Persévérer. 

Elle ne l'avait pas cherché pendant de longs millénaires pour la laisser filer avec le premier venu, surtout lorsqu'il s'agissait d'Hizoro. Mais la jeune femme fut tirée de ses pensées par le fameux couple. Le bel homme aux cheveux blancs chuchota quelque chose à l'oreille de sa belle, ce qui l'a fit rire, lui prit la main, et lui donna un baiser des plus amoureux avant de retourner siéger sur son fauteuil. 

Automatiquement, le regard d'Anasaki se posa sur Ichigo, qui serrait les poings. Il n'allait pas tenir, c'était sûr. Mais pour le moment, leur plus gros problème était la puissance inconnue d'Orihime. Comment allaient-ils s'y prendre? Allait-elle se battre sincèrement? Et eux, arriveraient-ils à s'y mettre à fond?

«Je ne vous laisserai pas détruire ce qui me tient à cœur. Jamais.» lâcha Orihime, d'un ton si déterminé qu'elle en devenait limite effrayante. 

Alors, Ichigo se précipita aux devants d'Anasaki et fit un pas hésitant vers la rousse.

«Oi, Inoue! Tu... Tu ne nous reconnais vraiment plus?»

Pas de réponse.

«C'est moi... Ichigo! Bordel! Rukia, Renji, Ishida, Chad, Rangiku, Zaraki, Toshiro, Yoruichi, Kisuke, Anasaki, tu nous a vraiment tous oubliés?»

Toujours pas de réponse de la part de la belle Inoue qui dardait sur lui un regard impassible.

«Je t'en prie... O-Orihime... Je...»

Mais ce fut Anasaki qui l'arrêta. «Calme-toi, cela ne sert à rien. On va devoir la forcer à se souvenir.» affirma-t-elle d'un ton qui se voulait rassurant. Le roux la regarda. Sa voix était claire, imperturbable, mais son visage trahissait sa colère et ses peurs. Ne voulant pas envenimer la situation, il hocha lentement la tête, tout en continuant de fixer sa raison de vivre. 

Alors, Orihime poussa un petit soupir. 

«Commençons, honneur aux femmes.» dit-elle en focalisant son attention sur Anasaki, qui était visiblement sa première victime. Une nouvelle fois, cette dernière fit comprendre à Ichigo qu'elle souhaitait se battre seule, pour l'instant. L'adolescent ne rechigna pas, et se retrouva spectateur d'une scène qu'il n'aurait jamais souhaité voir.

Les deux sœurs se faisaient face, fières, belles, si douces, mais à la fois si sauvages. Elles se ressemblaient, mais s'opposaient en même temps. Orihime, tout de blanc et doré vêtue, et Anasaki, parée de noir de la tête aux pieds. La lumière et les ténèbres. Elles s'affrontaient toutes deux du regard, vert émeraude pour l'une, et gris ciel pour l'autre. La tension dans l'air était palpable, et n'importe qui n'aurait pas pu supporter la pression qui envahissait la pièce.

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Anasaki empoigna fermement son sabre, mélange de noir et de doré. Le sol sous ses pieds commença à s'enfoncer, des gravillons volèrent autour d'elle, et ses cheveux se laissèrent emporter. D'une rapidité surhumaine, les deux sœurs disparurent au même moment, pour se retrouver à quelques centimètres seulement, sabre contre main.

Anasaki grinçait des dents, tandis qu'Orihime semblait seulement s'échauffer. La Démone luttait pour ne pas céder à la pression qu'exerçait sa sœur sur son sabre, et une goutte de sueur glissa sur son front. Poussant un cri hargneux, elle augmenta son reiatsu l'instant d'une seconde et parvint à repousser la Princesse, qui exécuta un saut en hauteur avant de retomber sur ses pattes. 

Mais cette dernière ne perdit pas une seconde et revint à la charge. D'un geste vif, elle tenta d'attraper la lame du katana de sa sœur, qui le jeta aussitôt au loin, pour ne pas tomber dans son piège. C'est ainsi qu'un combat à mains nues démarra.

