L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini

Chapitre 19 : Luttes

14218 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/01/2024 07:26

Dans le chaos de la bataille qui déchirait les rues de San Gimignano, une figure inattendue émergea au milieu des combattants. Arianna, libérée par le capitaine de Mario, avait rejoint le combat, poussée par une résilience inébranlable. Ses mouvements étaient précis, déterminés, mais trahissaient les stigmates d'une souffrance récente, une douleur qui allait bien au-delà du physique.


Ezio, encore hanté par les révélations de Vieri, se frayait un chemin à travers la mêlée, ses pensées tourmentées par l'image d'Arianna et par les mots empoisonnés de son ennemi. Lorsqu'il aperçut Arianna combattant avec une fureur silencieuse, un mélange complexe d'émotions l'envahit : soulagement, douleur, colère, et un amour protecteur plus fort que jamais.


Leurs regards se croisèrent, un moment suspendu dans le tumulte de la guerre. Ezio s'approcha d'elle, ses yeux scrutant son visage, cherchant des signes de sa souffrance. Arianna leva les yeux vers lui, son regard reflétant une force intérieure, mais aussi une vulnérabilité à peine dissimulée.


« Arianna... » commença Ezio, sa voix tremblante d'émotion.


« Je suis là, Ezio. J'ai survécu, » répondit-elle d'une voix ferme, mais ses yeux ne pouvaient cacher la douleur qui l'habitait.


Ezio sentit son cœur se serrer. Les mots de Vieri lui revenaient en mémoire, chaque syllabe un coup de poignard dans son âme. Il voulait lui dire tellement de choses, s'excuser de ne pas avoir été là, lui exprimer son amour et sa rage. Mais les mots restaient coincés dans sa gorge.


Arianna posa une main sur le bras d'Ezio, sa peau marquée par la brutalité de sa captivité. « Ne dis rien, Ezio. Je sais... Je sais ce que tu ressens. Mais maintenant, nous devons nous battre. Pour nous, pour notre cause. »


Ezio acquiesça, la rage et la douleur fusionnant en une détermination nouvelle. Ensemble, ils se tournèrent vers l'ennemi, prêts à combattre côte à côte. Dans ce moment, leur lien semblait plus fort que jamais, forgé par le feu de l'épreuve et de la souffrance.


Le combat qui s'ensuivit était une tempête d'émotions, chaque coup qu'ils portaient était un cri contre l'injustice, une affirmation de leur résilience. Ezio se battait avec une fureur renouvelée, protégeant Arianna tout en respectant sa force et son courage.


À travers leurs mouvements synchronisés, un dialogue silencieux se tissait entre eux, un mélange de douleur, de soutien mutuel et d'une promesse tacite de ne jamais se laisser briser, quelles que soient les épreuves à venir. Ils étaient unis non seulement par leur amour, mais aussi par leur combat commun, un combat pour la justice, la liberté et le droit à une vie sans peur ni oppression.


Alors que les combats finissaient de déchirer les rues de San Gimignano, laissant derrière eux un silence lourd et une ville meurtrie, Ezio et Arianna se retirèrent de la mêlée. Leur retrait n'était pas seulement une pause physique, mais aussi un moment nécessaire pour faire face à leurs propres batailles intérieures.


Dans la quiétude relative d'une maison abandonnée, à l'écart du chaos, Ezio prit soin d'Arianna avec une tendresse contrastant avec sa rage intérieure. Chaque marque, chaque contusion sur le corps d'Arianna ravivait la fureur et la culpabilité qui dévoraient Ezio de l'intérieur. Il ne pouvait s'empêcher de voir ces blessures comme le reflet de ses propres échecs, de sa propre incapacité à la protéger. La rage bouillonnait en lui, une rage contre Vieri, contre lui-même, contre un monde qui avait permis une telle atrocité.


« Je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir été là pour te protéger, » murmura-t-il, sa voix étranglée par la colère et le chagrin.


Arianna, saisissant la main d'Ezio, la serra fort, tentant de le ramener à l'instant présent. « Ezio, ne te perds pas dans cette haine. Cela ne nous ramènera pas ce qui a été perdu. »


Mais Ezio était comme un homme au bord d'un précipice, luttant contre les démons qui menaçaient de le submerger. « Comment puis-je rester calme ? Comment puis-je ne pas haïr celui qui t'a fait cela ? Chaque fois que je ferme les yeux, je le vois... je te vois... »


Sa confession fut coupée par un sanglot étouffé, un aveu de sa vulnérabilité et de sa douleur. Il était un Assassin, formé pour la maîtrise de soi et la discipline, mais dans cet instant, il était simplement un homme, écrasé par le poids de son amour, de sa colère et de son impuissance.


Arianna, quant à elle, était emprisonnée dans un conflit intérieur, tiraillée entre la honte et la résilience. Elle évitait le regard d'Ezio, son visage exprimant la douleur d'une perte indescriptible.


« Arianna, je suis désolé... Si j'avais su... » continua Ezio, sa voix étranglée par l'émotion.


« Non, Ezio, ne dis pas cela. Ce n'est pas ta faute, » l'interrompit Arianna d'une voix faible, mais ferme.


Ezio posa doucement une main sur la sienne, cherchant ses yeux. « Comment peux-tu être si forte ? Après tout ce qu'il t'a fait... »


Arianna le regarda enfin, ses yeux emplis d'une tristesse profonde. « Parce que je refuse de lui donner le pouvoir de me briser. Il a pris mon corps, Ezio, mais pas mon âme. »


La rage d'Ezio se mua en admiration devant la force d'esprit d'Arianna. Mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, coupable de n'avoir pas été là pour la protéger.


« Je te jure, Arianna, je ferai tout pour que justice soit faite. Pour toi, pour nous, » promit Ezio, la conviction teintant ses mots.


Arianna posa sa tête contre son épaule, permettant à ses propres larmes de couler librement pour la première fois. « Je sais, Ezio. Et je serai à tes côtés, comme toujours. Mais nous devons aller de l'avant, pour nous, pour notre avenir. »


Dans cet instant de vulnérabilité partagée, Ezio et Arianna trouvèrent un réconfort mutuel. Ils étaient deux âmes endommagées, mais pas brisées, unies dans leur détermination à surmonter les épreuves et à poursuivre leur lutte pour la justice et la liberté. Leur conversation était un mélange de douleur et d'espoir, un témoignage de leur résilience face à l'adversité.


Alors que la nuit tombait sur San Gimignano, Ezio et Arianna étaient ensemble, leurs blessures soignées autant par leurs soins mutuels que par la force de leur lien inébranlable. Dans le silence de cette maison, loin du tumulte de la bataille, ils se promirent de rester unis, quoi qu'il arrive, prêts à affronter ensemble les défis à venir.


Après avoir soigné Arianna avec une tendresse teintée de désespoir, Ezio Auditore ressentit un besoin impérieux d'action, un appel irrépressible qui ne lui laissait pas d'autre choix. Les émotions tumultueuses qui le submergeaient – la colère, la culpabilité, l'urgence d'agir – rendaient insupportable l'idée de rester immobile, même aux côtés d'Arianna, celle qu'il aimait.


Avec un regard lourd de non-dits, Ezio se leva, son expression trahissant le tourment intérieur qui le rongeait. Il savait qu'Arianna, malgré sa propre souffrance, comprendrait son besoin de partir, même si cela la blessait davantage.


« Arianna, je dois... » commença Ezio, cherchant les mots justes.


Arianna le regarda, une lueur de compréhension mêlée de peine dans ses yeux. « Je sais, Ezio. Tu dois y aller. »


Son approbation était empreinte de résilience, mais aussi de douleur – la douleur de se retrouver seule, la douleur de voir Ezio consumé par ses propres démons. Elle posa une main sur son bras, un geste d'adieu silencieux.


Ezio, la gorge serrée par un mélange de gratitude et de regret, acquiesça. Il savait qu'elle était blessée, qu'elle avait besoin de lui, mais les révélations de Vieri, la rage et la soif de justice l'emportaient. Il s'en voulait terriblement, mais il ne pouvait rester.


Rejoignant les hommes de Mario, Ezio partit en direction de la demeure de Vieri de Pazzi, déterminé à trouver des informations, des indices, n'importe quoi qui pourrait l'aider à comprendre, à apaiser la tempête qui faisait rage en lui.


Pendant ce temps, Arianna restait seule, plongée dans ses pensées. Elle comprenait la douleur d'Ezio, son besoin d'action pour canaliser sa rage et sa culpabilité. C'était là une autre épreuve pour elle, une épreuve de solitude et de résilience. Elle savait qu'Ezio luttait avec ses propres démons, qu'il était déchiré entre son amour pour elle et son désir de vengeance.


Dans la demeure de Vieri, Ezio fouillait avec acharnement, chaque document, chaque objet qu'il examinait étant un pas de plus dans sa quête de vérité. Il était poussé par une urgence qui ne laissait place à rien d'autre, une urgence qui masquait sa propre douleur et son désarroi face à la situation d'Arianna.


Mario Auditore, ayant vu Ezio partir, prit la décision de ne pas laisser Arianna seule dans un moment aussi difficile. Il connaissait la souffrance qu'elle avait endurée aux mains de Vieri et comprenait l'importance de sa présence à ses côtés.


Entrant doucement dans la pièce où Arianna était assise, perdue dans ses pensées, Mario s'approcha avec une sollicitude paternelle. Il s'assit à ses côtés, choisissant ses mots avec soin, conscient de la fragilité de l'instant.


« Arianna, » commença-t-il doucement, « je sais ce que tu as traversé. Et je veux que tu saches que rien de cela n'est ta faute. »


Arianna leva les yeux vers lui, ses yeux emplis d'une tristesse profonde. « Comment peux-tu être si sûr, Mario ? Tout ce qui s'est passé... Je me sens tellement... perdue. »


Mario prit une profonde inspiration, cherchant la sagesse nécessaire pour répondre. « La culpabilité que tu ressens, c'est ce que les hommes comme Vieri cherchent à instiller dans leurs victimes. Mais tu es forte, Arianna, plus forte que tu ne le crois. »


Arianna baissa les yeux, une larme glissant sur sa joue. « Mais je me sens si faible, si brisée... »


« La force ne se mesure pas à la façon dont on résiste, mais à la façon dont on surmonte, » répondit Mario avec douceur. « Ce que Vieri t'a fait était cruel et inhumain. Mais il n'a pas gagné. Tu es ici, avec nous. Tu survis. Et c'est une preuve de ta force incroyable. »


Arianna le regarda, cherchant du réconfort dans ses paroles. « Et Ezio ? Il souffre tellement... Je ne veux pas être une autre source de douleur pour lui. »


Mario posa une main réconfortante sur son épaule. « Ezio t'aime, Arianna. Sa douleur vient de son impuissance à te protéger. Mais il comprendra, avec le temps, que ce n'est pas sa faute non plus. Vous êtes tous les deux des victimes de la cruauté de Vieri. »


« Comment puis-je me reconstruire après cela ? Comment pouvons-nous continuer comme si rien ne s'était passé ? » demanda-t-elle, la voix brisée par l'émotion.


