Un diable de majordome

Chapitre 5 : Dans un silence de glace

2987 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 17:26

Chapitre 5

 

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE EST UNE ADAPTATION ÉCRITE DU MANGA BLACK BUTLER DE YANA TOBOSO, ET PAR CONSÉQUENT TOUS LES DROITS D'AUTEURS LUI SONT RÉSERVÉS. AUCUN DE CES PERSONNAGES NE M'APPARTIENT (même si, personnellement, je ne serais pas contre posséder Sebastian ou Undertaker :3) ET JE NE TOUCHE AUCUN ARGENT AVEC LA PUBLICATION DE MES TEXTES (la fortune c'est pas pour demain, les amis !).

Je m'excuse d'avance pour tous les passages en majuscules, j'en suis consciente quelque peu agressifs pour les yeux, mais ça évite les ; "nan mé ta pa mi de disclaimer, tu profite du talen des autteur tu me dégoute" ou encore : "té sérieuse la ? jy croi pa, ya des gars en couple my god cé horrible!" (juste une petite précision : toutes les fautes précédentes ont été faites exprès, et je m'excuse pour vos pauvres rétines)

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE (AINSI QUE JE PENSE TOUS LES SUIVANTS ;P) CONTIENT DU SLASH (RELATION HOMOSEXUELLE)

IL N'Y A PAS DE SCÈNE DE SEXE MAIS LES PERSONNES N'ACCEPTANT PAS CE GENRE DE RELATION SERONT PRIÉES DE S'ABSTENIR (je suis sûre que beaucoup d'autres fanfictions purement hétérosexuelles déjà existantes sauront vous convenir ♥)

 

 

Bonne lecture à ceux et celles qui décideraient de continuer !

 

 

 

 

 

   Au matin, Ciel se réveilla doucement, et plus les événements de la veille lui revenaient, plus son ventre se serrait. Il en avait presque la nausée. Quelle était donc cette étrange attraction qu'il ressentait envers son diable ? Tout d'un coup, la disparition du majordome lui revint en tête et il ouvrit les yeux puis se redressa brutalement. Une fois assis dans son lit, il laissa ses yeux s'accoutumer à la pénombre de la chambre. Il la parcourut lentement du regard, passant en revue tous les meubles pour se calmer. Un tableau de son oncle, un tapis brodé ramené par Aghni, une causeuse, de lourdes tentures, un fauteuil fort confortable, sa bibliothèque, le chariot du petit déjeuner, Sebastian, une jolie table basse... Attendez un peu, Sebastian ?!

  Il fut transpercé d'une vague de soulagement. Son serviteur était revenu ! Le démon eut un léger sourire en voyant son Maître se détendre ainsi à sa vue. Comme la veille, il s'avança et présenta le contenu du plateau de nourriture au garçon. L'enfant mangea en silence, et l'ambiance au début légère s'alourdit peu à peu, jusqu'à devenir pesante. Ciel mâchonnait, se renfrognant de plus en plus. Comment allait se dérouler la journée ? Il n'en pouvait déjà plus, il avait l'impression d'avoir tout gâché le soir précédent...

  Toujours dans ce lourd silence, il se leva pour avancer jusqu'à la salle de bain. Un frisson le parcourut de la tête aux pieds lorsque ces derniers entrèrent en contact avec le sol glacial, et, comme si c'était déjà une habitude, Sebastian s'avança et le souleva d'un bras pudique passé sous ses cuisses. Ciel pensa tout d'abord à le repousser, mais en voyant l'air désolé de son majordome, il décida de le laisser faire. Comme si l'étreinte de la veille avait ouvert la porte d'un nouveau champ de possibilités, il avait envie de se blottir contre lui. Il repoussa cette idée loin de lui, sa fierté reprenant le dessus et se tint droit, digne dans les bras de celui qui l'obsédait beaucoup plus qu'il n'osait se l'avouer. Le démon brisa le silence d'un ton légèrement moqueur :

"Monsieur, si vous continuez à vous raidir de la sorte, je ne crains que vous restiez bloqué, et devoir vous amener à l'hôpital serait plutôt compromettant pour l'emploi du temps d'aujourd'hui, ne pensez-vous pas ?"

