Mes mémoires

Chapitre 21 : Réconfort

1510 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/12/2024 10:49

Nous arrivions enfin chez la mère de Mylo. Ils habitaient dans une maison somme toute modeste avec un jardin à l’arrière et une petite piscine à l’abri des regards indiscrets. Le jardin et la terrasse étaient idéaux pour les barbecues et les apéros entre amis. Apparemment, c'est là que se retrouvaient souvent Mylo, Claggor et Vi lorsque venaient les beaux jours. Ma mère et mon père arrivaient quelques minutes plus tard avec de l’alcool et surtout de la viande. Beaucoup de viande ! Pour un cas exceptionnel, j’avais le droit de boire de l’alcool malgré mes médicaments. Cependant, Mylo non, étant sous médicaments bien plus forts que les miens, il ne fallait pas qu’il en ingère. Par pure prévention. Il fallait que tous les éléments soient là pour l’aider à aller mieux. Lui-même ne semblait pas si triste de ne pas en avoir le droit.

 

Mon père était en train d’allumer le barbecue pendant que nos mères papotaient. Sofia et ma mère essayant surtout de changer les idées à Aurélie. Durant ce temps, nous étions, avec Claggor et Ekko, Vi aussi avec Mylo pour lui changer les idées. Il ne fallait pas qu’il pense à l’hôpital aujourd’hui. Ou du moins jusqu’à demain matin ! Tout le monde ayant une bière à la main, sauf Mylo nous commencions à parler des lucioles et de Zaun. Après tout ce qui s'était passé, Ez me traquant pour pouvoir faire plier le gang de Vi et d’Ekko. Mylo qui n’était plus apte à gérer le gang, dû à son traumatisme et l’endroit où il vivait à présent, Vi et Ekko s'étaient décidé à fusionner leur gang respectif comme ils me l’avaient confié.

« Ouais ça peut être une bonne idée, mais… J’ai pas mon mot à dire toute façon…»


« Surtout qu’ils sont une bonne poignée, Jinx tu fais bien d’écouter ta sœur…»


« Apparemment, vingt-cinq, le plus jeune semble avoir l’âge de Jinx et le plus âgé doit avoir l’âge de Lizzy à peu près. » Expliqua Mylo l’air songeur.

 

Nous nous retournions vers notre ami, ébahis.


« My... Comment tu sais ça ? » demanda Vi.

 

Il pouffait et reprenait la parole.


« Je t’ai déjà dit, Vi je suis comme Ekko, j’ai mes sources. Qui sont très fortes en matière de partage d’info ! »


« Putain, comment on va faire sans toi ! »


« Hé ! Et moi alors ? Il vient de le dire, je suis comme lui. »

 

Tout le monde se mit à rire. Des rires sincères et joyeux malgré l’état de My’ et moi. Bientôt, nous étions arrêtés dans nos discussions que les adultes ne devaient en aucun cas connaître. C’était d’ailleurs pour ça que nous étions éloignés au maximum, mais…


« LES JEUNES, C’EST L’HEURE ! » hurla presque Vander, bien que sa voix portait déjà assez loin.

 

Cela tombait bien, nous étions tous les cinq affamés après cette journée stressante et éprouvante pour Mylo et moi. Nous arrivions tous en même temps, alors que mon père mettait les brochettes, côtes plates, merguez dans des assiettes séparées. Un repas qui me faisait saliver et qui je sais allait être un véritable paradis pour mes papilles gustatives. Je me servais après ma mère, qui apparemment n’avait pas très faim. Le procès avait dû être dur pour elle, tout comme Vander ? Peut-être ? Je mangeais tranquillement et nous papotions d’un peu tout pour nous changer les idées. Mais ma mère allait lancer ce qui était, pour quelques-uns d’entre nous, une bombe qui troublerait la bonne ambiance. Cependant, elle devait bien le dire et elle n’avait pas eu l’idée seule. Mon père pensait pareil.

 

« Ma fille, après tout ça... J’ai décidé avec ton père qu’il serait bon que tu vois un psy. Mylo est suivi, donc pourquoi pas toi ? Je veux dire, ça te permettrait d’extérioriser, non ? »

 

Seulement, j’avais eu une réaction bizarre, comme si cela ne m’atteignait pas. Je haussais les épaules et prenais la parole d’un ton détaché.


