L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini
Après sa dispute avec Ezio, Arianna se sentait submergée par un tourbillon d'émotions. Elle quitta la chambre, cherchant un sanctuaire dans la solitude. Ses pas l'amenèrent instinctivement à la bibliothèque de la demeure des Auditore, un lieu calme et recueilli où elle pouvait rassembler ses pensées. Le matin était encore jeune, et les rayons du soleil filtraient à travers les fenêtres, enveloppant la pièce d'une lumière douce et apaisante.
Arianna déambulait lentement entre les rangées de livres anciens, ses doigts effleurant distraitement les reliures usées par le temps. Finalement, elle trouva refuge dans un coin tranquille, s'effondrant dans un fauteuil qui semblait l'attendre. Là, entourée par les murmures silencieux des siècles passés, elle laissa ses pensées vagabonder librement.
Elle pensa à Claudia, sa belle-sœur, qui avait révélé son secret à Ezio. Arianna savait que Claudia n'avait pas agi par malice. Elle comprenait que Claudia avait été prise entre deux feux, partagée entre la loyauté envers son frère et la compassion pour elle. Arianna ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse pour la position délicate dans laquelle Claudia s'était trouvée.
Pourtant, ce qui pesait le plus lourd sur son cœur, c'était la réaction d'Ezio. Comment pouvait-il lui en vouloir d'avoir caché sa grossesse, alors qu'elle-même n'en avait pris conscience que depuis quelques jours ? L'accuser de trahison lui semblait injuste et cruel. Ezio avait pris la décision de leur séparation à Florence, une décision qui avait laissé Arianna dévastée et seule.
La colère bouillonnait en elle à la pensée de cette injustice. Mais au milieu de cette tempête émotionnelle, il y avait une autre réalité, plus douce et plus impérieuse : la vie qui grandissait en elle. Elle caressa doucement son ventre, un geste qui lui apportait un réconfort immédiat. Cet enfant, fruit de leur amour, bien que né dans la complexité, était un rappel de la beauté et de la pureté qui pouvaient émerger même des situations les plus difficiles.
Arianna savait qu'elle devait rester forte, non seulement pour elle-même, mais aussi pour cet enfant. Elle se fit la promesse de tout faire pour le protéger et lui offrir le meilleur avenir possible. Cela signifiait prendre des décisions difficiles, affronter des défis inattendus et peut-être même se battre contre ceux qu'elle aimait pour ce qu'elle croyait être juste.
Dans le calme de la bibliothèque, Arianna trouva une force nouvelle. Elle n'était pas seule ; elle portait en elle une nouvelle vie, un nouveau potentiel. Et bien qu'elle fût confrontée à l'incertitude et à la peur, elle savait qu'elle possédait la force et la détermination nécessaires pour naviguer à travers les eaux troubles de l'avenir.
Elle se leva finalement, prête à affronter les jours à venir. Quelles que soient les décisions d'Ezio, quelles que soient les conséquences de ses actions, Arianna était résolue à rester fidèle à elle-même et à protéger son enfant, peu importe les défis qui se dresseraient sur son chemin.
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Mario Auditore resta seul dans son bureau, le contrat de mariage de Arianna et Ezio posé sur son bureau, tel un témoignage tangible des lourdes responsabilités qui incombaient à son rôle de tuteur. La pièce, habituellement un lieu de réflexion et de planification, semblait aujourd'hui peser de toute la gravité de la décision qu'il venait de prendre.
Les mains appuyées sur le bois ancien de son bureau, Mario se perdit dans ses pensées. Arianna, qu'il avait vue grandir et s'épanouir sous son toit, était une âme libre et indépendante, une jeune femme forte et déterminée. L'idée de lui imposer un mariage sans son consentement immédiat lui faisait mal, allait à l'encontre de tout ce qu'il respectait en elle. Mais les arguments d'Ezio résonnaient encore dans son esprit.
Il repensait aux mots d'Ezio, à la détermination qu'il avait vue dans ses yeux. "Pour le bien de l'enfant, pour leur bien à tous les deux." Ces mots avaient été prononcés avec une conviction profonde, révélant la préoccupation sincère d'Ezio pour Arianna et leur enfant à naître. Mario savait que laisser Arianna seule et enceinte dans un monde aussi impitoyable et compliqué que le leur n'était pas une option. Malgré la douleur que cela lui causait, il devait penser à la sécurité et au bien-être futur d'Arianna et de l'enfant.
Le cœur lourd, Mario prit le contrat. Il se leva, son esprit encore en proie aux doutes et aux inquiétudes. Comment Arianna réagirait-elle ? Comprendrait-elle les raisons qui avaient poussé Mario à prendre une telle décision ? Il craignait de briser l'esprit indépendant d'Arianna, mais en même temps, il savait qu'en tant que tuteur, il se devait de la protéger, elle et son enfant.
Marchant lentement hors de son bureau, Mario chercha Arianna dans la demeure. Chaque pas semblait lourd, chaque mouvement empreint d'une solennité qui reflétait la gravité de la situation. Il traversa les couloirs silencieux de la maison, passant devant des portraits de famille et des souvenirs d'un passé révolu, chaque image renforçant son sentiment de responsabilité envers la jeune femme qu'il avait prise sous son aile.
Il la trouva finalement dans la bibliothèque, un lieu de réconfort et de paix pour tous ceux de la maison. Arianna était là, semblant perdue dans ses pensées, une expression de profonde réflexion sur son visage. Mario s'approcha doucement, le contrat de mariage à la main.
