Un diable de majordome

Chapitre 7 : La sincérité avant tout

3534 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 18:04

Chapitre 7

 

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE EST UNE ADAPTATION ÉCRITE DU MANGA BLACK BUTLER DE YANA TOBOSO, ET PAR CONSÉQUENT TOUS LES DROITS D'AUTEURS LUI SONT RÉSERVÉS. AUCUN DE CES PERSONNAGES NE M'APPARTIENT (même si, personnellement, je ne serais pas contre posséder Sebastian ou Undertaker :3) ET JE NE TOUCHE AUCUN ARGENT AVEC LA PUBLICATION DE MES TEXTES (la fortune c'est pas pour demain, les amis !).

Je m'excuse d'avance pour tous les passages en majuscules, j'en suis consciente quelque peu agressifs pour les yeux, mais ça évite les ; "nan mé ta pa mi de disclaimer, tu profite du talen des autteur tu me dégoute" ou encore : "té sérieuse la ? jy croi pa, ya des gars en couple my god cé horrible!" (juste une petite précision : toutes les fautes précédentes ont été faites exprès, et je m'excuse pour vos pauvres rétines)

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE (AINSI QUE JE PENSE TOUS LES SUIVANTS ;P) CONTIENT DU SLASH (RELATION HOMOSEXUELLE)

IL N'Y A PAS DE SCÈNE DE SEXE MAIS LES PERSONNES N'ACCEPTANT PAS CE GENRE DE RELATION SERONT PRIÉES DE S'ABSTENIR (je suis sûre que beaucoup d'autres fanfictions purement hétérosexuelles déjà existantes sauront vous convenir ♥)

 

 

Bonne lecture à ceux et celles qui décideraient de continuer !

 

 

 

  Des cris, des cris, c'était horrible. On lui transperçait le crâne, c'était la Mort. Il mourait. En fait non il revenait, mais il souffrait. Il était déchiré en deux et il entendait les cris. Perçants, stridents, son crâne allait exploser. "Une chanson douce, que me chantait ma maman...". Une chanson maintenant. Elle chante, mais à l'arrière une autre hurle. Tout se brouille. Un visage apparaît. Il l'aperçoit de plus en plus précisément. Ça a l'air d'être une femme ; de plus en plus ; oui, c'en est bien une. Elle se rapproche encore. "En suçant mon pouce...". Le visage est parfaitement net. Elle est belle. C'est sa mère. Malgré les hurlements il se détend. Elle achève sa chanson : "J'écoutais en m'endormant...". Soudain, son visage se déforme. Elle ouvre la bouche, elle crie. Elle hurle, cela finit en gargouillis. Elle lui crache une grande giclée de sang au visage. Elle s'accroche désespérément à lui, son fils. Elle tombe. Il n'ose pas regarder autre chose que son visage, il est tétanisé par sa souffrance. Il baisse enfin les yeux, il n'aurait pas du. Le corps de sa mère est en lambeaux. Elle ne peut plus crier, mais garde la bouche grande ouverte, d'où dégouline un flot de sang. C'est une rivière écarlate qui recouvre son menton et ses doigts sont agrippés à son enfant, recourbés comme des serres. La belle femme refuse la mort, mais son corps réduit en charpie sanglante à partir du nombril l'y entraîne. Elle ne devrait déjà plus être en vie. Ses yeux se révulsent, elle tousse, le garçonnet a le visage recouvert du sang de celle qui l'a mis au monde. Elle meurt sans que ses doigts ne se desserrent. Le cadavre sanguinolent de sa génitrice accroché à lui, le petit garçon réagit enfin. Renversant la tête en arrière, il hurle aussi. Il s'en déchire la gorge, les larmes jaillissent de ses yeux comme le sang a jailli de la gorge de sa mère. Il tombe à genoux. Il attrape le visage autrefois si beau de celle qu'il aime tant. Il la secoue. Il sait que c'est inutile. Il le fait quand même. Les voix reviennent. Elles hurlent, elles rient, elles pleurent. L'enfant regarde celle qui lui a tout donné. Ses larmes se mêlent à son sang. Il répète : "Non, non, non, non, non, non, non". Il la serre contre elle. Les voix chantent à présent. Elles chantent cette chanson. Celle qu'Elle lui chantait. Il l'aimait tant... Elles chantent, pour se moquer de lui. Elles le torturent. "Une chanson douce...". "Nonnonnonnonnonnonnonnon !!!!!!!!" le garçonnet est agité de violents sanglots, il serre son adorée contre son coeur et se balance convulsivement. "Que me chantait ma maman...". Il attrape le cadavre par les cheveux. Il est si jeune. Il baigne ses joues de baisers inutiles. "NON !!!". Ses lèvres sont pleines de sang. Les voix chantent toujours. "VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT !!!! C'EST SA CHANSON !!!! C'EST NOTRE CHANSON !!!!!" Il crie, il pleure, il finit par supplier. Il la serre contre son cœur et gémit : "Maman, maman ne pars pas, tu ne peux pas, tu n'as pas le droit ! Maman, réponds-moi ! Maman ! JE T'AIME S'IL TE PLAÎT RESTE AVEC MOI !!!!!!!!! MAMAN NE ME LAISSE PAS !!!!!! JE T'EN SUPPLIE !!!!!!! MAMAN !!!!!!!!"

