L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini
Arianna, le cœur battant de détermination et d'incertitude, entra dans les rues sinueuses de Sienne. La ville, avec ses hauts murs de pierre et ses ruelles étroites, lui était étrangère, un labyrinthe de mystères et de dangers potentiels. Elle se mêla à la foule, ses yeux balayant constamment les alentours, à la recherche de signes qui pourraient la guider vers sa cible : la réunion secrète des Templiers.
Chaque pas qu'elle faisait sur les pavés usés de la ville lui rappelait la distance qui la séparait désormais d'Ezio. La manière dont ils s'étaient quittés à Monteriggioni, avec des mots non dits et des sentiments en tumulte, pesait lourdement sur son esprit. Leur relation, autrefois un pilier de force, semblait maintenant fragile, ébranlée par les exigences de leur devoir envers l'Ordre.
Arianna repoussa ces pensées, se concentrant sur sa mission. Elle savait que les informations qu'elle pourrait recueillir ici étaient cruciales, non seulement pour la Confrérie mais aussi pour la sécurité de sa famille. Mais la ville de Sienne, avec ses allégeances politiques complexes et ses loyautés changeantes, ne lui offrait aucune certitude. Elle devait avancer prudemment, se fondant dans l'ombre et l'anonymat.
Les rues de Sienne étaient un kaléidoscope d'activités : marchands vendant leurs marchandises, artistes partageant leurs créations, citoyens discutant des dernières nouvelles. Arianna observait, écoutait, absorbant chaque détail, chaque morceau de conversation qui pourrait lui donner un indice sur les Templiers.
Alors qu'elle progressait, la tension de la mission s'entremêlait avec ses réflexions personnelles. Les doutes sur sa fidélité à l'Ordre, exacerbés par la tension avec Ezio, tournaient dans son esprit. Était-elle ici pour prouver sa valeur en tant qu'Assassin, ou pour s'échapper des complications de sa vie personnelle ? La frontière entre son devoir et ses émotions semblait de plus en plus floue.
Mais dans l'immédiat, Arianna savait qu'elle devait rester concentrée. Chaque indice, chaque murmure pouvait la mener un pas de plus vers son objectif. Elle avançait avec prudence, ses sens aiguisés par l'entraînement et l'instinct, prête à affronter tout ce que Sienne avait à lui révéler.
La nuit tombait sur la ville, apportant avec elle une couverture d'obscurité sous laquelle Arianna pouvait opérer plus librement. Elle se glissa dans les ombres, chaque mouvement calculé, chaque décision prise avec la conscience aiguë que la moindre erreur pourrait non seulement échouer sa mission, mais aussi la mettre en danger, elle et son enfant à naître.
Dans cette ville inconnue, Arianna était seule, mais pas sans ressources. Elle se rappelait les enseignements de l'Ordre, les mots d'Ezio, et sa propre force intérieure. Elle était déterminée à réussir, pour l'Ordre, pour sa famille, et pour elle-même.
Au cours des jours suivants, Arianna se dédia entièrement à sa mission à Sienne, une ville qui, bien que magnifique avec ses cathédrales imposantes et ses places animées, lui était encore étrangère. Chaque matin, elle se levait avec l'aube, quittant sa chambre modeste dans une auberge discrète pour se fondre dans la vie quotidienne de la ville.
Sienne, au XVe siècle, était un centre d'activité florissant, ses rues résonnant du cliquetis des charrettes sur les pavés, des cris des marchands vantant leurs marchandises et des conversations animées des citadins. Arianna, vêtue sobrement pour ne pas attirer l'attention, parcourait les rues, ses yeux perçants scrutant chaque visage, chaque geste, à la recherche de quelque chose d'inhabituel, un indice qui pourrait la mener vers les Templiers.
Dans les marchés, elle écoutait attentivement, se mêlant aux marchands et aux acheteurs, glanant des bribes de conversations qui pourraient être pertinentes. Elle observait les mouvements des patrouilles de la ville, notant les changements dans leurs routines qui pourraient indiquer une présence templier accrue.
Les après-midis, elle s'asseyait dans des cafés ou sur des bancs de places publiques, feignant de se reposer ou de lire, tout en gardant un œil attentif sur les passants. Elle apprenait à reconnaître les visages réguliers, les commerçants, les artisans, et ceux qui semblaient hors de place, peut-être des agents des Templiers.
À la tombée de la nuit, Arianna se faufilait dans les quartiers moins fréquentés de la ville, là où les rumeurs et les secrets s'échangeaient plus librement sous le voile de l'obscurité. Dans les tavernes sombres, elle écoutait les histoires des locaux, parfois en engageant conversation, d'autres fois en restant une ombre silencieuse dans un coin.
Chaque information, chaque détail était soigneusement mémorisé ou noté dans un petit carnet qu'elle gardait caché. Elle analysait ces informations le soir, dans l'intimité de sa chambre, essayant de relier les pièces de ce puzzle complexe.
Au fil des jours, Arianna commença à sentir le poids de l'isolement. Les visages qu'elle croisait quotidiennement ne lui offraient aucun réconfort, aucun lien. Elle pensait souvent à Ezio, se demandant comment il gérait sa propre mission, espérant qu'il était en sécurité.
Malgré ces moments de solitude, Arianna restait concentrée sur sa mission. Elle était devenue une partie de Sienne, une ombre parmi d'autres, mais avec un but bien précis. Son esprit était un mélange de concentration aiguë et d'instincts affûtés, prête à saisir la moindre opportunité qui pourrait l'amener à dévoiler les plans des Templiers.
Au fur et à mesure que les jours s'écoulaient à Sienne, Arianna commença à sentir une présence invisible qui semblait la suivre, un regard insaisissable qui se posait sur elle à des moments inattendus. Cette sensation, d'abord subtile et facilement mise de côté comme une simple paranoïa, commença à s'intensifier, se transformant en une certitude inquiétante.
Chaque fois qu'elle se déplaçait à travers les marchés bondés ou les ruelles étroites, elle sentait parfois des yeux la fixer, des regards qui s'attardaient un peu trop longtemps. Ces regards n'appartenaient pas aux habituels curieux ou aux marchands intéressés ; ils avaient une qualité perçante, presque calculatrice. Parfois, en se retournant brusquement, elle surprenait la fin d'un échange de regards entre deux inconnus, ou un rapide détournement de tête, comme s'ils avaient été pris en flagrant délit d'espionnage.
Le soir, alors qu'elle parcourait les rues moins fréquentées, Arianna pouvait presque sentir le poids de ces regards sur elle, suivant chacun de ses mouvements avec une précision troublante. Elle se sentait comme une proie traquée, bien qu'elle ne puisse pas encore identifier son chasseur.
