L’Ange de Pandora
Chapitre 14 : La Voie de Lo’ak, La gloire dans l’ombre
3057 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 07/02/2024 15:23
Résumé :
Lo’ak affronte Toruk, sortira t’il victorieux de ce combat difficile ? Pourra t’il quitter l’ile Prison ?
La Voie de Lo’ak
Chapitre 14, La gloire dans l’ombre
a) Domptage périlleux :
Lo’ak s’était enduit de boue pour neutraliser son odeur. Puis il s’était approché du nid du couple de Toruk. Il guettait le bon moment.
Il avait laissé Lawr et Spider de coté sans les tenir au courant de son projet.
L’un des deux Toruk était parti sans doute pour aller pécher. L’autre se grattait et se léchait ses ailes. Puis il s’assoupit. C’était le moment ou jamais.
Et Lo’ak sauta sur la créature, sa natte déjà dans sa main. Avant même que l’animal pu réagir, il avait saisit une de ses antennes et fait le lien.
Mais Lo’ak eu la désagréable sensation que sa natte lui brulait. Et que sa tête allait exploser. Toutefois il fallait tenir alors que l’énorme animal tentait de se débattre alors que le lien aurait du l’immobiliser.
La douleur était terrible, du sang s’était même mis à couler de son nez. Mais Lo’ak tint bon, il le fallait.
Puis la douleur baissa mais Lo’ak sentit une autre sensation désagréable monter. Ses muscles se contractaient, se tétanisaient hors de son contrôle. Il avait la sensation que Toruk essayait de le paralyser. Il fallait faire quelque chose !
Alors Lo’ak pris son poignard avant d’être totalement paralysé et frappa le dos de l’animal à la base du cou pour lui infliger une douleur maximale mais sans trop le blesser.
Et cela fonctionna car Toruk s’effondra sur le sol. Il capitula et Lo’ak pu ressentir alors le corps de cette immense créature. Sa puissance irriguait l’esprit du jeune Na’vi.
Il était temps de faire le premier vol…
b) Combat de Titans :
Spider et Lawr faisaient leur toilette dans la mare près de la petite grotte-maison.
- Au fait on n’a pas vu Lo’ak ce matin s’étonna Lawr ?
- A oui c’est vrai ? Je le laisse un peu tomber, c’est pas bien. J’ai du mal à penser à autre chose qu’à toi.
- Tiens tu me laves le dos ?
- Tu ne veux pas commencer par le devant Lawr ?
- La journée vient juste de commencer petite créature ! Il faut s’économiser !
Mais sur ces mots, des cris se firent entendre. Des cris terrifiants qui étaient facile à reconnaitre. C’était Toruk ! Ou plutôt non c’était deux Toruks.
Spider et Lawr montèrent sur un rocher pour voir ce qui se passait.
Et là un spectacle incroyable se déroulait. Les deux Toruks se battaient l’un contre l’autre !
- Je ne vois pas bien Lawr mais on dirait qu’il y a quelqu’un sur l’un des Toruk.
- Et mais c’est ton ami, c’est Lo’ak !
Effectivement Lo’ak, après avoir pris son envol avec sa nouvelle monture, se retrouva face à l’autre Toruk. Et celui-ci était visiblement furieux et se mis à attaquer à coup de griffes et de dents.
Il essayait en priorité de faire tomber Lo’ak mais n’hésitait pas à frapper son ancien compagnon. Vu comment c’était parti, l’une des deux créatures devait mourir.
Bientôt les deux Toruks étaient tellement blessés qu’ils n’étaient plus en état de voler. Et ils continuèrent à s’affronter au sol avec violence.
Mais Lo’ak parvint à fusionner son esprit avec sa monture et se montra plus adroit. Il saisit son adversaire par le cou avec la mâchoire du monstre et le déchira.
Le sang gicla de partout et Toruk s’effondra sur le sol.
Lo’ak avait gagné !
Mais sa monture était en mauvais état et Lo’ak ne s’aperçu pas qu’il était trop près de la falaise. Ils basculèrent tout les deux dans la mer.