« En te rappelant qui tu es, et en ne laissant jamais quelqu'un d'autre définir cela pour toi. La guérison prendra du temps, il y aura des jours difficiles, mais tu ne seras jamais seule. Ezio, moi, et tous ceux qui t'entourent, nous serons là pour toi, » assura Mario.


La conversation se poursuivit, Mario partageant des mots de sagesse et de réconfort, aidant Arianna à naviguer dans le labyrinthe de ses émotions. Il lui parla de résilience, de la capacité de l'âme humaine à surmonter les épreuves, et de l'importance de ne pas se laisser submerger par la honte ou la culpabilité.


Arianna écoutait, absorbant chaque mot, chaque conseil. La présence et le soutien de Mario l'aidaient à voir un chemin vers la guérison, vers la reprise de son propre pouvoir et de sa propre histoire. Dans cet échange profond et sincère, elle trouva un début de paix, une lueur d'espoir dans la nuit sombre qui avait enveloppé sa vie.


-


Dans la villa de Vieri, une bâtisse aussi imposante que sinistre, Ezio et les hommes de Mario s'engagèrent dans une recherche méthodique. La demeure, encore marquée par les récents combats, semblait renfermer des secrets bien gardés. Chaque pièce, chaque tiroir fouillé apportait son lot de découvertes, mais c'était dans le bureau personnel de Vieri que la véritable révélation attendait Ezio.


Parmi les documents éparpillés, Ezio trouva une série de dossiers minutieusement compilés sur les "Valentini". Son cœur se serra à la vue de ce nom. Arianna... Elle n'était pas seulement la femme qu'il aimait, elle était devenue une cible pour les Templiers. Les documents détaillaient des générations de Valentini, traqués et étudiés par les Templiers pour des raisons qui restaient floues jusqu'à ce moment.


C'est alors qu'Ezio tomba sur des références au "Codex des Valentini", un héritage ancestral chargé d'histoire et de secrets. Ce codex semblait être au cœur de l'obsession des Templiers pour la famille d'Arianna. Les pages éparpillées, accompagnées de notes cryptiques, suggéraient que le codex renfermait des connaissances et des pouvoirs que les Templiers désiraient ardemment.


Ezio, absorbé par les documents, sentit le poids de cette nouvelle réalité s'abattre sur lui. Arianna n'était pas seulement sa femme aimante, elle était désormais le point central d'un conflit séculaire entre Assassins et Templiers. Sa connexion avec le codex des Valentini faisait d'elle une cible de grande valeur pour les ennemis jurés d'Ezio.


Cette révélation ajouta une couche supplémentaire de tourment à l'esprit déjà agité d'Ezio. Il n'était pas seulement en colère pour ce que Vieri avait fait à Arianna ; il craignait maintenant pour sa sécurité future, sachant qu'elle serait constamment menacée par les Templiers. Sa détermination à la protéger, à découvrir les secrets du codex, et à combattre les Templiers s'intensifia.


Dans la solitude de la villa de Vieri, Ezio avait trouvé non seulement des réponses, mais aussi de nouvelles questions, de nouveaux défis. La bataille contre les Templiers venait de prendre une tournure personnelle, mettant en jeu non seulement le destin de la Confrérie des Assassins, mais aussi celui de l'amour de sa vie. La route devant eux était semée d'embûches, mais Ezio était résolu à la parcourir, quel que soit le prix à payer.


La nuit était déjà bien avancée lorsque Ezio retourna à San Gimignano, les documents découverts dans la villa de Vieri fermement en main. Son esprit était en ébullition, partagé entre l'urgence de partager ses découvertes avec Arianna et la colère qui l'animait toujours.


En entrant dans la demeure où ils s'étaient réfugiés, Ezio fut accueilli par la silhouette de Mario. Le visage du vieil Assassin portait les marques de la fatigue et de la préoccupation.


« Mario, je dois parler à Arianna. C'est urgent, » s'écria Ezio, sa voix trahissant son agitation.


Mario leva une main pour l'arrêter. « Ezio, elle s'est endormie. Elle a besoin de repos, maintenant plus que jamais. »


Ezio, agité, insista. « Mais ces documents... ils révèlent des choses sur les Templiers et le Codex des Valentini. Arianna doit être mise au courant ! »


« Demain, Ezio. Elle aura tout le temps de connaître la vérité demain, » répondit Mario d'une voix calme mais ferme.


Ezio secoua la tête, incapable de contenir sa frustration. « Comment peux-tu me demander d'attendre ? Après tout ce qu'elle a subi, elle a le droit de savoir pourquoi ! »


Mario posa une main sur l'épaule d'Ezio, tentant de le calmer. « Je comprends ton urgence, Ezio, mais Arianna a été à travers l'enfer. Elle a besoin de paix, ne serait-ce que pour une nuit. »


« Et moi ? Dois-je aussi attendre alors que chaque minute peut la mettre en danger ? » rétorqua Ezio, secouant la main de Mario.


« Ezio, tu la mets en danger en l'empêchant de se reposer. Elle a besoin de force pour faire face à ce qui l'attend, » expliqua Mario, son ton devenant plus sérieux.


Ezio, les poings serrés, réalisa alors la sagesse des paroles de Mario. Malgré son impatience, il savait au fond de lui que Mario avait raison. Arianna avait besoin de repos, de calme, avant de pouvoir affronter la réalité des révélations qui l'attendaient.


« D'accord, » souffla Ezio, la résignation teintant sa voix. « Nous en parlerons demain. »


Mario hocha la tête, comprenant la lutte intérieure d'Ezio. « Bonne nuit, Ezio. Demain sera une autre journée, et nous l'affronterons ensemble. »


Ezio acquiesça silencieusement et se retira, les documents toujours en main, son esprit tourmenté par les pensées de ce qui l'attendait le lendemain. Cette nuit serait longue pour lui, une nuit de réflexion et de préparation pour les révélations qu'il devrait partager avec Arianna. La lutte contre les Templiers venait de prendre un tournant personnel, et Ezio savait qu'il devait être prêt pour les défis à venir.


La nuit enveloppait San Gimignano d'une obscurité presque palpable, mais pour Ezio Auditore, le sombre voile de la nuit ne pouvait masquer la tourmente de ses pensées. Retiré dans une pièce isolée, loin du sommeil paisible d'Arianna, Ezio était plongé dans une réflexion profonde, une introspection déchirante.


La culpabilité le rongeait, une culpabilité vorace qui se nourrissait de chaque souvenir d'Arianna blessée, de chaque instant où il n'avait pas été à ses côtés. Les documents révélant l'intérêt des Templiers pour le Codex des Valentini et leur obsession pour Arianna étaient étalés devant lui, mais c'était la réalisation des dangers constants auxquels ils étaient tous deux exposés qui l'occupait entièrement.


Ezio se reprochait de ne pas avoir été assez fort, assez perspicace pour protéger Arianna des griffes de Vieri. Chaque détail de son calvaire lui revenait en mémoire, un supplice mental qui attisait sa rage intérieure. La vision d'Arianna, si blessée, si vulnérable, était insupportable. Il se sentait déchiré entre sa colère impuissante et son désir de vengeance.


Dans le silence de la nuit, Ezio revivait chaque moment, chaque décision, se demandant ce qu'il aurait pu faire différemment. Cette introspection était douloureuse, mais nécessaire. Elle alimentait en lui une résolution sans faille : cela ne se reproduirait plus. Il ne permettrait plus que la femme qu'il aimait soit mise en danger.


La rage qui le traversait face à son impuissance se transformait en une détermination de fer. Ezio se jura de faire tout ce qui était en son pouvoir pour protéger Arianna, pour déjouer les plans des Templiers et démanteler leur réseau. La menace qui pesait sur eux était plus grande que jamais, mais Ezio était résolu à faire face à ce défi avec toute la force et l'habileté dont il disposait.


La nuit s'écoulait lentement, chaque heure marquant le passage d'Ezio d'un homme tourmenté par la culpabilité à un Assassin déterminé, prêt à affronter les ténèbres pour protéger ceux qu'il aimait. En lui, la rage cédait place à la stratégie, la douleur à la planification. Lorsque l'aube pointa enfin, Ezio était prêt. Prêt à révéler à Arianna la vérité, prêt à affronter les Templiers, prêt à protéger sa famille contre tout ennemi.


Cette nuit de profonde réflexion avait été un tournant pour Ezio Auditore. Il en émergeait non seulement comme un guerrier plus déterminé, mais aussi comme un homme transformé, entièrement dédié à la cause de la Confrérie des Assassins et à la protection de ceux qu'il aimait.


Le lendemain matin, Arianna se réveilla dans la quiétude de l'aube, la lumière naissante filtrant à travers les fenêtres de la chambre où elle avait trouvé refuge. Elle se leva lentement, chaque mouvement empreint d'une fatigue qui allait bien au-delà du physique. Approchant d'un miroir, Arianna s'arrêta pour se regarder, cherchant dans son reflet les marques invisibles de sa récente épreuve.


Devant elle, le miroir ne reflétait aucune trace physique évidente de son viol, aucun signe visible de la violence qu'elle avait subie. Mais Arianna savait que les blessures les plus profondes ne se voyaient pas toujours à l'œil nu. Elles résidaient dans son esprit, dans son cœur, des cicatrices psychologiques qui faisaient écho à chaque souffle, à chaque battement de son cœur.


Elle fixa son propre regard dans le miroir, ses yeux révélant une tristesse profonde, mais aussi une étincelle de détermination. Arianna se rappela les mots de Mario, ses encouragements à ne pas laisser cet événement définir qui elle était. Elle inspira profondément, essayant de rassembler la force nécessaire pour affronter le jour nouveau.


Ce moment devant le miroir n'était pas seulement un acte de réflexion ; c'était un acte de défiance. Elle refusait de se laisser submerger par la honte, par la peur ou par la douleur. Arianna savait que le chemin de la guérison serait long et difficile, semé d'obstacles et de moments de doute, mais elle était résolue à le parcourir.


Elle se rappelait que sa valeur, son identité, ne dépendaient pas des actes cruels de Vieri. Elle était toujours Arianna Valentini, avec ses propres rêves, ses propres forces, et maintenant, un nouveau but : surmonter cette épreuve et devenir plus forte à travers elle.


