Fiction du Multiverse : Terre-3

Chapitre 3 : The Hood vs The Flash

2541 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/06/2018 11:17

           En dépit de sa nouvelle coiffure et de son nouveau style, Olivia ne parvenait pas à trouver sa nouvelle voie. Elle se surprenait à penser à ce qu'elle avait vécu pendant cinq ans : la violence, les combats… Cela lui manquait. En fait, elle se demandait ce qu'elle pouvait faire à présent. La culpabilité la tenaillait mais s'occuper était vital.

 

           Elle se promenait dans la rue quand le téléphone d'une cabine téléphonique sonna. Elle passa son chemin. L'évènement se reproduisit quelques centaines de mètres plus loin. Croyant au début à une coïncidence, elle décida de décrocher le combiné quand la sonnerie insistait.

 

-Allo ?

-J'ai une mission pour vous, Miss King. Et avant que vous répondiez que vous tenez à votre indépendance, sachez que je vous paierais généreusement. Je vous fournirais également le matériel. Montez dans la voiture.

 

           Une voiture se gara juste devant la cabine. Un taxi jaune. Elle raccrocha et monta.

 

           Un homme se tenait face à elle, il lui tendit un étui.

 

-Ouvrez. Ca devrait vous plaire.

 

           L'étui contenait un arc et des flèches. Elle n'osa demander comment il avait su qu'elle aimait le tir à l'arc.

 

-Voici l'adresse et ce que vous devez y voler et m'amener.

 

           Alors Olivia obéit et commença à voler pour quelqu'un.

 

           Dans son nouveau costume, Larry était très à l'aise et il ne prenait pas feu.

 

-Bon, il nous faut une stratégie pour l'attraper. Elle vole toutes les plus grosses structures. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle vienne ici.

 

           La voleuse ne tarda pas à s'attaquer au laboratoire comme il l'avait pressenti. Il voulut l'intercepter sur le toit mais sa venue pour le moins surprenante manqua de la faire tomber. Il dut la rattraper.

 

-Ne lâche pas, même si c'est tentant.

 

           Il voyait bien qu'elle ne s'y attendait pas : ni à lui ni à ce qu'il la hisse sur le toit et la fasse échapper à une mort certaine. Mais alors qu'il s'apprêtait à la faire passer par-dessus la rambarde elle s'en servit pour prendre appui et sauter en bas du bâtiment.

 

           Larry était tellement surpris qu'il restait figé sur place, hébété. La voleuse devait être surentraînée rien que pour escalader la façade du laboratoire mais ensuite pour faire un saut périlleux dans le vide à une dizaine de mètres du sol ! Il se pencha. Elle s'était bien réceptionnée et prenait la direction du centre-ville.

 

-Larry, où est-elle passée ?

-Quelque part, en ville.

-Pourquoi tu ne la poursuis pas ?

-Je ne suis pas prêt, pas pour ce type de cambrioleur…

 

           C'était fou, se disait Olivia en se réceptionnant. Au vu de la vitesse à laquelle il était arrivé sur le toit, sa tentative d'évasion était insensée. Il aurait pu la rattraper en quelques secondes mais il ne l'avait pas fait. Pourquoi ?

 

           Elle rentra chez elle et son employeur l'appela.

 

-"Alors c'est fait ?

-Il y a eu des complications. Une espèce de justicier. Un type qui court vraiment vite.

-Il vous a eue ?

-Non. Mais j'ai dû fuir. Je réessaye demain.

-Non, dans deux jours. Mais cette fois, réussissez.

-Oui, Monsieur."

 

           Plus elle y pensait, plus elle se disait que le justicier venait d'acquérir ses pouvoirs et ne les maitrisait pas. Il ne fallait pas attendre si elle voulait mener à bien sa mission.

 

           Le lendemain, elle croisa l'un de ses voisins dans le hall d'entrée, un jeune homme aux cheveux noirs de jais et au regard indécemment chaleureux.

 

-Bonjour.

-Bonjour.

-Nouvelle ici ?

-Oui. Sandra McCallahan.

-Larry Wells.

 

           Quelle étrange rencontre, pensa t-elle lorsqu'elle fut chez elle. Cette bienveillance dans le regard. La même que l'homme masqué de la veille… Etait-ce possible qu'il s'agisse de la même personne ? Elle se sentait comme engourdie. Que lui arrivait-il ? Est-ce qu'elle venait de tomber amoureuse ?

