Nouveau Monde

Chapitre 5 : Révélations

5996 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:36

Chapitre 5,

 

Elle poussa les battants de la grande porte ornée de décorations en argent et entra dans la grande salle, la tête haute. Son bras restant allant au rythme de son déhanchement, la poitrine sortie et moulée dans une espèce de combinaison-short en cuir de la même couleur que ses cheveux noirs, elle s'avança sur ses hauts talons. La salle était immense et incroyable.

Devant elle, à une trentaine de mètres, se présentait un tout petit escalier qui menait à une plate forme où elle pouvait apercevoir un trône. La pièce était remplie d'hommes, où plutôt de choses... qui leur ressemblaient. En effet, ils avaient tous une morphologie différente. Un avait la peau rouge ainsi que de petites écailles sur son torse; un autre avait une queue verte; ou encore de petites cornes sur la tête. Ils ressemblaient tous à des Hommes, mais ils avaient chacun une "anomalie" qui rappelait, démontrait le contraire. 

Cependant, certains semblaient plus Humains que d'autres et quelques-un arboraient une apparence complètement Humaine, comme elle. Lorsqu'ils virent la femme entrer, ils se mirent tous à crier, excités comme des bêtes. Celle-ci exagérait sa démarche, et se plaisait à toucher ses cheveux, fière d'être sifflée et regardée. Elle pouvait entendre certains d'entre eux s'exclamer : "Eh Ami, t'es vraiment sexy aujourd'hui!", "Tu reviens chez moi quand tu veux ma jolie!", "Ami, ouh ouh!", "Dis donc, c'est pas un peu trop long pour toi cette tenue?" ou encore : "J'la préfère toute nue moi!" Elle se sentait flattée, aimée, désirée et s'appliqua donc à rouler ses hanches et à sortir encore plus ses seins lorsqu'elle monta l'escalier.

Une fois en haut, à la vue de l'imposant trône qui la dominait de toute sa splendeur, elle posa son genou et sa main restante à terre, et baissa la tête, sans même tenter de remonter son décolleté, qui était sensiblement descendu. En face d'elle se trouvait un trône, intensément noir et incroyable, avec de petits détails de couleur or de-ci de-là. Une titanesque énergie maléfique et surpuissante s'échappait de celui qui y était assis. Ce dernier demanda d'une voix claire et quelque peu impatiente: "Alors?"

Lentement, elle leva son visage fendu vers son interrogateur, les yeux plein d'admiration dans lesquels on pouvait clairement percevoir son désir malsain. Il s'agissait d'un jeune homme incroyablement charismatique, aux yeux d'un surnaturel rouge sang, qui tirait vers le bordeaux. Ses cheveux ébouriffés, attachés en hauteur, étaient blancs et purs; et on pouvait voir dans sa chevelure, une très fine mèche, attachée elle aussi, d'une couleur similaire à celle de ses yeux.

Il portait un pantalon noir qui ressemblait à un jogging, ainsi qu'un t-shirt de la même couleur, qui dévoilait ses épaules et ses bras sublimement musclés. Autour de sa taille était attaché un tissu blanc, aussi propre et pur que l'étaient ses cheveux. Il était installé sur son immense trône, dardant un regard  glacial sur la fille prosternée devant lui. Cette dernière admirait son corps, son visage. Et malgré la présence étouffante de ce dernier et la peur qui paralysait la jeune femme, elle ne put s'empêcher de lécher ses propres lèvres, devenues fendues par son dernier combat.

Il soupira, méprisant, quand elle affirma d'une voix mielleuse qui se voulait séduisante : "C'est fait, mon Seigneur. On lui a tout r'tiré et placé dans six sphères d'cristal, comme prévu. Mais pourquoi teniez-vous tant à c'q-"

Il l'interrompit et ordonna : "Amène-la moi."

Surprise, elle ouvrit un peu plus ses yeux, prête à riposter, mais le regard menaçant qu'il lui adressa lui coupa toute envie de s'opposer à lui. Alors, elle se releva, se retourna et cria en direction de la porte par laquelle elle était rentrée : "Faites là v'nir, bande de merdes!"