Lorsque Mario pénétra dans la bibliothèque, Arianna sentit immédiatement que quelque chose d'important, peut-être même de bouleversant, allait être révélé. Elle le regarda s'approcher, une appréhension grandissante dans son cœur.
Mario s'assit en face d'elle, son visage empreint de sérieux. "Arianna, il y a quelque chose que tu dois savoir. Ezio m'a parlé ce matin," commença-t-il, sa voix calme mais teintée d'une gravité certaine.
Arianna le fixa, une vague d'anxiété montant en elle. "Ezio ? Qu'a-t-il dit ?" demanda-t-elle, sa voix trahissant son inquiétude.
Mario prit une profonde inspiration avant de continuer. "Il m'a informé de ta grossesse, Arianna. Et il a demandé ta main en mariage."
Arianna se figea, une onde de choc l'envahissant. "Mariage ? Mais je... Comment ose-t-il ?" Sa voix était un mélange de colère et d'incrédulité.
Mario, percevant sa détresse, tenta de parler avec douceur. "Il croit que c'est la meilleure solution pour toi et pour l'enfant, pour assurer votre sécurité et votre avenir."
"Ma sécurité ? Mon avenir ?" s'exclama Arianna. "Depuis quand Ezio décide de mon avenir ? Je suis une assassin, Mario, libre de mes choix !"
Mario, pour la première fois, éleva la voix, soulignant la gravité de la situation. "Arianna, je comprends ta frustration, mais nous vivons dans une époque où certaines décisions sont prises pour le bien de tous, surtout quand il s'agit d'un enfant à naître."
"Je refuse de me soumettre à une telle décision !" s'indigna Arianna, sa voix tremblante de colère.
Mario, le cœur lourd, sortit le contrat de mariage et le posa sur une table à côté d'elle. "Que tu l'acceptes ou non, la décision a été prise. Le mariage aura lieu dans dix jours. C'est la réalité de notre époque, Arianna, et bien que cela te blesse, c'est une décision prise pour le bien de ton enfant et le tien."
Arianna regarda le contrat, ses yeux remplis d'un mélange de colère, de tristesse et d'incrédulité. Mario se leva, sachant qu'il ne pouvait rien dire pour apaiser sa peine. "Je te laisse réfléchir, Arianna. Sache que ceci est fait dans le seul but de protéger ton avenir et celui de ton enfant."
Avec ces mots, Mario quitta la bibliothèque, laissant Arianna seule, le contrat de mariage à ses côtés comme un symbole tangible de sa situation désormais inévitable. Effondrée, Arianna fixait le contrat, se sentant piégée et impuissante, confrontée à une réalité qu'elle n'était pas prête à accepter. Son esprit était un tourbillon d'émotions, oscillant entre la rébellion et la résignation, tandis qu'elle réalisait l'ampleur de l'impact de cette décision sur sa vie et celle de son enfant à naître.
Seule dans la bibliothèque, Arianna fixait le contrat de mariage posé sur la table à côté d'elle. Ses yeux parcouraient les mots, mais son esprit semblait incapable de les assimiler vraiment. Elle se sentait piégée dans un scénario qu'elle n'avait jamais choisi, une pièce dans un jeu dont elle ne contrôlait pas les règles.
La colère initiale qu'elle avait ressentie se transformait lentement en une profonde tristesse. Elle se sentait dépossédée de son droit de choisir, de son indépendance, de sa liberté - des valeurs qu'elle avait toujours chéries et pour lesquelles elle s'était battue en tant qu'Assassin. La décision de Mario, bien qu'il pensait agir pour son bien, lui semblait être une trahison de tout ce qu'elle était.
Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, non retenues, signe de sa détresse émotionnelle. L'idée de se marier sans amour, juste pour une question de sécurité et de convenance, lui était insupportable. Elle avait toujours imaginé que, si elle devait se marier un jour, ce serait par amour, par choix mutuel, et non par un arrangement forcé.
Arianna se leva et commença à marcher sans but dans la bibliothèque, passant d'un rayon à l'autre, comme si le mouvement pouvait l'aider à échapper à la réalité de sa situation. Elle pensait à Ezio, à leur histoire, à leur amour qui avait été si réel et si puissant. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment avait-il pu consentir à une telle décision sans même lui en parler ?
La pensée de l'enfant qu'elle portait lui apportait un mélange de joie et de peur. Elle voulait protéger cet enfant, lui offrir tout le meilleur, mais à quel prix ? Devait-elle sacrifier sa propre liberté, son propre bonheur pour cela ?
Perdue dans ses pensées, Arianna ne vit pas le temps passer. La bibliothèque, autrefois un refuge de calme et de sérénité, semblait maintenant un lieu de solitude et de désolation. Elle se sentait déconnectée du monde, isolée dans sa douleur et sa confusion.
Finalement, Arianna s'assit de nouveau, le regard fixé sur le contrat de mariage. Elle savait que les jours à venir seraient décisifs, qu'elle devrait faire face à des choix difficiles. Mais en cet instant, elle se sentait simplement dévastée, incapable de voir un chemin clair à travers le brouillard de sa détresse émotionnelle.
Le reste de la journée fut pour Arianna un véritable tourment. Après avoir quitté la bibliothèque, elle erra sans but dans la vaste demeure des Auditore, s'efforçant d'éviter autant que possible les rencontres. Chaque pas la menait plus loin dans un labyrinthe de couloirs et de pièces, mais elle ne trouvait nulle part le réconfort ou la solitude qu'elle recherchait désespérément.
