Un diable de majordome

Chapitre 4 : La danse du diable

2713 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 17:09

Chapitre 4

 

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE EST UNE ADAPTATION ÉCRITE DU MANGA BLACK BUTLER DE YANA TOBOSO, ET PAR CONSÉQUENT TOUS LES DROITS D'AUTEURS LUI SONT RÉSERVÉS. AUCUN DE CES PERSONNAGES NE M'APPARTIENT (même si, personnellement, je ne serai pas contre posséder Sebastian ou Undertaker :3) ET JE NE TOUCHE AUCUN ARGENT AVEC LA PUBLICATION DE MES TEXTES (la fortune c'est pas pour demain, les amis !). APRÈS CE PASSAGE EN MAJUSCULE, J'EN SUIS CONSCIENTE, UN PEU AGRESSIF POUR LES YEUX, (mais ça évite les ; "nan mé ta pa mi de disclaimer, tu profite du talen des autteur tu me dégoute" (je sais, on fait pas de parenthèse dans une parenthèse mais c'était juste pour préciser que toutes les fautes précédentes ont été faites exprès, et je m'excuse pour vos pauvres rétines) JE VOUS SOUHAITE UNE BONNE LECTURE !

 

 

Ah non ! J'ai failli oublier : dans cette fanfiction il y aura des couples et des relations homosexuelles, que ce soit yaoi ou yuri, donc je dis au revoir à tous ceux que cela dérangerait, beaucoup d'autres fanfiction sauront vous convenir, je n'en doute pas une seconde ♥. Bon, cette fois-ci, bonne lecture pour de bon !

 

 

 

 

[...] La voix du Marquis de Midford résonna dans le silence qui s'était abattu sur le domaine :

"Que le duel commence !"

  Les deux adversaires étaient en garde, face à face, s'affrontant du regard. Le plus grand des deux fut surpris du regard rusé de l'autre une fois que ses yeux n'étaient plus voilés par l'alcool. Ils se tournèrent autour un moment, faisant monter la tension dans l'air. Soudain, le Marquis de Monenvish fusa en avant, la lame pointée vers la poitrine de Sebastian. Ciel poussa un cri, l'homme n'avait donc pas compris que ce n'était pas un duel à mort ?! Certes, le majordome avait survécu à une balle, mais une lacération de la poitrine à l'épée, c'était une autre histoire !

  Mais le grand diable fit un gracieux écart sur le côté. Oui, j'ai bien dit gracieux. Il commença à tourner autour du plus petit homme comme un rapace, puis commença réellement à se battre. Il attaquait, piquait, esquivait, frappait, paraît, tout cela avec tant de naturel et de grâce qu'il semblait danser. Ses mouvements étaient fluides et malgré son impressionnante rapidité, son visage était parfaitement serein, comme si cela ne lui demandait pas plus d'effort que de lire le journal. De son côté, le Marquis de Monenvish était bien plus en peine. Il suait et ses mouvements étaient désordonnés, son regard balayait le paysage à toute vitesse pour tenter de prévenir la prochaine attaque. Il était très en difficulté, mais parvenait tout de même à parer.

  Le grand diable continua la danse un petit moment, attaquant devant, puis surgissant à gauche en une fraction de secondes, tournoyant avec légèreté. Puis il marqua un léger temps d'arrêt, et tous purent voir que le Marquis était extrêmement essoufflé, et en regardant Sebastian, tous comprirent que l'homme en frac n'avait plus envie de jouer. Lorsqu'il repartit à l'attaque, tous retinrent leur souffle devant la rapidité inouïe des mouvements du majordome. Soudain, le temps sembla se figer. Sebastian n'était plus à droite mais bien en face du Marquis, personne n'ayant compris comment c'était possible, ni ne l'ayant vu effectuer ce déplacement.

  Le grand majordome se tenait donc en face du Marquis, sa lame touchant la poitrine de l'homme rouge de sueur. Le démon était si élégant, même arrêté dans cette posture guerrière, qu'il semblait en pleine révérence. Le monstrueux et ensorcelant ballet se concluait sur une mortelle révérence. La pression parfaitement maîtrisée de l'épée fit sauter un bouton de la chemise du Marquis de Monenvish, et Sebastian lança d'une voix claire, sans aucun signe de fatigue :

"Vous êtes mort."

