Nouveau Monde

Chapitre 7 : Préparation au combat

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Dernière mise à jour 08/11/2016 21:27

Chapitre 7,

 

Rukia était allongée sur le sable, ses beaux yeux bleus nuit grands ouverts. Elle qui pensait que le désert s'étendait de ce côté aussi, effaça vite cette idée de sa mémoire. Devant elle se tenait une ville, gigantesquement vaste, remplie de petites cases colorées, pour la plupart dans de très mauvais états, et qui semblaient avoir perdu leurs vives couleurs avec le temps et la pluie. Ces logements, présents en énorme quantité, étaient tous très abîmés, fissurés, et certains semblaient même sur le point de s'écrouler.

De là où elle était, Rukia remarqua que les maisons étaient toutes alignées et s'étendaient à perte de vue. Elle pouvait aussi voir de grands tas d'ordures, ainsi que de nombreux bâtiments détruits. Contrastant avec le reste de la ville, la shinigami ne put qu'apercevoir, au loin, un énorme bâtiment qui surplombait les alentours. L'immeuble colossal prenait autant de place qu'un château, mais il était très moderne et paraissait même entièrement neuf, ou plutôt, rénové. Il se dégageait de cette ville une sensation de mal-être, d'abandon, de pauvreté. Il y régnait un étrange et assourdissant silence.

Tout était carré, terne et sombre. Rukia frissonna : cette espèce de gigantesque prison ne lui inspirait rien de bon. La cité était emplie de noir, de gris. Les couleurs avaient perdu leur éclat, il n'y avait aucune trace de gaieté, ou même, de vie. De grands hangars s'élevaient de part et d'autre de la ville, ville ressemblant aux fameuses villes fantômes que la Shinigami avait vues dans les films Humains.

Elle jeta un regard à Anasaki, couchée non loin d'elle. Son regard balayait la ville avec tristesse, son visage était crispé dans une expression de colère, de rancœur. Selon elle, leur monde n'avait pas été tout le temps comme ça. Et pourtant, à voir cette immense ville, si sinistre, c'était difficile à imaginer.

Ichigo, visiblement impatient, empoigna son sabre, comme à son habitude, et déclara d'un ton déterminé qui lui ressemblait bien : "Ok, alors, on y va ?" Mais alors qu'il s’apprêtait à se lever, Kisuke posa une main sur son épaule et commença : « Kurosaki-kun, nous savons tous que tu es très déterminé, et pressé, aussi. Tout le monde s'inquiète pour Inoue-san. Mais n'oublie pas que la moindre erreur pourrait compromettre son sauvetage. N'oublie pas que sa vie est mise en jeu et qu'elle seule peut mettre fin à tout cela."

A ces mots, Ichigo le fixa avec intensité, et prit une grande inspiration. Urahara-san avait raison. Il ferma les yeux, pour faire le vide dans son esprit, et les rouvrit. Puis, il tourna la tête vers Anasaki, qui regardait fixement l'horizon, soudainement plongée dans un état d'esprit nouveau. Son visage était fermé et ses yeux brillaient de détermination, de colère, mais derrière ça, il pouvait apercevoir une infime lueur qu'il reconnut aussitôt, pour l'avoir côtoyée durant de longs moments : la peur.

Exactement comme il venait de le faire, elle ferma ses yeux, inspira, puis se tourna vers eux. Elle se mit à quatre pattes et ordonna de sa voix toujours aussi tendre mais très autoritaire: "Vous savez où aller, vous savez quoi faire. N'oubliez pas ce qu'on a planifié. Ne faites aucun bruit et n'agissez pas bêtement. Si vous voyez un Démon, cachez-vous. Et surtout, n'utilisez vos pouvoirs sous aucun prétexte.»

Sans même leur laisser le temps de protester, elle se propulsa et dévala la dune de sable à une vitesse ahurissante, sans même perdre l'équilibre une seule fois, sous les yeux admiratifs de ses amis restés en haut. Sans le moindre bruit, elle se faufila dans la ville, incognito, et se cacha rapidement derrière dans l'ombre d'un mur. Elle fit signe à ses amis encore sur la colline de sable, qui se dépêchèrent de la rejoindre le plus discrètement possible. Kenpachi, qui n'avait pas du tout l'habitude de se dissimuler ainsi, râlait, mécontent de devoir contourner les ennemis et donc, les combats. Lui, il préférait foncer dans le tas.

Le petit groupe longeait les façades, retenant leur respiration dès qu'un chat passait. D'ailleurs, ils notèrent que les chats ici n'étaient pas blancs, noirs, ou gris, non : ils étaient bleus, roses, verts, et surtout, biens plus grands, bien plus beaux. Les onze intrus se cachaient donc derrière tout objet pouvant les dissimuler, et le nombre impressionnant de débris, de déchets et de ruines leur facilitait la tâche. Les plus douées étaient Anasaki et Yoruichi, qui paraissaient presque invisibles car habituées, et Rukia, grâce à sa petite taille. D'ailleurs, celle-ci se prenait assez au jeu, et elle se plaisait à s'imaginer être dans une sorte de mission secrète comme elle en avait vu dans ces films du monde des Humains. Ces filles se cachaient si bien que, de temps à autre, les garçons et Rangiku perdaient leur trace. Ils traversaient les rues tour à tour, priant pour ne pas être vus, rampant, escaladant, courant à chaque instant comme si leur vie en dépendait, ce qui était sûrement vrai.

Mais alors qu'il était seul, caché derrière un tas d'ordures, Toshiro fut attiré par un bruit dans la rue perpendiculaire à la ruelle où il se trouvait. C'est alors qu'il les vit, pour la première fois : les Démons. Ils ressemblaient en tout point à des Hommes, mais avaient chacun un détail qui dévoilait la différence, comme chez les Arrancar. Ils étaient deux hommes, grands, musclés, l'un avec des pattes volatiles à la place des pieds, et l'autre avec une sorte de queue de scorpion à l'arrière de son dos.