Cependant, malgré ses efforts, elle ne put éviter complètement les membres de la maisonnée. Ceux qu'elle croisait, bien intentionnés mais ignorant son désarroi intérieur, la félicitaient pour le mariage à venir. Chaque félicitation était comme une piqûre, un rappel douloureux de sa perte de liberté et de choix. Ces interactions la plongeaient plus profondément dans sa détresse, lui rappelant sans cesse la réalité qu'elle n'était pas prête à accepter.
Alors que la journée touchait à sa fin, Arianna trouva refuge sur les toits de la demeure. Là, elle pouvait respirer, loin des regards curieux et des félicitations non désirées. Le ciel commençait à s'assombrir, les premières étoiles apparaissant dans le crépuscule. Elle s'assit, les jambes repliées contre elle, fixant l'horizon, cherchant un peu de paix dans la majesté silencieuse du ciel.
La brise fraîche caressait son visage, apportant un léger réconfort à son âme tourmentée. Elle se sentait seule, isolée du monde en dessous, un monde qui semblait s'être retourné contre elle. Les toits étaient son seul sanctuaire, l'unique endroit où elle pouvait échapper, ne serait-ce qu'un instant, au poids écrasant de sa situation.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, une silhouette familière apparut sur les toits. Ezio la rejoignit, s'approchant avec prudence. Arianna le sentit avant même de le voir, sa présence autrefois réconfortante maintenant source de confusion et de douleur.
Il s'arrêta à quelques pas d'elle, hésitant. Leur regard se croisa, un mélange d'émotions non dites flottant entre eux. Des mots auraient dû être prononcés, des explications données, mais aucun ne parvint à briser le silence qui les enveloppait. Ils se tenaient là, sur les toits, face à face mais séparés par un gouffre d'émotions et de décisions non partagées, le crépuscule enveloppant doucement le monde autour d'eux.
Ezio brisa le silence qui s'était installé entre eux, une lueur de douleur et de remords dans ses yeux. "Mario t'a parlé ?" demanda-t-il doucement, mais avec une certaine tension dans la voix.
Arianna, le regardant fixement, se contenta d'acquiescer d'un signe de tête, son expression emplie de vulnérabilité.
Ezio prit une profonde inspiration avant de continuer. "Les préparatifs du mariage ont commencé. Il y a beaucoup à planifier, à organiser..."
À ces mots, Arianna sentit une colère bouillonnante monter en elle. Elle l'écouta au début, silencieuse, mais son calme apparent ne tarda pas à se briser. "Un mariage ? Tu parles de cela comme si c'était une simple formalité !" explosa-t-elle soudain. "Tu ne comprends pas mon besoin de liberté, Ezio ? Tu ne vois pas que tu m'imposes ta volonté ?"
Ezio, pris au dépourvu par son explosion, répondit avec une colère équivalente. "Responsable ? Arianna, c'est toi qui m'a invité dans ton lit en premier lieu. Tu dois assumer les conséquences, tout comme je le fais."
Arianna, loin d'être apaisée, s'emporta davantage. "Assumer les conséquences ? Comme si c'était si simple ! Tu parles de responsabilité, mais où était-elle quand tu as décidé de nous séparer à Florence ?"
La dispute entre Ezio et Arianna, déjà tendue, s'intensifia rapidement, devenant une confrontation émotionnelle intense. Les mots durs et les reproches fusaient, reflet de leurs douleurs et frustrations accumulées.
"Tu ne vois donc pas ce que tu me fais ? Tu m'enfermes dans une vie que je n'ai pas choisie !" s'écria Arianna, sa voix tremblante de colère et de désespoir.
Ezio, son visage marqué par la frustration, répondit avec une intensité égale. "Et toi, tu ne vois pas la situation dans laquelle nous sommes ? Ce n'est pas seulement à propos de toi ou de moi, c'est aussi à propos de notre enfant !"
"Je suis consciente de notre enfant, Ezio, mais tu ne peux pas simplement décider de tout pour moi !" riposta Arianna, ses yeux brillants de larmes de rage.
Ezio fit un pas en avant, son regard plongé dans le sien. "Je t'aime, Arianna. C'est une vérité que je ne peux ni ignorer ni fuir. Avant même d'apprendre ta grossesse, je voulais trouver un moyen de réparer ce qui avait été brisé entre nous. Ce mariage, c'est plus qu'une convention, c'est une chance pour nous de reconstruire, de créer une vie ensemble."
Arianna secoua la tête, refusant de céder. "Et ma liberté, Ezio ? Ma volonté ? Tu parles de reconstruire, mais à quel prix ?"
Ezio, le visage durci par la détermination, répondit avec une fermeté inébranlable. "Dans moins d'une dizaine de jours, tu seras ma femme, Arianna. C'est une réalité que ni toi ni moi ne pouvons changer. Je serai responsable de toi, de notre enfant. C'est ainsi que notre monde fonctionne, c'est ainsi que nous devons agir."
Arianna, débordée par l'émotion, leva les mains en signe de désespoir. "Tu parles de responsabilité, mais c'est de contrôle qu'il s'agit, Ezio ! Tu me contrôles sous le prétexte de la responsabilité !"
Ezio, bien que visiblement ébranlé par ses mots, maintint son regard. "Ce n'est pas du contrôle, Arianna. C'est prendre les décisions nécessaires dans une situation impossible. Je t'aime, et je ferai tout pour te protéger, toi et notre enfant."
