L’Ange de Pandora
Chapitre 13 : La Voie de l’Ange Chapitre, La ville du ciel
3957 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 04/02/2024 10:42
Résumé :
Le Leonov visite la grande station spatiale. Un endroit lugubre mais rempli de secrets et peut être de dangers.
La Voie de l’Ange
Chapitre 13, La ville du ciel
a) La nécropole :
Le Leonov se positionna face à la grande station spatiale. Il synchronisa sa rotation avec celle-ci soit un tour tous les 48 secondes.
Il suffisait de sortir par le sas situé sur le nez de la fusée et de se laisser descendre par une corde sur 50 mètres. On aboutissait à une grande plateforme annulaire qui de situait sur l’un des extrémités du cylindre de la station spatiale à explorer.
J’avais ma propre combinaison spatiale faite à ma taille. Il fallait glisser ma queue dans une des jambes de la combinaison ce qui était désagréable.
Je m’étais déjà entrainée lors du voyage entre la Terre et Jupiter. Mais là c’était plus vertigineux car on était sur des structures tournantes. Et je voyais le soleil, les ombres et les planètes alentours tourner.
« Courage Michaela ! Laisse-toi descendre ! La gravité est faible, tu ne risques rien ! »
Finalement je touchais la plateforme. Trois autres équipiers m’accompagnaient. Ils avaient déjà un travail pour moi.
« Il faut ouvrir la porte du sas en tournant le volant ! C’est trop haut pour nous ! »
Cela devait faire des siècles que cette porte n’avait pas été ouverte. Elle risquait d’être grippée. Pourtant le volant tourna facilement et je pu ouvrir la porte.
« Ah Mon Dieu, Non ! »
Je reculais si brutalement, oubliant la faible gravité, que je faillis tomber de la plateforme dans le vide de l’Espace. Heureusement j’étais encordée.
Des visages grimaçants et émaciés avec des grands yeux creux et des cheveux encore intacts. Une des têtes était tombée au sol quand la porte s’était ouverte, voilà ce qui m’avait effrayée. Derrière la porte se trouvait plusieurs cadavres de Pandorien. Ils étaient momifiés.
- Je peux pas… Je vais pas plus loin…
- Courage Michaela !
- NON ! Ou alors dégagez les de ma vue.
Mes équipiers furent alors contraints de vider la pièce des quatre cadavres qu’il contenait. Ils les jetèrent dans le vide.
L’exploration pu reprendre. Je déverrouillais les portes, les équipiers les ouvraient et dégageaient ce qui pouvait me choquer.
L’intérieur de la station était lugubre. Sans la moindre lumière sauf par les brèches qu’avaient provoquées l’explosion qui l’avait éventrée. La lumière du soleil tournait alors avec la station balayant des zones d’une lumière crue. Je redoutais une nouvelle vision d’horreur à chaque instant. Des visions du film Alien me revenait à chaque fois et je redoutais d’être attrapé par un monstre de l’Espace.
b) 1ère visite :
On commença cette sinistre visite par le hangar à vaisseau qui se trouvait au centre. L’explosion avait endommagé plus ou moins tous les vaisseaux qui se trouvaient là.
Evidemment tous les ingénieurs du Leonov étaient particulièrement excités.
Certains de ces engins spatiaux étaient des cargos, d’autres des transports de passagers. Des vaisseaux étaient conçus pour le vol atmosphérique donc sans doute pour atterrir sur Pandora. Ceux aux formes plus géométriques devaient aller se poser sur des corps dépourvus d’atmosphère.
Mon rôle était encore d’ouvrir des portes, soulever des panneaux, dégager des trucs lourds. Il n’y avait pas de monstre de l’Espace mais il fallait faire attention à ne pas déchirer sa combinaison sur du métal coupant.
La plupart des vaisseaux avait un aspect fonctionnel sans beaucoup de décor.
Toutefois on découvrit une sorte de jet privé à l’intérieur particulièrement soigné. Le décor était constitué de panneaux métalliques multicolores qui dessinaient des courbes élégantes. Cela rappelait un peu un Art Nouveau, version futuriste.
Il y avait toute une vaisselle et un mobilier dans un état de conservation impeccable. Il y avait même encore de la nourriture dans la cuisine.
