Fiction du Multiverse : Terre-3
Le lendemain, le journal télévisé annonçait qu'Olivia King était finalement réapparue et bien rentrée chez elle, à Star city. Il n'alla pas au laboratoire.
On frappa à sa porte. C'était probablement sa mère ou un de ses collègues.
-Larry, ouvre, dit la voix de sa mère. Je sais que tu es là.
Il lui ouvrit à contrecœur. Elle regarda l'appartement avec un air navré.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-La voleuse c'était Olivia King. C'était aussi ma voisine Sandra…
Il lui raconta brièvement.
-Au moins elle ne t'a pas fait accuser pour les vols qu'elle a commis.
-Je pensais la sauver, la convaincre de faire le bon choix…
Olivia avait décidé de retourner à Star city, chez ses parents. Tout ce qu'elle avait fait n'avait servi à rien… Une demi-seconde où elle avait cru être démasquée et le pire était arrivé : quelqu'un avait découvert sa véritable identité. Le seul point positif était qu'elle connaissait aussi celle de Flash. Le vol avait été une perte de temps et une prise de risque énorme. Ca n'était pas ce qu'elle avait voulu.
Un domestique vint lui ouvrir. Elle entra. Sa mère la serra dans ses bras.
-Olivia ! Tu nous as fait une de ses peurs ! Que t'est-il arrivé ?
-J'ai… j'ai eu peur.
-Ma chérie… Il faut qu'on prévienne la police.
Elle appela la police pendant qu'Olivia entrait dans le salon. Son père était devant la télévision.
"-Et voici maintenant le commentaire de Flash au sujet des vols qui ont été perpétrés à Central city."
"Black Bow ne commettra plus de crimes dans notre ville, tant que je serais là."
-"Black Bow" en référence à l'arc de la voleuse.
-Tu as vu ? Flash a donné un nom à la voleuse, il l'appelle Black Bow.
Larry n'avait rien laissé sous-entendre et elle le remercia silencieusement. Elle eut du mal à détacher son regard des yeux du justicier et aperçut son expression déçue.
-C'est une drôle de ville Central city. La foudre qui s'abat sur le laboratoire puis ce Flash…
-J'y suis allée, dit Olivia. C'est une ville… assez agréable. L'homme qui a été foudroyé a survécu. C'était mon voisin de palier.
-Vraiment ? Vous avez fait connaissance ?
-On s'est salués plusieurs fois. Il s'appelle Larry Wells.
-Comme le scientifique. Ils sont de la même famille ?
-Le scientifique est son père, dit-elle maladroitement.
-Oh, quelque chose me dit que vous avez fait plus que vous saluer.
-On a discuté une ou deux fois…
"Et on s'est battus un certain nombre de fois", avait-elle envie de rajouter. Elle réalisa qu'elle en avait marre de faire attention à ce qu'elle disait. Larry pouvait la comprendre mais pas sûr qu'il le veuille maintenant qu'elle avait brisé sa confiance.
Olivia se sentait mal, comme après que Thomas lui ait dit qu'il avait été lynché par les parents de leurs amis. La culpabilité la rongeait Elle ne pouvait rien faire pour ses amis de fac… mais pour Larry il n'était peut-être pas trop tard.
Elle mit son costume, emprunta la moto que son père n'utilisait plus depuis des lustres et se dirigea vers Central city.
Ce soir-là, Larry se sentait dépassé, à tout point de vue. Il avait perdu la volonté de se battre, il n'avait plus confiance en personne, il lui semblait que même sa vitesse le lâchait. Face à un simple malfrat, il se sentait désorienté.
Soudain, deux flèches apparurent de nulle part et ligotèrent son assaillant. "Black Bow !", songea Larry. Olivia était en ville.
Comme l'autre essayait de se défaire de ses liens, il l'emmena au commissariat.
Il se sentait revivre. Peut-être réussirait-il à la voir ? Le devait-il ?
-Flash, lança Iris.
-Bonsoir, inspectrice.
-Des flèches… Black Bow est de retour ?
-Je vais vérifier.
Mais il ne la trouva pas. Avait-il vraiment envie de la voir ? Si la capture était sensé être un geste pour se rendre indispensable, alors elle avait atteint son but.
Deux jours plus tard, les images des obsèques des King tournèrent en boucle. Voir Olivia en deuil était insupportable à Larry. Il ne l'avait jamais vue aussi vulnérable. Elle le lui avait dit : des personnes dangereuses pouvaient s'en prendre à sa famille et c'était fait. Elle avait besoin d'être protégée.
Il courut à Star city et trouva sans peine la maison des King (très connaissable grâce aux nombreux journalistes devant). Olivia était à l'intérieur, vêtue de noir. Deux hommes l'encadraient dont un officier de police et quelqu'un qui avait tout à la fois l'air d'être un proche et un officiel, sans doute un notaire. Le second s'en alla rapidement. Le premier, par-contre, dit quelque chose qui mit Olivia hors d'elle. Elle le congédia aussitôt.
Elle se tourna enfin vers la porte fenêtre. Il s'approcha. Elle ouvrit.
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-J'ai appris pour tes parents, je suis venu te présenter mes condoléances.
-Merci.
