L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance

Chapitre 22 : Guerre ouverte

4997 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/11/2024 13:58

Dans la pénombre d'une salle secrète, située dans les entrailles labyrinthiques de Rome, Ezio Auditore, Frédérico, Arianna, et Niccolò Machiavelli étaient réunis autour d'une table robuste. Des cartes de Rome s'étendaient devant eux, marquées de divers symboles et annotations.


Ezio, l'expression grave, fixait la carte du quartier du Vatican, le bastion de pouvoir des Borgia. « Nous devons intensifier nos efforts. Rodrigo Borgia a serré ses griffes autour de Rome, et maintenant il retient Isabella, sous ce prétexte de contrat de fiançailles, » dit-il d'une voix basse mais empreinte de colère contenue.


Arianna, malgré sa grossesse avancée, était d'une présence imposante. Son regard déterminé balayait la carte. « Nous devons utiliser leur arrogance contre eux. Ils ne s'attendent pas à ce qu'une Auditore se trouve déjà dans leur forteresse. Isabella est notre atout. »


Frédérico, animé par une flamme nouvelle depuis la captivité d'Isabella, acquiesça, le poing serré. « Nous devons frapper là où ils se sentent les plus en sécurité. Les rues de Rome sont notre terrain, et le peuple, notre allié. »


Machiavelli, l'esprit toujours stratégique, pointa du doigt un secteur proche du Campo Marzio. « Cesare a prévu une parade militaire ici pour démontrer sa puissance. C'est là que nous frapperons, en plein cœur de leur démonstration de force. »


Ezio se pencha sur la carte, ses yeux analysant chaque détail. « Nous diviserons nos forces. Un groupe, mené par moi, s'attaquera aux généraux de Cesare pendant la parade. Frédérico, tu conduiras une autre équipe pour saboter leur artillerie. Arianna, tu coordonneras nos mouvements depuis ici, avec l'aide de nos alliés. »


Arianna hocha la tête, ses yeux brillants d'une intelligence aiguisée. « Je m'assurerai que nos communications restent secrètes et que nous soyons toujours un pas devant eux. »


Frédérico ajouta, « Nous utiliserons les toits, les passages secrets, tout ce que Rome nous offre pour mener notre guerre. Les Borgia doivent comprendre qu'ils ne sont plus les maîtres incontestés de cette ville. »


Machiavelli esquissa un sourire fin. « Et ainsi, nous montrerons au peuple de Rome que les Assassins sont leur véritable espoir. »


Ezio se leva, son regard parcourant les visages de ses compagnons. « Pour la liberté. Pour Rome. Pour Isabella. Que la guerre commence. »


Dans l'unité et la détermination, ils se levèrent, chacun conscient du rôle crucial qu'il avait à jouer dans cette guerre ouverte. Les rues de Rome allaient bientôt être témoins d'une révolution, menée par des ombres déterminées à renverser le joug des Borgia.


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La nuit enveloppait Rome de son manteau sombre, transformant les rues en labyrinthes ombragés où seuls les bruits de pas furtifs et le murmure lointain de la ville rompaient le silence. Au-dessus, les étoiles scintillaient, indifférentes aux desseins des mortels en contrebas. Sur les toits du Campo Marzio, Ezio Auditore et son fils Frédérico se mouvaient avec une grâce presque surnaturelle. Leurs silhouettes se découpaient contre le ciel nocturne, tels des spectres de vengeance.


Ezio, vêtu de sa tenue emblématique de Maître Assassin, affichait une détermination implacable. Sa cape, d'un rouge profond, ondulait dans la brise nocturne, tandis que son armure brillait faiblement sous le clair de lune. À ses côtés, Frédérico, vêtu de manière similaire, était son reflet plus jeune, la même intensité ardente dans les yeux.


Leur cible, un général des Borgia, réputé pour sa cruauté et sa fidélité aveugle à Cesare, représentait un obstacle majeur dans leur lutte pour la liberté de Rome. Il résidait dans une demeure opulente, un bastion de force et de pouvoir au cœur de la ville, protégée par des murs épais et une garde impitoyable.


