Hate, Sex and Passion - The War of sexes
Le dos toujours appuyé contre la porte en fer, je laisse la fraîcheur du métal s'insinuer sur ma peau brûlante. Je regarde, un sourire idiot sur les lèvres, le numéro de téléphone d'Edeen. "Mon mystérieux torse"Ma féministe intérieur me regarde d'un œil dédaigneux, tandis que la romantique endormie depuis des années, danse en assénant quelques coups de bassin à sa rivale.
Je regagne ma chambre, en songeant au fait que cette journée a été parfaite.Si on ignore bien sûr, la tempête Katrina et ce maudit coup de fil.
En parlant de ça, je sens que je vais devoir me frotter aux réprimandes d'Aly et Grégory. Non seulement, je n'ai répondu à aucuns de leurs appels, mais en plus je ne les ai toujours pas rappelée.
J'enfile un peignoir, m'installe dans mon canapé, allume la télévision et réfléchis à deux fois avant d'appeler mes amis, en appel groupé bien sûr. Je n'aurais pas la force de les entendre m'engueuler l'un après l'autre.
Je compose d'une main leurs numéros, tout en zappant, de l'autre les chaînes sur mon grand écran. Après trois sonneries, j'entends à mon oreille deux voix suraiguës, m'insultant de tous les noms.
- Moi aussi je suis ravie de vous entendre, dis-je en éloignant le combiné de mon tympan meurtrit.
- Tu mériterais une sacrée gifle, après la façon dont tu m'as snobée, rage Aly.
- Tu veux dire la façon dont elle m'a snobée, intervient Grégory.
- Après avoir blindé sa boîte vocale, c'est plutôt à moi de me plaindre.
- Non, j'ai sûrement blindé plus que toi sa boîte vocale, vu la centaine de messages que je lui ai laissé.
- Oh, Grégory ou le mec qui en rajoutait toujours des caisses, ricane Aly.
- Oh, Aly ou la femme martyre, et au sens de l'humour complètement pourrie, riposte Grégory sur les nerfs.
- C'est bon, vous avez fini votre petite guérilla de l'être le plus brisé, ou il faut que j'appelle Oprah pour vous reconci...
- Toi ! La Ferme !Me lancent-ils en coeur.
- Tout ça c'est de ta faute, boude Aly.
- Oui, si madame n'avait pas joué les diva, nous n'en serions pas là !
Ah, mes amis les rois du mélodrame.
- Je vous demande pardon, ô cher peuple pour le désarroi que j'ai laissé en vous, durant mon absence.
- Ferme la, Mia, rit franchement Aly.
- Et puis, si il doit y avoir une reine parmi nous, nous savons bien que ça serait moi.
Aly et moi, soufflons à l'unisson. Je les connais si bien, que je peux imaginer Gregorio une main sur la hanche, et Aly les yeux levés au ciel.Je ne peux retenir un gloussement, en visualisant ces images.
- Bref, revenons à nos moutons. Qu'est-ce qui a bien pu t'empêcher de répondre à nos nombreux appels, m'interroge Grégory, j'en suis sûre avec un sourcil relevé.
- Et bien...
- Oh ! Laisse moi deviner ! Tu as fait des cochonneries avec ton patron, exulte Aly en chuchotant sur le mot "patron".
- Pas exactement...
- Quoi ! Tu n'as même pas un peu fricoté ?Hurle Grégory à mon oreille de plus en plus irritée.
- Si... Mais...
- Avec qui as-tu fricoté Mia, demande Aly suspicieuse.
Un silence tendu s'installe, et je remarque seulement que je ronge l'ongle de mon pouce.
- Mia !Hurlent-ils.
- Edeen ! C'est bon je l'ai dis, c'est Edeen, m'époumonés-je les yeux clos, comme si ces deux là pouvaient me voir.
- À quoi pensais-tu Mia, me gronde Aly.
- À ma libido je suppose.
- Je ne prends pas ta défense, néanmoins je dois avouer qu'il est divin, Aly, déclare Grégory.
- Quand l'as-tu rencontré, demande Aly outrée.
- Du calme cachalot, ça n'était pas prémédité on l'a simplement croisé dans un bar.
- Écoute Aly, je me suis trompée sur lui, sur toute la ligne même.
De nouveau, le silence se fait entendre, au point que je pense avoir coupé la communication.
- Allô ?
- Accouche, crient-ils impatients me faisant sursauter au passage.