Ces sensations troublantes étaient accompagnées de murmures qui s'éteignaient à son approche. Dans les tavernes, les conversations qui paraissaient banales à première vue semblaient prendre une tournure plus sombre lorsqu'elle s'en approchait. Les gens baissaient la voix ou changeaient subitement de sujet, leurs yeux la fixant brièvement avec un mélange de curiosité et de méfiance.
Ces indices, aussi petits soient-ils, étaient suffisants pour Arianna. Ils formaient un motif, une trame d'alerte qui ne pouvait être ignorée. Quelqu'un, ou quelque groupe, la surveillait, et elle ne pouvait s'empêcher de penser que cela était lié à sa mission. Les Templiers étaient-ils déjà au courant de sa présence ? Ou était-ce une autre faction, peut-être une force inconnue à l'intérieur de la ville ?
Cette tension constante commença à peser sur Arianna, son esprit toujours en alerte, analysant chaque interaction, chaque nouveau visage. Elle savait qu'elle devait redoubler de prudence, rester encore plus discrète. Chaque information qu'elle recueillait prenait désormais une nouvelle importance, non seulement pour sa mission, mais aussi pour sa propre survie.
La sensation d'être surveillée la forçait à repenser constamment ses plans, à changer ses itinéraires habituels, à utiliser des techniques de dissimulation plus sophistiquées. Elle devenait encore plus l'ombre, se fondant dans l'environnement, ne laissant aucune trace de son passage.
Cette pression incessante, bien que pesante, aiguisait ses sens, rendant chaque mouvement plus précis, chaque décision plus réfléchie. Arianna était devenue une chasseresse traquée, mais non moins dangereuse, une femme déterminée à déjouer ceux qui se terraient dans l'ombre, attendant leur moment pour frapper.
Dans les méandres de Sienne, Arianna se déplaçait avec une précision et une discrétion qui lui étaient habituelles. Mais, au fil des heures, une sensation inhabituelle s'insinuait en elle, une lourdeur subtile dans son corps qui ne ressemblait pas à la fatigue ordinaire. Elle avait l'habitude de l'épuisement physique, mais ceci était différent. C'était un changement interne, un signal que quelque chose d'autre se passait.
Alors qu'elle se faufilait dans une ruelle étroite, un vertige soudain la frappa. Elle s'appuya contre le mur, fermant les yeux pour un moment, essayant de reprendre son souffle. Ce n'était pas la première fois depuis son arrivée à Sienne, mais cette fois, le malaise était plus prononcé, presque accablant.
Dans cet instant de faiblesse, ses pensées se tournèrent vers Ezio. Leur dernière rencontre avait été tendue, marquée par des mots durs et des sentiments non exprimés. Le fossé entre eux s'était élargi, non seulement par la distance physique, mais aussi par les non-dits et les malentendus. Elle se rappela leur désir commun d'avoir une famille, un rêve qui semblait s'éloigner avec chaque mission, chaque secret gardé.
Soudain, une pensée s'imposa à elle avec une clarté frappante : pourrait-elle être enceinte ? La réalité de cette possibilité la frappa de plein fouet. Sa dernière grossesse s'était terminée en fausse couche, un événement qui l'avait laissée à la fois physiquement et émotionnellement meurtrie. La douleur de cette perte avait été un fardeau silencieux qu'elle portait en elle, une cicatrice secrète partagée uniquement avec Ezio.
La possibilité d'une nouvelle grossesse, en plein cœur d'une mission périlleuse, était à la fois une source d'espoir incroyable et de peur paralysante. Comment pouvait-elle mener à bien cette mission, si elle devait protéger non seulement sa propre vie, mais aussi celle d'un enfant à naître ? Comment concilier son devoir envers l'Ordre avec les besoins d'une maternité naissante ?
Les pensées d'Arianna tourbillonnaient dans un maelström d'émotions. La perspective de donner à Ezio l'enfant qu'il désirait tant, de concrétiser leur amour de cette manière, lui apportait une joie indescriptible. Mais en même temps, la peur l'envahissait. La fausse couche précédente avait laissé en elle une crainte profonde de perdre à nouveau un enfant. Et dans le contexte actuel, en territoire ennemi, les risques étaient décuplés.
Elle décida qu'elle devait en avoir le cœur net. Le lendemain matin, avant l'aube, Arianna sortit discrètement de l'auberge et se dirigea vers une partie de la ville où elle pourrait trouver une sage-femme ou un guérisseur capable de confirmer ses soupçons. Elle évitait les rues principales, se glissant à travers les allées moins fréquentées pour ne pas attirer l'attention.
Trouver une sage-femme discrète et de confiance n'était pas une tâche facile, surtout dans une ville étrangère. Mais Arianna utilisait toutes ses compétences d'observation et d'investigation pour dénicher une personne qui pourrait l'aider sans poser de questions. Finalement, dans une petite ruelle, elle trouva une femme d'âge moyen, connue pour ses compétences en matière de soins aux femmes, qui avait l'air digne de confiance.
La sage-femme l'accueillit avec une discrétion professionnelle, comprenant rapidement, à travers les mots prudemment choisis d'Arianna, la nature délicate de sa requête. Après un examen approfondi et quelques questions ciblées, la sage-femme lui donna la confirmation qu'Arianna redoutait et espérait à la fois : elle était bien enceinte de quelques semaines.
Le chemin du retour vers l'auberge semblait plus long pour Arianna. Ses pensées étaient maintenant occupées par cette nouvelle vie qui grandissait en elle. Cette grossesse changeait tout. Elle ne portait plus seulement le poids de sa mission, mais aussi celui d'une vie naissante, une responsabilité immense qui ajoutait une couche supplémentaire d'urgence et de prudence à chacune de ses actions.
Arianna savait qu'elle devait désormais faire preuve d'une prudence encore plus grande. Chaque risque devait être soigneusement pesé, chaque décision prise avec la conscience qu'elle n'était plus seule. Elle devait réussir cette mission, pas seulement pour l'Ordre ou pour elle-même, mais pour l'enfant qu'elle portait, pour l'avenir qu'elle construisait avec Ezio.
Alors qu'elle se préparait à affronter les jours à venir, Arianna se sentait étrangement renforcée par cette révélation. La perspective d'être mère lui donnait une force nouvelle, un engagement renouvelé à lutter pour un monde meilleur, non seulement pour elle et Ezio, mais aussi pour l'enfant qu'ils allaient accueillir ensemble.
