L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance

Chapitre 29 : Epreuves

5064 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Dans l'atmosphère paisible du quartier général des Assassins, Isabella trouvait chaque jour un peu plus de paix et de force pour surmonter les traumatismes qu'elle avait subis. Sa mère, Arianna, restait constamment à ses côtés, une présence rassurante et protectrice. Ensemble, elles tissaient une complicité renforcée par l'épreuve qu'elles partageaient, un lien qui transcendait la simple relation mère-fille.


Leurs journées se déroulaient dans une routine douce-amère, ponctuée de moments de réconfort mutuel. Dans la chambre d’Isabella, elles s'asseyaient souvent près de la fenêtre, regardant les nuages dériver dans le ciel, partageant des silences pleins de non-dits, des conversations intimes qui les aidaient à panser leurs plaies internes.


Un après-midi, alors qu'elles se tenaient ainsi, Isabella se blottit contre sa mère, laissant échapper quelques larmes. "Maman, j'ai tellement peur... de ce qui m'attend, de l'avenir, de ce... de ce que je porte en moi."


Arianna, enveloppant doucement sa fille dans ses bras, lui murmura des mots de réconfort. "Ma chérie, je sais que c'est difficile, que c'est une épreuve que tu n'aurais jamais dû affronter. Mais je suis là pour toi, nous surmonterons cela ensemble."


Isabella, se redressant légèrement, chercha du regard la compassion dans les yeux de sa mère. "Maman, comment puis-je faire face à cela ? Comment puis-je être mère dans de telles circonstances ?"


Arianna, cherchant les bons mots, répondit avec sincérité : "Isabella, tu es plus forte que tu ne le crois. Peu importe les circonstances, cet enfant aura une mère qui l'aime et qui se battra pour lui. Et tu ne seras jamais seule, nous serons là, toute la famille, pour t'aider, te soutenir, t'aimer."


Les jours passaient, et chaque conversation, chaque échange, renforçait leur résilience. Ensemble, elles parlaient de la situation à Rome, des stratégies de la Confrérie, et parfois du lourd secret que portait Isabella. Arianna partageait son expérience et sa sagesse, aidant Isabella à envisager l'avenir avec un brin d'espoir, malgré les ténèbres qui semblaient les entourer.


Dans ces moments, le quartier général devenait plus qu'un lieu de stratégie et de préparation ; il était un refuge, un lieu de guérison pour deux âmes brisées cherchant la lumière au bout d'un tunnel sombre et incertain. Leur amour mutuel, leur compréhension et leur soutien étaient des phares dans la nuit, guidant Isabella vers un avenir où, malgré les épreuves, elle pourrait trouver la force de se relever et de se reconstruire.


Au fil des jours, Arianna prit l'initiative de guider Isabella non seulement vers la guérison émotionnelle, mais aussi vers un renforcement physique et mental. Consciente du potentiel et des compétences d'Isabella, et de l'importance de sa contribution à la lutte contre les Borgia, Arianna décida de l'emmener sur le terrain d'entraînement.


Un matin frais, elles se rendirent ensemble sur le terrain, un espace ouvert parsemé de divers obstacles et équipements d'entraînement. Isabella, malgré la période de captivité chez les Borgia qui l'avait tenue éloignée de l'entraînement, n'avait rien perdu de ses compétences d'Assassin, inculquées depuis son enfance par Arianna. Dès qu'elle reprit l'entraînement sous la tutelle de sa mère, ses réflexes et ses aptitudes se manifestèrent rapidement, comme si son corps se souvenait instinctivement de chaque mouvement et technique.


Sur le terrain d'entraînement, Isabella retrouva rapidement sa forme, sa dextérité avec les armes et son agilité. Arianna, observant sa fille, ne put s'empêcher de ressentir une certaine fierté. "Tu n'as rien perdu, Isabella. Ta force et ta compétence sont toujours là, prêtes à être utilisées pour notre cause."


Isabella, maniant la dague avec aisance, répondit avec un sourire déterminé. "Cela fait du bien de retrouver cette partie de moi, maman. Je me sens plus moi-même quand je m'entraîne."


Chaque jour qui passait, Isabella et Arianna se préparaient non seulement physiquement, mais aussi mentalement et stratégiquement pour l'affrontement inévitable. Leur détermination à libérer Rome du joug des Borgia n'avait jamais été aussi forte, et elles étaient prêtes à tout pour protéger leur famille et leur ville.


