L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini
Au sein des antiques murs de Monteriggioni, un changement remarquable s'était opéré dans l'intimité d'Ezio et Arianna. Jadis empreinte d'une tendresse douce et d'un respect prudent, leur relation avait cédé la place à une passion réanimée et à une admiration mutuelle profonde. Chaque échange entre eux était désormais chargé d'une énergie nouvelle, leurs regards partagés trahissant une compréhension et un désir plus intenses.
Leur chambre, qui était autrefois un sanctuaire de tranquillité et de paix, s'était transformée en un espace vibrant d'énergie. C'était devenu le théâtre de retrouvailles passionnées où Ezio et Arianna redécouvraient et exploraient les nouvelles facettes de leur relation. Les murs, témoins silencieux de leur histoire, vibraient désormais de la force de leur amour renouvelé.
Dans l'intimité de cette chambre, les moments qu'ils partageaient étaient empreints d'une intensité qui transcendaient la simple affection. Les caresses et les étreintes, autrefois réservées et mesurées, étaient maintenant profondes et ferventes, reflétant la complexité et la force d'un lien renforcé par les épreuves et les victoires partagées.
Les soirées qu'ils passaient ensemble dans leur chambre étaient un mélange de conversation, de rire et de passion. Ils parlaient ouvertement de leurs missions, de leurs craintes et de leurs espoirs, se confiant l'un à l'autre d'une manière qui aurait été inimaginable auparavant. Ces discussions, souvent longues et profondes, se terminaient invariablement par des moments d'intimité physique, où ils exprimaient leur amour et leur désir de manière tangible.
Dans ces moments de proximité, Ezio et Arianna se connectaient non seulement en tant qu'amants, mais aussi en tant que partenaires égaux dans la vie et dans leur engagement envers l'Ordre des Assassins. Les barrières qu'ils avaient autrefois érigées, les rôles qu'ils s'étaient attribués, s'étaient estompés, laissant place à une relation où chaque aspect de leur être était non seulement accepté, mais aussi célébré.
C'était dans ces instants d'intimité renouvelée que la véritable nature de leur relation se révélait pleinement. Un lien profond, forgé dans le respect mutuel, l'admiration et une passion ardente, un lien qui était à la fois leur force et leur refuge dans le tumultueux monde des Assassins.
Dans les jours qui suivaient le changement notable dans la relation d'Ezio et Arianna, Mario, le mentor expérimenté et la figure paternelle de la Confrérie des Assassins, observait avec une attention particulière l'évolution de leur dynamique. Assis souvent à l'ombre d'un olivier dans la cour, son regard perçant ne manquait aucun détail de leur interaction, évaluant silencieusement les implications de cette transformation.
Pour Mario, la nouvelle complicité entre Ezio et Arianna n'était pas seulement réjouissante sur le plan personnel ; elle représentait également un potentiel immense pour le bien de l'Ordre. Avec sa sagesse forgée par des décennies de lutte et de leadership, il comprenait profondément l'importance d'une union forte et cohérente au sein de la Confrérie. Leur relation, autrefois marquée par une certaine tension et une incompréhension mutuelle, s'était muée en une alliance puissante et harmonieuse.
Ce n'était pas seulement la progression personnelle d'Ezio et Arianna qui captivait Mario, mais également la manière dont leur force combinée pouvait être exploitée stratégiquement pour l'Ordre. Dans leur confiance et compréhension mutuelles, Mario voyait une synergie parfaite, une complémentarité de compétences et de perspectives qui pouvait être mise au service de leur lutte contre les Templiers.
Il savait que la force d'une telle union résidait non seulement dans les compétences physiques et tactiques, mais aussi dans l'aspect psychologique et émotionnel. Un couple qui se comprend et se soutient mutuellement dans un environnement aussi exigeant que celui des Assassins était une rareté, une force qui pouvait inspirer et motiver l'ensemble de la Confrérie.