Ezio et Frédérico observaient la demeure depuis un toit voisin, évaluant chaque garde, chaque entrée, chaque possibilité. « Il y aura des patrouilles, » murmura Ezio, son regard perçant analysant les mouvements au sol. « Nous devons être rapides et silencieux. »


Frédérico acquiesça, ses yeux suivant le chemin qu'ils devraient emprunter pour atteindre leur cible. « Nous devons aussi être prêts à tout imprévu. »


Ezio posa sa main sur l'épaule de son fils, un geste à la fois de soutien et de reconnaissance. « Tu es prêt pour cela, Frédérico. Ensemble, nous allons frapper un coup décisif contre les Borgia. »


Ils se mirent en mouvement, leurs corps se déplaçant avec une agilité et une précision qui trahissaient des années d'entraînement et d'expérience. Ils sautaient de toit en toit, se glissant à travers les ombres, invisibles aux yeux des gardes en contrebas.


Arrivés au bord du toit le plus proche de la demeure, Ezio sortit une petite flasque de son équipement. D'un geste rapide, il la lança dans la cour, où elle se brisa en silence, libérant une fumée dense et opaque. Les gardes, pris de panique, se dispersèrent, cherchant l'origine de cette perturbation.


Profitant de la confusion, Ezio et Frédérico bondirent dans la cour, leurs lames prêtes à frapper. Ils se faufilèrent à travers la fumée, chaque mouvement calculé pour éviter la détection tout en se rapprochant de leur proie.


Le général, alerté par le tumulte, sortit précipitamment, flanqué de ses gardes personnels. Ezio échangea un regard avec Frédérico ; le moment était venu. Ensemble, ils jaillirent de l'ombre, telles des tempêtes de vengeance. Les lames d'Ezio sifflaient dans l'air, frappant avec une précision mortelle, tandis que Frédérico, rapide et impitoyable, se frayait un chemin vers le général.


Dans un ballet mortel d'acier et de sang, père et fils se battaient côte à côte, unis par un objectif commun et une volonté inébranlable. La nuit elle-même semblait retenir son souffle, témoin silencieuse de ce moment décisif dans leur lutte acharnée pour la liberté.


Le combat s'intensifiait, plongeant la cour dans un tourbillon de violence et de chaos. Les gardes, pris au dépourvu par l'assaut soudain et impitoyable des Assassins, tombaient un à un sous les coups précis d'Ezio et Frédérico. Le général, un colosse vêtu d'une armure lourde, brandissait une épée massive, ses yeux lançant des éclairs de fureur.


Frédérico, malgré son jeune âge, combattait avec une assurance et une habileté qui trahissaient des années d'entraînement rigoureux. Chaque mouvement, chaque coup porté, reflétait les leçons apprises auprès de sa mère, Arianna, et peaufinées par son père. Sa jeunesse lui conférait une agilité et une rapidité qui contrastaient avec la force brute et l'expérience d'Ezio.


Ezio, tout en combattant, observait son fils avec un mélange de fierté et d'inquiétude. Il voyait en Frédérico l'écho de sa propre jeunesse, la même soif de justice et le même engagement inébranlable envers leur cause. Mais il voyait également les risques, les dangers inhérents à leur vie d'Assassin, et cela lui serrait le cœur.


Le général, réalisant qu'il était la cible principale, concentra ses efforts sur Ezio, le considérant comme la plus grande menace. Ses attaques étaient puissantes, mais prévisibles pour un Assassin de la trempe d'Ezio, qui les esquivait avec une grâce presque dansante.


Frédérico, saisissant une opportunité, se glissa derrière le général, son poignard à la main. Il attendait le moment propice, un instant de distraction, pour porter le coup décisif. Ezio, remarquant l'approche de son fils, fit un pas en arrière, permettant à Frédérico de prendre le devant.


Le général se retourna, surpris par la présence de Frédérico. Dans ses yeux, une lueur de mépris pour ce jeune adversaire, qu'il jugeait clairement inférieur. Mais il sous-estimait la détermination et la compétence du jeune Assassin.


Dans un éclair de mouvement, Frédérico esquiva un coup puissant de l'épée du général, se rapprochant suffisamment pour porter son attaque. Avec une précision chirurgicale, il planta son poignard dans un interstice de l'armure du général, trouvant le point faible, le cœur.