L’équipage était aussi là, cinq pandoriens qui me ressemblaient. Comme ils n’étaient pas exposés au soleil, ils avaient simplement gelés et étaient très bien conservé. Ceux là je pouvais les regarder sans malaise même si je ne pouvais m’empêcher de pleurer sur leur sort. Visiblement ils étaient morts de froid plutôt que de dépressurisation. Ils avaient de très beaux costumes.
Je remarquais enfin qu’ils plaçaient à l’extrémité de leur natte une sorte coquillage métallique.
L’équipage était complété de quatre robots. Ils avaient une silhouette humanoïde moulante et lisse au visage tout aussi lisse. Leur peau étaient couvertes d’une coque en plusieurs éléments faite dans une sorte de plastique blanc et noir avec des touches dorées. Ils n’avaient pas la queue ni la natte des Pandoriens et étaient aussi plus petits, seulement 220 cm. Ces machines étaient parfaitement assorties avec l’élégant mobilier du vaisseau.
Mais ce qui intéressait le plus les ingénieurs c’est la propulsion de ces engins. Après un mois d’exploration, ils avaient conclus que les pandoriens utilisaient la fusion nucléaire hydrogène bore. Pour cela ils avaient mis au point des électroaimants équipés d’un matériau supraconducteur à haute température.
Un des propulseurs fut entièrement démonté et embarqué à bord du Leonov. Les ordinateurs furent aussi désossés et plus généralement tout le mobilier technologique. Et bien sûr aussi des robots.
En tout près de 20 tonnes de matériel dont j’évacuais une bonne partie.
c) La pierre qui chante
- Et bien camarades, ce premier mois d’exploration est un véritable succès. Nous avons ramassés des objets qui ont facilement 50 ans voire un siècle d’avance sur notre technologie. Ordinateurs, robots, réacteur nucléaire, matériau exotique supraconducteur, la liste en détail est sans fin. Merci à Michaela pour son aide précieuse.
- Commandant je n’ai fait qu’ouvrir des portes et jouer au déménageur.
En fait j’étais bien fatiguée. Je faisais des sorties presque tout les jours de six heures. Ca n’a pas l’air comme ça, mais même en pesanteur limitée, il fallait faire des efforts pour bouger cette combinaison plutôt rigide. Et rester concentré dès qu’on bougeait pour éviter de tomber ou d’abimer la combinaison.
Mais quelque chose me gênait :
- Irina, il faudrait voir un truc. A chaque fois que je sorts du Leonov pour aller dans l’épave de la station spatiale, je ressens un picotement dans les filaments de ma natte. Et j’entends comme des chants et des taches visuelles apparaissent dans mon champ de vision. Ce n’est pas désagréable mais c’est troublant.
- Et c’est nouveau ?
- Sur Terre j’ai perçu ce type de choses lors des photos au rayon X. Mais c’était très bref.
- Peut être une sensibilité à la radioactivité mon Ange. Elle est significative dehors. On va faire un essai.
Irina amena alors une petite boite en métal.
« Michaela je vais ouvrir cette boite, met l’extrémité de ta natte devant. »
C’est ce que je fis et Irina ouvrit la boite. Elle contenait une petite pastille en métal. Je sentis les picotements dans mes filaments et j’entendis les chants et je vis les taches visuelles.
- C’est une pierre qui chante Irina ?
- Non c’est une pastille de Radium. Tu es bien sensible à la radioactivité. Curieux qu’on ne l’ait pas vu avant.
- Mais alors c’est dangereux !
- Pas à cette dose. Du moins pour les humains… Pour toi on ne sait pas. Mais on peut supposer que si cette station a été mise ici, c’est que le niveau de radioactivité est acceptable pour ceux de ton espèce.
Je ne me doutais pas encore que cette découverte allait s’avérer bien utile pour la suite.
d) La ville du ciel
Pour la suite de l’exploration, on allait explorer les ponts inférieurs. Apparemment ils abritaient une véritable ville qui s’étalait sur un anneau de 750 mètres de diamètre sur 1400 mètres de long.
Pour atteindre ces ponts, il fallait descendre dans un puits obscur de 300 mètres de profondeur. A ce niveau la gravité artificielle était bien plus forte et ma combinaison de 90 kg allait me peser lourdement.
Heureusement on avait installé un monte charge pour ne pas passer 2 heures à descendre par les escaliers.