Dans les jours qui suivirent sa visite à la sage-femme, Arianna devint une présence encore plus discrète dans les ruelles et les places de Sienne. Chaque mouvement qu'elle effectuait était calculé avec une précision extrême, chaque décision pesée avec la plus grande prudence. Elle savait que la moindre erreur pourrait non seulement compromettre sa mission, mais aussi mettre en danger sa vie et celle de l'enfant qu'elle portait désormais.
Arianna évitait désormais les zones trop fréquentées ou risquées. Elle préférait les chemins moins directs mais plus sûrs, toujours à l'affût des signes d'un danger potentiel. Ses compétences d'Assassin, habituellement utilisées pour la traque et l'attaque, étaient désormais tournées vers la protection et la prévention.
Sa grossesse l'avait conduite à repenser son approche de la mission. Elle s'impliquait davantage dans l'espionnage et la collecte d'informations, évitant les confrontations directes autant que possible. Chaque soir, elle revoyait les données recueillies, traçant minutieusement les mouvements des Templiers, tout en restant en retrait des dangers immédiats.
Cette nouvelle réalité l'avait également plongée dans un profond questionnement sur sa relation avec Ezio. Leur séparation difficile, les non-dits et les tensions qui s'étaient accumulées entre eux, prenaient maintenant une dimension différente. Elle se demandait comment Ezio réagirait en apprenant sa grossesse. Cette nouvelle aurait-elle un impact sur le fossé qui s'était creusé entre eux ?
Arianna se remémorait leurs moments de bonheur, leurs rêves d’agrandir leur famille, mais aussi les difficultés qu'ils avaient rencontrées. La dernière fausse couche avait été un coup dur pour eux deux, une expérience traumatisante qui avait laissé des cicatrices invisibles. Et maintenant, face à la possibilité d'une nouvelle vie, Arianna se sentait déchirée entre la joie et la peur.
Elle pensait à Ezio, à son désir profond d'avoir une famille, et à la façon dont cette nouvelle pourrait les rapprocher ou les éloigner davantage. Cette grossesse était-elle une lueur d'espoir pour leur relation, un signe que, malgré les défis et les épreuves, ils étaient destinés à être ensemble, à construire quelque chose de durable ?
Malgré toutes ces incertitudes, Arianna demeurait résolue. Elle se devait de mener à bien sa mission, non seulement pour l'Ordre, mais aussi pour l'avenir de sa famille. Chaque soir, en se couchant, elle posait une main sur son ventre, un geste devenu rituel, un rappel de la vie qu'elle portait et de la promesse d'un avenir différent, peut-être meilleur. Son engagement envers l'Ordre restait ferme, mais désormais, il était doublé d'un engagement envers la petite vie qui grandissait en elle, un engagement envers un avenir qu'elle espérait partager avec Ezio.
Après des jours de surveillance méthodique, Arianna commença à assembler les pièces du puzzle complexe qu'était sa mission à Sienne. Elle avait passé des heures interminables à observer, à écouter, et à recueillir des bribes d'informations, toutes en apparence disjointes. Cependant, en combinant ces détails apparemment insignifiants, un tableau plus clair commença à émerger.
Un soir, alors qu'elle scrutait ses notes à la lumière vacillante de sa chambre d'auberge, elle remarqua un schéma récurrent. Les mouvements de certains individus qu'elle avait identifiés comme étant potentiellement liés aux Templiers semblaient converger vers un point spécifique : une ancienne demeure située dans un quartier moins fréquenté de la ville. Ce lieu, une bâtisse austère au passé noble, avait été mentionné à plusieurs reprises dans les conversations qu'elle avait discrètement écoutées dans les tavernes et sur les marchés.
Arianna sentit son cœur battre plus fort. Elle tenait peut-être enfin le fil conducteur qui la mènerait à la réunion secrète des Templiers. Elle passa le reste de la nuit à planifier minutieusement son approche. Elle étudia les plans de la ville, identifiant les meilleures voies d'accès et de fuite, anticipant les défis potentiels. Elle prépara son équipement avec soin, choisissant ses armes les plus fiables et les plus silencieuses, ainsi que des outils d'espionnage essentiels.
Le lendemain, Arianna se dirigea vers la demeure suspecte bien avant l'aube, profitant de l'obscurité pour masquer ses mouvements. Elle se glissa à travers les ruelles, ses sens en alerte maximale, son esprit concentré sur sa mission. Arrivée à proximité de la bâtisse, elle trouva un point d'observation discret, une niche dans une ruelle voisine d'où elle pouvait surveiller l'entrée sans être vue.
Elle passa plusieurs heures dans cet abri précaire, observant chaque personne qui entrait ou sortait de la demeure. Ses soupçons furent rapidement confirmés : les individus qui y pénétraient avaient tous l'air de Templiers, certains portant des insignes discrets mais reconnaissables. La tension monta en elle, mais elle maintint son calme, se rappelant l'importance de rester discrète et de ne pas agir précipitamment.
À mesure que la journée avançait, Arianna rassemblait mentalement toutes les informations, les analysant et les recoupant. Elle savait qu'elle devait être patiente, attendre le moment opportun pour agir. La nuit tomba, et avec elle, une activité accrue autour de la demeure. C'était le signe que la réunion allait bientôt commencer.
Arianna se prépara à se rapprocher. Elle ajusta son capuchon, s'assurant que son visage restait caché dans l'ombre. Chaque geste était fluide, le résultat de nombreuses années d'entraînement et de missions. Elle se déplaçait avec une grâce silencieuse, une ombre parmi les ombres, se rapprochant de son objectif avec une détermination inébranlable.
Elle se rappela ses devoirs envers l'Ordre, la promesse d'un avenir pour son enfant, et l'amour profond qu'elle portait à Ezio. Ces pensées renforcèrent sa résolution. Arianna était prête à affronter ce qui l'attendait à l'intérieur de cette demeure, prête à dévoiler les secrets des Templiers et à faire un pas de plus vers la protection de tout ce qui lui était cher.
Après avoir minutieusement observé la demeure des Templiers depuis son poste d'observation, Arianna attendit que la nuit enveloppe complètement Sienne de son manteau d'obscurité. Elle savait que le moment était venu d'agir. Chaque mouvement était calculé avec précision, chaque pas un mélange de grâce et de prudence. Elle se glissait à travers les ruelles, se fondant dans les ombres comme une véritable maîtresse de la discrétion.
La demeure, une structure ancienne aux pierres usées par le temps, se dressait devant elle, imposante et silencieuse. Arianna observa les fenêtres, les portes, cherchant le point faible, l'endroit où elle pourrait s'introduire sans être détectée. Finalement, elle opta pour une petite fenêtre légèrement entrouverte au deuxième étage, accessible grâce à une série de prises discrètes sur la façade extérieure.