Orihime attrapa le poignet d'Anasaki et chercha à l'attirer vers elle, dans le but de lui envoyer un énorme coup. Mais la Démone ne se laissa pas faire, et lorsqu'elle vit le poing de sa cadette se propulser vers son buste, elle se baissa rapidement et tenta de la faire tomber à l'aide de ses pieds, tentative qui échoua. 

Sans perdre de temps, elle se redressa et balança son tibia avec force sur les côtes de la rousse qui attrapa sa cheville. A cet instant, Anasaki jura, elle s'était faite avoir. Orihime assena un puissant coup de coude dans le tibia de sa sœur dans un horrible craquement d'os.

Pour ne pas être plus blessée, cette dernière s'échappa vite de l'étreinte de sa cadette et continua à attaquer, sans se soucier de sa blessure, ce qu'Ichigo remarqua rapidement. La ligne de son tibia n'était plus droite, et sa vitesse avait baissée, mais ellecontinuait à se battre.

Arrivée à quelques mètres d'elle, Anasaki bondit en l'air et sauta en dessus d'Orihime, tout en exécutant une spectaculaire pirouette. Lorsqu'elle se retrouva face au dos de sa sœur, elle leva sa jambe au dessus de sa tête, et l'abaissa avec puissance contre le crâne de cette dernière qui évita de justesse.

Sa jambe s'écrasa sur l'épaule de la rousse dans un fracassement inquiétant. Ichigo vit clairement l'épaule d'Orihime se briser, et c'est avec la même netteté qu'il remarqua qu'en quelques secondes, elle avait retrouvé son ancien aspect. Il hallucinait. Non seulement sa puissance était incommensurable, mais en plus elle se régénérait?

Hizoro contemplait également cet intense combat qui se déroulait sous ses yeux. Jusque là, les deux sœurs n'avaient utilisé que leur force physique, et la puissance qu'elles dégageaient était extraordinaire. Mais quelque chose le chiffonnait. Pourquoi Orihime souriait-elle comme cela?

Anasaki se propulsa sur le sol en direction de sa sœur, qui était de dos. De la foudre apparut sur sa main, main qu'elle préparait à l'attaque. Lorsqu'elle fut assez proche, elle usa de sa vitesse pour disparaître et réapparaître aux devants de sa cadette.Alors, elle fendit l'air de sa main foudroyante, dans l'intention de porter un coup à Orihime, mais cette dernière évita.

En effet, de sa main, elle appuya sur le coude d'Anasaki et baissa son bras. Ainsi, profitant que son ventre soit découvert, elle lui asséna un énorme coup de genoux dans l'abdomen, geste qui fit cracher la Démone. Mais celle-ci était résistante.

Se ressaisissant, elle enroula le genoux de sa sœur d'un bras, l'empêchant de bouger. Puis, elle envoya son poing foudroyant sur son côté gauche pour qu'il prenne de l'élan, et le ramena avec force contre la tête d'Orihime qui ne put éviter ce coup.

Sa tête subit un énorme choc, un humain en serait sûrement mort. Ichigo n'en revenait pas. Anasaki n'y allait pas de main morte, et la puissance dont elle usait le surprenait. Orihime eut un temps de repos. 

Ses yeux se fermèrent quelques secondes, le temps que les séquelles de cette attaque se réparent, avant de les rouvrir et de se jeter sur sa sœur. Elle se propulsa en l'air et la plaqua au sol, créant un cratère béant. 

Anasaki n'émit pas le moindre signe de douleur. Réagissant rapidement, elle donna un puissant coup de pied dans le ventre d'Orihime qui se trouvait au-dessus d'elle et put ainsi se délivrer de son étreinte.

Mettant un terme à leurs assauts, les deux sœurs restèrent éloignées. Anasaki était blessée, et son tibia ne lui permettait pas de marcher. Mais elle surmontait la douleur et restait fière face à celle qui était devenu son ennemie.

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Ichigo était sur les fesses. La puissance d'Anasaki était immense, mais celle d'Orihime était encore plus titanesque. Leur affrontement était semblable à celui de deux géants, de deux monstres de puissance. Mais la Démone n'y arriverait pas toute seule.