Lo’ak du rompre le lien pour remonter à la surface. Sa monture tentait de regagner la surface mais visiblement épuisée par le combat, elle sombra dans les eaux profondes qui entouraient l’ile.
Lo’ak parvient difficilement à remonter sur la falaise qui bordait l’ile. Spider et Lawr étaient là pour l’accueillir.
- Et bien frère, quel combat s’exclama Spider !
- J’ai… Ils sont morts… Ils sont morts tous les deux !
- Lo’ak tu as été très courageux !
- Mais j’ai perdu Toruk ! Je le sentais, je voyais en lui, il était à moi !
Lo’ak aurait été si fier de revenir avec Toruk. Plus personne ne l’aurait pris pour un minus. Ils auraient pu aller plus rapidement faire sa mission même si Toruk n’aurait sans doute pas pu survoler la Montagne du Diable.
Mais voilà c’était raté. Il avait toutefois dégagé les cieux de l’ile ce qui permettait de repartir rapidement.
c) Adieux :
Un peu plus tard, Lo’ak et Spider firent le point. Lawr se tenait à l’écart. Lo’ak repris ses esprits :
- On ne peut pas attendre plus longtemps. Il faut retourner et retrouver Payakan et Tsireya. Spider il va falloir y aller.
- Je… C’est que… On ne pourrait pas rester un peu plus longtemps ?
- Spider, on peut attendre une journée maximum. Mais je sais que tu voudrais bien rester plus longtemps…
- Tu pourrais aller chercher Payakan et on mettrait Lawr dessus.
- Et à la prochaine tempête elle risquerait de se noyer.
- Ou alors je reste ici et vous venez me chercher plus tard ?
Mais Lawr sorti de sa réserve ;
- Spider, Lo’ak a besoin de toi. Va avec lui, moi je peux attendre ici. Vous viendrez me chercher plus tard, il y a peu de chance que je bouge de l’ile.
- Mais tu vas encore te retrouver seule ma Douce ?
- Petite Créature, j’y suis habituée.
d) Retrouvailles :
Lo’ak du arracher Spider des bras de Lawr et le mettre sur son Ikran pour pouvoir partir.
- Au revoir Ma Douce, je reviendrais te chercher dès que possible !
- Bon voyage Petite Créature ! Je ne t’oublie pas !
Le vol fut assez court, deux heures à peine et ils retrouvèrent Payakan et Tsireya à l’endroit convenu. Leur absence avait duré 4 jours et 3 nuits.
- Par Eywa, vous êtes en vie ! On était très inquiet.
- On a eu une histoire incroyable !
Lo’ak raconta alors tout leur séjour sur l’ile.
- Tu as dompté Toruk Lo’ak ! Tu es le digne fils de ton père. Je suis si fière de toi s’exclama Tsireya.
- Oui mais je l’ai perdu. Sinon j’aurais ramené Lawr et on aurait pu aller plus vite sur la Montagne du Diable. Mais Lawr nous a aussi parlé de la Grande Tsahik Varang qui réalise des miracles. Je pourrais peut être lui demander de ranimer Neteyam.
- Ce serait fantastique !
Toutefois Payakan apporta un bémol à tout cela. Il ne connaissait pas d’ile dans cette partie de la mer. Mais il avait déjà entendu parler de l’Ile Errante. Une ile qui « flottait » et se déplaçait on ne sait trop comment et chantait bizarrement.
Effectivement elle était gardée par un couple de Toruk mais aussi par une horde d’Akula très agressifs qui était dangereux, même pour les Tulkuns.
« Un grand mystère se cache là bas ! »
Ce qui embêtait le plus Spider, c’est que si l’ile se déplaçait, il aurait du mal à retrouver Lawr…
Malgré tout il fallait repenser à la suite du voyage. Ils étaient partis maintenant depuis 62 jours. Et ils leur restaient 7 jours avant d’atteindre la rive de la Montagne du Diable.
e) La Rive :
C’était la dernière étape. Lo’ak et Spider sur leur Ikran voyaient la Montagne du Diable ou Montagne du Feu comme préférait l’appeler maintenant Lo’ak.