Ils marchaient, ricanant ensemble, les mains dans les poches. Toshiro s'enfonça dans l'ombre et masqua sa présence.

« Tu sens ce que j'sens ? » S'enquit l'un, auquel l'autre répondit par un grand sourire carnassier.

A ces mots, ils se penchèrent tous deux sur une montagne de débris qui s'élevait à quelques mètres d'eux. Comme s'il savait précisément où chercher, le semi-scorpion y plongea sa main. Il fouillait quelques instants, et l'instant d'après, en sortait l'objet de sa convoitise. Toshiro ouvrit grand ses yeux. C'était une jeune femme, solitaire, inoffensive.

Aussitôt, celle-ci se mit à genoux devant eux, les mains réunies devant sa poitrine, les larmes aux yeux.

« Je vous en prie... » Souffla-t-elle, implorante.

Mais les sourires des deux Démons ne s'en étirèrent que davantage. Ils échangèrent un regard avant de se mettre à rigoler. Et l'instant d'après, ils fondaient sur elle, et elle hurla. Le sang de Toshiro ne fit qu'un tour. Le capitaine aux cheveux blancs dégaina son sabre de son dos, prêt à se jeter sur eux, mais il fut rapidement arrêté non pas par l'un de ses amis, mais par la victime elle-même.

Soudainement, ladite innocente se mit à grossir, à grossir, à grossir. Alors, la situation s'inversa complètement en peu de temps. Elle prit une taille démesurée, son visage se décomposa, sa peau sembla éclater, et son enveloppe charnelle disparut. En l'espace d'une seconde, la jolie jeune fille avait laissé place à un gigantesque monstre de vapeur bleue à l'apparence indescriptible, sous les yeux effarés du Shinigami.

Les yeux des deux Démons s'écarquillèrent à leur tour, et l'instant d'après, l'énorme créature de gaz leur fondait dessus comme ils l'avaient fait précédemment. C'est alors que Toshiro comprit qu'il avait fait le bon choix. Les deux premiers assaillants furent aussitôt carbonisés, et réduits à de simples lambeaux.

Toshiro était ébahi de stupeur. C'était quoi, ça ? Bientôt, la jeune femme reprit son apparence initiale et poussa un court ricanement des plus horribles qui soient. Et là, elle se jeta sur les restes des Démons, fourrant son visage sur ce qu'il restait d'eux. Oui, elle les mangeait. Et au fur et à mesure qu'elle ingurgitait les dernières parties de ses semblables, une aura sombre l'enveloppait, comme si elle prenait en puissance, en quelque chose...

Alors que la Démone comédienne achevait de dévorer les corps de ses victimes, Rangiku fit son apparition derrière son Capitaine, figé d'effroi. Elle prit sa main, le tirant de ses pensées, et se précipita à la poursuite de leurs amis : ils avaient pris un peu de retard. Durant tout le reste du chemin, ils croisèrent chacun plusieurs scènes du même type que les précédentes, plus affreuses les unes que les autres.

Mais au bout d'un moment, une déflagration de puissance retentit. Anasaki, qui évoluait avec vitesse, se figea net. Elle ouvrit grands ses yeux et jura. Elle jeta un regard à Rukia, Yoruichi, Renji et Ichigo qui étaient au même niveau qu'elle, et leur fit signe de continuer sans elle, avant de se précipiter dans le sens inverse. Mais bien évidemment, Ichigo et Renji ne l'écoutèrent pas. Ils la suivirent, remontant le même chemin qu'ils avaient emprunté avec moins de prudence, cette fois-ci. Ce reiatsu... Ils l'avaient reconnus. Ce foutu Zaraki.

Anasaki les insulta en remarquant qu'ils étaient juste derrière elle, mais ils lui répondirent d'un sourire. Puis, elle fronça les sourcils. Ces énergies... Alors, elle accéléra brutalement la cadence, et bientôt, elle les sema, mais ils parvinrent à trouver leur chemin. La Démone arriva bientôt sur le lieu de l'attaque, et une bourrasque de vent l'ébranla. Wow !

Lorsqu'elle parvint à écarter les cheveux qui brouillaient sa vue, elle vit Zaraki Kenpachi, un large sourire sur le visage, son long et tranchant sabre dégainé. Les yeux du Capitaine brillaient d'excitation, mais aussi de surprise. Son adversaire était dix fois plus petit que lui, et pourtant, il était parvenu à stopper son sabre surpuissant avec l'unique force de ses mains. Il s'agissait en réalité d'une petite adolescente aux longs cheveux roses soulevés par la puissance du choc.

Anasaki écarquilla ses yeux. L'adolescente en question se déroba soudainement à l'emprise du Capitaine, et le sabre de ce dernier s'écrasa contre le sol, brisant et fissurant celui-ci à une profondeur exceptionnelle. Elle ne perdit pas un instant. Ses jambes musclées se contractèrent et elle bondit en l'air, pour l'attaquer. Mais à cet instant précis, Anasaki s'écria : « ARRETEZ ! ».

Au son de cette voix, la jeune fille aux cheveux roses s'interrompit dans son geste et retomba au sol, prenant soin de ne pas rester à portée de cet énergumène aux cheveux étranges. Elle se retourna avec lenteur, et dévoila des yeux exorbités aux devants d'Anasaki, qui souriait avec soulagement et bonheur. Le visage de l'inconnue se décomposa littéralement lorsqu'elle se retrouva face à celui de la Démone aux yeux verts, et elle baissa les bras, la bouche entrouverte.

