Un diable de majordome

Chapitre 6 : Et si tout n'était qu'un malentendu ?

2737 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 17:38

Chapitre 6

 

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE EST UNE ADAPTATION ÉCRITE DU MANGA BLACK BUTLER DE YANA TOBOSO, ET PAR CONSÉQUENT TOUS LES DROITS D'AUTEURS LUI SONT RÉSERVÉS. AUCUN DE CES PERSONNAGES NE M'APPARTIENT (même si, personnellement, je ne serais pas contre posséder Sebastian ou Undertaker :3) ET JE NE TOUCHE AUCUN ARGENT AVEC LA PUBLICATION DE MES TEXTES (la fortune c'est pas pour demain, les amis !).

Je m'excuse d'avance pour tous les passages en majuscules, j'en suis consciente quelque peu agressifs pour les yeux, mais ça évite les ; "nan mé ta pa mi de disclaimer, tu profite du talen des autteur tu me dégoute" ou encore : "té sérieuse la ? jy croi pa, ya des gars en couple my god cé horrible!" (juste une petite précision : toutes les fautes précédentes ont été faites exprès, et je m'excuse pour vos pauvres rétines)

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE (AINSI QUE JE PENSE TOUS LES SUIVANTS ;P) CONTIENT DU SLASH (RELATION HOMOSEXUELLE)

IL N'Y A PAS DE SCÈNE DE SEXE MAIS LES PERSONNES N'ACCEPTANT PAS CE GENRE DE RELATION SERONT PRIÉES DE S'ABSTENIR (je suis sûre que beaucoup d'autres fanfictions purement hétérosexuelles déjà existantes sauront vous convenir ♥)

 

 

Bonne lecture à ceux et celles qui décideraient de continuer !

 

 

 

 

 

[...] Un mouvement dans la limite de son champ de vision attira son attention et il tourna la tête. Ce qu'il vit lui coupa immédiatement toute envie de rire. En effet, il avait dirigé son regard vers la droite juste à temps pour voir le visage du comte, triste et en colère, faire demi-tour brutalement et partir dans le couloir en courant.

  Le grand diable lâcha immédiatement May-Linn et se lança à la poursuite de l'adolescent. Certes, étant un diable, il allait à une vitesse surhumaine, mais le garçon connaissait bien mieux que lui tout les recoins et cachettes de ce grand manoir. Sebastian aperçut la fine silhouette de son Maître bifurquer à gauche, mais lorsqu'il arriva face au corridor qu'il avait emprunté, il n'y avait personne... Sachant pertinemment qu'il n'avait pas pu atteindre l'autre extrémité du couloir aussi rapidement et qu'il était par conséquence caché quelque part, le diable commença à avancer dans le couloir pas à pas, lentement, tous ses sens en alerte.

  Ciel de son côté voyait le grand diable entamer son inspection en se rapprochant lentement de la première porte. Il allait trop lentement, l'enfant devait déjà mobiliser tous ses muscles pour tenir ! Un pas, encore un autre, le garçon est rouge d'effort. Le démon avance encore un peu, le comte sait qu'il ne tiendra pas bien longtemps, qu'il se dépêche !!! Le majordome pose la main sur la poignée, son Maître est crispé, il sent la crampe arriver... Le diable est enfin de dos ! Tant pis, il lâche tout.

  Sebastian posa la main sur la poignée et s'apprêta à ouvrir la porte, lorsqu'il entendit derrière lui un petit bruit mat. Il se retourna vivement et vit son Maître partir en courant dans la direction opposée. L'effet de surprise lui avait fait gagner quelques précieuses secondes, ainsi que le court temps de réflexion qu'eut le majordome pour comprendre que l'enfant avait, pour se cacher, escaladé une colonne et s'était calé entre celle-ci et le plafond en poussant de toute la force de ses bras et de ses jambes. Le comte était malin, très malin ! Pensa le diable avec un sourire. Mais aussitôt l'inquiétude et la culpabilité reprirent le dessus, le garçon était aussi en colère, très en colère, et contre lui ! Il reprit donc la poursuite de plus belle.