Mario envisageait déjà comment il pourrait utiliser cette nouvelle dynamique à l'avantage de l'Ordre. Il planifiait de mettre Ezio et Arianna à l'épreuve, de les pousser à réaliser des missions qui exigeaient non seulement une habileté physique exceptionnelle, mais aussi une compréhension profonde et intuitive de l'autre. Il était convaincu que leur collaboration renforcée serait un atout précieux dans les missions délicates et complexes, nécessitant une coordination et une synchronisation parfaites.
Dans les jours suivants, Mario prit le temps de discuter avec Ezio et Arianna, les sondant sur leur volonté et leur préparation à entreprendre des tâches plus difficiles. À travers ces conversations, il renforçait leur résolution et aiguisait leur focus, les préparant mentalement et émotionnellement aux défis à venir. Il était déterminé à faire d'Ezio et Arianna non seulement un couple uni dans l'amour et le respect, mais aussi un duo redoutable sur le champ de bataille, une force unie dans la lutte éternelle contre les forces des Templiers.
Animé par la vision de transformer Ezio et Arianna en un duo d'Assassins d'une efficacité sans égale, Mario les convoqua dans la cour d'entraînement, un lieu chargé d'histoire et de souvenirs de batailles passées. Les murs de pierre ancienne, témoins silencieux des conflits et des triomphes de la Confrérie, formaient un cadre austère pour leur entraînement rigoureux.
"Ezio, Arianna," commença Mario, son regard balayant les deux Assassins avec une intensité mesurée, "vous avez tous deux montré une progression remarquable, tant individuellement qu'en tant que couple. Mais le moment est venu de repousser encore plus loin vos limites." Sa voix, ferme et assurée, portait la gravité de leurs responsabilités futures.
Les sessions d'entraînement qui suivirent furent d'une intensité sans précédent. Chaque jour, Mario élaborait des scénarios de combat de plus en plus complexes, conçus pour tester non seulement leur habileté physique, mais aussi leur capacité à travailler en harmonie. Il les mettait face à des situations où la moindre erreur pouvait être fatale, les forçant à compter l'un sur l'autre de manière absolue.
Mario observait attentivement, analysant chaque mouvement, chaque décision. Il les poussait à anticiper les actions de l'autre, à réagir non seulement à leurs adversaires mais aussi à se synchroniser parfaitement avec les mouvements de leur partenaire. "Vous devez penser et agir comme une seule entité," insistait-il, "vos pensées, vos mouvements, doivent être en parfaite harmonie."
Les entraînements étaient épuisants, chaque session laissant Ezio et Arianna à bout de souffle, trempés de sueur, mais illuminés par la satisfaction de l'amélioration continue. Ils apprenaient à lire les intentions de l'autre d'un simple regard, à se déplacer ensemble avec une fluidité qui confinait à la télépathie. Leurs compétences individuelles, déjà impressionnantes, étaient magnifiées par leur capacité à opérer en tandem.
Cette période d'entraînement intense renforça non seulement leurs capacités en tant qu'Assassins, mais aussi leur lien en tant que couple. Ils trouvaient un nouveau respect et une admiration plus profonde l'un pour l'autre, non seulement pour leurs compétences mais aussi pour leur détermination et leur force de caractère.
Mario, satisfait des progrès qu'ils avaient réalisés, savait que le moment était venu de les mettre à l'épreuve sur le terrain. "Vous êtes prêts," leur dit-il un jour, après une session particulièrement éprouvante. "Il est temps de mettre en pratique ce que vous avez appris dans un environnement réel. Votre prochaine mission vous attend."
Ezio et Arianna se regardèrent, leurs yeux reflétant à la fois la détermination et l'anticipation. Ils savaient que les défis à venir seraient redoutables, mais ils étaient également conscients que leur entraînement les avait préparés à affronter n'importe quel obstacle ensemble. En tant que partenaires, en tant qu'équipe, ils étaient prêts à relever les défis que Mario et le destin leur réservaient.
Sous l'impulsion de Mario, Ezio et Arianna furent envoyés sur des missions de plus en plus délicates et périlleuses. Le duo d'Assassins, fort de leur entraînement intensif et de leur compréhension mutuelle approfondie, devint rapidement une force avec laquelle il fallait compter. Chaque mission réussie renforçait leur réputation au sein de la Confrérie, faisant d'eux un exemple éclatant de ce que pouvaient accomplir des Assassins coordonnés et déterminés.
