Nouveau Monde

Chapitre 6 : "On ramènera Inoue."

8966 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:19

Chapitre 6,

 

Un assourdissant silence succéda à la révélation d'Anasaki, adossée contre le mur. Ils restèrent tous ainsi durant de longs instants, pour certains abasourdis, choqués, ou impassibles. Le premier à réagir fut Ichigo, qui se leva brutalement et plaqua ses mains sur le lit d'Anasaki, faisant violemment tanguer le matelas. Le visage décomposé, il s'écria : "Qu'est-ce que t'as dit!?"

A cet instant précis, comme une bombe à retardement, un brouhaha sans nom s'installa dans la pièce et la concernée sourit un peu, amusée par la réaction de ses amis. Cela aurait été étrange et assez effrayant, d'ailleurs, s'ils n'avaient pas réagis comme cela.

"Je sais que cela peut être difficile à croire, reprit-elle. Mais c'est la stricte vérité : Orihime est ma sœur, et la Princesse, celle de la Prophétie."

De nouveau, l'agitation laissa place à un silence de plomb qui contrastait avec la précédente ambiance. Ce fut comme un boulet de canon. Les visages de son assemblée se décomposèrent. Les questions, les images, les pensées se chevauchaient et s'entremêlaient dans leurs esprits à tous. Le visage d'Ichigo, comme un bon nombre d'entre eux, était crispé, si on pouvait appeler cela comme tel et ses yeux, écarquillés, exorbités.

" - Anasaki, sérieux, avança Renji. Ne nous fais pas de blague!

- Imbécile, s'énerva Ishida. Tu crois vraiment que c'est une blague?"

Même Ishida perdait ses moyens, c'était dire. Ichigo, Rukia, Chad et Rangiku étaient comme assommés, immobiles, la bouche entrouverte. Ils n'en croyaient simplement pas leurs oreilles. Kisuke posa la main sur son chapeau, l'abaissa légèrement comme il en avait l'habitude et déclara, sereinement : "Tout prend maintenant sens. Ses pouvoirs frôlant le domaine du divin, son histoire, et même son prénom. Tout concorde."

Pendant un court instant, Chad ne put s'empêcher de s'imaginer Orihime sur un trône fait entièrement de diamant, telle une princesse. Le voyant sous cet angle, il se dit que le rôle de princesse ne lui convenait pas du tout. Mais ce dont il était certain, c'était que si elle s'y mettait, son amie pouvait faire changer le monde tout en restant elle-même. Elle avait ce pouvoir là, celui de transmettre l'amour qu'elle ressentait. Elle était comme ça, et si le destin en décidait ainsi, elle ferait sûrement une incroyable princesse.

Puis, en se remémorant les souvenirs de sa si chère amie, il se rendit compte que seuls leurs yeux et leurs cheveux distinguaient réellement Orihime et Anasaki. C'était comme si, maintenant qu'on lui présentait les faits, il trouvait cela évident. Physiquement et mentalement, il était d'abord difficile de leur trouver des similitudes, mais si on regardait mieux, cela devenait aussi visible que le nez au milieu de la figure. Leurs expressions, les traits de leur visage, leur morphologie, leurs façons d'être. Elles étaient toutes deux douces et délicates, folles et imprévisibles, mais l'une des deux était beaucoup plus timide que l'autre, à savoir celle qui avait été kidnappée, pour la seconde fois.

Anasaki, après avoir observé méticuleusement Kisuke, reprit :

«Lorsque je suis arrivée ici, j'avais pour but de tout révéler à Orihime, et de tenter de réaliser le souhait de ma mère, qui était de sauver notre Empire, mais je n'ai jamais osé... Elle était si heureuse avec vous, que je n'ai pas voulu gâcher sa vie tranquille... Enfin, « tranquille », si j'avais su que vous étiez tous des Shinigami ou je ne sais quoi... C'est dingue quand même, ça ! Mais je... La voir, retrouver ma sœur m'a fait perdre mes esprits, mes objectifs. L'espace de quelques semaines, j'ai pu savourer le fait d'avoir une vie tranquille et normale, d'avoir des amis. C'était...

- C'est juste... Dingue, commença Renji. Alors la, je n'en reviens pas. Comment est-ce possible ? Pourquoi ne nous sommes-nous jamais rendu compte de rien ? Et puis, comment se fait-il que je n'ai jamais entendu parlé de ce monde des Démons ? J'ai tellement de questions ! Comment as-tu retrouvé Orihime ? Comment tu-

- Du calme, la calma Yoruichi. Une question à la fois. Ce n'est pas si facile, de tout dévoiler comme ça, d'un coup...

- Alors comme ça, Orihime est si puissante que ça..., murmura un Kenpachi intéressé, en croisant les bras.

- Anasaki, fit Ishida. Si ce que tu dis est vrai, cela signifie-t-il que les pouvoirs qu'a développé Orihime sont ceux de sa mère, scellée en elle ?

- Malheureusement, je ne sais pas, répondit-elle en soupirant.

- Comment ça ?

- Il y a du reiatsu, dans notre Monde, mais nous ne l'utilisons pas. Nos pouvoirs sont complètement différents des vôtres, nous ne fonctionnons pas de la même manière. Dès la naissance, nous naissons avec un immense réservoir d'énergie : l'Akrys, qui s'apparente chez vous à de l’énergie spirituelle. C'est pour cela que vous ne ressentez pas nos pouvoirs. Or, en grandissant, chacun fait son propre usage de l'Akrys. Certains le convertissent uniquement en force physique, en puissance, d'autres en une sorte de magie et quelques-uns, comme moi, apprennent à le maîtriser, et à en faire ce qu'ils en veulent. J'ai mis du temps à dénicher l'Akrys, chez Orihime, mais son réservoir et ses racines démones sont toujours bien là, bien que très discrètes. Cependant, ces pouvoirs qu'elle a développé et dont j'ai été témoin, sont uniquement composés de ce que vous appelez reiatsu. Or, vous m'avez affirmé qu'elle n'était pas une Shinigami. Et ça, je n'arrive pas à me l'expliquer...