Le général s'effondra, les yeux écarquillés par la surprise et la douleur. Frédérico se tenait debout, son regard fixé sur l'homme qu'il venait de vaincre, ressentant à la fois la gravité de son acte et la satisfaction d'avoir accompli son devoir.


Ezio s'approcha de son fils, posant sa main sur son épaule. Dans ses yeux, une lueur de fierté mêlée de respect. « Bien joué, Frédérico. Tu as prouvé aujourd'hui que tu es digne de l'héritage des Auditore. »


Dans le sillage de leur victoire décisive, Ezio et Frédérico se trouvaient confrontés à un nouvel obstacle : une horde de gardes Borgia, alertée par le tumulte du combat, affluait vers eux. L'air était saturé du son de l'acier et des cris, tandis que des renforts envahissaient la cour, prêts à venger la mort de leur général.


Ezio, comprenant que rester plus longtemps transformerait leur succès en désastre, fit signe à Frédérico. « Il est temps de partir. »


En parfaite harmonie, père et fils se frayèrent un chemin à travers les gardes, leurs mouvements coordonnés avec une efficacité mortelle. Chaque pas, chaque bond était calculé pour semer confusion et désarroi parmi leurs ennemis.


Ezio fit irruption en première ligne, sa lame secrète fauchant un garde après l'autre, tandis que Frédérico le couvrait, utilisant ses dagues pour neutraliser les menaces à distance. Leur progression semblait presque chorégraphiée, une danse de mort exécutée avec une précision et une grâce impitoyables.


Parvenant à un mur bas, Ezio sauta, s'agrippant à une corniche avant de se hisser sur le toit. Frédérico le suivit de près, démontrant une agilité qui n'avait rien à envier à celle de son père. Sur les toits, leur avantage était indéniable. Ils couraient, sautaient, se déplaçant avec une aisance presque irréelle, laissant les gardes désorientés et impuissants dans les ruelles sombres en contrebas.


Alors qu'ils se déplaçaient à travers les toits de Rome, Ezio jetait des regards occasionnels à Frédérico, son cœur empli d'une fierté paternelle. Malgré la tension de la situation, il ne pouvait s'empêcher de reconnaître le potentiel et la force de son fils, qui avait clairement embrassé l'héritage des Assassins avec une ferveur et un talent remarquables.


Frédérico, sentant le regard de son père, lui rendit son regard, un sourire fugace et confiant sur les lèvres malgré le danger qui les entourait. Il se sentait revigoré, fortifié par l'expérience du combat aux côtés de son père, sentant en lui la montée d'une assurance nouvelle.


Ils continuèrent leur course effrénée, s'éloignant rapidement du chaos qu'ils avaient laissé derrière eux. Les rues de Rome, avec leurs secrets et leurs ombres, offraient refuge et protection, permettant aux deux Assassins de disparaître dans la nuit, insaisissables et libres.


Une fois en sécurité, Ezio posa sa main sur l'épaule de Frédérico, le regardant droit dans les yeux. « Ce soir, tu as prouvé que tu es non seulement mon fils, mais aussi un frère d'armes. Ensemble, nous sommes une force inarrêtable. »


Dans le silence de la nuit, père et fils partagèrent un moment de compréhension mutuelle, unis non seulement par le sang, mais aussi par un engagement commun envers leur cause et un respect profond l'un pour l'autre. Ils étaient plus que de simples alliés ; ils étaient une force unie, un duo d'Assassins prêts à défendre leur famille et leur liberté contre tous les ennemis.


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Dans le dédale de couloirs du quartier général clandestin des Assassins, Arianna, portant avec grâce les signes de sa grossesse avancée, sortait d'une réunion intense avec Machiavelli. Leur discussion, empreinte de stratégie et de tactique, avait laissé Arianna pensive, son esprit tourné vers les enjeux auxquels leur Ordre faisait face.


Alors qu'elle déambulait dans les couloirs, ses pensées furent interrompues par la vision d’un Frédérico exalté, qui suivait de près Léonardo Da Vinci. Le maître inventeur, avec son enthousiasme habituel, expliquait les dernières améliorations apportées à sa machine volante, un projet qui avait longtemps captivé son imagination. Frédérico, les yeux brillants d'admiration et de curiosité, prenait des notes, captivé par chaque mot de Léonardo.


