Recueil sur le thème d'arcane

Chapitre 6 : Le pire c'est toi et moi

1196 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/11/2024 13:20

Son: ♪ Stromae/Pomme - Ma meilleure ennemie


La fête battait son plein. J’étais au milieu de la piste et c'est alors que je la vis. Jinx… Non. Pas elle. Je n’avais pas affaire à elle, mais Powder. Bel et bien, Powder. Jinx n’existait pas dans cet univers. Vi n’était plus par ma faute, mais Powder, elle, était là. Magnifique. Une déesse qui s’approchait de moi avec joie. Heimerdinger m’avait dit que si l’extech n’existait pas, nous devrions nous faire à cette réalité. Je l’aurais voulu, mais… On avait besoin de nous dans une autre réalité. Non, les pas de danse s'enchaînent et je me contentais de les suivre grâce à cette merveilleuse jeune fille. Je profitais de cet instant comme si c’était le dernier que j’aurais avec Powder. Cette fille que j’avais toujours aimée et qui semblait m’aimer en retour. « La pire des bénédictions, la plus belle des malédictions. » Je l’aimais. Oui… À mourir ! Mais bientôt serait venu le temps de repartir dans mon monde et de faire face à la guerre. Retourner dans ce monde anarchique qui contrastait avec celui-ci presque… Féerique ? La machine était déjà prête grâce à nos trois cerveaux réunis. Powder était d’une intelligence remarquable et implacable. Elle irait loin.


Le monde était tellement bien dans cet espace-temps. Un monde paraissant paisible. En paix. L’underground n’était à présent qu’une ville parmi tant d'autres, où l’air était sain et où se battre ne faisait plus partie de la vie de tous les jours. Y avait-il eu une guerre ici aussi ? Je n’en avais pas l’impression. Quoi qu’il en soit, mes pas claquaient en rythme sur le sol du bar «La dernière goutte». La musique, les gens qui parlaient, les verres qui s’entrechoquaient formaient un délicieux brouhaha dont je captais l’essence avec plaisir et engouement. 


Et puis il y avait “elle”. Elle… La plus belle à mes yeux, celle que je ne lâchais pas du regard. Elle n’était en rien la Jinx que je connaissais, que j’avais combattu malgré mon amour pour elle.Là-bas je l’avais perdu, ici… J’étais en face d’elle, de son merveilleux sourire, alors qu’elle aussi semblait me dévorer des yeux. Les pas de danse s'enchaînaient, la musique était entraînante et moi… Moi, je me perdais dans ses yeux bleus. La prenant par la main pour la faire tournoyer sur elle-même je trouvais ce spectacle magnifique. Bien plus que le dernier regard que j’avais eu dans mon monde. Ses yeux d'abandon et de désespoir avant que la grenade n’explose. Comment en étions-nous arrivés là ? L’extech était une merde. Une merde qui avait détruit nos vies et… Autant dans mon monde que dans celui-ci c’était ma faute. Si je n’avais pas donné ce tuyau, rien ne serait arrivé. Dans ce monde, Vi ne serait pas morte et chez moi ? Powder ne serait jamais devenue… Devenue Jinx. Un voile passa devant mes yeux, comme si j’étais devenu aveugle. Cependant, le revers de la main de la belle cyan me ramena à la réalité. Enfin… Quelle réalité ? Je souhaitais que celle-ci devienne mienne. Heimerdinger avait peut-être raison ? J’attrapais la main de ma meilleure ennemie et recommençais à bouger en rythme sur la piste.


La soirée passa à un rythme effréné. Tout le monde s’agitait, buvait, dansait, la fête était à son paroxysme : alors que nous avions cessé de danser, nous nous retrouvions avec Claggor et Mylo au comptoir. Buvant du soda en essayant de se parler, s’entendant avec difficulté, mais ce n'était pas bien grave. Nous avions des discussions légères, ponctuées d’éclats de rire. Malgré tout, mes yeux étaient rivés sur la belle adolescente, émerveillée par sa beauté. Avec ce léger maquillage qui m’était en avant, la beauté des traits de ses yeux. Mon Dieu ce que je donnerai pour ne pas repartir. L’envie de retourner dans mon monde parce qu’on nous attendait commençait à me manquer. Je me faisais bien trop à cette vie, si… Paisible.


Powder… Elle m'enivrait, elle m’ensorcelait : comment ne pas résister à son sourire ? J’avais grandi avec elle et mon amour ne cessait de grandir. Pourrais-je enfin le vivre ici ? Non ! Il fallait que je parte. Que je retourne là-bas. Nous devions retourner chez nous avec le professeur, bien qu'il ne semblait pas être prêt pour ça. Au contraire, il paraissait s’y faire. Et pour être honnête… Moi aussi, mais je ne devais pas me détourner de mon but. Pourtant, ce soir, je profitais pour, peut-être, ma dernière soirée en compagnie de toute ma «famille» bien que quelque temps plus tard nous nous éclipsions. Une fois sur le toit, tous les deux, nous regardions la ville.


«Quelle soirée.» Dit- elle.


«C’est magnifique.» Oui, réellement magnifique


«Où as-tu appris à danser comme ça?» se moqua-t-elle.


« Je n’ai fait que te suivre.» expliquai-je en repensant à ce moment.


«Quel baratineur.»


«Hé!» Je me tus un instant et repris. «Je voulais juste te remercier. Pour tout. Je rêvais que les bas-fonds puissent être comme ça. Mais quelque part, j’ai été détourné par tout ce qui les détournait de ça. J’avais abandonné. Je t’avais abandonnée.


Powder mit sa tête sur mon épaule et prit la parole.


«Je ne t’ai jamais vu abandonner quoi que ce soit, Ekko.»


«Ça t’arrive de vouloir rester à un instant précis?»


«Parfois, pour aller de l’avant, il faut… Laisser les choses derrière soi...»


«Je te promets que je ne l’oublierai jamais.» Confiai-je.


«Tu n’as pas intérêt.» Me dit-elle en me regardant, souriante.


Et lorsque nos lèvres se rapprochèrent…


«Désolé je…»


«Non… C’est rien... Je…» balbutia-t-elle, gênée.


Je repris la parole, ne la regardant pas tout à fait.


« On peut faire comme si c’était la première fois ?»




Je baissais le regard, un regard triste en sachant ce que je perdrais tandis qu’elle posait la paume de sa main sur ma joue. Douce caresse… Alors que nous nous embrassions tendrement. Que j’aimais cet instant qui me parut durer une éternité et à la fois une seconde, tellement il était intense. Nous dansions de nouveau, tandis que cette fois-ci, je ne la voyais pas seulement rire, je l’entendais. J’entendais sa voix aigüe résonner dans mes oreilles, un sentiment de bien-être me parcourant.


Et à présent que la fête était finie, je retournais auprès du professeur et fus subjuguée par ce qu’il avait fait. Nous allions rentrer chez nous. Pourtant, bien que cela devait marcher… Il n’en fut rien et tout avait foiré finalement. Était-ce le destin ?

«Ne regarde pas en arrière, le passé qui te suit te fait la guerre. »

Laisser un commentaire ?