 

"MAMAN !!!!!!!! Le Comte de Phantomhive crie, se débat. Les draps volent en tous sens.

-Je suis là Monsieur, calmez-vous. Je suis là, voilà, c'est mieux, respirez... Je vous présente toutes mes excuses, je suis seulement allé préparer votre petit déjeuner, je ne pensais pas que..."

  Le majordome fut interrompu par son petit Maître qui se jeta à son cou. L'adolescent enfouit sa tête dans les cheveux de son diable, secoué de sanglots puissants. Déconcerté, le bel homme reprit rapidement ses esprits et le serra tendrement contre lui. Il s'assit en tailleur avec lui sur le grand matelas et passa les maigres jambes du garçon autour de sa taille. Il le tint tout contre lui et le berça doucement, le laissant s'apaiser. Il ne savait pas exactement comment se comporter, il ne comprenait pas les humains, encore moins celui-ci envers lequel il éprouvait tant d'affection.

"Que vous arrive-t-il qui vous mette dans un tel état ? Vous devez encore avoir de la fièvre...

- Non, ce n'est pas ça... répondit Ciel."

  Le jeune homme releva la tête et son démon put voir qu'aucune larme n'avait réussi à couler, malgré son évident traumatisme. Le garçon continua d'une voix où le chagrin se disputait avec l'honneur et la fierté :

"C'est encore un de mes cauchemars..."

  Il regarda sérieusement son bien-aimé et lâcha d'une voix sévère :

"Je t'avais pourtant dit de ne pas me laisser seul, sinon je faisais d'horribles songes !"

  Il mit ses bras autour du cou de son serviteur et déclara gravement :

"Sebastian. Jure-moi que tu resteras toujours à mes côtés pendant mon sommeil, c'est un ordre."

  L'interpellé ne put s'empêcher de trouver craquante cette moue grognon qu'abordait le garçon. Il plongea son regard d'encre au fin fond de celui de son Maître et lui déclara d'une voix douce et sincère :

"Je vous le jure. Je resterai pour toujours à vos côtés, et pas uniquement dans votre sommeil. Je serai toujours là, Bocchan, jusqu'à la fin...

- Comment m'as-tu appelé ? répondit, surpris, le jeune garçon à la chevelure gris bleu.

- Je vous ai appelé Bocchan, je suis désolé si cela vous a offensé en quoi que ce soit, et je m'en excuse, je..."

  Une fois de plus, son supérieur le coupa et lui chuchota :

"Non, au contraire... -Il rougit- C'est plutôt plaisant..."

  Les bras de l'adolescent toujours autour de son cou, Sebastian colla son front à celui du garçon et murmura :

"À vos ordres, mon petit Maître...

- Ne m'appelle pas ainsi. Je ne suis pas petit. dit en murmurant toujours le jeune homme, qui devait lutter intérieurement pour garder son self-control en étant si proche du magnifique visage de son diable."