L'escalade était périlleuse, mais Arianna était entraînée pour de telles manœuvres. Chaque prise était exécutée avec une attention méticuleuse, son corps se mouvant avec une agilité presque surnaturelle. Elle atteignit la fenêtre, se glissa à l'intérieur avec la légèreté d'un chat, et se retrouva dans un couloir sombre, plongé dans un silence presque oppressant.
Arianna progressa lentement, ses bottes souples ne produisant aucun bruit sur le plancher ancien. Elle avançait, attentive au moindre bruit, au moindre signe de présence. Les murs étaient ornés de tapisseries décolorées et de portraits de nobles oubliés, témoins muets d'une époque révolue.
Elle trouva finalement la porte qu'elle cherchait, menant à la salle principale où, elle le supposait, la réunion des Templiers devait se tenir. Elle prit une profonde inspiration, se préparant mentalement à ce qu'elle allait trouver, puis ouvrit doucement la porte.
À sa grande surprise, la salle était vide. Pas un seul Templier, pas un seul signe d'une quelconque réunion. La pièce était vaste, avec de hauts plafonds soutenus par des poutres en bois massif. Des chandeliers pendaient du plafond, mais leurs bougies étaient éteintes, laissant la pièce baignée dans une pénombre inquiétante.
Au centre, une grande table en chêne, entourée de chaises sculptées, restait déserte, comme si elle n'avait jamais été utilisée. Sur les murs, des armoiries et des bannières portaient les symboles des familles nobles de la région, mais aucun signe distinctif des Templiers.
Arianna parcourut la salle du regard, son intuition lui disant que quelque chose n'allait pas. Était-ce un piège ? Ou les Templiers avaient-ils changé leurs plans à la dernière minute ? Elle s'approcha de la table, inspectant les documents et les cartes qui y étaient éparpillés, espérant trouver un indice, une explication à cette énigmatique vacuité.
Elle se rendit alors compte que, malgré l'absence de Templiers, la pièce était loin d'être dépourvue d'informations. Les documents sur la table étaient variés : des lettres, des plans de batailles, des cartes de la région. Arianna commença à les examiner un par un, chaque papier potentiellement un morceau de l'énigme qu'elle cherchait à résoudre.
Alors qu'elle se penchait sur les documents, Arianna resta constamment alerte, consciente que sa situation précaire pouvait basculer à tout moment. Elle savait qu'elle devait agir vite, collecter autant d'informations que possible avant de s'échapper de cette demeure qui, à chaque instant, semblait de plus en plus comme un piège aux parois invisibles.
Le silence de la salle fut brisé par le grincement de la porte s'ouvrant lentement. Arianna se retourna vivement, prête à affronter l'intrus, et se figea. Devant elle se tenait un homme dont elle ne connaissait pas le nom, mais dont le visage était gravé dans sa mémoire – le visage de celui qui avait mené les troupes lors du massacre de sa famille il y a sept ans.
Leurs regards se croisèrent, et un frisson glacial parcourut l'échine d'Arianna. Elle le fixait, son regard plein de haine et de détermination.
L'homme, un sourire narquois aux lèvres, s'avança lentement dans la pièce. "Ainsi, nous nous retrouvons enfin, Arianna Valentini. Vous ne me connaissez pas, mais moi, je vous connais très bien."
Arianna, bien que bouillonnant intérieurement, garda son calme en surface. "Qui êtes-vous ?" demanda-t-elle d'une voix ferme, bien qu'elle sentît son cœur battre avec violence.
"Lorenzo de Falco, à votre service," répondit-il avec un salut moqueur. "Je suis celui qui a orchestré le triste sort de votre famille. Et maintenant, le destin vous a menée à moi."
Arianna sentit son sang se glacer. "Vous... c'était vous..." murmura-t-elle, les images du passé ressurgissant avec une brutalité inouïe.
Falco s'approcha encore, son sourire s'élargissant. "Oui, c'était moi. Et vous êtes ici parce que je l'ai voulu. Vous êtes tombée dans mon piège, chère Arianna."
"Pourquoi ?" demanda-t-elle, sa voix tremblante de rage contenue.
"Vous êtes une source précieuse d'informations, Arianna. Vous et vos secrets sur l'Ordre des Assassins. Avant de vous tuer, je compte bien extirper chaque information que vous possédez," déclara Falco avec une cruauté évidente.
Il fit quelques pas de plus, se rapprochant dangereusement. "Je suis également très bien informé sur votre vie personnelle. Ezio Auditore, votre chère fille Isabella... il serait dommage qu'ils souffrent à cause de votre... incapacité à coopérer."
Arianna sentit la peur s'insinuer en elle, mais elle refusa de la laisser prendre le dessus. "Vous ne gagnerez jamais. L'Ordre des Assassins est plus fort que vos jeux et vos manipulations," répliqua-t-elle avec force.
Falco éclata de rire. "Oh, mais je gagne déjà, Arianna. Vous êtes ici, dans ma toile, et bientôt, je connaîtrai tous vos secrets."
Arianna savait qu'elle était dans une situation désespérée. Mais plutôt que de céder à la peur, elle puisa dans sa colère et sa détermination. "Vous ne saurez rien de moi, Falco. Et je vous jure, l'Ordre se vengera pour tout le mal que vous avez fait."
Falco haussa les épaules avec désinvolture. "Peut-être. Mais pour l'instant, c'est vous qui êtes à ma merci."
Alors qu'il terminait sa phrase, plusieurs hommes armés entrèrent dans la salle, encerclant rapidement Arianna. Elle réalisa qu'elle n'avait pas d'autre choix que de lutter pour sa survie ; elle était encerclée, avec peu de chances de s'échapper. Son cœur battait à tout rompre, mais elle garda son calme, ses années d'entraînement prenant le dessus.
Alors qu'elle se préparait à combattre, un des gardes lança une petite sphère qui éclata au sol, libérant un nuage de fumée verte qui se répandit rapidement, emplissant l'air d'un parfum âcre et pénétrant.
Arianna tenta de pivoter, d'esquiver le nuage, mais elle fut trop lente. Le poison se répandit dans ses poumons, un venin traître qui s'attaqua aussitôt à son système nerveux. Elle sentit une lourdeur s'abattre sur ses membres, ses muscles devenant engourdis, sa vision se troublant comme si elle regardait à travers un verre déformant.
Malgré la paralysie croissante, Arianna refusa de céder à la panique. Elle se concentra intensément, activant la Vision d'Aigle pour percevoir son environnement avec une clarté surnaturelle, malgré le voile qui obscurcissait ses yeux. Les contours des gardes se mirent à briller d'une lueur rouge, leurs mouvements devenant prévisibles, leurs intentions claires comme de l'eau de roche.
