Hate, Sex and Passion - The War of sexes
Chapitre 42 : Une merde n'arrive jamais seule
1786 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 10/11/2016 04:23
Mia.
Un nom si court, et pourtant bien lourd de sens pour moi.Mais que m'a-t-elle fait ?
Nous sommes lundi, il est 13h27, mais j'ai l'impression qu'il n'est que 8h00. Le temps ne semble pas vouloir s'écouler, et cette matinée dure à l'infinie. Et j'ai beau essayé de me concentrer sur mon travail, rien à faire, mon esprit converge toujours vers Mia.
Résigné, je me dirige dans le bureau d'Ethan. Je perds à vue d'œil de ma virilité, l'amour rend con. Il est temps de remédier à ça.
Sans frapper à la porte, j'entre en trombe dans son bureau. Ethan s'arrête en pleine phrase, les yeux écarquillés et un doigt toujours en l'air.Je regarde à la ronde dans la pièce, son regard toujours posé sur moi.
- Monsieur Willer ? Quelque chose ne va pas, demande une voix typée asiatique depuis son ordinateur portable.
- Si... Si, simplement je dois écourter notre entrevue, Monsieur Lee. Ma secrétaire vient de me rappeler une réunion à laquelle je dois impérativement assister.
- Bien. J'espère néanmoins reprendre cette discussion, afin de voir les modalités de notre collaboration, ajoute l'interlocuteur légèrement agacé.
- Soyez sûr que je vous recontacte dans les plus brefs délais.
- Bien. Au revoir Monsieur Willer.
- Au revoir Monsieur Lee.
Ethan ferme la fenêtre sur son écran, et rabat celui-ci. Il me jauge de la tête au pied, les bras croisés sur sa poitrine, en s'enfonçant plus confortablement dans son fauteuil.
- Alors je suis ta secrétaire maintenant, commencés-je sur le ton de l'humour.
- Edeen, si ce pour quoi tu viens m'emmerder n'est pas important, je jure que je te tue ici-même, à l'abri des regards.
- Tout doux Hulk, je lève le drapeau blanc. Tu as déjà déjeuné ?
- Tu te fous de moi ! Tu viens me déranger pour un rencard ? Désolé Edeen, mais je les préfère rasée, ricane-t-il en désignant mon menton, mais je me doute bien du sous-entendu salace.
- La ferme du con !
- Pour répondre à ta question, non je n'ai encore déjeuné. Mais je n'ai pas...
- Et bien appelle Brice, je me charge de Daren. Direction le Irish Rover, c'est moi qui invite, le coupés-je.
- La tequila fait partie du menu, me demande-t-il en haussant un sourcil.
- Tequila et Guinness !
Il sourit largement, lève son index m'intimant d'attendre, et pianote d'une main sur son Blackberry.
- Ouais ? Brice ? Lâche ton Nikon, on s'arrache au Irish Rover !
Je sors du bureau en riant, mon Iphone coincé entre mon épaule et mon oreille. Il est temps d'appeler Daren, et de réunir la troupe des machos à couilles surdimensionnées. Car j'en ai vraiment besoin.
L'odeur de bière, de cacahuètes et de Javel, me pique les narines à l'instant où je pousse les portes du bar.Rien à changé.
Le comptoir est toujours maculé de verres et de pistaches. Les rugbymen ne semblent pas avoir bougé depuis notre dernière visite. Et Rosi persiste à battre des cils lorsqu'elle me voit.
Au fond de la salle, Daren lève sa large main de flic, avec sur la figure son indéfectible sourire. Brice, lui à les yeux rivés sur son Mac, les sourcils légèrements froncés.
- Je vous en pris sauvez moi les gars, il y a geek à ma table, se moque Daren en désignant Brice du pouce.
- Mais qui a eu l'idée de l'inviter lui, rétorque celui-ci feignant d'être agacé.
Ethan et moi rions en nous asseyant chacun aux extrémités de l'alcôve. Et de nouveau mes pensées retournent à Mia, au souvenir de notre après-midi ici-même. Toujours à moitié absent, nous commandons de quoi boire et manger.Je me surprends à rêvasser d'elle. Encore. De sa cuisse chaude frôlant impunément la mienne, de ma main gourmande sur son genou. De mes mots cochons à son oreille et de sa langue sur mes lèvres.
Mon Dieu ! Je n'ai même pas couché avec cette fille, et pourtant je bande comme un prépubère lors de sa première fois, rien qu'en pensant à elle.