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Dans les vastes cours d'entraînement de la Confrérie des Assassins, une activité fébrile régnait. Ezio et Frédérico supervisaient intensément la préparation des nouvelles recrues, conscients de l'importance cruciale de leur rôle dans la lutte contre les Borgia. Les jeunes Assassins, venus de divers horizons, étaient tous unis par un même désir de résister à l'oppression et de défendre la liberté de Rome.


L'entraînement, sous la direction d'Ezio, était rigoureux et sans relâche. Les recrues étaient soumises à des exercices physiques exténuants, des simulations de combat, et des leçons de tactique et de discrétion. Ezio, malgré les nombreuses responsabilités qui pesaient sur ses épaules, trouvait le temps de superviser personnellement une partie de l'entraînement, insistant sur l'importance de la précision, de la stratégie et du sang-froid.


"Chaque mouvement que vous faites, chaque décision que vous prenez peut être la différence entre la vie et la mort, pour vous et pour ceux que vous protégez," expliquait Ezio à un groupe de recrues, démontrant une prise de dague avant de la lancer avec précision sur une cible. "Vous devez être plus que des combattants ; vous devez être des penseurs, des stratèges."


Pendant les périodes où Ezio était en mission, Frédérico prenait le relais. Bien qu'il fût plus jeune que de nombreux Assassins vétérans, son engagement et son expertise étaient incontestables. Il supervisait les sessions d'entraînement avec une attention méticuleuse, veillant à ce que chaque recrue reçoive les instructions et les encouragements nécessaires.


"Souvenez-vous, nous ne sommes pas seulement des individus ; nous sommes une Confrérie. Notre force réside dans notre unité, notre capacité à travailler ensemble," disait Frédérico, observant attentivement les recrues lors d'un exercice de combat en équipe. "Chacun de vous joue un rôle essentiel dans notre lutte contre les Borgia."


Le soir, après les entraînements, Ezio et Frédérico se réunissaient souvent pour discuter des progrès des recrues et planifier les actions à venir. Ils échangeaient des idées, élaboraient des stratégies, toujours avec l'objectif de ralentir le vote des cardinaux et de contrecarrer les plans de Rodrigo Borgia.


"Ces jeunes Assassins sont notre avenir, père. Ils sont motivés, dévoués. Ils feront une différence," affirmait Frédérico, un sentiment de fierté dans la voix.


Ezio, regardant les étoiles briller au-dessus de Rome, répondait avec une gravité résolue : "Ils doivent faire une différence, Frédérico. Le sort de Rome est entre leurs mains, et les nôtres. Nous devons les préparer pour ce qui les attend. Nous n'avons pas le droit à l'erreur."


Dans les baraquements et sur le terrain d'entraînement, les recrues de la Confrérie, sous la houlette d'Ezio et de Frédérico, se transformaient en une force capable de résister à l'oppression des Borgia. Chaque jour, chaque leçon les rapprochait un peu plus de leur objectif : la libération de Rome.


Alors que la lutte contre les Borgia entrait dans une phase critique, Ezio trouvait nécessaire de passer moins de temps au quartier général de la Confrérie, se concentrant davantage sur des missions d'envergure qui requéraient sa présence sur le terrain. La guerre ouverte contre la famille Borgia exigeait une approche plus directe et agressive, et en tant que leader de la Confrérie, Ezio se sentait responsable de mener ces actions en première ligne.


Arianna, comprenant l'importance de la position d'Ezio, assurait le commandement au quartier général en son absence. Elle gérait la logistique, la communication entre les cellules d'Assassins dispersées à travers la ville, et s'assurait que les ordres d'Ezio étaient exécutés avec précision. Sa présence rassurante et son leadership compétent assuraient une continuité et une efficacité dans les opérations de la Confrérie.


Dans les rares moments où Ezio était de retour au QG, il partageait des informations vitales avec Arianna et les autres membres clés de la Confrérie. Ces réunions étaient intenses, souvent marquées par des débats stratégiques et des planifications minutieuses.


"Chaque action que nous entreprenons doit affaiblir les Borgia, les pousser à révéler leurs faiblesses," disait Ezio lors d'une de ces réunions, sa carte de Rome étalée devant lui, marquée de divers points et routes.


