L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance
Plus tard dans la journée, Ezio retrouva Arianna dans le calme de leur chambre privée, un havre de paix loin de l'agitation constante du quartier général des Assassins. La pièce, baignée d'une lumière douce et réconfortante, contrastait avec l'atmosphère tendue qui régnait ailleurs. Ici, dans cet espace intime, ils pouvaient se délester de leurs rôles publics et partager leurs pensées les plus secrètes.
Ezio s'assit près d'Arianna, l'expression grave, le poids des responsabilités et des secrets l'accablant. « Arianna, » commença-t-il, hésitant, « Machiavelli m’a parlé. Il a des doutes sur tes recherches. Il pense que les livres que tu étudies pourraient être dangereux. » Sa voix trahissait une inquiétude sous-jacente, non seulement pour les recherches, mais aussi pour la manière dont Machiavelli était venu à soupçonner quelque chose.
Arianna leva les yeux de son manuscrit ancien sur la Pomme d'Éden et fixa Ezio avec calme. « Je sais que Niccolò se soucie de la sécurité de l'Ordre, » répondit-elle. « Mais il ne connaît pas la nature exacte de mes recherches. S’il a des doutes, cela signifie qu'il a observé de près mes activités. Cela me préoccupe davantage, il n’est pas homme à s’arrêter aux apparences. »
Ezio fronça les sourcils, mécontent à l'idée que Machiavelli puisse espionner sa femme. « Comment Machiavelli peut-il suspecter quelque chose ? A-t-il espionné nos activités ? » demanda-t-il, la méfiance évidente dans sa voix.
Arianna posa sa main sur celle d'Ezio, cherchant à apaiser ses craintes. « Niccolò est un ami de longue date, » dit-elle doucement. « Il est naturellement méfiant, c'est ainsi qu'il est. Mais je lui fais confiance, Ezio. Peut-être devrions-nous envisager de partager une partie de ce que nous savons sur la Pomme ? »
Ezio secoua la tête, réticent. « Non, Arianna. Le secret des Fragments d'Éden doit rester entre nous pour l'instant. Le pouvoir qu'ils détiennent est trop grand pour être partagé légèrement. Même avec Machiavelli. »
Arianna, bien qu'elle ne partage pas les craintes d'Ezio, sentait qu'une part importante de l'histoire restait non dite. Elle prit une profonde inspiration avant de révéler une autre préoccupation. « Ezio, lors de notre dernière rencontre, La Volpe a exprimé des doutes sur Niccolò. » Sa voix était hésitante. « Il pense que Machiavelli pourrait avoir d'autres motifs, mais je n'y crois pas. Niccolò a toujours été un allié loyal. »
Ezio, à l'évocation de La Volpe, leva les sourcils, son inquiétude grandissant. Connaissant la réputation de La Volpe en tant que maître des espions, Ezio ne pouvait ignorer de telles mises en garde. « La Volpe ne soulève pas de doutes sans raison, » dit-il pensivement. « Si même lui s'interroge sur les intentions de Machiavelli, alors nous devons rester vigilants. »
Arianna le regarda, troublée par la méfiance croissante d'Ezio. « Je connais Niccolò depuis vingt ans, Ezio. Il a toujours été à nos côtés, a toujours combattu pour notre cause. »
Ezio se leva, se mettant à marcher lentement dans la pièce, absorbé par ses pensées. « Je sais, Arianna, et je respecte ton opinion. Mais dans notre monde, la prudence est primordiale. Nous ne pouvons nous permettre de baisser notre garde, surtout avec des secrets aussi puissants que ceux des Fragments d'Éden. »
Il s'arrêta et se tourna vers elle, son regard sérieux. « Arianna, je te demande d'être encore plus prudente dans tes recherches. Si Machiavelli ou quelqu'un d'autre se doute de ce que nous détenons, cela pourrait mettre en péril non seulement notre famille, mais toute notre cause. »
Arianna acquiesça, comprenant la gravité de la situation. Bien qu'elle ait confiance en Machiavelli, elle savait qu'Ezio avait raison sur la nécessité d'être extrêmement prudente. Leur conversation avait souligné le délicat équilibre entre confiance et prudence, un équilibre qu'ils devaient constamment maintenir pour protéger non seulement leur famille, mais aussi l'Ordre tout entier.