Alors, on ouvrit la porte. Une jeune femme s'avança, enchaînée et escortée par une dizaine d'hommes et de femmes armés. Même si ses habits étaient de simples lambeaux de tissus qui recouvraient uniquement d'infimes parties de son corps, elle restait d'une immense beauté, beauté qui paralysa toute l'assemblée, essentiellement masculine, a peine fut-elle entrée. Des chaînes emprisonnant ses poignets, un boulet à la cheville, elle marchait avec peine, les yeux vitreux et vides d'émotions. 

On pouvait apercevoir sur son corps de nombreux hématomes, plaies et cicatrices : elle était mal en point. Lorsqu'ils l'aperçurent, titubant non sans mal, les hommes de la salle se calmèrent instantanément, et l'espace de quelques secondes, un assourdissant silence s'installa. Ils l'observèrent méticuleusement, n'ayant jamais vu une telle personne, une telle présence. Cette fois-ci, la brune put entendre des chuchotements bien différents de ceux qu'ils avaient proféré à son passage: "Elle est magnifique...", "C'est quoi...Cette beauté?", "Ce qu'elle dégage...", "Un ange...", «C'est Elle...? Je n'ai jamais vu rien de tel...». A ces mots, la haine monta instantanément à la tête de ladite Ami, son visage s'empourpra et elle serra les poings. Puis elle se tourna vers son Seigneur, et c'est avec horreur qu'elle put constater que celui-ci semblait avoir perdu toute notion du monde réel. Il n'avait d'yeux que pour la nouvelle arrivée, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. L'impitoyable et glacial Seigneur avait disparu.

Une fois l'escorte en haut de l'escalier, celui-ci se leva précipitamment de son trône, les yeux brillants, un sourire sincère aux lèvres. Il s'avança vers la fille enchaînée, mais la brune, s'interposa violemment en affirmant : "Seigneur, vous n'devez pas toucher une telle Humaine, elle souillerait vos mains, vos mains si pures! C'n'est qu'une merdeuse! Elle ne mérite pas qu'o-". Mais soudain, lorsqu'elle croisa le regard du Seigneur en question qui la toisait avec une rage mal contenue, elle se tut et se recroquevilla sur elle-même.

Mauvais, il rétorqua : "Serais-tu en train de me donner un ordre, Ami? Je ne me rappelle pas ni t'avoir demandé ton avis ni t'avoir permis de parler d'elle de la sorte." Cette dernière resta immobile, choquée. Elle n'était évidemment pas surprise du ton avec lequel il lui parlait, elle avait toujours aimé ça, cette supériorité, ce glacial avec laquelle il la dominait. Mais le fait qu'il la rejette, elle, pour cette vulgaire humaine la rendait folle.

« Et pour not' guérison à moi et ma sœur ? » fit-elle en désignant son bras manquant.

Mais son Seigneur lui passa devant sans un regard, sans une réponse et atteignit la nouvelle arrivante. Déçue et frustrée, Ami se leva, le visage sombre. En se retournant, elle put clairement apercevoir le profil souriant de son Seigneur, Seigneur qu'elle n'avait jamais vu ainsi. Pour la première fois depuis le début, il semblait heureux, serein, apaisé. Il dévorait du regard la fille attachée, tout en s'approchant. Mais que se passait-il donc? Qui était-elle, celle là? Un sentiment étrange envahit la brune. Elle jeta un dernier regard à celle qui lui avait volé la vedette et sortit de la salle, sans qu'on ne lui prête aucune attention.

Alors, ce fameux garçon aux cheveux d'une blancheur pure et lumineuse s'approcha fortement de la jeune fille, et posa sa main sur son visage. Il plongea son regard dans le sien, du quel ne s'échappait aucun sentiment, aucune once d'émotions. Il murmura, apaisé : "Si douce... Si rayonnante... Si splendide... Si spéciale... L'incarnation de la beauté elle-même. Tu... Je t'ai attendu pendant si longtemps, Hime."

Lorsqu'il eut finit sa phrase, il rapprocha doucement son visage, et frôla les lèvres de la retenue. Lorsqu'il remarqua que les yeux de celle-ci s'agitèrent légèrement, il sourit sincèrement, puis il l'embrassa tendrement, sous les yeux écarquillés de stupeur des gens présents autour de lui.  

Tous les hommes, tous les êtres vivants dans la salle nageaient dans l’incompréhension la plus totale et chuchotaient entre eux. Mais qu'est-ce que tout cela signifiait? Depuis quand leur Seigneur se liait d'amour avec qui que ce soit? Et en plus une humaine! Un peu après, ce dernier se releva, regarda une dernière fois la femme qu'il avait embrassé; puis reprit son air froid et donna des ordres précis à deux des hommes qui l'accompagnaient.

