L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance
Au QG des Assassins, le changement d'atmosphère était palpable. Les jours qui suivirent le rapprochement entre Ezio et Arianna étaient empreints d'une nouvelle énergie, un sentiment renouvelé de possibilité et d'optimisme qui infusait tout le monde présent. Les membres de l'Ordre, toujours si vigilants sur les mouvements des Templiers, sentaient néanmoins que quelque chose de significatif s'était produit dans le noyau familial qui était si essentiel à leur cause.
Isabella et Federico, les enfants d'Arianna, étaient les plus affectés par ce changement. Ils avaient toujours ressenti une sorte de vide, malgré l'amour inconditionnel de leur mère et la présence réconfortante de figures paternelles comme Machiavel. Voir Ezio, leur père biologique, embrasser pleinement son rôle non seulement comme Assassin mais aussi comme partie intégrante de leur famille, comblait un fossé qu'ils n'avaient pas complètement réalisé qu'ils ressentaient.
Isabella, l'aînée, était méfiante au début. Elle avait entendu des histoires, avait senti les non-dits qui entouraient la figure de ce père qu'elle connaissait à peine. Mais voir le regard partagé entre ses parents, cette connexion presque électrique mais tendre, lui fit réaliser que quelque chose de profond et de réel existait entre eux.
Federico, plus jeune et plus idéaliste, accueillit ce développement avec une joie évidente. En Ezio, il voyait non seulement un mentor mais aussi un héros, et son respect pour son père s'accrut lorsqu'il vit la délicatesse et l'amour avec lesquels il traitait Arianna.
Les réunions du conseil des Assassins, souvent tendues en raison des menaces constantes auxquelles ils faisaient face, étaient désormais empreintes d'une sorte de douceur sous-jacente. Ezio et Arianna, en tant que piliers du conseil, apportaient un équilibre et une stabilité qui étaient contagieux. Leurs débats étaient plus collaboratifs, leurs décisions plus réfléchies, comme si leur unité avait une manière de rassembler tout le monde.
Des figures comme Maria et Claudia, la sœur et la mère d'Ezio, ainsi que Machiavel et Leonardo da Vinci, se réjouissaient également de cette réconciliation, chacun à sa manière contribuant à renforcer ce tissu familial et social qui était si crucial pour l'Ordre des Assassins.
Mais même dans cette atmosphère de renouveau, les défis ne manquaient pas. La menace des Templiers était toujours présente, les enjeux politiques de Rome continuaient de créer des tensions, et chaque membre de la famille et de l'Ordre avait son propre arc de croissance et de découverte à parcourir.
Cependant, avec le rapprochement d'Ezio et Arianna comme catalyseur, le QG des Assassins n'était plus simplement un lieu de guerre et de stratégie; il était aussi devenu un foyer, un sanctuaire où chacun pouvait trouver la force de faire face aux épreuves à venir. Leur amour, reforgé dans les flammes de la lutte et du temps, était maintenant le cœur battant d'une résistance qui ne faiblirait pas de sitôt.
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Isabella se trouvait dans la bibliothèque du QG, plongée dans un livre sur les techniques de cryptographie de la Renaissance, lorsque sa mère, Arianna, entra silencieusement. Elle sentit la présence de sa mère avant même de lever les yeux.
"Isabella, puis-je te parler un instant?" demanda Arianna, sa voix douce mais empreinte d'une certaine gravité.
"Je suppose que c'est inévitable," répondit Isabella, marquant sa page avant de fermer le livre.
Arianna s'assit à côté de sa fille, la regardant dans les yeux avec une tendresse qui se heurtait au mur d'indifférence qu'Isabella avait érigé. "Tu as remarqué que ton père et moi... que nous avons essayé de nous rapprocher."
"C'est difficile de ne pas le remarquer," rétorqua Isabella. "Tout le monde au QG agit comme si nous étions dans une pièce de Shakespeare."
Arianna sourit, bien que tristement. "Je sais que cela peut être perturbant. Surtout pour toi."
"Perturbant? Maman, tu te rends compte de ce que tu dis? Ce n'est pas seulement perturbant. C'est... c'est comme si tu avais oublié tout ce qu'il t'a fait, tout ce qu'il nous a fait."
"Je n'ai rien oublié, Isabella. Et ton père non plus. Nous avons tous les deux fait des erreurs, mais la vie est trop courte pour être vécue dans le regret éternel."
"Des erreurs? Abandonner sa famille est une 'erreur'?" Isabella ne pouvait plus contenir son amertume.
Arianna prit une profonde respiration, cherchant ses mots. "Je ne prétends pas qu'il n'y a pas de blessures, Isabella. Et je ne t'obligerai jamais à pardonner ton père. Mais je pense que nous avons tous le droit de chercher le bonheur, même si c'est dans des circonstances loin d'être idéales."
