Assassin's Creed : La Prix de la Foi
Synchronisation impossible…
Hope Jensen était une jeune femme remarquable. Sous ses airs de bourgeoise féminine et sensible, c’était une femme forte, une combattante hors-pair à la volonté de fer. À elle seule, elle avait réussi à asservir les gangs de New York au service de de la Confrérie.
Démarrage en Novembre 1754…
Sean enfila le brassard et inspecta un petit compartiment en métal sous le poignet. En ouvrant la paume de sa main, une petite lame sortit du compartiment, aiguisée comme un rasoir.
- Ceci est l’arme ancestrale de notre confrérie, lui dit Hope. Elle représente ce en quoi nous croyons : servir la lumière depuis les ombres.
- Pourquoi utiliser cette arme si elle était utilisée par nos ancêtres ? Nos ennemis savent que nous l’utilisons, non ?
- Si nous tournons le dos à nos traditions Sean, nous perdons notre identité, ce qui nous définit.
Plus tard…
Sean se jeta sur Hope, épée au poing. Ils enchaînèrent quelques passes d’armes. Les lames s’entrechoquèrent, les deux combattants tournoyaient, on aurait dit deux danseurs engagés dans une valse mortelle. Puis ils s’arrêtèrent, parfaitement immobiles, comme deux serpents prêts à frapper.
- Alors, toujours pas remis de ton sommeil ? On serait pas fragile par hasard ?
- C’est ta garde qui est fragile, brebis galeuse !
Sean se jeta en avant, décrivant un arc de cercle horizontal avec la pointe de son épée. Hope n’eut d’autre choix que de se plaquer au sol pour éviter le coup. Elle roula au sol et se redressa, la garde prête à l’assaut.
- Tu n’es même pas capable de perdre, lança Sean.
- L’humour douteux du français, commenta Hope.
- Tes bêlements ne m’atteignent pas, galeuse !
- La vulgarité de l’écossais !
Sean donna un coup d’épée sur celle de Hope, la déviant sur la gauche. Il pivota sur lui-même en avançant à droite et se retrouva dans son dos. Il passa son bras droit en dessous de son épaule gauche, redressa sa lame. Hope se retourna pour parer, mais elle se retrouva avec la pointe de l’épée de Sean appuyée sur son cou.
- Et les bottes des deux, fit-il avec un petit rire. Who is supposed to learn now ?
Décembre 1754…
- Crosse nacrée, léger, souple, efficace à longue et à courte portée, en un mot : parfait.
Hope caressa le canon de son pistolet, ferma son œil gauche et poussa le marteau. Elle retint sa respiration et tira. Les corbeaux s’envolèrent en croassant, le caribou s’effondra, un filet écarlate vint souiller la neige immaculée.
- Beau tir… fit Sean.
- Merci petit. Mais je n’ai pas tout fait, une arme exceptionnelle peut changer tes chances de survie. Mais vu le bruit qu’elle fait, tu dois réussir ton coup. Tu n’as pas de seconde chance.
- Je n’ai jamais vu une arme aussi sophistiquée, d’où vient-elle ?
- C’est un cadeau d’Achilles. En signe de distinction pour mes faits d’armes de ces dernières années.
- À quoi bon m’apprendre à utiliser une arme que je ne manierais pas ?
- Je ne t’ai jamais autorisé à y toucher, répondit-elle en riant. Tu peux aller chercher le gibier !
- You smart cunt...
Janvier 1755…
Sean regardait les flammes danser dans l’âtre. Le feu lui paraissait vivant, animé d’une volonté et d’une âme.
Il y eu un courant d’air dans la pièce. Les flammes vacillèrent un instant avant de se redresser.
- Hope ? C’est toi ?
- Non, Sean. C’est Achilles.
La silhouette massive du maître entra dans la maison d’un pas lourd. Des flocons tourbillonnèrent avant de retomber mollement lorsque la porte se referma.
- Il y a un problème, maître ?
- Non, Sean. Répondit-il d’une voix rauque en s’avançant dans la pièce.
Lorsque le feu illumina son visage, Sean remarqua qu’Achilles ne ressemblait plus à l’homme qui l’avait accueillit. Il semblait tourmenté, fragile sous ses airs d’ours. Ses traits étaient tirés, et il avait l’air soucieux.
- Vous êtes sûr ? Demanda Sean. Achilles l’ignora et lui tendit une lettre cachetée.
- Elle arrive de France. Ce doit être Charles qui donne des nouvelles.
Sean ne montra pas sa joie. En quelques mois, il avait l’impression d’avoir passé des années entières au domaine Davenport. Il attrapa la lettre et l’ouvrit délicatement à l’aide du couteau que Charles lui avait confié.
Mon cher Sean,
J’espère que tu es bien arrivé et que tu es sain et sauf, que tu prends au sérieux ton entraînement et que tu te plais chez Davenport.
Je n’ai pas pu t’écrire plus tôt, mon duel avec De la Serre a ouvert les hostilités quelques temps entre la Confrérie et les Templiers. J’espère que tu comprends.
Cette lettre est sans doute la dernière que je vais t’écrire. Plus rien ni personne n’est à l’abri, les espions et les traîtres sont partout. Souviens-toi de ce que je t’ai appris : ne fais confiance en personne. Pas même en tes aînés, pas en Achilles, pas même en moi. Le monde est sur le point de réaliser qu’il n’a pas à suivre une tradition, qu’il peut prendre ses propres décisions et qu’il peut forger sa destinée. Reste fidèle à toi-même, n’oublies jamais cela.
Dernière chose, le journal que tu as volé, garde le précieusement, les Templiers sont aux abois, et ils sont à sa recherche.
Rien n’est vrai, tout est permis.
Charles Dorian
Achilles s’était endormi dans un fauteuil, il respirait paisiblement, comme aurait pu le faire un enfant. Il semblait las.
Sean se leva, relut une dernière fois la lettre avant de la jeter dans les flammes. Il la regarda se tordre, se flétrir, le papier se consumer lentement, l’écriture s’évanouir en cendres. Sean remonta dans sa chambre, mais alors qu’il arrivait dans l’entrée, il vit la sacoche d’Achilles posée négligemment sur un guéridon. Distraitement, presque inconscient de ses gestes, il plongea sa main dans la sacoche et en sortit une lettre, qu’il glissa dans sa poche. Arrivé dans sa chambre, il alluma une petite bougie et regarda la lettre. Il défit soigneusement le cachet de cire écarlate en forme de croix, déplia le papier et lut.
Février 1755…
Le vent soufflait sur la baie. Un vent froid, mais vivifiant. La neige et la glace avait fondu pendant la semaine passée, il n’y avait que quelques flocons dans l’air et le gel sur l’herbe raide. Les vagues avaient repris leur incessant va et vient contre la falaise, clapotant tranquillement.
Sean était allongé, sa poitrine s’affaissa, un nuage d’air chaud s’échappa entre ses lèvres fermées, montant un peu dans l’air avant de s’évanouir dans le vent.
- Lèves-toi, lui murmura Hope à l’oreille.
C’est ce qu’il fit. Il se releva en faisant crisser l’herbe gelée et s’avança jusqu’au bord de la falaise.
- Respire. Tiens toi droit. Oublie tout ce que tu sais. Concentres-toi uniquement sur ma voix, le vent, l’air, et le vide qui t’attires. Souviens-toi : rien n’est vrai, tout est permis.
Il se laissa basculer en avant et dès qu’il eu quitté le sol, il comprit. Il était devenu Assassin.
Synchronisation...