- Anasaki, fit Kisuke. J'aurais une question à te poser. Le pouvoir de Kimaya, quel est-il ?

La concernée le fixa, les yeux plissés.

- Elle pouvait renier toute forme de vie, de pouvoir, de loi. Le pouvoir de tout refuser. Pourquoi ?

- Je vois, enchaîna-t-il, très intéressé. Sur ce, j'aimerais bien établir ma propre hypothèse. Je résume : Kimaya, la plus puissante des Démones, ayant des pouvoirs divins, a été scellée dans sa propre fille, qui a elle-même des pouvoirs frôlant le domaine des Dieux. Jusque là, tout va bien. L'hérédité pourrait déjà expliquer le fait qu'elle ait de tels pouvoirs et puisse réfuter les blessures et les attaques. Mais tout se complique là : Orihime utilise du reiatsu, alors que Kimaya usait votre propre énergie : l'Akrys. Ici, deux choix se présentent à nous : soit cela signifie qu'Orihime a réussi à convertir inconsciemment l'Akrys en reiatsu – mais entre nous, je ne vois pas comment elle aurait pu faire ça, sans même avoir conscience de ses propre capacités démoniaques – ou alors, c'est qu'elle a développé son propre pouvoir, sa propre énergie spirituelle, ici et que le pouvoir de sa mère à influencé la nature de son pouvoir, en lui transmettant les mêmes capacités.

- Cela voudrait-il dire qu'elle est parvenu à combiner deux sortes d'énergies différentes dans son corps ? Fit Ishida. C'est...

- Comment aurait-elle fait ça ? Demanda Toshiro, pensif.

- Aizen avait lui aussi été intrigué par les pouvoirs d'Orihime, reprit Urahara, ignorant le frisson qui parcourut ses compagnons. Il avait affirmé que ceux-ci ne résultaient que de l'influence qu'avait le Hogyoku sur elle, mais il est aujourd'hui clair que son hypothèse est soit totalement fausse, soit incomplète.

- C'est incroyable, souffla Renji, estomaqué. J'ai l'impression que vous parlez d'une autre Orihime...

- Ton hypothèse tient la route, fit-elle en s'adressant à Kisuke d'un ton extrêmement formel qui ressemblait plus à du Byakuya tout craché qu'à du Anasaki. Tu sembles bien informé sur nous, Shinigami.

Pour toute réponse, celui-ci abaissa son chapeau, un sourire satisfait sur le visage.

- Notre priorité est maintenant de savoir où se trouve Orihime, fit Ichigo.

- Elle doit avoir été ramenée chez nous.

- Quand pourrais-tu nous conduire jusqu'à l'Empire des Démons?

- Il faut avant tout que vous soyez bien préparés. J'ai des centaines de choses à vous dire. Cependant...»

Elle s'arrêta, le regard troublé. Elle se mordit les lèvres, serra les poings et baissa la tête. Rangiku, inquiète d'un tel revirement de situation, s'assit à son tour sur le lit de la blessée et lui demanda :

"Quelque chose ne va pas?"

Tout le monde reporta son attention sur Anasaki, devenue le centre de l'attention depuis quelques temps.

"Quelque chose cloche. Je n'ai laissé aucune trace, et ils m'ont pourtant retrouvée. De plus, Ami et Yui ont enlevé Orihime... Si elles ont agi ainsi, c'est uniquement sur ordre d'Hizoro. Elles ont du comprendre que Kimaya y était scellée... Ou du moins, si elles ne le savent pas, Hizoro, lui, le sait. Je.. Je n'ai aucune idée du sort qu'il lui réserve, et à vrai dire, j'ai vraiment peur de ce qui pourrait lui arriver. La pitié ou la compassion n'existe pas au sein des troupes d'Hizoro, et celui-ci n'a pas renoncé à sa vengean-"

Ichigo interrompit cependant son monologue d'un mouvement de la main, et lui adressa un magnifique sourire. Il déclara simplement : "Alors, il suffit qu'on aille la chercher avant qu'il ne lui arrive quoi que ce soit, c'est ça?" Anasaki écarta grand les yeux, éberluée. Quoi ? Elle pouvait lire dans les yeux du roux tout l'amour qu'il portait à la jeune fille, mais elle pouvait également y trouver une immense tristesse, ainsi que de la rancœur. Que se passait-il dans la tête du Shinigami, en ce moment? Nul n'aurait pu le savoir. Mais ce dont Anasaki était sûre, c'est qu'il avait besoin de soutien et qu'il était bien plus chagriné qu'il ne le laissait paraître.

Elle ferma les yeux quelques instants, toujours au centre de l'attention. Une fois ses réflexions finies, elle rouvrit les yeux, son expression avait changée. Sa face triste s'était changée en un visage à l'esprit combatif, déterminé. Elle regarda à son tour chaque membre de la petite assemblée et reprit : "Laissez moi jusqu'à demain pour tout vous expliquer dans les moindre détails. Absolument tout. Laissez-moi jusqu'à demain pour faire mes préparatifs et mettre au point des stratégies, car vous ne pouvez pénétrer en terrain ennemi sans un plan, ou sans même connaître ceux que vous allez combattre. Nous partirons demain matin."