Renji et Ichigo arrivèrent derrière Anasaki, mais l'inconnue n'y prêta pas attention. Elle ne se souciait plus non plus de Zaraki, râlant qu'elle venait d'interrompre son combat avec un adversaire surpuissant. Elle fit un pas un avant, et leva sa main droite, bouche bée, ses grands yeux vifs vrillant d'émotion. Puis, elle articula avec peine et émotion, toute déboussolée: "O-O-Onee... chan?"

A ces mots soufflés, le sourire d'Anasaki s'agrandit, l'émotion dans ses grands yeux verts prit en ampleur, et elle se mit à courir pour prendre l'adolescente dans ses bras, qui affichait toujours cette même expression de choc intense.

« Je t'ai déjà dit de ne pas utiliser ta puissance dans la rue... Toujours aussi inconsciente, hein... »

Une larme s'installa sur l'œil droit de la Démone aux cheveux roses, mais restait accrochée à son œil, bien décidée à ne pas couler. Un joli sourire béat s'installa sur sa fine bouche, ses joues prirent de la couleur, et elle entoura à son tour le cou d'Anasaki.

« Tu m'as tant manquée..., murmura-t-elle. Onee-chan... »

Cette dernière, qui avait aussi les larmes aux yeux souffla, plus heureuse que jamais :"Je suis de retour..., Ayumi."

Elles restèrent ainsi quelques instants, puis Anasaki s'écarta légèrement d'elle, pour la détailler. Elle devait s'approcher de la quinzaine, de longs cheveux roses bonbon, la peau assez bronzée et un corps plutôt formé pour une enfant de son âge. Son visage délicat ne laissait apparaître que l'un de ses yeux, le deuxième étant dissimulé par ses cheveux. D'ailleurs, sa pupille était d'une couleur captivante, oscillant entre le rouge sang et le rose, donnant à la jeune fille un air assez mystérieux, qui participait à son charme. Elle n'était pas très grande; enfin, plus grande que Rukia, et plutôt fine. Elle portait un simple tee-shirt noir, très très ample, qui lui constituait une robe, laissant apparaître de nombreuses cicatrices sur ses jambes, était pieds-nus et semblait simple et agile.

Anasaki s'écria avec fierté :

« Comme tu as changé! Et dire que quand je suis partie, tu n'avais même pas dix ans... Tu es devenue si belle! Mais dis moi, tu as complètement apparence humaine maintenant! Comment cela se fait-il ? Tu n'as pas rompu notre promesse, hein?

- Évidemment que non! Tu sais, beaucoup de choses se sont passées depuis ton départ... Mon apparence ne s'est pas encore confirmée, dit-elle en désignant les tâches sur son front, dissimulées par ses cheveux. Je suis si contente que tu sois revenue... Onee-chan, chuchota Ayumi, toujours aussi émue. J'ai eu si peur...»

Anasaki saisit les mains de la jeune fille, qui fixait le sol, un petit sourire triste étirant sa bouche :

« Je suis vraiment désolée d'être partie pendant tout ce temps... Excuse-moi... »

L'adolescente aux cheveux roses agrandit davantage son sourire.

"Je ne t'en veux pas, il le fallait... Et puis, tu es revenue saine et sauve, comme tu me l'avais promis! Je suis si contente! Si contente!"

Et alors qu'elles se mettaient à discuter, comme pour rattraper le temps perdu, les deux rouquines dans son dos se mirent à toussoter, la faisant revenir sur Terre. Anasaki sursauta et coupa court à leurs retrouvailles :

« Excuse-moi, Ayumi, on manque de temps. J'aurais du te prévenir de notre venue. Je t'expliquerais tout après. Mais nous devons partir maintenant, les soldats d'Hizoro ne vont pas tarder à rappliquer. »

La jeune Démone aux cheveux roses fronça les sourcils. Elle avait compris. Elle hocha la tête, et l'instant d'après, c'était réparti.

-

Kisuke, Chad, Ishida, Toshiro et Rangiku se tenaient à l'ombre d'un bâtiment, dans un quartier des plus déserts qui soient. Ils s'étaient considérablement rapproché du grand bâtiment noir qui dominait la ville, et une étrange sensation émanait d'ailleurs de celui-ci. Ils étaient séparés d'une rangée de petite case par une large rue qu'ils ne pouvaient traverser sans précautions, car elle était complètement ouverte, dévoilée. Ils venaient d'être rejoints par Rukia et Yoruichi.

« C'est là ? S'enquit la petite Kuchiki.

- Oui, répondit Rangiku. La troisième petite case sur la droite.

- A mon signal, on y va, fit Toshiro. »

Il passa juste sa tête derrière le mur, et examina méticuleusement les alentours. Et lorsqu'il se fut assuré qu'ils étaient seuls, il abaissa sa main, et ils se précipitèrent à coup de Shunpô, pénétrant avec précipitation dans la case en question. Ils dégainèrent instantanément leurs sabres, en prévision d'un quelconque piège. Mais rien.

« On dirait qu'on est seuls » fit Kisuke en relevant son chapeau.

A l'intérieur, il y avait juste le strict minimum, de quoi vivre. Il y avait peu de meubles, et aucune décoration. Les murs étaient sombres, la pièce n'était éclairée que par la faible lumière provenant de la fenêtre, ainsi que par une petite ampoule. A l'opposé de la porte d'entrée se trouvait un escalier de bois qui montait. Ishida s'avança calmement, observant les lieux avec cet esprit critique et aiguisé qui était le sien.

Ils examinèrent eux-mêmes la maison, pour être sûrs de leurs solitude, et celle-ci s'avéra d'ailleurs véridique. Puis, quelques instants après, de nouveaux arrivants se firent entendre, pénétrant avec brusquerie et méfiance comme ils l'avaient fait.