Dans cette chambre, le couple se confrontait à la complexité de leur vie secrète, un monde où les alliés pouvaient devenir des menaces et où les secrets les plus profonds devaient être gardés à l'abri des regards indiscrets.
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Dans les jours qui suivirent leur conversation, une tension croissante s'installa, presque palpable pour Ezio. Chaque rapport, chaque mouvement des Assassins semblait étrangement parvenir aux oreilles des Borgia, comme si un fil invisible tissait une connexion indésirable entre eux et leurs ennemis. Cette série de coïncidences ne pouvait être ignorée. La Confrérie, habituellement si habile à se mouvoir dans les ombres, paraissait soudainement transparente à leurs adversaires. Ezio, avec son instinct affûté par des années de lutte, ressentait que quelque chose ne tournait pas rond.
La nécessité d'agir devenait impérieuse. Habituellement, c'était Arianna qui liait le contact avec La Volpe, le chef rusé des voleurs de Rome, pour toutes les affaires nécessitant leur intervention ou leur aide. Cependant, les doutes récents semés par Machiavelli et les mises en garde de La Volpe relayées par Arianna avaient éveillé en Ezio un besoin urgent de clarification. Il craignait que l'amitié d'Arianna pour Machiavelli ne biaise son jugement, l'aveuglant peut-être aux signes d'une potentielle trahison.
Avec cette pensée en tête, Ezio s'éclipsa discrètement du quartier général à la tombée du jour. Il se dirigea vers la tanière des voleurs, Le Renard Assoupi, un lieu aussi énigmatique que son propriétaire. Niché au cœur des ombres de Rome, le repaire était un dédale de ruelles tortueuses et de passages secrets. Un endroit où les murmures du vent semblaient porter des secrets, et où chaque coin de rue pouvait être une porte vers l'inconnu. L'endroit idéal pour les voleurs, les espions, et ceux qui cherchaient à découvrir des vérités cachées.
Ezio avança avec prudence, ses sens en alerte maximale. Les rues étroites et les chemins tortueux de la Rome nocturne étaient son domaine, un terrain où il s'était souvent mouvé dans l'obscurité, traquant ou étant traqué. Mais ce soir, son cœur battait avec une inquiétude particulière. L'incertitude sur les intentions de Machiavelli, un homme qu'il avait considéré comme un frère d'armes, pesait lourdement sur lui. En pénétrant dans le sanctuaire des voleurs, Ezio savait qu'il s'engageait peut-être sur un chemin qui pourrait irrévocablement changer les dynamiques au sein de la Confrérie.
Ezio fut immédiatement accueilli par La Volpe. Le chef des voleurs, un homme dont la réputation d'astuce et de mystère n'était surpassée que par sa capacité à demeurer insaisissable, se tenait là, aussi vigilant et imprévisible que l'animal dont il portait le nom. Ses yeux, vifs et pénétrants, balayaient l'environnement avec une méfiance naturelle, une habitude forgée par des années à naviguer dans les eaux troubles de l'espionnage et de la tromperie.
La Volpe s'approcha d'Ezio, son allure légèrement voûtée masquant une agilité et une rapidité surprenantes pour son âge. Chaque pas semblait calculé, comme s'il jouait en permanence un jeu d'échecs dans son esprit, anticipant et contrant les mouvements de ses adversaires.
« Ezio, c'est inhabituel de te voir ici, » remarqua-t-il, une pointe d'intérêt dans sa voix habituellement stoïque. Ses yeux perçants, semblables à ceux d'un prédateur évaluant une situation inattendue, se fixèrent sur Ezio. Il cherchait à lire les intentions cachées derrière cette visite impromptue. Son regard était celui d'un homme qui avait appris à ne jamais prendre une apparition au pied de la lettre, surtout dans un monde où les apparences étaient souvent trompeuses.