Les rues de la ville changeaient du hangar à vaisseaux. Elles étaient décorées de fausses maçonneries en pierres, de colonnes qui ressemblaient à des cristaux et de plafonds en forme de feuillage métallique. Cela me rappelait la Cité Cristal que m’avait montré Nova.
Ce devait être très beau avec de la lumière. Mais là c’était totalement obscur et toujours parsemé de cadavres. Ils étaient toutefois tous congelés et bien conservés ce qui était un peu moins effrayant. Je m’étais habitué mais c’était toujours aussi triste. Ils étaient morts là, de froid, d’asphyxie ou de faim. Personne n’était venu les secourir alors que clairement certains avaient survécus un certains temps à l’explosion.
On a trouvé ce qui devait s’apparenter à une librairie. Il y avait des livres en parfait état de conservation. Bien sûr l’écriture était totalement indéchiffrable, mais les illustrations étaient très instructives. On y découvrait une civilisation raffinée et très avancée. Les Pandoriens traitaient toutes les œuvres avec un gout prononcé pour la beauté et l’harmonie.
On a pénétré plus tard dans un quartier d’habitation. Les immeubles de forme hexagonale s’arrangeaient comme des orgues basaltiques. Des arbres, des plantes grimpantes, des fontaines, des fleurs décoraient ce joli quartier. Bien entendu tous les végétaux étaient morts et congelés.
On entra dans une des habitations. La porte avait perdu depuis longtemps son étanchéité mais ses occupants l’avaient fermé pour se préserver de la dépressurisation suite à l’explosion. On était sûr de trouver des occupants à l’intérieur.
L’habitation comprenait deux niveaux hexagonaux, un séjour en bas et une chambre commune en haut. C’est dans le lit à même le sol qu’on trouva un couple avec deux jeunes enfants. Ils s’étaient tous blotti les un contre les autres sans doute pour lutter contre le froid qui avait envahit l’épave.
« Merde, je pleure ! Impossible de m’essuyer les yeux dans cette combinaison ! »
Dans le coin de la pièce réservée aux enfants, il y avait des jouets. Des figurines représentaient des Pandoriens blancs comme moi mais aussi des Pandoriens bleus qui étaient habillés comme des sauvages et avaient des arcs. Certains chevauchaient des sortes de chevaux à six pattes et d’autres montaient des… dragons ?!
Il y avait aussi une énorme panthère à six pattes qui semblait affronter une sorte de robot ou d’armure munie d’un bouclier et d’une épée.
- Je prends ces jouets, ça fera toujours plaisir aux enfants.
- Mais Michaela, on ne peut pas trop se charger !
- Je passe mon temps à porter vos affaires, votre mule a le droit de se faire plaisir de temps en temps.
Un autre objet attira mon attention. Il ressemblait à poisson à la tête sympathique. Fait dans une sorte de plastique, il tenait dans ses nageoires ce qui semblait être un écran.
« Je prends ça aussi. On dirait une sorte de jouet-robot. Peut être que Viktor arrivera à le faire marcher. Ca doit être plus simple qu’un vrai robot. »
e) Le temple
En poursuivant dans la ville on arriva face à un bâtiment imposant. D’un plan circulaire, il était bâti en fausse pierre et couvert d’une coupole métallique très ouvragée. Il y avait de nombreuses statues dans des niches. Des statues de guerriers en armures, de monstres, de personnages divers…
« Je paris que c’est un temple ! »
On pénétra dans le bâtiment. En fait à l’intérieur il ressemblait plutôt à un amphithéâtre romain avec une piste centrale et des gradins circulaires.
Ensuite on s’aventura dans ce qui semblait être les coulisses. Au détour d’un couloir on tomba face à une grande cage. Elle abritait le corps énorme de cette panthère à six pattes que j’avais déjà vu en jouet. Il y avait des ossements de Pandoriens autour d’elle !
- Mon Dieu ! C’était vraiment un cirque romain ce truc. On offrait des gens à dévorer à ce monstre ! Comment ces gens aussi raffinés pouvaient se comporter d’une manière aussi cruelle !
- Michaela, les romains étaient raffinés aussi.
- Oui mais ils n’allaient pas dans l’Espace !
Un peu plus loin on tombait sur une pièce ou il y avait des rangées de statuettes.