La première mission qu'ils entreprirent ensemble les amena dans les profondeurs de Venise, où ils durent infiltrer un rassemblement secret de Templiers. Leur objectif était d'intercepter des documents cruciaux et, si possible, d'éliminer un haut dignitaire templier. La complexité de la mission nécessitait une coordination parfaite et un timing impeccable. Ezio et Arianna se déplacèrent dans l'ombre, leurs mouvements synchronisés formant une danse mortelle autour des gardes et des pièges. Grâce à leur communication presque télépathique, ils parvinrent à s'introduire, à s'emparer des documents et à éliminer leur cible sans éveiller le moindre soupçon.
Au fur et à mesure que les missions s'enchaînaient, le couple d'Assassins prouvait son efficacité. Ils étaient comme deux lames d'un même couteau, tranchantes, rapides et mortelles. Leur succès sur le terrain devenait une source d'inspiration pour les autres membres de la Confrérie, qui voyaient en eux un modèle de compétence et de dévouement à l'Ordre.
Mario observait leur ascension avec une fierté palpable. Il avait toujours cru en la capacité d'Ezio à devenir un grand Assassin, et il voyait maintenant que l'union d'Ezio et Arianna était un facteur clé de cette transformation. Plus que cela, leur partenariat s'était révélé être une arme précieuse dans la lutte contre les Templiers. Ils étaient devenus bien plus que la somme de leurs compétences individuelles ; ils étaient un symbole de force, d'unité et d'engagement inébranlable pour la cause.
Mario commença à les utiliser stratégiquement, les envoyant sur des missions qui auraient été impossibles pour un seul Assassin. Que ce soit pour infiltrer des forteresses imprenables, interrompre des complots complexes ou éliminer des cibles hautement protégées, Ezio et Arianna faisaient face à chaque défi avec une efficacité redoutable. Leurs succès ne faisaient qu'ajouter à leur légende au sein de l'Ordre, et Mario savait qu'il avait fait le bon choix en les forgeant en une équipe.
La reconnaissance de leur compétence ne se limitait pas à la Confrérie ; même leurs ennemis commençaient à murmurer des histoires sur le couple d'Assassins qui semblait toujours avoir un coup d'avance. Leur réputation grandissante devenait un atout en soi, semant la peur et le doute parmi les rangs des Templiers.
Dans cette période de victoires et de triomphes, Ezio et Arianna ne perdaient pas de vue la nature de leur lutte. Ils savaient que chaque mission réussie les rapprochait un peu plus de la paix et de la justice qu'ils cherchaient à instaurer. Sous la direction sage de Mario, et fortifiés par leur amour et leur respect mutuels, ils continuaient à avancer, déterminés à utiliser leurs talents pour le bien de l'Ordre et du monde.
Dans l'atmosphère chargée d'histoire de la forteresse de Monteriggioni, Ezio et Arianna incarnaient la fusion parfaite de plusieurs mondes : celui des Assassins, des amants, des parents, et du couple marié. Leur relation, telle une mosaïque complexe, reflétait la somme de ces multiples facettes, chacune enrichissant et renforçant les autres.
Sur le terrain, en tant qu'Assassins, ils étaient un spectacle à voir. Ezio, avec sa force et sa bravoure, faisait face à leurs ennemis avec une audace qui frôlait parfois l'insouciance. Arianna, en contraste, était la précision incarnée, ses mouvements fluides et calculés complémentant parfaitement l'approche directe d'Ezio. Dans le feu de l'action, leurs regards se croisaient souvent, un langage silencieux mais puissant passant entre eux, leur permettant d'agir en parfaite synchronie. Cette harmonie sur le champ de bataille était le fruit d'une confiance absolue et d'une compréhension mutuelle profonde, forgées à la fois dans le sang et dans l'amour.