- Elle est bien plus énorme que ce que je m’imaginais. Il va falloir monter sur la prairie en haut pour trouver la Rivière Salée.
- Faudra prendre des Palis répondit Spider car ce sera trop haut pour ton Ikran.
Une dernière fois, ils se retrouvèrent sur le dos de Payakan, dans une baie abritée à proximité du rivage. Au dessus la base la montagne montait en pente abrupte sur près de 5000 m de dénivelé.
« Et voilà mes amis, il est temps de se séparer. Comme Payakan ne vole pas encore, il va devoir rester ici. »
Payakan marqua ce trait d’humour de Lo’ak par un grognement joyeux.
- Merci pour ton aide, frère !
Tsireya, Payakan peut te ramener à un village du peuple de la mer qui est à un jour de mer. Tu pourras nous attendre là bas.
- Je préférai venir avec vous.
- Mais c’est un monde que tu ne connais pas Tsireya. D’abord la forêt puis les hauts plateaux. Il peut faire froid.
- On se fera des couvertures. Et j’aimerai faire des vœux à Varang. Eywa nous protègera et puis le nouveau Toruk Makto aussi.
Lo’ak savait que ce n’était pas très raisonnable d’emmener une fille du peuple de la Mer sur cette montagne mais après tout sa compagnie lui sera agréable. Il se sentait maintenant prêt à affronter tous les dangers.
Spider de son coté était silencieux :
- Et bien Spider tu ne manges pas fit Tsireya ?
- J’ai pas faim…
- Tu es malade ?
- Je me sens bizarre… Je pense tout le temps à Lawr. J’aurais du rester sur l’ile…
- Mais c’est une Na’vi, toi et elle, enfin ce n’est pas possible ?
- Hmmm Ce n’est pas la peine de me le rappeler !
f) Indiscrétions :
Le lendemain, le jour se levait sur la baie. Spider, qui voyait moins bien la nuit que ses amis Na’vis, avait préféré dormir tandis que ces derniers préparaient des couvertures.
Il était l’heure de prendre un solide repas et d’emmagasiner des vivres pour cette longue expédition.
Mais bientôt un groupe de Na’vi qui naviguait le long de la cote se révéla au détour d’un cap. Ils étaient cinq sur un bateau formés de deux pirogues réunies par un plateau. Ils étaient accompagnés de trois Tsuraks et deux Ilus dont certains tractaient le bateau.
C’étaient des Na’vis des mers, surement des marchants qui venaient échanger des objets avec des clans de la forêt.
Ils virent Payakan et les autres qui étaient dessus. Lo’ak s’exclama :
« Zut, ils nous ont vu ! »
L’un des Na’vis sauta sur son Tsurak et vient rejoindre le groupe.
- Je vous vois étrangers. Que font une fille de la mer, un garçon des forêts et euh… une petite créature sans queue, sur un Tulkun, en ce lieu ?
- Je te vois, ami de la mer. Nous sommes en mission répondis Lo’ak !
- A mais j’ai entendu parler de toi, tu dois être le fils de Jakesully Toruk Makto ? Votre père est passé il y a un certain temps voir le clan de la Grotte Ecarlate, pas loin d’ici. Il te cherchait pour te ramener avec lui.
- Nous rentrerons lorsque nous aurons achevé notre mission.
- Il parait que vous voulez aller sur la montagne du Diable. Ce lieu est maudit, vous n’y trouverez rien à part le froid, le feu et possiblement la mort.
- Je suis Lo’ak désormais Toruk Makto et Eywa m’a confiée personnellement cette mission ! Je suis à la hauteur.
- Ah ah ah… Toruk Makto ? Ce ne serait pas plutôt Tulkun Makto ! Mais Toruk ou Tulkun, aucune de ces créatures ne pourra t’accompagner en haut de cette montagne.
Ton père est sage, c’est toi qui es fou !
Lo’ak n’apprécia pas cette remarque et siffla son interlocuteur.
- Je vois que rien ne te fera changer d’avis. Je ne te retiendrai pas.