"Et qu'en est-il de ton bonheur, maman? N'est-ce pas aussi une 'circonstance loin d'être idéale'?" Isabella avait les larmes aux yeux maintenant, et elle haïssait ce signe de faiblesse en elle.
Arianna prit la main de sa fille dans la sienne, serrant doucement. "Mon bonheur a toujours été lié à ma famille. À toi, à Federico. Et oui, à ton père aussi, même s'il a pris du temps à le réaliser. Je t'aime trop pour te demander de l'accepter maintenant, mais j'espère qu'un jour tu pourras voir que ce rapprochement n'est pas une trahison, mais plutôt une chance pour nous tous de guérir."
Isabella regarda sa mère, les émotions en tourbillon dans son cœur. Elle n'était pas prête à accepter Ezio dans sa vie, mais la voir devant elle, son amour inébranlable malgré toutes les épreuves, rendait sa colère difficile à maintenir.
"Je vais essayer, maman. Je ne promets rien, mais je vais essayer de comprendre," murmura finalement Isabella.
C'était tout ce qu'Arianna pouvait espérer. Elle embrassa sa fille sur le front, un geste si simple mais chargé de tout l'amour et de toute la complexité de leur relation.
"Je t'aime, Isabella. Et c'est tout ce qui compte."
Et pour ce bref instant, dans la lumière douce de la bibliothèque, mère et fille partagèrent un sentiment d'amour et d'acceptation, même si l'avenir restait incertain.
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Frédérico nota le changement dans l'expression de son père lorsque leurs yeux se rencontrèrent. Pour la première fois depuis longtemps, il ne vit pas seulement Ezio, le Mentor redouté des Assassins, mais aussi un homme qui avait son propre poids de regrets et de désirs inassouvis. C'était un instant de vulnérabilité, presque imperceptible, mais Frédérico le savoura.
"Le fardeau du leadership est lourd, n'est-ce pas ?" dit Frédérico, essayant de naviguer sur cette mer complexe d'émotions.
Ezio le regarda avec une légère surprise. "Oui, en effet. Et tu apprendras qu'il est parfois plus difficile de prendre des décisions pour ceux que l'on aime."
"C'est ce que maman dit toujours," Frédérico inclina la tête, ses yeux plongeant dans ceux de son père. "Elle a toujours été le roc sur lequel cette famille s'appuie. Mais je pense que c'est le moment pour elle de ne pas être seule dans ce rôle."
Ezio sourit, visiblement touché. "Ta mère est une femme incroyable, et tu as raison. Je veux être là pour elle, tout comme je veux être là pour toi et ta sœur."
"Alors commençons par le début," Frédérico reprit son épée et l'offrit à Ezio. "Une séance d'entraînement, père contre fils. Apprends-moi quelque chose que je ne sais pas encore."
Ezio saisit l'épée tendue par son fils, et son visage s'éclaira d'un sourire à la fois joyeux et complexe, comme s'il acceptait une invitation à un duel mais aussi à une réconciliation bien plus profonde. "Un excellent point de départ, en effet," acquiesça-t-il, ajustant sa prise sur la garde de l'épée.
Frédérico, sentant une vague de chaleur intérieure à la vue de ce sourire, prit une inspiration profonde. "J'ai remarqué les changements entre toi et maman, et c'est une évolution que je pense bénéfique pour nous tous."
Ezio baissa les yeux un instant, un soupçon de mélancolie traversant son regard. "J'espère bien," dit-il doucement. "Il y a tellement de choses à réparer, et pas seulement dans mon lien avec ta mère. Le temps que j'ai perdu loin de toi et d'Isabella... c'est une absence que je regrette profondément."
Au lieu de laisser ce regret alourdir l'ambiance, Frédérico secoua la tête avec une sorte de maturité résolue. "Le passé est derrière nous. Ce qui compte véritablement, c'est comment nous choisissons de vivre aujourd'hui."
Un sourire, plus authentique et moins voilé par la complexité, se dessina sur le visage d'Ezio. "Tu as toute la sagesse de ta mère, mon fils."
"Et je voudrais un jour avoir ton courage et ta force," rétorqua Frédérico, les yeux pleins d'admiration et de respect, mais également d'une sorte d'attente.
Sans un mot de plus, leurs lames se rencontrèrent en un choc sonore, déclenchant une cascade d'étincelles. Pour un instant, toutes les incertitudes, les erreurs du passé et les lourds fardeaux qu'ils portaient semblèrent s'évaporer, laissant derrière eux l'essence pure d'un présent tangible. Le crépitement du métal contre le métal, l'énergie palpable d'un duel père-fils, l'antagonisme subtil entre les générations—tout cela se fondait en une seule et même réalité. Mais au-delà de cette confrontation physique, il existait entre eux une promesse plus silencieuse, mais tout aussi tangible : celle d'un avenir meilleur, d'un lendemain apaisé, et peut-être le plus important de tout, celle d'une famille réparée.