« Ah, vous êtes tous là » Fit Anasaki avec soulagement.

Elle était accompagnée de Zaraki, Ichigo, Renji, et... Et... Mais attendez, c'était qui celle-là ? Voyant les regards surpris et incrédules de ses amis face à cette petite adolescente qui leur souriait et agitait sa main, Anasaki eut un sourire heureux.

« Laissez-moi vous présenter Ayumi. C'est elle, ma seule alliée dont je vous parlais. Elle est ma petite protégée, elle est comme ma petite sœur. Elle nous sera d'une précieuse aide pour les événements à venir. »

Puis, elle se tourna vers ladite Ayumi.

"Eux, ce sont mes amis. Tu te rappelles de la Soul Society, des Shinigamis ? Et bien voici Ichigo, un Shinigami Remplaçant et Rukia, Rangiku, Renji, des Shinigamis du niveau de Vice-Capitaine. Ensuite, il y a Zaraki et Toshiro, deux Capitaines actuels du Gotei 13. Puis, voilà Ishida et Chad, un Quincy et un Humain doté de pouvoirs spirituelles. Et pour finir, Yoruichi, Kisuke, anciens capitaines de la Soul Society."

Toshiro, égal à lui-même, ne put s'empêcher de reprendre Anasaki sur le fait qu'elle ne l'ait pas appelé "Capitaine Hitsugaya". Et, lorsqu'il fit sa remarque, les yeux d'Ayumi s'écarquillèrent. Elle s'avança doucement vers lui, tel un chat et posta sa main sur la joue du Capitaine. Celui-ci, gêné, se retrouva rapidement à quelques centimètres du visage de la jeune fille qui faisait sa taille. Elle était très étrange. Il se recula automatiquement. L'adolescente lui sourit, elle s'avança à nouveau vers lui, le dévisageant et l'analysant, les yeux brillants.

Elle lui prit la main, comme fascinée et murmura : "Qu'est-ce qu'il est beau... Enchantée, Capitaine Hitsugaya." Elle fit une révérence au Capitaine déconcerté, puis retourna auprès de son amie, non sans lui avoir jeté un dernier coup d’œil malicieux. Toshiro resta "sur le cul", comme on dit, il ne pouvait détacher ses yeux de cette fille, si bizarre soit-elle. Contrairement à cet endroit, elle ne dégageait que des ondes positives et joyeuses, illuminant tout ce qu'elle touchait. Il fut sortit de ses pensées par Rangiku, qui lui murmura : "Bah dis donc, à peine arrivé que vous faites des ravages, Tai-cho ». Il reprit aussitôt son air froid et lui asséna un "La ferme!" qui fit rigoler la lieutenant.

Ayumi était très amicale, elle semblait s'entendre très bien avec ses nouveaux invités.

« Que font autant de Shinigamis dans notre Monde ? S'enquit-elle.

- Nous sommes venus sauver notre amie, répondit Rukia.

- Ah oui? Que fait-elle ici? C'est une Démone? La sauver de qui?

- Non, une Humaine. Elle a été enlevée par deux Démones, il y a peu de temps... Peut-être l'as-tu déjà vue?

- Enlevée? Une Humain ? Non, je n'ai rien entendu de tel... Il faut dire que depuis le départ d'Onee-chan, ils m'ont carrément écarté de la garde, je n'ai plus accès à ce type d'information. Aurait-ce un rapport avec cette fameuse explosion, la dernière fois ?

- Quelle explosion ? Demanda Anasaki, les yeux plissés.

- Je ne sais pas, mais il y a peut-être un mois, la dimension toute entière a été ébranlée par une incroyable énergie en provenance du Palais. C'était une force que je n'avais jamais ressentie, tout a tremblé pendant quelques secondes, c'était d'une violence inouïe. Je n'avais jamais rien vu de tel, les gens ont pensé à une sorte de fin du monde.

- Tu peux nous en dire plus ? Demanda Yoruichi.

Ayumi se jeta de nouveau dans une contemplation des nouveaux arrivants, posant le plus souvent son regard sur un certain Capitaine aux yeux bleus turquoise.

- Non, pas vraiment... C'était la première fois que je ressentais quelque chose comme ça, quelque chose d'aussi puissant et intense. L'Akrys semblait être mélangé avec une autre source d'énergie, mais je n'ai aucune idée de ce que ça pouvait être. La signature de cette puissance était particulière, c'était... Wow.

Anasaki se pétrifia, son visage pâlit instantanément. Elle se ferma, et glissa d'une voix indescriptible : "Ayumi... T'es bien sûre de ce que tu avances?"

Celle-ci opina de la tête, sans comprendre.

- Qu'est-ce que cela signifie ? Demanda Chad.

- Qu'Orihime est au Palais, répondit Anasaki. Et qu'ils l'ont sûrement faite fusionner avec Kimaya.

A la mention de ce prénom, Ayumise figea. Elle remarqua qu'un silence de plomb s'était installé dans la pièce. Anasaki, le roux, la petite brune, le grand métis, la pulpeuse blonde vénitienne, la jolie métisse et son copain, le binoclard, le second roux et ses tatouages et le si mignon capitaine; ils étaient tous abasourdis, sauf le mec au sourire étrange et ses clochettes dans les cheveux qui s'était battu contre elle.

Le fameux Ichigo, qui lui avait tout de suite inspiré confiance, plus que les autres, semblait abattu et inquiet. Son visage se renferma, comme si il avait perdu tout espoir. La jeune fille aux yeux rouges, bafouilla : "Fusionner... Avec Kimaya ?"