La Volpe, sentant la gravité de la situation, fit signe à Ezio de le suivre dans un recoin plus isolé de la tanière, loin des oreilles indiscrètes. Alors qu'ils s'éloignaient, La Volpe aborda un sujet plus personnel. « Comment va Arianna ? Sa grossesse la retient-elle de nos rencontres habituelles ? » demanda-t-il avec une touche de préoccupation. Il avait toujours eu un respect particulier pour Arianna, reconnaissant en elle une alliée précieuse et une figure respectée au sein de la Confrérie.
En progressant à travers les passages étroits de la tanière, Ezio répondit avec une franchise directe. « La grossesse d'Arianna avance bien, » dit-il d'une voix égale, reflétant à la fois son inquiétude et son respect pour la résilience de sa femme. « Mais j'ai choisi de venir moi-même cette fois. »
Il marqua une pause, rassemblant ses pensées avant de se lancer dans le cœur du sujet qui l'avait amené ici. « Il y a des inquiétudes... des doutes que je ne peux ignorer. Arianna m'a confié que toi aussi, La Volpe, tu as des suspicions à propos de Machiavelli. » Sa voix trahissait une tension sous-jacente, un conflit entre la confiance et la prudence.
Ezio fixa La Volpe avec une intensité qui montrait toute l'importance qu'il accordait à cette rencontre. « Je suis ici pour comprendre s'il y a un traître parmi nous, et si oui, qui il est. » Il y avait dans son regard un mélange de détermination et de doute. Bien qu'il ait une confiance profonde en Arianna, il ne pouvait s'empêcher de questionner son jugement concernant Machiavelli, surtout au vu des rumeurs et des doutes qui commençaient à circuler.
« J'ai une grande confiance en Arianna, mais dans notre situation, je dois considérer toutes les possibilités. Si Machiavelli est impliqué, je dois le savoir. » Sa déclaration était ferme, marquant la gravité de la situation et son engagement à protéger l'Ordre, même si cela signifiait remettre en question l'un de ses plus anciens alliés.
La Volpe, reconnaissant l'urgence dans les yeux d'Ezio, le conduisit plus en profondeur dans son antre, un lieu secret où ils pourraient parler librement sans crainte d'être entendus. Dans cette pièce reculée, éclairée par la lumière tamisée des bougies, La Volpe invita Ezio à s'asseoir, tout en prenant place lui-même de l'autre côté de la table.
« Ezio, je comprends tes inquiétudes, » commença La Volpe, son regard scrutateur fixé sur Ezio. « Les rumeurs que tu as entendues ne sont pas sans fondement. Il semble bien que nous ayons un traître dans nos rangs. »
Ezio, l'attention aiguisée, écouta attentivement. La confirmation de ses craintes par La Volpe ne faisait qu'ajouter à la gravité de la situation.
« Les informations qui auraient dû rester secrètes parviennent d'une manière ou d'une autre aux Borgia, » poursuivit La Volpe. « Et tout semble indiquer que Machiavelli pourrait être impliqué. C'est un homme intelligent et rusé, mais ces indices sont trop flagrants pour être ignorés. »
Ezio hocha la tête, absorbant cette révélation. L'idée que Machiavelli, un ami et un allié de longue date, puisse trahir l'Ordre était difficile à accepter, mais il ne pouvait se permettre d'ignorer ces indices.
« Arianna est peut-être trop proche de la situation pour voir les choses clairement, » admit Ezio. « Elle lui fait confiance, comme nous tous. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d'être aveuglés par nos sentiments. »
La Volpe acquiesça. « Exactement. Nous devons enquêter discrètement, sans éveiller de soupçons. La vérité doit être dévoilée, pour la sécurité de la Confrérie. »
La Volpe et Ezio, assis face à face dans l'obscurité de l'antre, commencèrent à tisser le plan de leur enquête. La conversation était intense, chaque homme apportant sa propre expertise et son point de vue sur la manière de procéder. Ils convenaient de mener des investigations parallèles, chacun exploitant son propre réseau d'informateurs et ses méthodes pour recueillir des indices sur le traître potentiel.