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Depuis la chute de Monteriggioni, Claudia avait ressenti une urgence aiguë à contribuer de manière significative à la cause des Assassins. Arrivée à Rome, elle était frappée par la complexité de la résistance contre les Borgia et les Templiers, un terrain de jeu dangereux et imprévisible qui exigeait bien plus que de bonnes intentions.
Il fallait dire qu'elle était fatiguée d'être en retrait, simplement parce qu'elle était une femme dans un monde qui valorisait davantage l'épée que l'esprit. Elle avait été tenue à l'écart des stratégies, des plans et des missions, consignée aux tâches administratives, aux soins des blessés, ou à la surveillance de la demeure familiale.
Cependant, Arianna avait vu en elle quelque chose que peu d'autres avaient reconnu : une intelligence aiguisée, un sens de l'observation, et une force silencieuse qui pouvait faire d'elle un atout précieux pour la résistance. C'est Arianna qui avait proposé que Claudia prenne la direction de la Rose Fleurie, un établissement qui était bien plus qu'un simple bordel. C'était un lieu de réunion pour les alliés, une source d'information précieuse et un havre pour ceux qui étaient poursuivis par les ennemis de la liberté.
Au début, Claudia avait été hésitante. Les défis étaient immenses : elle devait naviguer dans une mer de secrets, de mensonges, de diplomatie délicate, tout en veillant à la sécurité de ceux qui travaillaient pour elle. Mais Arianna l'avait encouragée, l'avait guidée à travers les intrications de la gestion d'un tel lieu, et surtout, lui avait fait comprendre que son rôle serait vital pour le succès de leur lutte.
Sous la tutelle d'Arianna, Claudia avait transformé la Rose Fleurie. Elle l'avait structuré comme une organisation bien huilée, capable non seulement de divertir ses clients, mais aussi de recueillir des informations, de fournir un soutien logistique aux opérations des Assassins, et de servir de point de ralliement en cas de besoin. Chaque fille qui y travaillait était formée non seulement dans l'art du divertissement, mais aussi dans celui de l'espionnage discret et de la défense personnelle.
Arianna avait été son mentor dans cette transition, lui enseignant comment équilibrer les besoins pragmatiques de la gestion d'un établissement avec les idéaux élevés de leur cause. Et Claudia, à son tour, était devenue plus que la gestionnaire de la Rose Fleurie; elle était devenue une figure respectée au sein de la résistance, une femme qui avait trouvé sa place dans un monde d'hommes, et une sœur d'armes qui n'avait pas besoin d'épée pour prouver sa valeur.
L'impact de Claudia à la Rose Fleurie ne se mesurait pas seulement en chiffres ou en succès tactiques, mais dans la manière dont elle avait transformé cet établissement en un symbole. Un symbole de ce qui pouvait être accompli quand on était guidé non pas par le rôle que la société vous imposait, mais par ce que vous savez être votre véritable potentiel.
Ce soir là, Claudia se tenait dans les coulisses de la Rose Fleurie. Ses yeux parcouraient la salle, observant les clients qui profitaient de la soirée, inconscients des machinations politiques et des alliances fragiles qui se tissaient derrière les murs de velours et de bois.
Maria, sa mère, entra, portant un air à la fois fier et légèrement inquiet. "Je vois que les affaires vont bien," remarqua-t-elle en jetant un regard aux personnes dans la salle.
"Les affaires sont florissantes, mais c'est le moins de mes soucis en ce moment," répondit Claudia, une pointe d'agitation dans la voix.
"Tu penses à Ezio et Arianna?"
Claudia hocha la tête. "Oui. Leur réconciliation change la dynamique, pas seulement entre eux, mais pour tous les membres de la famille."
"Est-ce une mauvaise chose?" Maria posa la question doucement, presque craintive de la réponse.
"Je ne sais pas encore," avoua Claudia. "D'une part, je suis heureuse pour eux. D'autre part, je me demande ce que cela signifie pour nous, surtout maintenant que la Rose Fleurie est devenue un pivot pour la résistance."
Maria s'approcha et posa une main réconfortante sur l'épaule de sa fille. "La Rose Fleurie est entre de bonnes mains. Tu as repris cette affaire et l'as transformée en quelque chose de bien plus grand que ce que nous avions imaginé. Ce lieu est maintenant un bastion de la liberté, un repaire pour ceux qui cherchent à lutter contre la tyrannie. Ta compétence a été prouvée."
Claudia sourit faiblement. "J'ai appris des meilleurs."
"Et tu continues à apprendre, ma chérie. Quant à ton frère et Arianna, nous devons leur laisser l'espace pour explorer ce qui pourrait encore exister entre eux. Leur bonheur pourrait, à sa manière, apporter une certaine stabilité et force à notre cause."