Absorbée par cette scène, Arianna faillit percuter Ezio, qui se trouvait sur son chemin. Avec une agilité et une grâce qui défiaient son âge, Ezio esquiva habilement le choc imminent et, au lieu de cela, enveloppa Arianna dans ses bras dans un mouvement fluide et protecteur.


Leur étreinte était un havre de tendresse et d'amour, un moment de calme dans le tourbillon de leur vie d'Assassins. Ezio, regardant Arianna avec une affection profonde, murmura, « Comment vas-tu, mon amour ? »


Arianna, se blottissant tendrement dans les bras d'Ezio, lui offrit un sourire doux, ses yeux reflétant la sérénité de ce moment partagé. « Mieux maintenant, » dit-elle, sa voix douce comme une mélodie, révélant combien sa présence à ses côtés apaisait son âme et réchauffait son cœur.


Ezio, son regard se perdant un instant dans la profondeur de ses yeux, se laissa emporter par l'affection qu'il éprouvait pour elle. Puis, son attention se détourna doucement vers la silhouette de Frédérico qui s'éloignait au bout du couloir. Dans ses yeux brillait une lueur de tendresse paternelle mélangée à un soupçon de mélancolie. « Frédérico... il a tant grandi, n'est-ce pas ? » sa voix, vibrante d'émotion, trahissait la fierté d'un père. « Je le vois s'épanouir de jour en jour, absorbant chaque leçon de Léonardo, chaque défi de l'entraînement. » Un soupir s'échappa de ses lèvres, révélant une inquiétude profonde. « Mais, Arianna, le chemin qu'il choisit... il est semé de dangers. C'est le même chemin sinueux et périlleux que nous avons parcouru, et ça m'inquiète. »


Arianna, son regard empli d'amour et de compréhension, posa une main réconfortante sur le bras d'Ezio. « Il est fort, Ezio, incroyablement fort. » Sa voix était douce, un murmure rassurant dans le silence du couloir. « Il a hérité de la force de son père et de la sagesse de sa mère. Nous avons fait tout notre possible pour le préparer à ce monde, à ses défis et à ses merveilles. Il est prêt, Ezio, plus que nous ne l'étions peut-être à son âge. »


Un sourire, lent et chaleureux, se dessina sur les lèvres d'Ezio, apaisé par les paroles d'Arianna. Dans ce sourire, il y avait la reconnaissance d'une vérité partagée, la confiance en la force et la résilience de leur fils, et la tranquillité d'un amour profond et inébranlable.


Le regard d'Ezio, empreint d'une tendresse inquiète, se perdit un instant dans le vague, comme s'il cherchait un visage familier dans les ombres du corridor. Sa voix, teintée d'une note grave, rompit le silence. « Et Isabella... As-tu eu des nouvelles d'elle ? » Ses mots semblaient porter tout le poids de son inquiétude paternelle.


Arianna, son visage s'assombrissant un instant sous le poids de la situation, prit une profonde inspiration. « Peu, malheureusement. Les Borgia bloquent toute tentative de communication. Mais, » son ton se fit plus déterminé, « nous avons peut-être une opportunité. Un bal est organisé par Lucrézia Borgia. Cela pourrait être le moment que nous attendons pour reprendre contact avec Isabella. »


Ezio, à ces mots, sentit une vague de résolution mêlée d'anxiété le submerger. Son regard se durcit, reflétant le mélange complexe de peur et d'espoir qui l'habitait. « Isabella... » Sa voix, chargée d'émotion, tremblait légèrement sous l'effet de ses pensées. « Elle a toujours eu cette force remarquable, cette capacité à s'adapter et à survivre, qui me rappelle tant Frédérico. » Il marqua une pause, son regard se perdant un instant dans le vide, comme s'il pouvait voir au-delà des murs qui les entouraient. « Elle survivra, j'en suis sûr. Mais l'idée de la savoir entre les mains des Borgia... C'est une pensée qui me hante jour et nuit. »