« Nous devons agir avec prudence, » conseilla La Volpe. « Si Machiavelli est réellement derrière tout cela, il ne doit pas se douter que nous sommes sur sa trace. »
Ezio acquiesça. « Je vais surveiller ses mouvements, ses interactions. Je dois voir par moi-même s'il y a des indices qui pourraient confirmer nos doutes. » Son expression était grave, marquée par la résolution et le poids de la tâche à venir.
« Et moi, je vais creuser dans les bas-fonds, » ajouta La Volpe. « Les rumeurs et les secrets se répandent rapidement dans les ruelles sombres de Rome. Si Machiavelli a fait un faux pas, nous le trouverons. »
Les deux hommes se séparèrent avec un plan clair en tête. Ezio savait que les prochains jours seraient cruciaux et peut-être dangereux. La méfiance et l'incertitude allaient être ses compagnons constants alors qu'il naviguait dans ce labyrinthe de trahison et de secrets.
En sortant de la tanière des voleurs, Ezio était partagé entre un sentiment de trouble et une détermination inébranlable. La perspective que Machiavelli, un frère d'armes et un conseiller de confiance, puisse les trahir était difficile à digérer. Pourtant, il était prêt à affronter cette réalité, quelles qu'en soient les conséquences. Il était déterminé à protéger l'Ordre, même si cela signifiait remettre en question des amitiés de longue date.
L'avenir de la Confrérie des Assassins était en jeu, et Ezio était résolu à faire tout ce qui était en son pouvoir pour éclaircir cette sombre affaire. La lumière sur la vérité était essentielle, non seulement pour la sécurité de l'Ordre, mais aussi pour maintenir l'intégrité et la confiance qui liaient ses membres. Cette enquête allait être un test décisif pour Ezio, un test de sa capacité à discerner la vérité dans un océan de mensonges et de tromperies.
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Dans la pénombre d'une chambre discrète, éloignée du tumulte des élections papales, Rodrigo Borgia, cardinal ambitieux, se tenait face à un homme qu'il avait personnellement mandaté pour infiltrer les rangs des Assassins. La pièce, isolée des regards indiscrets, servait de cadre à cette rencontre cruciale. Pour Rodrigo, chaque allié, chaque information, chaque alliance secrète était un pion dans son jeu de pouvoir complexe en vue du trône pontifical.
L'homme, choisi par Rodrigo pour sa capacité à se fondre dans l'ombre, restait en partie dissimulé dans l'obscurité. Ses yeux, bien que partiellement cachés, brillaient d'une intensité révélatrice de son habileté dans le monde secret de l'espionnage.
Rodrigo, d'une voix empreinte de gravité, rompit le silence. « Parle. Qu'as-tu découvert ? » Sa demande était directe, exigeant des informations précises et utiles.
L'homme fit un pas en avant, laissant la lumière vacillante d'une bougie solitaire éclairer partiellement son visage marqué par le secret et l'intrigue. « Votre Éminence, j'ai réussi à m'infiltrer parmi eux, à écouter leurs conversations, à observer leurs mouvements. Les Assassins sont sur leurs gardes, mais j'ai pu glaner des informations cruciales. »
Rodrigo s'avança, l'intérêt piqué. « Continue. »
« Ils sont bien organisés, » poursuivit l'homme. « Et ils ont des ressources inattendues. Mais il y a des fissures, des moments où leur vigilance faiblit. J'ai pu apprendre certains de leurs plans... »
Rodrigo Borgia, le visage marqué par une détermination implacable, se concentra sur l'une de ses préoccupations les plus immédiates : Isabella, la fille du comte Paris. Cette jeune femme, actuellement enfermée avec sa propre fille, Lucrécia, avait attiré son attention, non seulement pour sa proximité avec son fils Cesare, mais aussi pour des raisons plus troublantes.
