Le naufragé

Chapitre 7

2308 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:11

Les premiers rayons du soleil réveillèrent Lena. Elle avait complètement oublié de fermer les rideaux lorsqu'elle était rentrée hier soir. Elle rabattit la couette sur sa tête et tenta de se rendormir. Peine perdue, elle était belle et bien réveillée. Elle attrapa la télécommande, alluma la télévision et se cala avec un oreiller contre le mur. Aux informations, le journaliste parlait de l'agression qu'avait subi Adam Hunt.

- Dommage qu'il l'ai raté. C'est vraiment un sale type, s'exclama-t-elle.

Elle zappa plusieurs fois et tomba sur des vieux cartoons. Elle se leva pour se préparer un petit café. Du coin de l’œil, elle regarda Tom poursuivre Jerry. A chaque fois, elle retrouvait son âme d'enfant. Elle aimait les dessins animés. Se poser avec son café au fond de son lit. N'ayant pas de cafetière, elle devait se contenter de café instantané. Elle le passa trente secondes au micro-onde et retourna se caler sous la couette. Elle le but à petite gorgée. Le dessin animé se terminant, elle décida de se lever. Elle fila vers la douche. L'eau glacée finit de la réveiller complètement. Elle s'enroula dans une serviette et réfléchit à ce qu'elle pourrait faire de son samedi. Elle opta pour un jogging pour commencer une si belle journée. Elle enfila un pantalon de sport noir avec un débardeur blanc. Elle attrapa ses baskets qui traînaient près de la porte d'entrée et sortit sur le palier. Elle descendit à petites foulées les cinq étages. Son immeuble la journée était désert. Ses voisins ne vivaient que la nuit. Elle quitta l'immeuble et tourna à droite. Sur son chemin, elle croisa beaucoup de mendiants. Ils étaient assis devant leurs petites pancartes. Ils réclamaient soit un petit peu d'argent, soit un travail. Elle avait cru comprendre que beaucoup de gens s'étaient retrouvés sans le moindre argent à la fermeture de l'usine Queen. Elle traversa devant le Centre d'Action Bénévole. Elle passait son dimanche à leur donner un coup de main. Elle préparait les lits, servait les soupes et aidait aux soins. Ces jours-là, elle se sentait utile. Elle leur fit un petit signe de la main et s'éloigna toujours à petites foulées.

- Mademoiselle Lena. Mademoiselle Lena, attendez- moi, hurlait un homme.

Lena se retourna et mit du temps à reconnaître Ryan qui accourait vers elle. Il portait un long manteau beige, avait coupé ses longs cheveux noirs et rasé sa barbe. Il arriva à sa hauteur complètement essoufflé.

- Ryan, j'ai failli ne pas te reconnaître. Tu as une classe folle dans cette tenue.

Il tourna sur lui-même pour lui montrer son nouveau manteau. Il souriait de toutes ses dents gâtées.

- J'ai eu une chance incroyable hier matin, lui dit-il. Une voiture de sport s'est arrêtée au feu devant l'usine. Je me suis approché pour demander l'argent et je me suis rendu compte que c'était le fils de ce pourri. Et bah vous savez ce qu'il a fait ? Je vous le donne en mille. Il m'a donné un billet de cent dollars. Vraiment rien à voir avec son père celui-là. Je suis allé direct à l'épicerie pour boire un coup...

Il suspendit sa phrase en baissant les yeux devant elle. Il avait failli faire comme tous les autres. Il aurait bu boire pour cent dollars sans aucune hésitation. L'alcool était la seule chose qui les faisait encore se sentir vivant. Lena l'écoutait avec un petit sourire aux lèvres.

- Mais, je n'ai rien bu. Je vous le jure, Mademoiselle. J'ai fait demi-tour et je suis allé dans la petite boutique au coin et j'ai acheté ce super manteau. Et vu qu'il était en soldes, j'ai pu prendre un pantalon avec des chaussures. Et me voilà devant vous. Il me restait un petit peu d'argent alors j'ai loué une chambre jusqu'à la fin de la semaine. Pour mes cheveux, ce sont les bénévoles qui me les ont coupés.

- Bravo Ryan, lui dit-elle en lui tapotant l'épaule gentiment. J'espère vraiment que tu vas sortir de la rue.

- Tout ça grâce à ce type. Il ne l'aurait pas retrouvé sur son île, je ne serais pas habillé de cette façon.

- C'est Oliver Queen qui t'a donné le billet ?

- Oui, un chic type vraiment pas comme son père.

 

 

- C'est exactement ce que je vous dis. Un homme habillé en vert avec un arc et des flèches, hurla Adam. Il a tué tous mes hommes.

Hunt faisait les cent pas dans son bureau devant les yeux rieurs de Quentin Lance. Il tendit une flèche à l'inspecteur.

- Vous croyez vraiment que je peux mentir là-dessus. Ce type a tué mes hommes bon sang. Des hommes entraînés.

- Je vois, Monsieur Hunt. Nous allons émettre un mandat d'arrêt contre Robin des Bois.

- Vous vous rendez compte à quoi vous parlez, Inspecteur. Vous croyez que je suis qui. Une vulgaire victime. Je suis Adam Hunt. Je ne suis pas un épicier qui se fait braquer son tiroir caisse. Ce type veut que je fasse un virement de quarante millions. C'est sûr que ce n'est pas avec votre salaire que vous pourrez atteindre une telle somme. Il sera de retour ce soir à vingt-trois heures tachez d'être présent.

Quentin et son collègue quittèrent le bureau. Ils montèrent dans l'ascenseur. Ils regardaient la flèche que Lance tenait dans sa main.

- J'ai comme l’impression que Queen n'a pas menti.

