L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance

Chapitre 30 : Vient l’Aurore

5721 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Dans un coin retiré du quartier général des Assassins, loin du tumulte de la salle du conseil et des préparatifs de bataille, Isabella et Arianna se retrouvèrent dans son bureau. Cet espace était habituellement un lieu de réflexion, d'étude et de secrets enfouis, mais aujourd'hui, il servait de refuge pour les deux femmes, mises à l'écart des ultimes décisions cruciales en raison de leurs grossesses respectives.


Isabella, assise à une table en bois massif, parcourait des rouleaux et des documents, son esprit vif et analytique cherchant des informations qui pourraient être utiles dans leur lutte contre les Borgia. À ses côtés, Arianna, lourdement enceinte, était plongée dans la contemplation de la Pomme d'Eden incomplète, ses doigts caressant doucement sa surface mystérieuse.


"Je n'aime pas être écartée ainsi," murmura Isabella, une pointe de frustration dans sa voix. "Je comprends les inquiétudes à propos de notre sécurité, mais nous avons tant à offrir."


Arianna leva les yeux de la Pomme, son expression empreinte de compréhension et de détermination. "Je ressens la même chose, Isabella. Nous sommes plus que capables de contribuer, même dans notre état. Et nous le ferons, à notre façon."


Isabella hocha la tête, inspirée par la force de caractère de sa mère. "Nous avons des informations, des connaissances que les autres n'ont pas. Nous pouvons utiliser cela pour aider la Confrérie, même si nous ne sommes pas sur le terrain."


"Précisément," répondit Arianna. 


Elles se penchèrent sur les documents. Entre les murs de cette pièce, elles échafaudaient leur propre plan, une stratégie qui pourrait s'avérer cruciale dans les moments décisifs à venir.


Isabella partagea avec Arianna les connaissances qu'elle avait acquises au cours de son séjour forcé chez les Borgia. Elle décrivit en détail la structure du château Saint-Ange, ses passages secrets et les habitudes des membres de la famille Borgia, en particulier Cesare. Sa mémoire était un trésor d'informations stratégiques et précieuses.


Arianna, absorbée par les révélations de sa fille, fit le lien avec ses propres découvertes grâce à la Pomme d'Eden. "Isabella, la Pomme m'a révélé des aspects du Bâton que nous n'avions pas envisagés. Sa capacité à créer des illusions, à influencer les esprits et même les foules, est terrifiante."


Isabella écoutait, captivée et alarmée. "Cela signifie que Rodrigo et Cesare vont avoir accès à un pouvoir bien plus grand que nous le pensions. Comment pouvons-nous espérer les contrer ?"


"La Pomme," répondit Arianna. "Elle est la clé pour neutraliser les pouvoirs du Bâton. Nous devons trouver un moyen de récupérer le dernier fragment. Avec la Pomme complète je suis sûre de pouvoir le contrer."


Isabella murmura. "Le dernier fragment… Il est lourdement gardé. Cesare le maintient dans une pièce avec cette porte verrouillée grâce une bague qu'il porte toujours," expliqua Isabella. "C'est le seul moyen de l’atteindre."


Arianna réfléchit un instant, puis se leva, fébrile. "Avec la Pomme, nous pouvons infiltrer le château et accéder à cette salle. Pas besoin de cette bague quand nous avons un objet d’Eden avec nous."


Isabella se leva à son tour, inquiète. "Maman, es-tu certaine de pouvoir y arriver ? Dans ton état et avec la Pomme incomplète ?"


Arianna, tenant la Pomme, laissa ses doigts glisser sur sa surface énigmatique. Une lueur étrange émanait de l'artefact, comme s'il réagissait à sa présence. "Je sens que la Pomme et l'enfant que je porte sont connectés. Cela me donne un certain... contrôle, une compréhension que je n'avais pas avant. Je sais que nous pouvons y arriver, ensemble."


Isabella observa sa mère, à la fois fascinée et anxieuse. "Maman, tu es sûre de ce que tu fais ?"


Arianna la regarda, ses yeux déterminés. "Nous n'avons pas d'autre choix, Isabella. Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition. Pour la Confrérie, pour Rome."