« Concernant Isabella, » dit-il d'une voix mesurée, révélant sa méfiance. « Lucrécia m'a informé de certains comportements qui suggèrent qu'elle pourrait avoir des liens avec les Assassins. » Son regard perçant trahissait une inquiétude profonde. Isabella était une énigme, une présence qui avait le potentiel de bouleverser l'équilibre délicat de pouvoir au sein de sa famille et de ses plans.
« Je veux que tu approfondisses tes recherches sur elle, » poursuivit Rodrigo. « Cette fille a capturé l'attention de Cesare, ce qui pourrait être à la fois une opportunité et une menace. Nous devons savoir si elle représente un danger pour nous. »
L'homme de l'ombre acquiesça, comprenant l'importance de cette tâche. « Je vais enquêter discrètement sur elle, Votre Éminence. Nous devons être sûrs qu'elle n'est pas un serpent caché dans notre jardin. »
Rodrigo hocha la tête, songeur. Il se remémora la nuit où une rafle contre les Assassins avait été mystérieusement compromise. « Le sauvetage de cette nuit-là était trop précis, trop efficace. Il portait la marque des Assassins ou de leurs alliés, les Voleurs. Cela pourrait être lié à cette maudite femelle. »
Il marqua une pause, son esprit analysant les différentes implications. « Isabella est désormais fiancée à Cesare dans un contrat que j'ai soigneusement arrangé pour limiter son influence. Elle pourrait s’avérer utile, donner au moins un héritier à mon fils. Mais je ne peux me permettre d'introduire un danger dans notre cercle. Si elle est vraiment liée aux Assassins, cela pourrait compromettre tout ce que nous avons construit. »
L'homme de l'ombre promit de mener une enquête approfondie et de rapporter ses découvertes. En quittant la pièce, il laissa Rodrigo plongé dans ses réflexions. Le cardinal savait que la situation était délicate. Isabella, captivante et énigmatique, était un pion dans son jeu de pouvoir, mais aussi une variable inconnue dont il devait déterminer la loyauté. Pour Rodrigo, il était essentiel de garder le contrôle sur tous les aspects de son plan pour atteindre son objectif ultime : le trône pontifical.
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Dans le quartier général des Assassins, l'effervescence de la Confrérie ne s'estompait jamais. Dans la cour d'entraînement, Ezio et Frédérico achevaient une séance intense, leurs mouvements précis et synchronisés témoignant de leurs compétences affûtées. Frédérico, essuyant la sueur de son front avec le revers de sa tunique, ne put s'empêcher de remarquer l'expression préoccupée qui voilait le visage habituellement impassible de son père. Malgré ses efforts pour dissimuler ses émotions, Ezio affichait une tension palpable, perceptible dans la rigidité de sa posture et l'intensité de son regard.
Frédérico s'approcha de lui avec une démarche souple, héritée de ses années d'apprentissage rigoureux. « Père, tu sembles ailleurs. Tout va bien ? » Sa voix, douce mais empreinte de préoccupation, reflétait son inquiétude sincère. Il connaissait son père mieux que quiconque et savait reconnaître les signes subtils de son trouble.
Ezio, arraché à ses pensées par l'intervention de son fils, leva les yeux vers lui. Une lueur de fierté mêlée d'inquiétude brillait dans ses yeux. Forçant un sourire, il tenta de dissiper les soupçons de Frédérico. « Ce n'est rien, Frédérico. Juste des réflexions sur nos prochains mouvements, » dit-il, cherchant à masquer l'agitation qui bouillonnait en lui. Il savait que Frédérico, devenu si perspicace et attentif, percevait plus qu'il ne laissait paraître.