Arianna, debout à ses côtés, ajoutait : "Nous devons aussi nous assurer que les citoyens de Rome soient protégés. Nos actions ne doivent pas se retourner contre eux."


Ezio, acquiesçant, répondait : "C'est une guerre pour le cœur de Rome, Arianna. Nous combattrons pour chaque rue, chaque âme de cette ville. Nous ne permettrons pas que les Borgia écrasent ce que nous avons construit."


La tension était palpable dans l'air du quartier général, mais aussi une détermination sans faille. Chaque Assassin, conscient du rôle crucial qu'il jouait dans ce conflit, était prêt à tout pour voir Rome libérée de la tyrannie des Borgia.


Lorsque Ezio partait pour une nouvelle mission, Arianna le regardait partir avec un mélange d'inquiétude et de fierté. Elle savait que la bataille pour Rome serait longue et difficile, mais elle croyait fermement en Ezio et en la Confrérie. Dans son cœur, elle portait l'espoir d'une victoire, d'un avenir où Rome serait libre et où la famille Auditore pourrait enfin vivre en paix.


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Le quartier général des Assassins, d'ordinaire un lieu de détermination et de concentration, avait pris un tour plus sombre. Depuis que la nouvelle de la grossesse d'Isabella s'était répandue, un courant de méfiance et de jugement sournois avait commencé à s'infiltrer parmi certains membres. Isabella, une fois célébrée pour son courage et son intelligence, se trouvait désormais au cœur d'un tourbillon de rumeurs et de mépris.


Alors qu'elle traversait le couloir principal, un lieu habituellement rempli du bruit des conversations et des plans de mission, Isabella entendit des voix familières s'élever au-dessus du murmure habituel. Un groupe de jeunes recrues, nouvelles et ignorant encore beaucoup de la complexité de la vie d'un Assassin, discutait sans retenue.


"Vous avez entendu parler de Isabella, comment elle est devenu la putain des Borgia," cracha l'un d'eux, un jeune homme aux traits encore adolescents. "Comment peut-on lui faire confiance après tout ce qu'elle a fait avec eux ?"


Isabella, à quelques pas derrière eux, sentit son cœur se serrer. Elle savait que son passé chez les Borgia susciterait des réactions, mais entendre de telles paroles exprimées si ouvertement la frappa de plein fouet.


Une autre recrue, une jeune femme qui avait rejoint la Confrérie depuis peu, renchérit avec mépris : "Elle porte l'enfant de Cesare. C'est... répugnant. Comment peut-elle même être ici parmi nous ?"


Ces mots, empreints de jugement et de dégoût, frappaient Isabella comme des coups directs à son âme. Elle s'avança, son pas déterminé, et fit face au groupe. "Vous ne savez rien de ce que j'ai vécu," dit-elle, sa voix ferme bien qu'emprunte d'une émotion palpable.


Les recrues, se retournant brusquement, blêmirent en réalisant qu'Isabella avait entendu chaque mot. L'un d'eux, celui qui avait parlé en premier, ouvrit la bouche pour s'excuser, mais Isabella le coupa net.


"Je suis ici parce que je me suis battue pour la Confrérie," continua-t-elle, ses yeux brûlants d'une intensité qui força le respect. "Parce que j'ai survécu aux Borgia et que j'ai ramené des informations qui peuvent nous aider à gagner cette guerre. Mon passé chez les Borgia était une mission, pas un choix."


Le silence qui suivit était lourd. Les recrues baissèrent les yeux, honteuses. Isabella, son cœur battant la chamade, se tourna et s'éloigna, laissant derrière elle un groupe de jeunes Assassins confrontés à la réalité de leur ignorance et de leur jugement hâtif.


Dans son dos, elle entendit des murmures d'excuses, mais elle ne se retourna pas. Elle devait rester forte, pour elle-même, pour sa famille, pour la Confrérie. Les mots des recrues avaient laissé des cicatrices, mais Isabella savait qu'elle était bien plus que les rumeurs et les jugements. Elle était une Assassin, une combattante, et elle se battrait avec toute la force de son être pour la cause qu'elle avait choisie.


Arianna, qui avait observé la scène depuis l'autre bout du couloir, sentit une vague de colère mêlée de déception l'envahir. Voir sa fille confrontée à de telles paroles blessantes était insupportable. Elle marcha d'un pas décidé vers le groupe de recrues, son aura de leader et de maîtresse Assassin imprégnant chaque mouvement.