La Démone aux cheveux clairs saisit les mains de celle aux cheveux roses et murmura : "Oui, Ayumi... Cette fille... Il s'agit de la Princesse, qu'Hizoro a enlevée, et qu'on est venu sauver... Ma petite sœur, Orihime Inoue."

A cette annonce, les yeux de cette dernière s'agrandirent. L'instant d'une seconde, tout le monde crut voir une lueur de détresse dans ses yeux, qui disparut aussitôt. Elle remarqua que son ami roux était à la limite de l’affolement, il ne savait que faire. Alors, mettant de côté ses propres émotions, elle se rapprocha rapidement de lui et enroula ses bras autour de son torse, se voulant rassurante. Ichigo fut surpris et touché par cette attention, surtout de la part d'une adolescente qu'il venait de rencontrer. Il rendit timidement le câlin à la jeune fille; n'ayant pas tellement l'habitude qu'une enfant le prenne dans ses bras.

Anasaki reprit :

- Ça ne change rien à notre plan.

- Oui, reprit Rangiku. De toute façon, qu'avons-nous comme autre choix ?

- Fusionnée ou pas, on ira la sauver, renchérit Renji fidèle à lui-même.

Un sourire aux lèvres, Anasaki s'adressa à Ayumi :

- Je suppose que tu comptes venir avec nous, hein ?

- Bien évidemment, répliqua celle-ci avec enthousiasme. Je vais me battre avec vous !

- Tu es spécialisée, toi aussi ? S'enquit Rukia.

- On peut dire ça comme ça, même si je n'ai pas encore atteint forme humaine.

- Attend une minute, commença Toshiro qui venait de tilter. J'ai cru comprendre que pour devenir "spécialisé" et prendre forme humaine, il fallait tuer ses amis, non... Ce qui signifie...»

Il s'arrêta, nullement certain de vouloir connaître la réponse. Anasaki jeta un coup d’œil à Ayumi, comme pour lui demander une permission. Celle-ci, qui avait toujours son regard attendrissant, hocha la tête. La démone aux yeux verts s'avança et s'éclaircit la voix :

"Ayumi détient un énorme pouvoir depuis son enfance. Alors qu'elle n'avait que quelques années, ses parents furent tué devant ses yeux par un groupe de Démons. Elle était si petite qu'elle ne put résister lorsqu'ils l'embarquèrent avec eux. Ils la confièrent à des savants, qui testèrent des tas de choses sur elle, pendant des années et des années. Elle faisait partie d'un groupe d'enfant formant un projet destiné à rapprocher la race des Démons du pouvoir ultime de Kimaya. Son pouvoir augmentait, son apparence changeait. Le groupe de Démons qui l'avait arrachée à sa famille l'utilisait comme une arme de destruction, et lui faisait faire le sale boulot. Elle n'était qu'une enfant, comme tous les autres, mais il la forçait à tuer tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin. Elle massacrait des milliers de Démons et devenait de plus en plus puissante contre son gré, de plus en plus "humaine". Elle, qui a grandit dans un bain de sang n'a jamais eu conscience de la valeur de la vie, elle voyait la mort comme une habitude et ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. Un jour, ce fameux groupe de Démons tenta un coup d'état, utilisant Ayumi et les autres pour balayer la garde du Palais. Je me vis assigner pour mission de les arrêter, et je réussis. Je les ai tous tué, sauf elle.

A cette époque, j'étais moi-même une Démone assoiffée de sang et de vengeance, mais lorsque je rencontrai cette enfant, je me revis en elle. Pourquoi elle, et pas une autre? Elle avait ce regard impassible, cet automatisme d'assassin, cette puissance inhumaine que j'avais moi-même, depuis petite. Quelque chose d'incroyable s'est passé en moi, je retrouvai mon humanité. Je ne pouvais me décider à la tuer, alors je l'ai prise avec moi, et bien qu'elle n'ait jamais réussi à trouver sa voix de spécialisation, elle a intégré la garde d'Hizoro. Depuis ce jour, elle fut comme ma petite sœur, ma seule amie.

Concernant mon pouvoir, ce n'est pas aussi compliqué. Je suis née avec l'idée de venger mes deux parents et de retrouver ma petite sœur. Ma grand-mère mourut lorsque j'avais six ans, assassinée elle aussi par un Démon en quête de pouvoir, comme tant d'autres. A sa mort, je me suis transformée en un vrai démon, au sens où vous l'entendez vous, Humains. J'errais dans la rue, tuant tous ceux qui se trouvaient sur mon passage, décimant des villages entiers et me nourrissant de leur pouvoir. Je devenais humaine, en perdant toute conception de la vie. Tout le monde me connaissait et me redoutait, je fut seule pendant près de huit ans. A mes douze ans, Hizoro me trouva de lui-même et me proposa de me joindre à lui. Guidée par ma rancœur, je suivis le meurtrier de mes parents, attendant en silence l'ombre d'une rébellion. Sous les ordres d'Hizoro, je continuai à massacrer ceux de ses listes noires, et au bout d'un moment, je devins totalement humaine, et me spécialisai dans la foudre. Ayumi fut la lueur qui vint illuminer ma vie. Elle était dans une situation similaire à la mienne, orpheline, et née pour tuer. Lorsque nous nous rencontrâmes, nous nous fîmes la promesse de ne plus jamais tuer quelque innocent que ce soit, et de tout faire pour que notre rêve se réalise. Elle fut ma rédemption, ma renaissance. Voilà tout."