Les deux femmes, mère et fille, unies par un objectif commun, travaillèrent tard dans la nuit, élaborant un plan audacieux pour infiltrer le château Saint-Ange et découvrir les secrets des Borgia. Leur rôle dans la bataille imminente pourrait bien être la clé de la victoire, même si cela signifiait affronter des dangers inconnus et utiliser des pouvoirs mystérieux au-delà de leur compréhension.


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Dès l'instant où la fumée blanche s'éleva au-dessus du Vatican, signalant l'élection d'un nouveau pape, Ezio Auditore et Niccolò Machiavelli comprirent que le temps pressait. Avec la cérémonie d'intronisation prévue pour le matin même, une fenêtre d'opportunité unique s'ouvrait pour atteindre Rodrigo Borgia avant qu'il ne consolide son pouvoir en tant que pape.


Dans la salle du conseil du quartier général des Assassins, l'air était chargé d'une tension électrique. Ezio et Machiavelli, entourés des membres clés de la Confrérie, s'affairaient à finaliser les préparatifs de ce qui serait la bataille finale contre les Borgia. Les cartes de Rome étaient étalées sur la grande table en bois, marquées de divers points et itinéraires d'attaque. Chaque Assassin présent connaissait l'importance de la mission qui les attendait et l'urgence de la situation.


"Ezio, nous avons une seule chance de stopper Rodrigo," déclara Machiavelli, son regard fixé sur la carte. "La cérémonie d'intronisation sera bien gardée, mais la procession à travers la foule offrira un moment de vulnérabilité. Nous devons frapper précisément à ce moment-là."


Ezio, debout à côté de Machiavelli, acquiesça. "Nous devons diviser nos forces. Un groupe créera une diversion pour attirer l'attention des gardes, tandis que l'autre s'approchera de Rodrigo pendant la procession. Nous ne pouvons pas laisser cette opportunité nous échapper."


La salle bourdonnait d'activité alors que les Assassins discutaient des détails de leur plan. Ezio parla de Leonardo da Vinci et proposa certaines de ses inventions spécifiques qui pourraient les aider dans leur entreprise, tandis que La Volpe offrait son expertise en matière d'espionnage pour s'assurer que leur approche soit la plus discrète possible.


"Ezio, la réussite de cette mission repose sur notre capacité à rester invisibles jusqu'au dernier moment," souligna La Volpe. "Les gardes de Rodrigo seront sur leurs gardes, surtout après la tentative d'assassinat récente."


Ezio se tourna vers les membres de la Confrérie, son expression grave mais déterminée. "Chacun de vous a été choisi pour cette mission parce que vous êtes les meilleurs. Nous avons lutté ensemble, souffert ensemble, et maintenant, nous avons l'occasion de mettre fin à la tyrannie des Borgia une bonne fois pour toutes."


L'assemblée des Assassins ressentit le poids des mots d'Ezio. Le silence qui suivit était empli d'une résolution inébranlable. Chacun était conscient du danger, mais aussi de l'importance cruciale de leur tâche.


Ezio, Machiavelli et leurs compagnons savaient que les heures à venir détermineraient le sort de la ville et peut-être même de l'histoire elle-même. Avec une détermination farouche, ils se préparaient à affronter leur destin, prêts à risquer leurs vies pour la liberté de Rome.


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Dans l'atmosphère feutrée de l'atelier de Léonardo da Vinci, Frédérico Auditore et le maître lui-même se tenaient côte à côte, entourés de croquis, de plans et d'un prototype qui, contre toute attente, semblait promettre le don de voler. L'inventeur et le jeune Assassin, unis par un même but, préparaient avec soin leur rôle dans la bataille finale qui se profilait à l'horizon.


Léonardo, avec l'enthousiasme et la passion qui le caractérisaient, expliquait les subtilités de sa dernière invention. "Frédérico, cette machine s'inspire directement des oiseaux et des écrits d'Altaïr. Elle pourrait bien changer le cours de notre combat contre les Borgia."


Frédérico, les yeux brillants d'admiration et d'intérêt, scrutait chaque détail de la machine volante. "Léonardo, comment pouvons-nous l'utiliser dans la bataille ?" demanda-t-il, conscient de l'importance de chaque avantage qu'ils pourraient obtenir.