La tension entre eux était palpable, un mélange de douleur, d'amour et de désaccords fondamentaux. Chacun campait sur ses positions, pris dans le tourbillon de leurs émotions conflictuelles.
Arianna se sentit submergée, prise au piège par les circonstances et les normes sociales de leur temps. Elle savait en cet instant qu'elle n'avait aucun autre choix. La réalisation de son impuissance dans cette situation la laissa désemparée et brisée.
Ezio, après avoir prononcé ces mots, laissa Arianna seule sur les toits. Il partit, sachant qu'il n'y avait rien de plus à dire, rien de plus à faire. Arianna resta là, regardant le ciel nocturne, se sentant plus seule que jamais. Les étoiles semblaient briller d'une lumière lointaine et froide, reflétant l'isolement et la détresse de son cœur.
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Durant les jours suivants l'annonce de leur mariage imminent, Ezio Auditore se retrouva plongé dans un tourbillon d'activités et de réflexions. Entre les entraînements intensifs d'Assassin, essentiels pour maintenir ses compétences aiguisées, et les préparatifs du mariage, qui exigeaient une attention particulière en tant qu'événement notable pour la famille Auditore, il lui restait peu de temps pour se reposer.
La préparation du mariage était une affaire de grande importance. Ezio passait de longues heures avec Mario, discutant des arrangements, des invités et des traditions à respecter. Chaque détail semblait crucial, et il était déterminé à ce que tout soit parfait, non seulement pour honorer sa famille, mais aussi pour offrir à Arianna un mariage digne de son rang, malgré les circonstances.
Il trouvait également du réconfort en passant du temps avec sa sœur Claudia. Elle était une présence apaisante dans le tourbillon de stress et d'émotions qui l'entourait. Claudia, bien qu'inquiète pour Arianna et les tensions évidentes dans leur relation, faisait de son mieux pour soutenir son frère.
Arianna, quant à elle, était comme un fantôme durant ces jours. Elle était distante, presque insaisissable, échappant à chaque tentative d'Ezio de la rapprocher. Lorsqu'elle ne se présenta pas pour les essayages de sa robe de mariée, Ezio sentit un mélange de frustration et de préoccupation. Il chargea Claudia de parler à Arianna, espérant que sa sœur pourrait la persuader de participer aux préparatifs.
Malgré tout, Ezio se sentait déchiré. Il croyait avoir fait le meilleur choix possible, non seulement pour lui mais surtout pour Arianna et leur enfant. Il se projetait dans cet avenir, se voyant non seulement comme un mari mais aussi comme un père, un rôle qui lui donnait un but nouveau et profond, bien au-delà de la quête de vengeance qui avait guidé les derniers mois de sa vie.
Il ressentait une certaine paix en pensant à sa famille à venir. L'idée de créer un foyer avec Arianna, de voir grandir leur enfant, lui apportait un sentiment de plénitude qu'il n'avait pas connu depuis la perte de son père et de son frère.
Pourtant, au fond de lui, un murmure persistait, la conscience de la liberté écrasée d'Arianna, de cette femme indomptable qu'il aimait. Cette pensée le tourmentait, lui rappelant qu'il avait pris des décisions pour elle sans son consentement. Il se promit de tout faire pour la rendre heureuse, de respecter son indépendance autant que possible dans les limites de leur situation.
Chaque jour qui passait l'amenait plus près du jour de leur mariage. Ezio était déterminé à assumer pleinement ses responsabilités envers Arianna et leur enfant, tout en gardant en tête qu'il devait trouver un équilibre entre ses devoirs de mari et son respect pour la personnalité indépendante d'Arianna. C'était un équilibre délicat, mais Ezio était prêt à relever ce défi pour l'amour de celle qu'il avait choisi d'épouser et pour l'enfant qu'ils allaient élever ensemble.
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Dans les jours qui suivirent l'annonce de son mariage forcé avec Ezio, Arianna devint une présence presque insaisissable au sein de la demeure des Auditore. Elle se mouvait silencieusement, une ombre glissant à travers les couloirs, évitant les regards et les conversations, surtout celles d'Ezio. Chaque coin de la maison lui rappelait les souvenirs d'un temps plus heureux, des souvenirs maintenant teintés d'amertume et de regret.
Elle se sentait comme une prisonnière, piégée dans un scénario qu'elle n'avait pas choisi. Les moments de solitude étaient ses seuls refuges, des instants volés où elle pouvait respirer librement, loin du poids des attentes et des obligations qui lui étaient imposées.
Un après-midi, Arianna trouva refuge dans un coin reculé du jardin, un lieu où les fleurs et les arbres offraient un semblant de paix. C'était là que Claudia la trouva, la silhouette de sa belle-sœur se découpant contre le vert luxuriant.
Claudia s'approcha d'elle avec une détermination qui contrastait avec la douceur habituelle de sa nature. "Arianna, tu ne peux pas continuer à éviter cette situation," commença-t-elle d'une voix où perçait une fermeté inhabituelle. "Tu as des responsabilités, en tant que femme."
Arianna, levant les yeux, rencontra le regard de Claudia. "Des responsabilités ?" rétorqua-t-elle avec une intensité brûlante. "Depuis mes quatorze ans, depuis la mort de ma famille, je suis libre de mes choix. Je suis une maîtresse Assassin, Claudia. Je refuse que l'on me dicte ma vie !" Son ton était ferme, ses yeux brillant de la conviction de ses paroles, du Credo des Assassins qu'elle avait fait sien.