Arianna se tourna alors, quittant le miroir et ses réflexions. Elle s'habilla lentement, chaque geste un petit acte de courage, un pas de plus vers la reprise de son pouvoir personnel. Elle savait qu'elle aurait des moments de faiblesse, des instants où le souvenir de sa souffrance reviendrait la hanter, mais elle était déterminée à ne pas laisser ces ombres contrôler sa vie.


En sortant de la chambre, Arianna était prête à affronter le jour nouveau, armée de sa résilience et de sa détermination. Elle n'ignorait pas les défis qui l'attendaient, les luttes internes et externes, mais elle était résolue à les affronter tête haute. Elle n'était pas seule dans ce combat ; elle avait Ezio, Mario, et la promesse d'un soutien inébranlable de ceux qu'elle aimait.


Cette matinée marquait le début d'un nouveau chapitre pour Arianna, un chapitre de guérison, de force retrouvée, et de combat continu contre les forces qui cherchaient à la briser. Elle ne serait pas une victime ; elle serait une survivante, une combattante, un symbole de résilience face à l'adversité.


-

Quand Ezio et Arianna se retrouvèrent ce matin-là, il y avait dans l'air un mélange palpable d'amour, de tension et d'une vulnérabilité non dite. Ezio, hanté par la culpabilité et les révélations de la nuit précédente, approcha Arianna avec une hésitation visible, comme s'il craignait de briser quelque chose de fragile.


Arianna, remarquant son hésitation, prit les devants. Elle s'approcha d'Ezio, ses yeux plongés dans les siens. « Ezio, je ne veux pas que ce qui s'est passé change la manière dont tu me vois. Je suis toujours moi, Arianna, ta femme, pas seulement une victime de Vieri. »


Ezio la regarda, son amour pour elle évident dans son regard. « Arianna, je... » Sa voix se brisa, trahissant son conflit intérieur. « Je ne vois pas une victime. Je vois une femme incroyablement forte et capable. C'est moi-même que je blâme, pour ne pas t'avoir protégée. »


Arianna posa doucement ses mains sur les joues d'Ezio, l'attirant vers elle. « Ezio, tu n'as pas à porter ce poids seul. Nous sommes ensemble dans cela. Nous sommes un couple, une équipe. Ne t'éloigne pas de moi. »


Dans cet instant, quelque chose sembla se briser en Ezio, un mur qu'il avait construit autour de son cœur. Il enlaça Arianna avec une tendresse renouvelée, un geste qui signifiait bien plus que des mots pouvaient exprimer. Leur étreinte était un mélange d'amour, de réconfort et de compréhension mutuelle.


Après un moment de silence partagé, Ezio prit une profonde respiration. « Arianna, il y a quelque chose dont nous devons parler. À propos des Templiers, du Codex des Valentini. C'est important. »


Arianna acquiesça, se préparant à écouter. Elle comprenait que, malgré les défis personnels qu'ils affrontaient, les enjeux étaient bien plus grands. Ils faisaient face à une menace qui dépassait leur relation, une lutte contre une force obscure qui menaçait de les engloutir tous deux.


Dans cette étreinte, Ezio et Arianna trouvèrent une certaine forme d'équilibre, un moment de paix au milieu de la tempête. Ils étaient prêts à affronter ensemble les révélations et les défis à venir, renforcés par leur amour et leur confiance mutuelle. C'était un nouveau départ pour eux, un pas vers la guérison et la résilience, ensemble.


Assis ensemble dans la lumière matinale qui filtrait à travers les fenêtres, Ezio partagea avec Arianna ce qu'il avait découvert la nuit précédente. Sa voix était empreinte d'une inquiétude palpable alors qu'il évoquait la traque de la famille Valentini par les Templiers, leur intérêt obsessionnel pour la dernière des Valentini, et le mystérieux Codex.


« Arianna, les Templiers te traquent, toi et le Codex des Valentini. Ils veulent ce que ta famille a protégé pendant des générations, » révéla Ezio, son regard scrutant le visage d'Arianna pour toute réaction.


Arianna écouta, une ombre passant sur son visage alors qu'elle digérait les mots d'Ezio. Elle prit une profonde inspiration, se préparant à plonger dans les souvenirs douloureux de son passé.


« Mon grand-père, Lucio Valentini, était un Maître Assassin à Rome, il y a plus de cinquante ans. Il a élevé notre famille dans la tradition de la Confrérie. Nous étions... nous sommes des Assassins, Ezio, » commença-t-elle, sa voix tremblante mais assurée.


Ezio l'écoutait attentivement, comprenant peu à peu la profondeur et la complexité de l'histoire d'Arianna.


« Mon enfance à Péone, en Provence, était entourée de secrets, de formations. J'ai appris l'art de l'Assassin dès mon plus jeune âge. Mais tout a changé lors du massacre... »


Les mots semblaient difficiles à prononcer, mais Arianna continua, sa voix gagnant en force. « Les Templiers ont attaqué notre maison. Ils nous ont traqués, un par un. Mon grand-père... Lucio... il m'a donné le Codex alors que la maison brûlait autour de nous. Il m'a dit de fuir, de protéger notre héritage à tout prix. »


Ezio écoutait, absorbant chaque mot. « Et tu as fui à Florence, » dit-il doucement.


« Oui. Seule, perdue, mais déterminée. Je suis devenue la dernière Valentini, la dernière gardienne du Codex. Tout ce que je suis, tout ce que je sais, c'est grâce à Lucio, à ma famille. Mais je n'ai jamais su pourquoi les Templiers nous voulaient, pourquoi ce Codex est si important pour eux, » expliqua Arianna, une lueur de défi dans ses yeux.


Ezio prit la main d'Arianna, un geste empli de soutien et de solidarité. « Nous trouverons ces réponses ensemble, Arianna. Ce Codex, ta famille, ton héritage... tout cela fait maintenant partie de notre combat, » déclara-t-il, sa voix empreinte de détermination.


Arianna secoua la tête, une lueur de résolution dans ses yeux. « Non, Ezio. C'est mon combat, ma responsabilité. J'ai toujours affronté ces menaces seule. Je ne peux pas te laisser, toi ou Isabella, être entraînés là-dedans. »


Ezio, resserrant sa prise sur sa main, répliqua avec fermeté. « Arianna, nous sommes mariés. Tes combats sont les miens. Et Isabella... elle est autant une Auditore qu'une Valentini. Elle est aussi une cible pour les Templiers. »


Arianna blêmit à la mention de leur fille, la réalité de la menace pesant sur Isabella la frappant de plein fouet. « Mais Ezio, je ne peux pas... Je ne veux pas que notre fille vive dans la peur, dans la menace constante de... »


« Elle n'aura pas à le faire seule. Nous la protégerons, ensemble, » l'interrompit Ezio, sa voix imprégnée d'une passion protectrice. « Arianna, je refuse de te laisser affronter cela seule. Nous sommes une famille, et nous faisons face à nos ennemis en tant que tels. »


Arianna regarda Ezio, les mots lui manquant. La mention d'Isabella avait ébranlé ses convictions. Elle savait qu'Ezio avait raison ; ils devaient affronter cette menace ensemble, en tant que famille. C'était la seule façon de protéger ce qui leur était le plus cher.


« D'accord, Ezio, » souffla-t-elle finalement, la détermination teintant sa voix. « Nous le ferons ensemble. Pour Isabella, pour notre famille. »


Ezio hocha la tête, un sentiment de solidarité et de force commune les enveloppant. Cet échange vif mais nécessaire avait renforcé leur unité, les préparant à affronter ensemble les dangers qui les guettaient.


Dans cet instant de résolution commune, Ezio et Arianna se trouvaient unis non seulement par leur amour, mais aussi par leur engagement partagé à protéger leur famille et à lutter contre les forces qui menaçaient de la déchirer. Leur lien, déjà fort, était désormais cimenté par une cause commune, une lutte pour la sécurité et l'avenir de leur fille et pour la préservation de leur héritage partagé.


Après avoir sécurisé San Gimignano, Ezio, Arianna, et les autres membres de la Confrérie des Assassins retournèrent à Monteriggioni, une ville qui avait toujours été un refuge pour eux. Le périple les avait changés, les avait façonnés de manière indélébile. Ezio, en particulier, était plus déterminé et dévoué envers la cause des Assassins que jamais auparavant. Le poids de sa promesse de protéger Arianna l'habitait désormais, le transformant en un protecteur farouche, presque comme au début de leur mariage.


Arianna, quant à elle, se trouvait dans un état de vulnérabilité profonde, toujours en proie aux séquelles de son traumatisme. Elle se retrouvait à céder à ce côté protecteur d'Ezio, trouvant un certain réconfort dans sa présence constante et rassurante.


Une nuit, dans l'intimité de leur chambre à Monteriggioni, leur relation prit une tournure empreinte d'une nouvelle gravité. Ezio, désireux de prouver à Arianna qu'il la voyait toujours comme sa femme forte et indépendante, l'approcha avec une tendresse et un respect renouvelés. Pour Arianna, cette intimité était à la fois une épreuve et une connexion nécessaire, une façon de se reconnecter avec Ezio et avec elle-même après les épreuves qu'ils avaient traversées.


Ezio la tenait doucement, ses gestes et son regard pleins d'amour et de compréhension. « Arianna, tu es toujours celle que j'ai aimée, celle que j'aime et celle que j'aimerai toujours, » murmura-t-il, ses mots résonnant avec sincérité dans le calme de la nuit.


Pour Arianna, les bras d'Ezio étaient à la fois un refuge et un rappel de leur amour partagé. Elle ressentait la force et la protection qu'il lui offrait, lui permettant de baisser les barrières qu'elle avait érigées autour de son cœur. Dans cette étreinte, dans ces moments intimes, elle se laissait guider par son amour pour lui, retrouvant peu à peu la confiance en elle-même et en leur avenir commun.


Cette nuit-là, leur amour se renforça, devenant un pilier sur lequel ils pouvaient s'appuyer dans les moments difficiles. Pour Ezio, c'était l'occasion de prouver à Arianna qu'il était là pour elle, inébranlable dans son engagement et son amour. Pour Arianna, c'était une étape vers la guérison, une acceptation de l'amour et de la protection d'Ezio, non comme une marque de faiblesse, mais comme une force qui l'aiderait à surmonter son passé douloureux.


Dans la chambre silencieuse de Monteriggioni, Ezio et Arianna se retrouvèrent, leurs cœurs et leurs esprits unis dans un amour qui avait résisté et qui résisterait aux épreuves de la vie.