"Mon idée est de l'utiliser pour une attaque surprise," répondit Léonardo. "Imagine, Frédérico, survoler les murs du Vatican, inaperçu, pour atteindre Rodrigo Borgia lui-même. La confusion que cela pourrait semer parmi ses gardes nous donnerait l'avantage dont nous avons désespérément besoin."


Frédérico acquiesça, la stratégie prenant forme dans son esprit. "Et si j'étais celui qui pilotait la machine ? Je pourrais me glisser derrière les lignes ennemies avant qu'ils ne réalisent ce qui se passe."


Léonardo posa une main sur l'épaule de Frédérico, son regard sérieux mais plein de confiance. "Je n'ai aucun doute sur ta bravoure et ta compétence, Frédérico. Mais nous devons être prudents. La machine est encore en phase de test, et le moindre écart pourrait être fatal."


Les deux hommes se tournèrent vers la machine, l'examinant sous tous les angles. Léonardo fit quelques ajustements, tandis que Frédérico l'aidait, maintenant des pièces et passant des outils. Ensemble, ils travaillaient à affiner l'invention, chaque mouvement reflétant leur détermination commune.


"Quand partons-nous ?" demanda Frédérico, sa voix trahissant son impatience de passer à l'action.


"Au lever du jour," répondit Léonardo. "Nous aurons une courte fenêtre d'opportunité pendant la cérémonie d'intronisation. Tout doit être parfait."


La nuit tomba sur l'atelier, mais la lumière des bougies et l'intensité de leur travail chassaient l'obscurité. Frédérico et Léonardo, unis par une quête commune, peaufinaient leur plan, conscients que le sort de Rome pouvait bien reposer sur le succès de cette audacieuse invention.


Tandis que Frédérico s'entraînait à manier la machine volante sous l'œil attentif de Léonardo, une complicité silencieuse s'établit entre le maître et son apprenti. Ils savaient que les heures à venir seraient décisives, et que leur courage, leur ingéniosité et leur volonté de risquer le tout pour le tout seraient mis à l'épreuve dans la bataille finale contre les forces de Rodrigo Borgia.


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Dans le silence enveloppant de la nuit romaine, Ezio Auditore traversait les rues désertes, le poids de la réunion récente avec Machiavelli et La Volpe pesant lourdement sur ses épaules. Arrivé à l'atelier de Leonardo da Vinci, un lieu de génie et d'innovation, il trouva son ami et son fils, Frédérico, plongés dans la finalisation d'un prototype révolutionnaire.


L'atelier, baigné d'une lumière douce provenant de plusieurs lampes à huile, était rempli d'esquisses, de notes et d'instruments variés. Au centre, la machine volante attendait, presque vivante sous les mains habiles de Frédérico.


"Ezio, tu es de retour," accueillit Leonardo avec un mélange de soulagement et d'anticipation. "Comment s'est passée la réunion ?"


Ezio s'approcha, son regard fatigué mais résolu se posant sur le prototype. "Longue et éprouvante, Leonardo. Nous avons finalisé le plan. Demain, lors de la procession, nous lancerons notre attaque contre Rodrigo."


Frédérico leva les yeux vers son père, ses mains cessant leur travail. "Toute la Confrérie est mobilisée alors ?"


"Oui," répondit Ezio, sa voix ferme. "Nous serons dans la foule, sur les toits, partout. Ce sera une guerre ouverte s'il le faut."


Un silence chargé de tension s'installa, chacun conscient de l'ampleur de ce qui les attendait. Leonardo, brisant le silence, reprit : "Nous avons convenu, Ezio, que malgré le danger, seul Frédérico a les compétences pour manœuvrer la machine à ce moment critique."


Ezio tourna son regard vers son fils, une lueur d'appréhension visible dans ses yeux. "Frédérico, tu comprends les risques ?"


Frédérico, se redressant, rencontra le regard de son père avec une détermination inébranlable. "Je suis prêt, père. Je sais ce qui est en jeu."


Ezio posa une main sur l'épaule de Frédérico, un geste de soutien et de confiance. "Ton courage m'honore. Ton intervention depuis les airs sera cruciale. Si nous ne réussissons pas à atteindre Rodrigo depuis la foule, ta mission sera d'aider à pénétrer le Vatican et ouvrir les portes pour la Confrérie."