Puisant dans ses dernières réserves de force et de volonté, Arianna se lança dans la bataille. Elle frappa le garde le plus proche avec un coup de pied d'une force désespérée, sentant ses muscles protester sous l'effet du poison. Elle enchaîna rapidement avec une série de mouvements fluides, chaque coup, chaque esquive, un défi à la paralysie qui menaçait de l'engloutir.
La salle devint un champ de bataille chaotique. Arianna, guidée par sa Vision d'Aigle, anticipait les attaques des gardes, se déplaçant avec une agilité presque surnaturelle malgré le poison qui rongeait ses forces. Elle utilisait les meubles comme boucliers, se cachant derrière une chaise renversée, roulant sous une table pour éviter une estocade.
Chaque souffle était un combat, chaque mouvement une lutte contre la paralysie croissante. Les cris des gardes, les bruits de lutte, le fracas des objets se brisant remplissaient l'air, créant une cacophonie assourdissante. Arianna se battait non seulement contre ses ennemis, mais aussi contre son propre corps qui la trahissait.
Elle parvint finalement à se frayer un chemin vers une fenêtre. D'un coup d'épaule, elle ouvrit la fenêtre, laissant entrer un courant d'air frais. Sans hésitation, elle se jeta à travers l'ouverture, s'échappant dans la nuit.
La chute fut rude, son corps heurtant le sol avec force. Mais Arianna se releva immédiatement, poussée par l'adrénaline et la nécessité de s'échapper. Elle ignora la douleur qui parcourait son corps, chaque mouvement un défi à la faiblesse qui menaçait de l'envahir. Elle savait qu'elle devait s'éloigner le plus rapidement possible, disparaître dans les ombres de Sienne, survivre pour combattre un autre jour.
Les gardes, alertés par le bruit de sa fuite, se lancèrent à sa poursuite. Arianna, son cœur battant à tout rompre, plongea dans les ruelles de Sienne.
Sienne, avec ses ruelles tortueuses et ses passages secrets, était un labyrinthe urbain. Arianna, grâce à ses heures innombrables d'observation, connaissait désormais chaque coin et recoin de cette ville. Elle courait avec une détermination farouche, ses pieds frappant les pavés avec précision. Elle glissait dans des passages étroits, sautait par-dessus les obstacles, et escaladait les murs avec une facilité qui défiait la logique humaine, ses mouvements rappelant ceux des légendaires Assassins de son Ordre.
À chaque pas, Arianna sentait le poison continuer son œuvre malveillante, rendant chacun de ses mouvements plus lourd, plus douloureux. Son corps était un champ de bataille, luttant contre la toxicité qui menaçait de la paralyser. Mais son esprit restait inébranlable, focalisé sur l'unique objectif de s'échapper, de survivre.
Les ruelles de Sienne se transformèrent en un terrain de jeu mortel. Chaque tournant offrait soit un refuge, soit un piège. Arianna utilisait toute sa ruse et son expérience d'Assassin pour semer ses poursuivants. Elle empruntait des chemins inattendus, se dissimulant dans des ombres, franchissant des toits, toujours en mouvement, toujours un pas devant la mort qui la talonnait.
Finalement, ses poursuivants, moins agiles et moins familiers avec les méandres de la ville, commencèrent à perdre du terrain. Arianna, bien que poussée à l'extrême limite de ses forces, trouva refuge dans une alcôve sombre, un recoin presque invisible aux passants.
Là, cachée dans l'ombre, elle tenta de reprendre son souffle. Son corps tremblait sous l'effet combiné du poison et de l'épuisement extrême. La confrontation avec Falco, l'évasion désespérée, tout cela avait constitué un défi sans précédent dans sa vie d'Assassin.
Alors qu'elle se recroquevillait dans l'obscurité, les mots de Falco résonnaient dans son esprit, instillant une peur profonde mais aussi une résolution inébranlable. Elle savait que malgré les épreuves endurées, elle avait survécu.
Arianna se remémora les raisons de son combat : Ezio, sa fille Isabella, et l'Ordre des Assassins. Ces pensées rallumaient un feu en elle, une étincelle de détermination qui défiait la douleur et la fatigue. Elle devait continuer, pour ceux qu'elle aimait, pour la justice, pour la vengeance.
Avec cette résolution, Arianna se prépara à sortir de sa cachette, prête à affronter les défis à venir, peu importe leur taille. Elle était une Assassin, une guerrière de l'ombre, et elle ne céderait pas face à l'adversité.
Épuisée au-delà de toute mesure, Arianna utilisa ses dernières forces pour regagner sa chambre à l'auberge. Chaque pas était un supplice, chaque mouvement un combat contre l'épuisement et la douleur qui ravageaient son corps. La nuit enveloppait Sienne d'un voile sombre, et Arianna se glissait à travers les rues désertes, une ombre parmi les ombres, son corps poussé à l'extrême limite.
Lorsqu'elle arriva enfin à l'auberge, elle monta les escaliers avec peine, se tenant aux murs pour ne pas s'effondrer. Chaque respiration était un râle douloureux, chaque battement de son cœur un rappel de la brutalité de sa fuite. Elle atteignit sa chambre et, avec une main tremblante, déverrouilla la porte.
À l'intérieur, elle se dirigea immédiatement vers son sac de voyage, fouillant fébrilement à la recherche de la potion qu'elle avait préparée pour de telles situations. Ses doigts, engourdis par le poison, trouvèrent enfin le petit flacon, contenant un liquide qui brillait faiblement dans la pénombre de la pièce.
Avec un effort considérable, elle ôta le bouchon et porta le flacon à ses lèvres, avalant le contenu en une gorgée. La potion, un mélange d'herbes et d'antidotes conçu par les guérisseurs de l'Ordre, était censée contrer les effets des poisons et stimuler la guérison. Arianna espérait qu'elle suffirait à la maintenir en vie.
Après avoir bu la potion, Arianna se laissa tomber sur le lit. Son corps était au-delà de l'épuisement, chaque cellule criant de douleur. La pièce semblait tourner autour d'elle, et elle sentit l'obscurité l'envahir, ses yeux se fermant malgré elle.
Dans les derniers instants de conscience, elle pensa à Ezio, à Isabella, à tout ce qu'elle avait encore à accomplir. Puis, avec un dernier souffle, elle s'abandonna à l'inconscience, son corps et son esprit sombrant dans un sommeil profond et réparateur.