-


Dans les jours qui suivirent leur retour à Monteriggioni, Ezio laissa libre cours à son côté protecteur et possessif. Sous l'impulsion de son désir ardent de protéger Arianna, il adopta une attitude plus autoritaire, celle d'un époux déterminé à garder sa femme à l'abri de tout danger. Cette protection, bien que née d'une intention aimante, prenait parfois des allures de surprotection, teintée d'une possessivité qui ne lui ressemblait pas auparavant.


Arianna, dans son état de vulnérabilité et cherchant à se reconstruire après son traumatisme, se retrouvait à accepter ce rôle plus passif. La sécurité que lui offrait Ezio était rassurante, un ancrage dans un monde qui semblait s'être dérobé sous ses pieds. Cependant, cette dynamique amenait un déséquilibre dans leur relation, Ezio prenant plus de décisions pour elle, parfois même sans chercher à connaître son avis.


Mario, observant ces changements dans la dynamique du couple, éprouvait une inquiétude croissante. Bien qu'il comprenne le désir de protection d'Ezio, il craignait que cela ne devienne contre-productif, voire étouffant pour Arianna. Il savait qu'Arianna était une femme forte et indépendante, et il craignait que cette attitude surprotectrice d'Ezio ne l'empêche de retrouver sa propre force.


Ezio et Arianna reprirent peu à peu leurs activités au sein de la Confrérie des Assassins. Cependant, la dynamique de leur collaboration avait changé. Ezio, profondément marqué par les récents événements et devenu extrêmement soucieux de la sécurité d'Arianna, insista pour que toutes leurs missions soient désormais menées en couple. Il ne voulait plus la laisser hors de sa vue, craignant constamment pour sa sécurité.


Un matin, alors qu'ils discutaient de leur prochaine mission, Ezio posa les plans sur la table. « Nous devons agir ensemble, Arianna. Je ne peux pas te laisser risquer ta vie seule. »


Arianna, comprenant ses craintes mais également désireuse de préserver son indépendance, répondit avec douceur mais fermeté. « Ezio, je sais que tu t'inquiètes, mais nous ne pouvons pas laisser la peur dicter nos actions. Nous sommes des Assassins, et nous avons chacun nos forces. »


Ezio acquiesça, mais son expression trahissait son anxiété. « Je sais, mais après ce qui s'est passé... Je ne peux pas me permettre de te perdre. »


Leur première mission conjointe depuis le retour fut une opération de surveillance dans les rues de Florence. Ezio veillait constamment sur Arianna, vérifiant régulièrement qu'elle était en sécurité, parfois au détriment de la mission elle-même. Arianna appréciait sa protection, mais elle se sentait également étouffée, sa capacité à agir librement limitée par la présence omniprésente d'Ezio.


« Ezio, je ne peux pas me concentrer si tu me surveilles à chaque seconde, » lui dit-elle un soir, après une mission particulièrement tendue.


Ezio la regarda, un conflit évident dans ses yeux. « Je fais ça pour te protéger, Arianna. Je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose. »


Arianna prit sa main, cherchant à apaiser ses craintes. « Je sais que tu veux me protéger, Ezio, mais je dois aussi me sentir libre de remplir mes devoirs d'Assassin. Nous devons trouver un équilibre. »


Dans les semaines qui suivirent, la vie quotidienne et les missions conjointes d'Ezio et Arianna prirent un nouveau rythme. Leur partenariat sur le terrain évoluait, devenant une danse complexe de confiance mutuelle et de soutien. Alors qu'Arianna retrouvait progressivement ses forces et sa confiance en elle, Ezio commença lentement à comprendre l'importance de laisser de l'espace à Arianna, d'être moins surprotecteur.


Leur quotidien à Monteriggioni était rythmé par des routines bien établies. Le matin, ils planifiaient ensemble leurs missions, échangeant des idées et des stratégies. Sur le terrain, Ezio veillait toujours sur Arianna, mais il apprit à le faire d'une manière qui ne limitait pas son indépendance. Il voyait sa femme retrouver peu à peu l'assurance et la force qui la caractérisaient, ce qui le rassurait et renforçait leur lien.


Un soir, après une mission particulièrement réussie où Arianna avait brillamment manœuvré, Ezio eut une conversation révélatrice avec Mario. « Tu dois laisser Arianna voler de ses propres ailes, Ezio. Elle est une Assassin compétente, et ta surprotection ne fait que l'entraver, » conseilla Mario.


Ezio, bien que d'abord réticent à l'idée de lâcher prise, réalisa la vérité dans les paroles de Mario. Il commença à modérer son instinct protecteur, offrant à Arianna l'espace nécessaire pour qu'elle puisse s'exprimer pleinement en tant qu'Assassin.


Cette évolution se refléta dans leur intimité également. Leur relation, bien qu'ayant toujours ses hauts et ses bas, retrouva une nouvelle force. Ezio comprenait qu'en traitant Arianna comme une égale, et non comme quelqu'un à protéger à tout prix, il renforçait leur relation. Arianna, de son côté, se sentait de plus en plus en confiance, capable de faire face à ses propres défis tout en sachant qu'Ezio était là pour elle.


Les soirées à Monteriggioni étaient souvent des moments de partage et de réconfort. Ils parlaient ouvertement de leurs craintes, de leurs espoirs, et de leurs rêves. Leur complicité se renforçait, et leur amour grandissait dans cette nouvelle dynamique.


Avec le temps, le couple retrouva une harmonie plus profonde. Leur relation était désormais un mélange de soutien mutuel, de respect et de compréhension. Ensemble, ils affrontaient les défis posés par leurs ennemis, tout en préservant la force et l'unité de leur couple. Les épreuves qu'ils avaient traversées avaient forgé un lien inébranlable, une force commune qui les guidait dans leur combat pour la justice et pour leur famille.


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Dans la douce lumière de l'après-midi, la cour de la villa Auditore à Monteriggioni était baignée d'une sérénité presque palpable. Arianna était assise sur un banc de pierre, observant avec un sourire tendre leur fille Isabelle, âgée de 18 mois, qui jouait sur l'herbe. La petite fille, un mélange parfait d'Ezio et d'Arianna, gazouillait joyeusement en essayant d'attraper les papillons qui virevoltaient autour d'elle.


Ezio, s'approchant de la scène, s'assit à côté d'Arianna, son regard se posant sur Isabelle avec une affection débordante. Il prit la main d'Arianna dans la sienne, un geste familier mais toujours chargé d'amour.


« Regarde-la, » dit-il doucement, « elle a toute la vie devant elle. »


Arianna acquiesça, une lueur de fierté dans ses yeux. « Elle est notre petit miracle, Ezio. Un rappel constant de ce que nous avons surmonté. »


Ezio tourna son regard vers Arianna, une émotion sincère dans ses yeux. « Arianna, je pense que nous devrions envisager d'avoir un deuxième enfant. »


Arianna, surprise par cette déclaration, regarda Ezio, cherchant ses intentions. Tenant doucement la main d'Ezio, elle était plongée dans ses pensées. Elle se rappelait le chemin parcouru, depuis sa vie imprévue de mère avec Isabelle, née d'un amour profond mais dans des circonstances qu'elle n'avait jamais anticipées. Elle chérissait sa fille et la vie qu'ils avaient construite, mais l'idée d'agrandir leur famille la remplissait de doutes.


« Ezio, » commença-t-elle doucement, « Isabelle était un miracle, un cadeau inattendu. Mais je ne sais pas si je suis prête pour un autre enfant. Notre vie est si... imprévisible. »


Ezio, dont le regard était fixé sur Isabelle, tourna son attention vers Arianna. Son désir d'avoir un autre enfant était un reflet de son engagement profond envers leur famille, un besoin d'ancrer davantage leur amour dans la réalité concrète de la vie.


« Arianna, je comprends tes craintes. Mais je vois notre famille comme la preuve de notre amour, un symbole de notre union et de notre force. Avoir un autre enfant, c'est pour moi une manière de renouveler cet amour, de réaffirmer notre engagement l'un envers l'autre. »


Arianna l'écouta attentivement, voyant dans ses yeux la sincérité de ses paroles. Ezio était un homme partagé entre deux mondes – celui des Assassins et celui de sa famille. Mais dans son cœur, il semblait de plus en plus clair que sa famille était sa véritable ancre, son véritable engagement.


« Je sais que notre vie est loin d'être ordinaire, » continua Ezio, « mais c'est dans cette vie que j'ai trouvé le vrai sens de mon existence. Pas seulement en tant qu'Assassin, mais en tant que mari et père. »


Arianna sentit son cœur s'ouvrir à ces mots. L'idée d'un autre enfant, bien qu'effrayante, était aussi émouvante. Elle reconnaissait l'amour et la passion d'Ezio pour leur famille, et cela lui donnait la force de considérer un avenir où ils seraient plus nombreux.


« Cela me fait peur, Ezio, » dit-elle enfin. « Mais je te fais confiance, et je t'aime. Si c'est ce que tu désires, alors oui, explorons cette possibilité ensemble. »


Ezio la remercia d'un baiser sur le front, un geste empli de gratitude et d'affection. Dans ce moment, ils étaient plus que des Assassins, plus que des partenaires ; ils étaient une famille, envisageant un avenir ensemble, malgré l'incertitude et les dangers.


La décision d'Arianna d'accepter l'idée d'agrandir leur famille apporta un renouveau dans leur relation. Pour Ezio, qui avait maintenant 20 ans, cette acceptation semblait éveiller une nouvelle vigueur de jeunesse, une intensité d'amour renouvelée pour son épouse. Il était un homme qui, malgré les responsabilités pesantes de sa vie d'Assassin, retrouvait une exubérance presque juvénile dans sa vie de couple.


Dans les jours qui suivirent, leur passion se réveilla comme si elle était alimentée par une nouvelle source d'énergie. Ezio, avec l'enthousiasme et l'empressement d'un jeune homme intensément amoureux, cherchait constamment la compagnie d'Arianna. Que ce soit lors de leurs repas ensemble, pendant leurs promenades dans les jardins de la villa, ou dans les moments tranquilles passés dans leur chambre, il était toujours attentif, toujours présent.


La nouvelle dynamique passionnée entre Ezio et Arianna apporta une transformation notable dans leur relation. Arianna, qui avait toujours été calculatrice et mesurée dans sa vie, se retrouva peu à peu séduite par ce côté plus impulsif et passionné d'Ezio. Sa réserve habituelle commença à s'effriter sous l'effet de l'attention constante et du désir manifesté par Ezio.


Dans leur vie quotidienne à Monteriggioni, Ezio ne manquait aucune occasion de montrer son affection. Ses gestes tendres, ses regards chargés de désir, et ses paroles douces étaient une présence constante. Cette attention continue, loin de la surprotection qu'il avait affichée auparavant, était maintenant teintée de passion et de romantisme.