 

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Lentement, elle ouvrit les paupières pour découvrir un plafond blanc où se reflétait la lumière du soleil, lui agressant les yeux. Paresseusement, elle vint se les frotter et se passa les mains sur le visage. En tournant la tête, elle comprit que cette chambre n'était pas la sienne et son cerveau se remit en marche. Où était-elle? Elle poussa un long soupir, sa tête lui faisait mal, son corps semblait engourdi.

Mais soudain, quand elle tenta de se relever, l'intense douleur provenant de son ventre refit surface, lui rappelant les tristes événements passés, elle écarquilla ses yeux. Le combat... Les deux sœurs... Orihime! Brusquement, elle repoussa les draps et tenta de se lever, mais son corps ne suivit pas le rythme, et son enveloppe charnelle fit la violente rencontre avec le sol.

"Mademoiselle Yamada, ce serait bien mieux pour vous de rester allongée encore un peu."

Anasaki leva avec prudence la tête vers cette voix qu'elle ne connaissait pas, et se trouva face à une femme, aux cheveux noirs tressés sur le devant de son torse, et aux yeux bleus. Elle la regardait avec compassion, elle semblait douce et gentille. Mais cette façade ne trompait pas la jeune femme aux cheveux dorés. Au-delà de ce masque de tendresse se cachait autre chose, cette brune dégageait une sensation de... De puissance ? De violence ? Elle s'approcha d'elle et en quelques secondes, la réinstalla sur son lit avec une facilité déconcertante.

"Qui êtes-vous?"

Alors, la femme, toujours souriante, sortit uniquement sa tête de la pièce, chuchota quelques mots à une personne à l'extérieure de la chambre et revint s’asseoir, cette fois, en compagnie de Rukia. Elle répondit alors : "Je m'appelle Unohana Retsu, Capitaine de la 4ième division." Anasaki regarda attentivement cette fameuse capitaine et murmura pour elle-même : "Je vois... La Soul Society, hein?"

Puis, en la voyant, Rukia se jeta sur son amie et la serra dans ses bras, au risque de l'étrangler, heureuse.

« Enfin, tu es réveillée! J'avais peur que tu ne guérisses pas.

- Il ne fallait pas te préoccuper de moi... J'ai dormi combien de temps?

- Quatre jours.»

[Mettez cette chanson, si vous voulez : http://www.youtube.com/watch?v=Z_Q4qi62kgY ]

Alors, en entendant cela, Anasaki reçut une gifle en pleine figure. Elle se redressa vivement, saisit l'avant bras de Rukia et s'écria : "Orihime! Où est-elle? Où est Orihime?" La shinigami baissa tristement les yeux et posa sa main sur celle de son amie : "Elle... Elle a été enlevée par ces deux filles étranges." Alors, la blessée se prit la tête dans ses mains, ses longs cheveux dorés cachant son visage.

«C'est de ma faute, chuchota-t-elle. Tout est de ma faute...»

A cet instant, Unohana sortit de la salle, laissant les deux amies seules. Rukia s'assit sur le lit, en face, et retira délicatement les mains qui cachaient le visage de son amie. Des larmes coulaient de ses beaux yeux verts, qui brillaient intensément.

«Ce n'est nullement ta faute, Anasaki. Rien n'est de ta faute. Arrête de t'en voul-» Mais elle fut coupée dans sa phrase : Ichigo entra brutalement dans la salle, sans prévenir. Il allait parler, mais se ravisa et s'immobilisa, les yeux grand ouverts et fixés sur Anasaki qui pleurait. Rukia lui lança : "Bah quoi? T'as jamais vu une fille pleurer ou quoi?"

Ichigo reprit ses esprits, il s'avança et répondit : "C'est... C'est juste que j'ai cru voir Orihime. Mes yeux me jouent des tours."

Il changea de sujet et se préoccupa de la santé d'Anasaki, qui avait été troublée par sa remarque. Celle-ci observait attentivement Ichigo, elle ne l'avait jamais vu ainsi. Il faisait son possible pour masquer sa tristesse, et garder la face, mais elle n'était pas dupe. Ses yeux n'avaient plus leur brillance habituelle, son regard était moins expressif, son sourire était faux, il était abattu.