En dehors de leur rôle d'Assassins, leur intimité en tant qu'amants était tout aussi intense et fusionnelle. Dans le secret de leur chambre, loin des regards et des responsabilités, ils se retrouvaient dans une passion renouvelée. Ces moments d'intimité étaient des oasis de paix et de désir dans leur vie tumultueuse, des instants où ils pouvaient s'abandonner l'un à l'autre sans retenue. Leur amour, loin de se limiter à la tendresse, était marqué par une passion ardente, un feu qui semblait s'alimenter de leur complicité et de leur force partagée.
En tant que parents, leur dévouement à Isabella était un autre pilier de leur relation. Ils jonglaient avec habileté entre leurs responsabilités d'Assassins et de parents, veillant à ce qu'Isabella grandisse dans un environnement aimant et sécurisant. Ils se relayaient pour être présents pour elle, inculquant les valeurs d'amour, de courage, et de justice. Isabella était le symbole vivant de leur amour et de leur engagement envers un avenir meilleur, une motivation supplémentaire dans leur lutte contre les forces des ténèbres.
Leur relation en tant que couple marié était également renforcée par ces expériences partagées. Ils se soutenaient mutuellement dans leurs moments de doute, se réjouissaient ensemble de leurs victoires, et trouvaient du réconfort dans leurs échanges au quotidien. Cette solidarité était palpable dans leurs interactions, une force tranquille qui les unissait face aux défis de la vie.
Ainsi, la vie d'Ezio et Arianna dans la forteresse de Monteriggioni était un équilibre délicat entre leurs multiples rôles. Ils étaient à la fois des guerriers impitoyables et des amants passionnés, des parents attentionnés et un couple uni. Chaque aspect de leur vie s'entrelaçait avec les autres, créant une harmonie qui faisait leur force. Leur histoire, complexe et riche, était une source d'inspiration pour tous au sein de la Confrérie, un rappel vivant que même au cœur des ténèbres, l'amour, la confiance et l'unité pouvaient non seulement survivre, mais prospérer.
La Toscane, terre de beauté et de contrastes, était devenue le théâtre de cette lutte silencieuse mais incessante. Monteriggioni, la forteresse imposante et historique, servait de refuge et de base d'opérations à Ezio et Arianna, un couple uni non seulement par l'amour, mais aussi par une cause commune : la lutte contre l'oppression des Templiers.
Au fil des mois, leur réputation grandissait, comme les vignes robustes sur les collines toscanes. Ensemble, ils formaient une force indomptable, s'attaquant avec précision aux pions des Templiers, déjouant leurs plans avec une habileté qui frôlait l'artistique. Chaque victoire était une étincelle d'espoir pour ceux qui aspiraient à la liberté, chaque action un coup porté au cœur même de l'Ordre des Templiers.
Leurs actions étaient variées et audacieuses - libérant des prisonniers politiques, interceptant des convois de ressources destinées aux Templiers, et dévoilant des conspirations qui s'étendaient comme des racines empoisonnées sous la surface de la société toscane. Ezio, avec son charisme naturel et sa maîtrise de l'art de l'assassinat, et Arianna, dont l'intelligence et la discrétion étaient sans égales, étaient devenus des légendes vivantes, des phares d'espoir dans une mer d'oppression.
Mais avec chaque victoire, ils attiraient davantage l'attention de leurs ennemis, semant les graines d'une confrontation inévitable.
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Dans l'ombre des ruelles de Rome, un vent de conspiration soufflait en cet été 1478, portant avec lui des murmures de complots et de trahisons. Les pavés usés par le temps semblaient trembler sous le poids des secrets enfouis. Rodrigo Borgia, l'homme au charisme aussi sombre que ses desseins, se tenait au cœur de cette tourmente. Son ombre s'étendait longue et menaçante sur les murs de la salle clandestine, éclairée par le vacillement des chandelles, où les murs semblaient rétrécir, emprisonnant les conspirateurs dans leur propre toile de machinations.
Autour de la table massive, taillée dans un bois sombre et lourd, les membres influents de l'Ordre des Templiers s'étaient réunis. Leurs visages, éclairés par intermittence, trahissaient un mélange d'appréhension et de détermination. Parmi eux, Lorenzo Falco, l'homme dont la réputation le précédait – l'homme qui avait presque réussi à exterminer la lignée des Valentini. La lumière des bougies se reflétait sur son visage, accentuant les lignes de son échec, une cicatrice invisible qui entachait son honneur aux yeux des autres.