  Il pouvait voir à la façon qu'avait le Comte de courir qu'il ne tiendrait pas longtemps à cette allure et décida donc de ne pas beaucoup se presser, il le rattraperait bientôt de toute manière. L'adolescent avait de plus en plus de mal à aligner les foulées régulières...

  Le garçon courait, il courait de toutes ses forces, de toutes sa vitesse, de toute sa colère. Comment Sebastian avait-il pu s'abaisser à cela ? Le surprendre avec May-Linn allongée sur lui et les voir se relever et rire ensemble... Qui savait ce qu'il s'était passé avant qu'il arrive ? L'idée que son beau démon puisse toucher quelqu'un d'autre que lui le dégoûtait, blessait profondément son orgueil. Il alignait les enjambées les dents et les poings serrés, et seul son ego démesuré avait la force d'empêcher ses larmes de couler. Sa respiration devenait sifflante, mais il ne décélérait pas, il pensa alors, amer, que si l'amour donne des ailes, la jalousie et la colère sont le vent qui permet de s'envoler, de partir loin, très loin de celui qui nous a blessé. Soudain, sa respiration se coupa totalement et il tomba à genoux.

  Lorsque l'homme en frac vit le garçon chuter, il s'inquiéta. Il n'était pas tombé en s'emmêlant les pieds, il était tombé comme si quelque chose en lui l'avait lâché. En deux grandes foulées, le serviteur était près de lui. Le Comte releva la tête et croisa le regard inquiet de son beau majordome. L'enfant avait les yeux mi-clos, et le démon s'aperçut qu'il avait la respiration sifflante. En écoutant d'une oreille plus attentive, il se rendit compte que son petit Maître n'arrivait pratiquement plus à respirer. Affolé, Sebastian voulut prendre son pouls mais l'adolescent le repoussa du peu de force qu'il avait.

"Vas t'en... murmura-t-il.

- Non Maître, je me dois de rester à vos côtés, voyez dans quel état vous êtes !

- Je t'ai vu... Avec May-Linn... articula le garçon.

- Mais, Maître, il ne s'est rien passé, cette sotte ne sait pas garder son équilibre et m'est tombée dessus, c'est tout !

- Je... Vous ai vus... Rire ensemble... chuchota le Maître, qui avait de plus en plus de mal à respirer.

- Je riais de sa bêtise, rien d'autre ! se défendit le diable. Mais, de toute façon, qu'est-ce que cela pourrait bien vous faire ?

- Aurais-tu... Déjà... Oublié ce qu'il... S'est passé... Hier soir ?

- M-mais... Vous n'avez cessé de me dire de ne plus en parler, que c'était oublié depuis ce matin ! s'étonna le serviteur.

- Non Sebastian... C'est toi... Qui m'a sans arrêt... Coupé... Pour me dire d'oublier... siffla difficilement le Comte."

  En entendant ces paroles, le diable réalisa qu'il disait vrai. Pas une seule fois il ne l'avait laissé finir sa phrase, persuadé que c'était pour lui dire de tout effacer de sa mémoire. Mais alors, si le Maître ne voulait pas dire cela, que voulait-il dire ? Une lueur d'espoir commença à éclairer le cœur du bel homme.

"Maître, dites-moi. Je vous jure de vous laisser finir de parler.

- En réalité... Je voulais... Te... Te dire... murmura douloureusement le petit Maître, à bout de souffle."

  Il lança un regard empreint de souffrance à celui qu'il appréciait tant, incapable de continuer sa phrase. L'air ne voulait plus pénétrer ses poumons. Un mince filet passait difficilement et en chuintant, mais ce n'était pas suffisant. Il lui en fallait plus, donc il inspirait plus fort, ce qui usait ses forces et resserrait l'entrée de l'air, il lui fallait donc inspirer encore plus fort et ainsi de suite. Il essaya d'utiliser les dernières bribes d'air qu'il avait encore pour finir de parler, et souffla avec grande difficulté :

"Te dire... Que... Que tu..."