Automatiquement, elle souffla : "Je suis désolée, Ichigo.. Si j'avais su qu'on allait me retrouver si vite, et que l'un d'entre vous allait être mis en danger, je... Je ne serai jamais venue!"

Compréhensif, Ichigo s'assit à son tour sur une chaise, près du lit. Il regarda la jeune femme dans les yeux et répondit : "Tu n'as pas à t'en faire, tu sais, tu es des nôtres. Tu ne voulais pas nous faire de mal. Et puis, je ne sais pas comment tu as fait, mais ta venue a apaisé le cœur d'Orihime, plus que jamais, je l'ai senti." Anasaki baissa la tête, honteuse.

'Tu te trompes... C'est elle qui m'a apaisé. Tu es si fort... Ichigo', pensa-t-elle.

Alors, prise d'une impulsion, elle se jeta dans les bras d'Ichigo, entraînant Rukia pour un "câlin collectif". Les deux shinigamis, pris de court, furent surpris, et lorsqu'ils entendirent la jeune fille sangloter, un petit sourire se dessina sur leur bouche. 

'Je suis content qu'elle aille bien', pensa le roux, dans l'étreinte de son amie.

Une fois le câlin fini, soit une dizaine de minutes après, Rukia reprit : "Cela étant dit, Anasaki, je crois que tu as pas mal de choses à nous expliquer... A commencer par ta réelle identité." La fille aux cheveux, étrangement vénitiens en ce jour, releva la tête, reconnaissante à son amie de ne pas lui en vouloir et acquiesça :

"Je vous ai caché énormément de choses... Rukia, réunis tous les autres ici, s'il te plaît. Je veux m'expliquer."

 

Quelques instants plus tard, la brune revint dans la chambre en compagnie de Renji, Rangiku, Chad, Ishida, Unohana, un homme blond muni d'un chapeau vert et blanc, une belle femme métisse, un adolescent aux cheveux blancs et un homme avec des clochettes dans les cheveux ainsi qu'un sourire étrange qui dégageait exactement la même sensation que ladite Unohana. Rangiku se jeta dans les bras de son amie, comme l'avait fait Rukia un peu plus tôt. Elle s'écria : "Ana'! Je suis si heureuse que tu ailles mieux! Tout le monde s'est super inquiété!" La concernée lui sourit tristement. Ishida, Chad et Renji s'approchèrent à leur tour, soucieux de la santé de celle-ci.

Mais le regard perplexe d'Anasaki ne trompa personne, lorsqu'elle vit qu'ils étaient tous -exceptés Ishida et Chad- vêtus de kimonos noirs presque identiques.

  • Vous êtes tous... Des shinigamis ? Demanda-t-elle.

  • Presque tous, fit Renji avec un sourire. Rangiku, Rukia et moi-même le sommes. Ichigo était un Shinigami Remplaçant ainsi qu'un Vizard, Ishida est un Quincy, et Chad, un humain.

  • Un Vizard ? Un Quincy ? Qu'est-ce qu-

  • On t'expliquera plus tard, fit Ishida.

  • Et est-ce qu'Orihime était aussi... Une shinigami ?

  • Hein ? Non ! Elle est comme Chad, une Humaine aux étranges pouvoirs.

Puis, Rukia se consacra à la présentation des nouveaux arrivants :

« Voici Urahara Kisuke et Yoruichi Shihoin, tous deux d'anciens Capitaines du Gotei 13. Ce sont nos amis, si je puis dire, et ils sont là pour nous aider. Voici le Capitaine Hitsugaya, le Capitaine Kenpachi Zaraki, ainsi que le Capitaine Unohana, que tu as rencontré toute à l'heure." 

Le blond lui prit la main, lui fit un sourire complice et fit rapidement comprendre qu'il savait qui elle était, ce qu'elle était : "Je suis ravi de vous rencontrer, jeune Demoiselle, j'ai toujours souhaité rencontrer quelqu'un comme vous..."

La jolie femme aux cheveux violets lui lança un ravissant sourire et lança : "Salut, Ana! Enchantée!", elle avait l'air gentille et fiable, mais aussi très forte et pleine de ressources insoupçonnée. L'adolescent déclara simplement : "Enchanté." et le grand brun, toujours avec son sourire étrange s'exclama : "Alors, toi, dépêche-toi de me dire avec qui je dois me battre!"