  Les acclamations et les vivats des personnes présentes dans la cour vinrent parfaire l'humiliation du vaincu, ce qui ravit le diable qui observait la scène en arborant un sourire féroce. Il retourna aux côtés de son petit comte, qui lui dit :

"Bravo."

  Le démon inclina la tête humblement, pendant qu'en arrière plan le Marquis de Monenvish vociférait que ce n'était pas possible, que c'était de la sorcellerie. Le jeune garçon pencha la tête et dit à Sebastian d'une voix impérieuse :

"Porte-moi."

  Sebastian sourit. Ainsi, son jeune maître appréciait se trouver au dessus de tout le monde ?! Tout compte fait, ce n'était pas très étonnant... Il le souleva donc, un bras au dessous de ses cuisses, lui faisant comme un fauteuil. Le diable s'adressa donc aux personnes rassemblée dans la cour d'une voix forte :

"Quiconque s'attaquera à mon Maître aura affaire à moi. Et la prochaine fois, ce sera un duel à mort. Est-ce bien compris ?"

  Un murmure de respect parcourut la foule. Portant le poids plume que représentait son Maître d'un seul bras, le majordome tourna les talons et retourna dignement au carrosse. Arrivé au véhicule, il le déposa, et le jeune garçon monta dans l'habitacle. Pendant le voyage, le Maître et le majordome ne parlèrent pas, mais leurs regards le faisaient pour eux. Dans celui du petit comte, on pouvait lire de l'admiration, du respect, comme d'habitude un peu de noirceur, et, chose surprenante... De l'affection. Celui du démon était lui aussi admiratif devant la majesté de son Maître malgré son si jeune âge. Et en cherchant bien et en décryptant cet énigmatique regard, on pouvait comprendre que l'enfant l'attendrissait. Sebastian pensa surpris qu'il était très étonnant qu'il ressente des émotions humaines, et surtout qu'il s'attache à un garçon si prétentieux et imbu de lui même. Mais plus il le regardait, plus l'air bougon et hautain du comte lui paraissait faux, et plus il avait envie de consoler l'enfant brisé qui devait se cacher derrière cette forteresse de condescendance. Pour penser à autre chose, le majordome détourna ses yeux de l'adolescent et s'absorba dans la contemplation du paysage. Ni l'un ni l'autre ne s'étaient rendus compte qu'ils étaient resté presque une demi-heure entière plongés dans les profondeurs des yeux de l'autre...

 

***

 

  Une bonne trentaine de minutes plus tard, ils arrivaient enfin au manoir. Poliment, Sebastian descendit et voulut aider Ciel à descendre. Il lui tendit donc la main, mais le garçon le regardait, le dos bien droit, appuyé sur sa canne d'un air majestueux, et ne lui attrapa nullement la main, il se contenta de le regarder avec un sourire narquois. Tout d'abord, le majordome ne comprit pas, puis la lumière se fit dans son esprit, et il rit intérieurement. Le Maître voulait de nouveau être porté, décidément, ça allait devenir une habitude ! Il lui passa donc de nouveau un bras sous les cuisses, et le comte lui dit d'un ton rieur :

"Tu comprends vite, dis-moi !

- Il vaut mieux avec vous, non ? répliqua le diable sur le même ton."

  Ciel eut un petit sourire, qui était à moitié une grimace. Son serviteur le regarda gentiment, se demandant pourquoi cet enfant ne souriait jamais, ne riait jamais. Il chassa ses idées noires d'une pichenette et s'avança vers l'entrée de la demeure. Il marchait dans l'allée lorsque son petit Maître souffla doucement :

"Je suis fatigué..."

  Sans que l'enfant ne s'en rende compte, son corps se cala tout contre celui de Sebastian. Le démon attendri lui passa un bras derrière le dos, le portant comme un bébé. Le garçon se pelotonna encore plus dans ses bras et s'endormit totalement. Le grand homme l'observa et se rendit compte qu'il aimait vraiment bien ce petit morveux... Il sourit, chassa d'un souffle léger les mèches qui couvraient le front du comte, et l'emmena jusqu'à sa chambre. Il le déposa sur son lit, tout habillé, et descendit préparer le dîner.