Ses amis approuvèrent, puis les deux capitaines sortirent en premiers, suivis de tous les autres. Seul Ichigo resta. Il se leva et s'adressa à Anasaki : "Merci de nous avoir dit la vérité, à propos d'Orihime. Je n'aurais jamais cru... Enfin. Lorsque nous arriverons là-bas, je n'ai aucune idée de ce qui risque de se passer, mais Anasaki, tu seras forcément vue comme une traîtresse. Et je te connais, tu es exactement comme elle, alors je t'en prie, ne fais rien d'idiot et fais attention à toi." 

Il se dirigea vers la porte de sortie, mais elle l'arrêta :

- Ichigo.

- Oui ?

- Hizoro sera sûrement le plus puissant des ennemis que tu ais jamais combattu. Mais là n'est pas le véritable problème. Le problème se trouve autre part. C'est Orihime elle-même.

- Que veux-tu dire ?

- Si il force la fusion d'Orihime et Kimaya et que celle-ci choisit de l'utiliser à mauvais escient, tout sera perdu.

- On l'arrêtera à temps.

- Ichigo, reprit-elle. Je ne crois pas que tu réalises. Si Orihime s'approprie les pouvoirs de Kimaya, ceux-ci deviendront encore plus dévastateurs. Et n'oublie pas qu'elle a le pouvoir de tout renier. Absolument tout. Sans compter qu'elle est avant tout ma petite sœur, et ta bien-aimée. Alors, je t'en prie... Si je n'en suis pas capable... Protège là. Quoi qu'il arrive...  »

Il la fixa et la considéra avec attention. Il voyait bien que ça lui coûtait de considérer même cette hypothèse. Il hocha la tête. Oui, il se le promis.

 

[Vous pouvez mettre cette musique, si vous voulez : https://www.youtube.com/watch?v=1uLPjiITqqY ]

Le soleil n'allait pas tarder à se coucher. Rukia, assise sur le sable encore chaud, fixait l’horizon pensive. Le paysage restait magnifique à tout instant de la journée. La shinigami enfonçait ses doigts dans le sable, crispée. Elle qui était si fière d'avoir organisé ses vacances se retrouvait maintenant à regretter ses actes. Elle pensait beaucoup à son amie, c'était la deuxième fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation.

''Orihime, pourvu qu'il ne t'arrive rien... Tu as déjà assez souffert", chuchota -t-elle. Et, alors qu'elle pensait être seule, une main rassurante se posa sur son épaule. Elle leva la tête, surprise, et découvrit Renji, qui la regardait avec ce regard si familier qui lui faisait oublier tous ses problèmes. Il lui sourit et déclara :

- Je ne savais pas que tu aimais parler toute seule.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Rétorqua-t-elle, un peu vexée.

- Tu sais, fit-il, passant outre sa question. Orihime est bien plus forte que ce que l'on pourrait penser. Malgré son apparence fragile, c'est une combattante, elle aussi. Surtout avec ce qu'on vient d'apprendre.

Il s'assit à son tour à côté de son amie, et tourna son regard en direction de la mer. Rukia l'observa pendant quelques secondes, posant ses yeux sur les siens, sur sa bouche, sur son nez, sur ses tatouages, sur ses bras musclés, puis elle se retourna dans la même direction que lui. Rukia avait toujours été là pour Renji, et il savait bien que sans elle, il serait détruit. Mais pourtant, il continuait à faire comme si de rien n'était, croyant duper tout le monde.

Un peu plus tard, alors que cela faisait quelques minutes qu'ils regardaient le soleil se coucher, sans une parole, Rukia, posa sa main sur celle de Renji, rassurée. Celui-ci regarda avec étonnement la brune, qui retira aussitôt sa main, gênée. Elle se concentra de nouveau sur la mer, les joues roses.

'Mais pourquoi j'ai fait ça, moi!?'

Le tatoué regarda à son tour la shinigami de profil et il ne put s'empêcher de penser qu'elle était toujours aussi jolie et amusante. Il rigola un peu de sa réaction, puis il saisit Rukia par l'épaule et l'attira contre son torse chaud. Cette dernière fut prise de court, elle émit quelques bruits, puis se laissa finalement glisser contre le corps de cet étrange garçon aux cheveux rouges. Elle était si bien en sa présence, elle se sentait en sécurité, apaisée.

Et les deux shinigamis restèrent ainsi, l'un contre l'autre, à admirer le soleil qui retournait dans la mer.

 

[ Arrêtez la musique précédente, et vous pouvez mettre cette musique en même temps.  https://www.youtube.com/watch?v=VG3yzSuM9zM 

Si le lien ne marche pas pour quelconque raison, le titre est : Ludovico Einaudi - Nuvole Bianche ]

 

Ichigo était dans sa salle de bain, il venait de finir sa toilette. Rapidement, il enfila des habits et sortit dans sa chambre, seul. Alors qu'il se séchait les cheveux avec sa serviette blanche, il jeta un coup d’œil par la fenêtre et aperçut le câlin entre Rukia et Renji. Un sourire se dessina sur son visage, il avait longtemps attendu ce moment. Enfin, il était temps que quelque chose soit créer entre les deux shinigamis. Mais automatiquement, en regardant ses deux amis qui avaient tout l'air d'un couple, il se mit à penser à sa bien-aimée, et son sourire se dissipa aussi vite qu'il était apparu.