-Je sais que tu es venue à Central city, j'espère que ça ne s'est pas produit pendant…
-Pendant que je rentrais. Ca n'a pas échappé à Lance. Il pense que je suis Black Bow et il ne me lâchera pas tant qu'il n'aura pas la preuve du contraire.
-Qu'est-ce que tu vas faire ?
-Régler deux-trois choses et attendre que ça se tasse.
-Si tu as besoin de protection, tu peux compter sur moi.
-Tu veux encore m'aider ?
-Je te renvoie l'ascenseur.
-…Merci.
Elle s'assit dans un fauteuil. Larry eut du mal à se convaincre qu'il fallait qu'il rentre chez lui. Elle avait trahi sa confiance, c'était à elle de décider ce qu'elle voulait faire…
-Je vais rentrer. Si tu repasses à Central city, on se reverra sûrement.
-Oui... Larry. Merci d'être venu.
Olivia le regarda partir, à regret. Elle aurait bien voulu le suivre mais elle devait éclaircir les circonstances du meurtre de ses parents.
Elle se rendit à l'hôpital pour y voir John Diggle le chauffeur.
-Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais, dit-elle.
-Je sais qui vous êtes, Miss King.
-Vous avez déclaré à la police que quelque chose avait percuté la voiture… Qu'est-ce que c'était ?
-Je n'ai pas eu le temps de voir.
-Je peux vous protéger si vous avez peur. En revanche, je vous déconseille fortement de me mentir.
-Me protéger ? je ne sais pas ce que vous avez vécu, Olivia, mais cela vous a fait perdre votre sens des réalités. J'ai été embauché pour vous protéger.
-Je peux me défendre toute seule.
-Je n'en doute pas. Vos parents m'ont fait promettre…
-Alors je considère que vous avez rempli votre mission. Je vous paierais aussi grassement qu'ils l'ont fait.
-Vous allez enquêter sur leur disparition. Je veux en être.
-Non. Rentrez chez vous.
-Pourquoi ? Vous savez ce qui les a tués ?
Elle soupira.
-Vous savez et vous ne voulez pas enquêter. Vous voulez étouffer l'affaire. Vous êtes venue pour voir si je savais quelque chose.
-Dites quoi que ce soit et vous aurez besoin de protection, Mr Diggle. Je vous fais parvenir un chèque dans les meilleurs délais.
Olivia rentra à la villa de ses parents. Thomas Merlyn l'attendait devant.
-Tu veux venir dîner ? lui demanda t-il.
-Je n'ai pas faim.
-On se fait un ciné ?
-Je n'ai pas la tête à ça.
-Ok. Plus tard peut-être.
Elle entra à l'intérieur, poussa un profond soupir et se mit à sangloter. Elle n'avait pas besoin de Thomas et encore moins envie. C'était Larry qu'elle voulait mais il était trop tôt. Il ne suffisait pas de dire qu'elle avait besoin de lui pour qu'il vienne et lui pardonne… Même s'il était prêt à l'aider. Il ne le pourrait pas. Elle ne s'était jamais sentie aussi seule et elle seule était responsable de cette situation.
Olivia envisagea un bref instant de retourner à Nanda Parbat juste pour avoir la paix. Mais le visage de Larry lui revenait. Elle avait peut-être une chance de se sortir de cette situation si elle faisait le bon choix.
Elle lui envoya un texto.
Larry accourut aussitôt. Les larmes coulaient de ses magnifiques yeux verts qui savaient être si glacials. Son monde s'écroulait. Il l'enlaça doucement.
-Je…
-Ne parle pas. Je comprends.
Il sentit sa respiration s'apaiser contre sa poitrine. Elle s'endormit et il ne tarda pas à la rejoindre dans les bras de Morphée.
Ils se réveillèrent à neuf heures du matin.
-Je m'occupe du petit-déjeuner, lui dit-il.
Il s'occupait de la vaisselle quand on sonna à la porte avec insistance.
-Je vais ouvrir. Fais-toi discret.
Larry se cacha dans un placard.
-Je peux tout entendre, Olivia, disait une voix d'homme. Si je ne t'intéresse pas, tu peux me le dire. Après tout ce qu'on a vécu ensemble…
-Justement, j'espérais que tu aies compris qu'il n'y aura jamais rien de plus que de l'amitié entre nous.
-Parce que tu es déjà prise. Il a quoi de si extraordinaire ce gars ? A part que son père est le scientifique le plus détesté de la planète ?
-… Il est super doué en flair. Et il ne me brusque pas. Tu n'as rien à faire ici.
La porte claqua à nouveau. Larry sortit de sa cachette. Olivia ne l'avait pas contredit quand l'autre avait sous-entendu qu'ils sortaient ensemble. Etait-ce une ruse ? Ou était-ce envisageable ?
-Quand je suis revenue l'autre jour, j'ai réalisé qu'il me manquait quelque chose. Je ne peux pas parler à mes proches comme j'aimerais, je ne peux pas sortir de l'image de la fille riche… Tu es le seul à qui je peux me confier, Larry. Tu as vite compris qu'il m'était arrivé quelque chose de grave et tu ne m'as pas poussée à te le révéler. Quand tu as découvert que j'étais Black Bow, tu ne l'as dit à personne. Je t'en serai reconnaissante à jamais.