Frédérico scruta le visage de son père, cherchant à lire entre les lignes. « Tu nous as toujours enseigné l'importance de la franchise, père. Si quelque chose te tracasse, tu sais que tu peux m'en parler. »
Ezio considéra son fils un instant, pesant le pour et le contre de partager ses préoccupations sans alourdir davantage les épaules de Frédérico. « C'est vrai, Frédérico. Et je t'en suis reconnaissant. Mais parfois, il y a des fardeaux que je dois porter seul, pour protéger notre famille, notre cause. »
Frédérico acquiesça, respectant la décision de son père tout en ressentant une pointe de frustration. « Je comprends, père. Mais souviens-toi que je suis là, à tes côtés. Nous sommes une équipe, toi et moi. »
Ezio, sentant l'importance de changer de sujet pour dissiper les soupçons de son fils, se tourna vers une préoccupation commune. « Frédérico, as-tu des nouvelles sur nos tentatives de communication avec Isabella ? » demanda-t-il, le visage sérieux.
Frédérico fronça légèrement les sourcils, ses traits marqués par la préoccupation. « C'est compliqué, père. Mère est frustrée. Nous essayons de trouver un moyen sûr de communiquer avec Isabella sans éveiller les soupçons des Borgia, mais chaque tentative est un risque. »
Sa voix était un mélange d'inquiétude et de détermination. « Si les Borgia découvrent qu'Isabella est une Assassin, et pire encore, une Auditore, nous ne pouvons pas imaginer ce qu'ils lui feraient. Sa couverture doit rester intacte à tout prix. »
Ezio hocha la tête, son regard lointain, perdu dans des pensées troublantes. « Oui, la situation est délicate. Nous devons être prudents. Isabella est en grand danger, prise au piège dans le nid des Borgia. Nous devons trouver un moyen de la contacter sans compromettre sa sécurité. »
Alors qu'Ezio et Frédérico étaient plongés dans leur discussion, une ombre discrète se tenait dans un coin sombre de la pièce. Silencieuse et presque imperceptible, elle écoutait chaque mot échangé entre le père et le fils. Cette présence mystérieuse, tapie dans l'obscurité, était un signe inquiétant que même dans leur propre sanctuaire, des secrets pouvaient être découverts et des plans compromis.
L'ombre se déplaça légèrement, révélant une silhouette fine et agile, son visage dissimulé par une capuche sombre. Elle retint son souffle, attentive à chaque détail. Le moindre faux pas pourrait compromettre sa mission. Dans un mouvement fluide, elle disparut aussi silencieusement qu'elle était apparue, emportant avec elle des informations cruciales qui pourraient changer le cours des événements.
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Sous la protection bienveillante de la nuit romaine, Frédérico Auditore, jeune homme de vingt ans, avançait avec l'assurance d'un Assassin aguerri. Héritier d'Ezio Auditore, une légende vivante de la Confrérie, cette mission représentait pour lui un test crucial de ses compétences et de son leadership. Il guidait un groupe de jeunes recrues, chacune portant sur ses épaules le poids de l'avenir de la Confrérie. Pour Frédérico, cette opération allait au-delà d'une simple mission ; elle était une affirmation de sa place et de son rôle au sein de l'ordre des Assassins.
Leur objectif : infiltrer un bâtiment fortement gardé au cœur de Rome, une forteresse où les Borgia conservaient des plans stratégiques d'une importance capitale. Ces documents pouvaient potentiellement renverser la balance dans leur lutte contre la tyrannie de la famille Borgia. La réussite de cette mission rapprocherait Frédérico du titre de maître assassin, un titre que son père portait avec honneur.
Malgré la pression immense de l'héritage familial et les attentes de la Confrérie, Frédérico affichait une sérénité impressionnante. Ses mouvements étaient précis et réfléchis, chaque pas calculé pour minimiser le risque et maximiser l'efficacité. Les recrues, observant leur jeune chef, étaient galvanisées par son assurance. Dans ses veines coulait le sang des Auditore et des Valentini, des lignées d'Assassins extraordinaires, et il portait cet héritage avec une fierté humble et résolue.