Orihime... Ce prénom si joli, qui évoquait tant de souvenirs au Shinigami remplaçant. Cette jolie rousse, si douce, si gentille, qui avait su attendrir son cœur. Durant sa scolarité, il n'avait que rarement remarqué la belle. Puis, en grandissant, ils étaient devenus amis, avaient traversé toutes sortes d'épreuves, et le jeune homme avait commencé à ressentir de la compassion pour son amie, puis, au final, de l'amour. Il se remémora le soir de la fête, où il avait déclaré ses sentiments à la jeune fille, ainsi que la suite des événements. En réaction à ses pensées, son regard se troubla, il baissa la tête, et des larmes lui montèrent aux yeux. Il s'énerva contre lui-même d'une telle faiblesse, comment pouvait-il avoir envie de pleurer, lui, Ichigo? Ctait la deuxième fois qu'Orihime était enlevée, la deuxième fois où il n'avait pas pu la protéger..

'Je ne suis qu'un idiot!' pensa-t-il.

Il était en proie à la solitude et à la culpabilité. Les remords et la tristesse écorchaient son esprit, il sombrait comme jamais. Au bout d'un moment, les larmes affluèrent sur ses joues, et il ne les retenait pas. C'était la première fois depuis bien longtemps que des larmes roulaient sur son visage, mais il fallait que ça sorte. Sa tristesse s'intensifia, il perdait pied. Sa mémoire lui faisait défiler des images d'Orihime, finissant de l'achever. Alors, il se mit à frapper le mur de ses poings, dépité, abattu, désespéré.

Comment avait-il pu la laisser partir? Et si elle subissait la même chose qu'au Hueco Mundo...

A cette pensée, Ichigo se mit à pousser des cris de rage,et à haïr le monde entier. Pourquoi la lui avait-on arrachée, une nouvelle ? Sespoings fermées s'abattaient sur le plâtre avec violence, représentatives de sa colère.

Et si il lui arrivait quelque chose ? Et si ils lui faisaient du mal ?

Il tapait sur le mur de plus en plus fort, jusqu'à s'écorcher les poings. Et il ne s'arrêta que quand une fissure commença à se dessiner. Il était essoufflé, de la sueur dégoulinait de son front. Ichigo, qui n'avait jamais fléchit à ce point, était au bord du désespoir. Commentavaient-ils osés la lui prendre? Sans même s'en rendre compte, sa haine se retournait contre lui, il s'en voulait, à lui, et aux ravisseurs de la princesse.

Il s'insulta lui-même, en proie à une désolation sans pareille. A quoi bon s'entraîner tous les jours, à quoi bon se prétendre être un shinigami, si il n'était même pas capable de protéger ceux qu'il aimait ? Pourquoi? Pourquoi fallait-il toujours qu'on lui retire mes proches?'

Puis, alors qu'il avait arrêté de donner des coups, Chad et Rangiku entrèrent en tromble dans la chambre. La rousse demanda, d'un ton alarmé, qui ne lui était pas familier : "Ichigo, je peux savoir ce qui te prend?"

Celui-ci, les coudes collés au mur, retourna sa tête vers ses deux amis. Faible... Il était si faible... Mais ces deux-là se prirent une gifle en pleine face lorsqu'ils croisèrent son regard. Ichigo... son visage... Son visage était déformé par la haine et la tristesse. Ses yeux, comme lors de sa hollowfication, commençaient à se remplir de noir, ses pupilles devenaient d'un jaune malsain et effrayant.

Des perles d'eau coulaient sur ses joues, du sang glissait de sa bouche, son front se plissait, ses dents se serraient, sa rage noircissait soncœur. C'était comme si il n'était plus lui-même, comme si l'influence de son Hollow intensifiait son ressentiment. Le fait de perdre Orihime une seconde fois lui était insupportable. Alors, prise d'une impulsion, Rangiku n'hésita pas et couru vers Ichigo qui avait les yeux luisants. Elle le serra dans ses bras, compatissante. Aussitôt, la respiration haletante de celui-ci se calma légèrement, ses yeux commencèrent à reprendre leur couleur chaleureuse. Rangiku caressa les cheveux roux du shinigami remplaçant, et Chad s'avança à son tour.

"Ichigo, tu ne dois pas te mettre dans un tel état..." recommanda-t-il.

Ledit Ichigo avait les yeux dans le vide, lui-même ne comprenait pas sa réaction. Il avait l'impression d'être tombé dans un état second, incontrôlable.

'Toi qui a toujours tout porté sur tes épaules... Je savais que cela finirait par arriver, tu ne peux pas réprimer tes émotions et tout endurer indéfiniment..'pensa le métis.

Rangiku s'écarta de son ami quelques instants après, plongea son regard dans le sien, et elle déclara, émue : "On sait qu'Orihime te manque, comme à nous tous, tu n'es pas le seul à t'inquiéter et à vouloir tout casser, mais si nous perdons espoir, si nous flanchons, qui la ramènera parmi nous? Ichigo, laisse couler tes larmes, c'est bien de pleurer de temps en temps.. Mais ne baisse pas les bras, je t'en prie. Que fera Orihime si elle apprend que tu as, toi, celui qu'elle aime, égaré ton esprit de combativité? Si elle ne retrouve plus le Ichigo qu'elle connaît, que deviendra-t-elle?"