- Ça serait bien la première fois. Si ce type à capuche est venu chercher les emmerdes et bien il va les trouver.

 

 

Oliver avait passé la journée dans l'ancienne usine. Il avait installé tout le matériel informatique. Son repaire prenait forme petit à petit. Il avait dû rentrer pour se préparer pour la fête que Tommy organisait pour son retour. Après avoir enfiler un costume, il se dirigea vers sa voiture. Il ouvrit la portière arrière et fut surpris de découvrir Diggle.

- Attachez votre ceinture, Monsieur. Je ne voudrais pas que vous manquiez votre soirée.

Oliver avait réussi à lui échapper toute la journée mais Diggle ne s'avouait pas vaincu si facilement. Il s'installa à côté de son garde du corps, avec un léger sourire. Ils roulèrent sans un mot jusqu'au lieu de la fête. Tommy avait réservé la salle de réception du grand hôtel Waldorf. Un lieu magnifique tout en immense baie vitrée. La voiture stoppa devant l'entrée. Diggle descendit et ouvrit la portière à Oliver.

- Je vous rejoins à l'intérieur, Monsieur, lui dit-il.

- Vous n'avez pas peur que je vous fasse faux bond encore une fois.

- Vous ne rateriez pas votre soirée de retour.

Si il savait qu'il n'était plus cet homme là, il ne l'aurait pas laissé sans surveillance. Mais, il devait faire bonne figure même si ça lui coûtait. Il n'avait plus le goût à toutes ces fêtes fastueuses et hors de prix. Il devait bien ça à son ami, Tommy. Il prit une grande respiration, se força à sourire et ouvrit la porte de l'hôtel. Il se dirigea vers le grand escalier qui permettait d'accéder à la salle de réception à l'étage inférieur. Il s'arrêta en haut des marches. La salle était bondée de monde. Tommy n'avait pas lésiné sur les invités. La fête battait son plein. Les lumières alternaient les couleurs, passant du bleu au rouge. Un disc-jockey avait été recruté spécialement pour l'occasion. Oliver sortit son téléphone portable de sa poche et y regarda l'heure. Il avait une heure et demi devant lui pour tenter de s'amuser un minimum. Il descendit les marches tout en souriant. Tommy l'aperçut et vint le rejoindre au milieu des marches. Il fit un léger signe au disc-jockey de couper la musique.

- Je tenais à tous vous remercier d'être ici ce soir pour fêter le retour de l'homme du moment.

Des femmes, en tenue très courte, se trouvaient au premier rang et levèrent leurs verre en hurlant à l'intention d'Oliver. Elles étaient pour la plupart ces nombreuses aventures d'un soir.

- Mesdames, je vous le laisse alors accueillez comme il se doit.

Oliver descendit le restant des marches. Les femmes se jetèrent littéralement sur lui. Elles l'entraînèrent vers l'estrade où se trouvait le disc-jockey. Il grimpa dessus.

- Merci à vous tous, cria-t-il en buvant le verre de vodka que lui tendait Tommy. C'est bon d'être là.

 

 

Adam Hunt se préparait à la visite de l'homme à la capuche. Il avait recruté une nouvelle équipe de sécurité. Il buvait un grand verre de whisky pendant que ses hommes armaient leurs fusils mitrailleur.

- C'est quoi tout ce boucan ? demanda-t-il.

Il s'approcha de la fenêtre. De la salle de réception de l'hôtel en face de son bureau se déversait un flot de musique et des cris.

- Une fête est organisée pour le type qui a été repêché

Hunt regardait sa montre de manière compulsive. Il lui restait encore une heure et demi à attendre mais déjà il sentait la peur lui tirailler l'estomac. Plus l'heure avançait, plus il stressait.

- Tout est prêt pour accueillir cet enfoiré ?

- Oui Monsieur Hunt. Il n'a aucune chance.

 

 

- Pour moi? Vous êtes sûr ? demanda Lena au livreur.

- Vous êtes bien Lena Campbell ?

- Oui.

- Alors aucune erreur. Bonne soirée.

Il lui donna l'énorme paquet et s'en alla dans l'escalier. Elle referma sa porte avec le pied et déposa le paquet sur son lit. Son téléphone portable sonna dans la poche de sa veste.

- Tu as eu mon paquet ? demanda Thea.

Lena cala son portable contre son épaule et entreprit d'ouvrir le carton.

- Oui, je l'ai bien reçu mais arrête de m'acheter des trucs ça me mets mal à l'aise.

Elle eut le souffle coupé lorsqu'elle découvrit la somptueuse robe que la boîte contenait. Elle la toucha délicatement du bout des doigts. De la soie.

- Elle en jette, tu ne trouves pas ?

- Elle est superbe, Thea. Tu n'aurais pas dû vraiment.

- Tu l'enfiles et tu viens me rejoindre à la fête et après je te promets tout ce que tu veux.

Lena regardait la robe étendue sur son lit. Elle ne pouvait pas dire non à son amie après un tel cadeau. Cette robe était une pure merveille.

- D'accord, je t'y rejoins.

- Mon chauffeur passera te prendre dans trente minutes.

Elle raccrocha et commença à se déshabiller. Elle enfila la robe qui glissa sur sa peau dans une caresse. De couleur turquoise, elle faisait ressortir le bleu de ses yeux. Elle retira sa queue de cheval et décida de se faire un chignon assez haut qui lui dégagerait la nuque. Elle n'avait aucun collier à mettre pour agrémenter son cou. Elle se parfuma et se regarda dans le miroir. Elle était parfaite. Elle n'avait plus qu'à attendre son chauffeur. Elle se sentait comme Cendrillon.

- Pourvu qu'à minuit, je ne me transforme pas en citrouille, rit-elle.

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