  Sebastian approcha encore plus sa tête de celui qu'il chérissait. Ils étaient si proches, jamais ils ne l'avaient été à ce point auparavant. Leurs souffles se mêlaient, et le grand homme sentit le cœur de son Contractant s'emballer. Il sourit, puis fut surpris de son corps d'humain, qui accorda le rythme de son propre cœur sur celui de son adoré. Leurs nez se touchaient, ils se regardaient droit dans les yeux avec une passion évidente. Le beau diable souffla :

"Je serai toujours là, Bocchan."

  Le Comte de Phantomhive sentait le regard brûlant de son majordome posé sur lui et s'en délectait. Il voulait jouer avec ses sentiments d'humain, lui faire découvrir des émotions et des sensations qui lui étaient encore inconnues, comme cette tension que ressentait le jeune homme à chaque fois qu'ils étaient si proches. Il resserra donc ses bras sur la nuque de son amant, et commença à lui caresser les cheveux tout en rapprochant lentement sa tête. Il fit se frotter l'un contre l'autre le bout de leurs nez, dans un geste adorablement innocent que démentait son regard intense et sa main qui tiraillait doucement des mèches de sa noire chevelure.

  Ciel Phantomhive n'avait jamais été amoureux, et encore moins d'un homme. Certes, il appréciait beaucoup l'insupportable Elizabeth, mais il se rendait à présent compte que c'était d'un amour purement fraternel... Était-il amoureux de Sebastian ? Non, on ne tombait pas amoureux en si peu de temps... Ce qui était sûr, en revanche, c'est q'il avait sacrément envie de se jeter sur lui. Il oublia ses pensées trop sérieuses et caressa la joue du bel homme. Il sentit le souffle du démon s'accélérer, et vit son regard devenir plus ardent encore.

  Toujours à califourchon sur son majordome, son instinct le poussa à bouger. Toujours en titillant de ses doigts la crinière de son adoré, il commença à onduler très légèrement du bassin. Il s'aperçut qu'il avait largement atteint son objectif lorsque son serviteur poussa un gémissement étouffé. Décidant de s'amuser un peu, le garçon se rapprocha plus encore, leurs fronts collés, leurs lèvres pratiquement jointes, et se pressa plus que jamais contre lui. Lorsqu'il sentit son bien-aimé sur le point de succomber à la tentation de ses lèvres à proximité des siennes, il lui déposa un malicieux baiser sur la joue et descendit rapidement de ses genoux, laissant le pauvre homme seul sur le lit.

  Sebastian n'en revenait pas de l'intensité de ce qu'il avait ressenti. Les humains ressentaient les choses si intensément ! Il avait désiré de toutes ses forces renverser son Maître sur le matelas et l'embrasser fougueusement, mais il se devait de le laisser agir selon son bon vouloir. Il avait donc laissé l'adolescent le titiller en accroissant de plus en plus la pression qu'il ressentait et s'était retrouvé profondément frustré lorsqu'il l'avait laissé seul. Ainsi, il voulait jouer ! Sa déception passée, le grand homme sourit. Il regarda la porte par laquelle son petit Maître était sorti et se décida à le rejoindre.

 

***

 

  Ciel marchait d'un pas serein. Un sourire moqueur étirait ses lèvres et il était fier d'avoir atteint son but. Sebastian avait apprécié ses actes osés, il en avait même gémi ! Le garçon se délectait de ce souvenir tout en bombant le torse, tel un jeune coq. Le Comte était toujours dans ses pensées lorsqu'il se sentit bloqué dans sa marche. Il mit quelques secondes à réaliser qu'il ne s'était pas arrêté tout seul, et que les bras de son bel incube l'enlaçaient. Il fit volte-face, prêt à l'apostropher vertement, mais l'extrême proximité de leurs visages, et plus particulièrement de leurs lèvres, lui coupa le souffle.