Je soupire et me passe une main dans les cheveux. Je dois bien l'avoué, j'ai un peu peur des sentiments qui déboulent en cascade au creux de mon ventre, lorsque je pense à Mia.
- Ouh, Ouh... Blanche-neige ? T'es avec nous, me demande Daren en agitant sa main pleine de gras devant moi.
- Ouais... Je suis là.
- Comment va ton plan cul au faite ?
Demande Brice, les yeux pleins de malice.
- Ce n'est pas...
- Pause !
M'interrompt Daren, la bouche encore remplie. - On a dû rater non pas un épisode, mais carrément une saison là, poursuit-il.
- Tu abuses là !
- Mec, vu le discours de "baiseur à gage" que tu nous as servi l'autre fois , je n'abuse pas, non !
- Pour une fois, bien que ça me tue de le dire, je pense que Daren a raison, renchérit Brice.
- On veut des détails, chuchote Ethan sur le ton de la conspiration.
Je prends ma tête entre mes mains et soupire à nouveau. Comment puis-je être si serein, et rassurant près de Mia, et proie au doute quelques heures plus tard.
Ma conscience fronce les sourcils, et tape du pied.Tu joues les tapettes, grand navet.Mais tu n'as aucun doute.Elle a raison, et il est temps d'assumer.
- Je crois que je suis amoureux d'elle. Mes amis me fixent comme si je leurs avais annoncé que je voulais devenir drag queen.
- Attends ! Quoi, s'étrangle Daren en recrachant, sans élégance aucune, sa bière.
- Edeen quand est-ce que tu es passé du "serial baiseur" à l'amoureux transit, m'interroge Ethan perplexe.
- Je crois que ça fait un moment, mais que je me suis longtemps voilé la face.
- Si t'es amoureux d'elle alors pourquoi tu tire la tronche du mec abusé sexuellement, ricane Brice renversant la tête en arrière pour boire un shot de tequila.
- Parce que ça me fait flipper, putain. Sans parler de cet enfoiré de Marc, prêt à tout pour tout faire foirer. Et Laétitia qui n'est pas prête à me foutre la paix.
Résigné, je m'accoude à la table, ignorant la meurtrissure du bois écorché contre ma peau, et saisis ma tête à deux mains.Marc, Laétitia, le pari, voici la mantra maudite qui ne cesse de se dérouler dans ma tête.
Je me rends soudain compte, que le silence qui règne à la table, n'a rien de normal.Je relève brusquement la tête pour observer mes amis.Brice, se mord la lèvre inférieur pour l'empêcher de trembler. Ethan, a viré au rouge et se pince l'arrête du nez. Et enfin, Daren est sur le point d'exploser - ou d'imploser, vu sa tête - de rire.
- Quoi ?!
Je hurle irrité, si ce n'est pas en colère.
- Edeen, commence Brice, désolé mais tu ressemble à une femme bafouée.
- J'étais à deux doigts de chanter du Disney, en te faisant manger une boîte entière de tampons, et pas par la bouche, s'esclaffe Daren en pleur.
- Ce qu'essaye de te dire ces deux crétins, c'est que tu n'as qu'à emmerder Laétitia, castrer Marc et foutre au feu ce foutu deal, reprend Ethan ayant retrouvé son sérieux.
Brice et Daren opinent du chef.
- Plus facile à dire qu'à faire, marmonnés-je. Pour une fois que décide de suivre vos conseils en matière de femme, tout fout le camps. Je me demande ce qui pourrait compliquer plus que ça cette histoire.
Mon portable vibre dans la poche de veste. Je le saisis, espérant que l'appel vient de Mia. Mon coeur bondit dans ma poitrine, pour finir en chute libre à mes pieds, quand s'affiche le nom de Kim.
Putain, je l'avais oublié celle-là ! Mais qu'est-ce qu'elle me veut ?
J'ignore l'appel, et fourre mon téléphone dans ma poche.
- Qui c'était, demande Brice.
- Une autre complication, soupirés-je en faisant claquer ma langue, contrarié.
- Cette complication ne s'appellerais pas Kim par hasard, poursuit Ethan.
- Comment tu...
Mes trois amis indiquent du menton l'entrée du bar. Si la scène semble se répéter, cependant le regard sur lequel je tombe, n'est ni troublé, ni surprit. Je ne lis que de la haine sur le visage de Kim. Et je peux vous l'affirmer, je ne suis pas au bout de mes peines.