Mes mémoires

Chapitre 8 : La taupe

1567 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/09/2024 06:11

Quelques jours étaient passés et j’étais rentrée le lendemain après les cours à la maison. Ma mère avait été soulagée de me voir en rentrant, même si je ne lui adressais aucun mot, je la calculais à peine. Je lui avais juste fait à manger, mais pas ce qu’elle aimait le plus, un repas seulement pour dire de se nourrir. Sans besoin d’être celui qu’on préfère. C’était juste quelque chose qui remplissait l’estomac. Il faut dire que moi-même, avec cette révélation, je n’avais pas forcément faim… Mais elle ne m’avait rien dit lorsqu’elle m’avait vu, une clope à la bouche, assise sur le rebord de la fenêtre. Avant de retourner ma tête pour ne plus la voir et regarder en bas, j’avais très bien vu de la stupéfaction dans son retard. Quoi ? Elle ne se rendait enfin compte qu’elle ne pouvait plus forcément me contrôler ? C’était peut-être ça, oui. Encore plus maintenant. Je n’avais pas mangé avec elle non plus, je n’en avais pas la moindre envie. Pour moi, elle m’avait trahi et je devais demander à un gang, bien que j’en fasse partie, de l’aide. C’était tomber de haut, très haut, juste parce qu’une mère ne voulait pas dire que sa famille pouvait être réunie. Juste parce que nous étions... Différents… Elle qui m’avait toujours fait grandir dans la paix et le respect des hybrides. Bien sûr, mon avis sur les hybrides n’allait pas changer : ils étaient nos égaux. Mais je savais à présent qu’il y avait une raison cachée pour que ma mère y mette autant du sien pour cela.


Ma clope étant finie, je jetais mon mégot dehors et regardais une dernière fois ma mère qui s’était mise devant la télé. Je soupirais et montais les escaliers pour aller prendre ma douche et soigner ma main pour ensuite regagner ma chambre. Regardant ma main justement lorsque j’étais dans ma chambre, je me disais qu’il faudrait peut-être que j’aille à l’hôpital ? Non. Pas la peine, l’atèle ferait son affaire ! Enfin bref, demain, je me mettrai à chercher la taupe. Je savais déjà que ce devait être quelqu’un du gang. Nous étions douze, ça en faisant du monde. Rhaaa comment trouver cette personne ? Je ne pouvais pas demander à My’ et Ekko non plus, vu qu’ils cherchaient ma famille perdue de vue. Bon ! C’était une bonne façon de prouver que je m’intégrais dans le gang… N’est-ce pas ? Il fallait que je mette tout en ordre dans ma tête, il y allait avoir une réunion ce week-end pour se mettre au point sur la mission que nous avions mise au point il y a une semaine. Demain serait un autre jour.


Stefany

Ça fait vraiment bizarre de te voir fumer…


J’écarquillais les yeux, regardant ensuite ma sucette à cancer et soufflait la fumée en direction de Stef qui toussait.


Stefany

J’te signale que je fume pas moi ! J’aime pas cette odeur ! Pourquoi t’es perdue comme ça dans tes pensées ?


Je me rapprochais de l’oreille de ma meilleure amie.


Jinx

Ez’ est pas censé savoir que je suis dans le gang… On a gardé ça secret pour ma protection, donc… Y’a une taupe dans Zaun…


Stefany

P’tain t’es dans la merde ! Je t’avais dit que c’était pas une bonne idée cette histoire !


Jinx

Sauf que…


Je baissais les yeux avant de reprendre la parole.


Jinx

Ekko et Mylo vont m’aider à retrouver mon père et.. Ma sœur…


Strefany avait bégayé des mots inaudibles avant que ses phrases deviennent plus ou moins compréhensibles.


Stefany

Que… Quoi… QUOI ?! Mais. Ton père est pas mort ? Depuis quand t’as… Une sœur ?


Jinx

Je sais pas j’ai entendu ma mère en parler au téléphone et quand je suis arrivée, elle me l’a avoué… C’est un putain de menteuse bordel !


Stefany

Ma chérie écoute… Ta mère avait peut-être ses raisons…


Jinx

Elle m’a dit pour ma sécurité mais… Mais putain t’es de son côté c’est ça !?


Stefany

Non Jinx ! Je dis juste que ta mère a voulu bien faire et c’est retrouvé dans une mauvaise passe…


J’écrasais ma clope sous mon pied avec force.


Jinx

J’vais en cours.