« Regardes, on dirait toi ! »
Effectivement ces statuettes, toutes identiques, représentaient une Pandorienne qui me ressemblait beaucoup, nue et pendue par les poignets à une potence. En dessous une de ces monstrueuses panthères venait sans doute pour la dévorer. A sa base il y avait un coquillage, le même que nombre d’habitants de cette cité raccordaient à leur natte.
- Un sacrifice ? On sacrifiait des femelles comme moi à ce monstre !
- On dirait que oui. Mais cette statuette semble disposer d’un mécanisme interne. On n’est pas arrivé à faire fonctionner les autres coquillages, peut être que celui fonctionnera plus facilement. Aller on prend. Mets ça dans ton panier Michaela.
- Je suis vraiment une bonne mule !
f) Le Chevalier de Pandora
L’exploration continuait mais si elle était d’un grand intérêt culturel, elle ne livrait pas plus d’éléments technologiques que le hangar aux vaisseaux.
Mais c’était vraiment fatiguant, alors j’avais obtenu de me reposer deux jours sur trois.
Adam et Eva avaient été très heureux avec les jouets que j’avais ramenés. Les figurines étaient très jolies et dans un parfait état de conservation.
Eva avait pris les Pandoriens bleus et s’amusait à les faire voler sur leur dragon.
« Les bleus ils sont plus jolis ! »
Adam avait pris les Pandoriens blancs et les faisait courir après ceux d’Eva.
- Et regarde Maman, l’armure robot s’ouvre et il y a quelqu’un à l’intérieur.
- Tiens oui c’est comme un Mecha dans les Mangas. C’est sans doute pour combattre les monstres de Pandora.
Mais Viktor entra dans notre chambre :
- Et bien Viktor, on entre sans frapper !
- Pardon… Désolé Michaela mais j’ai réussi à faire marcher plusieurs objets. Il faut que tu voies ça ! Viens avec les enfants.
On alla donc prestement rejoindre l’atelier de Viktor.
« La statuette et le poisson jouet sont bien plus facile à faire fonctionner que les robots. Il m’a suffit de les alimenter à la bonne tension, d’appuyer sur un bouton et hop ! »
Viktor me présenta le jouet poisson. Son écran était allumé et affichait une image en relief.
C’était un petit paysage, un jardin avec des arbres, une maison et différents animaux.
« Va y appuie sur l’écran Michaela, sur un objet ».
Au hasard j’appuyais sur la maison. Et le jouet dit :
« Wasiman yaykunchik »
Et une animation nous faisait entrer dans la maison. A l’intérieur il y avait une pièce qui ressemblait à un séjour avec un couple de Pandorien et deux enfants. Ils tournèrent la tète vers moi en souriant et dirent :
« Rikuyki wayna watukuq allin hamuy wasiykuman »
Et j’appuyais sur ce qui ressemblait à une table :
« Hanpara » dit le jouet.
- C’est un jouet éducatif, Michaela. Avec ça on va pouvoir apprendre leur langue ! Il doit y avoir plein de possibilité.
- Fantastique Viktor ! Les enfants vont adorer.
- Il faut que tu voies aussi la statuette !
La statuette ramenée du temple-amphithéâtre qui semblait représenter le sacrifice d’une jeune Pandorienne à un monstre possédait bien un mécanisme interne.
Une fois alimentée, des lumières s’étaient allumés. Le coquillage à sa base produisait aussi une lumière depuis l’intérieur.
- Vas y, met les filaments de ta natte dans le coquillage.
- J’ai pensé à ça aussi Viktor. Mais j’ai une certaine appréhension.
- Vas y sans crainte, en cas de problème je coupe le courant.
J’introduisis mes filaments dans le coquillage avec une légère hésitation. Et ceux-ci furent attirer vers l’intérieur et bientôt se collèrent dedans.
Aussitôt je perçu des images et du son. Ce coquillage permettait de faire le lien avec une machine !
J’assistais à une sorte de rêve / film. Une voix off parlait sans que je puisse la comprendre bien évidemment.
On présentait des pandoriens primitifs qui vivaient dans des grottes percées dans des falaises au milieu d’un paysage de steppe.
Mais un grognement terrifiant se fit entendre. Les personnages du film s’enfuirent vers leur grotte en criant « wañuy uywa, wañuy uywa »
Et l’énorme panthère à six pattes se présentait et attaqua l’une des grottes. Les habitants essayaient de se défendre avec des lances et des pierres mais cela ne faisaient rien au monstre.