Alors, Ichigo se positionna sur le côté de son amie, avec la ferme intention d'être utile. Sans échanger une seule parole, ils se comprirent, et le sabre d'Anasaki revint se mettre de lui-même dans son fourreau. De nouveau, elle le dégaina et l'empoigna fermement, exécutant les mêmes gestes que le roux à ses côtés.

Tous deux dans une position symétrique, ils fichèrent leur regard dans celui d'Orihime qui ne bougeait pas d'un poil. Alors, toujours en parfaite synchrone, ils s'exclamèrent respectivement:

«Raiju!» et «Bankai!»

Aussitôt, le sol s'enfonça sous leurs pieds. Leur deux reiatsu s'élevèrent à des niveaux surdimensionnés qui ébranlèrent tout le Palais. Montant jusqu'au plafond, leur deux auras: jaune pour l'une et rouge/noire pour l'autre, s'entremêlaient pour ne devenir qu'un seul et unique pouvoir, mélangeant la foudre et les ténèbres.

Leurs cheveux respectifs étaient soulevés par leur propre énergie qui se mélangeaient, ils se sentaient enivrés par l'énergie de l'autre, un sentiment de puissance les envahissait. Les habits d'Ichigo se transformèrent en son habituel costume de Bankai, tandis que ceux d'Anasaki restaient les mêmes.

Tous deux entourés à la fois de foudre et de ténèbres, ils se propulsèrent à une incroyable vitesse sur Orihime, qui anticipa. Alors qu'ils s'apprêtaient à abattre leur de nodachi sur elle, elle disparut pour éviter l'attaque qui aurait pu lui être mortelle.

Ichigo fut le plus rapide à réagir. Il se retourna et revint à la charge, fendant l'air de son sabre noir. Mais sa bien-aimée esquivait, dansant et jouant avec la lame du shinigami. Jusqu'au moment où elle se décida à attraper la pointe de son zanpakutô et d'essayer d'attirer Ichigo à elle.

Cependant, à cet instant, Anasaki apparut au-dessus de sa tête et se jeta sur elle. La rousse esquiva de nouveau, et l'attaque de la Démone eut pour seule victime le sol qui se détruisait petit à petit. 

La Déesse de la Foudre regarda le visage de sa cadette, et quelle fut sa surprise lorsqu'elle remarqua que celle-ci arborait un étrange sourire qui lui donnait un côté psychopathe. Mais Ichigo n'y porta pas d'attention et se contenta d'attaquer l'amour de sa vie, pour son plus grand malheur. Cet affront sembla durer une éternité à ses yeux, et il dut s'avouer qu'ils formaient un très bon duo.

Le shinigami remplaçant et la Démone se synchronisaient parfaitement et faisaient un très bon travail d'équipe. Lorsqu'Ichigo lançait un Getsuga Tensho, Anasaki y rajoutait un peu de sa foudre, et le résultat en devenait explosif. 

Un immense croc de ténèbres et de foudre qui dévastait tout sur son passage. Tout sauf Orihime. En effet, la jeune femme semblait être vraiment résistante, voir immortelle, et rien ne l'atteignait. Mais ce n'est pas pour autant que les deux amis abandonnaient.

Sans relâche, ils attaquaient la rousse de toutes leurs forces, priant pour que leurs efforts ne soient pas vains. Bien qu'elle n'ait pas de sabre en main, Orihime n'avait pas de difficultés à repousser ceux de ses adversaires. Ses mains, ses bras ou ses pieds suffisaient.

Les quelques égratignures, ou blessures plus importantes, qu'elles encaissaient lors du combat disparaissaient toutes au bout de quelques secondes, de quelques minutes. Sa robe était légèrement entaillée sur sa longueur, mais elle restait sublimement magnifique.

C'était d'ailleurs pour cela qu'Ichigo avait tant de mal. Même si il tentait de faire abstraction de ses sentiments, il n'arrivait pas à en vouloir à Orihime, à ne pas l'aimer. Elle n'avait rien demandé, et voilà qu'elle se retrouvait plus ou moins forcée à combattre ceux qu'elle aimait. Il n'y avait rien de plus dur. Alors, Ichigo se mit à prier pour que ses amis réussissent leur tâche et que sa belle puisse recouvrer sa mémoire.