Le capitaine aux cheveux blancs réprimanda ce dernier, puis Rukia s'adressa à Unohana : "Merci beaucoup d'être venue pour soigner Anasaki, Capitaine." Son amie la remercia à son tour, puis après avoir salué les autres, elle sortit de la pièce.

Alors, Anasaki s'adossa contre le mur, encore sur son lit, et prit une grande inspiration. Elle commença :

  • J'ai beaucoup de choses à vous expliquer, énormément de choses, et je crois que vous aussi... Je... Ok... Cela risque de prendre un certain temps, alors je vous demande d'être attentifs à mon histoire, s'il vous plaît, ce n'est pas facile. Mais avant cela, j'aimerais m'excuser.. Je vous ai caché énormément de choses importantes sans me rendre compte que vous étiez en danger.. Je.. Je ne savais pas. Si je ne vous avais pas menti, Orihime... Orihime serait toujo-

  • Anasaki, l'interrompit Rangiku. On va la ramener ici vite fait bien fait, tu vas voir.

Anasaki plongea son regard étonné dans celui de la femme pulpeuse. Ils étaient tous vraiment incroyables. C'était de sa faute si Orihime avait été blessée, puis enlevée, entièrement sa faute. Ils auraient tous du lui en vouloir. Mais ils restaient là pour elle, ils s'inquiétaient pour elle, ils la considéraient comme une vraie amie, comme ce qu'elle n'aurait jamais du être. Anasaki n'avait jamais eut de telles relations, c'était du tout nouveau. Elle fit un faible sourire, puis se lança dans une explication intégrale: 

"Alors, par où commencer... Je-... Tout d'abord, je ne suis pas Humaine, ni Shinigami. Je ne suis pas un être spirituel comme vous autres, je suis une Démone. Je sais que c'est dur à avaler, mais vous devez croire chacune de mes paroles, à partir de maintenant. Je suis née dans un univers parallèle à votre monde, une dimension plus petite que la votre et bien dissimulée, seulement connue de quelques rares Capitaines de la Soul Society et des Enfers : c'est l'Univers des Démons. Aucune personne du Hueco Mundo, hormis Aizen, ne nous connaît. D'ailleurs, il a tenté de faire appel à nous lors de la dernière guerre. Et c'est d'ailleurs grâce à lui que... Enfin. J'ai grandi dans ce monde hostile, où règne la peur, où les démons s’entre-tuent et où les faibles n'ont pas leur place.

Cependant, le monde que je connais n'a pas été toujours vrai. Enfin bref, je vais vous expliquer la raison de ma venue. Depuis la création de notre Monde, celui-ci est gouverné par une dizaine de sages plus ou moins nombreux selon les tendances, qui prédisent l'avenir, les conflits, et toutes autres choses. Leur pouvoir n'a jamais été remis en question, ils faisaient régner la justice en toute sérénité, tout se passait bien. Les Démons vivaient en paix, sur un pied d'égalité, sans aucune guerre majeure. Mais, un jour : une démone naquit. Celle-ci transgressait les règles de notre Monde, les bases de notre race, sans que personne n'en sache pourquoi : depuis sa venue au Monde, pour une raison que personne n'arrivait à déterminer, elle aspirait l'énergie qui l'entourait, contrôlait les particules et de plus, elle avait apparence Humaine. Elle s'appelait Kimaya. Son apparence ravissait tous les autres Démons, et ils se mirent tous à espérer devenir comme elle. 

Elle possédait un pouvoir immense, incroyable, qui aurait pu détruire tout notre Monde, ou terrasser n'importe quel ennemi, mais elle arrivait à garder le contrôle de sa puissance, qui faisait partie d'elle. Ses pouvoirs, extraordinaires, surpassaient tous ceux des autres, même les plus anciens. A sa naissance, on tenta de la supprimer, de peur qu'elle ne choisisse le mauvais chemin, mais dès son plus jeune âge, elle se protégeait inconsciemment, elle était intouchable. En grandissant, elle dut se battre pour qu'on ne la voit pas comme un monstre et avec le temps, elle réussit, presque. Son caractère était si doux, elle était si gentille qu'on finit même par presque oublier qu'un pouvoir monstrueux se cachait en elle. Elle ne se préoccupait que des autres, elle avait une personnalité altruiste, charmante et fragile. Longtemps après, lorsqu'elle devint femme, avec les courbes qui vont avec, Hizoro, un démon très fort, tomba éperdument amoureux d'elle, il la voulait pour lui.