Rodrigo, l'architecte de ce rassemblement, se leva, dominant la salle de sa stature imposante. "L'heure est grave, mes frères," commença-t-il, sa voix résonnant aussi ferme que le marbre des statues qui ornaient la pièce. "Le couple Auditore-Valentini, par leurs actions audacieuses, menace l'équilibre que nous avons si laborieusement établi." Son regard glacial balaya l'assemblée, s'attardant brièvement sur chaque visage. "Il est temps d'agir."
Les visages autour de la table étaient tendus, certains marqués par la peur, d'autres par une soif de vengeance. La pièce semblait se rétrécir sous le poids de leur destin. Rodrigo, imperturbable, continua, révélant les informations cruciales obtenues par leurs espions. "Ezio Auditore, un nom désormais synonyme de terreur pour notre ordre, et sa compagne, une Valentini survivante... Leur union n'est pas un hasard. C'est une menace calculée à notre existence."
"Et quel sera notre plan, maître Borgia?" demanda l’un des membres de leur cercle, sa voix trahissant un mélange d'urgence et de désespoir.
Lorenzo Falco, assis dans l'ombre, fixait la table avec une intensité brûlante. Les mots de Rodrigo résonnaient dans sa tête, ravivant les flammes d'une vendetta personnelle qui couvait en lui depuis des décennies. La révélation que non seulement une Valentini avait survécu, mais qu'elle avait prospéré, s'était unie à un Auditore, et pire encore, s'était reproduite, le glaçait jusqu'à la moelle. C'était un affront direct à son héritage, à son nom.
Il se souvenait encore de la confrontation avec Lucio Valentini, le patriarche du clan qui avait jadis détruit sa famille à Rome. Depuis ce jour maudit, il y a cinquante ans, Lorenzo s'était voué à une quête sans fin : traquer et éradiquer chaque membre de cette lignée dérangeante. Chaque Valentini qu'il avait éliminé avait été une victoire, un pas vers la rédemption de son nom. Mais savoir qu'il en avait laissé échapper une le tourmentait.
Dans son esprit, il revoyait les dossiers, les rapports, les visages de ceux qu'il avait chassés. Comment avait-il pu manquer une Valentini ? L'idée même que cette femme ait pu se cacher sous son nez le rendait fou de rage. Il s'imaginait déjà la traquer, la chasser, la voir dans son viseur. Il attendrait son heure.
Rodrigo parlait encore, mais les pensées de Lorenzo étaient ailleurs. "Les Pazzis," entendit-il dire à Rodrigo. Un rictus amer se forma sur les lèvres de Lorenzo. Les Pazzis, bien qu'impitoyables et efficaces, ne connaissaient pas cette engeance. Ils iraient à leur perte. Et à ce moment-là, il prendrait les choses en main.
"Ils ont déjà commencé à traquer le couple. Bientôt, l'Italie sera purifiée de leur présence," continua Rodrigo, déroulant une carte sur la table et parcourant du doigt les emplacements clés.
La tension dans la salle monta d'un cran. Chaque membre de l'Ordre connaissait la réputation des Pazzis, mais Lorenzo savait que ce ne serait pas suffisant. La décision de Rodrigo était un message clair : l'échec n'était pas une option.
Alors que la réunion se terminait, Lorenzo restait immobile, son esprit en proie à un tourbillon de plans et de stratégies. Les conspirateurs se dispersèrent dans la nuit romaine, chacun portant le poids de la tâche à venir. La guerre silencieuse contre les Assassins entrait dans une nouvelle phase, plus dangereuse et imprévisible que jamais. Les rues de Rome, autrefois témoins de la grandeur et de la décadence, s'apprêtaient maintenant à être le théâtre d'une lutte de pouvoir et d'intrigue d'une ampleur inédite. Lorenzo, avec une détermination renouvelée, savait que le moment de sa vengeance approchait.