Claudia considéra cela un instant, puis acquiesça. "Tu as raison, Maman. Nous avons chacun nos batailles à mener, et chacun notre manière de contribuer à cette grande lutte. Si le bonheur de mon frère et d'Arianna peut nous rendre plus forts en tant que famille, alors peut-être que cela nous rendra plus forts en tant que résistance."
"Exactement," dit Maria, son visage se détendant en un sourire. "Et qui sait, l'amour a parfois une façon étrange de nous rendre invincibles."
Claudia sourit en retour. "Alors puissions-nous tous trouver cette invincibilité, d'une manière ou d'une autre."
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Maria et Claudia, réunies dans la petite bibliothèque qui servait aussi de lieu de réunion pour la résistance, attendaient l'arrivée d'Ezio et Arianna. Les deux femmes avaient envoyé un messager avec des instructions claires : c'était urgent et il fallait venir immédiatement. Lorsque Ezio et Arianna entrèrent. Les deux semblaient légèrement gênés, comme s'ils avaient été surpris en train de faire quelque chose qu'ils n'auraient pas dû.
"Que se passe-t-il ? Pourquoi cette convocation si mystérieuse ?" demanda Ezio, son regard passant de Maria à Claudia.
"Veuillez vous asseoir," indiqua Maria, en pointant les chaises préparées à cet effet.
Arianna et Ezio échangèrent un regard interrogateur mais s'exécutèrent.
Claudia dévoila un sourire malicieux. "Alors, vous pensiez vraiment que vous pouviez garder un secret aussi grand dans une maison aussi petite ?"
Le visage d'Ezio se teinta de confusion, tandis qu'Arianna se redressa légèrement. "De quoi parles-tu ?"
Maria prit la parole : "Nous parlons de la 'nouvelle' intimité que vous essayez si désespérément de cacher. Vous ne pensiez quand même pas que nous serions dupes ?"
Le regard d'Ezio passa d'un air de perplexité à une expression de compréhension tandis qu'Arianna rougissait légèrement.
"Ce n'est pas que nous sommes contre, loin de là," ajouta Claudia. "Mais il serait peut-être temps de considérer ce que cela signifie pour tout le monde. Pour Isabella, pour Frédérico, pour cette résistance que nous menons."
Arianna poussa un soupir, les épaules tombant légèrement. "Nous pensions que c'était mieux pour tout le monde de ne pas étaler notre vie privée."
Maria ricana doucement. "Ezio, Arianna, rien de ce que vous faites n'est vraiment privé dans une maison pleine d'Assassins et de résistants. Tout le monde a remarqué que l'atmosphère est... plus légère ces derniers temps. Ne sous-estimez pas l'impact que votre relation peut avoir sur le moral des troupes."
Ezio tourna la tête vers Arianna, un sourire esquissé sur ses lèvres. "Elles ont un point."
Arianna répondit par un sourire timide, ses yeux rencontrant ceux d'Ezio. "D'accord, nous serons plus ouverts à ce sujet. Pour le bien de la famille et de la cause."
Claudia et Maria échangèrent un regard satisfait. "C'est tout ce que nous voulions entendre," déclara Maria, son regard posé sur ses enfants et sur la femme qu'elle avait toujours considérée comme une fille.
"Et rappelez-vous," ajouta Claudia, "l'amour n'est pas une chose à cacher. Il est la force qui nous unit tous, surtout dans les moments difficiles."
Les yeux d'Ezio et Arianna se rencontrèrent à nouveau, et pour la première fois en longtemps, ils partagèrent une sensation d'unité, non seulement entre eux mais avec leur famille élargie, une unité qui promettait de les soutenir dans les défis à venir.
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Après leur conversation dans la bibliothèque avec Maria et Claudia, Ezio et Arianna quittèrent la pièce, leurs visages arborant des expressions de stupeur légèrement embarrassées. Les murs de la bibliothèque semblaient soudainement moins solides, comme si tous leurs secrets y étaient inscrits en lettres visibles à quiconque se donnait la peine de regarder.
Ils marchèrent côte à côte, absorbés dans leurs pensées, réalisant soudainement qu'ils avaient peut-être été un peu trop imprudents dans l'affichage de leur affection retrouvée.
Alors qu'ils traversaient un couloir, ils croisèrent un groupe d'apprentis Assassins qui s'entraînaient. L'un d'eux, un jeune homme aux yeux brillants d'admiration, les regarda passer et lança à ses camarades : "Ah, voilà nos célèbres tourtereaux !"
Ezio et Arianna échangèrent un regard, comprenant enfin à quel point leur "secret" était devenu un secret de polichinelle. Le jeune homme réalisa soudainement à qui il venait de faire cette remarque et rougit jusqu'aux oreilles, mais le mal était fait.