Toshiro était surpris, il regardait Ayumi qui restait fidèle à elle-même. Il avait déjà entendu à peu près l'histoire d'Anasaki, et avait été bouleversé. Celle d'Ayumi était du même registre. Et dire qu'elle avait un si grand pouvoir... Un passé si douloureux... Lorsqu'elle le surprit en train de la fixer, elle lui jeta un magnifique sourire qui déstabilisa le capitaine, bien qu'il n'en fit rien paraître. Elle ignora toutes les œillades dont elle était sujet, se redressa et cria avec son air heureux habituel : "Tout le monde! Alors, quand est-ce qu'on va aller sauver la Princesse?" Elle était si forte, si courageuse, et pourtant si jeune... En la voyant ainsi, Toshiro ne put s'empêcher d'être ému et intrigué.

Rangiku sourit en voyant l'enthousiasme de la jeune fille, ils avaient tous besoin que quelqu'un les motive de cette façon. Cependant, un certain Quincy vint à la charge, avec son habituel pessimisme : "C'est bien beau tout ça, mais comment va-t-on s'y prendre? Je suppose que ce Palais est bien gardé, nous n'avons donc aucune possibilité de nous y introduire. Nos plans d'intrusion ont été gâchés à cause de ce foutu Zaraki incapable de se contrôler." Ayumi, un tantinet vexée, s'avança vers Ishida et posa les mains sur sa taille : "Eh oh, binoclard! Tu me prends pour qui? Bien sûr qu'on a un moyen de pénétrer dans l'Palais! Et pour le reste, je vais me débrouiller. Nan mais oh." 

Renji, ravi que son ami se fasse remettre à sa place chuchota : "Hop, ça c'est fait." Le concerné lui jeta un regard noir, remonta ses lunettes et s'enferma dans un silence complet. Kenpachi continua, impatient : "Alors, on y va comment?". Ayumi se déplaça vers l'escalier, puis s'orienta vers la gauche de celui-ci. Elle se retrouva face au mur de plâtre et posa sa main contre celui-ci. Elle tâtait le mur les yeux fermés, lorsque brutalement, elle abattit son poing droit sur celui-ci, devant les yeux surpris de ses amis. Le mur qui semblait pourtant épais avait été troué par le poing de la jeune fille, en un rond bien précis et net. L'adolescente passa sa main dans le trou, comme pour y récupérer quelque chose. Elle en sortit une petite clé et se dirigea vers la porte, collé à l'escalier. Elle l'ouvrit et fit signe aux autres de la suivre.

Ils se retrouvèrent dans une petite pièce aux murs de bois, remplie d'armes, toutes plus grandes les unes que les autres. Bien qu'elles étaient différentes des armes qu'on trouvait sur terre, elles y étaient similaires. Il y avait des lances, toutes sortes d'épées, des fusils, des pistolets, des mitraillettes, des grenades, des shuriken, des nunchaku, des kunai, et même d'énormes armes dont le nom leur était inconnu... Yoruichi avait les yeux brillants, elle ne s'attendait pas à trouver un tel endroit derrière une porte si modeste.

Ayumi s'avança dans la pièce et, arrivée à un certain endroit, elle posa sa main au sol. Elle souleva une petite planche du parquet en bois, qui dissimulait une serrure. Elle y inséra la clé et la fit tourner. Alors, le sol devant la jeune fille se déroba et laissa apparaître un escalier, qui s'enfonçait dans la pénombre. Anasaki, déconcertée demanda : "Qu'est-ce que c'est?"

Son amie Démone, plus fière que jamais, se retourna, un air satisfait sur le visage : "Je me doutais bien qu'un jour on en aurait besoin! Alors, pendant ton voyage, j'ai creusé un tunnel qui nous mènera directement aux sous-sols du Palais!". Les mâchoires respectives d'Ichigo, de Toshiro et de Renji se décrochèrent. Bah oui, évidemment. Cette fille était vraiment spéciale. Lorsqu'elles virent leurs têtes, Ayumi et Anasaki se mirent à rigoler, entraînant au passage les rires plus ou moins féminins de Rukia et Rangiku. 

Mais soudain, les deux Démones se mirent sur la défensive, à l'affût. Elles échangèrent un regard entendu.

«Que se passe-t-il? Demanda Ishida, inquiet de ce soudain changement d'attitude, d'atmosphère.

- Ils ont senti votre présence, répondit calmement Ayumi. Ils arrivent.

- Quoi ? Ils arrivent ? Déjà ? S'écria Renji, excité par l'adrénaline que lui procurait la situation.

- Nous devons nous dépêcher, continua Anasaki. La faible barrière qui protège la maison ne les retiendra pas longtemps. Allons-y !»

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils dévalèrent tous précipitamment les escaliers et quelques secondes après, ils arrivèrent sur un sol de terre,presque plat, et se retrouvèrent dans un couloir souterrain extrêmement étroit : le tunnel, leur porte d'entrée pour le Palais. Ils durent se mettre en file indienne pour pouvoir continuer leur progression et se mirent à courir. Bien que le corridor n'était qu'un couloir de terre, les murs, le sol et le plafond étaient presque parfaitement lisses, et il y avait même des torches accrochées aux murs par de petits crochets de fer. Il fallait s'y attendre.

«Après tout, il ne s'agit que d'un simple tunnel de plusieurs kilomètres de long, creusé par une jeune Démone aux pouvoirs exceptionnels», pensa Ishida, un peu admiratif.

Ayumi en tête, Anasaki en fin de queue, ils courraient les uns derrière les autres dans un silence symbolique, ils se préparaient. Cette dernière guettait sans cesse derrière elle, car leurs poursuivants avaient réussi à briser la barrière. Cela faisait maintenant une dizaine de minutes que leur trajet durait, et ils pouvaient tous clairement entendre les cris de leurs ennemis.