Mais le combat continuait. Anasaki se rua sur sa sœur, sabre en main. Alternant entre ses coups de sabre et du corps à corps, elle ne laissait aucun répit à Orihime. Mais d'un coup, elle disparut, et la rousse comprit son geste lorsqu'elle vit le shinigami lui lancer un Getsuga Tensho.

Elle évita de justesse, mais son pied fut touché. Bizarrement, la blessure ne s'effaça pas, mais cela n'avait pas l'air de la déranger. Orihime agissait étrangement. Un immense sourire qui ne lui ressemblait pas étirait ses lèvres, ses yeux s'étaient légèrement agrandis, et une expression effrayante commençait à apparaître sur son visage.

- Orihime, tout va bien? Demanda Hizoro qui remarquait aussi que son comportement changeait.

- Oui... C'est étrange. Je m'amuse. Ces types me plaisent, s'exclama-t-elle.

- Tu... t'amuses?

- Ouais! Je n'avais jamais ressenti cela. Je ne sais pas comment dire ça!Je... Je ne veux pas que cela s'arrête, ça m'excite!

Le visage d'Hizoro se modifia. Ses sourcils se froncèrent, sa mâchoire se serra. Visiblement, lui non plus ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Mais il n'eut pas le temps de répondre à son interrogation, car Ichigo revint à l'attaque et l'affrontement reprit son cours.

Il était rapide et puissant, mais on sentait encore qu'il se retenait. Il fendait l'air avec force, tandis qu'elle frappait avec rapidité. Il bloquait ses coups, elle évitait les siens. Le combat entre les deux aurait pu durer des heures, mais Anasaki apparut subitement dans l'air au-dessus d'Ichigo et tenta de nouveau d'abattre son sabre sur elle.

Alors, Orihime bloqua le sabre d'Ichigo de son pied, dans un mouvement que personne ne réussit à lire, avant de tendre sa main vers son aînée. Aînée qui ne comprit d'ailleurs que trop tard ce qu'il se passait. Anasaki étant en pleine action, elle ne put éviter que la paume de sa sœur ne la touche. 

Ainsi, pour éviter les dégâts de cette attaque qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle devinait, elle se protégea avec son bras gauche, qui en devint la cible. Le temps semblait être ralenti, et la Démone voyait qu'elle ne pouvait rien faire pour esquiver. Et c'est ainsi que la paume d'Orihime toucha le bras d'Anasaki.

Un hurlement retentit.

Automatiquement, Ichigo porta son regard en provenance du cri, et ses yeux s'écarquillèrent. Anasaki était tombée sur le sol, le visage crispé par la douleur, les larmes aux yeux. Le roux ne comprit pas tout de suite la cause de cette souffrance, mais il remarqua que son amie se prenait le bras gauche en criant. Alors, il vit le véritable pouvoir d'Orihime pour la première fois.

Sous ses yeux horrifiés, le bras d'Anasaki se désintégrait petit à petit. Il voyait ses ongles se briser, sa peau s’effacer, ses phalanges se ronger, son sang se décomposer; et elle, elle ressentait précisément toutes ces choses. Ses veines, ses cellules éclataient, et petit à petit elle sentait son avant-bras se désintégrer.

La douleur qu'elle ressentait était sans pareille. Ce n'était pas cette douleur que l'on ressentait lorsqu'on nous coupait un membre, ou qu'on nous blessait, non, c'était plus profond, plus lent, plus précis. Anasaki se mordait si fort les lèvres que du sang en coulait. Mais il y avait plus grave, si elle n'agissait pas, c'était tout son corps, tout son être, toute sa personne qui allait disparaître.

«Anasaki!» cria Ichigo en abandonnant le combat pour la rejoindre.

Mais une main agrippa son habit de shinigami. C'était Orihime, qui arborait toujours le-même sourire, sourire qui ressemblait beaucoup à celui de Shirosaki. D'ailleurs, à cet instant, son expression contrastait énormément avec l'habit qu'elle portait. Une princesse autrefois si douce qui arborait désormais un sourire de monstre. Inquiétant. Effrayant. Horripilant. Des adjectifs qui étaient à l'opposé de ce qu'était réellement la rousse.