Claudia, pourtant, tint bon. "Et si il n'y avait pas eu les Assassins, pas eu toutes ces tragédies, aurais-tu choisi Ezio ?" sa question perçante trancha l'air entre elles.
Arianna se figea, la question la frappant en plein cœur. Elle se tut, les mots se perdant dans un flot de pensées et de sentiments contradictoires. Son esprit luttait pour trouver une réponse, mais c'était son cœur qui finit par murmurer la vérité qu'elle avait tenté d'ignorer : malgré la douleur, la colère et les circonstances, Ezio était l'homme qu'elle aimait le plus profondément. Cette prise de conscience était à la fois douce et douloureuse, un rappel que l'homme qu'elle chérissait était aussi celui qui lui avait infligé le plus grand tort.
Le silence qui suivit fut lourd, chargé des non-dits et des émotions tumultueuses d'Arianna. Claudia posa une main réconfortante sur son épaule, une tentative de connexion dans un moment d'isolement profond.
"Arianna, je sais que c'est difficile, mais parfois la vie nous impose des chemins que nous n'avons pas choisis," murmura Claudia doucement avec une compassion palpable dans son regard. "Le mariage n'est pas une cage, Arianna," répéta-t-elle doucement, tentant de percer le voile de désespoir qui enveloppait sa bientôt belle-sœur. "Ezio fera tout pour te rendre heureuse. Il t'aime sincèrement, et il se battra pour toi, pour votre famille."
Arianna, debout dans l'ombre fraîche du jardin, sentit les mots de Claudia peser lourdement sur elle. Épuisée par l'émotion et le conflit intérieur, elle se sentit vaciller. La certitude qui l'avait guidée, l'indépendance qu'elle avait toujours chérie, tout semblait s'effriter sous l'assaut de ces réalités qu'elle ne pouvait ignorer.
Les mots de Claudia avaient semé le doute dans son esprit. "Il se battra pour toi..." Ces paroles résonnaient dans sa tête, ébranlant sa résolution farouche. Ezio l'aimait-il vraiment au point de se battre pour leur relation, pour leur futur ensemble ?
Finalement, elle céda à la pression silencieuse de Claudia, se laissant emmener pour les essayages de sa robe de mariée. Chaque pas vers la salle d'essayage était lourd de résignation, un chemin pavé de compromis et de sacrifices.
Dans la salle d'essayage, devant le miroir, Arianna fut confrontée à la réalité de sa situation. La robe, magnifique et élégante, symbolisait son union avec Ezio, une union qu'elle n'avait pas choisie, mais qui était désormais inévitable. En se voyant ainsi vêtue, elle ressentit un mélange complexe de sentiments.
Il y avait une beauté indéniable dans son reflet, mais aussi une profonde sensation de perte. Elle était tiraillée entre l'amour qu'elle portait à Ezio, cet homme qui avait été son compagnon, son ami, et le désir de maintenir son indépendance et sa liberté, des aspects fondamentaux de son identité.
Les jours à venir s'annonçaient comme un défi immense, une lutte pour trouver un équilibre entre son identité d'Assassin et son nouveau rôle d'épouse. Elle devrait naviguer dans un monde de compromis et d'ajustements, cherchant un terrain d'entente entre ses désirs personnels et les attentes de ceux qui l'entouraient.
Arianna savait que son voyage ne serait pas facile. Elle devrait faire face à des émotions contradictoires, à des choix difficiles, et à la réalité d'un avenir qu'elle n'avait pas entièrement choisi. Mais elle était déterminée à affronter cet avenir avec autant de force et de dignité qu'elle le pouvait, pour elle-même, pour Ezio, et surtout pour l'enfant qu'elle portait.
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Le jour du mariage d'Arianna et Ezio, la petite église de Monteriggioni semblait vibrer d'une atmosphère intime et solennelle. Contrairement aux grandes cérémonies des familles prestigieuses de l'époque, leur mariage était un événement plus modeste, principalement fréquenté par des amis proches et des compagnons liés à la cause des Assassins.
L'intérieur de l'église, bien que simple, était orné de bouquets de fleurs sauvages et de bougies qui projetaient une lumière douce sur les murs en pierre. Les vitraux colorés filtraient la lumière du jour, créant un kaléidoscope de couleurs sur le sol.
Arianna, vêtue d'une robe de mariée élégante mais sans ostentation, se tenait à l'entrée de l'église. Son cœur battait fort dans sa poitrine, chaque battement résonnant comme un écho de ses sentiments conflictuels. La marche vers l'autel, bien que courte en distance, lui semblait être le plus long chemin qu'elle ait jamais parcouru.
Ezio l'attendait à l'autel, son regard trahissant un mélange d'émotions : amour, engagement, mais aussi une inquiétude palpable pour l'avenir. Lorsqu'Arianna s'approcha, leurs yeux se rencontrèrent, et un silence tacite s'installa entre eux, un moment suspendu où tout le reste semblait s'estomper.
Le prêtre commença la cérémonie avec une voix calme et posée, mais Arianna entendait à peine ses mots. Sa tête était pleine de pensées tourbillonnantes, de souvenirs de liberté, de combats, d'amour et de perte. Chaque mot du prêtre, chaque chant et prière, lui rappelait la gravité de l'engagement qu'elle était sur le point de prendre.
Lorsque vint le moment d'échanger les alliances, Ezio prit la main d'Arianna. Son toucher était doux, mais pour Arianna, le poids de l'anneau qu'il glissa à son doigt était bien plus lourd que le simple métal dont il était fait. C'était le poids des attentes, des traditions, de la responsabilité envers leur enfant à naître, et de la liberté qu'elle sentait s'éloigner.