Mais, celle-ci en aimait un autre : Kekuro, le démon de la force brute. Cependant, elle était si douce et gentille qu'elle n'osait dire non, et briser le cœur de son ami en lui avouant qu'elle ne pouvait l'aimer. Alors, elle essayait de gagner du temps, mais les sentiments de celui-ci ne cessaient de s'intensifier. Mais, un jour, Hizoro sembla découvrir leur secret, dans des circonstances que personne ne connaît. Il se renferma sur lui, et devint un homme totalement différent. Kimaya tenta d'approcher Hizoro, mais celui-ci était devenu inaccessible. Quelques temps après, ils eurent une fille, puis juste après, une deuxième. Je ne suis pas sûre de cette version, cependant. Ces deux dernières avaient, comme leur mère, apparence humaine dès leur naissance, ainsi qu'un très grand pouvoir. C'en fut trop pour Hizoro, qui était devenu la risée de notre terre, rejeté, humilié et seul.

Il tua violemment Kekuro, d'une force qui lui était inconnue. Alors, Yuma, la sœur de Kimaya qui avait tout vu et comprit, eut juste le temps de mettre l'aînée à l’abri avant d'être tuée à son tour par Hizoro lui-même. Celui-ci qui s'était emparé de la plus jeune fille, rechercha sa sœur pendant des mois, puis la pensa morte. En réalité, elle avait été recueillie par la mère de Kekuro. Kimaya, lorsqu'elle apprit la nouvelle, devint folle. Sa personnalité changea radicalement, elle n'était plus la jeune femme tendre qui n'utilisait ses pouvoirs que pour la Justice. Elle libéra sa puissance, détruisant la moitié du pays, la moitié du Monde même, et chercha à tout prix la mort de celui qui avait tué ceux qu'elle aimait.

Celui-ci réussit, on ne sait comment, à survivre. L'accusant alors d'être un monstre incontrôlable, il convoqua des démons, dupés, pour tuer la démone. Cependant, les sages, qui voyaient clair dans son jeu, l'en empêchèrent et réussirent à sauver la démone, en la scellant dans le corps de sa fille cadette, qui n'avait pourtant que quelques semaines. Ils la cachèrent aussi longtemps qu'ils purent et l'envoyèrent dans le Monde des Humains, elle se fit adoptée. Cette fille, qui a évolué loin de sa famille, loin de son Monde d'origine n'a pu voir qu'une infime partie de ses pouvoirs se développer...

Lors de la disparition de Kimaya, Hizoro, qui était devenu un autre homme, poussé par une folie excessive, se mit à tuer des démons, absorbant leurs pouvoirs comme Kimaya absorbait l'énergie, et prit le contrôle total de notre dimension. Il prit forme humaine également, révélant alors au monde entier qu'il suffisait de tuer ses congénères pour devenir humain. Paradoxal, non ? Notre monde se changea alors en un lieu sanglant et dangereux, celui dans lequel j'ai évolué. Ceux qui voulaient rejoindre les troupes d'Hizoro tuaient leurs camarades pour absorber leurs pouvoirs et devenir plus fort. Plus ils tuaient, plus ils devenaient puissants et prenaient forme humaine.

Tous ceux ayant une apparence complètement humanisée sont appelés les "Démons spécialisés", c'est-à-dire qu'ils maîtrisent un élément, quel qu'il soit. Par exemple, moi, je suis la démone spécialisée dans la foudre; les deux sœurs qui nous sont apparues contrôlent le son. Les Démons peuvent se spécialiser dans pleins de domaines différents, que ce soit les éléments, les émotions, les animaux, la matière, n'importe quoi... Cependant, lorsque ce stade est atteint, nous devenons immortels, nos corps ne vieillissent plus, et la seule façon de mourir est d'être tué, ce qui est aujourd'hui très commun dans notre dimension. De plus, le temps s'écoule différemment chez nous : chaque décennie dans votre monde équivaut à environ un millénaire dans le notre. Tout ça pour vous dire que je vis depuis plus de trois millénaires déjà et que je suis immortelle. Ainsi, mon corps a gardé le même aspect que celui que j'avais à mes vingt-cinq ans.