 

***

 

  Ciel fut réveillé par une bonne odeur de nourriture qui lui montait du rez-de-chaussée. Il s'étira, et réalisa alors qu'il était sur son lit. Que s'était-il passé ? Il s'était endormi ? Il se souvint soudainement du moment où, juste avant de sombrer dans le sommeil, il s'était collé tout contre son majordome et rougit violemment.

"Oh mon dieu, je n'ai tout de même pas fait ça...? murmura-t-il pour lui même. Qu'est-ce qu'il m'a pris ?

- Fait quoi donc ? l'interrompit Sebastian, tout sourire, en entrant dans la chambre.

- Rien ! s'emporta le garçon, honteux qu'il ait entendu.

- Pourquoi êtes-vous de si mauvaise humeur Monsieur ? Ai-je dit quelque chose qui vous aurait fâché ? s'inquiéta le diable.

- Non ! Et je vais très bien ! continua l'enfant dans sa colère.

- Je ne suis peut-être pas humain mais je ne suis pas non plus stupide, et là en l’occurrence je vois bien que vous mentez, my Lord... dit gentiment l'homme.

- Occupe-toi de ce qui te regarde ! répondit sèchement Ciel."

  Le diable s'approcha de son Maître et s'agenouilla devant lui. Il prit son menton dans sa main, releva sa tête pour que leurs regards se croisent, et murmura :

"Vous êtes mon Maître, et tout ce qui vous tracasse me concerne, my Lord... De plus, vous devriez cesser de faire la moue... ajouta-t-il en lui tirant la joue. Voilà ! Souriez joyeusement !"

  Le comte le repoussa brutalement :

"Lâche-moi !!!"

  Il s'éloigna de son serviteur et ajouta faiblement, comme s'il se parlait à lui-même :

"D'abord, je...J'ai oublié... Comment faire pour..."

  Il regarda sa bague, seul vestige, seul souvenir de sa vie d'avant. Une vie dans laquelle il jouait, souriait à pleine dents, riait à gorge déployée. Une vie dans laquelle il n'était pas seul. Une vie où il avait encore ses parents. Il conclut dans un murmure presque inaudible :

"Pour sourire joyeusement..."

  Son grand majordome le regardait tristement, mais sans pitié. Il savait que son Maître aurait détesté cela. Il chuchota :

"Monsieur..."

  L'homme était toujours à genoux aux pieds de l'enfant et Ciel releva la tête, cette fois-ci de sa propre volonté. Il plongea son regard empli de chagrin dans celui du démon. Il répondit d'une voix faible :

"Oui ?

- Je suis sincèrement désolé. s'excusa Sebastian. Mon comportement a été indigne d'un majordome de la maison Phantomive. Je prends le risque insolent de vous demander une dernière fois ce qui vous perturbe, car quoi que ce soit j'essaierai d'arranger la situation. Si vous ne voulez vraiment pas m'en parler, dites le moi simplement, je comprendrai et je m'en irai, Monsieur."

  Ciel regarda longuement son majordome, hésitant. Cet homme, enfin si on pouvait l'appeler homme, était si fascinant ! L'adolescent ne comprenait vraiment pas ce qu'il ressentait, ni ce que ce diable lui-même ressentait. Il craqua et lança d'une voix forte, quoique tremblante :

"Tu veux savoir ce qui me perturbe ? Voilà ce qui me perturbe !"

  Il se jeta sur son majordome, qu'il prit dans ses bras et qu'il serra de toutes ses forces. Sebastian, choqué, mit un petit moment à comprendre ce qu'il se passait, puis, touché, sourit tendrement et étreignit son petit Maître en lui frottant le dos pour tenter de le consoler. Le garçon se dégagea soudain et émit d'une voix blanche :

"Alors ? Que peux-tu faire pour arranger cela ? Rien, n'est-ce pas ?!"

  Le démon, interloqué et ne sachant pas trop quoi faire, hésita :

"Maître..."

