Aventures : La Fanfiction - Saison 1

Chapitre 2 : L'araignée dans l'ombre

2395 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 15 jours

Théo de Silverberg, notre paladin de la lumière, se mit à hurler. La morsure de l'araignée était puissante, elle s'ancra dans sa chaire. Le guerrier vibra sous cette aura maléfique qui le pris jusqu'au fond de son âme. Cette énergie en parfaite contradiction avec son esprit le fit hurler de plus belle.


Ses compagnons ne comprirent pas tout de suite ce qui était en train de se dérouler devant eux. Bob le pyromage était figé sur place, la mâchoire presque pendante, incapable du moindre mouvement, tel un magicien des villes. Ce qu'il se passait dans sa tête ? Il était plus en admiration devant la taille de la bestiole qu'autre chose. Théo hurla de plus belle, attirant l'attention de Grunlek, près du feu, qui se retourna d'un coup, aperçevant l'énorme araignée sur le dos de son ami.


Il jeta un coup d'oeil à son bras mécanique, puis à la créature. Un des grands avantages de son joli bijou de technologie était une insensibilité à ces horreurs. Ni une ni deux, le nain bondit au dessus des couchettes, et, de toute la force dont il était capable, arracha l'araignée du dos de son ami. Théo se remit à crier, certes, l'araignée avait quitté son dos, mais elle emporta avec elle un bon bout de chair, alors que l'arachnide s'accrochait désespéremment au cou du paladin, par le biais de la morsure. Du sang coula le long du dos du guerrier, alors qu'il tombait à genoux sur le sol, son armure tâchée du précieux liquide qui compose son corps.


Grunlek tint l'araignée qui se débattait dans ses mains, essayant probablement de fuir, ou d'attaquer.


— Bob ! Cautérise la plaie ! hurla Grunlek à son ami, tout en se débattant avec la créature. Cautérise la plaie !


— LE CON ! geignit Shin par derrière, même si personne ne semble réellement y faire attention.


— Je... Je me soignerai, déclara calmement Théo, en serrant les poings, gardant tout de même sa fierté malgré la situation pour le moins critique."


Bien sûr que c'était juste un élan de fierté ! Le paladin perdait beaucoup de sang, au point que les puissances supérieures se demandèrent comment il était possible qu'un être humain contienne autant de liquide rouge. Il semblait blanchir, de seconde en seconde.


Non loin de là, Grunlek se battait toujours avec son araignée qui essayait de se retourner contre celui qui la retenait prisonnière. Si d'ordinaire ces petites bestioles ne le gênent pas plus que ça, celle là en revanche n'était clairement pas commode. Même Shin, pourtant proche de la nature observait la scène, un air dégoûté sur le visage. Dans un hurlement sauvage, l'ingénieur jeta la créature au sol, l'écrasant de toute sa force contre la terre ferme. L'araignée poussa un cri, deux ou trois craquements retentissèrent, mais elle continua de gigoter, et soudain, lui échappa, par un glissement imprévu, sauf peut-être du destin.


Elle tourna, cherchant visiblement une proie, quand ses huit yeux visqueux se posèrent sur le pyromage, Balthazar, le personnage le plus puissant du groupe, beaucoup moins rassuré pour le coup.


Théo tenta un sort de soin sur sa blessure, profitant du peu de temps qu'il avait devant lui, alors que Shinddha, de son côté, se demandait si c'était une bonne idée. Il était fort possible que l'araignée soit empoisonnée, et que, par conséquent, ce n'était pas exactement une bonne idée.


Bob, toujours face à l'araignée, fit un magnifique bond en arrière, quitte à tomber dans feu, sortant par la même occasion Shin de sa rêverie. Le mage était en train de hurler d'une voix aïgue, apeurée, à la limite de la panique, qui, dans un autre contexte, se serait attirée des moqueries de ses trois autres compagnons.


— Gèle cette saloperie ! Gèle cette saloperie !


Shin, qui avait déjà préparé une flèche de glace l'agitait désormais vers l'araignée, essayant de viser au mieux.


— Aligne la ! Aligne la, putain !