Alors qu'Isabella s'éloignait, Arianna fit face aux jeunes Assassins, son regard perçant et son port altier révélant toute l'autorité de sa position. "Je suis consternée par ce que je viens d'entendre," commença-t-elle, sa voix ferme et puissante résonnant dans le couloir. "Non seulement vous manquez de respect envers une membre de notre Confrérie, mais vous trahissez également les valeurs que nous défendons."


Les recrues, visiblement intimidées par la stature d'Arianna, restèrent silencieuses, leurs yeux fixés sur le sol.


"Isabella a enduré plus que ce que la plupart d'entre vous pouvez imaginer. Elle a été envoyée dans la gueule du loup, chez les Borgia, et a survécu. Elle a ramené des informations vitales pour notre cause. Elle est une Assassin, votre sœur d'armes, et elle mérite votre respect, pas vos jugements méprisants."


L'un des jeunes Assassins, le même qui avait prononcé les mots les plus durs, leva timidement les yeux. "Nous sommes désolés, Madame Auditore. Nous... nous ne pensions pas..."


Arianna le coupa. "Ne pensiez pas ? C'est exactement le problème. Vous devez apprendre à penser avant de parler, à comprendre avant de juger. Notre lutte n'est pas seulement contre les Borgia, mais aussi contre l'ignorance et l'intolérance."


Elle fit une pause, laissant ses mots imprégner l'esprit des recrues. "Je m'attends à ce que chacun d'entre vous réfléchisse à cela. Et la prochaine fois que vous choisirez de parler de l'un de vos frères ou sœurs, souvenez-vous des sacrifices qu'ils ont faits pour cette Confrérie."


Avec ces mots, Arianna leur tourna le dos et suivit le chemin pris par Isabella. Elle savait que sa fille était forte, mais en tant que mère, elle ressentait le besoin de la soutenir, de la protéger. En tant que leader, elle savait que la force de la Confrérie résidait dans l'unité et le respect mutuel. Elle ne permettrait pas que des murmures malveillants sapent la solidarité qui était essentielle à leur combat pour la liberté.


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Dans l'enceinte des baraquements, le soleil matinal jetait ses premiers rayons, éclairant une scène d'activité intense et organisée. Frédérico Auditore, au centre de cette effervescence, supervisait l'entraînement des nouvelles recrues de la Confrérie. Il se déplaçait avec une aisance naturelle parmi eux, son regard scrutant chaque mouvement, chaque geste.


Les jeunes Assassins, certains encore inexpérimentés, étaient absorbés dans divers exercices : combat au corps à corps, maniement des armes, techniques d'infiltration. L'atmosphère était chargée de concentration et d'énergie, chaque recrue poussée à ses limites sous le regard attentif de Frédérico.


"Concentration ! Chaque mouvement doit avoir un but," criait Frédérico à un groupe pratiquant des enchaînements à l'épée. "Votre épée est une extension de votre volonté. Maîtrisez-la, et vous maîtriserez le champ de bataille."


À quelques mètres, un groupe de recrues plus avancées travaillait sur des stratégies de groupe, simulant des attaques et des défenses contre des ennemis imaginaires. Frédérico s'approcha, observant leur coordination et leur timing.


"Travail d'équipe," rappela-t-il. "Dans la rue, face à l'ennemi, c'est votre unité qui fera la différence. Apprenez à anticiper les mouvements de vos camarades, à agir comme un seul homme."


Après quelques heures d'entraînement intensif, Frédérico rassembla les recrues pour une pause. Ils s'assirent en cercle, haletants mais attentifs. Frédérico se tenait debout au centre, son regard balayant le groupe.


"Cette formation n'est pas seulement pour apprendre à se battre," commença-t-il. "C'est pour comprendre ce que signifie être un Assassin. Nous ne combattons pas pour la gloire personnelle, mais pour protéger ceux qui ne peuvent se protéger eux-mêmes. Pour défendre la liberté contre l'oppression."


Un jeune homme leva la main, un regard déterminé sur son visage. "Frédérico, comment savoir si nous sommes prêts ?"