-
Quand Arianna ouvrit les yeux, les premières lueurs de l'aube filtraient à travers les volets entrouverts de sa chambre d'auberge. Elle resta allongée un moment, prenant conscience de son corps endolori, de sa respiration toujours un peu hachée. Le poison avait perdu de sa force, mais ses effets persistaient, laissant ses muscles douloureux et faibles.
Le souvenir de la confrontation avec Lorenzo de Falco revint en un flot ininterrompu, ravivant la colère et la haine qui brûlaient en elle. Elle se rappela le massacre de sa famille, la terreur et la perte, et maintenant, la menace directe de cet homme contre elle et ses proches. Chaque pensée de Falco alimentait sa rage, mais aussi la peur pour la vie qu'elle portait en elle. Elle toucha doucement son ventre, une vague d'inquiétude la submergeant à l'idée que le poison pourrait avoir affecté son enfant.
Arianna savait qu'elle ne pouvait pas rester. Les hommes de Falco seraient déjà à sa recherche, et chaque minute passée ici augmentait le danger. Elle se leva lentement, chaque mouvement un rappel lancinant de sa récente épreuve. Elle rassembla ses affaires avec soin, chaque geste méthodique, bien que ralenti par la douleur et la faiblesse.
La mission initiale avait maintenant pris un tournant personnel. Ce n'était plus seulement une question de devoir envers l'Ordre, mais une quête de vengeance, un besoin de faire face à celui qui avait détruit sa vie et menaçait désormais sa famille. Monterrigioni n'était plus seulement un refuge, mais un point de départ pour sa nouvelle mission : trouver toutes les informations possibles sur Falco et le traquer jusqu'au bout.
Alors qu'elle quittait l'auberge, Arianna était partagée entre la peur et une détermination farouche. La crainte pour la sécurité de son enfant à naître, pour Ezio, pour tout ce qu'elle avait construit, se mêlait à une résolution inébranlable. Elle ne serait pas une victime, ni une proie. Elle était une Assassin, une guerrière formée à combattre les ombres, et elle ne permettrait pas à Falco de continuer à menacer sa famille et son Ordre.
Le voyage de retour à Monterrigioni serait éprouvant, mais nécessaire. Elle devait se ressourcer, récupérer pleinement de l'attaque du poison, et se préparer pour la suite. La route serait longue et périlleuse, mais Arianna était prête à tout affronter.
La détermination d'Arianna était palpable à chaque pas qu'elle faisait hors de Sienne. Chaque battement de son cœur était un rappel de ce qu'elle avait perdu, de ce qu'elle devait protéger, et de la vengeance qu'elle devait assouvir. Lorenzo de Falco avait déclenché une tempête en elle, et elle ne se reposerait pas avant de l'avoir confronté et de lui avoir fait payer ses crimes.
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Lorenzo de Falco se tenait immobile à la fenêtre de la demeure, ses yeux fixés sur la silhouette éloignée d'Arianna qui disparaissait dans les ombres échappant à ses hommes. Son expression trahissait un mélange complexe d'émotions : de la frustration, car il avait échoué à capturer l'Assassin, mais aussi une exaltation palpable, celle du chasseur face à une proie digne de ce nom.
Falco n'était pas un homme à sous-estimer ses adversaires, et Arianna Valentini avait prouvé qu'elle était tout sauf une cible facile. "Elle a du cran, cette Assassin," murmura-t-il pour lui-même, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. "Elle est digne de la lignée des Valentini."
Il se détourna de la fenêtre, ses pensées se tournant vers les prochaines étapes de son plan. Falco était un homme calculateur, un stratège né. Il avait anticipé que la capture d'Arianna ne serait pas une tâche aisée, mais il avait préparé plusieurs plans, plusieurs scénarios. Son échec à Sienne n'était qu'un revers mineur, une étape supplémentaire dans le jeu complexe qu'il jouait.
Dans son esprit, le plan se déroulait déjà. Il savait qu'Arianna, poussée par sa soif de vengeance, viendrait le chercher. Et il l'attendrait à Rome, chez lui, là où tout avait commencé. "Rome sera notre arène, et je serai le spectateur de ta chute, chère Arianna," murmura-t-il, se perdant dans ses réflexions.
De retour dans son bureau, Falco se pencha sur une carte étendue sur son bureau. Ses doigts effleuraient les rues de Rome, traçant des routes, planifiant des pièges. Il préparait le terrain pour leur confrontation finale, un endroit où il aurait l'avantage, où il pourrait enfin mettre un terme à la lignée des Valentini.
Falco était un homme patient. Il savait attendre le moment propice, tendre la toile et laisser sa proie venir à lui. Il avait étudié Arianna, connaissait ses forces, ses faiblesses, et surtout, son attachement à sa famille et à l'Ordre. "Tu viendras, Arianna," dit-il à voix basse, "et je serai prêt."
Dans l'ombre de son bureau, les yeux de Falco brillaient d'une lueur froide, calculatrice. Il était prêt pour la chasse ultime, prêt à affronter l'Assassin dans un combat qui serait autant un affrontement physique qu'un duel d'esprits. Pour lui, c'était plus qu'une mission, c'était un jeu, un défi personnel, et il était déterminé à en sortir victorieux.
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Mario Auditore était penché sur son bureau, absorbé dans la lecture d'un rapport détaillé sur les activités récentes des Templiers dans la région. La pièce était éclairée par la lumière vacillante d'une bougie, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre de son bureau. Malgré son apparence calme, son esprit était tourmenté par l'absence de nouvelles d'Arianna. Chaque heure sans information ajoutait à son inquiétude.
Soudain, la porte s'ouvrit brusquement, et un de ses hommes entra, le souffle court. "Maître Mario," dit-il avec précipitation, "Arianna est de retour."
Un sentiment de soulagement envahit instantanément Mario, mais il fut de courte durée. Il remarqua le regard troublé de l'homme, une expression qui ne présageait rien de bon. "Qu'y a-t-il ?" demanda-t-il, une note d'urgence dans sa voix.
"L'Assassin... elle est allée directement à sa chambre dès son retour. Elle a demandé un médecin de l'Ordre, qui est actuellement avec elle," répondit l'homme, évitant le regard de Mario.
Un frisson parcourut l'échine de Mario. Sans un mot de plus, il se leva brusquement, renversant sa chaise dans sa hâte. Il traversa la pièce d'un pas rapide, son cœur battant la chamade. Chaque scénario possible se bousculait dans son esprit, aucun n'étant rassurant.
Il se précipita à travers les couloirs de la forteresse de Monteriggioni, ses bottes résonnant sur les dalles anciennes. Les gardes et les serviteurs s'écartaient sur son passage, surpris par l'urgence manifeste de leur maître.