  Il releva les yeux et vit son valet se rapprocher encore, rendant la distance qui les séparait assez minuscule pour que leurs bouches se touchent au moindre frémissement du Maître de Phantomhive. Ciel reprit ses esprits tant bien que mal, obsédé par le souffle chaud qu'il sentait sur ses lèvres, et s'avisa alors qu'il n'avait aucune idée des sentiments réels du diable envers lui. L'être maléfique était sous contrat et se devait de le laisser accomplir sa volonté, qui pouvait lui garantir sa sincérité ? De plus, seul le jeune éphèbe s'était dévoilé ; excepté l'instant présent, le grand homme n'avait fait que subir les avances du garçon, il n'avait rien divulgué sur son ressenti et n'était jamais allé vers lui... Ces pensées le blessèrent, et il se recula. Il plaqua sur sa figure un sourire moqueur et lança à son laquais :

"Il me semble que je n'ai pas eu mon petit déjeuner, n'est-ce pas ? Tu as pourtant jugé sa préparation assez importante pour me laisser seul dans ma chambre alors que j'étais fiévreux... Alors va, j'attendrai dans la salle à manger."

  Le démon s'arrêta net, choqué, n'y comprenant rien. Pourtant, c'était bien le jeune aristocrate qui avait commencé à le titiller avec des actes sensuels ! De plus, il avait nettement aperçu le changement radical de comportement du beau garçon. Il avait commencé par se rapprocher de lui, puis un bref éclair avait traversé son regard. Était-ce du doute ? Des regrets ? De la colère ? Le grand homme ne savait pas. Il s'était ensuite reculé et l'avait congédié avec un grand sourire. Le serviteur en était profondément vexé. Il s'en alla donc d'un pas digne, alignant les enjambées avec grâce.

  Le beau Maître le regarda partir, confus. Il le suivit des yeux jusqu'à ne plus le voir, et put constater que son compagnon ne s'était pas retourné une seule fois. Cela finit de le persuader de ne pas le rattraper. Une fois son domestique hors de vue, il commença à se diriger vers la salle à manger, tête basse. Il doutait tellement ! Le jeune seigneur s'en voulait d'avoir été si aveugle. Il n'avait vu que ce qu'il avait bien voulu voir, sans jamais se poser de questions sur le ressenti de cet être qui avait envahi ses pensées. Il serra les poings, releva la tête, et s'avança d'un pas martial jusqu'au point de rendez-vous avec son démon.

  En voyant son possesseur entrer dans la pièce, la créature du diable comprit qu'une fois de plus, il avait remis son masque et camouflait ses sentiments. Durant toute la collation, il eut beau multiplier les regards envers son Maître et utiliser le moindre prétexte pour entrer en contact physique avec lui, il n'obtint aucune réaction de la part du jeune homme, pas le moindre frémissement qui eut pu lui indiquer la marche à suivre. Il semblait taillé dans le marbre, la même expression continuellement gravée sur sa figure. Mais qu'avait-il donc pu faire pour s'attirer ce châtiment ? Monsieur repenserait-il toujours à l'incident avec May-Linn, la femme de chambre ? L'incube était totalement désemparé par l'attitude du Comte, et quitte à s'attirer les foudres de son aimé, il décida de lui demander directement :

"Monsieur ? lança-t-il, hésitant.

- Hmm... grogna le garçon."

  Bon. Certes il n'avait obtenu qu'un borborygme réticent, mais au moins était-ce une réponse. Il se conforta dans l'idée que son bien-aimé n'était pas - totalement - fermé à la discussion et continua :

"Vous m'avez l'air en colère, ai-je bon ?

- Non. répliqua sèchement le beau garçon."

  Le grand valet avait vite appris à savoir repérer les moments où son petit Maître mentait, et tout à l'heure, dans la chambre, il avait également cru repérer une faille dans la carapace du beau garçon. Le majordome se risqua alors à vérifier si c'était bien ce à quoi il pensait qui causait le trouble du Comte. Il tourna face à lui le fauteuil du Maître et s'accroupit devant le jeune Maître de Phantomhive. Il prit délicatement le visage de l'adolescent entre ses mains et rapprocha rapidement leurs corps l'un de l'autre. L'aristocrate fit mine de se défendre, mais s'arrêta immédiatement lorsque le grand homme plongea son regard dans le sien.

Ainsi, j'avais raison ! pensa Sebastian. Mon regard le trouble, il ne se débat plus...

"Dites-moi réellement ce qui ne va pas, Monsieur. Il est de mon devoir de majordome de la Maison Phantomhive de m'assurer du bien-être de son chef.