Frédérico le regarda droit dans les yeux. "Vous saurez que vous êtes prêt quand vous agirez non par peur, mais par conviction. Quand le bien-être de vos frères et sœurs d'armes, et celui des citoyens de Rome, sera votre motivation première."


La matinée s'écoulait et alors que certaines recrues reprenaient leur souffle après une séance d'entraînement intense, Frédérico se retrouva à discuter avec un ami de longue date, Luca, qui avait grandi et s'était entraîné avec lui depuis l'enfance. Ils s'assirent sur des bancs en bois, à l'écart de l'agitation des baraquements, partageant un verre d'eau tout en se remémorant le passé.


Luca, essuyant la sueur de son front, tourna son regard vers Frédérico. "Tu sais, Fred, je t'ai vu changer au fil des années. Je me souviens quand tu combattais aux côtés d'Isabella sous la tutelle de ta mère. Tu étais déjà bon, mais maintenant... tu es devenu un véritable leader."


Frédérico prit une gorgée d'eau, ses yeux se perdant dans le lointain. "C'est vrai, beaucoup de choses ont changé. Après la chute de Monteriggioni, le retour de mon père, ma vie a pris un tournant que je n'aurais jamais imaginé."


Luca hocha la tête. "Et maintenant, tu es là, à entraîner les nouvelles recrues, à prendre des décisions... Cela doit être un poids énorme à porter."


Frédérico esquissa un sourire mélancolique. "C'est un poids, oui. Mais c'est aussi un honneur. Être le fils d'Ezio Auditore, être formé par Arianna, ça m'a préparé à cela d'une certaine manière. J'ai appris à accepter mon héritage, à l'embrasser, et à m'en servir pour guider les autres."


"Et pourtant, tu as su te démarquer, être toi-même. Ce n'est pas juste l'ombre de tes parents que je vois en toi, mais quelque chose de différent, de nouveau," observa Luca.


"Mon but n'a jamais été de devenir une copie de mon père ou de ma mère. J'ai cherché à comprendre leur héritage, à apprendre de leurs expériences, mais j'ai toujours su que je devais forger mon propre chemin," répondit Frédérico avec conviction.


"Tu l'as bien fait, Fred. Et je sais que sous ta direction, la Confrérie va continuer à grandir, à devenir plus forte," dit Luca, posant une main amicale sur l'épaule de Frédérico.


Alors que Frédérico et Luca allaient reprendre l’entraînement, l'atmosphère paisible fut brusquement interrompue par le chaos. Des cris d'alarme et le son de cloches d'urgence déchirèrent le calme, annonçant une attaque imminente.


Frédérico et Luca se levèrent d'un bond, leurs instincts d'Assassins immédiatement en alerte. "Les Borgia !" hurla Luca, sa voix trahissant à la fois la peur et la détermination. "Ils sont ici !"


Frédérico, les traits marqués par l'inquiétude et la colère, saisit rapidement deux épées courtes, son choix d'armes reflétant son agilité et sa maîtrise du combat rapproché. À ses côtés, Luca s'armait également, prêt à défendre le quartier général avec ferveur.


Alors qu'ils sortaient de l'arsenal, une scène de chaos et de désolation les accueillit. Les soldats Borgia, en formation serrée et efficace, avaient envahi les baraquements. Frédérico réalisa avec horreur que l'attaque était ciblée et calculée, visant le point le plus vulnérable de la Confrérie : le lieu d'entraînement des jeunes recrues, éloigné du cœur défensif de la ville.


Les jeunes Assassins, encore inexpérimentés, luttaient vaillamment mais étaient impitoyablement dominés par les forces mieux préparées et plus brutales des Borgia. Frédérico, pris d'une rage combative, s'élança dans la bataille, ses épées tranchant l'air avec une précision mortelle.


"Restez ensemble ! Protégez-vous les uns les autres !" criait Frédérico aux recrues, tentant de les rallier et de former une défense cohérente. Mais les pertes étaient déjà lourdes ; des visages familiers, des amis qu'il avait entraînés, gisaient au sol, fauchés dans la fleur de l'âge.


À chaque ennemi qu'il abattait, Frédérico sentait monter en lui un mélange de douleur et de culpabilité. "Comment ont-ils su ?" se demandait-il tout en parant un coup d'épée d'un soldat Borgia. "Comment ont-ils pu frapper ici, maintenant ?"