  Il se laissa tomber à terre, sans aucune force, et une larme unique traversa sa forteresse de fierté pour rouler sur sa joue. Au prix d'un effort horriblement douloureux, il releva la tête pour fixer son bien-aimé droit dans les yeux. Sebastian, éperdu de panique face à l'état critique de son petit Comte, le prit dans ses bras. Le garçon était frêle, et le majordome sentait ses côtes se soulever bravement dans une lutte désespérée pour l'oxygène. Il le porta comme il n'avait jamais osé avant, en le tenant face à lui, ses jambes fines autour de sa taille et ses fragiles bras autour de son cou. Soudain, le Maître de Phantomhive eut un léger mouvement. Il s'arracha lentement à l'étreinte de son majordome afin de placer leurs deux visages face à face et siffla d'une voix encore plus forcée que toutes les précédentes :

"Q-que... Tu... Tu m-m'a...

- Je vous... ? interrogea le majordome, fébrile, désespéré de cette attente interminable et de son incapacité à soulager la souffrance de son petit Maître."

  Ciel le regarda, désolé de ne pas pouvoir continuer. Sa tête voulait retomber mais il la maintenait debout au prix de toutes ses forces. Dans un dernier effort, il planta son regard dans celui de Sebastian et lui déposa un baiser sur la pommette. Puis il murmura :

"Voilà..."

  Et il s'évanouit, à court d'air. Son corps se relâcha dans les bras de son démon terrorisé, qui courut à la vitesse de la lumière jusqu'au salon, attrapa le combiné du téléphone et appela un médecin. Il allongea ensuite le corps fin de son Maître mal en point sur le canapé et le regarda tendrement. Il ressentait encore le baiser qu'il lui avait fait, aussi léger que la caresse d'une aile de papillon. Il cherchait le sens de cet aveu muet et essayait d'analyser sa réaction, mais l'anxiété prenait largement le dessus et le rongeait de l'intérieur.

  Il était toujours à ses côtés lorsque le médecin arriva. Il retira discrètement la main qu'il avait posée sur la tête du garçon pour lui caresser les cheveux. L'homme lui demanda si Ciel était son fils, et Sebastian lui dit que non, il était uniquement son majordome. Le docteur parut étonné et lui dit qu'ils avaient l'air très proche, et que c'était de là dont venait sa question. "Il n'a aucune idée d'à quel point nous sommes proches. En réalité, je crois que nous non plus..." pensa le démon.

  Le docteur Wise s'approcha de son patient et lui prit le pouls. Il pensa : "bien rapide...", il dit :

"Hum, hum..."

  Il prit ensuite sa température et pensa : "bien trop chaud, ce jeune homme est au delà des 102°F...", mais il dit :

"Hum, hum..."

  Tout au long de son examen, il ne prononça rien d'autre que "hum, hum", ce qui laissa à penser à Sebastian que les médecins en ce monde n'avaient pas un vocabulaire très élaboré. Le grand serviteur regarda Mr Wise inspecter Ciel jusqu'à ce qu'il se relève et annonce :

"C'est une grosse crise d'asthme, il lui faut un jour de repos.

- De l'asthme ? Je n'étais pas au courant que Monsieur souffrait de cette maladie... hasarda le démon, totalement ignorant de ce qu'était l'asthme.

- Ce n'est pas une maladie comme la grippe ou le rhume, mon cher, c'est une maladie chronique qui est susceptible de se transmettre de génération en génération. Si son père était atteint et pas sa mère, par exemple, il aurait eu 50% de "chance" d'en faire. L'asthme est une inflammation du système respiratoire, qui peut se traduire par une difficulté à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante ou une sensation d’oppression dans la poitrine. Chez certains malades les symptômes sont permanents et occasionnent une gêne quotidienne, mais puisque vous ne sembliez pas au courant que votre Maître en souffrait, je suppose que ce n'est pas son cas.