Alors que les conspirateurs quittaient la pièce un à un, se fondant dans les ombres de la nuit romaine, Lorenzo Falco resta en arrière, son regard fixe et pensif. Rodrigo Borgia, remarquant son hésitation, s'approcha de lui avec la grâce d'un prédateur. Il se tenait là, imposant, son regard pénétrant sondant les profondeurs de l'âme tourmentée de Lorenzo.
"Lorenzo, vous semblez préoccupé. Est-ce la tâche qui vous inquiète ?" demanda Rodrigo, sa voix teintée d'un mélange de curiosité et de mépris calculé.
Lorenzo leva les yeux, rencontrant le regard de Rodrigo. "Non, maître. Ce n'est pas la tâche, mais l'opportunité qu'elle représente," répondit-il, sa voix trahissant une détermination farouche.
Rodrigo afficha un sourire subtil, celui d'un homme qui savait lire entre les lignes. "Vous parlez de la Valentini, n'est-ce pas ? Votre obsession pourrait être à la fois une force et une faiblesse, Lorenzo. N'oubliez pas que notre objectif est plus grand que toute vendetta personnelle."
Lorenzo serra les poings, contenant à peine la fureur qui bouillonnait en lui. "Je n'oublierai pas, Rodrigo. Mais sachez que cette vendetta est le fil qui tisse ma loyauté à notre cause. Je n'aurai de cesse jusqu'à ce que la dernière des Valentini soit éliminée."
Rodrigo posa une main sur l'épaule de Lorenzo, une pression à la fois rassurante et menaçante. "Alors, que les Pazzis commencent la chasse, mais gardez votre rage en réserve. Votre heure viendra, Lorenzo, et lorsque ce sera le cas, je m'attends à ce que vous soyez impitoyable."
Lorenzo acquiesça, son regard brûlant d'une flamme intérieure. "Je le serai, maître. Je le serai."
Rodrigo se détacha de lui, se dirigeant vers la sortie avec la confiance d'un homme qui contrôlait les fils du destin. "Rome attend la fin de cette chasse. Ne me décevez pas."
Lorenzo resta seul dans la pièce sombre, la lueur des chandelles dansant sur son visage. Son cœur battait au rythme d'une promesse silencieuse, une promesse de vengeance et de triomphe. La chasse était ouverte, et il serait son maître d'œuvre.
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Le soleil d'été, haut dans le ciel bleu sans nuages, baignait Monteriggioni d'une lumière dorée. Les rues pavées de la ville, généralement témoins de préparatifs militaires et de stratégies secrètes, étaient aujourd'hui calmes, résonnant des rires et des conversations des habitants qui profitaient de l'après-midi.
Dans le jardin privé de la villa Auditore, Ezio et Arianna s'étaient accordés un moment de répit, loin des responsabilités et des dangers qui pesaient habituellement sur leurs épaules. Ezio, assis sous un olivier, regardait avec tendresse sa fille Isabella, âgée d'un peu plus d'un an, qui gazouillait joyeusement en jouant avec des fleurs sauvages. Ses petits doigts curieux exploraient le monde avec une innocence qui apaisait le cœur du guerrier.
À côté de lui, Arianna, l'élégance et la grâce incarnées, lisait un livre, son visage illuminé par un sourire paisible. Elle levait parfois les yeux de ses pages pour observer sa fille, un éclat de fierté maternelle dans son regard.
Claudia, la sœur d'Ezio, s'affairait à préparer une table en plein air pour le dîner. Ses mouvements étaient fluides et précis, reflétant son caractère fort et indépendant. Elle avait pris à cœur son rôle au sein de la famille Auditore, s'épanouissant dans la gestion des affaires quotidiennes de la villa.
L'air était empli des arômes de la cuisine toscane - huile d'olive, tomates fraîches, et herbes du jardin. La table, dressée à l'ombre d'un figuier, attendait la famille pour un repas convivial et chaleureux.
Ezio se leva, étirant ses muscles endoloris par les entraînements et les missions. Il rejoignit Arianna, lui offrant un sourire doux. "Ces moments," murmura-t-il, "ces petits instants de paix, ils sont notre véritable trésor."