- Laisse-moi, je ne te dirai rien. réussit à protester le bel éphèbe malgré le magnétisme hypnotisant de l'homme qui se tenait face à lui.

- S'il vous plaît, Bocchan, arrêtez de résister, parler de vos problèmes ne peut que vous soulager !"

  Ciel faillit craquer en l'entendant utiliser ce surnom, mais il nia encore :

"Je t'ai dit non, démon, je n'ai pas envie de te parler de quoi que ce soit ! Qu'est-ce que cela pourrait te faire que je me sente mal, de toute façon ?!"

  Le garçon s'interrompit, et comprit qu'il s'était en partie dévoilé. Il rougit et regarda son compagnon. Ils étaient désormais debout, face à face, car le petit seigneur s'était levé lors de sa tirade. Le visage du diable s'assombrit et il commença à avancer vers le Comte d'un pas menaçant. Oubliant tout à fait qui était le Maître et qui était le serviteur, l'adolescent commença à reculer, effrayé. Un pas en avant pour le valet, un en arrière pour l'aristocrate. Le problème étant que le grand individu avait des jambes plus longues que celles de son possesseur, et qu'il finit par conséquent par arriver à sa hauteur.

  Ciel vit son amant se rapprocher de lui et recula de plus en plus rapidement. Ils se retrouvèrent au même niveau et la panique de l'adolescent était à son comble. Il fit encore un rapide pas en arrière, mais le talon de sa chaussure se prit dans le tapis et il tomba en arrière. Lorsqu'il se sentit partir, il s'agrippa au revers de la veste de Sebastian pour se rattraper, mais le démon, surpris seulement à moitié, décida de l'accompagner dans sa chute. Ils s'affalèrent au sol, l'un sur l'autre, mais le laquais s'appuya sur ses coudes juste à temps pour ne pas écraser son bien-aimé.

  Comme à chaque fois depuis qu'ils s'étaient rapprochés, l'ambiance changea du tout au tout. De menaçante et électrique, elle passa à gênée mais sensuelle. Gênée pour le Maître de Phantomhive, sensuelle pour le serviteur, qui comptait bien profiter de cet incident qui les avait collés l'un à l'autre. En effet, l'incube avait bien compris que ce qui tracassait son Maître, c'était de ne pas savoir s'il éprouvait une attirance à sens unique ou si elle était partagée par son majordome. Comme un serpent avec sa proie, il le chercha du regard, et une fois qu'il l'eut trouvé, ne le lâcha plus, laissant le poison de ses yeux couler en lui et l'hypnotiser.

  Le chef de la maison se sentit happé par le regard de braise de son beau domestique, et une fois qu'il y eut plongé, ses doutes fondirent comme neige au soleil. Il laissa ses dernières craintes de côté et attrapa la nuque de son amant. Il sentit le bras du diable passer sous son dos et le serrer encore plus contre lui, et plongea la tête dans son cou. Lorsqu'il l'en retira, Sebastian commença à recouvrir sa mâchoire de milliers de baisers, accélérant le rythme de son cœur. Le grand homme le titillait, faisant monter la pression et l'impatience du beau Comte. Le grand diable remonta enfin sa tête et se rapprocha de son Maître. Leurs lèvres se rapprochèrent lentement, et chacun brûlait d'envie de cet imminent premier baiser. Leurs bouches étaient désormais presque jointes et leurs corps emboîtés.

  Le bel homme s'apprêta à réduire à néant le décalage insignifiant de leurs lèvres, lorsque la porte de la pièce s'ouvrit à la volée. Son esprit comprit immédiatement la situation et il sauva les apparences grâce à sa rapidité diabolique. Pour May-Linn, qui entrait en courant, il ne s'était rien passé d'autre que Sebastian qui recoiffait légèrement Ciel avant de le raccompagner à la porte. En arrivant à côté d'eux, toute essoufflée, elle vit que les joues du Maître étaient bien rouges, mais c'était assez courant, elle ne s'en fit pas pour cela. Sa mission lui revint en tête et elle lança alors d'une voix légèrement affolée, brisant la fureur dissimulée du Comte :

"Vous avez reçu une lettre extrêmement urgente de Sa Majesté !!!"

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