Elle fit une pause, et celui-ci en profita pour murmurer : "Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris." A cette réponse, elle changea son ton et devint plus ferme : "Écoute, nous sommes tes amis, nous serons toujours là pour toi, alors tu ne peux pas te permettre de douter et de fléchir. Sans toi, 'Hime ne tiendra pas le choc. Tu n'es pas sans savoir les sentiments qu'elle a pour toi, alors secoue-toi! A mon souvenir, tu disais t'entraîner pour devenir plus fort. Tu disais te battre pour protéger tes amis! Tes amis, Ichigo! Alors continue à te battre! Bats-toi, pour nous protéger ! Mais arrête de tout porter sur tes épaules et de tout garder pour toi, bon sang! On est là pour ça, nous! Ce n'est pas ta faute si elle s'est faite enlevée, abruti! On ne pouvait pas le deviner! Maintenant, arrête de perdre ton temps à te morfondre et reprends-toi. Redeviens le Ichigo que l'on connaît tous, parce qu'on a un Empereur et une clique de Démons à terrasser, je te signale!" 

Elle s'écarta complètement du roux, qui la regardait, à la fois reconnaissant, mais aussi surpris de voir ce côté de Rangiku. Elle ressemblait assez à Rukia, comme ça. Ils restèrent ainsi, se regardant l'un l'autre, pendant quelques minutes. La jeune femme ne put s'empêcher de penser qu'ainsi, le jeune homme, ayant perdu ses moyens ressemblait sincèrement à un enfant. Comme quoi, chacun avait ses propres faiblesses. Puis, elle posa sa main sur sa joue, lui sourit et sortit calmement, laissant Chad et Ichigo seuls. Le métis avait observé la scène, sans un mot. Il posa alors sa main sur l'épaule de son ami. Ils se regardèrent pendant quelques temps, comme si un dialogue silencieux avait lieu entre eux. En effet, le roux était le seul à comprendre totalement Chad, sans même lui parler. Après un certain moment, Ichigo se reprit et brisa le silence en premier : "Merci Chad. Mais ne t'inquiète plus pour moi, je vais bien. »

Le métis releva la tête, écartant un tantinet sa mèche de ses yeux bruns.

« Rangiku a raison, fit-il. On ramènera Inoue »

[Arrêtez la musique si ce n'est pas déjà fait]

 

 

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Il était tôt. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez derrière la mer, offrant à nos amis ce délicieux spectacle qu'était l'aube. La brise déjà chaude du matin caressant leur visage, ils se tenaient là, sur le sable, fixant l'horizon. Les onze personnages étaient pour la plupart en tenue de shinigami, excepté Ishida, dans son habituel habit de Quincy et Chad, doté d'un simple jean et d'un polo. Anasaki, quant à elle, arborait un habit complètement banal, ou du moins, pour le moment.

« - On attend quoi là, bordel ?

- Zaraki, c'est la dixième fois qu'on te le dit, gronda Toshiro. On ne pourra partir qu'au levé du soleil.

- Et pourquoi, sérieux ? On a besoin de sa bénédiction, peut-être ?

- Mais t'écoute, quand on te parle ? S'écria le petit être aux cheveux blancs.

- Non, fit Anasaki d'un ton sans appel. J'ai simplement besoin de l'énergie du soleil pour transporter autant d'étranger dans le passage multidimensionnel.

Rangiku regarda avec attention son amie. Instantanément, cette dernière fut frappée par la ressemblance de celle-ci avec Orihime, ressemblance qu'elle n'avait auparavant jamais relevée. Elle se tenait droite, les cheveux au vent, rendus presque roux par la lumière, ses grands yeux brillants rivés devant elle, déterminée. Anasaki avait changé, depuis l'enlèvement d'Orihime. Un aspect totalement différent d'elle faisait surface : elle restait toujours aussi douce, adorable et drôle, mais on voyait qu'elle souffrait énormément, et que pour justement ne pas souffrir, elle s'endurcissait.

Comme si elle avait eu l'habitude d'agir ainsi, de se braquer et de se jeter dans le combat pour ne pas souffrir. Rangiku avait été, à de nombreuses reprises, estomaquée par le sang-froid et l'intelligence d'Anasaki, qui avait absolument tout prévu, en à peine quelques heures. Elle apprenait petit à petit à découvrir le véritable personnage de son amie, un personnage qui avait souffert à un point qu'aucun d'entre eux ne pouvait imaginer, un personnage prêt à tout pour délivrer sa seule parente restante : Orihime.

Rangiku balaya du regard les dix autres personnes qui se trouvaient à ses côtés. A son plus grand bonheur, le respectable Yamamoto leur avait donné la permission, à elle, Rukia, Renji, son Capitaine et Zaraki, de les accompagner. Enfin, il le leur avait plutôt ordonné, étant donné qu'il n'avait jamais réussi à infiltrer le moindre de ses espions dans cette dimension, totalement barricadée et hostile aux étrangers. Il leur préparait même des renforts.

Alors, Rangiku était un peu plus confiante. Elle avait la permission de retirer sa limite, et puis, avoir son Taishô près d'elle la rassurait énormément, car elle était consciente de sa puissance et de sa vitesse de réaction, surtout en terrain ennemi. Elle porta une main à la garde de son zanpakutô. Orihime était devenue extrêmement importante dans sa vie, récemment. Elle était sa précieuse amie, sa petite protégée. Alors oui, elle aussi, elle se donnerait corps et âme pour la sauver. Mais alors qu'elle tentait d'intercepter le regard d'Ichigo, un peu plus loin, le soleil fit son apparition pour de bon.

Enfin, c'était le moment, ils allaient se mettre en route pour voler au secours de leur amie encore une fois arrachée au Monde Réel.

La jeune femme aux yeux verts se plaça devant ses amis et conseilla : "S'il vous plaît, reculez-vous un peu".