Arianna laissa échapper un rire cristallin. "Je suppose que nous n'avons pas été aussi discrets que nous le pensions."
Ezio sourit, son regard rempli d'affection. "Peut-être, mais peut-être aussi que nous ne devrions pas avoir à l'être."
Dans un élan d'impulsion, il prit Arianna dans ses bras et l'embrassa passionnément, ignorant les regards étonnés mais amusés des apprentis. Le baiser était à la fois une affirmation et une rébellion, une déclaration qu'ils ne se cachaient plus, ni d'eux-mêmes, ni du monde.
Lorsqu'ils se séparèrent, Arianna le regarda dans les yeux, la flamme de la passion et de la liberté brillant en elle. "Allons dans ta chambre," dit-elle, sa voix chargée de promesse.
Ezio, le cœur battant d'excitation et de bonheur, prit sa main et l'emmena à travers les couloirs, leurs pas rapides mais silencieux. À cet instant, tous les fardeaux de leurs vies, toutes les complications et les combats semblaient s'évaporer, laissant seulement deux personnes amoureuses, prêtes à commencer un nouveau chapitre ensemble.
Et alors qu'ils franchissaient la porte de la chambre d'Ezio, ils savaient que ce serait un chapitre écrit en lettres d'or, un souvenir précieux à chérir dans les jours sombres et incertains qui les attendaient. Mais pour l'instant, ils étaient ensemble, et c'était tout ce qui comptait.
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Dans les semaines qui suivirent, une aura d'apaisement sembla s'installer sur la résidence des Assassins à Rome. Ceux qui étaient assez sensibles pour percevoir les changements subtils de l'atmosphère ne pouvaient s'empêcher de remarquer que cette nouvelle sérénité semblait émaner d'Ezio et Arianna. Le couple, réuni dans une sorte de renaissance émotionnelle, irradiait un bonheur qui touchait même les murs de pierre froide du complexe.
Les enfants, Isabella et Frédérico, étaient particulièrement réceptifs à cette transformation. Ils virent leurs parents sourire plus souvent, se tenir la main comme de jeunes amoureux, et pour la première fois depuis des années, ils se sentirent enveloppés dans une chaleur familiale presque oubliée.
Machiavel, observant de loin, écrivit dans son carnet des phrases cryptiques sur l'influence de l'amour dans les affaires d'État, tandis que Leonardo da Vinci, toujours le romantique, esquissa quelques croquis d'Ezio et Arianna, capturant leur bonheur sur papier comme il le ferait avec n'importe quelle autre merveille de la nature.
Même Claudia et Maria, les initiatrices de cette prise de conscience, trouvèrent une nouvelle joie dans les retombées de leur intervention. Claudia semblait plus épanouie que jamais en dirigeant la Rose Fleurie, tandis que Maria, maintenant grand-mère et matriarche, ressentit un soulagement profond en voyant sa famille enfin réunie.
Cependant, le comte Pâris, l'ancien amant et amoureux d'Arianna, ressentit un pincement au cœur à la vue de ce bonheur retrouvé. Il s'était retiré dans l'ombre depuis qu'Arianna avait rompu leur liaison, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui aurait pu se passer si les circonstances avaient été différentes. Malgré tout, même lui ne pouvait nier le bien que cette union faisait à Arianna, et dans son for intérieur, il lui souhaita tout le bonheur du monde.
Et ainsi, la vie continua dans une douce harmonie, comme une mélodie bien orchestrée, avec des hauts et des bas, des crescendos et des pauses. C'était une période de calme, une accalmie dans la tempête constante de leurs vies, une pause bienvenue et nécessaire.
Mais comme dans toute bonne mélodie, il y avait une dissonance à l'horizon, une ombre qui s'étendait lentement mais sûrement sur leur bonheur fragile. Personne ne savait encore ce que c'était, ni comment cela affecterait leur avenir, mais pour l'instant, ils se contentaient de ce bonheur éphémère, le chérissant comme l'or précieux qu'il était.
Car tous savaient, au plus profond d'eux, que le monde dans lequel ils vivaient était imprévisible et que le bonheur, aussi intense soit-il, était souvent une chose éphémère. Mais pour l'instant, ils se tenaient là, dans la lumière de jours meilleurs, inconscients de l'obscurité qui se profilait à l'horizon.
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La nuit s'était étendue sur Rome comme un drap d'ébène, enveloppant rues et bâtiments dans un silence presque irréel. Le ciel étoilé donnait une aura mystérieuse à la ville, comme s'il portait un secret trop lourd à partager. Dans ce tableau nocturne, la Rose Fleurie ressemblait à une oasis de lumière, mais une lumière tamisée, presque réticente.