En arrivant devant la chambre d'Arianna, Mario prit une profonde inspiration, tentant de calmer le tumulte de ses pensées. Il frappa doucement à la porte, son cœur battant à tout rompre.
La porte s'ouvrit, révélant le médecin de l'Ordre, un homme d'âge moyen au visage grave. "Comment va-t-elle ?" demanda Mario d'une voix rauque, craignant la réponse.
Le médecin soupira, son regard empreint d'inquiétude. "Elle est vivante, mais affaiblie. Elle a été empoisonnée, mais la potion que nous avons administrée semble faire effet. Elle a besoin de repos."
Mario passa une main sur son visage, soulagé que la vie d'Arianna ne soit pas en danger immédiat, mais inquiet des circonstances de son retour. "Puis-je la voir ?" demanda-t-il, son ton trahissant son inquiétude.
"Oui, mais soyez bref. Elle doit se reposer," répondit le médecin en s'écartant pour le laisser entrer.
Mario entra dans la chambre, son regard se posant immédiatement sur Arianna, allongée sur le lit, son visage pâle et ses yeux fermés. Il s'approcha doucement, s'asseyant à côté d'elle, prenant sa main dans la sienne. Malgré son état, Arianna semblait paisible, comme si, même dans l'inconscience, elle combattait encore ses démons.
Mario resta là, veillant sur elle, un mélange de soulagement et d'inquiétude l'envahissant. Il savait que les jours à venir seraient difficiles, que la guerre contre les Templiers et les défis personnels ne faisaient que commencer. Mais pour l'instant, tout ce qui importait, c'était qu'Arianna était en sécurité, sous son toit, et qu'il serait là pour elle, quoi qu'il arrive.
Arianna s'éveilla lentement, la lumière du jour filtrait doucement à travers les rideaux, baignant la chambre d'une lumière douce. Ses yeux se posèrent sur Mario, assis à ses côtés, son visage marqué par l'inquiétude. Un moment de silence s'installa entre eux, un silence lourd de non-dits, mais aussi de compréhension mutuelle.
Finalement, Arianna brisa le silence. Sa voix était faible, mais claire. "Comment vont Isabella et Ezio ?" demanda-t-elle, sa préoccupation pour sa famille transparaissant dans chaque mot.
Mario répondit d'une voix douce, rassurante. "Isabella va bien, elle est avec Claudia. Ezio est toujours à Forli, en mission."
Arianna hocha la tête légèrement, un soulagement visible passant sur son visage. Mais Mario semblait toujours inquiet, ses yeux scrutant Arianna comme s'il cherchait des réponses.
"Le médecin n'a rien voulu me dire," dit-il finalement. "Que s'est-il passé, Arianna ?"
Arianna prit une profonde inspiration, rassemblant ses pensées. Elle raconta alors sa mission dans les moindres détails - ses recherches, Sienne, la découverte de la demeure des Templiers, et enfin, le piège tendu par Falco. Elle décrivit avec intensité la rencontre avec Falco, le lien de cet homme avec le massacre de sa famille, sa quête pour le Codex des Valentini, et sa traque incessante.
"Je dois le traquer avant qu'il ne frappe à nouveau," conclut-elle, une détermination farouche dans le regard.
Mario acquiesça, comprenant la gravité de la situation. "Tu as notre soutien, Arianna. L'Ordre, moi, Ezio... tu n'es pas seule dans cette lutte," dit-il avec conviction.
À la mention d'Ezio, Arianna pâlit légèrement, sa main se posant instinctivement sur son ventre. Mario fronça les sourcils, perplexe. "Qu'y a-t-il, Arianna ?" demanda-t-il, son ton trahissant son inquiétude.
Après un moment de silence, Arianna révéla sa grossesse. "Je suis enceinte, Mario," dit-elle doucement.
Mario resta un instant sans voix, puis son visage se teinta d'une inquiétude paternelle. "Et le poison... le bébé..."
Arianna le rassura rapidement. "Le médecin pense que le bébé va bien, malgré tout."
Mario semblait soulagé, mais aussi encore plus inquiet. "Nous devons informer Ezio," suggéra-t-il.
Arianna secoua la tête. "Non, je veux le lui dire en personne," dit-elle fermement.
Mario regarda Arianna, son visage exprimant une préoccupation profonde. "Tu as raison," dit-il doucement, respectant son choix. "C'est quelque chose que tu devrais lui dire en personne. Mais tu dois aussi penser à toi et à l'enfant."
Arianna acquiesça lentement. "Je le ferai. Mais il y a autre chose que je dois faire avant. Le Codex de ma famille, je l'ai caché ici, à Monteriggioni. Mon grand-père Lucio l'a affronté, le clan Falco, dans sa jeunesse. Il pourrait y avoir des informations sur Falco qui pourraient nous aider maintenant."
L'expression de Mario se fit plus intense, ses yeux brillant d'un intérêt renouvelé. "Le Codex des Valentini ici ? C'est une révélation importante, Arianna. Tu penses que ton grand-père a laissé des informations sur Falco ?"
"Oui," répondit Arianna, une lueur de détermination dans les yeux. "Lucio Valentini était un homme prudent et méticuleux. S'il a affronté les Falco, il aura laissé des notes, des stratégies, peut-être même des faiblesses que nous pourrions exploiter."
Mario hocha la tête, absorbant l'information. "Je vais organiser les recherches, voir ce que je peux trouver de mon côté. Nous devons explorer chaque piste, chaque avantage possible contre Falco."
Arianna soupira légèrement, se sentant légèrement dépassée par les événements. "Merci, Mario. Je ne sais pas ce que je ferais sans ton soutien et celui de l'Ordre."
Mario se leva, prêt à partir. "Nous sommes une famille, Arianna. Et nous protégeons les nôtres. Repose-toi maintenant. Je m'occuperai de tout."
Alors qu'il se dirigeait vers la porte, Arianna ajouta, "Mario, s'il te plaît, ne dis rien à Ezio pour l'instant. La manière dont nous nous sommes quittés... Je dois être celle qui lui annonce la nouvelle."
Mario s'arrêta, se retournant pour la regarder. "Je respecterai ta décision, Arianna. Mais ne tarde pas trop. Ezio a le droit de savoir."
Arianna hocha la tête, une larme perlant au coin de son œil. "Je lui dirai. Dès que je le pourrai."
Mario sortit de la pièce, laissant Arianna seule avec ses pensées. Elle se sentait déchirée entre la crainte pour l'avenir et la détermination de protéger ceux qu'elle aimait. Le Codex des Valentini, la grossesse, la menace de Falco... tout semblait converger vers un destin qu'elle devait affronter. Mais une chose était claire dans son esprit : elle ne laisserait pas Falco gagner. Elle se battait pour sa famille, pour l'Ordre, et pour l'avenir de son enfant.