Ezio prononça ses vœux avec sincérité, ses mots résonnant dans l'église. Arianna, répondant à son tour, sentit sa voix trembler légèrement. Elle était sincère dans son engagement envers Ezio et leur enfant, mais elle ne pouvait nier la part d'elle-même qui se sentait prisonnière de cette situation.
Lorsque le prêtre les déclara mari et femme, un murmure d'approbation parcourut l'assemblée. Les invités, principalement des amis et des alliés dans la lutte des Assassins, offraient un soutien silencieux mais palpable.
En sortant de l'église, Arianna sentit les regards des invités sur elle. Il y avait de la joie et des félicitations, mais dans son cœur, elle portait un mélange complexe de sentiments. Elle était maintenant liée à Ezio, non seulement par l'amour, mais aussi par un serment et un destin partagé.
Alors qu'ils marchaient ensemble, les mains jointes, Arianna réalisait que sa vie avait pris un tournant inattendu. Elle devait maintenant naviguer dans cette nouvelle réalité en tant qu'épouse d'Ezio et mère de leur enfant, tout en préservant son identité d'Assassin et son esprit indépendant. C'était un équilibre délicat, mais elle était déterminée à le trouver, pour elle-même, pour Ezio, et pour leur futur ensemble.
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La nuit de leur mariage enveloppait Ezio et Arianna dans une atmosphère à la fois magique et tendue. La chambre nuptiale, élégamment aménagée, était éclairée par la douce lueur des bougies et décorée de pétales de roses dispersés sur le sol, créant un décor romantique et serein. Pourtant, malgré cette beauté, une tension palpable imprégnait l'air – un mélange d'anticipation, de nervosité et d'une compréhension mutuelle non dite qui flottait entre eux.
Arianna se tenait face à Ezio, consciente des attentes de leur époque et de leur culture. La Renaissance italienne, bien qu'époque de progrès et de beauté, imposait des normes rigides en matière de mariage, notamment l'importance de la consommation pour valider l'union. Pour Arianna, cette attente était un rappel pesant de la perte de sa liberté, de sa capacité à choisir son propre destin.
Depuis l'annonce de leur mariage, Arianna s'était sentie comme une captive, une étrangère dans sa propre vie. Elle avait évité Ezio, fuyant sa présence autant que possible, cherchant à maintenir une distance entre eux. Mais en cette nuit de noces, alors qu'elle se tenait face à lui, elle voyait non pas le symbole de sa perte de liberté, mais l'homme qu'elle avait toujours aimé.
Ezio s'approcha d'elle, parla avec douceur et sincérité. "Arianna, je sais que cette union nous a été imposée par la nécessité, mais je tiens à ce que tu saches que je te respecte plus que tout. Je n'ai aucune attente pour cette nuit, si ce n'est d'être avec toi, de quelque manière que tu juges juste."
Arianna, émue par ses mots, sentait le poids de l'attente sociétale s'alléger légèrement. "Ezio, ces derniers jours ont été un tourbillon. Je me suis sentie perdue, prise au piège par les circonstances. Mais maintenant, te voir ici, entendant tes mots, je me rappelle l'homme pour qui mon cœur bat."
Ezio prit sa main, la chaleur de son contact apaisant les tourments d'Arianna. "Je t'aime, Arianna, et rien ne changera cela. Notre mariage peut avoir été dicté par le poids de notre monde, mais la manière dont nous le vivons dépend de nous."
Dans ses yeux, Arianna voyait la sincérité, l'amour, la même affection qui avait initialement allumé la flamme entre eux. Ce soir, face à cet homme qu'elle aimait, elle sentait un mélange d'émotions : une tristesse pour ce qu'elle avait perdu, mais aussi un amour profond pour Ezio, un amour qui, malgré tout, restait inébranlable.
Leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser tendre, un moment de connexion qui transcenda les normes et les attentes. Pour Arianna, ce baiser était une acceptation non pas de sa perte de liberté, mais de son amour pour Ezio. C'était un acte de reddition, non pas à la société, mais à son cœur.
Alors que la nuit avançait, leur proximité devenait plus intime, plus personnelle. Chaque geste, chaque caresse était une exploration de leur amour, une affirmation de leur connexion. Ce soir, Arianna choisissait Ezio, non pas parce que l'époque l'exigeait, mais parce que son cœur le désirait.
Dans la chambre nuptiale, les deux amants redécouvraient l'un l'autre, non pas en tant que marionnettes de la société, mais en tant qu'individus, en tant qu'amants. Cette nuit, Arianna et Ezio validaient leur union à leur manière, en honorant leur amour, en transcendant les contraintes et en embrassant leur choix partagé de construire une vie ensemble, malgré les défis à venir.
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Le lendemain matin du mariage d'Ezio et Arianna apportait avec lui une atmosphère de calme et de réflexion. Les premiers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux de la chambre nuptiale, répandant une lumière douce et chaleureuse qui contrastait avec l'obscurité de la nuit passée.
Arianna se réveilla la première, les yeux s'ouvrant lentement sur une nouvelle réalité. Elle se tourna pour regarder Ezio, qui dormait paisiblement à ses côtés. Son visage, normalement marqué par la détermination et la vigilance d'un Assassin, était détendu dans le sommeil, révélant une vulnérabilité rarement vue. Arianna observa un moment le jeu de la lumière sur ses traits, un sentiment de tendresse l'envahissant. Malgré les complexités et les défis de leur situation, ce moment de tranquillité était un rare cadeau.