  Voyant à quel point l'homme semblait passif, Ciel s'emporta et cria :

"Tais-toi !!! Tu ne sers à rien ! Laisse-moi !"

  Sebastian s'avança vers le comte, mais ce dernier, désormais à bout de nerfs, lança :

"Vas-t'en !!!"

  Et il conclut d'une voix suppliante :

"C'est un ordre..."

  Le majordome noir baissa la tête, obligé d'obéir, et répondit tristement :

"Yes, my Lord."

  Il sortit dans le couloir, refermant la porte derrière lui. Il s'adossa au mur, et l'enfant s'écroula sur son lit. Il prit sa tête entre ses mains et dans la pièce voisine le comte s'empêchait de hurler sa frustration, assailli par un trop-plein d'émotions. Le diable ne savait pas quoi penser, ses pensées se bousculaient dans son crâne. Pourquoi ressentait-il des émotions humaines, nom de dieu ?! Et que venait-il de se passer ? Pourquoi Monsieur s'était-il jeté sur lui de cette manière, lui qui était si froid ? Pourtant, à bien y regarder, il est vrai qu'il lui avait semblé s'ouvrir un peu en sa compagnie, mais au point de lui sauter dans les bras... Et surtout, le plus étrange ; pourquoi lui, un diable, avait-il apprécié cette étreinte ? Pourquoi avait-il été déçu qu'elle se termine, pourquoi était-il vexé d'avoir été repoussé ? Et, par dessus tout, quelle était cette sensation de brûlure enfouie dans sa poitrine ? Il se frotta énergiquement le visage et repartit d'un pas chancelant s'occuper de finir la préparation du dîner.

  De son côté, Ciel se maudissait de toutes ses forces. Que lui avait-il pris de se jeter ainsi au cou de son majordome ? Pourquoi ce grand homme éveillait-il tant de choses en lui ? De plus, il avait bien vu que le diable n'avait pas apprécié, certes il avait répondu à son étreinte mais il avait ensuite été si gauche, si emprunté... Comment avait-il pu penser une seule seconde qu'il en serait autrement ? Avait-il déjà pensé à quoi que ce soit ? Non, c'est son instinct qui l'y avait poussé... Mais cela voulait dire qu'il en avait profondément envie ! Cela devait avoir quelque chose à voir avec le fait que son serviteur était un démon, ce qui engendrait cet étrange magnétisme sur les gens autour de lui... Perdu dans ses pensées, le petit comte hoquetait. Son énervement augmenta encore en pensant au dîner qui arrivait. L'ambiance allait être si pesante ! Pourquoi diable avait-il fallu qu'il fasse ça ?!

  Les minutes passèrent lentement, s'égrenant au compte-goutte. L'heure du repas arriva et le garçon descendit d'un pas pesant, l'estomac serré. En arrivant dans la salle à manger, il fut accueilli et servi par Bard, qui lui dit que Sebastian était parti prendre l'air. L'enfant, perdu dans ses idées noires, mâcha le délicieux repas sans en sentir le goût. La nourriture si parfumée avait à son palais un goût de carton, le dessert si appétissant lui grattait la gorge. Était-ce l'absence de son majordome qui lui rendait tout si fade ? Cette hypothèse le déprima encore plus et il monta dans sa chambre. Il se débattit longtemps avec le nœud de son col, ne sachant pas le défaire, et bien trop fier pour demander de l'aide.

  Ciel finit enfin par se coucher, sans même voir son démon, et s'endormit en serrant de toutes ses forces son oreiller, sans pleurer. Il n'avait pas versé une larme depuis la mort de ses parents. Il sombra dans les bras de Morphée les sourcils froncés et la mâchoire crispée.

  Suspendue à l'extérieur, une silhouette noire l'observait dormir. Une fois l'adolescent complètement endormi, l'ombre se faufila par la fenêtre. L'intrus s'approcha du lit et se pencha sur le petit comte. Elle dégagea le front du garçon de tous les cheveux qui l'encombraient et y déposa un baiser. Et dans un souffle, Sebastian murmura :

"Dormez, je vous accompagnerais toujours, jusqu'au bout de vos rêves. Bonne nuit, my Lord..."

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