L'échange entre père et fils était empreint d'une gravité profonde, leurs regards communiquant bien plus que les mots ne pouvaient exprimer. L'acceptation du risque, la volonté de protéger leur cause à tout prix, liait Ezio et Frédérico dans un moment de compréhension mutuelle.


Leonardo, observant l'échange, ajouta : "Je m'assurerai que la machine soit prête. Frédérico, nous ferons un dernier essai au lever du jour."


Léonardo, plongé dans l'élaboration de sa machine volante, laissa Ezio et Frédérico s'isoler dans un coin tranquille de son atelier. L'espace était encombré de croquis, d'outils, et de l'éclat sporadique des bougies qui jetait des ombres mouvantes sur les murs, créant une atmosphère intime pour la conversation entre père et fils.


Ezio, le visage marqué par les épreuves et la détermination, posa sa main sur l'épaule de Frédérico. "Mon fils," commença-t-il, la voix chargée d'émotion, "le moment est venu pour nous de parler franchement. Ce que nous nous apprêtons à faire pourrait bien changer le cours de notre lutte."


Frédérico, regardant son père, acquiesça silencieusement, son jeune visage reflétant une maturité forgée par les défis qu'ils avaient affrontés ensemble.


"Je sais que tu comprends les risques," continua Ezio. "Mais je veux que tu saches à quel point je suis fier de l'homme que tu es devenu. Tu portes en toi la force de ta mère, Arianna, et la ténacité des Auditore."


Un sourire triste éclaira brièvement le visage de Frédérico. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas te décevoir, père. Pour notre famille, pour la Confrérie."


Ezio, sentant l'émotion monter, changea de sujet, une tentative de détourner leur attention de l'ombre de l'incertitude qui planait sur eux. "Ta mère et ta sœur, elles... elles ont dû rester à l'écart de tout cela. Leur état les rend vulnérables, mais leur esprit reste avec nous, fort et déterminé."


"Je sais," répondit Frédérico, un éclat de tristesse dans les yeux. "Isabella a tant enduré. Et maman, sa force nous unit tous. Je souhaite seulement qu'elles puissent être à nos côtés, au cœur de l'action."


Ezio acquiesça, le regard perdu un instant dans les flammes vacillantes d'une bougie proche. "Elles jouent leur rôle, tout comme nous jouons le nôtre. Arianna a toujours été la colonne vertébrale de cette famille, et Isabella... sa bravoure nous inspire tous."


Les deux hommes partagèrent un moment de silence, chacun perdu dans ses pensées. Ezio, reprenant contenance, se redressa légèrement. "Mais maintenant, nous devons nous concentrer sur la tâche à accomplir. Ton vol demain pourrait bien être le facteur décisif de notre succès. Tu es prêt ?"


Frédérico rencontra le regard de son père, une flamme de détermination dans les yeux. "Je suis prêt. Pour la Confrérie, pour notre famille."


Ezio posa alors sa main sur la tête de Frédérico, un geste de bénédiction et de soutien. "Que les ombres te guident, mon fils."


Dans l'atmosphère tamisée de l'atelier, Ezio se rapprocha de Frédérico, l'étreignant maladroitement, une manifestation rare et puissante d'affection paternelle dans un moment chargé d'incertitude. La lourdeur de l'instant, teintée de fierté et d'appréhension, enveloppa les deux hommes. Ezio, conscient du poids de leurs prochaines actions et du danger qui les attendait, relâcha son fils, ses yeux cherchant à communiquer tout ce que les mots ne pouvaient exprimer.


"Il est temps pour moi de retourner au QG," dit Ezio d'une voix empreinte de réticence. "Nous avons des préparatifs finaux à compléter, et le matin ne tardera pas à se lever."


Frédérico, restant un instant dans le sillage de l'étreinte de son père, acquiesça silencieusement, la gravité du moment gravée dans son regard. "Je comprends, père. Que la nuit te porte conseil et clarté," répondit-il, ses mots un mélange de formalité et d'affection.


Ezio offrit un dernier regard à son fils, un mélange complexe de fierté, d'amour et d'inquiétude, avant de quitter l'atelier, sa silhouette se fondant rapidement dans l'obscurité de la nuit romaine.


Frédérico, resté seul avec Leonardo, se tourna vers l'inventeur, cherchant distraction et réconfort dans le travail. Mais Leonardo, observant attentivement le jeune homme, posa doucement son outil sur la table.