Se glissant hors du lit avec précaution pour ne pas le réveiller, Arianna s'enveloppa dans un châle posé sur une chaise à proximité. Elle s'approcha de la fenêtre et contempla le paysage matinal de Monteriggioni. Les rues commençaient lentement à s'animer, les habitants du village émergeant de la torpeur nocturne. Le vent frais du matin caressait son visage, comme pour saluer le début d'un nouveau chapitre de son existence.
Cependant, alors qu'elle se tenait là, perdue dans ses pensées, les souvenirs de la nuit précédente la submergeaient, lui rappelant ce qu'elle avait donné, ce qu'elle avait cédé. Elle se remémorait chaque instant de leur étreinte, si différente de celles qu'ils avaient partagées dans le passé. Avant, il y avait eu une liberté sauvage et insouciante dans leurs moments d'intimité, un espace où seule leur passion régnait. Mais cette nuit-là avait été teintée d'une gravité nouvelle, une prise de conscience des réalités qui les entouraient – le mariage, l'enfant à venir, les responsabilités qui pesaient désormais sur leurs épaules.
Arianna posa sa main sur son ventre, sentant la légère courbe qui commençait à se former. Ce geste simple, si naturel, était un rappel constant de sa nouvelle vie. Elle était maintenant liée à Ezio non seulement par leur amour et leur choix, mais aussi par l'enfant qu'elle portait, un lien indélébile qui définirait leur avenir commun.
Les émotions qui l'envahissaient étaient un mélange complexe de mélancolie pour l'indépendance perdue et d'un amour profond pour Ezio. Elle se souvenait de la douceur avec laquelle il l'avait touchée, de la tendresse dans ses yeux, des mots d'amour murmurés dans l'obscurité. Ces souvenirs étaient à la fois précieux et douloureux, témoins de la profondeur de leur connexion, mais aussi des changements irréversibles qui s'étaient produits dans leur vie.
Alors qu'elle regardait les premières lueurs du jour illuminer le village, Arianna se sentait déchirée entre ces mondes contrastés – celui de son passé libre et indépendant et celui de son présent, où elle était épouse et bientôt mère. Dans cette dualité, elle cherchait son chemin, tentant de réconcilier ces différentes parties d'elle-même.
Lorsque Ezio ouvrit les yeux ce matin-là, son premier regard fut pour Arianna, debout à la fenêtre, baignée par la lumière naissante. "Bon matin," dit-il d'une voix encore enrouée par le sommeil. Se levant, il rejoignit Arianna et l'entoura de ses bras. Le geste était protecteur, plein d'affection, mais aussi teinté d'une nouvelle sensation de possession et de fierté.
"Il semble que nous ayons traversé notre première nuit en tant que mari et femme," murmura-t-il près de son oreille, un sourire dans la voix. Pour Ezio, cette nuit avait été bien plus qu'une simple confirmation de leur union ; c'était une affirmation de sa place dans la vie d'Arianna, un renforcement du lien qu'il ressentait désormais comme indissoluble.
Arianna se blottit contre lui, trouvant du réconfort dans son étreinte, mais aussi consciente de la profondeur de ce qui avait changé. "Oui, nous l'avons fait," répondit-elle doucement, sa voix trahissant un mélange d'émotions.
Pendant un moment, ils restèrent ainsi, absorbant la sérénité du matin. Puis, Ezio se détacha doucement et contempla Arianna. La nuit précédente avait été pour lui une preuve tangible qu'Arianna acceptait pleinement leur union. La voir ainsi, à la lumière du matin, son corps déjà marqué subtilement par leur enfant à venir, éveillait en lui un sentiment de possessivité intense.
Il s'approcha à nouveau d'elle, l'enlaçant par-derrière. "Tu es à moi, Arianna, maintenant plus que jamais. Toi et l'enfant que tu portes. Nous sommes liés pour la vie." Sa voix était empreinte d'un sentiment de propriété qui, bien que commun à l'époque, résonnait étrangement aux oreilles d'Arianna.
Sous son étreinte, Arianna frissonna légèrement. Les mots d'Ezio, bien qu'emprunts d'amour, sonnaient également comme une affirmation de possession. Elle se sentait partagée entre le réconfort de son amour et le poids de la perte de son indépendance, un sentiment aigu de n'être plus tout à fait maîtresse de sa destinée.
Ezio, croyant son silence comme une acceptation, continua avec assurance. "Je ferai tout pour vous protéger, toi et notre enfant. C'est mon devoir, en tant que ton mari et le père de notre enfant. Tu es désormais sous ma protection, ma responsabilité."
Arianna se tourna pour le regarder, son regard empli d'une complexité d'émotions. "Ezio, je t'aime, mais je crains de perdre une part de moi-même dans tout cela. Ce mariage, cette vie... c'est un chemin que je n'avais pas choisi."
Ezio la regarda, mêlant compréhension et détermination. "Je sais que c'est un grand changement, Arianna. Mais je te promets que je ferai tout pour que tu te sentes libre et épanouie dans notre vie ensemble."
Arianna acquiesça doucement, son cœur tiraillé entre la nostalgie de sa liberté perdue et l'espoir d'un avenir partagé. Elle se laissa enlacer par Ezio, se fondant dans le moment, tout en portant en elle cette ambivalence de perte d'identité, de liberté, d'un mariage imposé, mais avec le petit espoir que leur vie commune qui débutait serait différente.