Aucun d'entre eux ne broncha, curieux de ce que celle-ci allait leur montrer. C'était du tout nouveau pour eux. Ils n'avaient en effet jamais été témoins des vrais pouvoirs des Démons, étant donné que lors de leur précédent combat, les deux Démones n'avaient usé que de leur simple force, ce qui était d'autant plus effrayant. Une dague apparut dans la main d'Anasaki, le centre d'attention.

Elle leva sa main et s'entailla le bras, laissant couler son sang à flot, sous les regards dubitatifs de ses amis. Elle recueillit son sang dans son autre main, et la fuite s'arrêta aussitôt, comme si elle n'avait jamais été blessée. Ensuite, elle frotta ses deux mains entre elles, entraînant la propagation de son propre sang jusqu'à ses ongles. Ils analysaient ses gestes, sans pouvoir comprendre le sens de ceux-ci. 

Elle tendit ensuite ses bras devant elle, et plaqua ses mains dans le vide. A cet instant précis, le vent se leva alors, faisant tourbillonner les cheveux de tous ceux présents. Anasaki, qui avait désormais les yeux d'un vert assez intense, accomplissait un rituel étrange : elle dessinait devant elle, avec son sang, un cercle et des inscriptions. Même si elle agissait dans le vide, étrangement, le sang qu'elle éparpillait était visible dans l'air, comme si elle peignait une simple feuille.

Lorsqu'elle eut finit de remplir d'inscriptions ensanglantées le "mur" invisible qui se tenait devant elle, elle plaqua ses mains contre celui-ci et se mit à parler dans une langue étrange qui était inconnue de tous ses amis. A chaque parole elle associait un geste, et exerçait ces mouvements de plus en plus rapidement, jusqu'à ce qu'aucune des dix autres personnes restantes ne puisse suivre sa gestuelle assez particulière.

Le vent était de plus en plus fort, emportant le sable avec lui. Et, au bout d'un moment, un phénomène hallucinant se produisit. Ils le virent tous avec clarté et stupeur : les rayons du soleil furent absorbés par le cercle de sang répandu sur la façade, et bientôt, une infime lumière apparut au centre de celui-ci. Puis, celle-ci se mit à grossir, à grossir, comme nourrie par l'infinie lumière du soleil, et bientôt, les inscriptions de sang s'imprégnèrent de cette même lumière, devenant ainsi blanches à leur tour. Cette luminosité gagnait en espace de seconde en seconde, et devenait de plus en plus intense.

Et lorsque la sphère de lumière eut une taille suffisante, Anasaki se tourna et cria à ses compagnons :

« C'est bon. On y va ! Maintenant ! »

Suivants ses ordres, ils s'y jetèrent tous un par un, sans la moindre hésitation, sous les yeux d'Anasaki qui surveillait et fermait la marche. Lorsque tout le monde fut passé, elle jeta un dernier coup d’œil aux alentours, puis au ciel. Comment Hizoro avait-il fait pour la retrouver ? Et surtout, pourquoi n'avait-elle rien senti quand la barrière qu'elle avait érigée avait été brisée ? Enfin. Elle prit une grande inspiration, avant de se jeter dans le portail qu'elle avait créé, juste avant que celui-ci ne se ferme.

 

Lorsqu'elle arriva, personne ne manquait à l'appel. Et encore heureux. Elle sourit en voyant les regards de ses amis époustouflés, et annonça : "Nous sommes ici dans l'un des tunnels reliant le Monde des Humains et le notre. Celui-ci est l'un des seuls que nous pouvons emprunter sans nous faire remarquer. Il n'y a aucune conception du temps, ici, alors je ne peux vous dire quand est-ce que nous arriverons... Ah, et aussi, je ne peux pas utiliser mon pouvoir, Hizoro me sentirait directement. Ne vous séparez pas, et surtout, ne vous fiez pas aux apparences, cet endroit peut s'avérer dangereux."

Rukia s'avança un peu, les yeux brillants de stupéfaction et d'une admiration mal contenue. C'était... Wow. Ils se tenaient dans un couloir d'une vingtaine de mètres de large. Les "murs" de ce corridor étaient composés de cristaux translucides, plus gros les uns que les autres. Rukia s'avança vers l'une des montagnes de cristal et ouvrit sa bouche d'enthousiasme : à l'intérieur se trouvait un nombre incalculable de pierres précieuses aux mille couleurs, qui scintillaient.

Rukia était émerveillée, comme une enfant. Mais alors qu'elle tendait sa main vers la masse de cristaux, Anasaki coupa court à son excitation en lui saisissant fermement le poignet :

« N'y touche surtout pas. Regarde mieux, et tu comprendras. »

Un peu brutalisée, Rukia se pencha pour mieux voir, comme conseillé. Elle mit un certain temps à remarquer ce dont parlait son amie, mais lorsqu'elle comprit l'atrocité dont il était question, elle se recula avec précipitation, en poussant un cri d'horreur.

- Que se passe-t-il ? S'enquit Chad, étonné d'une telle réaction de la part de la brune.

- C'est... Ils...

Rukia essoufflée, tenta de reprendre contenance. Elle avait vu. Oui, elle les avait vus. Ces visages, ces esprits enfermés et figés dans les pierres précieuses.

Un peu plus loin, Ishida regarda sous ses pieds, et fut surpris de constater qu'ils marchaient tous sur l'eau. En effet, bien qu'ils ne sentent aucune goutte sur leurs pieds, ils étaient bel et bien debout sur la surface d'un torrent. L'eau de celui-ci était d'une couleur claire, et le Quincy put également deviner, étant donné les multiples reflets de couleurs qui émanaient du fond de la rivière, que celui-ci était rempli de pierres précieuses.