A vrai dire, la façon dont Orihime «appréciait» le combat lui rappelait énormément Zaraki. Comme lui, elle semblait s'éclater, toujours à la recherche d'un combat plus intense, plus dangereux, plus sanglant.

«Oi, c'est ici que ça se passe, rouquin. Amusons nous, tous-les-deux!» lui dit-elle, en tirant sur son habit noir. 

«Merde.»

Elle chercha à lui envoyer un coup de pied, mais le roux la contra avec son zanpakutô avant de la repousser. L'affrontement continua, et la rousse ne lui permettait aucun coup d’œil vers son amie blessée. 

Orihime attrapa la lame de Tensa Zangetsu. Effrayé à l'idée qu'elle le brise, le jeune Kurosaki lui envoya un violent coup de pied dans l'abdomen qui la repoussa à quelques mètres. Alors, il s'élança, le sabre en hauteur, prêt à lui trancher le torse.

Voyant qu'elle était en mauvaise posture, la rousse s'apprêtait à s'enfuir. 

«Orihime!» entendit-elle.

C'était Hizoro. Ne comprenant pas la raison de son ton alarmé, elle chercha à s'éloigner du roux qui fondait sur elle. Mais quelque chose dans son dos, ou plutôt quelqu'un, l'immobilisa. Orihime retourna sa tête avec peine, presque affolée, et vit Anasaki qui l'entravait à l'aide de ses jambes. Visiblement, elle s'était elle-même amputé le bras pour pouvoir survivre. A cet instant, la Princesse prit peur. Elle était dans une situation délicate, dans laquelle elle risquait d'y passer.

Il était impossible pour elle de bouger, et ce shinigami se dirigeait comme un fou furieux vers elle. C'était sûr, si elle se laissait toucher par ce coup de sabre, elle y perdrait sa tête, et là, aucune magie ne la sauverait.

Ichigo remarqua cet affolement dans les pupilles de sa belle. Il leva son sabre en l'air et prit de l'élan.

«Vas-y, Ichigo!» cria Anasaki qui avait utilisé ses dernières forces pour l'aider.

Alors, il commença à abattre avec force son sabre en direction du torse formé d'Orihime. Mais, à cet instant, le visage de la rousse changea radicalement. Son sourire carnassier et monstrueux disparut, ses yeux reprirent leur aspect normal, et Ichigo retrouva le visage de celle qu'il aimait tant.

Ses grands yeux gris ciel qui le regardaient, avec une lueur de peur au fond de ses pupilles, sa délicate bouche entrouverte qui s'apprêtait à crier, ses sourcils légèrement plissés qui exprimaient sa détresse. Et là, Ichigo fit la plus grosse erreur de sa vie.

Il s'arrêta, en plein mouvement. Sa lame à quelques centimètres du buste de la rousse, il se figea complètement. Le temps sembla s'arrêter. Orihime retenait son souffle, tandis qu'Anasaki fixait intensément son ami.

«I-Ichigo?» murmura-t-elle, d'une voix hésitante.

Un silence assourdissant s'installa dans la pièce. Plus personne ne bougeait. L'homme sur son trône de Roi, les cadavres des Démons qui gisaient plus loin, les deux femmes aux jambes entremêlées et l'homme qui avait renoncé à frapper celle qu'il aimait.

«Y'a pas moyen... Merde! Merde! Merde! J'y arrive pas!»

Les paupières d'Orihime s'ouvrirent en grand. Mais c'était qui, celui-là? Un ennemi qui renonce à achever son adversaire en plein combat? Elle n'en croyait pas ses yeux. Aussitôt, lorsqu'elle comprit qu'il n'avait pas l'intention d'être sérieux, son expression apeurée se transforma en un masque qui mélangeait colère et amusement. 

Si il n'avait pas l'intention de se battre au meilleur de lui-même, alors il ne valait pas la peine de rester vivant. Plus jamais il n'aurait de telle occasion. Alors, renversant brutalement la situation, elle fit valser Ichigo au loin et donna un coup de tête à Anasaki, qui s'écroula au sol.