"Frédérico," commença-t-il, sa voix empreinte d'une sagesse douce et apaisante, "tu as travaillé sans relâche, et ton courage et ta détermination honorent ta famille et la Confrérie. Mais cette nuit, la veille d'un tel combat, il est essentiel de chercher force et réconfort auprès de ceux que tu aimes."


Frédérico le regarda, une lueur de résistance dans ses yeux, mais aussi une reconnaissance tacite de la vérité dans les paroles de Leonardo.


"Tu as raison, Leonardo. J'aimerais dire que je suis sans peur, mais la vérité est que l'incertitude de demain... C'est pesant," avoua-t-il, laissant tomber les barrières qu'il avait érigées autour de ses émotions.


Leonardo posa une main réconfortante sur l'épaule de Frédérico. "La peur est naturelle, mon garçon. Elle nous rappelle ce pour quoi nous combattons, et pourquoi il est si important de chérir chaque moment passé avec ceux qui nous sont chers. Va, rejoins ta mère et ta sœur. Puise dans leur présence la force dont tu auras besoin."


Frédérico, touché par les mots de Leonardo, acquiesça avec gratitude. "Merci, Leonardo. Pour tout."


Avec un dernier regard vers la machine volante et les plans éparpillés sur la table, Frédérico quitta l'atelier, son cœur alourdi par la pensée du lendemain, mais également allégé par la perspective de retrouver sa famille dans ces heures cruciales. La nuit, pleine de promesses et de périls, enveloppait Rome d'un manteau d'incertitude, tandis que Frédérico, guidé par les conseils de Leonardo, cherchait réconfort et force auprès de ceux qu'il aimait.


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Dans les profondeurs sombres de la nuit, alors que la ville elle-même semblait retenir son souffle en anticipation du tumulte à venir, le quartier général d'Ezio Auditore vibrait d'une activité frénétique. Un contraste saisissant se dessinait entre le calme habituel de ce sanctuaire d'Assassins et la tension palpable qui le parcourait désormais. Les couloirs, autrefois silencieux et propices à la méditation, étaient maintenant des veines à travers lesquelles circulait le sang chaud de la préparation. Les ordres, donnés avec une urgence pressante, résonnaient contre les murs de pierre, s'entremêlant avec les pas précipités des compagnons d'armes et le cliquetis métallique des lames se croisant en un salut silencieux à la bataille à venir.


C'était une nuit où le destin de bien des âmes serait irrévocablement lié à l'issue de l'aube naissante, où l'histoire elle-même attendait au tournant le résultat des conflits en germe. Ezio Auditore, figure centrale de cette tempête imminente, avançait avec une détermination silencieuse qui trahissait sa résolution inébranlable. Son esprit, cependant, vagabondait loin du fracas et du chaos, se projetant vers un avenir incertain, cherchant un instant de répit dans l'œil du cyclone.


Il monta les étages du bâtiment avec une hâte mesurée, son cœur lourd de l'anticipation d'un moment de paix volé au temps. La porte de la chambre qu'il partageait avec Arianna s'ouvrit sur une scène baignée dans la lumière blafarde de la lune, révélant sa silhouette solitaire, perdue dans l'abîme de ses propres pensées. Assise près de la fenêtre, elle semblait contempler la voûte céleste, cherchant peut-être des réponses dans le silence éloquent des étoiles.


Sa grossesse avancée enveloppait Arianna d'une aura de plénitude et de vulnérabilité, faisant d'elle l'incarnation vivante des enjeux pour lesquels Ezio se battait. Il s'approcha d'elle, chaque pas un pont jeté par-dessus les tourments de son âme, son regard capturé par la beauté simple de ce moment de tranquillité fragile.


« Arianna, » commença-t-il, sa voix un murmure presque étranger dans l'agitation prévalant au-dehors. Son timbre portait la gravité de leurs circonstances, mêlée à l'indéfectible tendresse qu'il éprouvait pour elle. Arianna se tourna vers lui, un sourire doux éclairant ses traits fatigués mais résolus, témoignant de la force intérieure qui l'animait.