Lorsque Rangiku leva ses yeux brillants aux cieux à son tour, elle ne put empêcher un cri de surprise de sortir de sa bouche : au lieu de trouver un plafond semblable à celui d'une grotte, tel qu'elle l'imaginait, la blonde vénitienne se retrouva à admirer une foret remplie de palmiers. Inexplicablement, une serre tropicale flottait au dessus de leur tête, à l'envers, si bien qu'elle ne savait plus si ils étaient dans le ciel, ou si cette forêt leur servait vraiment de plafond.

Le tunnel n'était pas très lumineux, l'unique lumière provenait du scintillement des cristaux – illuminés par on ne sait quel tour de magie – mais également du bois qui les surplombait. Kisuke analysait chaque parcelle de l'endroit magique, curieux et impressionné. Le lieu était magnifique, il se croyait dans un rêve. Toshiro commenta : "C'est vraiment splendide...", mais fut vite contredit par Rukia qui leur démontra le contraire.

Kenpachi, par contre, qui n'avait qu'une seule envie, se battre, grommela : "Ouai c'est pas mal, ça change du Dangai quoi. Bon, on y va?" Anasaki acquiesça, puis elle prit la tête du groupe et annonça : "Faites attention à vous, où vous mourrez." 

Les premiers moments se passèrent si bien que certains commençaient à se demander si la Démone ne leur avait pas fait une blague de mauvais goût. Mais ils eurent la confirmation que non, lorsque Chad se fit brutalement attraper le pied par un monstre brusquement sorti de l'eau. Ce gros poisson aux dents pointus le croqua à pleines dents, et Chad se retrouva soudainement paralysé, dans l'impossibilité de faire le moindre geste. Stupéfaits, ils eurent tous un temps de réaction bien trop élevé, excepté Anasaki qui bondit et renvoya ce titanesque poiscaille de là où il venait, d'un coup de pied bien placé.

C''est alors qu'elle leur expliqua qu'ici, les monstres absorbaient leur énergie spirituelle et vitale, car ils ne vivent que de ça, et que c'était pour cela qu'ils ne ressentaient presque pas de douleur et n'avaient aucune trace de la blessure.

Les amis coururent pendant longtemps, faisant de courtes poses de temps en temps. Bien trop souvent, un nouveau danger apparaissait : Rangiku fut faite prisonnière par des lianes venues du ciel et manqua de mourir étranglée; Ichigo fut congelé en s'adossant contre un cristal de glace; Yoruichi fut brûlée par un objet non identifié; Kisuke fut attaqué par d'énormes oiseaux surgissant de nul part; Kenpachi par un singe enragé, etc... Chacun eut droit à ses petits pièges.  De temps à autre, une énorme paroi de cristal surgissait, ayant pour but de les stopper; les murs se resserraient, de gigantesques pics fonçaient sur eux, et tout un tas d'autres attaques. Plus le temps passait, plus les pièges changeaient et devenaient dangereux, à un tel point qu'Ishida faillit y perdre la vie. Il n'y avait pas de nuit dans ce couloir, la luminosité ne faiblissait jamais, n'augmentait jamais.

« Bon sang, ça fait combien de temps qu'on est ici? Râla Renji.

- Je ne sais pas, répondit Anasaki. Le temps s'écoule bizarrement ici, on n'a jamais réussi à dompter et comprendre ce qui se passait ici. Il est déjà arrivé que certain y restent coincés pendant des années, et d'autres, pour toujours. Certains disent que ce couloir est une entité vivante qui contrôlerait l'espace-temps de ce couloir...

- Putain, c'est pas comme si on était pressé!

- Calme toi Renji, répondit calmement la Démone, avec un peu de chance, on devrait bientôt être arrivés.»

Et elle ne mentait pas. Un peu plus tard, ils se retrouvèrent nez à nez avec une titanesque façade horriblement gigantesque et abîmée qu'aucun ne parvint à déterminer. Il y avait également cet interminable escalier de verre qui semblait mener aux Cieux même.

« Qu'est-ce que c'est? Interrogea Toshiro.

- Notre porte d'entrée. Suivez moi!»

Anasaki monta les gigantesques escaliers de cristal en courant durant ce qui lui semblèrent être des heures et des heures, et s'arrêta lorsqu'elle fut arrivée en haut du puits. Les autres la rejoignirent, et furent aussitôt déconcertés par la profondeur ahurissante du trou. Rangiku, pas vraiment rassurée, lui demanda : "On va vraiment sauter la-dedans?", et elle eut une réponse positive. Ils étaient si petits par rapport au puits que de loin, ils ressemblaient à de minuscules fourmis au bord d'un verre. Rukia déglutit : même si elle aimait les sensations fortes, elle tenait quand même à la vie. Ichigo se moqua : "Bah quoi, on a peur, Demoiselle Kuchiki?"; et alors qu'il rigolait, il se retrouva dans le vide, n'ayant absolument aucune idée de ce qu'il se passait. Il comprit seulement lorsqu'il croisa les regards de ses amis, et se retrouva à voler dans le vide, tombant dans une obscurité totale. 

Ichigo était seul, dans un néant complet. Il tombait, avec grande vitesse, sans savoir quand est-ce qu'il allait rencontrer à nouveau le sol. D'ailleurs, l'idée de son atterrissage l'effrayait un peu... La lumière du tunnel ne formait, à présent, qu'un tout petit point blanc au-dessus de sa tête. "Et merde! Satané Rukia! Si je me perds, je fais quoi moi?"

Mais, alors qu'il pensait être seul, il entendit deux voix familières lui crier : "T'avais qu'à pas te moquer, baka!", "T'aurais du voir la tête que tu faisais!"