Shin eut alors une idée, celle de traverser Bob, ou tout du moins sa robe. Mais le mage s'agitant de partout en hurlant, il avait un peu peur de mal viser et de... Le tuer, que la flèche se coince dans un organe vital. Alors que la crystallisation de la flèche devint parfaite, malgré les risques élevés de toucher son ami, l'objet part. Par chance, il se trouvait que Shin avait l'oeil agile, et que mémoriser la taille de guêpe du mage était chose facile. La flèche parcourut l'espace, le temps se figea. Elle transperça le très beau tissu qui composait la robe de Balthazar, dans lequel le mage avait investi ses dernières économies, puis vint se planter entre l'une des pattes et la carapace de l'arachnide, qui se mit à pousser un effroyable cri. Elle se retrouva clouée au sol, ses sept autres pattes s'agitant dans l'unique but de se libérer, et d'attraper la première personne venue.... C'est à dire Grunlek.


L'araignée n'avait visiblement pas pour but de le faire tomber, mais de lui donner un joli coup de griffe, pour lui faire du mal. Elle leva sa patte, mais le nain était plus rapide, il bondit en arrière, se mettant hors de portée de la folie meurtrière de l'arachnide. Il s'apprêta à contre-attaquer, quand une forte lumière sur sa gauche capta son attention. Théo de Silverberg, blessé et au bord de la fatigue se releva doucement. Il se retourna. Et il était pas content. Son sang coula doucement le long de son cou, se glissant dans son armure, mais il n'y faisait plus attention. Il dégaina son épée à ce moment précis et s'apprêta à frapper la bestiole.


Grunlek, déconcentré par Théo, essaya de toucher l'araignée d'un coup de bras métallique. L'arachnide recula au dernière moment, se retrouvant nez à nez avec le nain, à seulement quelques centimètres de son visage. Le paladin de la lumière, toujours prêt à frapper, aurait bien utilisé son cheval. Malheureusement, ce dernier étant trop loin, il allait devoir se contenter de sa bonne vieille épée. Et si possible en évitant de tuer son ami nain, un peu trop près de lui. Il leva son épée au dessus de sa tête.


— FILS DE PUTE !


L'épée s'abattit sur la créature, qui glissa au dernier moment, dans une tentative de sauver sa vie, probablement. Les quatre pattes droites furent tranchées nettes, dont celle où la flèche était plantée, la clouant au sol. Le sang commença à couler, l'araignée blessée gigota dans tous les sens, poussant d'horribles cris.


— Bob !


La voix de Théo s'était fait insistante. Le pyromage releva la tête vers son ami. Il était resté un peu à l'écart. Pas qu'il avait peur, mais juste par mesure de... Précaution. Il semble légèrement gêné.


— Bah finis la ! lui cria le paladin, sur un air de défi.


Notre mage aurait bien gardé cette petite bestiole dans un bon état, mais elle était définitivement dangereuse. Tant pis, il se contenterait des pattes. Il s'apprêta à tenter un sort, du bout du bâton, léger si possible, pour éviter de déclencher un enfer sur terre qui le tuerait non seulement lui, ses amis, et peut-être bien la planète toute entière. Il pris un petit air détaché, sûr de lui.


— Prends ça fumier ! Du bout du bâton !


Malheureusement, les pensées toujours un peu dispersées par le magnifique acte de son collègue archer, le rayon rata l'araignée de peu. Il secoua la tête. Comme si cette araignée allait lui échapper.


— A gauche ! Gauche ! Saleté !


Le rayon dévia devant le visage impassible d'un Shin pas le moins du monde impressionné par la magie de Bob, et toucha l'araignée en plein centre. Elle poussa un cri terrible, strident, avant de commencer à rôtir doucement sous les douces flammes crées par notre pyromage. Après quelques secondes, elle se retourna sur le dos, et ses pattes se replièrent sur elle-même, alors que la vie l'abandonnait enfin. Bob, satisfait de son travail, arrêta brillamment les flammes -et sans mettre le feu au camp, s'il vous plaît !- avant d'avoir un petit remord. Il aurait bien analysé cette bestiole, pour savoir comment elle fonctionnait, si elle était magique, mais, de toute évidence, il était trop tard pour ça. Shin devina le fond de ses pensées.


— On a une femme malade au campement, dit-il calmement. On s'en fout de l'araignée.


— Mais elle ne sera pas réveillée d'ici deux heures... Entre temps, j'aimerais savoir si la manger est sain. Ce serait déjà ça.


Shinddha lança un petit regard vers la druidesse, allongée au sol. Il se demandait bien comment elle pouvait continuer à dormir malgré toute l'agitation alentour. Grunlek se mit à fixer intensément l'araignée, se demandant si, en effet, ça pouvait être comestible, sous le regard interloqué de ses trois autres compagnons qui comprirent immédiatement ce que le nain voulait faire. Et c'était hors de question qu'ils mangent cette saloprie, même sous la torture. Grunlek se dirigea d'un pas assuré vers les restes de la créature, pour voir s'il pouvait en faire quelque chose. Il l'attrapa et la mit sur le feu.