« Ezio, tu es là. » La voix d'Arianna trahissait un mélange de soulagement et d'inquiétude, alors qu'elle se détournait de la fenêtre pour fixer son regard sur lui. Ses yeux, bien que marqués par la fatigue, brillaient d'un éclat résolu, capturant toute l'attention d'Ezio.


Ezio s'approcha, un sourire doux ourlant ses lèvres, malgré le poids des circonstances. « Comment pourrais-je être ailleurs ? » Sa voix était teintée d'une chaleur réconfortante, même si son cœur était serré par l'angoisse de la bataille imminente. « Tu ne dors pas ? »


Arianna secoua la tête, une mèche de cheveux s'échappant pour caresser son visage. « Comment le pourrais-je ? Avec tout ce qui nous attend au lever du jour... » Sa main trouva celle d'Ezio, leurs doigts s'entrelaçant dans une étreinte qui se voulait rassurante. « J'ai peur, Ezio. Peur de ce qui pourrait arriver, à toi, à nous... »


Ezio s'assit à ses côtés, enveloppant doucement Arianna de son bras. « Je sais, mon amour. Je ressens la même chose. Mais nous avons traversé tant d'épreuves ensemble. Chaque bataille, chaque mission... » Il marqua une pause, cherchant dans ses yeux un reflet de la force qui les avait toujours unis. « Cette fois-ci ne sera pas différente. Nous sommes des Assassins, oui, mais avant tout, nous sommes ensemble. »


Le regard d'Arianna s'adoucit, un sourire timide naissant sur ses lèvres. « Ensemble, » répéta-t-elle, comme pour en savourer chaque syllabe. « C'est tout ce qui importe, n'est-ce pas ? Que demain, peu importe l'issue, nous savons que nous avons partagé cet instant, ce... lien indéfectible. »


Ezio inclina la tête, capturant le regard d'Arianna avec une intensité qui parlait de promesses silencieuses et de vœux inexprimés. « Notre lien est notre plus grande force, Arianna. Et notre amour... c'est lui qui nous guide à travers l'obscurité. »


Arianna leva une main pour caresser doucement la joue d'Ezio, un geste empreint d'une tendresse infinie. « Je t'aime, Ezio. Pour tout ce que tu es, pour tout ce que nous sommes ensemble. Peu importe ce que demain nous réserve, je porterai cet amour avec moi, comme une armure. »


Ezio s'empara doucement de la main d'Arianna, portant ses doigts à ses lèvres dans un baiser plein de respect et de dévotion. « Et je t'aime, Arianna, plus que la vie elle-même. Notre amour est le phare qui guide mon retour, peu importe à quel point la bataille peut être sombre. »


Dans l'obscurité paisible de leur chambre, Ezio et Arianna se rapprochèrent, trouvant refuge dans les bras l'un de l'autre. Leurs corps se pressèrent dans une étreinte qui se voulait être un rempart contre l'incertitude du lendemain. Leur silence parlait plus que des mots, rempli d'une promesse mutuelle de toujours, un serment silencieux qui transcendait les mots.


Avec une lenteur empreinte de respect et d'amour, Ezio inclina sa tête, ses lèvres trouvant celles d'Arianna dans un baiser doux, mais chargé d'émotion. Ce baiser était une affirmation de leur engagement, un pacte scellé non pas dans l'ombre de la peur, mais dans la lumière de leur amour indéfectible. C'était leur façon de dire qu'aucune bataille, aucun destin ne pourrait jamais les séparer.


« Toujours, » murmura Ezio contre les lèvres d'Arianna, un mot qui portait en lui la force de leur union et la certitude de leur avenir commun.


« Toujours, » répéta Arianna, sa voix un souffle qui se mêlait à l'air entre eux, renforçant la promesse d'une vie partagée, quelles que soient les épreuves.


Leur étreinte s'approfondit, chacun cherchant à graver ce moment dans sa mémoire, un bastion de paix et d'amour contre la tempête à venir. Dans cet instant suspendu, Ezio et Arianna étaient bien plus que des Assassins, bien plus que des compagnons de lutte. Ils étaient deux âmes liées par un amour qui défiait le temps, l'espace et le destin.


Alors que la nuit s'écoulait lentement, ils restèrent enlacés, trouvant dans le silence et la chaleur de leur étreinte une force renouvelée. C'était là leur véritable armure, la certitude que, peu importe ce que le lendemain apporterait, ils le feraient face ensemble, avec la force de leur amour pour guide.