- Il est insupportable, imbus de sa personne, arrogant, sûr de lui...
- Quand est-ce qu'arrive les qualités, bâille Aly exaspérée.
Je ris.
- Ils ont déjà commencés. Justement il ne me laisse pas le mener à la baguette. Il sait être doux et fort à la fois. Il me dit non et me contredit quand il le faut. Et... Je lui ai parlé de Jonathan.
- Quoi ?
Décontenancés, j'entends les petits cris étouffés de mes amis.
- En si peu de temps, demande Grégory intrigué.
- Oui, mais c'est lui qui a lancé le bal des ex, et je peux vous dire qu'il a morflé plus qu'il ne le fait paraître.
- Sexy, souffle Grégory sous le charme.
- J'ai même rencontré la salope en question, déclarés-je irritée.
- Quoi !
- Quand ça, demande Aly choquée.
- Hier soir, pendant une soirée à son honneur.
- Mia dans quel merdier tu t'es fourrée ?
Aly. Mon Aly. La surprotectrice, la maternelle, la chieuse, fait son entrée me réprimandant comme une enfant mal élevée. Je n'ai aucune difficulté à imaginer ses sourcils froncés et sa moue désapprobatrice.
- Je m'inquiète pour toi Mia. Je ne tiens pas à te récupérer dans un état "Jonathan 2.0" version Edeen.
- Je rejoins Aly sur ce point, Mia, ajoute mon ami d'une voix pleine de sollicitude.
- Je sais. Je vous adore pour ça, mais faites moi confiance. Lui aussi veut qu'on y aille "piano, piano".
À peine ai-je dis ces mots, que mon Iphone vibre entre mes doigts, me signifiant un nouveau message.
De: Mon mystérieux torse.
Bébé, pour le mariage il va te falloir du renfort. Isabelle organise son enterrement de vie de jeune fille, et je ne veux pas te savoir seule avec ces harpies.
De: Mia
Est-ce que Grégory et Aly feront l'affaire ?
De: Mon mystérieux torse
Grégory ? Pas sûr qu'il se sente à sa place.
De: Mia
Tu veux dire au milieu de commérages, pomponnage et laps dances en tous genres ?
De: Mon mystérieux torse
Oui, entre autre. Gare à tes yeux et tes mains pendant les laps dances !
De: Mia
Alors la seule chose dont tu peux avoir peur, c'est qu'il vole la vedette à Isabelle. Oh bébé, ne t'en fais ni pour mes yeux ni pour mes mains.
De: Mon mystérieux torse
Ok. Je préviens Jérémy. En ce qui concerne tes yeux et tes mains, ils me sont entièrement réservés.
De: Mia
Et de bien des façons. J'ai quelques idées salaces en tête, si tu vois ce que je veux dire.
De: Mon mystérieux torse
Hâte de réaliser chacune de tes idées, Princesse. Tu me manque belle emmerdeuse.
De: Mia
Déjà ? Je sais ! Mais je regrette moi aussi de ne pas t'avoir séquestrée dans ma chambre, mon beau salaud.
De: Mon mystérieux torse
Ce n'est que partie remise, mon cœur. Passe une bonne soirée.
De: Mia
En effet, je n'oublie pas ta dette, beau brun.Rêve de moi.
De: Mon mystérieux torse
De qui d'autre.
Mon cœur tambourine ardemment dans ma poitrine, laissant s'insinuer une chaleur brûlante sous ma peau, ainsi qu'au creux de mon ventre.L'effet Edeen est visiblement immédiat, et ça même par messages interposés.
Je sors doucement et avec regret de ma bulle, percevant les papotages incessants de mes amis.
- Mia.
- Mia !
- Reviens parmi nous !
- Désolé, qu'est-ce qu'on disait ?Ma voix trahit ma confusion.
- J'aimerais savoir quand est-ce que j'aurais l'honneur de rencontrer l'Appolon, au défauts pleins de qualités ? Demande Aly sarcastique.
- Et bien... Si on faisait ça autour d'un mariage ?
Pas la peine de préciser, que la scène et les discours prononcés, ont dû être censurés pour insultes abusives.Et bien qu'ils fassent mines de désapprouver, je m'enfonce un peu plus confortablement dans mon canapé, sachant déjà qu'ils céderont.
Car après tout, rien ne ferait plus plaisir à ces deux commères, que de commérer.