Claudia, la tête pleine de pensées confuses, arpentait son bureau, situé à l'étage de l'établissement. Les murs décorés de tentures richement brodées semblaient l'étouffer. Des dossiers s'empilaient sur son bureau en acajou, chacun portant des informations cruciales pour les Assassins. Mais cette nuit, ses yeux avaient du mal à se concentrer sur les lettres, comme si une partie d'elle-même sentait que quelque chose d'important était sur le point de se passer.
À quelques pas, le quartier général des Assassins, niché à côté de la Rose Fleurie, était dans un état étrange de calme plat. C'était comme si le bâtiment lui-même retenait son souffle. Ezio et Arianna, les piliers de cet endroit, étaient partis en mission pour récupérer une relique d'une importance capitale pour l'Ordre. C'était une opération délicate, nécessitant des compétences spécifiques et une préparation exhaustive, ce qui les avait tenus éloignés plus longtemps que quiconque n'aurait pu anticiper.
Dans le salon commun du bordel, Maria, la mère de Claudia et Ezio, tricotait avec une lenteur mesurée. Elle était venue voir sa fille, mais avait aussi saisi cette opportunité pour s'échapper un moment des tensions qui pesaient lourdement sur la famille. Elle était assise dans un fauteuil confortable, sa laine et ses aiguilles à tricoter dans les mains, ses mouvements réguliers formant un contraste frappant avec le chaos silencieux qui semblait se préparer.
Autour d'elle, les filles de la Rose Fleurie conversaient avec les clients, mais leur voix manquait du timbre joyeux habituel. Les rires étaient plus discrets, les gestes plus contenus. Il était évident, même pour les clients les moins perspicaces, que quelque chose n'était pas tout à fait normal cette nuit-là. Chacun semblait enveloppé dans une couverture invisible de tension, incapable de mettre un nom sur l'oppression presque palpable qui flottait dans l'air.
Dans cette atmosphère lourde de non-dits et d'anticipations anxieuses, personne n'aurait pu deviner que la soirée était sur le point de basculer dans une spirale d'événements qui mettraient à l'épreuve le courage, la loyauté et l'âme même de chacun.
Soudain, le temps sembla se figer lorsqu'un fracas retentissant déchira la nuit. La porte principale de la Rose Fleurie éclata en mille morceaux, les débris volant à travers la pièce dans un nuage de poussière et d'éclats de bois. L'instant d'après, des hommes en armures des Borgia firent irruption dans l'enceinte, leurs épées étincelantes brandies avec une ferveur haineuse. Leurs yeux brûlaient d'une lueur malveillante, et leurs visages étaient des masques de détermination cruelle.
C'était un coup magistral, parfaitement exécuté, laissant tout le monde sans voix. Aucun espion, aucun guetteur n'avait réussi à prévenir les Assassins de cette attaque. Les Borgia avaient utilisé une fenêtre d'opportunité extrêmement réduite, et leur tour de force avait réussi.
Maria, le cœur battant, se leva d'un bond de son fauteuil, l'instinct maternel surmontant toute peur ou hésitation. Les années pouvaient avoir marqué son visage, mais son courage restait inébranlable. Elle chercha des yeux quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait être utilisé comme une arme. Ses doigts trouvèrent une broche en argent posée sur une petite table à côté d'elle.
Claudia, alertée par le vacarme assourdissant, n'hésita pas une seconde. Elle quitta son bureau en trombe, son cœur battant la chamade mais son esprit clair comme du cristal. Ses pensées, autrefois confuses et inquiètes, passèrent instantanément à une résolution farouche. Tandis qu'elle dévalait les escaliers deux à deux, elle arracha une dague cachée sous sa robe, se préparant mentalement au combat qui l'attendait.
La mère et la fille se croisèrent du regard, un échange silencieux mais puissant qui confirmait leur détermination mutuelle. Ce n'était pas le moment pour la peur, ni pour les regrets. C'était le moment d'agir, de protéger ce qu'elles aimaient et de montrer la résilience qui avait toujours caractérisé leur famille. Et tandis que les hommes des Borgia avançaient, ils allaient vite comprendre qu'ils s'étaient attaqués à bien plus qu'un simple établissement; ils avaient défié le courage et la ténacité des femmes de la famille Auditore.
Isabella était l'une des rares personnes présentes au QG des Assassins ce soir-là. Elle étudiait des cartes de Rome, tentant d'identifier de possibles cibles futures pour les missions des Assassins, quand la porte s'ouvrit brusquement. Plusieurs filles de la Rose Fleurie firent irruption, leur visage blême, les yeux écarquillés par la peur et l'urgence.
"Les Borgia attaquent ! Ils sont à la Rose Fleurie !" cria l'une d'elles, à bout de souffle.