Leur étreinte, dans la lumière matinale, était un mélange de tendresse et de complexité, un symbole de leur union à la fois belle et compliquée. Arianna savait que le chemin à parcourir serait difficile, mais elle était prête à le suivre, main dans la main avec Ezio, avec l'espoir qu'ensemble, ils pourraient trouver un équilibre entre amour, respect et liberté.
Plus tard dans la journée qui suivit leur nuit de noces, Ezio et Arianna se trouvèrent au milieu des festivités organisées pour célébrer leur union. Les jardins de la demeure des Auditore avaient été transformés en un lieu de réjouissance, avec des guirlandes de fleurs suspendues entre les arbres, des tables garnies de mets délicieux et des musiciens jouant des mélodies entraînantes.
Pourtant, malgré la gaieté ambiante, une tension sous-jacente persistait entre le couple nouvellement marié. Ezio, en particulier, semblait avoir adopté un comportement qui trahissait un sentiment accru de possession envers Arianna.
Alors qu'ils se déplaçaient parmi les invités, Ezio gardait une main possessive sur l'épaule ou la taille d'Arianna, la guidant à travers la foule. Ses gestes, bien qu'apparemment protecteurs et affectueux, étaient également empreints d'une autorité qui ne laissait aucun doute sur la nature de leur relation à présent. Il présentait Arianna non seulement comme sa femme mais aussi comme quelqu'un qui lui appartenait désormais, un changement notable par rapport à leur interaction antérieure.
Arianna, pour sa part, se sentait partagée. D'une part, elle éprouvait un certain réconfort dans l'étreinte d'Ezio, une assurance que malgré les changements, il restait l'homme qu'elle aimait. D'autre part, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une perte de son autonomie, une restriction de sa liberté qui avait toujours été si précieuse pour elle.
À un moment donné, alors qu'ils se tenaient près d'une table ornée de diverses délices, Ezio se pencha vers Arianna et murmura à son oreille : "Regarde comme ils nous envient, Arianna. Tu es maintenant la matriarche des Auditore, ma femme, celle qui porte mon enfant. Tu es à moi, devant Dieu et devant les hommes."
Arianna leva les yeux vers Ezio, son regard complexe reflétant un mélange de sentiments. "Ezio, je suis ta femme, mais je suis aussi Arianna. J'espère que tu n'oublieras pas la femme que j'étais avant notre mariage."
Ezio la regarda avec une intensité brûlante. "Jamais, Arianna. Mais comprends que maintenant, notre vie est liée d'une manière différente. Je veillerai sur toi, sur nous, avec tout ce que j'ai."
Le reste de la journée se déroula dans une atmosphère de festivité mêlée d'une certaine solennité. Arianna, bien qu'entourée de visages amicaux et chaleureux, portait en elle une conscience aiguë de sa nouvelle réalité. Chaque sourire, chaque échange avec les invités, était teinté de cette nouvelle dynamique entre elle et Ezio.
Alors que la soirée tombait et que les étoiles commençaient à scintiller dans le ciel, Arianna se tenait aux côtés d'Ezio, son esprit occupé par les implications de leur mariage. Elle savait que les jours à venir seraient un voyage de découverte et d'adaptation, un équilibre délicat entre son amour pour Ezio et son désir de préserver une part de l'indépendance qui définissait qui elle était.
Le soleil s'était couché, laissant place à une soirée étoilée, illuminée par les torches et les lanternes qui créaient une atmosphère féerique.
Pour Ezio, cette journée était plus qu'une célébration ; elle marquait un tournant décisif dans sa vie. En tant qu'homme de son temps, il ressentait un mélange complexe de fierté, de possession et d'un sentiment de devoir protecteur envers Arianna. Il était conscient des changements dans leur relation – maintenant, elle était sa femme, liée à lui par les vœux sacrés du mariage.
Tout au long de la journée, Ezio avait maintenu une proximité constante avec Arianna, une main souvent posée sur son épaule ou sa taille. Chaque geste, chaque contact, était un rappel silencieux de leur lien nouvellement formé. Dans son esprit, il ne faisait pas seulement preuve d'affection, mais aussi affirmait sa position en tant que mari et protecteur.
Ezio observait Arianna, admirant la manière dont la lumière des lanternes se jouait sur ses traits. La voir ainsi, son corps subtilement transformé par leur enfant à naître, éveillait en lui un sentiment puissant de virilité et de fierté.
Il percevait la complexité dans le regard d'Arianna, conscient qu'elle luttait avec la perte de son indépendance. Cependant, dans son cœur, Ezio croyait qu'il s'agissait d'un changement nécessaire, un rôle qu'il se devait d'assumer pour la protéger, elle et leur enfant à naître.
Alors que la soirée avançait, Ezio restait attentif à Arianna, répondant aux salutations des invités, tout en gardant une main protectrice autour d'elle. Il était fier de la présenter comme sa femme, conscient de l'admiration et parfois de l'envie que leur union suscitait chez les autres.
Malgré son assurance en surface, Ezio portait en lui une conscience aiguë des défis à venir. Il savait que leur relation avait changé, qu'il y aurait un équilibre à trouver entre son amour pour Arianna, son désir de la protéger et la nécessité de respecter son esprit indépendant.
Alors que les dernières notes de musique s'estompaient dans la nuit, Ezio se tenait aux côtés d'Arianna, son regard se perdant dans l'obscurité étoilée. Il se promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire de leur mariage une union d'amour, de respect et de compréhension mutuelle, un lien qui résisterait à l'épreuve du temps.