Arianna, initialement prise au dépourvu par ce changement, trouva dans cette nouvelle approche d'Ezio quelque chose de profondément attirant. Elle se laissa peu à peu emporter par cette vague de passion, répondant avec une ardeur égale à celle d'Ezio. Leur intimité, autrefois teintée de sérieux et de responsabilité, se transforma en une expression de jeunesse, de liberté et de passion.


Dans l'intimité de leur chambre, leurs étreintes reflétaient cette nouvelle dynamique. Loin de la gravité de leurs responsabilités d'Assassins, ils se redécouvraient en tant qu'amants jeunes et passionnés. Ezio, avec son désir ardent et sa tendresse, éveillait en Arianna des sentiments qu'elle n'avait pas ressentis depuis longtemps.


Pour Arianna, ce changement était à la fois déconcertant et exaltant. Elle se laissait aller dans les bras d'Ezio, répondant à ses avances avec une passion renouvelée. Leurs moments ensemble étaient un mélange de découvertes, de plaisir partagé et d'une connexion profonde.


Cette période marqua pour eux une sorte de renaissance. Ils faisaient enfin leur âge, embrassant pleinement la passion et l'intimité de leur relation. Les défis de leur vie comme Assassins restaient présents, mais ils avaient trouvé un moyen de les équilibrer avec la spontanéité et la joie de leur jeunesse.


Leur amour, déjà solide, se renforça à travers ces moments partagés. Ezio et Arianna, en répondant à cette nouvelle passion, découvrirent un aspect plus libre et plus vibrant de leur relation, un rappel que malgré les défis et les dangers de leur vie, ils étaient aussi un jeune couple, vivant et aimant pleinement.


Cette renaissance de passion et d'insouciance dans la relation d'Ezio et Arianna commença à se refléter également dans leurs missions. Leur travail en tant qu'Assassins, auparavant marqué par une rigueur et une gravité inébranlables, fut imprégné d'une nouvelle dynamique, teintée de leur amour et de leur besoin croissant d'intimité et de proximité physique.


Sur le terrain, ils se retrouvaient à chercher la compagnie et le contact de l'autre plus fréquemment. Dans les moments de surveillance ou d'infiltration, Ezio et Arianna se trouvaient souvent côte à côte, échangeant des regards complices ou des effleurements discrets. Ces petits gestes, bien que subtils, étaient chargés d'une signification profonde, reflétant leur désir et leur connexion.


Cette proximité apportait une nouvelle dimension à leurs interactions en mission. Là où ils auraient agi indépendamment dans le passé, ils optaient maintenant pour des approches plus conjointes, cherchant des moyens de combiner leurs talents tout en restant proches l'un de l'autre. Cette stratégie, bien que parfois risquée, renforçait leur efficacité et leur synchronisation sur le terrain.


Cependant, cette insouciance retrouvée et cette passion accrue ne venaient pas sans risques. Par moments, leur attention pouvait être détournée de la mission par leur affinité croissante. Ils devaient constamment trouver un équilibre entre le maintien de leur professionnalisme d'Assassins et l'expression de leur amour et de leur besoin l'un de l'autre.


Dans leurs moments de repos, loin des yeux du monde, Ezio et Arianna se laissaient complètement aller à leur passion. Ces instants de détente étaient empreints d'une intensité émotionnelle et physique, chaque étreinte et chaque baiser étant une affirmation de leur amour et de leur engagement mutuel.


Cette évolution dans leur relation apporta un renouveau bienvenu dans leur vie. Elle leur permit de s'échapper temporairement des poids de leur existence en tant qu'Assassins et de se rappeler qu'ils étaient aussi un couple jeune, plein d'amour et de désirs. Cette nouvelle facette de leur relation ajoutait une couche de complexité à leur vie, mais c'était une complexité qu'ils chérissaient, un rappel que malgré tout, ils étaient vivants et profondément amoureux.


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Mario Auditore, en tant qu'oncle et père adoptif d'Ezio, se réjouissait de voir son neveu et Arianna retrouver un bonheur évident dans leur relation. Cependant, en tant que mentor et figure de proue de la Confrérie des Assassins, il était conscient des risques que leur nouvelle dynamique passionnée pouvait poser en mission. Soucieux de leur sécurité et de l'efficacité de leurs opérations, il décida d'intervenir.


Un jour, il convoqua Ezio et Arianna dans son bureau, une pièce austère remplie de cartes et d'artefacts liés à la Confrérie. L'atmosphère était tendue dès leur entrée ; ils savaient que cette convocation n'était pas anodine.


« Ezio, Arianna, » commença Mario, son ton grave. « Je suis heureux de voir votre amour fleurir, mais en tant que mentor, je dois m'assurer que cela ne compromette pas notre cause. »


Ezio, légèrement sur la défensive, répondit : « Mario, notre relation n'affecte en rien notre engagement envers la Confrérie. »


Mario les regarda, ses yeux exprimant autant la préoccupation que l'affection. « Ce n'est pas ce que j'ai observé. Votre attention en mission semble... divisée. Vous prenez des risques inutiles. »


Arianna prit la parole, sa voix calme mais ferme. « Nous sommes toujours dévoués à notre mission, Mario. Notre relation ne change rien à cela. »


« C'est là que tu te trompes, Arianna, » rétorqua Mario. « Votre relation change la dynamique de vos missions. Pour cette raison, j'ai décidé de vous envoyer en missions solo pour un temps. »


Ezio et Arianna échangèrent un regard surpris et inquiet. « Solo ? Mais pourquoi ? » demanda Ezio, ne cachant pas son désaccord.


« Pour vous rappeler de l'importance de l'indépendance et de la concentration en mission. Cela vous permettra également de réévaluer la manière dont votre relation influence vos décisions en tant qu'Assassins, » expliqua Mario.


La tension dans la pièce était palpable alors que Mario exposait sa décision. Arianna, bien que visiblement affectée, acquiesça avec une discipline qui trahissait son habitude de la rigueur et du respect de la hiérarchie. « Si c'est ce que tu juges nécessaire pour le bien de la Confrérie, Mario, j'obéirai, » dit-elle, sa voix empreinte d'une détermination calme, mais ses yeux révélaient une certaine appréhension.


Ezio, en revanche, réagit avec beaucoup plus de véhémence. « Comment peux-tu nous demander cela, Mario ? Après tout ce que nous avons traversé ensemble, tu veux nous séparer en mission ? » Sa voix était chargée d'émotion, reflétant son désaccord profond avec cette décision.


Mario, restant ferme malgré la réaction d'Ezio, répondit : « Ezio, c'est précisément parce que je tiens à vous et à la Confrérie que je prends cette décision. Vous devez comprendre que la passion ne doit pas entraver le jugement en mission. C'est une question de sécurité, pour vous et pour ceux que vous protégez. »


Ezio, les poings serrés, tenta de contenir son agitation. « Et notre sécurité à nous ? Ne penses-tu pas que nous sommes plus forts ensemble ? » Sa frustration était évidente, et il avait du mal à accepter l'idée d'être séparé d'Arianna, même temporairement.


Mario posa une main sur l'épaule d'Ezio, essayant de le rassurer. « Parfois, Ezio, la vraie force réside dans la capacité à agir seul. Cela ne sera pas pour toujours, mais c'est nécessaire pour l'instant. »


Ezio acquiesça finalement, bien qu'à contrecœur. Il comprenait les raisons de Mario, mais cela ne rendait pas la pilule moins amère à avaler.


Après leur rencontre avec Mario, Ezio et Arianna se retrouvèrent seuls, confrontés à la perspective de missions en solo. Arianna, bien que résignée, partageait les inquiétudes d'Ezio. « Nous surmonterons cela, comme nous avons surmonté tant d'autres épreuves, » dit-elle, essayant d'apporter un peu de réconfort.


Ezio, regardant Arianna, acquiesça lentement. « Oui, nous le ferons. Mais cela ne sera pas facile sans toi à mes côtés. »


Cette nouvelle période de missions en solo marqua une évolution significative pour Ezio et Arianna, chacun devant faire face à ses propres défis et réflexions intérieures.


Pour Arianna, cette période était une opportunité de redécouvrir sa confiance en elle-même en tant qu'individu et Assassin. Sur le terrain, seule, elle prouvait qu'elle n'était pas une Maîtresse Assassin pour rien. Ses compétences, son intelligence et son engagement envers la Confrérie étaient incontestables. Cette expérience renforçait sa fidélité à l'ordre des Assassins, lui rappelant pourquoi elle avait choisi cette voie. Elle se sentait revigorée, redécouvrant des aspects d'elle-même qu'elle avait peut-être négligés dans l'ombre protectrice d'Ezio.


Ezio, d'un autre côté, avait plus de difficultés avec cette nouvelle dynamique. Bien qu'il continuât à évoluer et à exceller dans ses missions, une part de lui était constamment préoccupée par Arianna et Isabelle. Chaque départ de Monteriggioni était un crève-cœur pour lui. Il sentait que chaque mission en solo l'éloignait un peu plus de la vie de famille qu'il désirait ardemment. Cette tension entre son rôle d'Assassin et son désir de famille pesait lourdement sur lui.


Les rares nuits qu'Ezio passait avec Arianna étaient empreintes d'une passion renouvelée, presque comme s'il cherchait à compenser leur séparation par une intensité accrue dans leur intimité. Ces moments étaient à la fois une célébration de leur amour et un rappel poignant de ce qu'il manquait lorsqu'ils étaient séparés. Ezio montrait à Arianna toute sa passion et son désir, chaque étreinte et chaque baiser étant chargés d'un amour profond et d'un désir de connexion.


Pour Arianna, ces retrouvailles étaient à la fois réconfortantes et déchirantes. Elle appréciait l'affection et l'amour d'Ezio, mais elle ressentait également sa lutte intérieure. Elle savait qu'Ezio était tiraillé entre ses devoirs d'Assassin et son désir de famille.


Cette période était un test pour leur relation, les forçant à trouver un nouvel équilibre entre leurs responsabilités individuelles et leur vie commune. Ils apprenaient à valoriser et à chérir les moments qu'ils partageaient, tout en s'adaptant à la réalité de leur vie séparée. Malgré les difficultés, leur amour restait leur ancre, leur permettant de naviguer dans les eaux parfois agitées de leur existence.


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La nuit tombait sur Monteriggioni, jetant des ombres sombres sur les murs de la villa Auditore. Ezio, épuisé et couvert de poussière après une mission ardue, franchit les portes de la villa, son esprit encore en proie à l'adrénaline du combat. Cependant, tout sentiment de triomphe s'évanouit instantanément lorsqu'il croisa le regard de sa sœur Claudia.