Sans perdre une seconde, Isabella se leva, ses réflexes entraînés prenant le dessus. Elle attrapa ses dagues et se précipita vers la porte, le cœur battant, les cartes et les cibles de missions oubliées. Chaque seconde comptait, et elle ne pouvait s'empêcher de penser à sa grand-mère Maria et à sa tante Claudia qui étaient là-bas.
Elle traversa la cour qui séparait le QG de la Rose Fleurie, sa cape noire flottant derrière elle comme l'aile d'un oiseau de proie. Quand elle arriva sur les lieux, le chaos était déjà en cours. La porte avait été enfoncée, et elle aperçut Maria et Claudia au milieu de la salle, luttant courageusement contre les soldats des Borgia.
Isabella n'hésita pas. Ses dagues en main, elle se lança dans la bataille, son visage figé dans une expression de détermination féroce. Elle savait qu'elle avait une famille à protéger, un héritage à défendre, et elle ne laisserait rien ni personne se mettre en travers de son chemin.
Isabella brandit sa dague, ses mouvements aussi fluides que mortels. Chaque geste était une symphonie de violence et de précision, héritée des années d'entraînement avec sa mère et plus récemment d’avec son père. Elle enchaîna les attaques, parant un coup d'épée ici, enfonçant sa dague dans une faille d'armure là, toujours en mouvement.
Un soldat des Borgia, plus grand et plus massif que les autres, visa Maria avec son épée, cherchant à exploiter le moindre signe de faiblesse. Mais il n'eut pas le temps de terminer son mouvement. Isabella se glissa derrière lui et, avec un mouvement rapide et efficace, trancha les tendons de sa jambe. Il s'effondra avec un cri de douleur, permettant à Maria de lui porter un coup fatal.
Claudia et Isabella, luttant côte à côte pour repousser les soldats, échangèrent un regard chargé d'urgence lorsque leur mère et grand-mère, Maria, prit la parole.
"Allez ! Allez-vous-en ! Trouvez de l'aide !" cria Maria aux filles qui restaient, parvenant à repousser un Borgia qui la menaçait.
Mais avant que quiconque puisse bouger, un homme des Borgia, habile et sournois, profita de cette brève distraction. Une dague vola de sa main avec une précision mortelle, et elle trouva sa cible. Maria s'effondra, la dague plantée dans sa poitrine.
Un cri déchirant s'échappa de la gorge de Claudia, qui se précipita vers sa mère, sa propre sécurité momentanément oubliée. Isabella, avec une haine nouvelle pour leurs ennemis, redoubla d'efforts pour repousser les assaillants.
Isabella, ses yeux flambant de rage et de désespoir, hurla, "À l'aide! Nous avons besoin d'aide ici!"
Tout à coup, la porte s'ouvrit à nouveau, mais cette fois-ci, il s'agissait de jeunes apprentis Assassins, alertés par le chaos. Ils se précipitèrent à l'intérieur, épées et dagues en mains, prêts à prêter main-forte. Isabella les dirigea habilement, sa douleur canalisée dans un combat féroce.
"Claudia, éloigne-toi d'ici!" cria Isabella à sa tante, déchirée entre le besoin de protéger sa famille et la nécessité de repousser les envahisseurs.
Claudia, ses yeux fixés sur le corps sans vie de sa mère, était paralysée, incapable de bouger ou de penser clairement. Isabella vit cela et, après avoir abattu un autre Borgia qui s'approchait trop près, elle courut vers Claudia et la tira à l'écart, juste à temps pour esquiver un coup d'épée qui leur était destiné.
"Je sais que c'est dur, Tante Claudia, mais nous devons continuer. Pour elle," dit Isabella, les yeux fixés sur sa tante, cherchant à percer la brume de son choc émotionnel. Claudia semblait paralysée, ses yeux ne quittant pas le corps de Maria.
Voyant que sa tante était incapable de réagir, Isabella retourna au combat avec une fureur redoublée. Les apprentis qui étaient arrivés combattaient avec ardeur, mais c'était l'habileté et le leadership d'Isabella qui tenaient les lignes.
Après plusieurs minutes d'un combat effréné, un à un, les soldats des Borgia commencèrent à reculer, réalisant qu'ils étaient surclassés. Avec une ultime poussée, Isabella et les apprentis repoussèrent les derniers assaillants hors de leur repaire. L'air était épais de la fumée de la poudre et du métal chauffé, mais ils avaient survécu.
Claudia, toujours figée près du corps de sa mère, était un rappel poignant de la tragédie qui venait de se dérouler. Isabella s'approcha d'elle, posant une main réconfortante sur son épaule. Claudia leva enfin les yeux, son regard croisant celui d'Isabella, où elle y vit un mélange de douleur et de détermination.
Isabella se tenait au milieu de la salle, ses yeux parcourant les visages de ceux qui avaient combattu à ses côtés. Les apprentis et les autres membres de la résistance la regardaient, cherchant des réponses ou peut-être même un peu de réconfort. Mais le temps du réconfort serait pour plus tard. Pour l'instant, il y avait une réalité crue et impitoyable à affronter.