Cette nuit, à l'aube de la bataille, Ezio et Arianna avaient forgé un serment d'éternité, un vœu silencieux mais puissant de se retrouver, toujours, au-delà de la guerre, au-delà de la mort, dans l'infini de leur amour.


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Alors que l'aurore écartait doucement le voile de la nuit, teintant le ciel d'une palette de couleurs allant du bleu profond au rose pâle, Isabella et Frédérico se trouvaient dans le salon commun à l’étage du QG des assassins, un espace empreint des souvenirs de leur famille et de leur lutte commune. Le silence du matin n'était rompu que par le crépitement occasionnel du feu dans l'âtre et par leur conversation, un moment de répit dans la tourmente qui les attendait.


Frédérico, debout près de la fenêtre, observait le jour naissant, son regard perdu dans l'horizon qui s'illuminait peu à peu. Isabella, assise sur un des canapés usés par le temps mais confortables, le regardait, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Malgré la récente annonce de sa grossesse, qui la forçait à rester en arrière, son esprit était avec ceux qui partiraient au combat.


« Frédérico, » commença Isabella, sa voix trahissant une vulnérabilité qu'elle ne montrait que rarement. « Je... Je ne peux m'empêcher de craindre pour toi. »


Frédérico se tourna vers elle, un sourire tendre aux lèvres, cherchant à la rassurer malgré le tumulte de ses propres émotions. « Je sais, Isabella. Mais tu connais la vie que nous avons choisie. Chaque jour est une bataille, et demain ne fait pas exception. »


Isabella acquiesça, une larme naissante dans le coin de son œil. « Je vois l'homme et l'assassin que tu es devenu, Frédérico. Et je suis si fière de toi... Mais cela ne rend pas l'idée de te perdre moins terrifiante. »


Frédérico s'approcha d'elle et s'accroupit à ses côtés, prenant sa main dans la sienne. « Et je vois en toi un symbole de résilience, Isabella. Après tout ce que tu as enduré, captive des Borgia, contrainte à jouer un rôle que tu n'as jamais voulu... Tu es ici, forte et déterminée. »


Leur conversation était ponctuée de silences lourds de sens, de regards échangés qui en disaient long sur leur complicité et leur histoire commune. Dans ces moments, les mots étaient superflus ; leurs expressions, leurs gestes, et le contact de leurs mains parlaient pour eux.


« Nous avons eu nos tensions, » reprit Frédérico, son regard plongé dans celui de sa sœur. « Mais je veux que tu saches que, quoi qu'il arrive demain, je t'aime. Tu es ma sœur, mon alliée, et mon amie. »


Isabella sourit à travers ses larmes, touchée par ses mots. « Et tu es mon petit frère, mon protecteur, et ma fierté, Frédérico. Peu importe ce que demain nous réserve, je veux que tu te souviennes toujours de cela. »


Ils partagèrent une étreinte, un geste simple mais empli d'une affection profonde et d'une compréhension mutuelle qui transcendaient les mots. C'était un moment de reconnexion, un adieu non prononcé mais ressenti, à l'aube d'une bataille qui pourrait tout changer.


Alors qu'ils se séparaient, leurs yeux se rencontrèrent une dernière fois, un accord tacite entre eux. Ils savaient que, quelle que soit l'issue de la bataille à venir, le lien qui les unissait resterait indéfectible, une lumière dans l'obscurité des temps incertains.


C’est alors que la porte grinça légèrement annonçant l’arrivée de Ezio et Arianna. Ils firent leur entrée, leurs silhouettes se découpant contre la lumière naissante qui filtrait à travers les fenêtres. Leurs visages étaient empreints d'une gravité solennelle, reflet de l'importance du moment. Isabella et Frédérico se rapprochèrent pour les accueillir, et un silence lourd de non-dits enveloppa le groupe, témoignant de l'émotion qui pesait sur leurs cœurs.