Hizoro, quant à lui, était devenu monstrueusement fort. Il élabora ses troupes hiérarchisées, et choisit une dizaine démons spécialisés pour sa garde personnelle. Il devint alors l'Empereur des Démons, régnant par la peur avec son groupe massacrant les populations. Ce qu'Hizoro ne savait pas, c'est que la fille de Kimaya, restée dans le Monde des Démons, avait été élevée par sa grand-mère. Elle connaissait l'histoire de ses parents, ou du moins en grande partie, et ne souhaitait que leur vengeance, ainsi que récupérer sa sœur. A la mort de celle qui l'avait élevée, elle sombra dans les Ténèbres, absorbant inconsciemment le pouvoir des autres et se spécialisa, ce qui lui permit de s'intégrer dans la garde rapprochée d'Hizoro.

Elle gagna sa confiance en lui obéissant pendant des d'années, faisant secrètement des recherches pour retrouver sa petite sœur. Même si la mort, ou plutôt la disparition de Kimaya remonte à longtemps, personne n'a oublié son pouvoir, ainsi que celle qu'elle était, ce qu'elle incarnait. Elle symbolisait la puissance-même de notre Monde, la beauté, la rigueur, la douceur, l'amour. Elle faisait régner la justice à elle seule, même si elle n'était pas au pouvoir. Évidemment, il y eut des révoltes dans notre Monde, mais elles furent toutes vaines et inutiles. Le peuple, lui, attend le retour de la Princesse, celle qui appliquera la prophétie."

Anasaki, essoufflée d'avoir parlé ainsi pendant tant de temps fit une pause. Ishida, impatient et intéressé, lui demanda alors : "Et quelle est donc cette fameuse prophétie?".

Après avoir reprit son souffle, elle reprit : "La prophétie dit : un jour, sa fille cadette, la Princesse, retournera dans notre Monde. Alors, elle fusionnera totalement avec sa mère scellée en elle, ce qui donnera naissance à un pouvoir incommensurable, qui lui seul, pourra purifier notre Empire ou pourra également le détruire. Elle sera confrontée à deux choix: les Ténèbres, ou la Lumière. Et personne ne peut affirmer quel chemin elle choisira"

Ishida, curieux, interrogea encore : "Et de quoi est-elle née, cette prophétie?"

La jeune fille répondit : "Lorsque cette dernière à été envoyée dans votre Monde, les Sages ont eut une vision, si l'on peut dire, et l'ont prédit."

Chad, un peu perplexe, demanda : "Mais quel est le rapport avec toi?".

Alors, elle fixa le jeune homme et déclara sereinement : "Je suis la fille de Kimaya, l'aînée."

Cette révélation fit un choc à tous ceux qui la connaissait. Après quelques minutes passées dans un silence assourdissant, Ichigo s'interrogea : "Mais, pourquoi s'en sont-elles prises à Orihime? Elle n'a rien à voir avec tout cela! Serait-ce à cause de ce fameux pouvoir qui l'habitait...?"

Anasaki soupira. Elle jeta un coup d’œil à son assemblée : la femme aux cheveux violets et son ami au chapeau regardaient attentivement, intéressés, sans mot dire. L'homme étrange à leur côté, le fameux Zaraki, avait l'air de s'ennuyer mais écoutait, à sa façon. L'adolescent aux cheveux blancs s'appliquait à assimiler les paroles de la jeune fille. Ichigo regardait fixement Anasaki, comme Rangiku et le reste de ses amis. Personne ne s'attendait à ce qui allait arriver. Seul Ishida semblait réfléchir puis secouer la tête, comme si il refusait les conclusions qu'il faisait par lui-même.

 

Alors Anasaki prit son courage à deux mains, elle leva la tête, plongea son regard dans celui d'Ichigo et asséna : "Orihime est la fille cadette de Kimaya, ma sœur, et la Princesse des Démons."

 

Voilà, fin de ce chapitre. Il ne s'y passe rien de très intéressant, mais je pense qu'il était tout de même nécessaire de faire une petite partie explication, histoire que vous soyez un peu au courant, pour les chapitres suivants. J'espère que vous continuerez à suivre mon histoire, et à me laisser des commentaires pour exprimer vos avis, vos conseils, vos critiques, etc...

 

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