- Racontes que moi, Lo’ak Toruk Makto fils de Jakesully Toruk Makto, je suis venu ici, racontes que j’ai affronté les étendues vides et sans fonds de la grande mer, que j’ai affronté les flots déchainés d’une tempête, que j’ai affronté les Toruks de l’ile Errantes et que je vais gravir la Montagne du Feu pour trouver Varang, la Grande Tashik qui me rendra le corps de mon frère au nom d’Eywa.
- Très bien Lo’ak Tulkun Makto, je raconterais ton histoire. Qu’Eywa vous garde en espérant qu’elle vous ouvre les yeux !
Et le Na’vi retourna avec les siens laissant Lo’ak et ses amis.
« Ce gars là me prend encore pour un idiot ! Voire un menteur ! »
Tsireya pris alors la main de Lo’ak et de sa voix la plus douce :
- Lo’ak il ne peut pas savoir. Ce n’est pas important. Ce qui important c’est ta mission. Eywa guide nos pas sinon on ne serait pas arrivé là !
- Mes amis, vous êtes les seuls en qui je peux compter.
g) La grande prairie :
Lo’ak fit un dernier au revoir à Payakan. Il allait rester dans les parages avec l’Ilu de Tsireya et son Ikran. Il fallait penser au voyage retour.
Et l’ascension commença.
Il n’y avait pas de chemin bien entendu mais ça ne changeait pas trop de la forêt. Toutefois rapidement Lo’ak constata que Tsireya avait du mal à suivre. Il fallait l’attendre.
Il fallut deux jours pour escalader les 5000 premiers mètres abrupts avant d’atteindre la prairie.
La Montagne du Diable ou la Montagne de Feu comportait une première pente très raide couverte pas la forêt et ensuite une pente beaucoup plus douce couverte de prairie. Il faisait 16 degrés de moins qu’à la surface de la mer soit autour de 20 degrés et la nuit la température pouvait tomber à 0°C. C’est ce gel qui bloquait la croissance des arbres.
Cette prairie était immense, autour de 150 000 km2 rassemblé un anneau de 300 km de diamètre et large de 100 km. Au dessus se trouvait un territoire quasi circulaire couvert de pierre, de neige et de lave qui couvrait 100 000 Km2.
Pour donner une idée, 150 000 km2 c’est plus que la taille de l’Angleterre. Mais ça Lo’ak l’ignorait.
Pour trouver la Rivière Salée il allait falloir parcourir les 2000 km de périmètre du volcan géant. Cela prendrait, dans le pire des cas, un mois.
- Alors Lo’ak on part à gauche ou à droite demanda Spider ?
- On va déjà trouver des Palis sinon on ne va pas avancer. Ensuite je sens bien à gauche. Comme je suis gaucher !
- Il y a des clans ici ?
- Non, c’est désert, à part le peuple des Cendres, en considérant qu’il existe bien entendu.
Toutefois le jour était déjà bien avancé et la nuit tomba. Et il se mit rapidement à faire vraiment froid d’autant que le vent était présent en permanence ici. Aucun des trois compagnons n’avait enduré des températures aussi basses. Et ce fut une désagréable surprise.
« Les couvertures sont insuffisantes, il faut se trouver un abri et faire du feu. »
Ils trouvèrent finalement un petit creux dans le sol et purent s’y abriter pour faire un feu.
Ils étaient obligés de se serrer les uns les autres, Spider profitant de la chaleur corporelle plus élevés des deux Na’vis.
La nuit fut malgré tout pénible.
Le lendemain il fallu bien convenir qu’ils étaient insuffisamment préparés. Il fallait des couvertures plus épaisses.
Ils durent donc redescendre un peu dans la forêt, chasser des animaux adéquats, les dépecer, tanner le cuir, découper des pièces et les coudre.
Tsireya avait un problème particulier, sa queue épaisse craignait le froid ce qui n’était pas le cas de Lo’ak. Il fallu donc lui faire un manchon spéciale pour la protéger.
Ils purent aussi prendre deux Palis sauvages qui allaient porter les trois amis ainsi que du ravitaillement.
Tout ce travail pris près de six jours supplémentaires. Encore du retard. Mais ils étaient enfin prêts pour la grande aventure.