Dans le regard d'Ezio se lisait un mélange complexe d'émotions. La préoccupation d'un père pour sa fille capturée se mêlait à la détermination inébranlable d'un Assassin. Ses yeux, habituellement si pleins de résolution et de force, révélaient une vulnérabilité qu'il ne partageait qu'avec Arianna. Puis, doucement, avec une tendresse infinie, sa main se posa sur le ventre arrondi d'Arianna. « Et toi, comment te sens-tu ? » demanda-t-il, sa voix trahissant un mélange de préoccupation et d'espoir. « J'espère être là pour cet enfant, d'une manière que je n'ai pas pu l'être pour Frédérico et Isabella. »


Arianna, émue par cette sincérité rare chez Ezio, porta sa main à sa joue, la caressant avec une douceur qui contrastait avec la rudesse de leur vie quotidienne. « Ezio, le passé est derrière nous, » dit-elle, sa voix douce et réconfortante. « Ce qui compte, c'est ce que nous faisons maintenant, ce que nous sommes aujourd'hui. » Son regard était empli d'amour et de compréhension. « Et tu es un père et un mari merveilleux. Nos enfants le savent et t'aiment, non pour tes exploits en tant qu'Assassin, mais pour l'amour que tu leur portes. »


Dans les yeux d'Ezio brillait un amour profond et inébranlable pour Arianna, un amour qui avait été leur ancre dans les moments les plus tumultueux. Ils s'embrassèrent, un baiser qui était bien plus qu'un simple geste d'affection. C'était une promesse d'avenir, une affirmation de leur amour inconditionnel, qui avait survécu et s'était renforcé au fil des épreuves.


Ce moment de tendresse entre eux était un rappel puissant de ce pour quoi ils se battaient : non seulement pour la liberté de Rome, mais aussi pour les moments précieux de paix, d'amour et de joie qu'ils partageaient en famille. Ensemble, ils formaient une union indestructible, unie par l'amour, la famille et un engagement commun pour leur cause. C'était une promesse d'un avenir meilleur, peu importe les défis à venir.


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Dans la salle de stratégie, éclairée par la lueur vacillante des bougies, Ezio Auditore et Niccolò Machiavelli se penchaient sur une grande carte de Rome étalée sur une table robuste. Dans la pénombre de la salle de stratégie, où la lumière des bougies dansait sur les murs de pierre, créant des ombres mouvantes, la carte, un réseau complexe de rues et de quartiers, était ponctuée de marqueurs colorés, symbolisant les territoires nouvellement conquis par les Assassins.


Ezio, les mains fermement posées sur le bois usé de la table, désignait un secteur récemment libéré, son doigt glissant sur les contours minutieusement dessinés. « L'entraînement des recrues progresse bien, » commença-t-il, sa voix portant un mélange de fierté et de sérieux. « Les missions d'assassinat contre les généraux Borgia ont été particulièrement efficaces. Elles ont semé le trouble et la confusion dans leurs rangs. Nous gagnons du terrain, Niccolò. »


Ses yeux parcouraient la carte, chaque marqueur représentant une victoire, un pas de plus vers la libération de Rome. Il y avait dans son regard une lueur stratégique, celle d'un leader qui avait vu et planifié chaque mouvement, chaque action avec une précision chirurgicale. La carte n'était pas seulement un tableau de la ville ; c'était un champ de bataille où chaque quartier repris marquait une avancée dans leur lutte contre l'oppression des Borgia.


« Nos recrues se sont montrées à la hauteur des défis, » poursuivit Ezio. « Ils ont appris rapidement, s'adaptant à chaque nouvelle situation avec un courage et une détermination qui me rendent fier. » Sa voix était teintée d'un respect évident pour ces jeunes hommes et femmes qui avaient choisi de se lever contre l'injustice, suivant le chemin périlleux des Assassins.


Il retira sa main de la carte et se redressa légèrement, son regard se fixant dans le vide, comme s'il visualisait les prochains mouvements, les prochaines stratégies. « Avec chaque général Borgia que nous éliminons, nous affaiblissons leur emprise sur Rome. Leur réseau de peur et de contrôle se délite. » Il y avait dans sa voix une détermination implacable, celle d'un homme qui avait consacré sa vie à une cause plus grande que lui.