Claudia se tenait là, immobile, un éclat d'angoisse dans les yeux. « Ezio, quelque chose... Arianna s'est blessée, » articula-t-elle, sa voix brisée par l'inquiétude.


Le cœur d'Ezio rata un battement. Sans un mot, il se précipita à travers les couloirs ancestraux de la villa, chaque pas résonnant contre les dalles de pierre. L'air semblait lourd, chargé d'une tension palpable.


Alors qu'il s'approchait de leurs appartements, il rencontra Mario. L'expression grave du vieux mentor stoppa Ezio dans son élan. « Laisse-moi passer, Mario. Je dois la voir, » exigea-t-il, une urgence désespérée dans sa voix.


Mario, avec une fermeté qui trahissait son propre tourment, posa une main sur l'épaule d'Ezio. « Ezio, attends. Le médecin est encore avec elle. Viens, je t'expliquerai tout. »


Guidé par Mario, Ezio entra dans le bureau sombre, où les cartes et les armes alignées sur les murs semblaient témoigner des dangers incessants de leur vie. Mario ferma la porte derrière eux, et le son sourd du verrou renforça l'impression d'isolement d'Ezio.


Ezio s'efforçait de contenir son désarroi tandis qu’ils s’installaient. Mario prit une profonde respiration avant de commencer.


« Arianna a été envoyée sur une mission difficile, » commença Mario d'une voix empreinte de regret. « Elle a réussi, mais elle a été poursuivie par des gardes. Elle a dû faire preuve d'une extrême prudence pour s'échapper. »


Ezio écoutait, chaque mot de Mario alourdissant son cœur.


« Quand elle est rentrée, elle ne se sentait pas bien. Elle... elle a fait une fausse couche, Ezio. »


Le monde d'Ezio sembla s'effondrer autour de lui. La nouvelle le frappa avec une brutalité inimaginable. L'enfant qu'ils désiraient tant, l'avenir qu'ils avaient commencé à construire ensemble, tout cela venait de s'évaporer en un instant.


« Je suis désolé, Ezio. Je ne pensais pas... Je ne savais pas qu'elle était enceinte, » continua Mario, sa voix trahissant sa propre peine et son remords.


Ezio, bouleversé, se leva brusquement. « Comment ? Comment a-t-on pu laisser cela arriver ? Nous voulions cet enfant, Mario. Cet enfant... » Sa voix se brisa sous le poids de sa douleur.


La tristesse se mêlait à la colère dans son esprit. Il en voulait à Mario, à la Confrérie, à ce mode de vie qui lui avait arraché la chance d'accueillir un nouvel enfant. Cet enfant qu'il n'aurait jamais la chance de connaître.


Mario tenta de le consoler, mais les mots semblaient dérisoires face à une telle perte. « Je comprends ta douleur, Ezio. Mais tu dois être fort, pour Arianna. Elle a besoin de toi maintenant, plus que jamais. »


À la tentative de consolation de Mario, Ezio ne put contenir sa colère et sa frustration. Le chagrin pour la perte de son enfant à naître se mêlait à un ressentiment profond envers la Confrérie, envers le destin qui semblait s'acharner sur sa famille.


« Fort ? Comment veux-tu que je sois fort, Mario ? » explosa Ezio, sa voix tremblante de colère. « Tu ne comprends pas ! C'était notre enfant, le symbole de notre amour. Et à cause de cette vie, à cause de ces missions incessantes, nous l'avons perdu ! »


Mario, bien que secoué par la réaction d'Ezio, tenta de garder son calme. « Ezio, je sais que c'est difficile. Mais l'ordre des Assassins est notre vie, notre devoir. Nous avons tous fait des sacrifices... »


« Des sacrifices ?! » interrompit Ezio, hors de lui. « Arianna a déjà tant enduré. Et maintenant cela... Comment puis-je justifier tout cela ? Comment puis-je continuer à vivre cette vie, sachant les risques pour ceux que j'aime ? »


La colère d'Ezio était palpable, sa confiance en l'ordre des Assassins ébranlée. Il se sentait déchiré entre son devoir envers la Confrérie et son désir de protéger sa famille, un désir qui semblait désormais impossible à concilier.


Mario, voyant la profondeur de la détresse d'Ezio, chercha les mots justes. « Ezio, il n'y a pas de réponse facile. Nous faisons tous des choix, et parfois ces choix ont des conséquences douloureuses. Mais souviens-toi pourquoi tu t'es engagé dans cette voie. »


Ezio se tourna brusquement, incapable de supporter davantage la conversation. « Je dois voir Arianna, » dit-il d'une voix brisée, quittant précipitamment la pièce.


Lorsque le médecin sortit enfin de la chambre d'Arianna, son visage était grave mais sans trace de désespoir. Ezio, qui attendait à l'extérieur, le regard hanté et le corps tendu, se précipita aussitôt à l'intérieur. L'air dans la chambre était lourd, saturé de l'odeur des herbes médicinales et de la cire de bougie. Arianna était allongée sur le lit, son visage pâle contrastant avec les draps sombres. Ses yeux, fatigués et empreints de tristesse, se levèrent vers Ezio.


Ezio s'approcha doucement, s'asseyant à côté d'elle et prenant sa main dans la sienne. Il la serra doucement, un geste rempli d'amour et de douleur. « Arianna, je suis tellement désolé, » murmura-t-il, sa voix brisée par l'émotion.


Arianna tenta de lui offrir un sourire faible, une lueur de force dans son regard. « Ezio, c'est la vie que nous avons choisie. La vie, la mort, le danger... cela fait partie de notre mission. »


Ezio secoua la tête, une colère sourde montant en lui. « Non, Arianna, ce n'est pas juste. Nous aurions dû avoir cet enfant. Nous aurions dû avoir une chance de vivre cette vie de famille que j'aspirais à construire avec toi. »


Arianna, surprise par la réaction d'Ezio, tenta de le calmer. « Ezio, je comprends ta douleur, mais nous ne pouvons pas laisser cela nous détruire. Nous sommes des Assassins, et... »


« Des Assassins ? » coupa Ezio, se levant brusquement, son visage marqué par la colère. « J'ai rejoint l'ordre pour venger et protéger notre famille, pas pour perdre notre enfant à cause de ces missions incessantes ! »


La tension dans la pièce monta d'un cran. Arianna, bien que physiquement faible, était mentalement forte, essayant de rationaliser leur perte dans le contexte de leur vie d'Assassins. « Ezio, c'est le risque que nous prenons tous les jours. Nous ne pouvons pas... »


Ezio, cependant, était dépassé par la colère et le chagrin. « Comment peux-tu accepter cela si facilement ? Notre enfant, Arianna, notre futur... Je ne peux pas continuer comme ça, vivant dans la crainte constante de perdre ceux que j'aime le plus. »


Arianna, les larmes aux yeux, tenta de saisir la main d'Ezio, mais il se dégagea doucement. « Je dois réfléchir, Arianna. J'ai besoin de temps pour comprendre ce que cela signifie pour nous, pour notre avenir. »


Ezio quitta la chambre, laissant Arianna seule avec sa tristesse et sa confusion. Dans les couloirs silencieux de la villa, la colère et le désespoir d'Ezio se mêlaient, une tempête émotionnelle qui menaçait de le submerger. Le poids de la perte de leur enfant et l'incertitude de leur avenir ensemble pesaient lourdement sur lui, remettant en question tout ce en quoi il croyait, tout ce pour quoi il s'était battu.


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Ezio, submergé par la douleur et la colère, errait sans but dans les couloirs de la villa Auditore, une bâtisse qui avait été témoin de tant de moments heureux et tragiques de sa vie. Chaque pas semblait l'éloigner un peu plus de la réalité, le plongeant dans un abîme de réflexion sombre et solitaire.


Alors qu'il déambulait, perdu dans ses pensées, il croisa le chemin de Claudia, sa sœur. Elle le regarda avec une inquiétude profonde, ses yeux reflétant la douleur qu'elle ressentait pour lui.


« Ezio, » commença-t-elle doucement, s'approchant de lui. « Comment va Arianna ? »


Ezio s'arrêta, fixant le sol. « Elle est forte, » dit-il d'une voix éteinte, « mais je ne sais pas si je le suis, Claudia. Nous avons perdu notre enfant... »


Claudia posa une main réconfortante sur son bras. « Ezio, je suis tellement désolée. Je ne peux imaginer ce que vous traversez tous les deux. »


Ezio leva les yeux, son regard empli d'une douleur qui semblait déborder. « Je me suis toujours battu pour notre famille, pour la protéger. Mais cette fois, j'ai échoué. J'ai échoué en tant qu'époux, en tant que père... »


Claudia secoua la tête. « Non, Ezio. Tu es un homme fort, un homme bon. Tu as toujours fait de ton mieux pour nous tous. »


Ezio soupira, le poids de la culpabilité alourdissant ses épaules. « Je ne sais pas si cela suffit, Claudia. Chaque décision que je prends, chaque mission que j'accepte... cela met notre famille en danger. Je ne sais pas si je peux continuer ainsi. »


Claudia, cherchant les mots justes, ajouta : « Peut-être que c'est le moment de réfléchir à ce que tu veux vraiment, Ezio. À ce qui compte le plus pour toi. »


Ezio hocha la tête, ses yeux perdus dans le lointain. « Oui, je dois réfléchir. Réfléchir à tout. »


Il se détourna alors, reprenant sa marche solitaire à travers la villa. Claudia le regarda s'éloigner, son cœur lourd de tristesse pour son frère. Ezio était à un carrefour de sa vie, confronté à des choix qui pourraient changer le cours de son existence et de celle de sa famille. Dans cette nuit silencieuse, les pas d'Ezio résonnaient dans les couloirs, comme l'écho de ses pensées tourmentées, cherchant désespérément une réponse à la douleur qui l'envahissait.


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Après le départ d'Ezio, la chambre d'Arianna restait baignée dans une lumière tamisée, créant une atmosphère à la fois calme et mélancolique. Arianna, allongée sur le lit, fixait le plafond, perdue dans ses pensées et sa douleur. La perte de leur enfant était une blessure profonde, un vide qu'elle sentait au plus profond d'elle-même.


La porte s'ouvrit doucement et Mario entra. Son visage, habituellement si fort et inébranlable, portait les traces de l'inquiétude et de la compassion. Il s'approcha du lit d'Arianna et s'assit à ses côtés, ses yeux exprimant une profonde tristesse.


« Arianna, comment te sens-tu ? » demanda-t-il doucement.