À côté de lui, Luca combattait avec une détermination farouche, mais l'écart entre l'expérience et le nombre était trop grand. Les jeunes Assassins tombaient un à un, sous les coups impitoyables des soldats Borgia.


Dans un moment de désespoir, Frédérico réalisa qu'ils devaient se replier, rassembler les survivants et organiser une défense plus stratégique. "Luca, sonne la retraite !" cria-t-il, tout en repoussant un autre assaillant.


Mais avant que Luca ne puisse répondre, une flèche siffla dans l'air, le frappant en plein torse. "Luca !" hurla Frédérico en se précipitant vers son ami.


Luca, les yeux remplis de douleur et de surprise, s'effondra dans les bras de Frédérico. "Fred... je suis désolé..." furent ses derniers mots avant que ses yeux ne se ferment pour toujours.


Frédérico, le cœur lourd de chagrin, déposa doucement le corps de son ami au sol. Levant les yeux, il vit les soldats Borgia avancer, implacables. Le combat devait continuer, pour Luca, pour les recrues tombées, pour la Confrérie. Avec une nouvelle détermination, Frédérico se releva, prêt à affronter l'ennemi, quel qu'en soit le prix.


Le champ de bataille était un tourbillon de cris, d'acier et de sang lorsque soudain, une silhouette imposante émergea du chaos. Cesare Borgia, le chef impitoyable des forces ennemies, marchait avec une assurance froide et calculée, son armure luisant faiblement sous les rayons du soleil à son zénith. Sa présence semblait galvaniser ses troupes, qui redoublèrent d'intensité dans leur assaut.


Frédérico, voyant Cesare, sentit la rage bouillonner en lui. Chaque fibre de son être voulait se jeter dans la mêlée pour affronter cet homme, la source de tant de souffrances et de pertes. Il fit un pas en avant, ses épées serrées dans ses mains tremblantes de colère.


Mais avant qu'il ne puisse s'élancer, une main ferme saisit son épaule. C'était Ezio Auditore, son père, qui venait d'arriver en toute hâte après avoir été prévenu de l'attaque. "Frédérico, non !" s'exclama Ezio, retenant son fils avec force. "C'est un piège, tu ne peux pas l'affronter seul !"


Frédérico, tournant la tête vers Ezio, vit dans ses yeux une profonde inquiétude mêlée de stratégie. Ezio savait que se précipiter aveuglément contre Cesare Borgia pourrait être fatal.


Les regards d'Ezio et de Cesare se croisèrent à distance, chacun évaluant l'autre. Cesare affichait un sourire narquois, conscient de l'effet perturbant de sa présence. Ezio, le visage tendu, criait des ordres, organisant une retraite stratégique.


"Retraite ! Tous aux positions défensives !" hurla Ezio, son autorité de Mentor de la Confrérie résonnant dans chaque mot. Les Assassins survivants, bien que réticents à abandonner le combat, commencèrent à se replier sous la direction d'Ezio.


Frédérico, les yeux toujours fixés sur Cesare, sentait la frustration et la colère bouillir en lui. Il voulait venger Luca, venger les recrues tombées, venger sa sœur, mais il savait que son père avait raison. Ils devaient se replier pour survivre, pour combattre un autre jour.


Alors que les Assassins se retiraient dans un ordre relatif, Cesare Borgia observait, son sourire s'élargissant. Il savait qu'il avait infligé un coup dur à la Confrérie ce jour-là.


Ezio, guidant Frédérico et les autres survivants vers la sécurité, jetait des regards en arrière, son esprit déjà en train de planifier leur prochaine action. Cette bataille était perdue, mais la guerre était loin d'être terminée. 


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Le soleil brûlant surplombait la ville, rendant les rues d'une chaleur étouffante qui semblait refléter l'horreur de la bataille qui venait de se dérouler. Les murmures de la ville, d'ordinaire vibrants de vie, étaient maintenant silencieux et sombres, marqués par les traces de l'attaque soudaine des Borgia. Ezio, Frédérico et les recrues survivantes avançaient péniblement, leurs pas lourds résonnant dans le silence. Leurs vêtements étaient déchirés et tachés de sang, témoignant du combat acharné qu'ils venaient de livrer.