Quelque peu paniquée à l'idée de devoir se battre dans un espace aussi restreint, Ayumi accéléra considérablement la cadence, et même s'ils eurent du mal à tenir le rythme, les autres n'eurent pas le choix et durent également faire des efforts. Quand elle sentit qu'ils creusaient l'écart entre eux, Anasaki soupira. Puis, heureusement pour eux, ils se retrouvèrent bientôt en face d'un mur gris, mettant fin au tunnel.

Toujours aussi surprenante, Ayumi cassa sans encombres le mur, laissant un trou très net et extrêmement précis dans le plâtre. Elle passa sa tête par le trou, guettant la moindre présence, puis son corps entier. Elle fut rapidement suivie de tous ses amis, et ils se retrouvèrent dans un autre couloir, totalement différent.

«Ils arrivent, constata Yoruichi qui les sentaient se rapprocher soudainement plus vite.

- Pourquoi ne pas les attendre? Proposa le Kenpachi du groupe, toujours fidèle à lui-même.»

Mais soudainement, Rukia eut une idée.

«Laissez-moi m'en occuper» Proposa-t-elle en se positionnant face à la sortie qu'ils venaient de franchir.

Ici, elle dégaina son zanpakutô, et le fit tourner en un cercle parfait.

«Danse, Sode no Shirayuki.»

Un léger halo bleu l'enveloppa, elle tentait tant bien que mal de restreindre son reiatsu, histoire de ne pas alerter tout le Palais de leur position. Là, la lame de son sabre se dupliqua quatre fois pour s'enfoncer dans le sol. Elle plia ses jambes et tendit son arme devant elle, à la verticale, le côté aiguisé vers le ciel.

«Tsugi no Mai, annonça-t-elle. Hakuren!»

Et là, une incroyable avalanche de neige pénétra dans le tunnel, gelant, glaçant tout ce qui se trouvait sur son passage et immobilisant ainsi les vingt-quatre Démons qui les poursuivaient anciennement.

Rukia avait eut une bonne idée. Maintenant, ils étaient tranquilles. Ils se retournèrent: ils se trouvaient visiblement dans les sous-sol de la grande bâtisse qu'était le Palais. Il n'y avait aucune fenêtre, et peu de présence à cet étage. Le sol était tapissé, les murs peints en rouge pourpre, et le plafond orné de multiples lustres, tous identiques. Sans leur donner quelconque explication, Ayumi reprit sa course, dépassa de nombreuses portes et entraîna les intrus dans un escalier qui s'avéra être assez long. Elle ne s'arrêta que lorsqu'ils furent tous en haut de l'escalier.

Anasaki s'avança, nostalgique.

«Cela faisait bien longtemps que je n'étais pas venu ici, souffla-t-elle.

- Rien n'a changé, tout est resté pareil, affirma Ayumi.

- Comment allons-nous évoluer, maintenant? Questionna Kisuke.

- Comme on avait prévu de faire, répondit-elle.

 

Anasaki ferma les yeux quelques instants, se concentra. Elle eut un sourire mauvais. Et quand elle les rouvrit, elle lâcha :

- Je m'en doutais. Hizoro savait très bien ce qu'on avait prévu de faire.

- Qu'entends-tu par là ? Demanda Chad, suspicieux.

- Le Palais est vide de personnel et de soldats. Il n'y à que les cinq démons spécialisés, qui semblent nous attendre dans leurs salles respectives et la Garde Rapprochée d'Hizoro. Orihime... Reste introuvable, comme Hizoro. Mais j'ai déjà ma propre idée le concernant.

- Tu veux dire que... ?

- Oui. Il nous a poussé à courir vers le Palais, et maintenant, nous y voilà enfermés.

- Serait-ce en rapport avec ça ? Fit Yoruichi, en désignant les caméras qui se trouvaient tous les cinq mètres au-dessus de leurs têtes.

- Il nous a bien eut, siffla Ayumi, agacée.

- Ce n'est pas si mal, fit Anasaki, avec dureté. Il veut transformer ça en une sorte de jeu télévisé, qu'à cela ne tienne. Nos plans ne changent pas.

-

Une dizaine de minutes après, ils arrivèrent en courant dans une grande pièce, un peu comme un hall, en forme de cercle. Sans compter l'entrée par laquelle ils étaient apparus, il y avait huit sorties dans la salle, dont sept qui étaient fermées par des portes. La dernière sortie, qui se trouvait à l'opposé de leur lieu d'arrivée, semblait mener à un autre escalier. Le plafond de la grande salle était un arc de cercle, un dôme, décoré de multiples peintures. Kisuke put remarquer que ces dessins représentaient pour la plupart des guerres, des soldats, des Démons, etc... Sur les sept portes, on pouvait lire une inscription différente : "Amour", "Vert", "Éclair", "Eau", "Cri" et "Hiver". Cependant, sur la septième porte, rien n'était écrit. Elle avait juste été peint en rose, le même rose que les cheveux d'Ayumi.

« C'est ici ? demanda Rangiku.

- Oui, répondit Ayumi qui avait littéralement changé d'attitude depuis leur entrée au Palais. La salle des Démons spécialisés.»

Anasaki se plaça alors devant le petit groupe et leur fit face. Elle les regarda chacun dans les yeux. Elle aussi, avait changée. La jeune femme tendre et douce avait laissée place à une femme fière, forte et autoritaire qui avait bien des ressources.

«Bien, démarra-t-elle. Nos chemins se séparent ici. Je vais récapituler. »

Tout le monde acquiesça, excepté Zaraki, qui évidemment, n'attendait que le combat.

" Toshiro et Ayumi. Porte «Eau». Toshiro, je compte sur toi."

A cette annonce, Ayumi prit la main de son compagnon dans la sienne. Il n'osa retirer ses doigts, de peur de vexer la jeune fille. Et puis... il devait avouer qu'il trouvait cela plutôt agréable.