- En effet, je n'avais jamais vu Monsieur dans un tel état... soupira le beau démon. Excusez mon ignorance, mais comment se déclenchent les crises ?

- Eh bien, cela dépend des patients. Certains vont réagir à la fumée, d'autres au pollen, aux allergènes, aux efforts physiques importants..."

  À cet instant, le majordome se sentit coupable. Après tout, c'était de sa faute tout cela ! Il aurait du le laisser parler ce matin, ne pas lui courir après, ou au contraire le rattraper immédiatement pour ne pas qu'il s'essouffle... Il contempla le doux visage du Comte endormi. Ses grands yeux bleu sombre à présent fermés bordés de longs cils surmontaient ses pommettes légèrement saillantes, et pas aussi enfantines que l'on pourrait le croire. Son nez légèrement retroussé descendait et nous amenait à une bouche aux lèvres pleines qui, dans son sommeil, était légèrement entrouverte. Il recommença à lui caresser les cheveux en le couvrant d'un regard tendre.

  Il se souvint de la présence du médecin lorsque celui-ci se racla la gorge et annonça son départ. Le majordome sortit alors de sa rêverie et lança un dernier regard à son Contractant avant de rejoindre le docteur. Il le raccompagna jusqu'à la porte du manoir et le paya, puis le regarda marcher dans l'allée. Arrivé environ à mi-chemin, Mr Wise se retourna et lança d'un ton paternel au grand homme :

"Je vois bien l'attachement que vous avez envers votre Maître. De nos jours, il est beau mais si rare de voir un domestique si dévoué ! Je souhaite de tout cœur que le Comte de Phantomhive se remette rapidement de cette mauvaise passe."

  Sebastian le regarda partir, touché, et dès qu'il eut perdu la calèche de vue, retourna à l'intérieur. Il revint aux côtés de Ciel et s'en occupa toute la soirée, le faisant boire dans son sommeil, le lavant, le changeant et le couchant. La fièvre faisait délirer le garçon et de temps à autre il ouvrait grand les yeux en baragouinant des mots incompréhensibles, alors le serviteur l'apaisait en le recouchant, puis restait auprès de lui en lui caressant la joue jusqu'à ce qu'il se rendorme.

  Le jeune homme ne protestait pas car il flottait dans une semi inconscience, à la frontière entre sommeil et éveil. Il était bien et mal en même temps, dérivant dans une eau douce et calme mais d'un noir ténébreux. Des volutes de pensées sensées lui traversaient la tête avant de s'évaporer. Au début, il essaya de lutter, de se réveiller, mais il finit par abandonner et se laisser dériver.

  Cela faisait maintenant deux heures que le Comte n'avait plus déliré, et Sebastian, toujours à son chevet, se décida à arrêter de caresser son visage. Il retira donc sa main mais aussitôt le jeune homme se crispa et commença à répéter une litanie murmurée à l'infini. Il semblait au diable qu'il s'agissait d'un seul mot en boucle mais il n'en était pas sûr. Était-ce le fait qu'il ait arrêté ses câlineries qui avait déclenché ce nouvel accès de folie ? Pour en être sûr, il approcha son oreille de la bouche de son petit Maître et alors il entendit distinctement ce que le garçon répétait inlassablement. En effet, il s'agissait d'un seul mot, et c'était ;

"Sebastiansebastiansebastiansebastiansebastiansebastiansebastiansebastiansebastian..."

Alors, le majordome reposa délicatement sa main sur la joue de son Maître souffrant et le chuchotement s'interrompit progressivement, jusqu'à disparaître totalement. D'un geste maintenant habituel, il repoussa tendrement les cheveux qui encombraient le front de son adoré et les rabattit derrière son oreille. Il embrassa alors sa joue puis lui fit deux autre baisers, l'un sur le front et l'autre sur le nez, puis il le regarda longuement et chuchota :

"Au fait, je pense avoir compris, et... Moi aussi, my Lord."

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