À leur arrivée au quartier général des Assassins, l'atmosphère était électrique, chargée d'une tension palpable. Arianna, les yeux écarquillés d'inquiétude, courut vers eux dès qu'elle les aperçut. Sa grossesse avancée rendait ses mouvements lents, mais son anxiété pour sa famille surpassait toute considération physique.


"Frédérico !" s'écria-t-elle, son regard balayant rapidement son fils pour évaluer ses blessures. Malgré la fatigue et la douleur qui transparaissaient sur son visage, Frédérico offrit un sourire rassurant à sa mère.


"Maman, je vais bien," répondit-il, mais la lourdeur dans sa voix ne masquait pas complètement son trouble intérieur. Ses yeux portaient le poids des vies perdues et de la bataille acharnée.


Isabella, se tenant près d'Arianna, observait son frère et son père. Elle pouvait lire dans leurs regards que la guerre contre les Borgia avait franchi un seuil critique, une escalade qui présageait de jours encore plus sombres.


"Nous devons parler, maintenant," dit Ezio, sa voix trahissant une urgence rare chez le maître Assassin. Son regard se posa sur chaque membre de sa famille, puis il se tourna vers les autres Assassins présents. "Préparez la salle de réunion. Nous avons une crise à gérer."


Alors que le groupe se dirigeait vers la salle de réunion, un sentiment d'urgence et de gravité imprégnait chaque pas. Les murs du QG, témoins de tant de plans et de stratégies, semblaient résonner de l'importance du moment.


Dans la salle du conseil du quartier général des Assassins, une atmosphère tendue et grave régnait. Autour de la grande table, les membres clés de la Confrérie – Ezio, Arianna, Frédérico, Isabella, Niccolò Machiavelli, Leonardo da Vinci, La Volpe et d'autres membres influents du conseil restreint – s'étaient rassemblés pour une réunion d'urgence.


La Volpe, dont l'expertise en matière d'espionnage était inégalée, prit la parole en premier. "L'attaque sur les baraquements n'était qu'une distraction," révéla-t-il. "Une manœuvre coordonnée pour occuper nos forces et détourner notre attention."


Ezio, le visage sombre, acquiesça. "Pendant que nous étions concentrés sur notre défense, les Borgia ont frappé ailleurs. Un cardinal essentiel à l'équilibre du vote papal a été assassiné. J'étais sur sa piste quand l'alerte a été donnée."


Un silence pesant s'installa dans la pièce. Tous comprenaient l'ampleur de cette révélation. La mort du cardinal signifiait que l'un des derniers obstacles à l'élection de Rodrigo Borgia comme pape venait de s'effondrer.


"Le vote est en cours, et il n'est qu'une question d'heures avant que Rodrigo ne soit élu," continua Ezio, son regard balayant l'assemblée. "Nous devons agir, et vite."


Machiavelli, toujours pragmatique et stratégique, intervint. "Notre meilleure chance sera pendant la procession, lorsque Rodrigo traversera la foule pour rejoindre le Vatican après l'annonce des résultats. C'est là qu'il sera le plus vulnérable."


Frédérico, bien que toujours sous le choc des événements récents, serra les poings, déterminé. "Nous devons préparer nos meilleurs hommes pour cette attaque. C'est notre dernière chance de l'arrêter avant qu'il ne prenne le pouvoir complet."


Isabella, ayant passé du temps chez les Borgia et connaissant leurs tactiques, ajouta : "Nous devons être extrêmement prudents. Les Borgia seront sur leurs gardes, surtout après la tentative d'assassinat récente contre Rodrigo."


Leonardo, dont le génie avait souvent aidé la Confrérie, opina du chef. "Je travaillerai sur des équipements spéciaux pour cette mission. Tout ce qui pourra nous donner un avantage."


Arianna, la voix calme mais ferme, conclut : "Nous devons rester unis dans cette épreuve. La Confrérie a survécu à bien des tempêtes, et nous survivrons à celle-ci."


La réunion se poursuivit tard dans la nuit, les membres du conseil planifiant méticuleusement chaque détail de l'assaut imminent. Les enjeux n'avaient jamais été aussi élevés. L'avenir de la Confrérie, de Rome, et peut-être même du monde reposait sur la réussite de leur mission. Leur détermination était aussi forte que leur cause était juste. Ils étaient prêts à risquer le tout pour le tout pour empêcher Rodrigo Borgia d'accéder au pouvoir suprême.

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