  Tout en le taquinant, le majordome le rapprocha de lui et chassa une mèche de cheveux de son front. Le garçon se sentit troublé par ce contact, par ce geste si tendre. L'homme ne se rendait donc pas compte de l'effet qu'il lui faisait ? Sans doute que non, il devait le voir comme un petit enfant en manque d'affection qui, la veille au soir, avait eu besoin d'un câlin avant de dormir. L'adolescent s'assombrit, son démon devait le prendre pour un enfant, pour un faible et cela lui faisait mal, très mal à l'intérieur de la poitrine.

"Pourquoi cet air si triste, Monsieur ? s'enquérit le démon en question

- Je... commença Ciel. Pour hier soir..."

  Alors on y était. Sebastian vit l'air déterminé de son petit comte et entendit immédiatement dans sa tête ce qu'il allait lui dire. Il allait dire qu'il était désolé, qu'il ne savait pas ce qui lui avait pris et qu'il vaudrait mieux tout oublier. Il allait balayer d'un revers de main ce petit événement qui avait pourtant poussé le diable à se poser tant de questions. Une sentiment amer envahit le grand homme, qui se questionna une fois de plus sur ce qu'il éprouvait réellement à l'égard de son Maître. Il n'était sûr de rien, mis à part du fait qu'il était hors de question de l'entendre tout effacer d'une phrase. Il le coupa donc :

"N'en parlez pas Monsieur, ce n'est pas la peine..."

  Le petit comte eut un air peiné pendant une fraction de secondes, qui fut vite dissimulé par son masque hautain. Le majordome se demanda alors s'il était possible que le garçon eut voulu dire autre chose, mais se rabroua lui-même en se répétant mentalement qu'il était inutile d'espérer. Mais espérer quoi ? Tout était flou et cela ne s'arrangeait pas lorsqu'il croisait le regard bleu profond du garçon, bien au contraire. Ils arrivèrent enfin à la salle de bain et le serviteur posa son petit Maître à terre, puis commença à le déshabiller.

  Il défaisait les boutons du col de l'austère chemise de nuit et se trouvait fasciné par la peau pâle que le tissu découvrait en s'ouvrant. Une peau si fine, si blanche, elle avait l'air douce et l'homme mourait d'envie de retirer ses gants afin de vérifier mais il n'osait pas, le rejet de l'adolescent lui tournant en boucle dans la tête. De son côté, le comte frissonnait au contact des longues mains de son démon. Chaque fois que les doigts du diable le frôlaient, il se sentait frémir et éprouvait une violente envie de passer les mains de son majordome sous sa chemise et de les plaquer contre son torse. Il rougit des pensées osées qu'il tenait et Sebastian s'en aperçut. Cela éveilla l'intérêt de l'homme, qui se sentit soudain encore plus attiré par ce jeune adolescent pourtant si mûr. Ils se regardaient à présent droit dans les yeux, et Ciel attrapa sans s'en rendre compte la main de son serviteur qui était toujours posée sur son vêtement.

  Les yeux dans les yeux, les pensées de chacun divaguaient. Le comte s'était aperçu qu'il tenait la main du démon dans la sienne et pensa à la lâcher, mais, surpris, il réalisa alors que son beau diable n'avait nullement protesté et décida alors de la garder. L'adolescent détaillait le visage de son majordome avec précision et... Un peu de tendresse, il lui fallut bien se l'avouer. Il couvrit d'un oeil tendre son visage fin et pâle, ses cheveux noirs qui s'éparpillaient souvent en mèches folles, son nez droit, ses pommettes saillantes, et termina par ses yeux, d'un gris ardoise aussi sombre que son âme, deux lacs de vilenie pure, mais tellement attractifs... Bon dieu, mais qu'il était beau !

  Plus il l'observait, moins son acte de la veille au soir lui paraissait insensé. Il avait une folle envie de recommencer, de se jeter sur lui et de le serrer dans ses bras pour ne jamais le lâcher. Il voulait sentir son odeur, entendre sa voix si hypnotique, le presser contre lui de toutes ses forces. Alors, malgré le refus de Sebastian dans le couloir d'en entendre parler, Ciel se décida une nouvelle fois à lui confesser son attirance, afin qu'ils cherchent une solution. Toujours en le regardant droit dans les yeux, il lui dit d'une voix que son orgueil empêcha de trembler :

"Sebastian, écoute-moi.