Il aperçut à ce moment Rukia, sur les épaules de Renji et explosa d'un rire sonore et sincère.

« Q... Qu'est-ce que.. vous faites dans cette position?

- La ferme, aboya la petit brune, regrettant d'être trop loin pour le frapper. On a du se mettre à deux pour pouvoir te rattraper!

- Rukia est trop légère...»

Ichigo n'eut pas le temps de répondre, ils furent rejoints par tous leurs amis. Anasaki, qui apparemment avait l'habitude de ce genre de trajet, s'amusait et exécutait pirouettes sur pirouettes, à l'instar de Rangiku qui prenait note et exerçait. Kisuke et Yoruichi s’éclataient comme des fous, eux aussi, pareils à des enfants. Chad, Toshiro et Kenpachi, eux, restaient imperturbables, même dans de telles conditions. Ishida, perturbé, demanda : "Comment se fait-il que nous soyons visibles, alors qu'il n'y a aucune source de lumière?" mais il n'obtint malheureusement qu'un haussement d'épaules entre deux saltos pour réponse. Décidément, tout dans ce monde était inexplicable, même pour ceux qui y habitaient.

 

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Rangiku ne comprenait pas. Elle ne comprenait absolument pas. Elle était pourtant sûre et certaine d'avoir sauté dans un puits sans fin. Oui, oui, elle s'en rappelait. Elle n'était pas folle. Or, là, maintenant, tout de suite... Elle se retrouvait à monter une pente. Alors quelqu'un pouvait-il lui expliquer ce qui clochait dans ce monde ?

Elle apercevait une lumière intense à quelques mètres d'elle, et entendait des voix. Elle s'approcha silencieusement, tel qu'elle était habituée à faire, et sortit discrètement sa tête au grand jour, pour observer l'endroit où elle avait atterrie. Elle était dans un incroyable désert de sable rouge, rien à l'horizon. Elle tourna la tête et reconnut ses camarades, allongés au sol, observant quelque chose. Elle sortit directement, s'étira et cria à ses amis : "Oi! Vous auriez pu m'attendre!"

Mais aussitôt eut-elle ouvert la bouche qu'elle fut plaquée au sol par Yoruichi, et se retrouva la bouche enfoncée dans le sable. Elle chercha à se dégager de l'emprise de la femme aux allures féline mais sa force était trop puissante, elle cracha : "Mais qu'est-ce-" L'ancienne Capitaine diminua sa pression et lui dit : "Ne fais surtout pas de bruits, ou nous allons être repérés.. Regarde." La blonde vénitienne, vexée d'avoir été accueillie de la sorte, rampa vers le reste de la bande sans demander son reste et regarda dans la même direction qu'eux.

Elle qui pensait que le désert s'étendait de ce côté aussi, se retrouva face à un paysage totalement différent et surprenant. Une étendue de gris et de noir s'étalait devant eux, dégageant une atmosphère hostile. Tout était sombre.

Ils y étaient enfin parvenus, le Monde des Démons.

 

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Un homme, une femme.

Devant eux, deux immenses portes noires ornées d'étranges sculptures.

La femme s'avança, posa sa main sur le battant de la porte.

Un frisson parcourut son corps, elle s'écarta l'espace d'un instant.

Elle se retourna.

Il était là, la fixant d'un regard dans lequel elle lisait clairement toute son inquiétude.

Alors, elle le rejoignit et se serra contre lui, respirant l'odeur masculine et rassurante qu'il dégageait.

Il paniqua légèrement par tant de proximité, mais se ressaisit en croisant son regard.

«N'aie pas peur pour moi, murmura-t-elle d'une voix douce. J'en suis capable. »

Elle posa une main sur sa joue et l'invita silencieusement à relever son visage baissé, ce qu'il fit.

- Je sais bien, commença-t-il. Mais...-

- Chut, souffla-t-elle en posant son doigt sur sa bouche. Je ne te quitterais jamais, quoi qu'il arrive. »

A ces mots, il écarquilla ses yeux et elle le vit vriller l'espace d'un instant.

Alors, elle posa son front contre le sien et respira bruyamment.

Les regards qu'ils échangeaient transmettaient clairement toute cette intensité qui les liait.

Elle s'écarta légèrement, pour lui adresser le sourire le plus éclatant qu'il ait jamais vu, avant de s'arracher à lui.

Puis, elle s'éloigna, sous le regard de l'homme, appréhendant.

Elle prit sur elle et poussa les deux battants, battants qui se refermèrent à peine fut-elle entrée.

Elle entra dans une autre pièce, totalement blanche, sans aucun meubles.

Elle s'avança, tentant de rester impassible.

Une grande lame avait été posée sur le sol, à quelques mètres d'elle.

Elle regarda sur ses côtés, pour voir si elle était seule, et saisit l'épée.

Celle-ci était entièrement noire, mais il y avait des inscriptions étrangères écrites sur sa lame.

La lame s'agita lorsqu'elle y passa la main, comme si elle la reconnaissait.

Lorsqu'elle eut finit de s'approprier l'épée, elle prit une profonde inspiration.

Puis, elle se mit à parler dans une autre langue, une langue étrange et inaudible.

Bien qu'il n'y ait aucune fenêtre dans la pièce, les cheveux et les habits de la femme se levèrent.

Une force invisible.

Elle joignit ses deux mains, souffla.

Et soudainement, elle se poignarda violemment l'abdomen.

 

Surtout, n'hésitez pas à me faire part de vos avis!En esperant que mon histoire vous plaise.

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