Ezio se tourna légèrement vers Machiavelli, cherchant son regard, un signe d'approbation ou de suggestion. Cette salle, avec ses cartes et ses bougies, était le cœur nerveux de leur rébellion, le lieu où les plans prenaient vie, où la liberté de Rome se dessinait peu à peu, sous leurs mains habiles et déterminées.


Machiavelli, son regard toujours fixé sur la carte, hocha la tête lentement en signe d'acquiescement. « Les progrès sont réellement impressionnants. » Puis, son expression se fit plus grave, ses yeux s'assombrissant légèrement. « Cependant, Ezio, j'ai des préoccupations. J'ai entendu dire qu'Arianna s'est plongée dans l'étude de certains livres... obscurs. Des textes anciens, peut-être même dangereux. » sa voix, empreinte d'une inquiétude sincère, révélait sa crainte des conséquences imprévisibles de telles recherches.


Ezio, sentant une pointe d'irritation lui piquer le cœur, se tourna vers Machiavelli. Sa réponse fut ferme, presque défensive. « Arianna sait ce qu'elle fait. Elle a toujours été prudente dans ses recherches. Elle ne se laisserait jamais emporter par la curiosité sans considérer les risques. » Dans sa voix, on percevait une défense instinctive, un désir de protéger sa femme et ses secrets.


Machiavelli fronça légèrement les sourcils, insistant sur son point. « Ezio, personne mieux que toi ne connaît les dangers que représentent le pouvoir et les secrets. L'histoire nous a montré à maintes reprises les ravages que peuvent causer de telles connaissances lorsqu'elles sont mal gérées. Nous ne pouvons nous permettre aucune imprudence. »


Ezio, le regard devenu dur, presque accusateur, interrogea Machiavelli. « Mises à part tes craintes, ne fais-tu pas confiance à Arianna ? Après toutes ces années de service, après tout ce qu'elle a sacrifié pour notre cause ? »


Machiavelli, visiblement ébranlé par la question mais résolu à maintenir sa position, répondit avec une fermeté égale. « Ce n'est pas une question de confiance, Ezio. C'est une question de sécurité et de prudence. » Son regard, sérieux et intense, se posa sur Ezio. « En ces temps incertains, nous devons être d'autant plus vigilants, même envers ceux que nous considérons comme nos proches alliés. »


Après une pause lourde de non-dits, Machiavelli quitta la pièce sans un mot de plus, laissant Ezio seul avec ses pensées tourmentées. L'air de la salle semblait s'être alourdi, chargé de la tension de leur échange. Ezio resta là, fixant la porte par laquelle Machiavelli avait disparu, absorbé par un mélange de frustration, de doute et de préoccupation. Les mots de Machiavelli résonnaient dans son esprit, une mise en garde contre les dangers insidieux de la connaissance et du pouvoir, et la nécessité de trouver un équilibre entre la confiance et la prudence.


La salle semblait plus silencieuse, plus sombre, alors qu'il réfléchissait à la lourde charge de sa position en tant que mentor et leader. Le poids de chaque décision, de chaque action, pesait lourdement sur ses épaules, un fardeau qu'il portait avec une dignité silencieuse.


Son esprit dériva vers la Pomme d'Éden, ce mystérieux artefact presque reconstitué, caché loin des regards indiscrets. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Arianna et à la réaction inhabituelle de la Pomme en présence du bébé qu'elle portait. Ces pensées l'inquiétaient profondément, tissant un réseau complexe de questions et de craintes dans son esprit. Cependant, il savait qu'il ne pouvait se permettre de se laisser consumer par ces préoccupations, pas maintenant, pas alors que tant de choses dépendaient de lui.


Comme si le destin avait entendu ses pensées troubles, la porte restée entrouverte s'ouvrit davantage, révélant Léonardo Da Vinci, son visage illuminé par une excitation palpable. « Ezio, j'ai besoin de ton aide pour cette fichue machine ! » s'exclama-t-il, son ton trahissant un mélange de frustration et d'enthousiasme caractéristique.


L'apparition soudaine de Léonardo apporta un changement bienvenu à l'atmosphère pesante de la pièce. Son énergie et sa passion étaient contagieuses, et Ezio ne put s'empêcher de ressentir un regain d'énergie et de concentration. Il se leva, secouant légèrement la tête pour chasser les ombres de ses préoccupations.