Progressant silencieusement dans les ruelles obscures de Rome, le groupe se mouvait comme des spectres parmi les ténèbres. Frédérico dirigeait avec une précision chirurgicale, signalant les patrouilles des gardes Borgia et trouvant des chemins alternatifs pour éviter toute confrontation directe. Chaque recrue sous son commandement était consciente du danger mortel de leur mission, mais la confiance qu'elles plaçaient en Frédérico les maintenait concentrées et déterminées.
Alors qu'ils s'approchaient de leur cible, Frédérico se remémora les enseignements de ses parents, Ezio et Arianna, tous deux maîtres dans l'art de l'assassinat. Ces leçons, imprégnées de sagesse, de stratégie et de technique, l'avaient préparé pour des moments comme celui-ci. Le sang des Auditore, dans ses veines, pulsait au rythme de la justice et de la liberté, prêt à combattre l'oppression des Borgia et à défendre les idéaux de la Confrérie.
Sous le ciel étoilé de Rome, Frédérico Auditore n'était pas seulement le fils de son père. Il était un leader, un combattant, un porte-étendard de la cause des Assassins. Chaque mouvement, chaque décision qu'il prenait cette nuit-là, allait façonner son destin et, peut-être, celui de la Confrérie elle-même.
Le bâtiment cible, une structure austère et imposante, se dressait devant eux, émanant une aura de danger et de pouvoir. Frédérico s'arrêta un instant, analysant les lieux. « Restez concentrés, » murmura-t-il à ses compagnons. « On entre, on prend les plans et on sort. Rapide et silencieux. »
Les recrues, bien que nerveuses, acquiescèrent. Elles avaient été choisies par Frédérico pour leur compétence et leur courage, et elles étaient déterminées à ne pas le décevoir.
Avec l'agilité d'un félin, Frédérico grimpa le premier, ses mains et ses pieds trouvant aisément prise sur la pierre froide. Les recrues le suivirent, leurs corps s'élevant silencieusement dans la nuit. Une fois à l'intérieur, ils se faufilèrent dans les couloirs sombres, se déplaçant comme des ombres furtives.
Frédérico, en tête, guidait le groupe avec une précision infaillible. « Par ici, » murmura-t-il en indiquant un passage dérobé à peine visible. Ils progressèrent, évitant les gardes avec une habileté qui trahissait des heures d'entraînement intensif.
Arrivés à la chambre forte, Frédérico sortit un jeu d'outils de sa poche. Ses doigts dansaient sur le cadenas, un ballet de métal et de concentration. « Presque... » murmura-t-il, concentré. Avec un déclic final, le coffre s'ouvrit, révélant les plans tant convoités.
« Trouvé, » annonça-t-il, un sourire de triomphe illuminant son visage dans la pénombre. Les recrues échangèrent des regards excités, mais le moment de célébration fut bref.
Soudain, des bruits de pas résonnèrent, et une escouade de gardes Borgia apparut, les épées dégainées. « Une embuscade ! » cria l'une des recrues, son visage pâlissant de peur.
Frédérico, face à l'embuscade soudaine, prit immédiatement le contrôle de la situation. « Formez un cercle, défendez-vous ! » ordonna-t-il, sa voix ferme et assurée tranchant dans le chaos imminent. Les recrues, galvanisées par ses instructions, se regroupèrent autour de lui, épées et dagues en main, prêtes à affronter l'assaut des gardes Borgia.
Le combat éclata avec une brutalité féroce. Les gardes, armés jusqu'aux dents, attaquèrent avec une férocité qui trahissait leur désir de capture ou de mort. Frédérico, au centre du cercle formé par les recrues, combattait avec une précision et une habileté héritées de son père. Ses mouvements, rapides et précis, repoussaient les assauts tout en protégeant ses compagnons moins expérimentés.
« Restez concentrés, ne vous laissez pas submerger ! » criait-il, parant un coup d'épée avant de riposter avec une rapidité fulgurante. Ses conseils, mêlés à ses actions, inspiraient les recrues, qui puisaient courage et force dans ce combat désespéré.