Il tua plusieurs pandoriens avec une violence trop difficile à supporter…
Je du rompre le lien…
- C’est trop horrible… Je ne peux pas continuer. On ne pas fermer les yeux comme devant une TV. En plus je perçois les odeurs, des odeurs de sang…
- Il faut continuer Mikaela, on doit savoir. Mais tu peux prendre ton temps…
Après une pause, je refis le lien avec la statuette. L’histoire recommençait. En ouvrant les yeux, je trouvais le moyen d’amoindrir les visions les plus horribles. Le monstre tuait des pandoriens puis repartait.
L’histoire continuait. Cette fois les pandoriens offraient directement des jeunes femelles au monstre. Attachées à des poteaux, elles étaient tuées sans que le monstre vienne attaquer le village ensuite. D’où le sens de cette offrande, un sacrifice au dragon en somme.
Mais un jour un pandorien male, amoureux d’une des femelles devant être sacrifiées, pris des armes et une armure en métal. Monté sur un cheval à six pattes, il affronta alors le monstre dans un combat épique. Et le tua ! Sa promise était sauvée.
« wañuymanta wañuchiq, wañuymanta wañuchiq, wañuymanta wañuchiq » répéta alors la voix.
Ce héros était comme St Georges qui avait terrassé le dragon. Le temple-amphithéâtre lui était dédié.
g) L’Arbre de la Mort
On a passé quatre mois à explorer la ville du Ciel. C’était passionnant et j’avais appris à dominer ma peur.
On avait utilisé le poisson-jouet pour apprendre le Pandorien. Ils se disaient bonjour en prononçant « Rikuykim » ce qui signifiait « Je te vois ».
On avait appris des milliers de mots, moi, les enfants et plusieurs membres de l’équipage.
On avait aussi mieux compris l’histoire des Pandoriens.
Longtemps ils avaient luttés contre la Nature cruelle et terrifiante de leur monde. Elle était représentée par « Wañuy sacha », l’Arbre de la Mort, une sorte de Saule qui commandait les animaux contre eux.
C’est seulement en développant des armes de plus en plus puissantes qu’ils purent vaincre et détruire l’Arbre de la Mort et tous ses monstres. Les pandoriens blancs étaient désormais maitres de leur monde et le reconstruisirent à leur image. Il fallait noter que les pandoriens bleus était visiblement les serviteurs de l’Arbre de la Mort et qu’ils se battirent jusqu’au bout.
h) Des choix complexes
On pouvait considérés la mission comme un succès complet. Il nous restait deux mois avant que les américains arrivent.
Le commandant Komarov nous l’avait caché, mais les difficultés de l’URSS pendant le voyage aller, avait changé les choses.
Il faut préciser qu’en raison des distances énormes on ne recevait que des informations sous forme de texte à un débit très faible. En plus il fallait attendre 9 ans avant d’avoir une réponse de la Terre – temps qu’on ne pouvait pas se permettre d’attendre.
On n’avait reçu comme instruction de laisser la cité du Ciel intacte alors qu’au départ il était prévu de la faire sauter. Heureusement car je n’avais pas été prévenue et je n’aurais pas été d’accord.
Ensuite on nous avait demandé d’aller nous poser sur Pandora. A notre retour, l’URSS pourrait ainsi se vanter d’avoir posé les pieds en premier sur un monde extraterrestre grouillant de vie. Ainsi le secret serait levé et on reviendrait en triomphe pile pour l’an 2000. Finalement, ils avaient fini par adopter mon point de vu. J’avais tellement hâte de raconter au monde mes expériences. Toutefois aller sur Pandora ne m’enthousiasmait pas :
- Ce que j’ai vu, c’est que Pandora grouillait d’animaux féroces auparavant. Le monde civilisé des Pandoriens blancs n’existe plus et on risque de se retrouver face à des monstres.
- Mikaela, on a pris des armes puissantes. Et on se posera sur des hauts plateaux dégagés. Tu es bien la seule à manquer d’enthousiasme. Même tes enfants ne comprennent pas tes réticences.
- Oui maman, pourquoi tu as peur ? Le vaisseau est bien trop gros pour les monstres de Pandora. Et on a de gros fusils.
En fait ce que je voulais, c’était rentrer sur Terre. Pandora me restait étrangère, me faisais peur et j’avais le mal du pays. Mais bon ce n’est pas moi qui décidais…