« Léonardo, toujours à chercher à repousser les limites de l'impossible, » dit Ezio avec un sourire, retrouvant un peu de son énergie habituelle. En se dirigeant vers la porte, il sentait le fardeau de ses responsabilités s'alléger un peu, remplacé par la curiosité et l'excitation face à la nouvelle invention de son ami.


En suivant Léonardo, Ezio laissa derrière lui la salle de stratégie, avec ses cartes et ses conflits, pour se plonger dans un monde de créativité et d'innovation. C'était un rappel opportun que, malgré les défis et les difficultés, il y avait toujours de la place pour l'espoir et le progrès. En compagnie de Léonardo, Ezio se sentait prêt à affronter les nouvelles aventures que la journée lui réservait.


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Dans une salle autrefois éclairée par la douce lueur des chandelles, Arianna avait posé son regard fixe sur la Pomme d'Éden presque complète. Ce mystérieux artefact, palpitant d'une énergie ancienne, semblait presque hors du temps. Elle savait que l'objet détenait une puissance incalculable, mais que cette puissance était équivalente à son potentiel danger.


Son regard s'était déplacé vers son ventre arrondi. Son enfant à naître était connecté à cet objet de manière inexpliquée. Après une hésitation mesurée, elle avait placé ses mains sur la Pomme.


Quand ses doigts s'étaient posées sur la surface sculptée, la salle s'était emplie d'une lumière surnaturelle. Le cœur de l'artefact pulsait en synchronie avec le petit être qui grandissait en elle.


Les visions s'étaient alors manifestées. Tout d'abord, elle avait vu Ezio en combat rapproché avec Rodrigo Borgia, un affrontement empli de furie et de destinée. Les visages des deux hommes étaient marqués par la gravité de leur lutte, mais dans les yeux d'Ezio, il y avait une détermination qui transperçait même le voile de la vision.


Puis l'image avait changé. Elle avait vu Isabella, ses yeux remplis de larmes, un désespoir palpable sur son visage. Le décor autour d'elle était somptueux, mais les dorures et les velours semblaient presque fanés à côté de sa tristesse. Arianna avait ressenti un tiraillement dans son cœur, consciente que cette vision reflétait une réalité actuelle ou à venir.


La vision s'était encore métamorphosée, cette fois-ci laissant place à Frédérico en pleine bataille. Il était entouré par une armée, mais il luttait avec l'aisance d'un guerrier né. Sa lame dansait dans l'air, fauchant adversaire après adversaire. Malgré les odds défavorables, il semblait indomptable, inarrêtable.


Mais la dernière vision l'avait troublée le plus. Une jeune femme marchait dans une rue aux accents étrangers, son environnement rempli de couleurs chaudes et de motifs méditéranéens. Cette femme, elle avait les yeux d'Ezio mais semblait en tout autre point être une réplique d'Arianna elle-même. À ses côtés, un homme en vêtements d'Assassin, son visage caché par une capuche, lui offrait un regard énigmatique.


La vision s'était estompée, et la lumière s'était retirée aussi rapidement qu'elle était venue, laissant Arianna dans un état de contemplation et de choc. Ces visions étaient-elles des fragments d'un futur à venir, des ombres d'un présent caché, ou même des traces d'un passé oublié ?


Chacune avait déposé en elle une semence d'inquiétude et d'espoir. Elle savait qu'elle devrait y trouver un sens, mais pour le moment, elles restaient comme des éclats de réalité désorientée dans son esprit. L'urgence de la situation ne lui permettait pas de se plonger dans ces mystères. Il restait encore tant à faire, et si ces visions avaient une chose en commun, c'était le sentiment qu'un destin plus grand qu'elle-même était en jeu.


Arianna avait alors levé les yeux, se remémorant les visages qu'elle avait vus, les lieux qu'elle avait aperçus. Elle savait que chaque vision avait un rôle à jouer dans le théâtre complexe de leur existence. Avec un regard déterminé, elle avait éloigné la Pomme d'Éden, non pas comme un acte de rejet, mais comme un pacte silencieux entre elle et l'objet.


Un fragment manquait toujours à la Pomme, mais les fragments de son avenir semblaient commencer à se rassembler.

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