Arianna se tourna vers lui, ses yeux reflétant la fatigue et la tristesse. « Physiquement, je survivrai. Mais intérieurement... je me sens vide, Mario. Nous avons perdu notre enfant. »


Mario prit sa main, la serrant doucement. « Je suis désolé, Arianna. J'aurais dû être plus prudent en t'assignant cette mission. Si j'avais su... »


Arianna secoua la tête. « Non, Mario. Tu ne pouvais pas savoir. Et même si tu l'avais su, notre devoir envers l'ordre reste le même. Nous sommes des Assassins, et avec cela vient un certain risque. »


« Mais à quel prix, Arianna ? » soupira Mario. « Ce n'est pas la première fois que notre engagement envers la Confrérie a des conséquences sur notre vie personnelle. »


Arianna resta silencieuse un moment, puis dit : « La vie d'un Assassin est une vie de sacrifices. Je l'ai toujours su. Mais cela ne rend pas la perte moins douloureuse. »


« Et Ezio ? Comment prend-il cela ? » demanda Mario, la préoccupation transparaissant dans sa voix.


« Il est en colère, Mario. En colère contre la Confrérie, contre toi, contre lui-même. Il voulait tellement cet enfant... » Sa voix se brisa.


Mario baissa les yeux, ressentant le poids des conséquences de leurs choix. « Peut-être que cette vie... cette voie que nous avons choisie... demande trop à ceux que nous aimons. »


Arianna fixa Mario, ses yeux trahissant sa propre lutte intérieure. « Peut-être. Mais c'est la voie que nous avons choisie. C'est notre devoir, notre responsabilité. Nous devons continuer, pour ceux que nous avons perdus, pour ceux que nous pouvons encore sauver. »


Mario hocha la tête lentement, sachant qu'Arianna avait raison, mais se sentant toujours accablé par la tristesse de la perte et les questions sans réponse. Ils restèrent assis en silence, partageant leur chagrin et leur détermination, unis dans leur douleur mais aussi dans leur engagement indéfectible envers la Confrérie des Assassins.


Dans les jours qui suivirent, Ezio et Arianna se rapprochèrent, cherchant du réconfort l'un auprès de l'autre au milieu de la tempête émotionnelle qu'ils traversaient. Leur relation, autrefois empreinte d'une passion inébranlable et d'une certitude incontestable, portait désormais les marques de la tragédie qu'ils venaient de vivre.


Arianna, suffisamment rétablie, trouva en Ezio un soutien constant. Ils reprirent leur intimité physique, un geste qui, en temps normal, aurait été un moyen de renouveler leur amour et leur connexion. Cependant, cette fois-ci, bien que l'affection et le désir fussent toujours présents, une certaine réserve s'était installée entre eux. Chaque étreinte, chaque baiser semblait chargé d'une émotion non dite, d'une douleur latente qui restait en suspens.


Ezio, tout en étant physiquement présent et aimant, était mentalement distrait, son esprit hanté par la perte de leur enfant et par les doutes sur leur mode de vie. Son désir de protéger et de chérir Arianna était entremêlé à un sentiment de culpabilité et à une colère sourde envers lui-même et l'ordre des Assassins.


Arianna, de son côté, ressentait également cette fissure dans leur relation. Elle comprenait la douleur d'Ezio et partageait son deuil, mais elle se sentait également perdue face à la réaction d'Ezio et à la distance émotionnelle croissante entre eux. Elle luttait pour trouver les mots justes, pour réconforter Ezio et pour réparer la brèche qui semblait s'être creusée dans leur amour.


Leurs moments d'intimité étaient désormais teintés d'une mélancolie subtile, un rappel constant de ce qu'ils avaient perdu et de ce qui avait changé en eux. Les rires et les conversations joyeuses qui avaient autrefois rempli leur chambre étaient moins fréquents, remplacés par des silences pensifs et des regards empreints d'une tristesse profonde.


Cette période difficile mit à l'épreuve leur relation. Bien qu'ils restassent unis face à l'adversité, la perte de leur enfant avait laissé une cicatrice indélébile, un souvenir douloureux qui les accompagnait dans chaque geste, chaque mot. Ezio et Arianna, bien que toujours profondément amoureux, devaient maintenant naviguer dans les eaux troubles d'une relation transformée par le chagrin et les remises en question.


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Les semaines se transformèrent en mois à Monteriggioni, et la petite Isabella, maintenant âgée de deux ans, grandissait, insouciante des tourments des adultes qui l'entouraient. Son rire et ses jeux apportaient des moments de légèreté dans la villa Auditore, contrastant avec l'atmosphère souvent lourde de non-dits et de souvenirs douloureux.


Ezio et Arianna continuaient leur vie ensemble, un mélange de routine familiale et de devoirs envers la Confrérie des Assassins. Ils reprirent leurs missions conjointes, devenant une fois de plus une équipe redoutable et synchronisée sur le terrain. Leur efficacité en tant qu'Assassins était incontestable, chacun complétant l'autre dans une danse mortelle contre leurs ennemis.


Dans leur intimité physique, ils trouvaient un réconfort temporaire, une échappatoire à la douleur et aux questions qui les tourmentaient. Ces moments étaient empreints d'une affection profonde, mais aussi d'une mélancolie sous-jacente. Chaque étreinte, chaque baiser semblait porter en lui le souvenir de leur perte, une fissure invisible mais palpable qui s'était glissée entre eux.


Ezio, bien qu'extérieurement solide et déterminé, portait en lui une colère et une culpabilité qui ne le quittaient jamais totalement. Il était déchiré entre son amour pour Arianna et Isabella et son engagement envers l'ordre des Assassins, un engagement qui lui avait coûté si cher. Parfois, tard dans la nuit, il se retrouvait à contempler les étoiles depuis leur balcon, se demandant si le chemin qu'il avait choisi était le bon.


Arianna, de son côté, luttait pour comprendre et accepter les changements en Ezio. Elle le soutenait autant qu'elle le pouvait, mais elle ressentait également le besoin de maintenir sa propre force et indépendance. Elle était une Assassin, une mère, une épouse, et elle devait trouver un équilibre entre tous ces rôles.


Leurs conversations, autrefois remplies de projets et de rires, étaient maintenant souvent empreintes d'une gravité plus profonde. Ils parlaient de l'avenir, de leurs craintes, de leurs espoirs, mais toujours avec une retenue, comme s'ils craignaient de briser complètement la fragile coquille de normalité qu'ils s'étaient construite.


Isabella, avec sa joie de vivre et son innocence, était un lien qui les unissait malgré tout. Ses sourires, ses éclats de rire, ses petites découvertes quotidiennes étaient des rayons de lumière dans leur vie, des rappels que, malgré la douleur et les doutes, il y avait encore de la beauté et de l'amour autour d'eux.


Ezio et Arianna continuaient donc à avancer, côte à côte, mais avec un abîme de non-dits et de souvenirs douloureux entre eux. Leur amour restait fort, mais il était désormais teinté d'une nostalgie pour ce qui aurait pu être et de la conscience aiguë de la fragilité de leur bonheur.


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Dans une chambre sombre et secrète de Rome, Lorenzo de Falco, un Templier d'une intelligence et d'une ruse redoutables, se tenait devant un bureau couvert de cartes, de documents, et de divers rapports. La lumière d'une bougie faisait danser les ombres sur les murs, donnant à la pièce une atmosphère conspiratrice. Lorenzo, les yeux fixés sur un dossier spécifique, ne pouvait réprimer un sourire de satisfaction. C'était le dossier d'Arianna Valentini, la dernière de sa lignée, une cible qui lui avait échappé jusqu'à présent.


Lorenzo avait longuement étudié Arianna, sa manière de combattre, ses habitudes, son histoire. Il savait qu'après la perte de son enfant, elle serait vulnérable, plus susceptible de tomber dans un piège bien orchestré. Il avait également étudié Ezio Auditore, son mari, sachant que pour atteindre Arianna, il devait comprendre le couple et leurs méthodes.


Il convoqua ses hommes les plus fiables, des Templiers aguerris, pour discuter de son plan. « Mes frères, le moment est venu de mettre fin à la lignée des Valentini. Arianna est une Assassin redoutable, mais elle n'est pas invincible. Nous allons tendre un piège dont elle ne pourra pas s'échapper. »


Lorenzo déploya une carte de la région de Monteriggioni et entoura plusieurs points stratégiques. « Nous allons diffuser des informations sur une prétendue réunion de Templiers dans ces lieux. Arianna ne pourra pas résister à la tentation de s'infiltrer pour en apprendre davantage. »


L'un des hommes, un vétéran aux yeux perçants, prit la parole. « Et comment comptes-tu l'isoler d'Auditore ? Ils opèrent souvent en tandem. »


Lorenzo afficha un sourire rusé. « Nous allons utiliser cela à notre avantage. Nous diffuserons également des informations selon lesquelles il y a une menace imminente à un autre endroit, loin de notre piège. Auditore ira enquêter, laissant Arianna seule. »


Il sortit un petit flacon contenant un liquide sombre. « De plus, ce poison sera notre atout. Non létal, mais suffisamment puissant pour l'affaiblir au moment crucial. »


Les hommes de Lorenzo écoutaient attentivement, acquiesçant à chaque étape du plan. Ils savaient que leur chef ne laissait rien au hasard. Chaque détail était calculé pour assurer la réussite de leur mission.


« Quand Arianna sera isolée et affaiblie, » continua Lorenzo, « nous l'encerclerons et l'attraperons. Cela sera un coup décisif porté à la Confrérie des Assassins et un message clair que même les plus grands parmi eux ne sont pas à l'abri de notre portée. »


Les hommes hochèrent la tête en signe d'accord, leur détermination visible dans leurs yeux. Ils comprenaient l'importance de cette mission, non seulement pour leur ordre mais aussi pour leur chef, qui avait une vendetta personnelle contre les Valentini.


Lorenzo, satisfait, replia la carte et rangea le flacon de poison. Il savait que la réussite de ce plan nécessitait une exécution parfaite, mais il avait confiance en ses capacités et en celles de ses hommes. La nuit à Rome s'étendit, silencieuse et sombre, tandis que Lorenzo de Falco et ses Templiers préparaient leur piège mortel, un piège qui pourrait changer le cours de leur guerre secrète contre les Assassins.


Pour Lorenzo de Falco, la traque d'Arianna Valentini n'était pas seulement une mission ordonnée par l'Ordre des Templiers ; c'était une affaire personnelle, une quête presque obsessionnelle. Cinquante ans auparavant, Lucio Valentini, le grand-père d'Arianna et un Maître Assassin redouté, avait dévasté la famille de Falco à Rome. La rancune de Lorenzo à l'égard des Valentini était ancrée dans cette histoire sanglante, un héritage de haine et de vengeance qui avait façonné sa vie.


Lorenzo avait lui-même orchestré le massacre des Valentini à Péone il y a plus de sept ans, un coup calculé pour éradiquer la lignée des Valentini. Mais Arianna avait survécu, échappant de justesse à la mort. Depuis lors, elle était devenue une épine dans le pied de Lorenzo, un rappel constant de son échec à anéantir complètement la famille.