- Oui Monsieur, de quoi s'agit-il ? murmura le diable en serrant dans la sienne la main de son petit comte."

  La pression sur sa main et le doux chuchotement de celui qui lui inspirait des envies plutôt inavouables eurent raison de toute sa maîtrise. Ses joues rougirent et il balbutia :

"Je... Je... Pour hier... Je voulais te dire..."

  Le fait de ne pas être capable de formuler une simple phrase le vexa, lui qui était si fier et majestueux d'ordinaire. Il essaya d'oublier son ego, ce qui lui fut très difficile après toutes les années que le perfectionnement de son masque inexpressif lui avaient pris mais il se décida enfin à continuer sa phrase...

  Sebastian prit conscience de la gêne avec laquelle avec laquelle son petit Maître s'était exprimé et en fut blessé. Il le pensait donc si faible pour n'être même pas capable d'essuyer un refus ? Lorsqu'il vit que le garçon allait recommencer à parler, il se refusa de le laisser dans l'embarras et lâcha à regrets la petite main qu'il tenait. Ils se releva, épousseta son frac, et décida de lui faciliter la tâche. Il se rapprocha de son petit comte et lui retira son habit avant de le déposer dans le bain maintenant tiède qu'il avait préparé. Tout en rajoutant de l'eau chaude, il termina à sa place ;

"Je vous ai dit que c'était déjà oublié Monsieur, ce n'est pas la peine de vous torturer à encore en parler..."

  Ciel eut du mal à encaisser le choc de ce deuxième refus, surtout que celui-ci était beaucoup plus explicite que le premier. Sebastian avait donc compris ce qui l'animait mais refusait clairement de l'entendre. Il essaya en vain de se persuader que peu lui importait, qu'il n'était pas attiré tant que ça. Il s'efforçait d'y croire mais les mains du bel homme qui parcouraient son corps pour le savonner le faisaient brûler intérieurement, ce qui compliquait encore plus sa tâche d'auto-persuasion. Il ferma les yeux, frissonnant, et se laissa pomponner jusqu'au commencement de sa journée.

 

***

 

  Trois heures plus tard, le Comte de Phantomhive sortait d'une heure de mathématiques assez laborieuse, et se préparait à aller manger. Il commença donc à avancer, la tête ailleurs, rêvant au menu du midi, chassant son majordome de ses pensées. Ensuite, il devrait s'occuper des affaires de la société durant deux heures, c'était la plage horaire de son emploi du temps qu'il préférait... Que pourrait-il bien améliorer sur son dernier modèle de Rabbit ? Certes, mis en vente tel quel il ferait déjà carton plein mais le garçon sentait qu'il y avait encore à améliorer, que l'on pouvait encore mieux faire. On lui répétait souvent que cette obsession à la recherche de la perfection le perdrait mais il n'en avait cure... Sans s'en rendre compte, il était déjà arrivé dans la salle à manger. Il s'installa donc, et Sebastian entra.

"Ce midi, nous avons comme plat un pavé de veau au Rocamadour, chutney de citrouille et pistache, et comme dessert un tiramisu aux framboises et au prosecco."

  Comme d'habitude, les mets étaient délicieux, mais Ciel s'appliqua à ne rien laisser transparaître au possible, afin de laisser les pensées de son majordome divaguer sur ce qui s'était passé et de lui faire regretter son comportement. Il termina de manger dans un silence de glace qui, même si lui n'avait pas remarqué, avait beaucoup touché son serviteur. Sebastian l'attendit au sortir de la pièce et soudain, le garçon se souvint que son tuteur pour les affaires de Phantom... C'était lui. Son enthousiasme à passer deux heures de travail sur les projets de son entreprise fondit comme neige au soleil à l'idée de devoir les passer aux côtés de son démon sans même lui parler, et dans une atmosphère aussi froide que celle du déjeuner.

  Cela faisait désormais une heure que le Maître et son domestique travaillaient sans s'adresser la parole, et chacun voyait bien que l'autre s'échinait à éviter tout contact et faisait donc de même. Une heure, donc, dans un silence glacial qui s'étendait, planait au dessus de leurs têtes comme une lame prête à s'abattre. Il s'infiltrait dans les vêtements, entre les lames du plancher, et créait une tension insupportable, renforcée par le désir qu'avait chacun d'aller vers l'autre. À chaque fois que leurs doigts se frôlaient lors d'un échange de documents, ils frissonnaient de leur côté et une douce chaleur venait leur réchauffer le ventre.