Les corps des soldats des Borgia jonchaient le sol, des témoins muets de la brutalité de la nuit. Ce n'était pas simplement une violation de leur sanctuaire; c'était une profanation de tout ce qu'ils tenaient pour sacré. Une famille avait été brisée, une matriarche perdue, et la rage froide qui s'emparait d'Isabella était partagée par chaque personne dans cette pièce.
"Ceci n'est pas une simple attaque; c'est un message," dit-elle enfin, rompant le silence lourd. "Les Borgia veulent que nous sachions qu'ils peuvent atteindre le cœur même de notre résistance, jusqu'à notre propre famille. Nous ne pouvons pas leur permettre de croire qu'ils ont réussi."
Des murmures d'approbation s'élevèrent autour d'elle, chaque personne présente sentant que sa propre colère et son indignation étaient cristallisées dans les mots d'Isabella.
"Nous allons répondre, mais pas comme ils s'y attendent. Ils cherchent à nous provoquer, à nous pousser à des actions irréfléchies. Nous leur montrerons que chaque coup qu'ils portent ne fait que renforcer notre résolution," continua-t-elle.
Isabella prit une grande respiration, comme pour rassembler ses propres émotions. "Préparez-vous. Reposez-vous ce soir si vous le pouvez. Demain, nous commencerons à planifier notre riposte. Ce ne sera pas simplement une réponse, mais une déclaration claire que nous ne sommes pas vaincus, et que nous ne le serons jamais."
En entendant cela, l'énergie dans la pièce sembla se transformer. La douleur et la colère étaient toujours là, mais maintenant elles étaient canalisées, dirigées. Chacun savait que le chemin à venir serait semé d'épreuves, mais aussi que le coût de l'inaction serait encore plus grand. Isabella, en prenant la parole, n'avait pas seulement rallié ses troupes; elle avait redéfini leur mission et redonné un sens à leur lutte.
Et tandis qu'ils se dispersaient, chacun à ses propres pensées et ses propres préparatifs, il y avait une compréhension tacite que ce n'était que le début. La guerre venait d'être déclarée, non seulement par les Borgia mais aussi par eux. Et ils étaient prêts.
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Arianna et Ezio étaient en mission, perchés sur les toits de Rome pour surveiller un groupe de Templiers. Ils étaient concentrés, le poids de la tâche à accomplir étouffant toute conversation inutile. Soudain, une présence familière s'intégra à leur périphérie. Frédérico, leur fils, apparut en sautant agilement d'un toit à l'autre jusqu'à atterrir à leurs côtés.
"Frédérico! Que fais-tu ici ? C'est dangereux," s'exclama Arianna, son inquiétude éclipsant momentanément sa surprise.
Ezio observa leur fils, également préoccupé. "Ton visage... tu as l'air grave. Qu'est-ce qui se passe ?"
Frédérico prit une profonde inspiration, conscient que les mots qui suivraient seraient un coup dur pour ses parents. "Je viens avec des nouvelles de la Rose Fleurie. Il y a eu une attaque... menée par les Borgia."
Arianna sentit son cœur s'arrêter un instant. "Est-ce que tout le monde va bien ? Qu'en est-il de ta sœur ? De ta tante Claudia ?"
Frédérico baissa la tête, cherchant à trouver les mots justes pour délivrer la nouvelle suivante. "Maman Maria... elle n'a pas survécu. Claudia est en sécurité, grâce à l'intervention de quelques apprentis et surtout d'Isabella. Ils ont réussi à repousser les Borgia, mais le message est clair. Nous sommes en guerre."
Ezio ferma les yeux un instant, comme pour contenir une émotion intense. "Nous devons rentrer immédiatement," déclara-t-il.
Arianna hocha la tête, son visage s'étant durci avec une nouvelle résolution. "Je suis d'accord. Nous ne pouvons pas permettre aux Templiers de prendre davantage d'avance."
Frédérico les regarda, une admiration mêlée de tristesse remplissant ses yeux. "Isabella prépare déjà une contre-offensive. Elle est... elle est aussi forte et courageuse que vous l'avez été, maman, papa."
Ezio posa sa main sur l'épaule de Frédérico. "Alors rentrons. Et préparons-nous pour ce qui va suivre. Nous avons une famille à protéger, une guerre à gagner."
Tous les trois partagèrent un regard, un mélange de détermination, de douleur et d'amour filial. Chacun savait que les jours à venir seraient pleins de défis, mais aussi que leur famille, malgré les pertes et les épreuves, restait leur source de force et d'unité.
Et dans cet instant d'unité, malgré la douleur et les ombres de la guerre qui s'étendaient sur eux, ils trouvèrent la volonté de continuer à se battre.