Ezio, le regard empli d'une détermination mêlée d'appréhension, s'approcha le premier. Il posa une main sur l'épaule de Frédérico, le scrutant avec intensité, comme pour graver son image dans sa mémoire. « Prends soin de toi, mon fils. Montre-leur de quoi un Auditore est capable. »


Frédérico hocha la tête, une lueur de résolution brillant dans ses yeux. « Je ne te décevrai pas, père. »


Arianna s'avança ensuite vers Frédérico, l'enlaçant doucement. « Garde la foi, mon fils. Ton courage et ta force sont l'héritage de notre famille. » Les yeux de Frédérico s'embuèrent de larmes, mais il acquiesça, puisant du réconfort dans les paroles de sa mère.


Le moment des adieux était arrivé, chargé d'une intensité émotionnelle presque palpable. Les liens familiaux, tissés à travers des années de luttes et de victoires, de pertes et de retrouvailles, conféraient à cet instant une dimension sacrée.


Avec une solennité qui sied à la gravité de l'heure, Ezio se tourna vers Arianna, lui prenant les mains. « C'est le moment, mon amour. Nous avons préparé notre vie entière pour cela. »


Arianna, la force tranquille incarnée, répondit d'un regard empreint de fierté et d'amour. « Ensemble, toujours. »


Le silence qui suivit fut un hommage muet à leur détermination commune, à la veille de la bataille finale qui déciderait de leur destin et de celui de leur cause.


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À l'aube pleinement levée, le QG des Assassins, autrefois un lieu de stratégies secrètes et de préparation minutieuse, s'était transformé en une ruche d'activité et d'émotions palpables. Ezio, en tête, ajustait son équipement avec une précision qui trahissait des années d'expérience et de combats. À ses côtés, Frédérico, les autres hommes, et même quelques femmes déterminées à défendre leur cause, vérifiaient une dernière fois leurs armes et armures. Chaque geste, chaque regard échangé, portait en lui la gravité du moment, une promesse silencieuse de lutte et de sacrifice pour les idéaux qui les animaient.


Dans ce tumulte de préparatifs, Ezio trouva un moment de calme en croisant le regard d'Arianna. C'était un regard qui en disait long, une conversation muette mais d'une intensité rare entre deux âmes liées par un amour profond et des combats partagés. Leurs yeux se rencontrèrent, et dans ce silence chargé d'émotion, tout fut dit : la peur, l'espoir, la détermination et, par-dessus tout, l'amour inconditionnel qui les unissait. Un amour qui avait survécu à des épreuves inimaginables, un amour qui était leur force.


Arianna, debout, le cœur lourd mais l'esprit résolu, offrit à Ezio un sourire qui se voulait rassurant, mais qui ne pouvait cacher entièrement la tempête d'émotions qui agitait son âme. Ezio répondit d'un sourire tendre, un geste de la main qui disait à la fois adieu et promesse de retour. C'était un dernier échange de regards entre eux, un adieu peut-être, mais aussi une affirmation silencieuse de leur lien indissoluble.


À côté d'Arianna, Isabella observait la scène, ses propres émotions mêlées d'admiration et d'inquiétude pour son frère et pour tout ce qui allait suivre. La force et la résilience qu'elle voyait chez sa mère et dans les yeux de chaque Assassin présent lui donnaient courage et espoir.


Alors que les premiers rayons du soleil perçaient plus fermement à travers les fenêtres, illuminant la scène d'une lumière dorée, le groupe se mit en mouvement. Avec Ezio à leur tête, ils quittèrent le QG, franchissant le seuil de leur refuge pour marcher vers le lieu de la bataille finale. Derrière eux, Arianna et Isabella restèrent debout, deux silhouettes solitaires mais puissantes, des phares de force et de courage face à l'incertitude des heures à venir.


Le murmure du vent à travers les rues semblait porter les prières et les espoirs de ceux qui restaient derrière, un souffle d'encouragement pour les guerriers qui s'éloignaient. La bataille finale était à l'horizon, une lutte qui déciderait du destin de tous ceux qu'ils aimaient et de la cause pour laquelle ils avaient tant sacrifié.


Dans cette aube nouvelle, alors que le jour se levait sur une Rome baignée de lumière et d'ombre, Ezio, Arianna, et tous ceux qui faisaient partie de cette famille choisie se tenaient à la croisée des chemins. Devant eux, la promesse d'un avenir forgé dans le feu de leur volonté indomptable, un avenir dont chaque instant serait précieux, chaque bataille un pas de plus vers la liberté ou l'oubli.

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