 

 

           Larry passa la journée au labo pour s'entrainer. Il avait laissé la voleuse s'enfuir alors que personne ne pouvait pas le battre en vitesse. Il avait relâché sa vigilance… Pourquoi ? Parce que c'était une femme ? Parce qu'elle avait de magnifiques yeux verts ? Parce qu'elle était surentraînée ? Où pouvait-on s'entraîner à ce point-là ? Qui faisait ça ?

 

           Il revoyait la surprise dans les yeux verts puis ce changement soudain quand elle avait sauté…

 

-J'ai visionné les images de la caméra de surveillance du toit et ce qu'elle a fait était impressionnant, dit Caitlin.

-Je me sens idiot.

-Tu as été surpris. Ca arrive à n'importe qui.

-Qu'est-ce qu'elle peut bien vouloir ici ?

-On garde quelques secrets de technologies ici… Ca peut être n'importe lequel.

 

           Ce soir-là, Larry enchaina avec un service à la boîte de nuit. Il aimait bien ce travail, il pouvait penser à autre chose. Il préparait et servait les cocktails un peu plus vite que d'habitude. Il veilla à ce que personne ne le remarque.

 

           Sa nouvelle voisine avança vers le bar et là il fut un peu plus lent. Elle portait les cheveux courts et châtains foncés mais rien ne semblait pouvoir affadir l'éclat de ses yeux verts.

 

-Hey. Sandra, c'est ça ?

-Oui.

-Je suis content de vous voir ici. Qu'est-ce que je vous sers ?

-Un mojito, s'il vous plait.

-Un mojito, ça marche.

 

           Il remarqua qu'elle n'avait pas l'air de quelqu'un qui s'amusait beaucoup. Quelque chose de terrible avait du lui arriver et elle feignait la distraction.  

 

-Ca fait longtemps que vous êtes en ville ?

-Quelques…

-Larry, pas de drague au comptoir !

-Désolé. On m'appelle ailleurs.

 

           La voleuse retenta le soir suivant. Larry ne la vit qu'au dernier moment. Son costume se confondait avec le décor. Il la fit lâcher son larcin.

 

-Tu n'es pas obligée de faire ça.

-Ah tu crois ? dit-elle en se redressant et sortant une petite matraque électrique.

 

           En une fraction de seconde, il la maitrisa.

           La porte s'ouvrit soudain. Un gaz s'échappa quelque part à leurs pieds qui fit pleurer Larry. Il dut lâcher la voleuse qui en profita pour s'enfuir.

 

           Quand le gaz lacrymogène se dispersa, l'objet convoité avait disparu lui aussi.

 

-Larry ! Elle s'échappe !

 

           Il se précipita à la fenêtre. Elle avait placé une tyrolienne.

 

           Olivia alla déposer la marchandise chez son employeur.

 

-Vous avez de la ressource, Miss King. Flash ne peut rien contre vous.

-Il a failli…

-Il n'a pas réussi. Faites en sorte qu'il ne réussisse jamais.

 

           La nuit suivante, Larry se rendit sur les lieux d'un cambriolage. Sans surprise, il retrouva la voleuse à la capuche. Elle était en fâcheuse posture. Les policiers la cernaient, prêts à tirer tandis qu'elle allait tirer plusieurs flèches à la fois. Elle ne s'en sortirait pas indemne.

 

           Il l'emmena en lieu sûr et s'en alla.

 

           Olivia se retrouva dans un endroit inconnu. Elle essayait de se souvenir quand l'image d'une traînée blanche lui revint. Flash. Il était intervenu. La situation avait été critique… Et il l'avait sauvée ?

           Une dizaine d'heures plus tard, elle se rendait dans une boite de nuit. Elle avait envie de se changer les idées, de s'amuser pour une fois. Elle ne ferait pas le poids face à Flash. Elle s'approcha du bar et commanda un cocktail.

 

-Laisse, Matt, c'est pour moi, dit une voix familière.

 

           Larry Wells s'approcha.

 

-Bonsoir, Sandra.

-Bonsoir.

-Vous allez bien ?

-Ca va. Je me change les idées.

-Ca va devenir une habitude. Dures journées ?

-Très.

 

           Un groupe de filles s'installa à côté d'elle en minaudant.

 

-Salut, Larry… Tu nous offrirais pas la bouteille de vodka comme la dernière fois ???

-Non, les filles. Cette fois, faudra payer votre part.

-Oooh…

-Hey, vous avez vu ? On dirait Olivia King à côté !