«Enfoirée, j'ai failli crever, par ta faute.» cracha-t-elle, en se positionnant au dessus de celle qui s'avérait être sa sœur aînée. Elle lui écrasa le buste de son pied, s'amusant à faire pression sur sa cage thoracique et prit de l'élan avec sa main. Elle allait lui transpercer le corps. 

Le visage d'Anasaki n'était pas celui de quelqu'un qui avait peur de la mort. Elle regardait tendrement Orihime, et on sentait même qu'elle allait lui dire quelque chose d'important. Mais cette dernière ne prit pas le temps d'écouter, ni même de regarder sa sœur. D'un geste rapide et puissant, elle abattit sa main en la dirigeant vers l'emplacement du cœur de la femme aux yeux verts.

C'était sûr. C'en était fini d'elle.

Anasaki allait mourir de la main de celle qu'elle avait mit plus de deux mille ans à chercher. Elle regarda le visage de sa sœur cadette, son amie, sa confidente, celle qui partageait son sang. Et alors, elle comprit quelque chose. Elle allait certes être tuée par le corps d'Orihime, mais son esprit n'était pas là, et à cette heure-ci, la rousse qui s'apprêtait à lui porter lui coup final n'était pas sa sœur.

Elle vit sa main franchir la distance qui la séparait de son cœur, et elle vit également toute sa vie défiler devant ses yeux. Le meurtre de sa grand-mère, son enfance meurtrière, son envie de vengeance, sa rencontre avec Ayumi, puis celle avec Ichigo, Rukia, Rangiku, Ishida, Chad, Renji, et Orihime.

C'est d'ailleurs à l'adolescente aux cheveux roses que sa dernière pensée revint.

«Désolée... Ayumi.» pensa-t-elle tristement, avant d'accepter son destin et d'attendre le coup porté par sa sœur.

Mais ce coup ne vint pas. D'un coup, Orihime s'arrêta en plan élan. Un frisson lui parcourut l'échine. Qu'est-ce que c'était que ça? Les deux sœurs se regardaient dans les yeux, yeux qui étaient d'ailleurs énormément écarquillés. Cette sensation... Elle l'avait toutes les deux senti. 

La pièce se remplissait petit à petit d'une aura noire, encore plus sombre que celle qui émanait Hizoro. De l'obscurité pure, mélangée à un reiatsu titanesque qui prenait une teinte rouge. Anasaki le reconnut aussitôt... Ce pouvoir... C'était...

«Huh... Huh... Huh...»

Orihime avait la respiration haletante. Toujours au dessus de sa sœur, un gigantesque sourire était apparu sur son visage, encore plus effrayant, encore plus monstrueux que tous les précédents. Ses yeux s'écartèrent d'excitation, et des gouttes de sueur glissèrent sur son visage. Ses cheveux s'élevèrent dans les airs, pareilles à des serpents prêts à vous dévorer et la couleur grise de ses yeux commença à prendre une teinte noire, ce qu'Anasaki remarqua avec effroi.

Visiblement, les ténèbres qui envahissaient la salle la rendait folle. Folle, de quoi? De joie? Allez savoir. Elle se redressa, toujours avec cette même expression horrifiante et commença à se retourner. Quelle était cette sensation de plaisir qui l'envahissait? Pourquoi un pouvoir si sombre l'attirait-il à ce point? Pourquoi était-elle si excitée à l'idée de se retourner et de faire face au propriétaire d'autant de ténèbres? 

De nombreuses questions assaillaient son esprit. Et la seule chose dont elle était sûre à cet instant, c'est qu'elle n'avait jamais été en contact avec un tel pouvoir, mais que ce moment était venu.

Alors, doucement, lentement, elle se retourna, faisant durer le suspens. Et le monstre qu'elle vit derrière elle la ravit de bonheur. Enfin, un véritable adversaire se présentait. 

Elle le savait. Elle le sentait. Elle allait s'amuser, avec ce Hollow.

 

Merci de m'avoir lu!

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