« Bof pourquoi pas, peut-être que ça m’aidera vraiment ? »

 

Sur ces mots, je finissais ma bouteille de bière et en prenais une nouvelle, la levant en l’air avec un grand sourire.


« Allez ! À l’emprisonnement de cette connasse ! »

 

Tout le monde avait l’air bizarre, il me regardait d’une façon que je n’arrivais pas à comprendre. Mais après quelques secondes et le bruit d’une bouteille qui se décapsulait, je voyais ma sœur faire tinter sa bouteille contre la mienne. Ce qui, je devais bien l'avouer, me rassurait. Suite à cela, nous recommencions à manger et à discuter dans la bonne humeur. Le repas se passait bien, les adultes et les ados ayant fait deux groupes bien distincts pour parler. Le soleil était déjà tombé depuis un moment et la fraîcheur du mois de décembre commençait à nous coller aux os. Heureusement, nous avions fini de manger et Aurélie nous proposait de rentrer pour boire une boisson chaude.  Elle était réellement aux petits soins avec nous, alors je n'imaginais pas comment elle devait se comporter avec Mylo. Une mère poule, sûrement, et cela me fit sourire.

 

Nous nous installions sur les canapés et Aurélie nous demandait à tous ce que l’on voulait boire. Pour moi, ce serait un cappuccino tout comme pour Ekko. Les femmes optaient pour un thé et Vander pour un café. Cela ne faisant aucun effet grâce à sa carrure. Mylo et Claggor ne demandaient rien. Nos mères respectives allaient dans la cuisine pour préparer le tout, tandis que Vander se leva de son siège pour s’accroupir devant Mylo et poser sa grande main sur l’épaule de celui-ci. Nous le regardions tous. Vi m’avait dit que notre père considérait Mylo et Claggor comme des membres de sa famille, alors lorsque nous le regardions, nous attendions ce qu’il allait lui  dire.


« Écoute mon garçon. Tu connais mon attachement pour toi… Je te connais depuis plusieurs années maintenant et je sais que tu es fort ! Ta force ne s’est pas envolée, elle s’est… Endormie… Tu vois ce que je veux dire ? » dit notre père d’un ton réconfortant.

 

Mylo hocha la tête.


« Tout va bien se passer, ok ? Tu vas t’en sortir, il faut juste que tu aies confiance en toi. C’est la clé de ta réussite. Sans confiance, tu ne pourras pas t’en sortir. Crois en toi et dépasse-toii pour te relever et faire face à la photo de cette pétasse en lui disant : « Va t’faire foutre » ! » Il lui sourit et lui ébouriffa les cheveux. Mylo ricanait et lui souriait.


« Merci Vander. »

 

Mon père avait vraiment les bons mots pour nous réconforter Vi et moi, mais apparemment : pas que pour ses filles. Peu après ces quelques mots, mon père retournait à sa place et nos mères revenaient avec des plateaux pour tout porter. Il y avait aussi des gâteaux tels que des éclairs au chocolat, des mille-feuilles et plus encore.  Je me jetais sur le mille-feuille bien qu’il y en ait deux.




« Sérieux, c'est super bon, mais… Ils auraient pu trouver une façon plus cool de les manger ! »

 

Tout le monde se moquait de moi, mais je savais que ce n’était pas de la moquerie méchante, juste de la joie.


« C’est toi qui as décrété que c’était ton gâteau préféré. Assume ma grande.» dit ma mère en ricanant. 

 

Je grognais sans méchanceté. Elle avait raison dans le fond. Tout le monde se servait et nous mangions tout en continuant de parler jusqu’à minuit passé, chose que remarquait Sofia et elle faisait une moue étonnée.


« Que se passe-t-il Sofia ? » demanda Aurélie.


« Il est minuit passé. La perm’ de Mylo est bientôt finie non ? »


Aurélia hocha la tête.


« Oui je dois le ramener à neuf heures demain matin. »

 

« Bon, nous allons vous laisser dormir. »

 

Sur ces mots, nous laissions sa mère et lui, non sans lui dire que nous reviendrions le voir à l’hôpital. Mylo nous faisait un grand sourire et une fois devant les voitures, nous nous séparions. Ma mère, Ekko et moi partions dans une voiture, nos mères ayant accepté que nous dormions ensemble. Claggor, Vi et Vander partaient ensemble, mon ami étant raccompagné par eux deux chez lui et Sofia partait seule.


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