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Après un repos nécessaire mais agité, Arianna se leva de son lit avec un sentiment de résolution renouvelée. Elle savait que les heures à venir seraient décisives et qu'elle avait besoin de puiser dans la force de ses liens familiaux avant d'affronter les défis à venir.
Elle se dirigea vers la pièce où Claudia et la petite Isabella se trouvaient. À son entrée, Claudia la regarda avec une expression mêlant inquiétude et soulagement. "Tu vas mieux ?" demanda-t-elle doucement.
"Oui, un peu," répondit Arianna, son regard se posant sur Isabella. La petite fille, âgée de deux ans, jouait tranquillement, inconsciente des tumultes qui agitaient le monde des adultes autour d'elle.
Arianna s'agenouilla près d'Isabella, attirant l'attention de la fillette. "Maman !" s'exclama Isabella avec joie, se précipitant dans ses bras.
Les larmes montèrent aux yeux d'Arianna alors qu'elle serrait sa fille contre elle. Ce moment de tendresse et d'amour pur était un baume pour son cœur meurtri. "Ma petite Isabella," murmura-t-elle, "tu es ma lumière dans l'obscurité."
Après avoir passé un moment précieux avec Isabella et s'être assurée de son bien-être, Arianna laissa Claudia s'occuper de la petite et se dirigea vers sa chambre d'antan, celle qu'elle occupait avant son mariage avec Ezio. La pièce était telle qu'elle l'avait laissée, un lieu rempli de souvenirs et d'émotions.
Là, debout au milieu de la chambre, Arianna ferma les yeux et se concentra. Elle invoqua la Vision d'Aigle, une capacité héritée qui lui permettait de percevoir le monde d'une manière unique, révélant des détails cachés à l'œil nu. Les contours de la pièce s'illuminèrent d'une lueur subtile, mettant en évidence les aspérités et les creux qui passeraient inaperçus autrement.
Elle se dirigea vers un panneau du mur qui, pour un observateur ordinaire, semblait tout à fait normal. Mais sous sa Vision d'Aigle, une légère fissure révélait une cachette secrète. Elle pressa sur un endroit spécifique, et le panneau glissa silencieusement, révélant un compartiment dissimulé.
À l'intérieur se trouvait le Codex de sa famille, un ouvrage ancien aux pages remplies de notes, de dessins et de secrets accumulés sur des générations. Arianna prit le Codex avec précaution, ses doigts effleurant la couverture en cuir usée par le temps. Elle sentait le poids de l'histoire dans ses mains, le poids des responsabilités qui étaient désormais les siennes.
Alors qu'elle feuilletait les pages du Codex, Arianna se sentait reliée à ses ancêtres, à ceux qui avaient combattu avant elle, et à ceux qui continueraient après elle. C'était un lien ininterrompu, un fil qui traversait le temps et les épreuves. Et maintenant, elle était la gardienne de ce legs, déterminée à utiliser les connaissances qu'il contenait pour protéger sa famille et défaire Falco.
Avec le Codex en main, Arianna savait que le chemin à parcourir serait difficile, mais elle se sentait prête à affronter les épreuves à venir, armée de la sagesse de ses ancêtres et de sa propre force intérieure.
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Les jours qui suivirent furent marqués par une immersion profonde d'Arianna dans le Codex de sa famille. Assise à une table dans sa chambre, elle parcourait les pages anciennes, chacune écrite dans une mosaïque de langues différentes. Le Codex était un recueil de connaissances, d'histoires et de secrets, un lien avec le passé que son grand-père Lucio lui avait permis de découvrir dès l'âge de sept ans. Pour Arianna, chaque page tournée était comme un dialogue avec un vieil ami, un guide à travers les époques.
En déchiffrant les écrits de son grand-père, codés dans un langage connu seulement de leur lignée, Arianna découvrait des informations cruciales sur Falco. Elle apprit la profondeur de la haine entre les Valentini et les Falco, une animosité qui s'étendait sur près de cinquante ans. Les récits de son grand-père révélaient les habitudes et les faiblesses de Falco, des informations qui pouvaient s'avérer vitales dans sa quête de vengeance.
Armée de ces nouvelles connaissances, Arianna se rendit au bureau de Mario. Elle le trouva absorbé dans ses propres recherches, une pile de documents éparpillés devant lui. À son entrée, Mario leva les yeux, marquant une pause dans son travail.
"Arianna, as-tu trouvé quelque chose d'utile ?" demanda-t-il, son ton trahissant son inquiétude.
"Oui, beaucoup," répondit Arianna en posant le Codex sur le bureau. "Falco a une longue histoire avec notre famille. Il est temps de mettre fin à cette vendetta. Je vais à Rome."
Mario fronça les sourcils, son visage se teintant d'inquiétude. "Rome ? Mais Arianna, tu es enceinte, et après ce qui s'est passé à Sienne..."
Arianna l'interrompit, sa voix ferme bien que teintée d'une émotion palpable. "Je sais, Mario. Mais je ne peux pas laisser Falco libre de ses agissements. Je dois agir."
"Mais pas seule," insista Mario. "Tu dois retrouver Ezio. Vous êtes plus forts ensemble. Et il doit savoir pour l'enfant."
Arianna baissa les yeux, tiraillée entre la nécessité de la mission et les complications de sa relation avec Ezio. "Notre relation n'est plus ce qu'elle était, Mario. Et après notre dernière rencontre..."
Mario posa une main sur son épaule. "Arianna, Ezio a le droit de savoir. Et malgré vos différences, vous avez besoin l'un de l'autre. Vous formez une équipe. Pour Isabella, pour l'enfant que tu portes, et pour l'Ordre."
Après un moment de réflexion, Arianna acquiesça, les mots de Mario ayant trouvé écho en elle. "D'accord. Je vais à Forli."
Avant de partir, elle confia le précieux Codex à Mario. "Garde-le en sécurité. Il pourrait servir si quelque chose m'arrivait."
Mario prit le Codex avec précaution. "Je le garderai comme si c'était mon propre enfant."
Arianna alla ensuite embrasser Isabella, lui murmurant des mots d'amour et de promesse de retour. Puis, avec un dernier regard déterminé vers Mario, elle se prépara pour son voyage.
La route vers Forli serait longue et périlleuse, mais Arianna était prête. Elle portait en elle non seulement la force de sa famille, mais aussi la détermination d'une mère prête à tout pour protéger ses enfants. Avec un dernier souffle de courage, elle franchit le seuil de Monteriggioni, prête à affronter son destin.