La signification d'Arianna dépassait sa simple existence en tant qu'Assassin. Son mariage avec Ezio Auditore, un membre influent d'une autre famille puissante d'Assassins, et la naissance de leur fille Isabella avaient accru l'urgence pour Lorenzo de mettre fin à sa lignée. Dans son esprit, Arianna représentait une menace potentielle, la possibilité d'une alliance puissante entre deux familles d'Assassins qui pourraient bouleverser l'équilibre du pouvoir.


De plus, Lorenzo était obsédé par les secrets et le Codex de la famille Valentini. Il était convaincu que ce Codex contenait des connaissances et des secrets qui pourraient donner un avantage décisif aux Templiers dans leur lutte éternelle contre les Assassins. La capture d'Arianna n'était pas seulement une question de vengeance ; c'était aussi une chasse aux trésors de connaissances cachées.


Dans la solitude de son bureau, Lorenzo se remémorait les rapports sur Arianna, sa tactique, ses compétences, et son lien avec le Codex. Il savait que la capture d'Arianna n'était pas seulement une fin en soi ; c'était un moyen d'accéder à un pouvoir plus grand, un pouvoir qui pourrait changer le cours de la guerre secrète entre les Templiers et les Assassins.


Chaque détail du piège qu'il avait soigneusement préparé était conçu pour exploiter les faiblesses d'Arianna, pour l'attirer dans un lieu où elle serait vulnérable. Lorenzo était prêt à tout pour atteindre son objectif. Pour lui, c'était plus qu'une mission ; c'était la culmination d'une vie consacrée à la vengeance et à la quête de pouvoir. Dans l'ombre de la nuit romaine, Lorenzo de Falco préparait sa toile, attendant patiemment que la dernière des Valentini tombe dans son piège mortel.


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Dans la salle de stratégie de la villa Auditore, l'atmosphère était tendue. Mario avait convoqué Ezio et Arianna pour discuter d'une nouvelle mission, mais ce qui devait être une réunion de routine se transforma rapidement en un affrontement émotionnel.


« La situation à Sienne est délicate, » expliqua Mario, pointant du doigt un point sur la carte étalée devant eux. « Nous avons reçu des informations sur une réunion secrète des Templiers. C'est une mission périlleuse, mais nécessaire. Arianna, tu es la mieux placée pour cette tâche. »


Ezio, écoutant, sentit la colère monter en lui. Les souvenirs de la dernière mission en solo d'Arianna, qui avait coûté la vie à leur enfant à naître, ressurgirent avec une force brutale. « Non, Mario, je ne peux pas laisser Arianna y aller seule. Pas après ce qui s'est passé. »


Arianna, surprise par la réaction d'Ezio, répondit fermement. « Ezio, je suis une Maîtresse Assassin. J'ai été formée pour faire face à ce genre de danger. Je ne peux pas me cacher à chaque fois qu'une mission se présente. »


La tension entre eux était palpable. Mario, essayant de rester neutre, intervint. « Ezio, tu dois comprendre que chaque Assassin a ses responsabilités. Nous ne pouvons pas laisser nos peurs personnelles interférer avec nos devoirs. »


Ezio, cependant, n'était pas prêt à céder. « Et qu'en est-il de nos responsabilités envers notre famille, Mario ? Comment peux-tu demander à Arianna de prendre un tel risque après tout ce que nous avons enduré ? »


Arianna, restant stoïque, exprima sa frustration. « Ezio, tu ne peux pas me protéger de tout. Ce n'est pas juste envers moi, ni envers l'ordre. »


Le débat s'intensifia, révélant la fissure grandissante entre eux. Les mois de tension non exprimée, de peur et de deuil avaient laissé des traces profondes dans leur relation.


« Tu ne comprends pas, Arianna ! Je ne peux pas perdre quelqu'un d'autre que j'aime. Pas encore, » s'exclama Ezio, sa voix trahissant son désespoir.


« Et moi, je ne peux pas arrêter de vivre, Ezio. Je ne peux pas laisser la peur dicter ma vie, » répliqua Arianna, sa propre colère faisant surface.


Mario, comprenant que la situation échappait à son contrôle, tenta de trouver une solution. « Peut-être y a-t-il un moyen de compromis. Ezio, tu pourrais être envoyé à Forli pour une mission parallèle. Cela te permettrait de rester actif tout en laissant Arianna remplir son rôle. »


Mais le mal était fait. La dispute avait ouvert des blessures profondes, révélant leurs craintes et leurs désaccords.


Ezio, les sourcils froncés, fixa Mario d'un regard incendiaire. "Tu ne comprends pas, oncle. Forli ne doit pas être une simple diversion pour moi. Cette séparation, c'est une question de vie ou de mort !" Sa voix, habituellement maîtrisée, trahissait maintenant un mélange de frustration et de défi.


Mario, surpris par l'intensité de la réaction d'Ezio, s'efforça de rester calme. "Ezio, je sais que tu es agité, mais Forli n'est pas un caprice. Il y a des rapports inquiétants de mouvements de Templiers là-bas. Ta présence est cruciale."


Ezio fit les cent pas, sa colère montant d'un cran. "Alors pourquoi ne pas m'y envoyer directement ? Pourquoi cette mascarade de 'compromis' si la situation est si grave ?" Sa voix était un mélange de colère et de suspicion.


Arianna, observant la scène, sentit son propre cœur s'alourdir. Elle comprenait la frustration d'Ezio, mais elle savait aussi que leur devoir en tant qu'Assassins devait passer avant leurs conflits personnels.


"Ezio, tu dois voir la situation dans son ensemble," intervenait-elle, sa voix tentant de ramener un semblant de calme. "Nous sommes tous deux nécessaires, à Forli et à Sienne. Nos missions sont peut-être séparées, mais elles sont interconnectées dans la lutte contre les Templiers."


Ezio, se tournant vers Arianna, la colère dans son regard se mêlant à une douleur cachée, rétorqua avec amertume, "Et notre relation dans tout ça, Arianna ? Cette séparation ne fait qu'agrandir le gouffre qui s'ouvre entre nous."


Arianna s'approcha, posant une main hésitante sur son bras. "Ezio, je sais que c'est dur. Mais ces sacrifices sont nécessaires. Pour la Confrérie, pour notre famille."


Leurs yeux se rencontrèrent, un mélange de douleur et de détermination dans leurs regards. Le moment était chargé d'une tension palpable, leurs cœurs battant à l'unisson malgré le fossé qui les séparait.


C'est alors que Mario intervint, sa voix grave tranchant l'air tendu. "Il y a plus que nos querelles personnelles en jeu, Ezio. Forli est crucial. Si les Templiers prennent le contrôle, cela pourrait bouleverser notre combat. Ta mission là-bas est vitale pour la Confrérie."


Ezio, après un long silence lourd de tension, releva la tête, son regard brûlant d'une colère contenue. "Je comprends, Mario," dit-il d'une voix glacée, tranchante comme une lame. "J'irai à Forli. Mais ne vous y trompez pas, cette décision me coûte plus que vous ne pouvez l'imaginer."


Il se tourna vers Arianna, son visage durci par la frustration. "Et toi, Arianna," cracha-t-il, "tu choisis la Confrérie plutôt que nous. Est-ce là tout ce que signifie notre lien ?" Ses mots étaient un mélange de reproche et de douleur, un coup porté à ce qu'ils avaient bâti ensemble.


Arianna, le cœur serré, tenta de répondre, mais Ezio ne lui en laissa pas l'occasion. Il se détourna brusquement, ses pas lourds et déterminés résonnant dans la pièce comme le glas de leur relation.


"Chaque jour loin de toi, Arianna, sera un rappel de ce fossé que tu as choisi de creuser entre nous," lança-t-il par-dessus son épaule, avant de franchir le seuil de la porte.


La porte se referma derrière lui avec un claquement sec, laissant Arianna et Mario seuls, submergés par un mélange de chagrin et de perplexité. Le départ d'Ezio était empreint d'une amertume palpable, un vent froid soufflant à travers les cœurs et les esprits de ceux qu'il laissait derrière.


La décision était prise, mais elle avait laissé des cicatrices profondes, un fossé creusé non seulement dans leur lutte commune, mais aussi dans les liens qu'ils chérissaient tant.


Ezio se tenait dans sa chambre, le silence l'entourant comme un manteau lourd. Chaque geste, alors qu'il rassemblait ses armes et ses équipements, était imprégné d'une détermination froide. Il évitait consciemment les pièces communes de la maison, sachant qu'Arianna s'y trouvait. La tension entre eux était palpable, un mur invisible mais insurmontable. Pourtant, malgré sa colère, une part de lui ressentait une douleur sourde, une tristesse pour ce qui avait été perdu dans leurs échanges houleux.


De son côté, Arianna s'affairait avec une rigueur méthodique, son esprit embrumé par un mélange de chagrin et de résolution. Elle savait que chaque pas la rapprochait de son départ, loin d'Ezio, de leur fille, de leur foyer. Ses mains tremblaient légèrement en ajustant son équipement. L'air entre eux était devenu si lourd, si chargé de non-dits et de reproches muets.


Leur fille, inconsciente de la gravité de la situation, jouait tranquillement dans sa chambre. Ezio entra le premier, s'accroupissant pour être à sa hauteur. Il la regarda avec une tendresse voilée de tristesse, embrassant son front avec douceur. "Prends soin de toi, ma petite," murmura-t-il, sa voix ébranlée par l'émotion. Il se releva, luttant contre l'envie de regarder en arrière, sachant que chaque pas l'éloignait de sa famille.


Peu après, Arianna entra à son tour dans la chambre de leur fille. Elle s'abaissa, embrassant tendrement sa joue, une larme perlant au coin de son œil. "Maman reviendra bientôt," chuchota-t-elle, essayant de masquer la crainte et l'inquiétude qui la rongeaient. Elle se redressa, son cœur lourd, et sortit de la pièce, laissant derrière elle un silence poignant.


Leur départ se fit en silence, chacun empruntant un chemin différent, leurs pas résonnant d'une manière presque funèbre. Ils ne s'échangèrent pas un regard, pas un mot, mais l'air était chargé de tout ce qui restait inexprimé. Leur séparation était un acte nécessaire, mais déchirant, une fissure dans le tissu de leur vie commune.


Ezio et Arianna partirent chacun de leur côté, leurs cœurs alourdis par une douleur mutuelle et un sentiment d'isolement. Leur fille, laissée derrière, était un rappel silencieux de ce qui était en jeu, de l'amour et des sacrifices que la vie d'un Assassin exigeait.

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