Arianna leva les yeux de son livre, son sourire se reflétant dans celui d'Ezio. "Oui, ils sont précieux. Et rares," répondit-elle en posant sa main sur la sienne.
Claudia les appela pour le repas. Ensemble, ils se dirigèrent vers la table, Ezio portant Isabella dans ses bras. La petite fille riait, tendant les mains vers les branches du figuier, captivée par les feuilles qui dansaient au gré du vent.
Ils s'installèrent autour de la table, Ezio à côté d'Arianna, avec Isabella sur ses genoux, et Claudia en face d'eux. Le repas fut un mélange de conversations animées, de rires, et de moments de silence contemplatif, chacun savourant la beauté simple de leur vie ensemble.
Alors que le soleil commençait à descendre derrière les collines toscanes, laissant place à un ciel teinté de rose et d'oranger, la famille Auditore restait réunie, unie dans leur amour et leur détermination à protéger ce qu'ils chérissaient le plus au monde.
Dans la fraîcheur de son bureau, les murs de pierre de la villa Auditore enveloppant l'histoire et les secrets de sa lignée, Mario Auditore se tenait debout, une missive non ouverte à la main. La pièce était silencieuse, à l'exception du crépitement discret du feu dans la cheminée et du bruissement du papier entre ses doigts. Il fixait par la fenêtre, son regard portant au-delà des murs de Monteriggioni, au-delà des collines toscanes, vers San Gimignano.
La missive venait de là-bas, de leur espion implanté dans la cité désormais contrôlée par Vieri de Pazzi. Mario savait que les nouvelles ne seraient pas bonnes – les Pazzi ne laissaient jamais de bonnes nouvelles dans leur sillage. Il brisa le sceau et déplia le parchemin, ses yeux parcourant rapidement les mots tracés à la hâte. Une réunion des Templiers, et pas n'importe laquelle. Les enjeux étaient élevés, peut-être plus qu'ils ne l'avaient jamais été.
Ses pensées furent interrompues par les rires joyeux qui montaient de la cour. Mario se dirigea vers la fenêtre, observant la scène familiale qui se déroulait en contrebas. Ezio, Arianna et la petite Isabella, entourés de Claudia et des autres, tous riant et partageant un moment de bonheur simple. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Il savait que ce qu'il allait demander à Ezio et Arianna changerait la teneur de cette soirée paisible.
Leur force en tant qu'Assassins était inégalée, un atout majeur dans leur lutte contre les Templiers. Mais Mario ne pouvait s'empêcher de ressentir une lourdeur dans son cœur. Chaque fois qu'il les envoyait en mission, il les arrachait à leur vie, à ces précieux moments de paix et de normalité.
Il attendrait que la nuit tombe, que la petite Isabella soit endormie et que le dîner familial touche à sa fin. Puis, il convoquerait le couple dans son bureau. Mario savait que la nouvelle de cette réunion à San Gimignano serait un coup dur. Ce serait leur demander une fois de plus de revêtir le rôle des Assassins, de mettre de côté leur vie familiale pour plonger dans les ténèbres de la conspiration et du danger.
Mario s'assit à son bureau, la missive toujours à la main. Il fixait le parchemin, mais son esprit était ailleurs. Il pensait à Ezio et Arianna, à leur force, à leur dévouement, mais aussi à leur humanité. C'étaient des membres de sa famille, un couple qui avait surmonté tant d'épreuves, qui avait trouvé l'amour et la force l'un dans l'autre. Et pourtant, il devait une fois de plus les envoyer au cœur du danger.
La lumière de la journée commençait à s'estomper, cédant la place aux ombres du soir. Mario prit une profonde inspiration, rassemblant son courage et sa détermination. Ce qu'il allait leur demander n'était pas seulement une mission ; c'était un sacrifice, un poids que lui, en tant que leur oncle et leur mentor, devait porter.
Le destin de leur famille, de leur cause, reposait sur les épaules de ces deux âmes courageuses. Et dans le silence de son bureau, Mario Auditore préparait son esprit et son cœur pour cette lourde responsabilité.