Stefany soupira, mais me suivit. Elle savait que lorsque j’étais énervée comme ça, il ne fallait pas chercher plus loin que le bout de son nez. Elle savait que je serais désagréable et froide jusqu’au lendemain, donc qu’elle ne devait plus m’adresser la parole. Est-ce que j’avais un caractère de merde ? Oui, totalement ! Enfin, que je n’avais pas prononcé un mot de toute la journée, ni pour parler à mes potes et Stefany tout comme avec mes profs. Cependant, cela me permettait de chercher, réfléchir qui pouvait bien être la taupe du groupe. Ce qui m’apparaissait comme une évidence lorsque je le trouvais. Qui avait été là pour mon entrée et avait été jeté ? Qui était dans mon collège où Ezreal était ? Nul autre que Johnny, surtout que… J’avais déjà vu qu’il se tenait proche de moi parfois. À moins que je n’aie imaginé tout ça ? Non, clairement pas. Mais pour en être sûre, je devais le suivre. Il fallait certes que je fasse attention pour ne pas me faire attraper, mais l’occasion de mettre KO ce con me donnait cette envie de le suivre.


C’était donc après mes cours que je commençais à suivre l’adolescent. Grâce à ma petite taille, j’arrivais à me fondre dans la foule et me faufiler à travers les gens. Je ne comprenais pas vraiment comment je faisais pour réussir à être aussi discrète, mais cela était un véritable atout et encore plus depuis que j’étais dans Zaun. Enfin, que Johnny m’avait conduit à semble-t-il une planque, ou juste un point de rendez-vous ? Quoi qu’il en soit, ce traître était à présent aux crochets d'Ezreal et il venait de lui annoncer que j’avais un père et une sœur. Et évidemment, je savais que s’il avait cette information, il pourrait très facilement m’atteindre, même avec la protection de My et Claggor… Du groupe en entier d’ailleurs et puis… Même si ma sœur était plus âgée, je ne voulais pas qu’on lui fasse du mal. Je ne savais pas quel était son caractère.


Lorsque j’entendais que le rendez-vous allait se finir, je commençais à partir du bâtiment désaffecté, mais… Pas assez vite et j’entendais Ez’ demander à Johnny de s’occuper de moi. J’avais eu beau courir… Je n’étais pas un lièvre non plus. Il aurait fallu que je bosse mon cardio. Enfin, cela était du passé, je me retrouvais attaché. Un long calvaire allait commencer. Combien de temps ? Je n’en savais rien, j’en avais perdu la notion, bien que j’avais vu le soleil se lever plusieurs fois. Et à chaque fois que je m’évanouissais ou que mon corps n’en pouvait plus et « s’endormait » j’étais réveillée par un seau d’eau ou encore une brûlure de clope. Je ne pensais pas que Johnny pouvait être ainsi et je me mordais la lèvre inférieure, déjà abîmée.


Jinx

T’es vraiment lâche, John… À défaut de me battre sur un ring dans lequel j’te défonce tu préfères m’attacher ?


Je recevais un coup sur la tête et gémissais de douleur, me la secouant pour « reprendre » mes esprits.


Jinx

Mais bien sûr, tape encore ! Si je te retrouve !


Johnny

Tu ne me retrouveras jamais…


Je lui faisais un sourire.


Jinx

Ok. Peut-être pas moi, mais… Eux…


Je lui faisais un signe de la tête pour qu’il se retourne et voit Ekko et Vi.


Johnny

FUCK !


J’avais vu Vi lui courir après et Ekko me détacher pour me prendre dans ses bras et me serrer dans ceux-ci.


Ekko

Jinx !!!


J’ouvrais les yeux doucement, voyant trouble, cependant j’entendais et ressentais. La douleur ainsi qu’une caresse. Une caresse ? Mais… Je ne retrouvais pas la façon d’Ekko de me la donner… Pourquoi ? Il se passait quoi ? J’entendais ensuite Ekko appeler les pompiers et le son de quelqu’un qui était essoufflé.


Vi

Je l’ai enfermé dans une chambre capitonnée. Pas mal la planque… Je… Je te laisse avant que les pompiers arrivent.


Ekko

Ok…


Vi

Fais attention à elle, s’il te plaît.


Ekko

Ne t’en fais pas.


J’avais les yeux fermés, mais écoutais distraitement à cause de la douleur. Pourquoi était-elle soudainement comme ça ? Ce geste venait-il d’elle ? Je n’arrivais pas à réfléchir. La seule chose dont je me rappelais était la main d'Ekko qui tenait la mienne et le bruit infernal de la sirène des pompiers.




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