Le centre d'intérêt de Bob se focalisa à la place sur Théo, toujours blessé. Il avait bien envie d'essayer de le soigner. Le paladin sembla entendre ses pensées, puisqu'au même moment, il prit la parole, pour demander si une âme charitable pouvait lui faire un bandage. Théo se laissa tomber sur un bout de bois, non loin du feu, en bougonnant.


— Ça fait chier les voyages ! ... Grunlek, tu peux me soigner ? Ou me faire un bandage ? T'as l'habitude de...


— Je vais m'en charger, l'interrompit Bob.


— Juste un petit bandage de rien...


— JE VAIS M'EN CHARGER JE T'AI DIT !


De toute manière, Grunlek semblait plus préoccupé par la cuisson de son araignée qu'autre chose. Théo lança un regard suspicieux au mage. Ce n'est pas qu'il n'avait pas confiance, mais... Avec Bob, on ne sait jamais.


— Je vais pas te mettre le feu, je vais te soigner !


La confiance évidente qu'accordait le groupe à Bob était adorable. Tous détournèrent le regard, gênés, préférant ne pas répondre à cette phrase. Finalement, le pyromage se leva et se dirigea d'un pas décidé vers le paladin. Il l'aida à enlever son armure et commença à lui appliquer des soins rudimentaires, avec le peu de connaissance en médecine qu'il connaissait. Cependant, en tripotant le dos de Théo, Bob fut soudain... happé, dans son subconscient. Pour les personnes présentes, ça ressemblait à un moment d'absence. Le regard du pyromage était braqué sur Grunlek, fouillant la carcasse de l'araignée joyeusement, dans des craquements atroces.


— Tu fais chier.


La voix de Théo sortit doucement le mage de sa rêverie. Il sentit soudain le corps de son ami lui glisser entre les mains. Il revint à lui juste à temps pour se rendre compte que Théo était tombé dans les pommes. Grand silence sur le camp, tous les regards se braquèrent sur lui. Bob, gêné, se gratta nerveusement la tête.


— Un bandage, ne put s'empêcher Grunlek. C'est tout ce qu'il voulait. Un bandage.


Shin, blasé, secoua la tête de désespoir avant de retourner au chevet de la druidesse, toujours allongée sur une des couchettes. Il avait une principale préoccupation en tête, le fait que la mort de l'araignée ait pu l'affecter. Les elfes étant aussi proches de la nature qui lui l'était actuellement, il craignait que la mort de la créature puisse provoquer une baisse de l'état de santé déjà médiocre de la jeune femme. Ce moment de silence n'était interrompu que par les craquements de la carcasse de l'araignée sur laquelle Grunlek continuait à s'acharner et par le bruit de métal raclant le sol, dû au fait que Bob traînait l'imposant paladin sur une des couchettes, pour le mettre à l'aise.


Bob se mit une claque, sous les regards fatigués de Shin et Grunlek, qui ne cherchèrent même pas à comprendre quelle mouche avait encore piqué le mage. En vérité, une certaine tension s'était installée chez Balthazar, ses mains tremblaient doucement, et il savait parfaitement que la cause de tout ce stress était son autre lui, celui dont il aurait préféré ne jamais connaître l'existence, sa part démoniaque, héritée de son père démon. La claque n'était là que pour s'assurer de se remettre les idées en place, pour se reconcentrer sur l'état de son ami, probablement tombé dans l'inconscience de sa faute.


Shin commençait sérieusement à se demander si leur ami n'avait pas un petit problème de masochisme, quand son regard fut attiré vers la seconde couchette, celle où Théo était allongé. Il commençait à remuer doucement, reprenant visiblement ses esprits, au grand soulagement d'un Balthazar légèrement sonné par la baffe qu'il venait de se mettre, mais néanmoins soudainement interessé par le dos du paladin. En effet, à partir de sa morsure se dessinaient des veinules noires, qui semblaient de toute évidence s'étendre.


L'elfe s'agita également, elle aussi, s'attirant les regards des trois personnes en bon état du groupe. Pour la première fois depuis qu'elle était avec eux, elle prononça quelque chose d'audible, dans un murmure, comme si elle rêvait, que seul Shin, à côté d'elle fut capable d'entendre.


— Le... Le royaume... Le royaume est en danger. Il faut prévenir... La vieille tour et l'intendant. Un grand danger menace le... le royaume. Il faut les prévenir, avant qu'il ne soit trop tard.


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