 

           Le regard de Sandra quand l'autre lâcha cette remarque fut bref n'échappa pas à Larry. A présent, sa nouvelle voisine se contentait de sourire d'un air flatté.

 

-Mais non, tu sais bien qu'elle est morte.

-Ils ont jamais retrouvé son corps !

-Tu en penses quoi, Larry ?

-De ?

-La disparition d'Olivia King.

-Ils ne l'avaient pas retrouvée ?

-Si, après cinq ans. Et deux jours après, elle disparait. Un tour en voiture avec son ami et BOUM disparition !

-C'est peut-être lui qui l'a enlevée.

-Il dit que non. Qu'elle était encore hyper choquée de ce qui lui était arrivé et qu'il l'avait ramenée chez elle.

-Mais il était blessé. Si ça se trouve c'est elle qui l'a assommé…

-Pff ! N'importe quoi…

 

           Quand Larry releva les yeux vers Sandra, elle avait disparu.

 

-Je vais chercher plus de vodka, dit-il à son collègue.

 

           Elle savait quelque chose il en était sûr. Il la rattrapa dans la ruelle. Il n'y avait personne. Il la rattrapa grâce à sa vitesse. Hébété et gêné (maintenant elle savait mais étrangement elle n'avait pas l'air surprise), il laissa sa main quelques secondes de trop sur son bras. Elle lui fit une clé de bras.

 

-Arrêtez. Pardon… Je voulais juste savoir ce qui était arrivé à Olivia King.

 

           Elle poussa un soupir en le relâchant.

 

-Elle s'appelle Sandra McCallahan maintenant et elle habite à Central city.

-Si c'est possible, j'aimerais vraiment faire sa connaissance.

 

           Olivia acquiesça d'un signe de tête et rentra chez elle.

 

           On frappa à sa porte en début d'après-midi. C'était Larry.

 

-Salut. Est-ce que je peux entrer ? A moins que tu préfères sortir ?

-Sortons.

-Comment tu en es arrivée là ?

-C'est compliqué.

-Je ne suis pas pressé…

 

           Elle lui retourna la question.

 

-J'étais coursier au labo et j'ai été frappé par la foudre il y a quelques mois. Au même moment de la matière noire s'est échappée et je me suis retrouvé avec une super vitesse.

-Les cinq dernières années ont été les plus compliquées de ma vie. J'ai côtoyé des personnes extrêmement dangereuses et elles ont menacé ma famille dès que je suis rentrée. J'ai décidé de disparaitre en espérant que les menaces cessent.

 

           Ce soir-là, l'employeur d'Olivia lui ordonna de se rendre au commissariat pour voler une pièce à conviction d'une grand valeur. Elle obtempéra malgré le risque bien présent. Elle se faufila dans le local et la trouva. Elle était dans la rue quand Flash apparut.

 

-Tu ne t'en sortiras pas comme ça, dit-il.

-Tu veux parier ?

 

           Il se tenait juste en face d'elle et elle tentait de rester inflexible.

 

-Si tu agis pour le compte de quelqu'un, je peux te libérer.

-Je n'agis que pour moi. Larry.

 

           Cette intonation. Larry n'osait pas y croire. Depuis le début c'était elle…

 

-Je peux t'aider. Tu peux me faire confiance.

-Tu vas me trouver des excuses ? Je n'ai pas besoin de ta pitié.

 

           Elle disparut dans un nuage de fumée.

           La police arriva et Larry réalisa qu'Olivia avait laissé son larcin. Il s'enfuit avant d'être suspecté de vol. Il passa le restant de la nuit à s'énerver contre lui-même.

 

-Regarde-toi. Super vitesse mais toujours super idiot.

           Le lendemain, pour parfaire sa couverture, il alla voir au commissariat s'ils avaient besoin que le laboratoire analyse quelque chose.

 

-Salut, lança Iris. Ca va ?

-Ca va. Et toi ?

-Très bien. On a jamais arrêté autant de criminels qu'avec Flash.

-Flash ?

-C'est le nom qu'on lui a donné, au justicier. On se demande tous qui ça peut être… On pensait à une potentielle victime de l'explosion. Tu me le dirais si tu avais des effets secondaires ?

-Bien sûr et crois-moi je suis aussi lent qu'avant.

-Je me demande pourquoi Flash n'a pas encore arrêté l'Archère. Il devrait le faire avant que l'on pense qu'ils sont complices.


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