  Dix minutes plus tard, la spirale continuait, et chacun de son côté reproduisait le comportement de l'autre. Ce qu'ils ne voyaient pas, c'étaient les regards brûlants qu'ils posaient l'un sur l'autre quand l'un était concentré à trier ses papiers, ou dès que l'autre avait le dos tourné...

  À la fin de la plage horaire, Sebastian sortit rapidement de la pièce, soulagé d'échapper enfin à cette insoutenable pression. Tant pis si son petit Maître décidait de le punir pour un comportement insolent ou irrespectueux, il n'en pouvait plus de cette atmosphère, il fallait qu'il aille prendre l'air. Il se dirigea à grandes enjambées vers le jardin potager, car il savait qu'Elle l'y attendrait. Elle était la seule qui le comprenne, et Elle était si belle, si douce... Il arriva enfin dans le jardin et La chercha des yeux. Il La trouva, assise sur le muret, Elle le regardait en penchant la tête, sûrement intriguée par cet air coléreux qu'il affichait. Ils s'approcha d'Elle et la pris dans ses bras. Il L'avait trouvée la veille, morte de faim, et avait décidé de la garder avec lui, et de s'en occuper en cachette.

  Elle était adorable, avec ses grands yeux verts mouchetés de brun, ses petites oreilles pointues et sa soyeuse fourrure d'un noir de jais. Oui, la seule personne en ce monde auprès de laquelle le diable trouvait du réconfort était une chatte. Et son Maître, malheureusement, y était allergique. Le majordome sortit de sa poche une petite boîte avec des restes de viande du midi et la lui donna. Elle engloutit tout, avec une réaction bien plus enthousiaste que celle qu'avait eu le comte, même en étant un animal. Le grand homme lui caressa la tête, juste entre les deux oreilles, là où cela la faisait ronronner. Presque totalement détendu, le démon ramassa la boîte, lui fit une dernière caresse et s'en retourna vers le manoir.

  Il marchait dans le couloir, la tête ailleurs, en pensant qu'à un moment ou à un autre, il faudrait bien qu'il lui trouve un nom. Il se perdait dans ses pensées avec en arrière plan un bruit dérangeant, comme si quelqu'un tapait sans interruption deux chaussures l'une contre l'autre. Il se demandait distraitement quel était la cause de ce son étrange, et il eut soudain la réponse. Surgissant du couloir comme un boulet de canon, une souris lui passa entre les jambes, suivie de près par la responsable du bruit, une May-Linn déterminée qui courait à toute vitesse en brandissant un piège à la main.

  Tout s'enchaîna en une fraction de secondes. Sebastian vit arriver la femme de chambre droit sur lui, il se fit la réflexion que ses chaussures étaient très bruyantes sur le sol dallé, elle releva la tête, croisa le regard du beau majordome, se troubla, réalisa qu'il était trop tard pour s'arrêter, lui lança un dernier regard d'excuse, et ils se percutèrent violemment. Ils tombèrent au sol, la femme au dessus de lui. Il y eut un petit instant de flottement, durant lequel ils se regardèrent sans ciller, puis May-Linn, rouge de honte (et aussi du fait de cette proximité entre elle et le grand homme), essaya maladroitement de se relever, s'empêtrant dans ses jupons et retombant sans cesse. Lorsqu'elle eut l'air sur le point d'exploser, le démon amusé se dit qu'il devrait peut-être l'aider à se relever. Il l'attrapa par la taille et la déposa doucement à côté de lui, se releva et lui tendit la main. Elle la prit et se mit debout, plus gênée et plus écarlate que jamais. Avec un sourire rieur, Sebastian ramassa sa coiffe qui était tombée au sol et l'en coiffa.

  Un mouvement dans la limite de son champ de vision attira son attention et il tourna la tête. Ce qu'il vit lui coupa immédiatement toute envie de rire. En effet, il avait dirigé son regard vers la droite juste à temps pour voir le visage du comte, triste et en colère, faire demi-tour brutalement et partir dans le couloir en courant.

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