Soudain, un garde, plus habile que les autres, profita d'une ouverture dans la défense de Frédérico. Son épée siffla dans l'air, visant mortellement le jeune Auditore. Frédérico, avec un réflexe presque surnaturel, esquiva de justesse, mais la lame trancha néanmoins sa peau, laissant une blessure sanglante sur son épaule. La douleur était vive, mais Frédérico ne laissa pas cela l'arrêter. « Continuez le combat ! » hurla-t-il, repoussant un autre assaillant.
Autour de lui, les recrues luttaient avec acharnement, encouragées par le courage et la détermination de leur leader. Frédérico, malgré sa blessure, restait le pilier de leur résistance. « On ne lâche rien ! » encourageait-il, son épée dansant dans un ballet mortel.
La situation semblait presque trop bien orchestrée, comme si leur présence avait été anticipée, un détail qui ne manqua pas d'alerter Frédérico. La possibilité d'une trahison lui traversa l'esprit, mais il refoula cette pensée, concentré sur la survie de son équipe.
Finalement, exploitant une brèche dans les rangs ennemis, Frédérico guida le groupe vers une sortie de secours qu'il avait mémorisée lors de la préparation de la mission. « Par ici, vite ! » ordonna-t-il, menant la retraite.
Ils s'échappèrent de justesse, disparaissant dans les ruelles sombres de Rome. En revenant au QG, soutenu par ses compagnons, Frédérico était à la fois héroïque et humain, marqué par la bataille mais inébranlable dans son engagement.
La lourde porte du QG des Assassins se referma derrière Frédérico et ses compagnons, marquant la fin d'une mission périlleuse. L'air était chargé d'une tension palpable, les échos de la bataille encore frais dans l'esprit de chacun. Frédérico, guidé par la force plus que par la volonté, se dirigea vers la salle de soins où Arianna, sa mère, l'attendait.
Arianna, avec une expression mêlant inquiétude et soulagement, s'approcha rapidement de Frédérico pour examiner sa blessure. Ses mains, fermes mais douces, s'affairèrent autour de la plaie. Le silence régnait dans la pièce, seulement rompu par le bruit discret des bandages et des onguents. Frédérico, assis et le regard fixé sur sa mère, lisait dans ses yeux une fierté mêlée de crainte. Arianna, tout en soignant son fils, semblait mesurer le chemin parcouru par Frédérico, de l'enfance à ce jeune homme devenu un leader courageux et compétent.
« Tu as bien agi ce soir, Frédérico, » dit Arianna d'une voix basse, marquée par l'émotion. « Tu as prouvé ta valeur, pas seulement en tant que fils, mais en tant que leader des Assassins. »
Frédérico acquiesça, une lueur de détermination dans le regard. « Merci, Maman. Mais cette mission... elle aurait pu mal finir. Nous avons été pris par surprise, comme si... »
Arianna posa un doigt sur ses lèvres, signifiant à Frédérico de garder ses pensées pour lui-même. « Je sais ce que tu veux dire. Il se pourrait bien qu'il y ait un traître parmi nous. »
Le silence retomba entre eux, lourd de non-dits. Ils étaient tous deux conscients du danger qui guettait la Confrérie, un danger qui venait de l'intérieur, potentiellement plus destructeur que n'importe quelle menace extérieure.
Frédérico, le regard déterminé, fit le serment intérieur de démasquer ce traître. La sécurité de la Confrérie et l'honneur de sa famille en dépendaient. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger la Confrérie, » murmura-t-il.
Arianna termina de bander la blessure de Frédérico et lui offrit un sourire rassurant. « Je sais que tu le feras, mon fils. Tu as déjà démontré que tu es digne de notre confiance et de notre fierté. »
Frédérico se leva, ressentant à la fois la douleur de sa blessure et la force de l'engagement qu'il venait de prendre. Il savait que la route à venir serait semée d'embûches, mais il était prêt à faire face à tous les défis, armé de son courage et de sa détermination. Pour lui, pour sa famille et pour la Confrérie, il serait un rempart contre les ombres qui menaçaient de les engloutir.