Anasaki continua : "Rukia et Renji. Porte «Vert»."

Rukia regarda Renji, toutes ses dents étaient dehors, dévoilées par son habituel sourire si charmeur. 

« On dirait bien qu'on va devoir se battre côte à côte, s'exclama-t-il, enthousiaste et excité.

- Ouais, et t'as pas intérêt de me gêner, rétorqua la jolie brune qui ne pouvait s'empêcher de sourire malgré elle.

- Kisuke, Chad, reprit la jolie Démone. Porte «Hiver». Zaraki et Ishida. Porte «Amour». Et pour finir, Yoruichi et Rangiku. Porte «cri». Vous savez quoi faire. »

- Je vais enfin pouvoir prendre ma revanche sur ces deux pétasses, siffla Rangiku, un sourire mauvais sur le visage.

A la fin de ces paroles, un lourd silence s'imposa dans la salle. Anasaki posa son regard sur chacun des combattants devant elle : Ayumi était plus sérieuse que jamais: elle n'allait pour rien au monde manquer cette chance de réaliser son rêve, elle était prête à tout pour la vie de la Princesse. Toshiro restait sérieux, calme, posé et sur ses gardes, après tout, ils étaient tout de même en terre inconnue. Zaraki avait un sourire carnassier, heureux de se rapprocher du combat. Enfin! Yoruichi et Rangiku souriaient elles aussi, prêtes à relever un nouveau défi. Elles étaient prêtes, et ces deux putains de Démone allaient morfler.  

Ishida, lui, restait le même, bien qu'une petite lueur de détermination illuminait ses yeux fins; tout comme Chad. Kisuke souriait également, pressé et intéressé par le fait de pouvoir rencontrer d'autres Démons. Renji et Rukia, eux, semblaient déjà prêts au combat, bien décidés à sauver Orihime. Et pour finir, Ichigo, au centre de la bande, regardait fixement devant lui, le regard rempli d'une détermination inébranlable. Anasaki fut touchée de voir l'attitude de tous ceux présents ici, Orihime était vraiment bien entourée...

La jeune femme s'avança vers chacun des duos et leur tendit à chacun une petite boule d'un joli bleu pâle. Aucun d'entre eux ne parla, sachant pertinemment ce qu'ils avaient à faire. Chacun rangea la petite boule dans son habit et se positionna à côté de son camarade, même Zaraki.

« Mais pourquoi n'y a-t-il pas d'inscription sur cette porte rose? S'interrogea Kisuke, désignant la seule porte sans inscription.

- C'est ma salle, s'empressa de répondre Ayumi, comme si elle présentait sa chambre. Sauf que comme je n'ai pas de voix de spécialisation bah, on ne savait pas trop quoi écrire dessus... Alors on l'a juste peint de la même couleur que mes cheveux!»

Kisuke regarda avec intérêt la jeune Ayumi, elle était vraiment intéressante. Anasaki prit soudain un air très sérieux : "Ichigo, nous allons nous occuper d'Hizoro. Orihime doit être avec lui, ou pas très loin."

Celui-ci hocha la tête, toujours aussi déterminé. Cette salle lui donnait un sentiment de déjà vu, et lorsqu'il croisa le regard de Rukia, Renji, Chad, et Ishida, il comprit qu'il n'était pas le seul. Encore une fois, Orihime leur avait été arrachée.

"Les amis, c'est ici que nos chemins se séparent, commença le rouquin. C'est le moment décisif, on ne peut se permettre une seule défaite. Mais, quoi qu'il arrive, faites attention et revenez en vie."

Renji continua, en jetant un regard complice à ceux qui avaient vécu l'épisode "Sauvetage d'Orihime au Hueco Mundo" : "Et encore une fois, ayons le courage de nous dresser face à nos ennemis, et promettons-nous de revenir sains et saufs, et vainqueurs de cette grande bataille qui nous attend."

En formation de cercle, ils posèrent chacun l'une de leur main sur celle de son camarade, au centre de leur regroupement. Évidemment, on du forcer Zaraki et Toshiro à s'y mêler, éternels solitaires qu'ils étaient. Ils abaissèrent d'un coup leur main et crièrent unanimement : "Oui!" puis se dirigèrent, en duos, vers chacune des portes qui leur étaient destinées.

Les combats approchaient, ils ne pouvaient plus faire marche arrière. La défaite était interdite, pour le bien de tous, ils devaient garder courage et ne jamais baisser les bras. Ils étaient tous déterminés, ils avaient tous envie d'en découdre. C'était la deuxième fois qu'Orihime était arrachée à ses compagnons. Et cette fois encore, ils se promirent tous de la délivrer de ses agresseurs, car Orihime, peu importe son statut, sa destinée, ou la prophétie qui lui était attribuée, était l'une des leurs, et ça, l'amitié et l'amour qui les liaient, personne ne pourra jamais les briser.

 

'Inoue, attends moi!!'

 

Et c'est sur cette dernière pensée que notre jeune shinigami remplaçant s'enfonça dans l'obscurité de l'escalier, accompagné de sa fidèle amie et sœur d'Orihime, Anasaki.

 

 

 

Fin de ce chapitre!! J'espère qu'il vous aura plu, et que vous continuerez à lire ma première fan fiction sur Bleach. 

Je tenais à préciser que quand je dis des trucs du genre "ils se promirent tous de la délivrer", je ne compte pas Zaraki, parce que lui, sauver les gens, c'est pas trop son habitude, mais voilà quoi! Je serai évidemment très heureuse de recevoir vos avis, vos critiques ou vos conseils, alors n'hésitez pas à me faire part de chacune de vos remarques!

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